9 mars, 2017

Géopolitique des collectivités locales

Regrouper les collectivités locales, une bonne idée ?

 

 

Il y a une géopolitique des collectivités locales (communes, départements, régions), dont la plupart sont des héritages de l’histoire et ont une signification précise pour les habitants. La géopolitique est aussi l’étude des représentations et de la façon dont le territoire est perçu et vécu par les populations ; une perception essentielle, tout aussi importante que la rationalisation de leur usage. Suite à l’article sur la France périphérique, un lecteur me demandait ce que je pensais du regroupement des périphéries dans les métropoles. Étant élu depuis 2008 dans une commune des Yvelines (Montesson), j’ai vécu ce phénomène de l’intérieur. Les idées et réflexions émises ici n’engagent que ma personne, nullement celle de ma commune.

 

Un regroupement imposé

 

Premier élément, le regroupement des communes en communauté de communes puis en communauté d’agglomérations fut une chose imposée par l’État. Beaucoup de communes s’y sont opposées, en vain. À l’origine du phénomène, il y a donc une coercition et une négation des libertés locales.

 

Les communautés de communes (CC) sont des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Les EPCI ont une fiscalité propre. Leurs compétences sont définies lors de leur création. Par exemple, certaines CC ont une intégration forte (beaucoup de compétences mises en commun : gestion des théâtres, des bibliothèques, du ramassage des ordures…), d’autres une intégration faible (peu de compétences mises en commun).

L’origine des EPCI remonte à une loi du 6 février 1992, qui a été plusieurs fois modifiée, jusqu’à la loi du 7 août 2015, dite loi Notre : nouvelle organisation territoriale de la République.

 

Les communautés d’agglomération (CA) sont également des EPCI, mais dont le degré d’intégration est plus poussé que dans les CC. Elles doivent comporter au minimum 50 000 habitants.

 

Un conseil communautaire préside les CC et les CA. Les membres sont des conseillers municipaux nommés par le maire. Chaque conseil communautaire dispose d’un président et de vice-présidents.

 

Un petit souci démocratique…

 

Dans les faits, ces EPCI se substituent aux communes. Ils ont de plus en plus de compétences et agissent dans des domaines essentiels : gestion des ordures ménagères, aménagement du territoire, contrats pour la distribution de l’eau courante, vie culturelle… Les communes sont dépossédées de leurs prérogatives au profit de ces EPCI. Dans quelques années, les communes n’auront plus beaucoup de compétences : mariage, police municipale (au pouvoir très limité), vie associative et culturelle. D’autant moins de pouvoir qu’elles ont de moins en moins de ressources.

 

Pourquoi pas, je ne suis nullement contre la mise en commun des compétences. Le souci est que la population ignore ces transformations profondes. La figure du maire reste forte, alors que celui-ci est de plus en plus un roi sans royaume. Ce qui est gênant, c’est que la plupart des personnes ignorent tout du fonctionnement des EPCI, de leur rôle, de leurs membres, alors que c’est là que réside le vrai pouvoir local. La démocratie est donc confisquée, et il est urgent d’expliquer cette réorganisation pour que les Français se réajustent sur la réalité du fonctionnement territorial.

 

Fait-on des économies ?

 

En regroupant les communes, très peu d’économies sont réalisées et parfois même de nouvelles dépenses sont engendrées. Ce ne sont pas les échelons administratifs qui créent de la dépense, ce sont les compétences. Si l’on supprime les communes, en les regroupant, il faut toujours continuer à s’occuper des crèches et des écoles. Idem pour les départements : on peut les supprimer, mais qui prendra alors la charge de la gestion des collèges et la distribution des aides sociales ? C’est dans la suppression des compétences que résident les véritables économies, non dans la suppression des échelons.

 

On invoque également les économies réalisées grâce à la suppression du nombre d’élus. En réalité, elles sont bien faibles. La plupart des élus ne sont pas rémunérés (c’est le cas de presque tous les élus municipaux), mais ils réalisent un travail important pour leur commune. Si on les supprime, il faudra alors embaucher des fonctionnaires pour les remplacer. Les économies seront donc inexistantes.

 

Quant à ceux qui sont rémunérés, force est de constater que leur rémunération est très faible. L’indemnité d’un maire d’une ville entre 10 000 et 20 000 habitant est de 2 400€ par mois. Pour un travail à plein temps, y compris soir nuit et week-end, qui nécessite de très fortes compétences en urbanisme, droit, finance et relations humaines, ce n’est absolument pas cher payé. Un adjoint de la même tranche gagne 1 045€. Là aussi, c’est très peu pour un travail aussi exigeant.

 

Or la démocratie a un coût. Si l’on veut des élus compétents et dévoués, il faut les payer à leur juste prix. On ne peut pas exiger de quelqu’un un travail de cadre supérieur et le rémunérer à hauteur d’un fonctionnaire de catégorie B. Les cadres d’une mairie sont d’ailleurs souvent mieux rémunérés que le maire.

On pourrait éventuellement avoir moins d’élus, mais mieux les payer, ce qui serait déjà une bonne chose.

 

Trop d’élus en France ?

 

La France compte 560 000 élus municipaux. Certains trouvent que cela est trop ; je suis loin de partager cet avis. Il me semble que c’est au contraire une très bonne chose que de nombreux citoyens puissent participer à la vie de leur commune, découvrir comment l’on bâtit un budget, comment on gère l’organisation du territoire ou les contraintes administratives. Quand on travaille au sein d’un conseil municipal, on perçoit la vie politique et la gestion des territoires de façon bien différente. Le vote et la citoyenneté prennent alors un tout autre sens. Car c’est d’abord cela l’action politique : gérer un territoire donné. Supprimer des élus, quasiment tous bénévoles, c’est couper un lien existant entre les citoyens et la gestion de leurs territoires. C’est créer une démocratie sans peuple, alors même que le peuple est la raison d’être du système politique démocratique.

 

Démocratie : le peuple et le territoire

 

La démocratie est certes le pouvoir du peuple (le démos en grec), mais c’est aussi le pouvoir du territoire : le dème. À Athènes, le dème est une circonscription administrative instituée par Clisthène vers 508. Il regroupe une partie de la ville, de la côte et de l’intérieur afin qu’aucun dème ne puisse l’emporter sur les autres (on compte une centaine de dèmes). Ce sont les dèmes qui ont le véritable pouvoir à Athènes, car ce sont dans les dèmes que l’on tire au sort les bouleutes, qui siègent à la boulè, assemblée chargée de définir les lois de la cité.

La démocratie athénienne est donc davantage territoriale que populaire ; elle est plus géographique qu’élective. C’est du territoire qu’émane le pouvoir et l’on connaît les nombreux combats menés tout au long de l’histoire de France pour maintenir et préserver les libertés locales. Or, derrière la rationalité et le démembrement territorial se cache parfois une tentative de supprimer ces libertés locales, c’est-à-dire de créer une politique hors-sol, coupée de la géographie et de l’histoire, donc des peuples.

 

Des remembrements dangereux

 

La recherche de la rationalité administrative est une bonne chose, à condition qu’elle ne se fasse pas contre des siècles de culture accumulée. 36 000 communes en France, est-ce trop ? En réalité, la plupart n’ont quasiment aucun pouvoir. 20 000 communes ont moins de 500 habitants, 125 ont 50 000 habitants et plus. Ce sont ces 125 communes qui comptent réellement dans le phénomène de métropolisation. La rationalité pourrait supprimer les 20 000 communes de moins de 500 habitants, mais à quoi bon ? Aucune économie sérieuse n’est à attendre de cette simplification et pourquoi éradiquer ces couches d’histoire de France qui ont tracé les sillons des campagnes et dont les noms ont encore des significations pour des milliers de personnes ?

