20 septembre, 2013

Zone euro : soit la fédéralisation, soit l’éclatement

La crise de la zone euro n’en finit pas de distiller son parfum de fin de monde. A chaque jour sa mauvaise nouvelle : girations des marchés, divagations des politiques, souffrances des peuples abandonnés. Pour quelle issue ? On sait que les pays faibles ne peuvent pas sortir de la zone euro car leur dette extérieure serait réévaluée du montant de la dévaluation de leur nouvelle devise tandis que les taux d’intérêt sur leur dette augmenteraient fortement. Seuls les pays forts peuvent sortir car leur nouvelle devise se réévaluerait. Mais ces derniers n’ont pas intérêt à sortir tant que les dettes publiques de la France, de l’Italie et de l’Espagne ne sont pas simultanément attaquées. En attendant cette attaque, qui semble désormais inéluctable, deux thèses s’affrontent sur l’euro.

Certains pensent que la mise en place d’un Mécanisme européen de stabilité (MES) au 1er janvier 2013, pour remplacer l’actuel Fonds européen de stabilité financière de 440 milliards d’euros, et la réforme du Pacte de stabilité et de croissance (PSC) pour le rendre plus contraignant, avec un ‘Pacte pour l’euro plus’ comprenant des réformes de compétitivité, vont suffire à pérenniser la zone euro telle qu’elle est. D’autres pensent que la stagnation actuellement imposée aux pays du sud de la zone rend impossible un retour à la croissance qui permettrait seul de rembourser les dettes. Or, malheureusement, les niveaux d’excédents budgétaires primaires (avant paiement des intérêts) nécessaires pour que la Grèce ou le Portugal puissent se rétablir sont inatteignables. L’Espagne est proche de cette situation d’impossibilité.

Quel est le problème fondamental de la zone euro ? C’est une zone aujourd’hui cassée en deux. Non seulement la zone euro n’est pas une zone monétaire optimale, mais elle n’est pas dotée d’un gouvernement économique avec un budget fédéral opérant des transferts automatiques entre les pays en bonne santé et les autres, ainsi que ce mécanisme fonctionne aux Etats-Unis grâce au puissant budget fédéral américain. De plus, et surtout, la zone a divergé avec deux groupes de pays : le premier groupe centré autour de l’Allemagne a choisi il y a dix ans un modèle de développement économique fondé sur l’industrie et l’exportation, qui produit des excédents extérieurs de 4% du PIB, tandis que le second groupe, centré sur la France, l’Italie et l’Espagne, a choisi un modèle fondé sur la consommation et les loisirs qui donne des déficits extérieurs compris entre 2% et 4% du PIB. En France, qui plus est, la consommation est tirée par une dépense publique financée par le déficit, c’est-à-dire l’emprunt. Le point clé est que la moitié des excédents de la zone nord se fait au détriment de la zone sud. Or l’approche officielle pour traiter les déséquilibres de la zone euro consiste à demander à la zone sud d’adopter le modèle exportateur de la zone nord. C’est évidemment un projet dément alors même que l’euro s’établit autour de 1,4 dollar et que la zone sud n’est plus compétitive au-delà de 1,2 dollar. Supposons néanmoins que la zone sud parvienne à se réindustrialiser. Non seulement se fermeraient les marchés actuels de la zone nord, mais l’ensemble de la zone serait fortement exportatrice, ce qui exigerait, avec une Asie également excédentaire, des déficits extérieurs croissants des Etats-Unis qui accentueraient la chute du dollar. Il y a donc une impossibilité technique à réussir la mise en œuvre de l’approche des autorités officielles de la zone euro.

