19 novembre, 2021

C’est la faute de l’autre.

Quand il y a un problème au Venezuela, une pénurie alimentaire, une absence de médicaments, des coupures d’électricité, Hugo Chavez puis Nicola Maduro expliquent que c’est la faute de l’autre, c’est-à-dire les États-Unis. Que les problèmes du Venezuela puissent être provoqués par les choix économiques des dirigeants ne semble pas les effleurer. Le dire, ce serait reconnaitre leur échec.

 

Nous avons la même attitude en France. Face aux problèmes du pays, c’est toujours la faute de l’autre : les États-Unis, l’OTAN, la mondialisation (toujours débridée et sauvage). Nous avons un modèle social pur et parfait, les problèmes ne peuvent donc pas venir de lui, mais de l’étranger.

 

Le théorème du macaron

 

On a ainsi appris que la célèbre entreprise Ladurée a délocalisé son usine française de l’Essonne en Suisse. Jusqu’à présent, l’usine suisse produisait tous les macarons d’exportations, ceux qui étaient vendus aux États-Unis et dans les pays du Golfe. Désormais, elle fabriquera aussi les macarons vendus à Paris et en France. Il est visiblement plus rentable de produire ces douceurs en Suisse et de les importer ensuite place de la Madeleine que de les fabriquer à quelques kilomètres de là. Que l’on sache, la Suisse n’est pas un pays du tiers-monde. Il ne s’agit donc pas ici d’une délocalisation vers un pays à bas coût et à faible salaire. Et pourtant, c’est bien une perte industrielle pour la France. La faute non à la mondialisation, mais aux impôts de production, aux normes, à l’enfer fiscal. Si même la Suisse est plus compétitive, il y a de quoi se faire du souci.

 

La soupe universitaire

 

Autre illustration de cette idée que c’est toujours la faute de l’autre, la situation à l’université. Cancel culture, wokisme, écriture inclusive, racialisme, décolonialisme, etc. tout cela serait des importations de l’autre, à savoir les États-Unis, des idées venues de l’étranger pour pervertir le parfait système universitaire français. C’est bien mal connaitre l’université que de penser cela. Elle n’a jamais été un lieu de débat et de savoir intellectuel ; elle n’a jamais été un lieu de tolérance et de liberté d’expression. L’université française telle qu’elle existe aujourd’hui fut fondée par Napoléon Bonaparte en 1805 sous le nom d’université impériale. Bonaparte a interdit le pluralisme universitaire en monopolisant la collation des grades. Sous la Restauration et la monarchie de Juillet quelques libertés universitaires furent accordées, vite supprimées par Jules Ferry et la IIIe République. L’université d’État a toujours été un lieu de propagande et de combat politique où toute parole dissonante était bannie. Ce qui change, c’est le contenu du discours, non la violence de celui-ci. Il est vrai que les progressistes d’hier sont les réactionnaires d’aujourd’hui, mais les sciences historiques, philosophiques et littéraires n’ont jamais été libres à l’université.

 

François Guizot fut chassé de la Sorbonne, Paul Ariès ne put jamais y enseigner à cause de sa vision iconoclaste de la Révolution française. C’est par effraction que Raymond Aron y donna des cours, et sous bonne escorte, étant régulièrement protégé par des étudiants pour lui éviter les attaques des communistes. N’étant pas marxiste, René Girard ne put jamais enseigner à l’université française.

 

Des communistes qui firent main basse sur l’université dès 1945, s’en octroyèrent les postes, les places et les prébendes. Le CNRS est la dernière structure stalinienne du monde, fonctionnant par exclusion de tout ce qui n’est pas dans son scope politique. C’est par miracle que quelques intellectuels réussirent à sortir indemne de Normale Sup quand cette école vit passer tous les terroristes intellectuels du XXe siècle, dont Jean-Paul Sartre, Michel Foucault et Jaques Lacan. Pol Pot et Hô Chi Minh furent d’anciens étudiants de la Sorbonne où dans la cour, durant toute la période de mai 1968 furent déployés d’immenses tableaux de Mao et de Lénine. C’est par inculture et oubli du passé que certains, à droite et aussi à gauche, s’imaginent que l’université française fut autrefois un lieu de débat et d’échange intellectuel ; il n’en fut pas le cas. Cette préférence universitaire pour le marxisme explique pourquoi les universités françaises sont si mal notées dans les classements internationaux.