 

La géopolitique est affaire de territoires, de peuples, de mémoire, de sensibilité et de représentation. Oui à la simplification et au regroupement, mais pas au détriment d’une mémoire collective portée par les territoires ni à des mémoires gravées dans les paysages et les histoires locales. C’est ici que la géographie rejoint l’histoire.

 

Des regroupements irrationnels

 

L’État a imposé aux communautés de communes de se regrouper au 1er janvier 2017 pour former des communautés d’agglomération. De nombreux regroupements sont irrationnels et ne correspondent à aucune logique territoriale, politique et culturelle. Le dogme du regroupement l’a emporté sur les mémoires locales, sur le bon sens, sur le respect des dessins territoriaux (les cours d’eau, les vallées, les forêts). A ainsi été dessinée une carte de France absurde, dont les entités territoriales ne correspondent à rien. Comme pour la carte des nouvelles régions où l’histoire et la mémoire ont été supprimées au profit de noms dénués de sens : les Hauts-de-France, le Grand Est, la Nouvelle Aquitaine.

 

La géopolitique n’a pas d’avenir en niant la continuité géographique et la profondeur historique. Ce n’est pas en charcutant la carte territoriale de la France que l’on fera de réelles économies, mais en redessinant les compétences, ce qui est tout autre chose. En réalité, sous couvert de modernisation, on détruit l’ordre séculaire, compris de tous et ancré dans les mémoires communes, pour sauver un ordre administratif inefficace et couteux qui, lui, a réellement besoin d’une réforme de profondeur.

 

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

26 Commentaires

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  • Waygee

    14 mars 2017

    En complément (j’ai copié-collé l’article in extenso ci-dessous tellement cela me fait mal au cœur):

    http://www.economiematin.fr/news-la-moitie-du-territoire-francais-est-a-l-abandon

    ————————————

    La moitié du territoire français est à l’abandon

    par Ludovic Grangeon 21/02/2017

    En deux ans, la pauvreté en région parisienne a progressé de 25 %.

    Un Français sur six vit désormais dans un état de pauvreté aggravée.

    Certains s’étonnent de la dégradation du respect de la fonction : insultes, tomates, enfarinage, fumier, pneus brulés deviennent fréquents jusqu’au sommet de l’Etat, mais pourquoi ? Quelle est la crédibilité d’un Préfet, d’un député, d’un ministre, ou même d’un président, face à un jeune couple d’agriculteurs abandonné et isolé, face à un jeune des banlieues surdiplomé et sans boulot depuis trois ans ?

    Voyons nos jeunes agriculteurs: la classe de leurs enfants est supprimée parce qu’il en manque temporairement un dans l’effectif réglementaire, ou encore la Poste a supprimé tout service local en le remplaçant par une permanence hebdomadaire, le seul jour où c’est impossible pour eux. Mais aussi la brigade de gendarmerie peine à assurer la sécurité parce qu’elle n’a plus les moyens de faire ses rondes. Les élus se réfugient lâchement dans la technocratie ou des réunions sans fin, et ceux qui assument sur place finissent par exploser dans la dépression ou la démission. Ces jeunes agriculteurs ont financé leur projet par Internet parce que les banques locales disent systématiquement non à tout, mais ils ont attendu leur ligne téléphonique 6 mois et on leur annonce la fibre pour 2032… Leurs organismes locaux ont une dizaine de chargés de mission mais aucun n’a été capable de les aider dans la plus petite démarche.

    La dérision du Salon de l’Agriculture à Paris

    Comme désormais un quart rural de la France, ce jeune couple d’agriculteurs est dans un territoire oublié de la république. Dérisoire symbole en naufrage: : le salon de l’Agriculture se tient à Paris. C’est l’évènement que tout politicien ne manquerait pour rien au monde, sans comprendre qu’il est devenu un mirage folklorique complètement décalé des réalités, un parc d’attraction éphémère pour parisiens, une façade sur un terrain vague. Le géographe Christophe Guilluy parle de « l’enterrement cynique des classes populaires », de cette France périphérique. Ces territoires oubliés sont désormais gérés comme des réserves d’Indiens, tant décriées en Amazonie ou ailleurs mais pas en France par ces fragiles « zurbains « surprotégés ou ces bobos à morale variable. Le bilan est catastrophique selon Reporterre:  » En vingt ans, la moitié des exploitants agricoles ont disparu. Le gaspillage des terres a continué à un rythme effréné, avec la perte d’1,7 millions d’hectares de terres agricoles. La balance agricole française se dégrade et l’agriculture est de plus en plus polluante, en termes d’engrais, de pesticides et de gaspillage de l’eau. »

    Etat sans devoirs = Etat sans droit

    Mais attention : quelle est la justification d’obéir à l’Etat, de payer ses impôts, de reconnaitre son autorité, de subir toute sa réglementation technocratique, alors que l’Etat n’assume quasiment plus aucune de ses missions essentielles sur place ? Aucune !!! A force d’abandonner ces territoires, qui représentent une moitié de la France, l’Etat y abandonne aussi l’espoir de s’y faire respecter. Son autorité y est grillée. Le crépuscule de la France d’en haut se constate par le bas. Paris est candidate aux Jeux olympiques avec 1 ménage sur six dans la misère. Les émeutes de Rio ou d’Athènes et la faillite de leurs jeux n’ont pas servi de leçon. Nous allons tout droit vers une longue période d’émeutes urbaines et rurales d’une population traitée comme des sous-êtres, qui n’en peut plus de cet abandon et se trouve prête à tout dans son désespoir. Ces masses représentent un sixième de la population et sont réparties sur la moitié de notre territoire. C’est le probable retour des Jacqueries, qui ont déjà commencé avec les émeutes des banlieues, les véhicules incendiés mais aussi les bonnets rouges, les traditionnels fumiers, les feux de pneus sur les autoroutes, ou les ZAD. Et ce n’est que le début, vu l’extrême aggravation récente en deux ans.

    En deux ans, le trou noir: 1 Français sur 6 vit dans la pauvreté (Insee)

    L’enquête SRCV de l’Insee nous apprend qu’en région parisienne, en deux ans seulement, la pauvreté aggravée a augmenté de 25%, passant de 11 à 14 % des ménages, soit une progression énorme d’un tiers. Comme dans les zones rurales, un ménage sur six vit désormais dans la pauvreté aggravée en région parisienne. Dans certaines régions comme l’Auvergne, c’est encore pire. Avec les zones de non droit des banlieues, c’est près de la moitié du territoire français qui est aujourd’hui dans un abandon notoire.

    Épuisement des forces de l’ordre et du corps enseignant

    L’envoi épisodique de forces de l’ordre n’aboutit désormais qu’à l’épuisement de ces forces et même à leur rébellion, car elles ne sont même plus en état d’accomplir leurs missions et elles ne font que coller des rustines en permanence sur un système qui n’en peut plus. Le corps enseignant est dans le même état que les forces de l’ordre avec cette formule des « territoires perdus de la république » pour parler de la grande difficulté de préserver également le territoire culturel. Sous pressions politiques, les signalements sociaux pour mauvais traitements, inceste, barbarie, sont de plus en plus étouffés parce que les élus ne veulent « pas d’histoires ».

    Répondre
    • Robert Marchenoir

      14 mars 2017

      @ Waygee

      Quelques remarques sur l’article que vous copiez. Il prend comme représentatifs de la « misère française » deux catégories de la population : « un jeune couple d’agriculteurs abandonné et isolé », et « un jeune des banlieues surdiplômé et sans boulot depuis trois ans ».

      La totalité des agriculteurs français ne représentent que 1 % de la population active. Donc, le « jeune couple d’agriculteurs abandonné et isolé », infiniment moins. Je ne dis pas qu’il ne faille pas se préoccuper du sort d’une minuscule minorité de Français, mais là nous sommes dans la propagande pure et simple. Surtout lorsqu’on considère le vocabulaire choisi, vague et idéologique à souhait : qu’est-ce que c’est qu’un couple d’agriculteurs « non abandonné » ? Abandonné par qui ? Normalement, un couple d’agricultueurs a un coach fonctionnaire, qui passe tous les matins le poupougner pour lui demander s’il n’a besoin de rien ?