Que faire ? Soit on rétablit une flexibilité du change entre la zone nord et la zone sud, par la sortie de la zone des pays du nord, soit on prolonge l’agonie des pays du sud car la crise de l’euro a provoqué le retour de la contrainte extérieure : les pays durablement déficitaires vont s’écraser sur le mur de la dette. On se doute que les pays du nord ne sortiront pas avant une crise grave des grands pays du sud se tournant vers le nord pour demander 2 000 à 2 500 milliards d’euros d’aides, ce qui va nécessairement arriver à bref délai. Pour éviter l’agonie du sud, il faudrait se résoudre à une fédéralisation partielle de la zone. Celle-ci pourrait inclure l’Allemagne, le Benelux et l’Autriche, la France, l’Italie, l’Espagne et le Portugal. Naîtrait instantanément la deuxième puissance économique du monde. L’Europe reviendrait sur l’échiquier politique mondial et pourrait aborder plus sereinement les crises géopolitiques en préparation. Mais l’on sait que la probabilité de cette occurrence, pourtant hautement souhaitable, est aujourd’hui quasi nulle.

Dans ce contexte, la seule solution raisonnable est une sortie de l’Allemagne, des Pays-Bas et de l’Autriche de la zone euro, qui n’interviendra toutefois que lorsque les dettes publiques de la France et de l’Italie seront attaquées car aucun gouvernement ne peut prendre cette décision à froid. La France, qui a subi la plus forte désindustrialisation en Europe depuis 1998, devra rester dans la zone euro tout en opérant enfin une forte réduction de son déficit public. Le rétablissement progressif du commerce extérieur nous redonnera les bases d’une croissance saine. Etant devenu le pays fort de la zone euro, nous pourrons sortir de la zone euro, avec l’Italie, si la situation des pays les plus en difficulté ne se rétablit pas. Un nouvel axe politique franco-allemand relancera la construction européenne.

La crise libératrice est proche.

 

Christian Saint-Etienne

 

Article publié dans le monde

le 23 Juillet 2011 et toujours d’actualité

Auteur: idlibertes

Profession de foi de IdL: *Je suis libéral, c'est à dire partisan de la liberté individuelle comme valeur fondamentale. *Je ne crois pas que libéralisme soit une une théorie économique mais plutôt une théorie de comment appliquer le Droit au capitalisme pour que ce dernier fonctionne à la satisfaction générale. *Le libéralisme est une théorie philosophique appliquée au Droit, et pas à l'Economie qui vient très loin derrière dans les préoccupations de Constant, Tocqueville , Bastiat, Raymond Aron, Jean-François Revel et bien d'autres; *Le but suprême pour les libéraux que nous incarnons étant que le Droit empêche les gros de faire du mal aux petits,les petits de massacrer les gros mais surtout, l'Etat d'enquiquiner tout le monde.

18 Commentaires

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  • Saul

    30 septembre 2013

    Selon l’économiste Patrick Artus la sortie de l’euro d’un pays fragile risque de s’accompagner d’un défaut sur la dette. Citation de ses propos : « Peut-il y avoir défaut total sur la dette grecque ? La réponse est positive. Si la Grèce n’avait plus de dette publique, son déficit public serait à peine supérieur à 3% du PIB et son déficit de balance courante passerait de plus de 10% du PIB (graphique 3 plus haut) à 3,5% du PIB. Quelles conséquences induites ? La sortie de l’euro et la dévaluation obligeraient la Grèce à faire défaut sur sa dette extérieure brute, soit 360 Mds d’euros. Mais il peut aussi y avoir défaut sans sortie de l’euro. Quels effets peut-on craindre ? (a) Les pertes dues au défaut de la Grèce pour les prêteurs publics seraient de 226 Mds d’euros, soit 2 points du PIB de la zone euro. Il faudrait que les gouvernements de la zone euro recapitalisent ces prêteurs publics (BCE, EFSF), mais il s’agit d’une dette publique supplémentaire et non d’un déficit public. Le secteur privé de la zone euro : – perdrait 120 mds d’euros (la dette extérieure brute de la Grèce détenue par le secteur privé), dont 62 Mds d’euros pour les banques . »

    http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=64176

    Cet article date du 30 mai 2012. Depuis l’évaluation des pertes sur un défaut grecque doit être révisées à la hausse car on a continué de prêter de l’argent à ce pays. Comment les dirigeants de la zone euro pourraient gérer une telle situation si elle survenait un jour ?