 

Ce n’est pas la faute des États-Unis si l’écriture inclusive s’est introduite à l’université. Tous les messages reçus du rectorat, de la présidence et même d’un grand nombre de professeurs sont rédigés de cette façon. Quasiment aucun d’eux n’a été aux États-Unis. Ils le font par mode et par suivisme pour la plupart, par idéologie pour une minorité.

 

L’idéologie du gender et du wokisme s’est déployée aux États-Unis sous l’effet de la théorie de la déconstruction, une idée farfelue introduite par des philosophes français comme Foucault et Derrida. Elle revient aujourd’hui en France, son pays d’origine, après s’être déployée outre-Atlantique. Les Américains seraient bien inspirés de nous reprocher de les avoir contaminés avec ces théories.

 

Du fait de leur histoire, les États-Unis ont été un pays multi-ethnique et multi-racial plus tôt que nous. La France l’est devenue depuis les années 1980, du fait de l’immigration en provenance d’Afrique et d’Asie. Il est donc dans la logique des choses que nous soyons à notre tour confronté aux revendications de ces populations. Si certaines figures médiatiques ont pu être formées aux États-Unis, ce n’est pas cela qui est à l’origine du problème.

 

Le fricassée de la Défense

 

Il en va de même pour la Défense française : l’OTAN n’est pas responsable de nos maux, même s’il est commode de toujours l’accuser. C’est parce que nous refusons de faire les efforts financiers nécessaires que le matériel militaire est vétuste et parfois obsolète. Aujourd’hui, l’armée française ne peut pas faire une opération extérieure sans le soutien logistique de l’OTAN, notamment en ce qui concerne le matériel de transport. Ce sont les États-Unis qui maitrisent la technologie du GPS, en dépit de tous les efforts européens pour lancer Galileo, immense fiasco financier et technique. C’est la France seule qui est intervenue en Libye en 2011, en forçant la main de l’OTAN, et qui voulait intervenir en Syrie en 2013. Là aussi, nous n’avons nul besoin d’accuser les États-Unis, leur idéologie néoconservatrice et leur destinée manifeste. L’expansion humanitariste et l’idéologie de la diffusion de la démocratie par la guerre sont des idées bien françaises, nées durant la Révolution. Ce sont elles qui conduisirent Bonaparte a faire la guerre à l’Europe, pour exporter les idéaux de la Révolution et le code civil, puis qui furent à l’origine de l’épopée coloniale, avec cette idée, selon les mots de Léon Blum à la tribune de l’Assemblée nationale « que les races supérieures ont le devoir de civiliser les races inférieures. » En dépit des indépendances de 1960, beaucoup partagent encore cet idéal colonial, qui se poursuit aujourd’hui dans l’humanitaire et le devoir d’ingérence, une création des French doctors.

 

Nul besoin donc d’accuser l’étranger, les États-Unis où les idées venues d’ailleurs. La plupart de nos travers et de nos maux sont typiquement français, ce qui est du reste plus facile pour les corriger.

 

 

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

17 Commentaires

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  • PETRE GRIGORESCU

    25 novembre 2021

    Voilà ici très bien expliqué ,,à qui la faute’’
    MAIS, à peine esquissé ,,de quoi et comment la faute’’.
    ,,La plupart de nos travers et de nos maux sont typiquement français’’.
    Voilà ici par là, employé, par hasard ?, le mot-la notion ,,les communistes’’, ,,marxisme’’.
    ,, Cette préférence universitaire pour le marxisme explique pourquoi …….’’
    MAIS, d’où et comment, le marxisme et devenu une ,,préférence’’,
    pas seulement ,,universitaire’’, pas seulement une ,,préférence’’, mais quasi-totalitaire ???
    ,,Le Marxisme’’ a aussi à la base et avant la lettre quelques bien penseurs français,
    MAIS, est-ce que on peut le définir comme ,,typiquement français’’ ???
    MAIS, L’Idéologie Communiste ???
    Toutes, TOUTES mesures appliquées par l’Etat français, depuis 70 ans,
    Toute la Propagande de l’Etat, des mass-médias, des intellectuelles, le nivellement par le bas, Etat Unique, Pensé Unique, U.E. Unique,
    sont totalement d’origine Marxiste, Communiste, Soviétique.
    Proportions bien gardées, Tout est appliqué à la lettre comme dans ,,Le Manifeste du Parti Communiste’’ de 1848, comme en U.R.S.S., complètement TOUT, toutes les méthodes, et même bien plus pervers : l’Union Européenne, La Mondialisation, les Sans Frontières permettant les invasions barbares sans guerres directes, l’Humanisme à outrance sans valeurs et sans repères, la destruction de la Mémoire du Passée, et tout le baratin complétement ahurissant du matin au soir !
    Quel le But de l’idéologie communiste ? C’est la seule idéologie qui à ce but !
    La Destruction Totale par tous les moyens du Capitalisme, de la Démocratie, du Monde Occidental Civilisé.
    ,, La plupart de nos travers et de nos maux NE sont PAS UNIQUEMENT typiquement français’’
    Et Personne, ou presque, ne parle pas de ça !

