16 octobre, 2013

“Too big to fail” ou le « face je gagne, pile tu perds »

Clairement un des sujets sensibles en débat notamment depuis la dernière crise financière. Pour le résumer simplement , il suffit de l’exprimer comme suit : si je gagne, les profits sont pour moi, si je perds, le contribuable en fera les frais.Le recours à l’Etat, c’est-à-dire au contribuable, pour les institutions financières et bancaires dites systémiques, alimente la polémique sur les banques casinos, thème enfourché aussi par des renégats de la profession, voir un article récent du Nouvel Obs..

Le « too big to fail » est et demeure l’argument majeur pour les partisans d’une séparation des activités bancaires entre la partie dite «utilities »’, le service public de la banque, collecte des dépôts, emplois « sans risque » – ce fut les bons d’Etat-  et le compte propre.

Déjà dans les années 1990, la question se posait de savoir où serait placé le curseur entre les banques « trop grosses pour être abandonnées à leur sort », ou suffisamment petites pour  être liquidées sans trop de dégâts.On se souviendra des précédents de Herstatt en Juin 1974, Continental Illinois en 1984, Bank of New England en Janvier 1990, Drexel en Février de la même année, et Lehman en Septembre 2008.Le FDIC selon Sheila Bair,  sa Presidente jusqu’à’l’an dernier, avait l’arsenal nécessaire pour liquider des établissements de taille moyenne, mais  n’était pas équipé pour démanteler de manière ordonnée une institution complexe.Et le droit de la faillite n’apparait pas adapte aux spécificités de la banque/assurance/finance.

C’est sur la base de ce constat que le Secrétaire au Tresor Hank Paulson obtint du Congres en Octobre 2008 une enveloppe initiale dite TARP de $700 milliards entre autres pour renflouer les principales institutions américaines suite aux pertes et à la disparition de la confiance provoquée par la crise des « sub primes ».Parallèlement des centaines de banques régionales furent liquidées par le FDIC sans aucun effet majeur sur le système, les déposants étant couverts jusqu’à $ 100000.00, puis 250000.00 , et dans certains cas exceptionnels – tels Bank of New England, sans plafond de montant.On est à bon droit choqués de cette différence de traitement, qui fausse le jeu normal de la concurrence et récompense les imprudences de gestion.

Pour ma part, je déplore également l’absence de transparence sur des décisions prises entre quelques banquiers centraux/officiels du Trésor, souvent un weekend, avant la réouverture des marchés financiers.Ces défaillances sont souvent des crises de liquidité, et non de solvabilité.Tant Continental Illinois que Drexel ont dégagé un excèdent d’actif sur passif plusieurs années après leurs défaillances, au moment de l’arrêté des comptes de liquidation. Egalement choquante est la différence de traitement entre les créanciers obligataires de General Motors, qui ont contribué, et ceux du système bancaire, ou les détenteurs de dette subordonnée acquise sur le marché  secondaire avec une forte décote, ont vu leurs profits maximises par le sauvetage, qui leur a permis de récupérer 100% de la valeur nominale de l’investissement..

En revanche, il faut reconnaitre qu’a l’exception notable d’AIG, Fannie Mae, et Freddie Mac, mais les comptes définitifs ne sont pas bouclés pour ces 3 cas, le Trésor a récupéré l’intégralité des sommes prêtées temporairement aux grandes banques américaines,  plus des gains appréciables, supérieurs a $11 milliards dans le cas de Citi, pour $45 milliards prêtés sur un peu plus de 2 années…

Les actionnaires ont été lessivés, les directions générales remplacées, les conseils décimés.L’argument moral et de rupture de concurrence subsiste néanmoins indépendamment des résultats économiques du programme.C’est dans le souci de mettre fin à fin à ces distorsions justifiées ( ?) par le risque dit systémique d’interruption du marché que la législation  Dodd Frank adoptée aux Etats Unis en Juillet 2010 a entre autres défini un dit de « résolution » d’institutions réputées « too big to fail ».