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  • BA

    24 septembre 2013

    Mardi 24 septembre 2013 :

    Spécial élections en Allemagne : « Il faut reconnaître que l’euro n’est techniquement plus viable »

    Markus Kerber a porté plusieurs recours devant la Cour constitutionnelle allemande contre les mesures de sauvetage de l’euro. Pour l’heure sans succès. Mais l’institution doit encore rendre son jugement sur le programme d’achat d’obligations publiques de la BCE. En attendant, ce professeur de finances publiques à l’Université technique de Berlin explique pourquoi des transferts massifs entre les pays de l’Europe du Nord et ceux de l’Europe du Sud sont à ses yeux, comme à ceux de beaucoup d’Allemands, impossibles.

    LE POINT : Quelle serait donc la bonne solution, selon vous ?

    MARKUS KERBER : Il faudrait reconnaître que l’euro n’est techniquement plus viable car les économies de la zone euro sont trop hétérogènes. La meilleure des solutions est ensuite d’opter pour une voie évolutive. L’euro n’est pas seulement la monnaie européenne mais une monnaie unique. On l’a imposée d’un jour à l’autre à des taux de parité éternels. On devrait réorganiser la zone euro en deux zones. La première garderait l’euro comme moyen de paiement unique en l’adaptant à la compétitivité et à la politique monétaire nécessaire dans ces pays, c’est-à-dire en le dévaluant. D’un autre côté, les pays en excédent commercial important – c’est-à-dire l’Allemagne, le Luxembourg, l’Autriche, les Pays Bas et la Finlande – pourraient avoir une deuxième monnaie comme moyen de paiement légal, que j’ai baptisée « guldenmark » dans mon livre (Mehr Wettbewerb wagen, Édition Lucius & Lucius, Stuttgart, 2012) C’est la seule solution viable adaptée aux deux camps qui existaient en Europe sans « break up » total de la zone euro.

    http://www.lepoint.fr/economie/special-elections-en-allemagne-il-faut-reconnaitre-que-l-euro-n-est-techniquement-plus-viable-21-09-2013-1733741_28.php

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  • BA

    23 septembre 2013

    Lundi 23 septembre 2013 :

    Ackermann : de nombreuses banques de la zone euro restent sous-capitalisées.

    Josef Ackermann, ancien président de l’assureur Zurich Insurance, a estimé lundi que les mécanismes de transmission monétaire étaient toujours « bouchés » et que de nombreuses banques de la zone euro restaient sous-capitalisées.

    « De nombreuses banques sont toujours largement sous-capitalisées », malgré les nouvelles normes de Bâle III sur les fonds propres qui doivent progressivement entrer en vigueur d’ici 2019, a souligné M. Ackermann, selon le texte de son discours prononcé à l’EPFL de Zurich.

    Malgré la création d’une union bancaire dans la zone euro, « les mécanismes de transmission monétaires restent bouchés » et l’octroi de crédits dans les Etats périphériques de l’union monétaire européenne sont en recul, a averti l’ex-membre du conseil de surveillance du conglomérat allemand Siemens.

    M. Ackermann a également pointé du doigt le manque d’avancées sur la réduction des déficits structurels dans les pays du sud de l’Europe.

    « Il manque en quelque sorte un ‘plan Marshall’ pour la reconstruction, qui ouvrirait à ces pays des perspectives d’avenir », a-t-il ajouté.

    « Il serait cependant faux d’attendre la convalescence et la croissance durable uniquement grâce aux mesures étatiques et régulatoires. Les établissements financiers doivent également apporter leur contribution », a souligné Josef Ackermann.

