12 mars, 2013

Vue de New York, des banques solides..

Jeudi dernier la Réserve Fédérale américaine a publié les résultats des tests « d’effort » auxquels sont soumis désormais chaque année les grands établissements bancaires, y compris ceux définis comme « systémiques », à savoir susceptibles par leur faillite de mettre en cause la stabilité des mécanismes de financement de l’économie mondiale.

Selon les paramètres publiés, le superviseur teste les niveaux de perte que subiraient sur un horizon de temps de 9 trimestres un certain nombre d’institutions bancaires ou financières..

Trois types d’institutions sont concernés, avec recoupements :

– 6 banques globales, Goldman, JP Morgan, Morgan Stanley, Bank of America, Wells Fargo et Citi.

– 18 institutions soumises à l’exercice  par la loi Dodd Frank, dont les 6 mentionnées ci – dessus.

– de manière plus générale sont testées les institutions essentielles au financement de l’économie.

Dans tous les cas de figure, l’objectif est de s’assurer que les banques pourront continuer à remplir leur mission avec le minimum de capital requis de 5%, dans 3 cas d’écoles, un scénario de base, un  cas aggravé et une hypothese dite “severely adverse”.

Le test d’effort ici evalue l’impact d’ une chute des marches boursiers de 50%, d’un  chomage eleve à 12%, de l’immobilier commercial, de bureaux et residentiel baissant de 20%, et d’un taux annuel de croissance reduit de 5%.

Non seulement aux Etats Unis mais egalement en Europe, au Royaume Uni, en Asie continentale et au Japon.

Le resultat de ces tests fait certes apparaitre des pertes cumulees sur la periode concernee superieure de $460 milliards – dans l’hypothese extreme – , mais aucune institution sauf Ally Financial ne tomberait en dessous du seuil requis de 5% minimum..

C’est la troisieme fois que les banques americaines sont ainsi confrontees a un exercice transparent et largement commente ici dans les medias.

Lors du premier essai, à un moment critique debut 2009, on s’était gaussé en Europe notamment d’une operation de relations publiques…

Puis les tests ont été conduits deux fois en Europe et ont parfois, dans l’opacite, conforte l’opinion sur l’etat de bonne sante d’institutions qu’il a fallu ensuite renflouer avec le soutien des Etats, donc du contribuable.

Consequence immediate, une frilosite face a des engagements nouveaux et une reduction significative relevee par la Banque des Reglements Internationaux de l’engagement international des banques europeennes notamment francaises.La realite est tout autre ici et conforte bien le sentiment que les banques americaines ont largement nettoye les sequelles de leurs erreurs et peuvent grace a de massives recapitalisations augmenter leurs encours.

D’autres contraintes subsistent ou apparaissent, notamment de la part des regulateurs nationaux qui demandent maintenant que les banques etrangeres soient filialisees et capitalisees au niveau de leurs concurrents nationaux.

Ce qui bien evidemment augmente le cout de financement et est repercute sur l’emprunteur.

Cette balkanisation contribue à perenniser les problemes de financement de l’economie surtout en Europe ou les marches ne representent qu’ à peine un tiers des besoins en capitaux, les banques etant supposées faire le reste.

Notre crise financiere est bien bancaire plus que monetaire et et l’embryon d’Union bancaire adoptee fin 2012 ne contribuera pas la regler..

Seules des recapitalisations massives y contribueront, mais qui souscrira ?

Alors on joue la montre et on lisse..

En comptant que d’ici a 2019 – calendrier previsionnel de Bale III – les banques auront reconstitué leurs fonds propres par mise en reserve de leurs profits nets des prochains exercices.

Auteur: Jean-Claude Gruffat

Jean Claude Gruffat est depuis Avril 2020 Managing Director chez Weild and Co, banque d’affaires indépendante présente dans plus de 20 États aux États Unis. Après une carrière dans la banque internationale chez Indosuez, puis Citigroup. Jean Claude Gruffat est le Chairman de Competitive Enterprise Institute, et un board member de Atlas Network, toutes deux think thanks libertariennes domiciliées à Washington DC. Il est également gouverneur de L’American Hospital de Paris. Titulaire d’un doctorat en droit public, et d’une maîtrise de science politique de l’Universite de Lyon, ainsi que ancien participant au Stanford Executive Program, GSB, Stanford University, CA.

11 Commentaires

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  • jcgruffat

    17 avril 2013

    J’ai ete absent et occupe a d’autres choses.
    D’accord pour plus de fonds propres, si ce sont effectivement des capitaux durs, la couche la plus subordonnee..