A Washington le weekend dernier dans le cadre des réunions organisées autour des assemblées FMI /Banque mondiale, et du G20 finances, j’ai entendu Martin Gruenberg, successeur de Sheila Bair à la tête du FDIC, nous présenter les grandes lignes de ce mécanisme nouveau encore non teste qui permettrait la liquidation ordonnée des SIFI’s américaines, sachant que le  Forum de Stabilité Financière a retenu au niveau global une liste nominative d’une trentaine d’institution, dont tous les grands groupes bancaires français.

La première observation étant que bien évidemment, et la faillite de Lehman a été un révélateur pour certains à cet égard, si les institutions bancaires globales opèrent effectivement de manière transfrontalière, leur liquidation est toujours dans un cadre national, domestique.La nouvelle procédure sera susceptible d’être appliquée aux firmes ayant un total bilan égal ou supérieur à $50 milliards.Et de fait, nos plans individuels ont été soumis au FED/FDIC/OCC début Octobre pour revue et validation.La législation prévoit une prise de contrôle par le FDIC au niveau de la Holding de tête du groupe,  le plus souvent le véhicule cote, et les pertes sont imputées aux actionnaires,  aux détenteurs de dette subordonnée,  puis « senior »,seuls les créanciers  « sécurisés » et les déposants dans les limite de la garantie FDIC, étant exonérés.

La procédure, bien que gérée par le FDIC impose une consultation  préalable du Trésor et du Président, ce qui implique bien que le « too big to fail’ n’a pas disparu totalement.Une direction nouvelle et un Conseil sont nommés pour gérer l’institution à liquider.Les filiales opérationnelles sont ensuite traitées individuellement, domestiquement et hors des frontières.Ceci nous conduit à aborder la manière dont le FDIC entend procéder pour les banques américaines SIFI’s.

Partant du constat que 70% des activités internationales de ces maisons sont conduites à partir de Londres – de fait les banques américaines exercent leurs métiers en Europe au travers de succursales d’une entité européenne incorporée au Royaume Uni – un accord avec la Banque d’Angleterre a été rapidement recherche.

On s’est ensuite tourne vers la Suisse et l’Allemagne,  des contacts ont été pris au Japon et en Chine, et un groupe de travail semestriel se réunit tantôt   à Washington, et tantôt en Europe avec les instances concernées, Commission et BCE.On le voit , un pas a été accompli dans la bonne direction, mais en dernier ressort les banquiers centraux et les politiques détermineront en toute absence de transparence qui sera liquidé et qui sera renfloué.

Le « too big to fail » n’est pas mort… L’Europe doit maintenant adopter ses propres mécanismes, affaire à suivre.

 

JCG

 

 

Washington 15 Octobre 2013

 

 

 

 

 

Auteur: Jean-Claude Gruffat

Jean Claude Gruffat est depuis Avril 2020 Managing Director chez Weild and Co, banque d’affaires indépendante présente dans plus de 20 États aux États Unis. Après une carrière dans la banque internationale chez Indosuez, puis Citigroup. Jean Claude Gruffat est le Chairman de Competitive Enterprise Institute, et un board member de Atlas Network, toutes deux think thanks libertariennes domiciliées à Washington DC. Il est également gouverneur de L’American Hospital de Paris. Titulaire d’un doctorat en droit public, et d’une maîtrise de science politique de l’Universite de Lyon, ainsi que ancien participant au Stanford Executive Program, GSB, Stanford University, CA.