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  • lilou

    22 septembre 2013

    Bonjour,

    ce sera éclatement quand les taux France, Espagne et Italien vers 5,6,7 %
    pour que l’Allemagne ne « soit pas responsable » de notre dé.sastre, dont nous sommes seuls responsables ( PS, RPR , UDF imp.ostur..e depuis 35 ans ).

    tout est plié ( je connais pas mal de monde qui fuit la France desormais car ce n’est plus une democratie representative et les impots / taxes ont dépassé les bornes, car le point d’inflexion a été passé il y a plusieurs années.
    Fuite en avant….
    Je suis convaincu de ce scénario depuis 2009 car politiques mous sans cour..age.
    faut sortir de schengen et € et Bruxelles asap…ce sont des des…ructe.urs

    http://www.zerohedge.com/news/2013-09-21/jpmorgan-says-buy-gold

    bon dimanche

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  • lilou

    21 septembre 2013

    hello team,

    ce sera éclatement avec ce scenario que je prévois depuis 2009 :

    1 ) les Allemands savent que la technocratie Francaise + Enarchie est une imposture et qu’aucune reforme de structure n’aura lieu en France

    2 ) mais ne veulent pas apparaitre comme les mechants en virant les pays d’Europe du Sud avec un € du sud qui serait vers 0.8 $ au lieu de 1.35 et l’€ du nord vers 1.6

    3 ) donc ils attendend que les taux spain, france et Italie montent vers 5 ou 6 % d’ici 2 ou 3 ans max…

    4 ) et là ils sortiront par haut

    5 ) donc en conclusion je conseille à tous les francais payés avec un € surévalué ( grace à la productivité Allemande ) de convertir ces € ( ceux de 2013 ) en actifs « vrais » : cad, actions de boites à marché globaux ( hors Europe du sud ) hors « secteur étatique » et en sprott / Zkb Gold et silver…..et quelques mines d’or en pays safe avec cout de prod à 10 $ silver max ou 700 $ gold qui vont produire d’ici peu…..
    surtout pas d’assurance en € …ni immobilier en france

    6 ) et on attend et on verra qui aura raison en 2016

    ca va etre enorme comme transfert de wealth…opportunité comme ca tous les 50 ans seulement..
    good luck

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  • BA

    20 septembre 2013

    A propos de la fragilité des constructions supranationales :

    Tchécoslovaquie :
    28 octobre 1918 : naissance de la Tchécoslovaquie.
    31 décembre 1992 : mort de la Tchécoslovaquie.
    Durée de vie de la Tchécoslovaquie : 74 ans et deux mois.

    Autriche-Hongrie :
    30 mars 1867 : naissance de l’Autriche-Hongrie.
    12 novembre 1918 : mort de l’Autriche-Hongrie.
    Durée de vie de l’Autriche-Hongrie : 51 ans et sept mois.

    URSS :
    30 décembre 1922 : naissance de l’URSS.
    26 décembre 1991 : mort de l’URSS.
    Durée de vie de l’URSS : 69 ans.

    Yougoslavie :
    29 novembre 1945 : naissance de la Yougoslavie.
    3 juin 2006 : mort de la Yougoslavie.
    Durée de vie de la Yougoslavie : 60 ans et six mois.

    Union Européenne :
    25 mars 1957 : naissance de la Communauté économique européenne (future Union européenne).
    ___________ : mort de l’Union européenne.
    Durée de vie de l’Union européenne : _______ ans.

    J’ai laissé des blancs.
    Je complèterai au fur et à mesure.

    Répondre
  • Dex

    20 septembre 2013

    « …
    On sait que les pays faibles ne peuvent pas sortir de la zone euro car leur dette extérieure serait réévaluée du montant de la dévaluation de leur nouvelle devise tandis que les taux d’intérêt sur leur dette augmenteraient fortement.
    … »

    Je m’excuse de vous demander pardon, mais il faudra tirer au clair une bonne fois pour toute cette question.