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  • Simon BILLOUET

    24 novembre 2021

    Je comprends parfaitement que Charles Gave retire son soutien à Eric Zemmour grand admirateur de l’ogre corse. Rappelons son bilan (à l’ogre):
    – les frontières de la France se sont globalement rétrécies,
    – on parle de l’Université mais le vrai modèle napoléoniens qui perdure ce sont les grandes écoles (Polytechnique, Saint Cyr, dans une catégorie plus basse les Arts et Métiers) toutes basées sur un modèle militaire et coupée de la recherche (d’où la faiblesse dans les classements internationaux desdites écoles),
    – un modèle centralisateur encore renforcé,
    – et malgré cela, une France ivre de sa grandeur (passée) et arrogante (il suffit de voir à quel point les petits voisins suisses ou belges sont autrement plus agiles)

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    • Robert

      25 novembre 2021

      Agile la Belgique ?… Plutôt équilibriste sur le plan politique…

  • Steve

    22 novembre 2021

    Bonsoir M. Noé
    « C’est pas moi c’est l’autre! » est une attitude réflexe des irresponsables, c’est à dire des non adultes (quel que soit leur âge civil)
    Par exemple le député pris en excès de vitesse qui se déleste sur son chauffeur….
    Une fois le pli pris, on passe à l’Etat, aux cathos, aux francs maçons, aux juifs, aux non vaccinés, aux communistes, aux capitalistes . aux immigrés en particulier et en général puis, avec un peu de schizophrénie en plus on ajoute les voix, les illuminati etc….
    La ressource est inépuisable.
    Il arrive cependant que chez certains homininés parvenus au stade adulte, éduqués au sens premier, la question de leur propre responsabilité surgisse enfin. Ils sont souvent moqués et considérés comme simplets. Ils sont comme les poissons volants: « Y en a , mais ils ne constituent pas la majorité de l’espèce! » ( J. Gabin, Le Président.)

    Cordialement

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  • Robert

    22 novembre 2021

    J’ ajouterai à votre excellente analyse de nos insuffisances la médiocrité de nos politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche, si tant est que cette distinction ait encore une signification !
    Médiocrité face aux faits se traduisant par des discours à défaut d’actes, traduisant souvent un déni des réalités et une couardise face à l’action.
    Comme souvent dans les périodes noires de son histoire, la France a besoin d’un homme (?) providentiel pour lui tracer le chemin.

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  • Raphaël Da Silva

    21 novembre 2021

    Nassim Nicholas Taleb sur twitter vient de repondre à un tweet en anglais mentionnant qu’en ce jour de 1806, Napoléon Bonaparte entreprend de mettre la Grande-Bretagne en faillite avec son « Système continental ». L’embargo commercial massif vise à interdire tout commerce européen avec le Royaume-Uni. Je traduit la réponse de Nassim en français : « Napoléon a implanté dans le cerveau des Français l’idée que le commerce est à somme nulle et que le « prestige » d’un pays réside dans les prouesses militaires et la construction d’une image. Il s’est avéré impossible d’extirper le point de vue. »

    Je lui ai immédiatement répondu par tweet en mentionnant votre article sur l’institut des libertés « c’est la faute des autres » en espérant qu’il le lise car ça devrait lui plaire et ça rejoint ce qu’il dit sur Napoléon…

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  • Henri Ramoneda

    21 novembre 2021

    Depuis 1945, dire que la politique du gouvernement de Vichy, approuvée par Philippe Pétain face à l’occupant nazi, a permis à une immense majorité de Français de confession juive d’échapper à la déportation suscite toujours des cris d’orfraie. Et ceux qui soutiennent de telles affirmations sont souvent l’objet d’une chasse aux sorcières.
    D’ailleurs en France, de nombreux universitaires, chercheurs, enseignants ont renoncé à poursuivre leurs travaux sur ce thème historique de crainte d’être considérés comme des révisionnistes et ou des fascistes. Et de nombreux élus de la République se taisent, souvent par peur d’être à leur tour ostracisés.
    A six mois de l’élection présidentielle, Eric Zemmour, à travers son ouvrage « La France n’a pas dit son dernier mot », remet au cœur du débat politique la question de Pétain et des Français de confession juive. Il considère que la France est l’un des pays d’Europe, jadis occupé par l’armée allemande, où les Français de confession juive ont été les plus épargnés de la déportation comparativement à d’autres pays.