25 Commentaires

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • jcgruffat

    22 octobre 2013

    Cher Poseidon,
    Mr Poseidon,
    Vous avez le droit de traiter une profession de mafia et ses employes de mafiosi, mais cela releve de l’insulte et non pas de l’argument.
    Je ne vois pas pourquoi le contribuable devrait indemniser les deposants au dela d’un certain montant, vous allez dans le sens de l’abdication de responsabilite des actionnaires. dirigeants, et administrateurs.deposez de l’argent dans les banques imprudentes et mal gerees et faites vous couvrir par la collectivite.
    Pas ma tasse de the.
    Enfin,vous m’accusez de faire partie d’une caste, celle des banquiers serait actuellement les « intouchables ».
    Pour moi, Monsieur, vous etes un etatiste, et c’est grave…cela se soigne sur notre site.

    Répondre
    • Poseidon

      23 octobre 2013

      Bonjour Mr Gruffat

      navré si je vous ai offensé…. je ne suis absolument pas un etatiste au sens que vous l’entendez…. le terme Mafia n’était pas à prendre au sens propre du mot…. davantage comme « nébuleuse »…..

      si pour vous être etatiste signifie que je suis pour une regulation « exterieure » des banques alors OUI je suis etatiste !

      Pourquoi les banques aujourd’hui font elles la pluie et le beau temps et ne repondent que tres rarement de leurs actes ?

      les banques sont passées d’un statut d’intermédiaire dans le systeme liberale tel que le je concois (avis perso) à celui de « tout puissant » ?

      Je ne voulais vous blesser: Appartenir à une caste n’est en rien une insulte, depuis la nuit tous des temps les hommes se sont identifiés ou ont appartenu à des groupes…. en soi c’est une liberté et je suis un fervant liberal…… néanoims lorsqu’un groupe d’individu derive et bien la « Loi » ou une « regulation » doit cadrer les choses….

      pour finir, Mr Gruffat, IDL est un lieu ou tous les intervenants sont passionnant à lire et je n’ai pas besoin d’etre soigné puisque ne vous en déplaise mais je suis sur que nombreux sont les lecteurs et les redacteurs qui partagent ce point de vue….
      Très cordialement

    • Poseidon

      23 octobre 2013

      Petite précision, j’aime ma banque !

    • Gruffat

      23 octobre 2013

      Reflechissez a ce que vous ecrivez.
      Bon courage

  • jcgruffat

    21 octobre 2013

    JPMorgan Chase vient de consentir a une amende/ restitution pour un montant de $13 milliards.
    Cette transaction ne met pas fin a une eventuelle action criminelle contre la banque ou ses dirigeants.
    Les faits incrimines sont largement imputables a des pratiques de 2 institutions, Bear Stearn et Wamut, acquises par JPM largement a la demande du gouvernement federal et anterieurement a la prise de controle.
    Cette confiscation de resultats penalisent les actionnaires.

    Répondre
    • Martin T

      22 octobre 2013

      Cher Monsieur Gruffat,

      Confiscation de résultat?
      1er point une bonne partie a été provisionnée
      2ème point, une bonne partie de ces amendes sont déductibles fiscalement;
      3ème point: JP Morgan a généré les bénéfices suivant sur WAMU: $2 milliards de gain pour une acquisition de $3.9 milliards d’equity pour seulement $1.9 milliards avec l’accès à un très beau réseau « retail » complémentaire. Certains crédits hypothécaires hérités de WAMU contribueront très certainement aux prochains résultats trimestriels de JP Morgan et de manière très positive.
      Concernant l’acquisition de Bear Stearns a $2 dollar puis $10 dollar, JP Morgan bénéficiait d’un parapluie de la Fed de $30 milliards et la cerise sur le gâteau, le siège de Bear Stearns à Mid-Town Manhattan.

      JP Morgan comme d’autres banques, et comme ATT dans le passé sont simplement devenus trop grosses.

      J’en serai presque à verser des larmes de crocodiles…

      Cordialement,

      Martin T

    • Poseidon

      22 octobre 2013

      Tout à fait d’accord avec vous…. Mafia…. Mafia….