    Extrait du blog « http://lafaillitedeletat.com », un commentaire de Charles Gave :
    « faillitedeletat dit :
    20 août 2011 à 19 h 14 min

    Cher Monsieur
    Nous nous sommes renseignes aupres de 2 juristes eminents l un dans la City l autre a Boston leur reponse a ete la meme La dette a ete emise dans la monnaie nationale et sera remboursee dans la monnaie nationale
    Cela vaut aussi si l allemagne sortait par le haut
    Ce qui ne veut pas dire qu il n y aurait pas de proces mais ils seraient perdus
    Amicalement
    Cg »

    J’indique le lien à toutes fins utiles : http://lafaillitedeletat.com/2011/08/12/754/#comment-2342

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    • Charles Gave

      20 septembre 2013

      Cher Monsieur,

      Je vous confirme mon propos. Qui est toujours mon opinion que je défends dés que j’en ai l’occasion. D’ailleurs je vais passer sur BFM bientôt deux matinées quand je passe par Paris afin de reparler de cela.

      Sinon, il y a les trois papiers sur le sujet « contre » gaspard koening plus haut en mai si me souvenirs sont bons?

      Amicalement

      Cg

  • Poutine7

    20 septembre 2013

    Enfin une bonne nouvelle : l’Allemagne et ses satellites sortent de l’euro.

    Fini de payer pour sauver la retraite des rentiers d’outre-rhin avec une monnaie forte et une inflation faible

    Au passage, je ne vois pas trop bien pourquoi on inclut les Pays-Bas qui est en gros le port d’import/export de l’Europe et qui boit alternativement le bouillon suivant la conjoncture et pas tellement en vertu d’un modèle « choisi »

    Répondre
  • P.M

    20 septembre 2013

    Mr Gave a dit et répeté y compris devant les caméras que l Allemagne ne sortirait pas de l euro sinon ses banques seraient en faillite….ce postulat est il toujours d actualité? Et le dollar monnaie mondiale …. Pour combien de temps,?
    La seule chose aussi sûre que les impôts,je ne vois pas comment la France pourra s en sortir

    Répondre
    • Charles Gave

      20 septembre 2013

      Cher PM,

      J’ai dit cela?:-) Non, je crois que les Allemands nous enquiquinent à demeurer aussi tenace mais si j’étais Allemand je ne voudrais pas non plus être responsable du troisième désastre Européen du siècle.

      Oui pour le dollar.

      Amicalement

      CG

    • P.M

      21 septembre 2013

      Cher Monsieur
      Ma mémoire en cette journée de l alzheimer n est pas encore si mauvaise .j ai retrouvé votre déclaration sur bfm you tube de décembre 2011. .L euro c est la ligne Maginot
      La référence c est
      http://m.youtube.com/watch?v=1UfQv3ALdT8
      A revoir
      Bien cordialement

    • idlibertes

      21 septembre 2013

      Cher PM,

      Tout à fait, mais au déla du fait que l’euro est une ligne maginot, charles gave ne disait pas que l’Allemagne et ses banques feraient faillite SI ils sortaient de l’euro mais bien que l’Allemagne (et ses banques) était en de fait en faillite à CE JOUR en raison de la politique mercantiliste suivie par cette dernière qui fait que les allemandes sont gavés de dette grecque.

      La sortie de l’euro serait donc une suture de la plaie mais la plaie est acquise.

      Cdlt

      Idl

  • Faik Henablia.

    20 septembre 2013

    J’ai un peu de mal à comprendre la fin du raisonnement. Pourquoi deviendrions-nous le pays fort de la zone Euro « dégermanisée », pourquoi en sortirions-nous alors et, surtout, pourquoi reprendre ce fameux « axe » franco-allemand qui nous a déjà menés là où nous en sommes aujourd’hui?