    En France, il est difficile de se soustraire à des idées quasi religieuses du marxisme-léninisme, savamment canonisées par ceux qui tentent d’une façon ou d’une autre de poser une chape de plomb sur la liberté d’expression au sein des universités, des écoles normales supérieures et des instituts d’études politiques (Sciences Po).

    Il faut oser tout de même dire que la presse écrite française [1] accepte sans sourciller un syndicat unique des salariés depuis la Libération : le Syndicat Général du Livre et de la Communication Ecrite (SGLCE-CGT). Le pouvoir du SGLCE-CGT sur la distribution de la presse a été souvent critiqué sans que la situation change pour autant [2].
    Indéniablement, le débat sur le régime de Vichy et l’occupation allemande au cours de la seconde guerre mondiale n’est surtout pas libre en France. Certains chercheurs universitaires ont arrêté de travailler sur le plan de la recherche historique, car le poids de cette doxa les empêchait de travailler librement.
    Au-delà des cris d’orfraie en provenance des pesanteurs intellectuelles françaises qui par ailleurs conduisent inexorablement notre pays vers l’obscurantisme et le déclin économique dans un futur proche, Eric Zemmour a tout à fait raison de secouer le cocotier pour enfin libérer la parole et se soustraire aux oripeaux du marxisme-léninisme qui règnent en France depuis 1945.
    Gerhard Schröder, porté à la chancellerie fédérale allemande par une coalition social-démocrate et écologiste en 1998, a su mettre en place les réformes indispensables et parfois impopulaires qui ont permis à l’Allemagne son envol économique et industriel. La France a un sérieux problème : la politique de l’autruche qui consiste à enfouir sa tête dans le sable en croyant se mettre ainsi à l’abri est toujours néfaste pour sa population.
    Croire que demain on va raser gratis, doubler les salaires des enseignants, appliquer la semaine de 32 heurtes, garantir la retraite à 60 ans pour 40 années de cotisations, que l’immigration est une chance pour la France et aussi que les religions sont compatibles avec la République, et du même coup que la France pourra s’exempter du remboursement des dettes faramineuses contractées au cours des trois derniers quinquennats, tout cela est une pure gageure qui annonce des lendemains désenchantés qui seront susceptibles de créer des troubles profonds à l’ordre public.
    En 1983, le Président François Mitterrand avait modifié considérablement la voilure de son programme électoral de 1981 dans le seul but d’éviter à la France un décrochage économique et industriel. Les réalités s’imposent toujours sur les promesses électorales. N’est-ce pas Charles Pasqua qui disait : « les promesses n’engagent que ceux qui y croient » ?
    Durant ses deux mandats présidentiels, François Mitterrand avait toujours fleuri la tombe du Maréchal Pétain lors des célébrations du 11 novembre. En outre, il recevait régulièrement à déjeuner René Bousquet, fils d’un notaire radical-socialiste de Montauban, secrétaire général de la police du régime de Vichy. De 1959 à 1971, René Bousquet avait siégé au conseil d’administration de la Dépêche du Midi tout en participant à une ligne éditoriale anti-gaulliste et en soutenant une campagne de presse, voire même financière en faveur de François Mitterrand.
    Jamais, Robert Badinter, ministre de la Justice du 23 juin 1981 au 18 février 1986 et Président du Conseil constitutionnel de mars 1986 jusqu’à mars 1995, n’a sourcillé sur les relations amicales qu’entretenaient François Mitterrand avec René Bousquet. Jamais, Bernard-Henri Lévy, philosophe et cinéaste, si prompt à manier la plume pour un simple bruissement d’aile d’un papillon voletant autour des dunes du désert Lybie, n’a écrit un pamphlet ou la moindre satire à l’encontre du Président François Mitterrand pendant ses deux mandants présidentiels sur cette relation amicale et au demeurant respectable.
    Il est donc naturel de se demander pourquoi Bernard-Henri Lévy dénigre autant Eric Zemmour sur le fait que le régime de Vichy a très largement protégé la grande majorité des Français de confession juive ? N’est-ce pas Alain Michel, historien français et rabbin vivant à Jérusalem depuis 1987, qui considère que l’historiographie de la Shoah est figée en France [3] ?