      Que veut dire un couple d’agriculteurs isolé ? Qu’il n’y a pas un multiplexe de cinéma à côté, un opéra, un hôpital et des restaurants ? Bah oui : en dépit de la propagande gauchiste, l’agriculture s’exerce en général à la campagne, où, par définition, on est plutôt isolé.

      Deuxième catégorie représentative de la population française selon notre auteur : « un jeune des banlieues surdiplômé et sans boulot depuis trois ans ». Mmmmoui… vous en connaissez beaucoup, des jeunes des banlieues surdiplômés ? Mieux : des jeunes des banlieues surdiplômés et sans boulot depuis trois ans ? Aucun chiffre, naturellement, afin d’accréditer cette vignette si idéologiquement parfaite des « jeunes de banlieues surdiplômés et sans boulot depuis trois ans ».

      Existeraient-ils en nombre significatif, qu’on se demanderait pourquoi l’auteur s’intéresse exclusivement aux Noirs et aux Arabes surdiplômés et sans boulot depuis trois ans — car c’est bien ce que cette formulation hypocrite signifie, en réalité. Les Français blancs, de souche, surdiplômés et sans boulot depuis trois ans, ils sentent le gaz ?

      Continuons cet « article », qui ressemble plus à un tract du parti communiste qu’à un travail scientifique :

      « Le bilan est catastrophique selon Reporterre: » En vingt ans, la moitié des exploitants agricoles ont disparu. Le gaspillage des terres a continué à un rythme effréné, avec la perte d’1,7 millions d’hectares de terres agricoles. La balance agricole française se dégrade et l’agriculture est de plus en plus polluante, en termes d’engrais, de pesticides et de gaspillage de l’eau. » »

      Notons tout d’abord que Reporterre est un média d’extrême-gauche. Donc, « selon Reporterre » c’est une expression qui a une valeur accréditive assez réduite. Et d’ailleurs, que dit Reporterre ? Qu’en vingt ans, la moitié des exploitants agricoles auraient disparu. Déjà, c’est faux : la moitié des agriculteurs ne sont pas morts. Le journal veut dire, je présume, que la moitié des exploitations agricoles auraient disparu.

      A supposer que ce soit vrai, où est le problème ? Avons-nous constaté une famine en France ? Y a-t-il, depuis vingt ans, pénurie de farine, d’huile, de de légumes, de fruits, de viande, de fromage, de café ou de poisson ? Les prix des denrées alimentaires ont-ils explosé, y a-t-il des files d’attentes aux magasins, des tickets de rationnement ? Comme au Venezuela socialiste ? Bien sûr que non.

      Donc il est où, le bon sang de bonsoir de problème ? Si ça se trouve, c’est une bonne chose que la moitié des exploitations agricoles aient disparu. C’est peut-être que les exploitations restantes sont plus productives, plus modernes, plus efficaces, plus propres, plus saines, aptes à fournir de la meilleure nourriture et à rapporter plus d’argent à ces fameux « paysans » qui semblent avoir remplacé les prêtres dans l’imaginaire collectif.

      Continuons la lamentation gauchiste de Reporterre :

      « Le gaspillage des terres a continué à un rythme effréné, avec la perte d’1,7 millions d’hectares de terres agricoles. »

      Le gaspillage ? La perte ? Qu’est-ce que c’est que ces sottises marxistes ? Ces terres sont perdues ? C’est à dire ? La Russie les a annexées ? Il y a un mur autour, les Français n’ont plus le droit d’y rentrer ?

      Il y a un gaspillage de terres ? Quand des terres cessent d’être consacrées aux cultures pour être affectées à d’autres usages, elles sont gaspillées ? Sur quoi s’appuie le gauchiste décérébré qui a écrit ces mots pour porter ce jugement ? Si ça se trouve, c’est le contraire qui s’est produit : auparavant, les terres étaient gaspillées, car elles étaient occupées par des paysans inefficaces, avec des exploitations trop petites, improductives. La libération de ces terres pour d’autres usages (ou pour pas d’usage du tout : la campagne pour se promener, c’est joli aussi) serait, au contraire, le signe d’une suppression du gaspillage agricole.

      « Le gaspillage de l’eau » : que peut bien vouloir dire cette formule idiote, que des millions de gens répètent sans réfléchir ? Comment peut-on gaspiller de l’eau ? S’il y a un truc que ne manque pas sur cette terre, c’est bien la flotte ! Un bien gratuit, inépuisable et inusable, qu’on peut consommer à gogo sans qu’il en disparaisse une goutte !

      Si vous traversez le Sahara et que vous emportez une gourde, la notion de gaspillage de l’eau peut avoir un sens. Mais si vous habitez un pays développé comme la France, où il n’y a jamais de pénurie d’eau, qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ? A l’échelle de la planète, la fameuse planète, où nous sommes entourés d’océans sans fond et où l’eau que nous « gaspillons » est la même que celle que buvaient nos ancêtres il y a des dizaines de milliers d’années, qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ?

      Etc, etc.

      Avant de vous émouvoir, je ne peux que vous engager à réfléchir.

    • Waygee

      15 mars 2017

      Merci Robert pour votre commentaire peu amical et peu constructif.

      Vous avez raison, concentrons-nous sur les deux-trois phrases idiotes afin d’y amalgamer le reste de l’article, que dis-je, du torchon.

      D’ailleurs, vous avez oublié de préciser que tous ces gens sont payés par le Gremlins, euh pardon, le Kremlin.

    • Aljosha

      15 mars 2017

      Mieux vaut enfourcher les roberts de Claudine que passer sous les fourches caudines de Robert.

    • idlibertes

      15 mars 2017

      Ah ah ah , excellent

    • Robert Marchenoir

      15 mars 2017

      @ Waygee

      Il y a méprise : nous ne sommes pas sur un club de rencontres. Mon but n’est pas d’être « amical » : il est de rechercher la vérité.

      D’ailleurs, quel est le but de l’article d’Economie Matin que vous nous présentez comme s’il était une référence, ainsi que celui de l’article de Reporterre qu’il cite ? D’être « amical » ? Ou de se livrer à une attaque politique en règle ?

      Vous ne pouvez pas, un coup, vous revendiquer du combat politique, et le coup suivant, de l’amitié. Il y a là un deux poids, deux mesures, qui est trop souvent l’apanage de la gauche. Cette gauche dont se revendiquent Reporterre, Christophe Guilluy et tant d’autres.

      Vous prétendez que les absurdités que je dénonce dans cet article ne sont que « quelques phrases ». Je trouve au contraire que ça fait beaucoup, et que cela suffit à dénier toute crédibilité à son auteur. Libre à vous, d’ailleurs, de mettre en évidence les pépites de sagesse que j’aurais manquées dans cet article, au profit de quelques phrases malheureuses. Vous ne le faites pas ; c’est qu’elles doivent être introuvables…

      Vous avez recours à ce vieux tripotage pourri de la mauvaise foi gauchiste, consistant à changer le sujet et à attribuer à votre interlocuteur des propos qu’il n’a jamais tenus, avant de faire semblant de les réfuter : personne n’a parlé de la Russie, ici. Vous voulez que nous parlions de la Russie ? Je suis à votre disposition.

      Et pour finir, si, justement : j’ai été fort amical à votre égard. Je vous ai donné ce conseil d’ami : « Avant de vous émouvoir, je ne peux que vous engager à réfléchir. » Et je vous en donne un autre : si vous voulez être un homme libre, ne tombez pas dans la sensiblerie contemporaine qui consiste à confondre le désaccord avec l’offense.

    • idlibertes

      16 mars 2017

      Joli.