    Répondre
  • jcgruffat

    15 mars 2013

    La censure du lobby des banquiers…
    Monsieur Martin..
    « Breaking up the banks, le retour du Glass Steagall act? »
    site de feu l’Institut Turgot 30/11/2009.
    Bonne lecture.
    Et j’attend vos commentaires critiques..

    Répondre
    • Martin T

      15 mars 2013

      Votre article est intéressant Monsieur Gruffat, malheureusement, la plupart des points que vous soulevez non pas été traités dans les faits (Dodd-Frank, LCR, etc.).

      Le « Dodd-Frank » act n’est dans les faits toujours pas effectif et les activités pour compte propres, dans certaines entités perdurent (« structured credit trading »).
      L’affaire de la « baleine de Londres », qui continue d’éclabousser la banque JP Morgan en est une bonne illustration. Et vous qui parliez du lobby bancaire, ce dernier est bien à la manoeuvre dans le ralentissement de l’implémentation de Dodd-Frank par exemple.

      Je crois que nous sommes en tout les cas d’accord sur un point très important, le meilleur moyen de réduire le risque systémique posé par les « Too Big Too Fail » c’est une tranche « equity » beaucoup plus importante.

      Aujourd’hui les éditeurs de Bloomberg ont publié une colonne fort à propos sur le sujet et je la trouve très pertinente:
      http://www.bloomberg.com/news/2013-03-14/jpmorgan-s-6-billion-loss-shouldn-t-be-a-national-matter.html

      Il fait suite à un de leurs articles qui était également très instructif:
      http://www.bloomberg.com/news/2013-02-28/why-you-should-care-about-that-83-billion-bank-subsidy.html

      En règle général je suis plutôt de l’avis de Simon Johnson, professeur au MIT et ancien chef économiste du FMI, concernant la régulation bancaire.
      On peut retrouver régulièrement ses colonnes sur Bloomberg:
      http://www.bloomberg.com/view/bios/simon-johnson/

      Pour terminer sur une note littéraire (en référence à la confusion sur Allais), le petit prince pourrait nous réveiller aujourd’hui et nous demander: « S’il vous plaît… dessine-moi une banque ! »

      Et peut être, que tel que pour l’aviateur, aucune des banques ne lui conviendrait…et la réponse pourrait être: « Ça, c’est la caisse. La banque que tu veux est dedans ».

      (le manuscrit original du Petit Prince est conservé à la Pierpont Morgan Library à New-York, sous la cote 131761, librairie fondée par JP Morgan Jr.)

      Bien à vous,

      Martin

  • jean-claude

    15 mars 2013

    Maurice Allais bien sur, voyez mon ignorance et impetuosite.
    Je retourne aux classiques.

    Répondre
    • Martin T

      15 mars 2013

      Bonjour monsieur Gruffat, j’avais fait une réponse ce matin mais mon commentaire a disparu.

      Si vous souhaitez me faire parvenir votre papier écrit en 2009, je le lirai avec intérêt. Vous pouvez me le faire parvenir via le lien suivant:
      http://www.blogger.com/profile/03295700753087568345

      Cordialement,

      Martin

  • jcgruffat

    14 mars 2013

    Vous avez le droit de ne pas etre d’accord.
    Vous raisonnez en comptable, au moment ou les banques perdent la confiance de leur deposants, et de leurs contreparties, la conversion des dettes en equity n’apportent pas de cash, donc est inoperante.
    Mais elle est moralement justifiee.
    Les actionnaires des grandes banques americaines ont ete lessives, il aurait ete tout a fait justifiable d’infliger des « hair cuts » significatifs aux creanciers y compris « seniors ».
    Dans le cas de Citi, il n’y avait meme pas de crise de liquidite, simplement le marche anticipait des niveaux de pertes sur actifs encore plus elevees.
    Les deux injections de lquidite du Tresor americain pour un total de $ 45 milliards ont rassure le marche, et la banque a ete « sauvee ».
    Et nous avons du trouver des emplois pour une liquidite en $ dont nous n’avions pas besoin.
    Le cas de Lehman est bien different, je ne vois pas en quoi la decision est politique, le passif etait clairement largement superieur a l’actif et c’est bien pourquoi les autorites ont accepte la faillite.
    Tous les acheteurs potentiels y compris coreens avaient renonce.
    Si decision politique il y a eu, c’est dans le cas d’AIG, 20000 emplois a NY, et des centaines de $ milliards de CDS souscrits par des institutions europeennes et Goldman Sachs pour couvrir des actifs « pourris ».
    D’ou l’intervention de ministres des finances europeens aupres de Washington pour sauver leurs banques.
    Et Goldman.
    La il y a eu decision politique.
    Sur le goodwill, il est deductible des fonds propres et Bale III deduit des fonds propres durs les participations dans d’autres banques.
    Le tier I n’a de justification que s’il est en common equity.
    Vous serez surement d’accord avec cette affirmation.
    D’accord sur les RWA’s, et egalement sur le traitement de la dette depreciee.
    Quant au niveau de fonds propres durs, je retrouve les themes d’Admati.
    Aucune regle absolue ne correspond a la situation et au profil de risque de chaque banque, je vous accorde que plus est souhaitable, les regulateurs suisses poussent pour 15% car ils n’ont aucune vocation a renflouer leurs banques.
    Les SIFIS’s auront au moins 9.5% ce qui est mieux que Lehman qui au moment de sa faillite avait un leverage superieur a 50.

