Ces derniers mois, les annonces d’investissements massifs dans l’industrie chimique américaine, et notamment dans la production d’éthylène, se sont multipliées. On a appris la semaine dernière que Dow Chemical avait demandé un permis pour construire sa plus grande usine de production d’éthylène à Freeport, au Texas. Elle aura une capacité de 1,5 million de tonnes par an. La construction devrait démarrer en janvier 2014 et l’usine pourrait commencer à fonctionner trois ans plus tard. Il s’agit d’un investissement de 1,7 milliard de dollars, qui s’inscrit dans un programme de 4 milliards de dollars de Dow, au Texas et en Louisiane.
Exxon, le géant énergétique, va de son côté construire une usine de production d’éthylène de même capacité sur son complexe de Baytown, au Texas. L’usine d’éthylène, dont la production pourrait commencer dès 2016, aura vocation à alimenter deux usines de polyéthylène, très utilisé dans l’industrie de l’emballage, d’une capacité annuelle de 1,3 million de tonnes. Schéma parallèle chez Chevron Phillips Chemical, coentreprise entre Chevron et ConocoPhillips, qui va construire une nouvelle usine d’éthylène et deux unités de polyéthylène près de Houston, au Texas.
Point commun de tous ces investissements : ils dérivent tous de l’explosion de la production de gaz de schiste aux Etats-Unis, qui a fait chuter le prix du gaz naturel à des niveaux de deux à trois fois inférieurs aux prix auxquels s’approvisionnent les industriels européens. « Grâce à cette nouvelle ressource, jusqu’ici prisonnière des roches, un nouvel optimisme s’est répandu dans toute l’industrie chimique », a déclaré Peter Cella, le patron de Chevron.
Diminution des coûts
La profusion de gaz naturel bon marché est ainsi en train de modifier l’industrie chimique. Avant d’être commercialisé, le gaz de schiste doit être débarrassé de ses liquides (éthane, butane, propane) qui servent de matière première à l’industrie pétrochimique pour fabriquer adhésifs, résines, solvants, détergents, peintures, antigel, pneus, etc. Dans un rapport publié en octobre, PricewaterhouseCoopers souligne que le coût de l’éthylène, aux Etats-Unis, pourrait tomber de 1.000 dollars par tonne avant la révolution des gaz de schiste à quelque 300 dollars par tonne. La production américaine serait ainsi la plus compétitive du monde, devant celle de l’Arabie saoudite (455 dollars par tonne).
En descendant le long de la chaîne de production, le polyéthylène américain pourrait, lui, voir son coût diminuer d’un facteur 2,5. Un problème pour les groupes chimiques européens, qui utilisent majoritairement des dérivés du pétrole pour produire leur éthylène. Selon PwC, cet écart de prix « pourrait provoquer la fermeture de centres de fabrication moins rentables et conduire certains pays à ériger des barrières douanières pour protéger leur production domestique ».
La baisse du coût de l’éthylène pourrait ainsi avoir des conséquences dans de nombreuses industries (construction, emballage, plasturgie), qui pourraient substituer à des composants issus de l’industrie pétrolière des composants provenant de l’éthylène.
Karl de Meyer , correspondant aux Echos à bruxelles
Avec tous nos remerciements au site des Echos
Auteur: idlibertes
Profession de foi de IdL: *Je suis libéral, c'est à dire partisan de la liberté individuelle comme valeur fondamentale. *Je ne crois pas que libéralisme soit une une théorie économique mais plutôt une théorie de comment appliquer le Droit au capitalisme pour que ce dernier fonctionne à la satisfaction générale. *Le libéralisme est une théorie philosophique appliquée au Droit, et pas à l'Economie qui vient très loin derrière dans les préoccupations de Constant, Tocqueville , Bastiat, Raymond Aron, Jean-François Revel et bien d'autres; *Le but suprême pour les libéraux que nous incarnons étant que le Droit empêche les gros de faire du mal aux petits,les petits de massacrer les gros mais surtout, l'Etat d'enquiquiner tout le monde.