    • Waygee

      16 mars 2017

      Le commentaire de l’IDL m’oblige à répondre.

      Nous avons deux sujets: le fond et la forme.

      Commençons par le fond, l’article en question.

      1. Épuisement des forces de l’ordre et du corps enseignant
      L’envoi épisodique de forces de l’ordre n’aboutit désormais qu’à l’épuisement de ces forces et même à leur rébellion, car elles ne sont même plus en état d’accomplir leurs missions et elles ne font que coller des rustines en permanence sur un système qui n’en peut plus. Le corps enseignant est dans le même état que les forces de l’ordre avec cette formule des « territoires perdus de la république » pour parler de la grande difficulté de préserver également le territoire culturel. Sous pressions politiques, les signalements sociaux pour mauvais traitements, inceste, barbarie, sont de plus en plus étouffés parce que les élus ne veulent «pas d’histoires».

      Je ne sais pas où vous vivez, mais cela me semble une simple description de la réalité.

      2. En deux ans, le trou noir: 1 Français sur 6 vit dans la pauvreté (Insee)
      L’enquête SRCV de l’Insee nous apprend qu’en région parisienne, en deux ans seulement, la pauvreté aggravée a augmenté de 25%, passant de 11 à 14 % des ménages, soit une progression énorme d’un tiers. Comme dans les zones rurales, un ménage sur six vit désormais dans la pauvreté aggravée en région parisienne. Dans certaines régions comme l’Auvergne, c’est encore pire. Avec les zones de non droit des banlieues, c’est près de la moitié du territoire français qui est aujourd’hui dans un abandon notoire.

      Que reprochez-vous à ce paragraphe?

      3. Etat sans devoirs = Etat sans droit
      Mais attention : quelle est la justification d’obéir à l’Etat, de payer ses impôts, de reconnaitre son autorité, de subir toute sa réglementation technocratique, alors que l’Etat n’assume quasiment plus aucune de ses missions essentielles sur place ? Aucune !!! A force d’abandonner ces territoires, qui représentent une moitié de la France, l’Etat y abandonne aussi l’espoir de s’y faire respecter. Son autorité y est grillée. Le crépuscule de la France d’en haut se constate par le bas. Paris est candidate aux Jeux olympiques avec 1 ménage sur six dans la misère. Les émeutes de Rio ou d’Athènes et la faillite de leurs jeux n’ont pas servi de leçon.

      Que reprochez-vous à ce paragraphe?

      4. Nous allons tout droit vers une longue période d’émeutes urbaines et rurales d’une population traitée comme des sous-êtres, qui n’en peut plus de cet abandon et se trouve prête à tout dans son désespoir. Ces masses représentent un sixième de la population et sont réparties sur la moitié de notre territoire. C’est le probable retour des Jacqueries, qui ont déjà commencé avec les émeutes des banlieues, les véhicules incendiés mais aussi les bonnets rouges, les traditionnels fumiers, les feux de pneus sur les autoroutes, ou les ZAD. Et ce n’est que le début, vu l’extrême aggravation récente en deux ans.

      Là, l’auteur nous fait part de son ressenti. Néanmoins, que reprochez-vous à ce paragraphe?

      5. Le bilan est catastrophique selon Reporterre: «En vingt ans, la moitié des exploitants agricoles ont disparu. Le gaspillage des terres a continué à un rythme effréné, avec la perte d’1,7 millions d’hectares de terres agricoles. La balance agricole française se dégrade et l’agriculture est de plus en plus polluante, en termes d’engrais, de pesticides et de gaspillage de l’eau.»

      Là, je suis d’accord avec vous.

      6. Le géographe Christophe Guilluy parle de «l’enterrement cynique des classes populaires», de cette France périphérique. Ces territoires oubliés sont désormais gérés comme des réserves d’Indiens, tant décriées en Amazonie ou ailleurs mais pas en France par (…) ces bobos à morale variable.

      L’expression «ces fragiles “zurbains” surprotégés» est effectivement litigieuse car il n’y a pas que des bobos à Paris, mais aussi des personnes déclassées.

      Une fois cette expression enlevée, que reprochez-vous à ce paragraphe?

      7. [Le Salon de l’Agriculture à Paris] est l’évènement que tout politicien ne manquerait pour rien au monde, sans comprendre qu’il est devenu un mirage folklorique complètement décalé des réalités, un parc d’attraction éphémère pour parisiens, une façade sur un terrain vague.

      Que reprochez-vous à ce paragraphe?

      8. La dérision du Salon de l’Agriculture à Paris
      Comme désormais un quart rural de la France, ce jeune couple d’agriculteurs est dans un territoire oublié de la république. Dérisoire symbole en naufrage: le salon de l’Agriculture se tient à Paris.

      Je suis en partie d’accord avec vous: ce paragraphe est là pour nous tirer la larme à l’œil. Cependant, cf. ci-dessous.

      9. Leurs organismes locaux ont une dizaine de chargés de mission mais aucun n’a été capable de les aider dans la plus petite démarche.

      Je ne suis pas en désaccord avec vous: cette ligne est vague.
      Et le fait que les «organismes» ne travaillent pas pour nous est universel – pas spécifique à la campagne.

      10. on leur annonce la fibre pour 2032…

      Là, je vous rejoins. De toute façon, je ne sais pas pour vous, mais je n’ai pas la fibre chez vous, et je ne risque pas de l’avoir avant longtemps. Et le fait que les zones moins denses soient servies ensuite (voire pas) semble normal.

      11. mais ils ont attendu leur ligne téléphonique 6 mois

      Je vous accorde que 99,99% des maisons ont une téléphonique partout en France. Sans nous le dire, l’auteur parle probablement d’un couple d’agriculteur qui s’est fait construire sa maison au milieu de son champ.

      En revanche, c’est une régression. En 1990, on ne mettait pas 6 mois pour ouvrir une ligne téléphonique. Même dans un trou paumé. Car, même si ce couple a fait construire sa maison au milieu de son champ, la France est couverte de poteaux téléphoniques et électriques: il y en a forcément un pas trop loin de chez eux. Et sans ligne téléphonique, pas d’internet (impossible de consulter l’IDL!).

      D’ailleurs, ils ont bien été raccordés à l’électricité…! (Sinon on aurait eu effectivement droit à un paragraphe correspondant.) Ce que EDF peut, France Télécom ne le peut plus…?

      Mais j’ai vu pire. Cependant, ce qui me fait peur pour eux, c’est que ce ne sera probablement pas réglé dans six mois…

      12. Ces jeunes agriculteurs ont financé leur projet par Internet parce que les banques locales disent systématiquement non à tout

      Cela me semble une parfaite description de la réalité. Et pas uniquement de l’agriculture.

      13. Voyons nos jeunes agriculteurs: la classe de leurs enfants est supprimée parce qu’il en manque temporairement un dans l’effectif réglementaire, ou encore la Poste a supprimé tout service local en le remplaçant par une permanence hebdomadaire, le seul jour où c’est impossible pour eux. Mais aussi la brigade de gendarmerie peine à assurer la sécurité parce qu’elle n’a plus les moyens de faire ses rondes. Les élus se réfugient lâchement dans la technocratie ou des réunions sans fin, et ceux qui assument sur place finissent par exploser dans la dépression ou la démission.

      Cela me semble une parfaite description de la réalité.

      14. face à un jeune des banlieues surdiplomé et sans boulot depuis trois ans?

      Je vous accorde que nous avons un bon gros cheveu dans la soupe, là.
      Je ne sais pas ce que cela vient faire là.
      Je ne sais pas où il a trouvé son «jeune des banlieues surdiplomé»…?

      Cependant, si on enlève la qualification «des banlieues», alors il y en a et pas qu’un peu. Certes, ils sont moins nombreux que les sans-diplômes. Mais ils existent bel et bien, que cela vous plaise ou non, que cela soit en accord avec votre idéologie ou non.