  • jcgruffat

    18 octobre 2013

    Cher Fucius,

    Les depots sont effectivement des prets au systeme bancaire, que le legislateur croit opportun de proteger dans un souci d’ordre public, cad les troubles sur la voie publique lorsqu’une banque ne peut faire face a ses echeances pour un probleme le plus souvent de liquidite, cf Northern Rock.

    Répondre
    • Poseidon

      22 octobre 2013

      Mr Gruffat et Mr Fucius j’ai du mal à suivre votre raisonnement…….c’est normal que le les dépots soient protégés ? Non !
      ce serait un comble….

      si vous n’investissez pas mais déposé $500 ou $500K sans vouloir d’investissement juste du dépot…. il est normal que la banque soit en mesure de vous rendre vos fonds le jour ou vous les demandez…. le déposant paye pour cela.

      sinon autant faire construire un coffre chez soit et acheter un AR-15 pour la protection du coffre. c’est de la BD….. la banque est une entreprise à la base…. tout entreprise fonctionne avec des fonds propres qui techniquement garantissent ces investissements…. pourquoi les banks sont elles les seules entreprises aujourd’hui à fonctionner avec des leviers de 1 pour 60 (c’est ce que l’on voit) on comprend pourquoi elles sont incapables aujourd’hui de garantir les dépots… De plus, elles utilisent massivement les fonds issus des banques commerciales pour leurs ops fi….. ou pour équilibrer leurs bilans… je n’ai rien contre l’entreprise bancaire…. mais je suis aujourd’hui exaspéré de voir que l’entreprise bancaire est devenue « un système bancaire » qui s’occtroie des passe droits !

  • Fucius

    18 octobre 2013

    Je ne suis pas banquier mais j’ose abonder dans le sens de la déréglementation, étatique ou « conventionnelle » (Bâle n), y compris les garanties de dépôt, y compris l’épargne-retraite.
    Il ne devrait exister que les garanties d’honnêteté usuelles, soit: Pas de mensonge, pas de contrainte.

    Il me semble qu’alors les banques seraient mieux scrutées, leurs faillites moins retentissantes et l’endettement des États bien mieux contraint.
    Il est absurde que la réglementation oblige à considérer les dettes publiques comme sûres, en dépit des évidences, et du fait qu’elles sont fondamentalement fragiles parce qu’immorales (contractées par des politiciens au bénéfice de leur clientèle et au détriment des générations futures, alors que les dettes privées sont contractées et assumées par le bénéficiaire).

    Sans réglementation, les changements de notation seraient sans effet ou presque; les dépôts seraient considérés comme des prêts aux banques et rémunérés.

    En fin de compte, le secteur financier n’est pas privé mais semi-administrée: Il devrait figurer dans les comptes de États. L’envol actuel des dettes publiques est la conséquence de ce déni, et le « too big to fail » aussi.

    Répondre
  • jcgruffat

    18 octobre 2013

    Cher Poseidon,
    Je dois vous faire part de mon desaccord sur vos deux suggestions:
    -pourquoi proteger telle ou telle categorie d’investisseurs?
    Les fonds de retraite sont geres je l’espere par des professionnels, s’ils prennent des risques deraisonnables, pourquoi les faire beneficier de la garantie du contribuable?
    Il y a mecanisme national de garantie des depots harmonise au niveau europeen, de meme que la protection des montants aux Etats Unis, avec un cap porte a $250K durant la crise, ramene je crois a $100K?
    On a evoque une assurance des depots mutualisee au niveau europeen pour eviter une ruee des fonds vers l’Allemagne, cette derniere s’y oppose.