    En 1975, après le décès de Francisco Franco, philosémite et auteur d’un régime dictatorial en Espagne pendant près de 40 ans, la Synagogue Espagnole et Portugaise de New York avait organisé, le 20 novembre, un service funèbre à sa mémoire. Depuis lors, les New-Yorkais séfarades perpétuent chaque année leur reconnaissance envers Francisco Franco pour le sauvetage de nombreux juifs. Mais ce dernier n’a-t-il pas protégé aussi certains membres de la Waffen-SS lors de la chute du IIIe Reich ?

    Venu à Barcelone le mardi 29 janvier 2019 pour présenter sa pièce “Looking for Europe”, Bernard-Henry Lévy accompagné de son ami Manuel Valls, candidat aux élections municipales barcelonaises, n’a pas prononcé ce jour-là un seul mot pour dénoncer la politique répressive de Francisco Franco pendant près de 40 ans. Comme c’est bizarre ! N’est-ce pas bizarre ?

    Comme Marx et Hegel, Bernard-Henry Lévy et Manuel Valls, de fait de par leur histoire politique commune, se considèrent comme des citoyens du monde sans attaches nationales particulières. Ne comptez pas sur eux pour favoriser le débat et le savoir sur le régime de Vichy. Pour eux et comme bien d’autres, l’Agora est un lieu de propagande et de combat politique où toute parole dissonante est bannie.

    Voilà pourquoi, Eric Zemmour diffère de certains personnages politiques actuels, car il est un amoureux de la France, de son patrimoine culturel et historique, et de ses merveilleux territoires d’exception !!!

    Henri Ramoneda

    [1] Dans une tribune publiée le mercredi 18 novembre, trente-cinq associations de journalistes ont interpellé le gouvernement de Jean Castex et l’ensemble des forces politiques pour qu’ils défendent réellement la liberté d’informer et prennent enfin la mesure de la gravité de la situation à la veille d’une échéance politique cruciale…
    [2] Erwan Seznec est l’auteur de Syndicats, grands discours et petites combines, Hachette Littératures, 2006. Journaliste indépendant, il a travaillé notamment à La Tribune et Marianne.
    [3] Alain Michel est l’auteur de Vichy et la Shoah : Enquête sur le paradoxe français, Elkana éditions, 2014.

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  • Dominique

    20 novembre 2021

    Votre analyse est très juste, le mal qui nous ronge est effectivement franco-français.
    Poursuivez votre réflexion et vous verrez que l’origine du mal est la révolution de 1789 qui a détruit la France. Ce mal n’a cessé d’être exporté, et il est toujours vivant chez nous malheureusement. Il ne cessera jamais de détruire la liberté, la spiritualité, et la vie.
    .
    On ne s’en sortira pas sans faire une véritable contre-révolution, afin d’extirper 1793 et tous ses avatars innombrables. Sinon ce sera la fin de la France. Le professeur Jean de Viguerie, qui a bien étudié le phénomène historique de la construction du « citoyen », a conclu peu avant de nous quitter que la phase du déclin de la France est terminée : selon ses mots la France est morte.

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  • Steve

    20 novembre 2021

    Bonjour M. Noé
    On peut examiner la prétention à l’universalisme français après la révolution à la lumière de René Girard: le poids de la culpabilité inconsciente d’avoir tué le roi – vicaire de Dieu en France- implique, pour être supporté d’en faire une vérité universelle et de l’imposer à tous….
    On a oublié à quel point la monarchie française était singulière: les rituels du sacre et ceux suivant la mort du souverain en témoignent par certains archaïsmes profonds…
    Tuer le roi ( même légalement) ne pouvait de ce fait se comparer à l’exécution des rois d’Angleterre par exemple.
    Cordialement

    Répondre
  • Jacques Ady

    20 novembre 2021

    Excellents rappels historiques, même si la citation que vous attribuez à Blum provient en réalité de Jules Ferry, ce chantre de la colonisation (« les races supérieures ont le devoir de civiliser les races inférieures »)

    Sur le même thème de « la faite de l’autre » et la recherche du bouc émissaire, on peut ajouter, de nos jours, le non-vacciné qui serait selon la thèse officielle responsable de tous les maux de la France, même ses difficultés économiques.