      15. face à un jeune couple d’agriculteurs abandonné et isolé

      Certes, les mots employés sont là pour nous jouer un coup de violon.
      Cependant, l’auteur décrit ensuite la situation: un abandon de l’État de ses missions. Où cet État a interdit la concurrence. Rappelons: France Télécom, école, gendarmerie, Poste.

      16. Certains s’étonnent de la dégradation du respect de la fonction: insultes, tomates, enfarinage, fumier, pneus brulés deviennent fréquents jusqu’au sommet de l’Etat, mais pourquoi? Quelle est la crédibilité d’un Préfet, d’un député, d’un ministre, ou même d’un président, face à un jeune couple d’agriculteurs abandonné et isolé

      Remis dans le contexte (point précédent: les fonctions locales ne sont pas assurées),
      que reprochez-vous à ce paragraphe?

       

      Résumons.

      Vous avez pondu un pâté sur les trois extraits idiots suivants:
      i. la fibre pour 2032,
      ii. le «jeune des banlieues surdiplomé»,
      iii. le paragraphe de Reporterre.

      De là, vous en concluez logiquement que tout le reste est aussi à jeter.

       

       

      Maintenant la forme de votre démarche.

      Au lieu de réaliser une étude systématique de l’article, vous en prenez des extraits pathétiques et dites que le reste de l’article est lui aussi pathétique. C’est profondément malhonnête. N’éprouvez-vous aucune honte?

      Passons point par point la forme de vos dires.

      17. j’ai été fort amical à votre égard. Je vous ai donné ce conseil d’ami: «Avant de vous émouvoir, je ne peux que vous engager à réfléchir.»

      Vous ne devez pas connaître le sens des mots. Ce prétendu conseil n’est pas amical, mais condescendant.

      Parce que, bien sûr, vous, vous savez réfléchir, cela va de soi. En plus d’être éhonté, vous êtes donc prétentieux.

      Par ailleurs, si l’empathie et la compassion ne font partie de votre vie, qu’êtes-vous? (Certainement pas libéral comme vous l’avez déjà prouvé par le passé.)

      18. Vous avez recours à ce vieux tripotage pourri de la mauvaise foi gauchiste, consistant à changer le sujet et à attribuer à votre interlocuteur des propos qu’il n’a jamais tenus, avant de faire semblant de les réfuter : personne n’a parlé de la Russie, ici. Vous voulez que nous parlions de la Russie ? Je suis à votre disposition.

      Je pense tout lecteur des commentaires de l’IDL sait que vous êtes plein de haine à l’égard des russes et que vous traitez tout ce qui vous ne convient pas de suppôt du Kremlin.

      Vous êtes donc de parfaite mauvaise foi.

      Et, à nouveau, vous semblez n’éprouver aucune honte à écrire cette phrase.

      (Et, dans votre commentaire précédent, on peut lire «La Russie les a annexées».)

      19. Vous ne le faites pas ; c’est qu’elles doivent être introuvables…

      Votre formulation n’est pas honnête. Vous sous-entendez la culpabilité présumée au lieu de l’innocence.

      Ensuite, vous retournez la situation: vous prenez deux-trois phrases indigentes et donc vous condamnez l’intégralité de l’article. Voilà un bel amalgame s’il en est. Et après vous dites que c’est à l’autre de prouver que le reste n’est pas à l’égal des extraits.

      Ce n’est clairement pas une attitude constructive, mais une attitude faite pour condamner. Votre but était clairement de condamner l’article, en faisant passer l’indigence de quelques extraits pour celui de l’intégralité de l’article. Vous êtes donc au contraire de la recherche de vérité.

      20. que «quelques phrases»

      C’est bien la méthode que j’ai exposée ci-dessus.

      21. Vous ne pouvez pas, un coup, vous revendiquer du combat politique, et le coup suivant, de l’amitié.

      Je réitère. Vous n’êtes pas bienveillant. Vous n’êtes pas là pour progresser ou faire progresser, mais pour faire prévaloir votre point de vue, votre vérité.

      Et non, votre commentaire n’était ni amical, ni bienveillant.

      22. article d’Economie Matin que vous nous présentez comme s’il était une référence

      Votre formulation n’est pas honnête. À escient, vous sous-entendez que j’ai présenté le journal Economie Matin comme étant une référence. Il faudrait mettre encore plus de conditionnel. On croirait que vous parlez du réchauffement climatique.

      Ensuite, il s’agit encore d’une attaque contre l’article en attaquant l’autorité (le fameux «d’où vous parlez-vous?»). (Puisque c’est Poutine qu’il l’a dit, cela ne peut être que de la désinformation.)
      Preuve encore, s’il en était besoin, que vous n’êtes pas là pour rechercher la vérité.

      23. Mon but n’est pas d’être « amical » : il est de rechercher la vérité.

      Parce que la vérité, vous la rechercher en étant inamical et désagréable?
      Heureusement pour vous que vous êtes omniscient et omnipotent.

      24. Il y a méprise : nous ne sommes pas sur un club de rencontres.

      Il me semble que l’IDL se présente comme un «think-tank».
      Quel est alors le but? Ne rencontrer personne? Ne pas se parler? Être inamicaux et désagréables les uns envers les autres?

      25. Continuons cet « article », qui ressemble plus à un tract du parti communiste qu’à un travail scientifique

      Ceci n’est pas amical.

      Une personne a posté quelque chose qui lui parlait, et vous l’insultez.

      26. Que veut dire un couple d’agriculteurs isolé ? Qu’il n’y a pas un multiplexe de cinéma à côté, un opéra, un hôpital et des restaurants ? Bah oui : en dépit de la propagande gauchiste, l’agriculture s’exerce en général à la campagne, où, par définition, on est plutôt isolé.

      Vous avez lu l’article et vous savez donc que son auteur parlait de France Télécom, de l’école, de la gendarmerie, et de la Poste.

      Vous êtes encore et toujours de mauvaise foi.

      27. Abandonné par qui ? Normalement, un couple d’agricultueurs a un coach fonctionnaire, qui passe tous les matins le poupougner pour lui demander s’il n’a besoin de rien ?

      Rebelotte.

      Et cette remarque de mauvaise foi est véritablement blessante. Vous extrapolez dans l’autre sens (alors que vous avez lu l’article!), alors qu’il y a un authentique problème de désertion? Ça se voit bien que vous ne les vivez pas. C’est parfaitement inamical. Pire, vous interdisez le droit d’exister à tous ceux qui vivent ces conditions; vous dites que ces gens n’existent pas. Vous êtes méprisable. C’est écœurant. Vous ne savez pas de quoi vous parlez et vous vous permettez des commentaires hautains et dédaigneux. On dirait Henri Guano ou JF Copé.

      Il faut être économe de son mépris compte tenu du nombre de nécessiteux.

      27. La totalité des agriculteurs français ne représentent que 1 %

      C’est exactement ça. Pour vous, les gens ne sont que des chiffres. On ne voit pas les gens. Il n’y a que des quantités qui varient sur le grand plan (le gosplan). Et on peut sacrifier les petites quantités, négligeables, au nom de l’intérêt commun général.

       

  • Steve

    12 mars 2017

    Bonjour
    Je ne crois pas qu’une, deux, ou trois mesures autoritaires, qui pourraient sans doute être contestées légalement, puissent aboutir à des « économies ». Le fonctionnement de notre société résulte d’un empilement de lois et règlementations diverses stratifiées au cours de l’histoire? Château de cartes aujourd’hui fragilisé à l’extrême par les bouleversements mondiaux.
    Derrière les chiffres il y a nos concitoyens.Beaucoup sont sous perfusion pour survivre.
    Un facteur primordial de redressement, selon moi, serait d’abord de responsabiliser les citoyens d’abord par la transparence des coûts sociaux divers. Je suis souvent sidéré de voir des gens qui pensent qu’il y a des services « gratuits » en France! Ils confondent gratuité et paiement différé occulté!
    Ceci provient de la croyance en un Etat providence que beaucoup de non adultes investissent d’un rôle de Père Noël ou de Père Fouettard selon leur humeur du jour.
    Il y aurait une forte prise de conscience à générer dans l’esprit de chacun avant de pouvoir commencer à révolutionner notre Etat et ses dépendances. Mais tant de gens profitent de cette organisation que je doute d’un possibilité de réforme profonde. C’est donc probablement l’histoire et ses tendances lourdes qui s’en chargeront comme d’habitude, et ce sera sans doute pénible.
    Cordialement.

