17 octobre, 2012

L’Europe sous “peacemaker”?

Que dire qui n’aurait pas été déjà dit de l’incroyable syndrome de Stockholm qui semble avoir touché nos amis Norvégiens octroyeurs du prix Nobel de la paix 2012 ? L’empathie pour le tortionnaire, je ne vois que cela. Merci encore à la Norvège sans qui tout cela n’aurait pas été possible et qui soutient ainsi l’Union Européenne tout en refusant assez opportunément de rejoindre cette même communauté. N’oublions pas non plus la réaction de Barroso. Stupéfaite, évidemment.  ”Je ne m’attendais pas en me réveillant à une si bonne journée ». Sans rire ?

Quant au Britannique Daniel Hannan, Député Européen nous ne résistons pas à l’envie partager son propos:

« Comme la plupart des gens, j’ai réagi à la nouvelle de l’Union Européenne ayant remporté le prix Nobel de la Paix, avec un cri de joie ravie. En choisissant ce moment – celui la même ou  l’euro permet aux antagonismes nationaux  d’atteindre un nouveau sommet – les membres du comité ont révélé un sublime génie comique. Il y a plus de 40 ans, en apprenant que le prix était allé à Henry Kissinger, Tom Lehrer avait ainsi déclaré  que « la satire était maintenant obsolète ! Cependant, pas même Lehrer dans son moment le plus fantaisiste aurait pu imaginer le comité passant outre Irena Sendler, qui a, à plusieurs reprises risqué sa vie pour sauver les enfants du ghetto de Varsovie, et  lui préférer Al Gore. Rien d’aussi  bizarre que Barack Obama ramassant le prix avant d’avoir même commencé sa présidence (bien que ces moments d’espoirs se soient avérés être curieusement  le pinacle de l’espoir). Mais ça ? Cela défi absolument tout.

J’ai  suffisamment argumenté le propos. En bref, l’Union Europénne n’est pas une cause, mais un symptôme d’une paix européenne née de la défaite du fascisme,  de la propagation de la démocratie et de la sécurité de l’alliance de l’OTAN. Son dogme de pouvoir – l’idée que le nationalisme provoque la guerre – est fausse. Les guerres les plus meurtrières de l’histoire de l’Europe ont été causées, d’abord par les différences religieuses, puis par idéologies. L’Etat-nation a, au fil des années, prouvé qu’il était un navire remarquablement stable pour la justice et la démocratie. Une Europe des nations, chacun à l’aise dans des frontières plus ou moins ethnographique, serait plus tranquille qu’une mosaïque de frontières mal alignées, des communautés et des minorités mécontentes. Etouffer les peuples dans un seul Etat contre leur volonté est rarement propice à la démocratie ou à la bonne volonté. Cela n’a guère fonctionné pour les Habsbourg, les Ottomans ou les Soviétiques. Ces entités politiques ne doivent souvent leur survie qu’à des Etats de police. A l’instant où les peuples votant furent libres de choisir, ils optèrent pour l’indépendance.

G.K. Chesterton a fait remarquer que la condamnation  a priori du patriotisme comme cause de guerre  reviendrait à condamner l’amour pour cause d’assassinat ! En réalité, le patriotisme est ce qui nous fait prendre conscience que nous avons une obligation envers les gens autour de nous, c’est ce qui nous fait agir avec désintéressement. Parce que nous pensons vivre dans une communauté d’identité avec nos concitoyens, nous obéissons à des lois qui nous paraissent insensées, nous acceptons les résultats d’élections lorsque nous avons voté pour le parti perdant, nous payons des impôts pour le bien-être des étrangers. Une telle communauté d’identité existe  bien en Allemagne et en Grèce. Mais au sein de l’Union Européenne ? Jetez un oeil à ce que les Allemands disent les Grecs, et vice versa. Observez les problèmes en Espagne. Rappelez-vous la manière dont Bruxelles a renversé les premiers ministres élus en Italie et en Grèce.

Et puis écoutez la façon dont les eurocrates détournent toute critique – comme l’absence de démocratie, l’inefficacité financière ou la corruption – avec complaisance, ils insistent sur le fait que la paix en Europe justifie tout. Même si cette affirmation était vraie, il serait  juste égoïste. Mais, si nous avons appris quelque chose des ces dernières années, c’est précisément qu’il ne s’agit malheureusement pas que de cela. »

Librement traduit par l’Institut.

“Article original”

http://blogs.telegraph.co.uk/news/danielhannan/100184837/the-eu-wins-the-nobel-peace-prize-40-years-on-satire-really-is-now-obsolete/

Auteur: idlibertes

Profession de foi de IdL: *Je suis libéral, c'est à dire partisan de la liberté individuelle comme valeur fondamentale. *Je ne crois pas que libéralisme soit une une théorie économique mais plutôt une théorie de comment appliquer le Droit au capitalisme pour que ce dernier fonctionne à la satisfaction générale. *Le libéralisme est une théorie philosophique appliquée au Droit, et pas à l'Economie qui vient très loin derrière dans les préoccupations de Constant, Tocqueville , Bastiat, Raymond Aron, Jean-François Revel et bien d'autres; *Le but suprême pour les libéraux que nous incarnons étant que le Droit empêche les gros de faire du mal aux petits,les petits de massacrer les gros mais surtout, l'Etat d'enquiquiner tout le monde.

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