    Le presque candidat à la présidentielle favori de l’institut des libertés ferait bien de se souvenir de tout cela. Bonaparte n’avait pas que des qualités !

    Répondre
  • PLEIMELDING Gérard

    20 novembre 2021

    Excellent

    Répondre
    • Raphaël Da Silva

      21 novembre 2021

      Nassim Nicholas Taleb sur twitter vient de repondre à un tweet en anglais mentionnant qu’en ce jour de 1806, Napoléon Bonaparte entreprend de mettre la Grande-Bretagne en faillite avec son « Système continental ». L’embargo commercial massif vise à interdire tout commerce européen avec le Royaume-Uni. Je traduit la réponse de Nassim en français : “Napoléon a implanté dans le cerveau des Français l’idée que le commerce est à somme nulle et que le « prestige » d’un pays réside dans les prouesses militaires et la construction d’une image. Il s’est avéré impossible d’extirper le point de vue.”

      Je lui ai immédiatement répondu par tweet en mentionnant votre article sur l’institut des libertés “c’est la faute des autres” en espérant qu’il le lise car ça devrait lui plaire et ça rejoint ce qu’il dit sur Napoléon…

  • BERNARD MARTOIA

    20 novembre 2021

    un excellent condensé des tares françaises auxquelles manquent à l’appel notre monopole de la sécurité sociale que le monde entier nous envie, notre millefeuille administratif, notre énarchie omnisciente, notre école nationale de la magistrature et notre école de journalisme de Lille qui formatent les élèves à la pensée unique, notre centralisme jacobin, nos comités Théodule pour recaser les perdants des élections, et j’en passe car la liste est trop longue

    Répondre
    • Raphaël Da Silva

      21 novembre 2021

      Nassim Nicholas Taleb sur twitter vient de repondre à un tweet en anglais mentionnant qu’en ce jour de 1806, Napoléon Bonaparte entreprend de mettre la Grande-Bretagne en faillite avec son « Système continental ». L’embargo commercial massif vise à interdire tout commerce européen avec le Royaume-Uni. Je traduit la réponse de Nassim en français : “Napoléon a implanté dans le cerveau des Français l’idée que le commerce est à somme nulle et que le « prestige » d’un pays réside dans les prouesses militaires et la construction d’une image. Il s’est avéré impossible d’extirper le point de vue.”

      Je lui ai immédiatement répondu par tweet en mentionnant votre article sur l’institut des libertés “c’est la faute des autres” en espérant qu’il le lise car ça devrait lui plaire et ça rejoint ce qu’il dit sur Napoléon…

    • Robert

      22 novembre 2021

      La Sécurité sociale n’est pas parfaite en particulier au niveau de son administration.
      Cela étant posé, allez donc vivre dans un pays où la protection sociale est assurée par des organismes privés (Suisse par exemple) et regardez le coût des cotisations et les prestations fournies.
      A cet égard vous regretterez votre cotisation sécu qui vous paraitra modique…

  • marc durand

    20 novembre 2021

     »La France l’est devenue depuis les années 1980, du fait de l’immigration en provenance d’Afrique et d’Asie. Il est donc dans la logique des choses que nous soyons à notre tour confronté aux revendications de ces populations »

    Je ne suis pas d’accord, ces population viennent donc nous coloniser ?

    Ce n’est pas parce que un illuminé Français a sortis une ânerie comme les droits de l’homme, qu’il faut s’y plier.

    La science dit que quand vous avez un chromosome XY vous êtes un homme et pas une femme.
    Demonstration dans l’ecole de ma fille (seule étrangère de l’ecole) en Chine, uniforme scolaire, les filles sont en jupes, les garcons en short : https://i.postimg.cc/dQn79SDS/IMG-20211029-133244.jpg

    Quand ils grandissent ils deviennent Hommes et Femmes, et pas des cingles.

    De mon temps les malades mentaux étaient internes a Saint Anne.

    Cette maladie se répand a cause de l’ecole, des medias qui n’arretent pas d’en faire la promotion a la tele dans les magasines,

    Répondre
    • Charles HEYD

      20 novembre 2021

      Le problème n’est pas de mettre une jupe aux filles et un short aux garçons, le problème en France maintenant c’est de savoir si l’enfant veut être une fille ou garçon ou encore autre chose! Une fois ce (petit) problème réglé on peut passer à d’autres considérations. Mais effectivement cette « maladie » se répand car c’est dans l’air du temps!

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