    Cordialement

    Répondre
  • Legros Christian

    11 mars 2017

    Pour faire des économies, le meilleur moyen reste de baisser d’autorité les impôts locaux. Les maires devront s’adapter en dépensant moins. Il y aura moins de clientélisme et moins de rond-points inutiles. Quelques associations parasites disparaitront. C’est à l’Etat, et à lui seul que doit revenir la collecte de l’impôt. Centraliser la perception est aussi un facteur d’égalité des citoyens devant l’impôt. Et qui n’empêche pas de déconcentrer bien sûr la dépense locale. Est-il d’ailleurs constitutionnel d’avoir délégué la collecte de l’impôt à des entités déconcentrées? C’est un retour au Moyen-Age qui conduit à d’énormes disparités et permet d’augmenter la pression fiscale en la délégant aux collectivités territoriales. Que chacun regarde l’évolution de ses propres impôts locaux. Quelle merveille par exemple, que cette augmentation de 20% en 2016 (!!) de la taxe d’habitation dans les Yvelines (où se trouve Montesson, je crois). Cordialement.

    Répondre
  • Robert Marchenoir

    10 mars 2017

    Autre factoïde à l’appui de mon argumentation (mais on pourrait en écrire des pages) : j’ai découvert il y a peu, avec effarement, qu’il était tout à fait courant que des collectivités locales, de niveau divers, attribuent des subventions à des… entités situées à l’étranger.

    Donc, le conseil général de Médeux (si ce genre de bestiau existe encore) ou la municipalité de Soupàlognon-y-Croûton pensent qu’il est de leur ressort de faire de la politique étrangère, qu’elles peuvent donner de l’argent à une ville du Chili pour financer un tramway, ou à une association de Moldavie pour faire avancer la cause du lombric des Carpathes ; et ce, sans que les responsables ne se retrouvent en prison pour vol, forfaiture, détournement de fonds publics et que sais-je encore.

    Et le pire, c’est qu’ils ont raison : personne ne va en prison pour cela ! Tout le monde trouve ça très bien ! Et tout le monde, simultanément, se plaint qu’il n’y ait pas un hôpital d’Etat ultramoderne tous les dix kilomètres dans la cambrousse. Oh ! pardon, dans la « ruralité », comme on dit chez Marine Le Pen, qui a désormais appris à parler l’énarque.

    Donc oui, créer des niveaux administratifs de plus, ça excite la démangeaison dépensière.

    Répondre
  • Steve

    10 mars 2017

    Bonsoir
    @M. Noé; demeurant dans une petite commune du Morvan depuis 7 ans, ce que je constate du fonctionnement de notre commune est en accord avec votre description. Avec 128 habitants, plus de commerces ni d’école, (mais disponibles à 5km) deux agriculteurs éleveurs subsistant (sur 37 il y a 40 ans) vous imaginez bien que le budget annuel de la commune ne suffirait pas à nourrir un assistant parlementaire plus de six mois!. Nous avons la chance d’avoir une Maire qui, ayant fait carrière dans la préfectorale connaît bien tous les rouages administratifs, ce qui est précieux pour le montage des dossiers. Nous bénéficions aussi pour quelques projets d’une partie de la réserve parlementaire de la sénatrice maire du coin. L’indemnité de notre Maire n’atteint pas ou à peine le montant du RU que l’on évoque et elle est à la tâche sept jours sur 7! Je me suis intégré au Comité des Fêtes où nous sommes une dizaine à nous démener pour maintenir une certaine vie locale. C’est le cas de beaucoup de villages environnants et la bonne volonté pour animer nos villages dépasse largement le nombre d’élus et bénévoles.
    Nous constatons que notre intégration à la communauté de communes de Saulieu est positive au regard des possibilités de développement et d’actions que cela crée.
    Pour ma part je vous donne entièrement raison sur presque tout ce que vous avancez.Cependant, sur le point de la rupture avec le tissu traditionnel issu de l’histoire et de la géographie, ma récente lecture de l’histoire du paysage français de JR Pitte me laisse penser que ce n’est pas la première fois dans notre histoire que cela se produit et que la nécessité de s’adapter au monde qui vient, trop longtemps freinée par les illusions du « pour toujours, comme dans le vieux temps » ne laisse pas trop le choix, hélas et que la question n’est pas la rupture mais de veiller à ce que ceux qui en sont le plus affectés ne soient pas abandonnés.
    Il me semble erroné aussi d’aborder la question des structures en terme de réduction – ou pas- par rapport à celles existantes, mais qu’il serait bien plus profitable de regarder vers le futur pour déterminer de quelles structures seront les mieux adaptées à ce qui vient, et seulement alors d’envisager la transition. Les entreprises ne cessent de quitter leurs vieux « locaux » pour des nouveaux mieux adaptés aux modes de production; l’Etat devrait faire de même. Annoncer le licenciement de tant de fonctionnaires ou d’élus, sur une simple base comptable au regard de la dette ne me semble pas très intelligent.
    Nous sommes un pays pour lequel, depuis des siècles, la nouveauté et l’exemple viennent d’en haut et dans lequel l’autorité percole lentement du sommet de la pyramide vers le bas.
    Vouloir adopter sans transition et sans éducation préalable des modèles d’organisation sociales issus d’autres cultures serait à mon sens destructeur au delà de l’acceptable car cela mettrait le tissu social en grave danger. (Il l’est cependant déjà en raison de nos différences de fond avec le modèle économique et démocratique anglo-saxon dominant).
    Il n’y pas de solutions indolores et la casse n’est pas terminée; mais si l’on se veut porteur des « valeurs » (il serait plus juste de dire des dignités, mais le remplacement de ce mot par « valeurs » témoigne bien du changement profond en ce domaine-première occurrence un jugement d’Oliver.W. Holmes Jr. je crois) de la France, nous ne pouvons agir comme les fonds vautours qui liquident froidement les salariés des entreprises dans le seul but de gaver les actionnaires.
    Cordialement

    Répondre
  • Robert Marchenoir

    10 mars 2017

    En somme, on nous enfume — et on, c’est tout le monde.

    Comme beaucoup de gens, j’ai lu des milliers d’articles sur ce sujet dans ma vie, et c’est vous qui m’apprenez :

    > Que seules 125 communes ont plus de 50 000 habitants,

    > Qu’il existe un machin nommé EPCI qui connaît deux variantes,

    > Et que la plupart des maires et conseillers municipaux ne sont pour ainsi dire pas payés (ce point est assez régulièrement abordé, mais pas de façon aussi claire que vous le faites).

    Comme d’habitude, en France, les mots ne veulent rien dire et les réalités sont cachées. Je retire de votre article la conclusion qu’une commune, cela ne veut rien dire. Il n’y a pas 36 000 communes en France (ce qui serait effectivement excessif) : il y a 125 villes, et 35 875 machins qui servent essentiellement à flatter la vanité des gens qui les habitent.

    Un EPCI (si je suis ce que vous dites) n’est pas un établissement public de coopération de je ne sais quoi, c’est une ville, ou une région, ou un canton. Les mots ont un sens, et pour prétendre agir sur la réalité il faut commencer par nommer correctement les choses.

