4 octobre, 2025

UNE CATASTROPHE NOMMEE ZUCMAN

Chaque mois le vice-président de l’Institut des Libertés décode l’actualité économique. Et le compte n’y est pas.

 

Gabriel Zucman est l’auteur de l’idée la plus stupide défendue par un économiste au cours du mois écoulé. Il s’agit d’une taxe sur les patrimoines et les biens professionnels  des « ultra-riches » de plus de 100M€, qu’il voudrait mettre au cœur du débat budgétaire. Cette taxe idéologique qui repose sur la haine des riches, pourrait générer selon son promoteur 20Md€ par an. C’est peu au regard de l’ampleur du déficit public qui s’élève à 160Md€. En fait les impôts sur la fortune et sur les hauts revenus ont toujours échoué à produire les recettes attendues, car la courbe de Laffer montre très bien qu’au delà d’un certain seuil, taxer davantage réduit la base taxable. Les assujettis prennent leurs dispositions pour y échapper, notamment en quittant la France. Au mieux cela rapporterait 5Md€, car « taxer les riches » dans un pays qui a déjà un taux de prélèvement record et un système de redistribution unique au monde, cela ne peut pas être efficace. Bien évidemment cette idée a été reprise par Olivier Faure Premier Secrétaire du Parti Socialiste. Malgré les 2% enregistrés par son parti à la dernière élection présidentielle, il s’estime tout à fait légitime pour l’imposer.  Rappelons que les plus mauvaises idées qui ont affaibli l’économie française sous la cinquième République sont toutes d’origine socialiste : François Mitterrand avec « La retraite à 60 ans », Emmanuel Jospin avec « Les 35 heures », François Hollande avec « La fin de la politique familiale » qui marque le début du déclin démographique .

Au lieu d’être obnubilés par le numéro annuel du magazine Challenge sur « Les 500 plus Grandes Fortunes de France », les brillants économistes, proches de Thomas Piketty feraient mieux de consulter le magazine suisse Bilan dans lequel on compte plus de 50 grandes fortunes venues de France. Ils pourraient ensuite lire le grand économiste américain Thomas Sowell qui  dit « Il est difficile d’imaginer manière plus stupide et plus dangereuse de prendre des décisions que de les confier à des personnes qui ne paient aucun prix lorsqu’elles se trompent ».  Enfin, cela leur serait aussi utile de consulter la liste  des jeunes français formés en France qui ont choisi de créer leur entreprise aux Etats-Unis. La France ne serait peut être pas aussi attractive que ne le prétend le gouvernement….

 

Le schéma de gouvernance de l’IA proposé par le gouvernement pour la mise en œuvre du règlement a été mis en ligne sur les réseaux par un haut fonctionnaire. Il illustre très bien l’administration française, organisation d’une complexité savamment alambiquée qui est censée optimiser efficience et efficacité. Démonstration: tout est coordonné par la Direction Générale des Entreprises et la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) avec l’appui technique de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’information (ANSSI) et du Pôle Expertise de la Régulation Numérique (PEReN).

Cette organisation, on le voit bien, est destinée à garantir le meilleur partage de compétences. Pour prendre des décisions, il suffit ensuite de mettre dans la boucle le Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale, l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution, La Commission Nationale de l’ Informatique et des Libertés, l’Autorité de Régulation de la Communication Audiovisuelle et Numérique (ARCOM),le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Transition Ecologique, le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, la Direction Générale du Travail, l’agence Nationale des Fréquences, l’Agence Nationale de Sécurité des Médicaments et des Produits de Santé et enfin le Conseil d’Etat, la Cour de Cassation, et la Cour des Comptes. Ca va en faire des réunions pour occuper les fonctionnaires de toutes ces institutions.

L’Europe n’a pas les grandes entreprises de l’Intelligence Artificielle, mais on a de loin la plus grosse structure étatique de gouvernance de l’IA. Les Etats-Unis ont les GAFA et nous nous on a la réglementation. La technocratie liée à la bureaucratie tue l’innovation. En partant comme cela l’Europe a peu de chances de devenir un des grands acteurs de l’Intelligence Artificielle…

 

Pour vous aider dans vos démarches il faut que vous sachiez que le dispositif est hétérogène, polycentré, mondialisé, multilatéral et complexe. Cela permet de comprendre ce qu’est un état maitre de la norme, de l’impôt et de la subvention et cela permet d’engager des fonctionnaires. En 25 ans leur nombre a progressé beaucoup plus vite que la population !

 

 

Les aides diverses représentent 12 500€ en moyenne par français. La France est  le numéro un de la dépense sociale avec 5% du PIB soit plus que la moyenne européenne. Et pourtant le sentiment d’insécurité ne cesse de croitre et les français sont au monde ceux qui sont le plus angoissés sur l’avenir …Pourtant les 10% qui ont les revenus les plus faibles ont vu leur pouvoir d’achat reculer mais la redistribution a corrigé intégralement la baisse.

 

Le problème de la France avec le travail se reflète bien dans le taux d’absentéisme. Dans le privé il atteint 6% soit plus du double qu’aux Etats-Unis et en Grande Bretagne. L’explication se trouve dans les fait que « Les 35 heures » ont accrédité l’idée que le travail était un mal nécessaire qu’il convenait de minimiser. Pas plus de 7% des salariés se disent vraiment intéressés par leur travail. Si l’on ajoute le laxisme en matière d’arrêts maladie le coût de l’absentéisme se situerait entre 60 et 80 Md€. C’est beaucoup plus que la taxe Zucman !

 

La France devra emprunter en 2025 la somme de 300 Md€. Le montant stratosphérique de la dette française 3350Md€ à la fin du premier trimestre ne dissuade pas encore les investisseurs. Le talent de l’Agence Française du Trésor lui permet d’emprunter à 10 ans au taux de 3,57%. A plus long terme il lui fait payer 4,04% pour l’échéance 2042 et 4,43% pour l’échéance 2056. A suivre….

 

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

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