    – vous suggerez de revenir a une separation des acitivites que vous qualifiez de « finance » et « commerciale ».
    Si vous le faites par voie legislative ou reglementaire, il est extremement difficile de separer les activites, pour faire court le « casino », et l’activite classique depots/prets.
    Les legislations recentes Dodd Frank, les solutions francaise et britannique, le projet europeen, sont toutes differentes.
    Le Glass Steagall americain prohibait la prise ferme de papiers par des institutions recevant les depots du public.
    Les solutions des annees 1030 ne sont plus adaptees aux problematiques actuelles, selon moi c’est aux Conseils d’Adminsistration qu’il appartient d’interdire telle ou telle prise de risque, les pires etant ceux qui ne sont pas identifies, et que l’on decouvre a l’experience.
    Toute banque prend des risques de credit, de marche, operationnels, et/ou de reputation.
    Le non risque est defini par Bale comme etant « etatique » ou « souverain » ce qui est risible a la lumiere des experiences recentes.

    Répondre
    • Poseidon

      22 octobre 2013

      Bonjour Mr Gruffat,

      je vous accorde que la notion de protéger tel ou tel investisseurs peut sembler farfelue ou injuste……mais lors de la chute de L&B combien de retraités ont été floués ?!

      Enfin, je ne suis pas d’accord avec votre vision « bankairiste »…. comme vous le precisiez tres justement que l’on fasse un dépot de $500 ou $500K ce depot (avant) était principalement utilisé dans le systeme bancaire (dépot/pêt) pour être donc preté ce qui en soit ne me derangeait nullement mais aujourd’hui n’ayant plus « aucune » barrière bien des branches financières de banque puisent dans les caisses « commerciale »…… d’autre part les bilans sont confondus…. si la banque d’investissement se casse la g…… c’est l’ensemble qui s’ecroule…. je ne pretends pas être un expert, loin de là. mais j’ai qq connaissance et je sais qu’avec un systeme cloisonné il n’y aurait pas ou bcp moins de risque de voir l’ensemble s’ecrouler comme un chateau de carte….

      vous dites qu’il est tres difficile de séparer…. alors là navré, je pense que c’est tout à fait possible…. seulement cela aurait un « cout » bcp plus élevé en terme de gestion, de structure etc pour les banks…. et limiterait leur capacité d’investissement…… pour toutes ces raisons, le systeme bancaire international (qui en soit fonctionne comme une mafia) n’en n’a pas l’envie !

  • Poseidon

    18 octobre 2013

    tout à fait d’accord,
    la notion du « too big to fall » est une ineptie… laissons les tomber…. les gouvernements ne devraient intervenir qu’en garantissant les fonds de pension (retraite) placés dans des produits de ces banks…. point…. les autres tant pis ! par contre il faut séparer les activités commerciales et de finances….. sinon ca n’est possible

    Répondre
  • jean-claude

    17 octobre 2013

    Chacun est libre d’avoir sa propre opinion sur le sujet,c’est cette diversite qui alimente notre dialogue.
    Je suis liberal tendance libertaire et employe de banque, depuis pres de 40 ans.
    C’est a ce titre que j’ai approuve la mise en faillte de Lehman, et qu’a la difference de certains membres eminents de l’IDL, je ne suis pas favorable a la separation des activites dites a risque et des metiers de banque « commerciale ».
    La banque est le metier plus reglemente au monde, y-a-t-il des pratiques condamnables qui faussent le jeu de la concurrence?
    Bien evidemment et je les deplore et reprouve.
    Pendant la derniere crise, au moins, en moyenne les sanctions appliquees par le marche pour les banques anglo-saxonnes ont ete, selon moi, plus rigoureuses, actionnaires lessives, directions generales virees, meme si certaines institutions qui ont ete renflouees avec l’argent du contribuable, n’auraient peut etre pas dues l’etre?
    En Europe, on a fait appel aux actionnaires existant, on a rarement sanctionne les managements, et les Etats ont soutenu sans se faire convenablement remunerer..
    Il est vrai qu’on a besoin des grandes banqueseuropeennes pour continuer a achter les papiers des Etats avec les liquidites de la BCE.
    Ah la consanguinite!
    Alors de grace soyons modestes..
    Si vous voulez demanteler les banques, laissez ce travail aux conseils d’administration qui representent les actionnaires, et si les administrateurs ne font pas leur travail, mettez en cause leurs responsabilites civile et penale.
    Et si vous attendez de l’Etat qu’ils fassent ce travail, vous vous etes sans doute trompes de site.
    Liberalement votre.