    Vous dites qu’il ne faut pas supprimer les communes (ou les regrouper) parce qu’elles ne coûtent pas cher, et vous dites qu’elles ne coûtent pas cher parce que les maires ne sont pas payés cher, mais c’est justement le problème.

    Comme d’habitude en France, on commence par tricher et par mentir, et puis au bout du chemin on s’étonne de vivre dans un monde de tricheurs, de menteurs et de magouilleurs.

    De deux choses l’une : soit les maires (et les conseillers municipaux, et les dépendeurs d’andouilles) font un travail utile, et alors il faut les garder et les payer à leur juste prix. Soit ils ne servent à rien (sinon à flatter leur vanité et celle de leurs « électeurs »), et alors il faut supprimer leur fonction.

    Toute autre solution aboutit au merdier noir que nous connaissons, c’est à dire un monde d’illusions ou rien n’est ce qu’il semble être, et où règnent le désordre, l’inefficacité, l’impuissance et la corruption. Si vous demandez à un maire de travailler comme un chien et que vous faites semblant de le payer, eh bien soit il va vous saloper le boulot, soit il va trouver des moyens déshonnêtes de compléter son salaire.

    Vous avez raison de dire qu’il faut tenir compte de l’histoire, et que les gens sont attachés à leur identité. Cela n’est pas une raison pour faire n’importe quoi.

    C’est précisément parce que la plupart des communes ne sont pas des communes que le pouvoir administratif et politique est contraint d’inventer continuellement des trucs à la con du genre EPCI, que personne ne comprend et dont d’ailleurs personne ne connaît l’existence (sauf une poignée de professionnels de la profession).

    C’est précisément parce que les Français, tous les Français, insistent pour vivre dans un monde imaginaire déconnecté de la réalité, qu’une petite partie d’entre eux est contrainte de magouiller en coulisses en inventant des EPCI et je ne sais quoi encore, afin que les trains continuent à rouler et les magasins à être approvisionnés, pendant que d’autres nous jouent du violon avec les racines paysannes de la Frônce éternelle.

    Si trois communes sont trop petites pour gérer leurs affaires, eh bien on les SUPPRIME et on crée une grosse ville à la place. On ne joue pas au con en faisant un EPCI ou un EPCOU ou je ne sais quoi encore. Et la nouvelle ville a évidemment tous les pouvoirs, elle ne « coopère » pas, elle ne « discute » pas, elle agit et elle est responsable de ce qu’elle fait.

    Quant à nous dire que ce ne sont pas les échelons administratifs mais les compétences qui créent les dépenses, excusez-moi, mais c’est typiquement le genre de finasserie à la françouése qui a fait exploser la dette publique et mis tous les budgets en déficit depuis 40 ans.

    Evidemment que les échelons administratifs créent de la dépense. Quand vous nommez un chef à la tête d’un territoire, que vous lui donnez des trucs à faire, des sous-chefs à recruter et du pognon pour le tout, eh bien sa tendance naturelle est de faire exploser cette enveloppe de pognon. Suggérer le contraire, c’est nier la nature humaine — et l’histoire de France depuis un siècle.

    Depuis perpète, le nombre des échelons et des machins administratifs explose, et curieusement la dépense ne cesse d’exploser également, et curieusement tout le monde nous dit qu’on peupa la réduire, que çépa possible (enfin, presque tout le monde). Bizarrement, ce monde est le même que celui qui vit de cette dépense, directement ou indirectement.

    Je vois mal en quoi l’histoire de Frônce et l’identité nationale et le patrimoine et mon cul sur la commode exigeraient que des institutions, des élections, des chefs et un budget se superposent à un territoire historique. Le village de Mézy-Moiprofond ne perdrait pas son identité millénaire s’il était dirigé par quelqu’un payé correctement, doté d’une équipe compétente et ayant autorité sur un territoire opérationnel — c’est à dire pas par un monsieur ayant autorité sur 500 habitants.

    Le village continuerait à s’appeler Mézy-Moiprofond, on n’enlèverait pas les pancartes, les adresses resteraient les mêmes sur Google Maps. La Loire existe bien et s’appelle toujours la Loire, il n’y a pourtant pas un maire de la Loire, avec un budget de la Loire et des élections pour les conseillers fluviaux de la Loire. Le Mont-Blanc existe bien, il n’y a pas de bourgmestre du Mont-Blanc et je ne sache pas que cela porte atteinte à l’identité nationalo-régionalo-charnelle des voisins du Mont-Blanc.

    Il y a un moment où il faut choisir. On ne peut pas, éternellement, vouloir une chose et son contraire, et puis faire semblant de s’étonner lorsque l’on constate que cela ne marche pas.

    Répondre
    • Charles Heyd

      10 mars 2017

      ce que vous décrivez est exactement notre problème!
      on veut simplifier en créant de nouvelles structures (ex: les EPCI et autres SPL) mais en ne supprimant pas dans la foulée des structures n’ayant plus d’utilité (les cantons par exemple ou les services communaux remplacés par les services de l’intercommunalité) et on emploie des mots savants (« compétences ») pour dire « services intercommunaux »;
      et on s’étonne encore et toujours que cela coute plus cher!

    • Robert Marchenoir

      11 mars 2017

      Ah, parce qu’il y a aussi les SPL… on en découvre tous les jours.

      Pour qu’on ne se méprenne pas, j’insiste sur le fait qu’il est effectivement essentiel de respecter les localités historiques. Une région nommée PACA est une abomination : qui se sent pacaouïte ? Il y a des Provençaux, des Marseillais… Qui a des ancêtres grandestiens ? Qui apprécie les vins du Grand Est ?

      Les jalousies locales sont aussi à mettre en cause. On n’aurait pas besoin d’appeler une région Grand Est si on pouvait l’appeler, je ne sais pas, moi : Alsace-Lorraine, par exemple ? Voilà une appellation qui possède un ancrage historique et identitaire…

  • sassy2

    10 mars 2017

    merci.
    Il y aussi une restructuration qui est faite pour que les nouvelles entités puissent être mieux loadée en crédit bancaire débile.
    Aux US les municipals sont un fond de commerce trés important pour JPM GS.

    Je suis aussi contre la suppression du Sénat un lien non négociable des campagnes avec ce qu’il reste du pouvoir parisien.

    Répondre
  • Sarcastik

    10 mars 2017

    « Ce ne sont pas les échelons administratifs qui créent de la dépense, ce sont des compétences »

    Je me souviens avoir soutenu ce même argument pour exprimer mon scepticisme quand aux hypothétiques économies qu’engendrerait la réforme des régions. Mais mon interlocutrice et membre de ma famille, diplômée de science po et employée dans une grande banque d’affaires, l’a balayé au motif que « regrouper, c’est forcément faire des économies ».

    Enfin, c’est toujours moins pire qu’une autre diplômée de science po qui m’avait exprimé la brillante idée d’interdire la chasse, tradition archaïque, barbare et inefficace s’il en est, pour lui substituer un service public de la gestion cynégétique alors qu’elle n’avait pas la moindre idée du nombre de fonctionnaires que cela impliquerait d’embaucher…

    … Je n’arrive toujours pas à comprendre comment des gens si intelligents en étude peuvent autant manquer de sens commun (sans mauvais jeu de mot)…

    Répondre
    • Jean-Baptiste Noé

      10 mars 2017

      Peut-être est-ce dû à une déconnexion des réalités administratives…

    • calal

      12 mars 2017

      ils ne manquent pas de sens commun. leurs interets et les notre divergent. todd l’a rappelle: il y a un schisme entre une classe assez nombreuse de bac+5 qui ont leur porpres valeurs et les <bac+5 qui ont d'autres interets. tant que les bac<5 ne refuseront pas de payer pour les loisirs des bac+5, ca va continuer. Remarquez que amha le circuit economique s'ajuste: le prix des pates tombe a 70 cts/kg pour pas que les petits ne se revoltent ( et pour liquider les stocks invendus) tandis que le prix du bio permet de faire de la marge sur le dos des bacs+5. les artisans estiment lors de l'etablissement des devis si vous etes fonctionnaires ou bac+5 et vous matraqueront sur les devis tandis qu'une economie au noir se met en place pour le commun des mortels. les frais de garde et les prix demandes par les petites mains explosent car elles ont compris que les bac+5 ont les moyens de payer. Ceux ci en reponse favorisent l'immigration pour avoir des nounous etrangeres pas chere…

    • Pivoine

      12 mars 2017

      > «Je n’arrive toujours pas à comprendre comment des gens si intelligents en étude peuvent autant manquer de sens commun»

      C’est dû à la pluralité des formes d’intelligence.
      Contrairement à la théologie de la gauche néo-païenne, la forme d’intelligence n’est pas unique, mais plurielle.