    Répondre
  • david

    20 septembre 2013

    Il existe aussi la possibilité d’une monétisation globale de la dette (par monétisation j’entends l’achat par la banque centrale des obligations de dette d’état).
    La politique monétaire de la Fed, qui revient indirectement à une monétisation, pourrais très bien s’imposer en europe aprés l’élection allemande.
    Sortir progressivement le marché des dettes d’état du financement privé serait une possibilité pour les politiques de continuer leurs pérégrinations quelques années, éventuellement quelques décennies.
    un état étant immortel, un financement a taux (réel) zero de la dette revient à une monétisation sans en avoir de prime abord, l’apparence.
    Ce qui m’incite à penser que cette « solution » est dans les cartons, c’est de voir la désinvolture avec laquelle nos politiques traitent le problème de la dette. Ils ne se comporteraient pas de la sorte si le financement a long terme devait rester privé.

    Répondre
    • Charles Gave

      20 septembre 2013

      Cher Lecteur,

      Je vais reprendre mes écrits , qui sont excellents , evide

      ment, « Le problème n’est donc pas de restructurer la dette, ce qui ruinerait tous les épargnants Français, et aurait des conséquences secondaires inimaginables, mais d’en changer la dénomination en retournant aux monnaies nationales.

      En effet et contrairement à ce que croit la plupart des observateurs, les dettes Françaises, Italiennes, Espagnoles etc..sont libellées dans la monnaie de l’Etat Souverain Français ,Italien, ou Espagnol aujourd’hui l’Euro, demain le Franc , la Lire ou la Peseta…Retourner aux monnaies nationales équivaudrait à un transfert de richesse massif des rentiers Français (fonctionnaires, retraités), ce qui serait en fait, mais non pas en Droit une restructuration, vers les entrepreneurs et la croissance repartirait d’elle même, puisque , comme l’a fort bien expliqué Schumpeter, la croissance ne vient que des entrepreneurs à l’origine du processus de la fameuse « création destructrice ».

      Et comme le disait le chancelier Schmidt : « Les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après demain »

      La France crève parce que la marge brute des sociétés opérant en France est en chute libre et à un plus bas historique.

      Restructurer la dette ne changera RIEN à cet état de fait, vous m’en voyez désolé mais certain. Car oui, posons-nous cette question logique après tout:Qui voudrait investir en France si le cout du travail, le cout du capital, le cout de l’Etat et les impôts sont plus élevés en France qu’en Allemagne?La France a, certes le droit d’avoir 40 % de fonctionnaires de plus que l’Allemagne, mais cela veut dire qu’elle ne peut pas avoir la même monnaie…

    • Duff

      21 septembre 2013

      M. Gave,

      Je suis d’accord avec vous mais pour rebondir à la suggestion de David – sans dire qu’il a raison (il faut choisir!) – je crois qu’il décrit exactement ce qu’il va se passer.

      Peu importe le résultat de dimanche en Allemagne, depuis le début de la crise de l’euro, on nous bassine sur l’intransigeante Merkel. Dans le fait c’est du pipo médiatique gauchiste qui refuse la baisse des dépenses publiques et sait sans le dire que la méchante austérité c’est plus de taxes… Les français, moins bêtes, ont eux compris que c’est sur le volet dépenses qu’il faut jouer. A la vue des décisions affligeantes du gouvernement qui ne sait plus si sa pose fiscale interviendra en 2015 ou 2014 ou plus probablement à la saint glinglin, la France va à un moment ou à un autre de gros soucis pour refourguer à des taux acceptables ses OAT devenues junk bonds.

      Je prends le pari que ni Merkel ni la cour de Karlsruhe qui font semblant de grogner ne bougeront le petit doigt en voyant Super Mario racheter tout. Face aux idiots qui nous gouvernent et le manque de démocratie des institutions européennes et le gouvernement technocratique de l’euro, je suis très pessimiste. Cette politique permettrait en plus à Hollande de ne pas payer le prix fort de sa politique tragique.

      Cordialement

    • Duff

      22 septembre 2013

      Merkel aurait la majorité absolue… Poubelle l’alliance FDP et SPD.

      On va vite voir de quel bois elle se chauffe. Des brindilles je pense.

      Cdlt

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