    JCG

    Répondre
  • elet

    17 octobre 2013

    Selon Fama, c’est le leverage qui est trop grand, pas les banques et il fallait « let them fall » :

     » Let’s say the government did what you recommend, and forced banks to hold a lot more equity capital. Would it then also have to restructure the industry, say splitting up the big banks, as some other experts have recommended?

    No. If you think about it…I’m a student of Merton Miller, after all. In the Modigliani-Miller view of the world, it’s only the assets that count. The way you finance them doesn’t matter. If you decide that this type of activity should be financed more with equity than debt, that doesn’t particularly have adverse effects on the level of activity in that sector. It is just splitting the risk differently.  »

     » So you would have just let them…

    Let them all fail. (Laughs) We let Lehman fail. We let Washington Mutual fail. These were big financial institutions. Some we didn’t let fail. To me, it looks like there was not much rhyme or reason to it.  »

    http://www.newyorker.com/online/blogs/johncassidy/2010/01/interview-with-eugene-fama.html

    Répondre
  • Poseidon

    17 octobre 2013

    Merci pour ces precisions…. Mr Gruffat à très souvent des billets qui manquent un peu d’objectivité…..

    Répondre
    • Gruffat

      17 octobre 2013

      Manquer d’objectivite serait-il ne pas souscrire a vos opinions en faveur du demantelement des banques?

    • Poseidon

      18 octobre 2013

      bonjour Mr. Gruffat,
      je ne suis pas pour le « démantelement » des banques….. un vrai retour à une separation banque d’investissement et banque de détail ne serait qu’un juste retour des choses…. lorsque l’on voit l’attitude, les combines et les usines à gaz (produits dérivés etc etc) misent en place par les banques d’investissement pour ni plus ni moins sucer le sang de l’economie réelle, il y a de quoi s’insurger et se poser des questions ? une banque est une entreprise…. de quel droit peuvent elles se cacher derrière la notion du « too big too fall » ? pourquoi devrait on sauver ces « puces »……. qu’elles se cassent la g…… que cela entraine un cataclysme econmique… je dirais tant mieux…. on repartira sur des bases saines….. lorsque l’on voit des PDG de grandes banques se comporter comme de petits empereurs…. on devrait les passer au « billot »…. navré et je suis un fervant partisant de l’economie libéral…. je ne pretends aucunement avoir plus de « background » que vous…. mais les banquiers ont la grosse tete…. si l’on regarde aujourd’hui pourquoi le capitalisme à dérivé et est en train de mal tourner…. cela ne vient pas des entrepreneurs mais de ces usines à gaz et de cette caste…. dont vous faites partie…

    • Poseidon

      18 octobre 2013

      donc il ne s’agit pas d’un démantelement plutot un demenbrement 😉

      Au plaisir de vous lire

    • Poseidon

      18 octobre 2013

      une derniere chose. de mon point de vue….. l’etat n’a rien recupere….. de manière simpliste…… l’etat est contraint…..d’imprimer du billet…… achete des produits pourris ou prete de l’argent virtuel qui ne s’adosse à aucune creation de richesse réelle
      la banque reinjecte de l’argent « planche à billet » sur les marchés pour rembourser avec taux d’interet….. à l’etat « preteur et faux monnayeurs » avec de l’argent « planche à billet » blanchi sur les marchés financiers qui n’a profité à personne enfin du moins aucunement à l’entrepreneur ou à la PME.

    • idlibertes

      17 octobre 2013

      Cher Poseidon,

      C’est son avis qu’il partage,allons donc :-)) Ici, on essait que chacun ait son avis,

      Amicalement

      Idl

    • Poseidon

      18 octobre 2013

      Bonjour,

      tout à fait d’accord, je ne cible personne mais voilà…

    • Et hop !