      D’où:
      – la division du travail
      – la division de la connaissance
      – la division de l’intelligence

      D’où la supériorité de l’organisation horizontale sur l’organisation verticale.

      Quant à Sciences-po/ENA, ils ne procèdent pas à une formation, mais à une sélection des personnes qui ont la même forme d’intelligence qu’eux. C’est la force de la gauche néo-païenne: la théologie reste la même, mais il y a un renouvellement des personnes. La décrépitude de leur système ne vient pas de la classe même du fait de son renouvellement (absence relative de népotisme). C’est aussi ce qui fait la force et la pérennité de la hiérarchie de l’Église catholique: l’interdiction de se marier quand on entre dans la hiérarchie empêche le népotisme et impose un renouvellement de la population de la hiérarchie (renouvellement de la population démocratique et direction autocratique).
      Du fait de ce processus de sélection, bien que renouvelée, tous les membres de la classe dirigeante pense de la même façon, avec la même vision du monde, la même théologie (y compris donc les nouveaux membres, qui ont été sélectionnés du fait de leur adhésion à la théologie). D’ailleurs, il n’y a pas de «gros plan long terme» de leur part, mais une théologie qu’ils appliquent depuis 200 ans. (Ce qui est incroyable est le fait que la France soit encore debout.)
      De fait, le pourrissement du système ne sera pas causé par un pourrissement de la classe dirigeante elle-même du fait de son renouvellement (contrairement au cas usuel où les classes dirigeantes dégénèrent du fait de leur fermeture et de leur pratique extensive du népotisme), mais de l’application de leur théologie. La survenance de la chute de leur système paraît certain puisque la France est devenu un pays immergeant. Mais, portée par le prosélytisme de leur théologie, cette classe dirigeante a montré de la ressource du fait de sa tentative de créer une administration européenne et de coloniser cette administration de l’Europe.
      Et là entre en scène l’Allemagne et sa politique monétaire. La classe dirigeante française essaye de coloniser la BCE et de faire perdre le contrôle que possède l’Allemagne.
      Quid du vainqueur entre la classe dirigeante française et l’Allemagne? Il faut aussi prendre en compte la classe dirigeante anglo-américaine (les ploutocrates mondialistes benthamiens) qui verrait bien l’Europe comme une simple extension des US (avec eux aux commandes, bien entendu). Il faut aussi prendre en compte les peuples. Est-ce que la monnaie européenne survivra? Est-ce que cette Europe survivra? En particulier, est-ce cette administration européenne survivra? Quid de l’issue? À quel moment? Que se passera-t-il?
      Et dans l’hypothèse où une chute de l’Europe surviendrait, quid de la France? Quid de la classe dirigeante en France? La France aurait-elle pour autant sa propre administration décolonisée de la théologie de cette gauche néo-païenne? Malheureusement, comme le montre l’exemple millénaire de la Chine, l’exercice du pouvoir à travers une main mise sur l’administration fonctionne ad vitam æternam tant qu’il n’y a pas de menace extérieure.

      En fait, c’est probablement cela. Il faut procéder à un «grand remplacement de l’administration». Soit il se fait pas une entité extérieure, soit il se fait par une entité intérieure. (Et dans les deux cas, cela peut se faire de façon pacifique ou violente.)

      D’ailleurs, si on veut procéder à un remplacement du personnel de l’administration, il faut former le personnel remplaçant.

      Il faut qu’une nouvelle élite, une nouvelle classe dirigeante, émerge, qu’elle s’organise, se structure et forme son futur personnel administratif.

      En définitive, si la partie du peuple français qui n’adhère pas à la théologie de la gauche néo-païenne ne se prend pas en main et n’essaye pas de prendre en main sa destinée, cette partie du peuple français appartiendra à l’histoire.

  • Stefano

    9 mars 2017

    Si monsieur, il y a trop d’élus !
    Avons nous besoin de 577 députés et de 300 sénateurs ?
    Avons nous besoin de toutes ces assemblées départementales, régionales dont le rôle ne consiste qu’à dépenser de l’argent public ? Et il n’y a pas que les salaires, il y aussi les voyages d’études bidon, les frais de représentation (on se demande pourquoi faire), les véhicules de fonction, etc Le nombre de fonctionnaires territoriaux a explosé en conséquence (copinage) et les impôts locaux achèvent de ruiner le contribuable qui ne paye plus que des frais de fonctionnement et des dépenses sociales. Les 57% de dépenses publiques s’expliquent bien quelque part.

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    • Jean-Baptiste Noé

      10 mars 2017

      Je suis d’accord avec vous sur le fait que l’on pourrait utilement réduire le nombre de parlementaires : 300 députés et 150 sénateurs me semblent amplement suffisant.

      La décentralisation a effectivement eu pour effet un accroissement des fonctionnaires territoriaux, donc un accroissement des dépenses.

      Cela est dû à deux facteurs : du copinage et des créations de poste non justifiés.

      Mais aussi le fait que l’Etat s’est déchargé de certaines compétences sur les collectivités locales, obligeant celles-ci à embaucher pour les assurer.

  • Charles Heyd

    9 mars 2017

    Regrouper des « compétences » sur une zone donnée entraine pour ma part le regroupement des populations concernées c.-à-d. des communes concernées par ces compétences; sinon comment gérer facilement et efficacement des compétences sur un secteur donné s’il n’y a pas une autorité commune?
    mais regrouper des communes ne veut pas dire effacer ou supprimer des communes et leur histoire; simplement une petite commune devient un quartier d’un ensemble plus vaste; c’est ce qu’on a vu et voit tous les jours dans les grandes villes; mais regrouper des compétences, donc des populations de communes différentes exige du doigté, de la psychologie et … des « managers » capables ensuite de regrouper puis de gérer ces compétences communes;
    habitant d’un petite métropole et militant dans une équipe municipale je suis effaré par le manque de transparence (un mot à la mode)mais surtout du manque d’idées mises en avant pour effectuer ces regroupements, notamment de compétences; le président de métropole, également maire, jongle avec les élus communaux, métropolitains, départementaux et régionaux; c’est à se demander si justement on ne veut pas regrouper pour garder pour soi ses dernières prérogatives; il est vrai que l’Etat n’a pas beaucoup d’idées non plus dans ce domaine et la campagne présidentielle actuelle n’en parle pas beaucoup non plus!

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  • Un_rouennais

    9 mars 2017

    À Rouen, Fabius a créé un truc qui s’appelle la «CREA».
    Ce truc a rassemblé toutes les compétences des villes de l’agglomération rouennaise.
    Les villes (en particulier le maire de Rouen) n’a plus aucun pouvoir.
    Et qui dirige la CREA? Fabius.
    Et bien sûr, il n’est pas élu.

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  • Teyssier

    9 mars 2017

    Un excellent billet

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  • Aljosha

    9 mars 2017

    Merci pour cet éclairage très pédagogique.
    Ayant pris un peu de distance avec mon village natale, je peux juste constater pour la CC que des fanfares ne font pas une harmonie.

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