      20 octobre 2013

      Ben le Poseidon ne dit pas que des âneries. A vous d’argumenter il me semble, non ?

    • idlibertes

      21 octobre 2013

      Cher Et hop,

      Je repondais au propos « Monsieur Gruffat manque d’objectivité  » qui n’a pas à être argumenté, justement, c’était mon propos.

      argumentum ad hominem.

      Cordialement

      Idl

  • Martin T

    16 octobre 2013

    C’est bien pire que cela Monsieur Gruffat.

    1er cas:
    Bank of America le 21 septembre 2011, heurté par un abaissement de sa notation de crédit, a transféré son exposition de dérivés de sa filiale Merrill Lynch ($75 trillion à fin juin 2011) vers une filiale bénéficiant de la garantie du FDIC sans aucun accord des régulateurs. Par conséquent les risques d’expositions de pertes sur les dérivés ont donc été sciemment transférés sur cette filiale bénéficiant du parapluie FDIC.

    Le mouvement de dérivés entre une « holding company » et une filiale est limitée selon la section 23A du « Federal Reserve Act », pour empêcher une banque de bénéficier de subsides fédérales et pour empêcher les banques de générer trop de risques.
    En 2009, des exemptions à cette règle ont été octroyées aux filiales bancaires de Ally Financial inc, HSBC Holdings Plc, Fifth Third Bancorp, ING Groep, General Electric Co, Northern Trust Corp, CIT Group Inc, Morgan Stanley et Goldman Sachs.
    Les exemptions à la section 23A ont été supprimées pour les banques de détail de JP Morgan, Citigroup, Barclays Plc, RBS et Deutsche Bank en 2010.
    Bank of America en Mars 2010 avait eu cette exemption supprimée pour être à nouveau remise en place en Septembre 2010.

    2ème cas récent:
    JP Morgan Chase & Co a emprunté 20 milliards de dollars sur la première moitié de 2013 de la Federal Home Loan Banks de Cincinnati. Cet organisme fondé durant la Grande Dépression en 1932 a pour seule responsabilité d’aider les petites banques locales. Ce prêt à JP Morgan est une violation flagrante de sa mission principale, à savoir l’aide des prêts résidentiels et l’accompagnement de la croissance des communautés locales!

    En 1989, le Congrès a autorisé les banques commerciales américaines a rejoindre le réseau des 12 FHLB régionales, qui peuvent prêter à leurs membres. En 2013, le montant des prêts accordés en 6 mois a été de $450 milliards. Bank of America, JP Morgan et Citigroup ont bénéficié de $44.6 milliards de prêts. Jp Morgan a rejoint la FHLB de Cincinnati en 2012 uniquement après avoir obtenu le droit de devenir membre suite à son acquisition en 2004 de Bank One Corp. Les emprunts de JP Morgan de la FHLB de Cincinnati ont augmenté de 64% à $42.7 milliards sur les 6 premiers mois de 2013. Et pourquoi cela? Pour pouvoir plus facilement atteindre les objectifs de liquidités de Bâle III. Bank of America a augmenté ses emprunts qui sont passés de $19.4 milliards à $33.8 milliards et Citigroup de $5.3 milliards à $25.7 milliards.

    Le nouveau surnom du rôles des 12 FHLBs: « Lender of the Next-to-Last Resort ».

    A partir du moment où JP Morgan utiliserait cet argent pour financer des prêts immobiliers, cela respecterait la mission des 12 FHLB, mais c’est loin d’être prouvé, mais là il s’agit de « booster » ses réserves de liquidités pour ne pas « froisser » les régulateurs. Un détournement somme toute.

    Il est temps de casser les banques en plus petites entités. Les USA l’ont fait au début des années 80 avec le géant ATT.

    Effectivement le « TBTF » non seulement n’est pas mort mais il se porte à merveille.

    Cordialement,

    Martin T.

    Répondre

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!