    Répondre
    • Martin T

      14 mars 2013

      Cher monsieur Gruffat,

      Les banques d’investissements telles que Lehman, Goldman Sachs et Morgan Stanley n’avaient pas accès à la discount window de la Fed. Après le sacrifice de Lehman, alors que Barclays était intéressée mais demandait une garantie de 50 milliards, Goldman Sachs et Morgan Stanley se sont vues octroyées des licences bancaires ce qui les a sauvé de la faillite.

      Concernant la règlementation on attend toujours l’implementation de la LCR (Liquidity Coverage Ratio) prévue pour Bâle III et CRD4, certes prévue pour 2019, mais on a vu qu’aucune banque n’avait appris de la débâcle de 2008 suite aux crises de liquidités rencontrées en 2011 et très peu publient cet indicateur.

      Concernant le « buffer » de liquidités, soit normalement 60% d’actifs de niveau 1 (cash, réserves, etc.) et 40% de de niveau 2 (assouplissement des ratings acceptés et de la qualité de collatéral en Janvier 2013).
      Les régulateurs y compris l’EBA sont encore divisés sur la définition de « Level 2 assets ».

      Autre problème et cela particulièrement en Europe, réside dans le niveau encore trop élevé des « loans-to-deposits » ratio. Le problème du « leverage » et d’un ratio trop élévé, font que les établissements européens sont encore trop dépendants du « wholesale » funding market. Certes le sauvetage des banques de 2011 via le LTRO 1 et 2 à éviter une nouvelle catastrophe, il n’en demeure pas moins que cela reste, en tout cas en Europe, le talon d’achille des établissements bancaires européens.

      Enfin si les banques avaient une tranche « equity » plus élevée, ce qu’on pourrait qualifier de « skin in the game », ces dernières ne mettraient pas en difficulté et n’aurait pas de de problèmes de liquidité. Les crises financières naissent toujours de crises de liquidités. Les banques sous forme de partnerships ont historiquement très peu fait faillite. Le rejet du Glass-Steagall act a engendré une course insidieuse.

      Maurice Allais, seul prix Nobel français et libéral de surcroît, prônait la séparation de la banque de détail et de la banque d’investissements.

      Cordialement,

      Martin

    • jcgruffat

      14 mars 2013

      Nous pourrions debattre a l’infini, mais s’agit -il vraiment d’un debat?
      Mon propos etait de souligner que les banques americaines, qui avaient certes commis beaucoup d’erreurs de gestion, mais aussi massivement recapitalise en diluant voir eliminant leurs actionnaires, sont desormais en meilleure forme financiere que leurs concurrents europeens.
      Il y des exceptions brillantes, BNP Paribas en est une mais elles sont peu nombreuses.
      Conclusion immediate, mais importante pour beaucoup de nos lecteurs, les banques americaines pretent a l’economie ce qui contribuera a plus de croissance.
      Vous ne semblez pas contester cette affirmation documentee.
      Vous parlez du LCR, qui a fait du lobby a Bale pour obtenir des reports de mise en oeuvre?
      Avec succes.
      Les institutions europeennes.
      Sur le retour du Glass Steagall, je suis en desaccord total.
      Les remedes du 20eme siecle ne regleront pas les difficultes de notre temps.
      La quasi totalite des faillites bancaires, effectives ou avortees par les regulateurs, viennent de problemes de credit classique.
      J’avais ecrit un long papier sur le sujet en 2009, je le tiens a votre disposition si vous levez le voile de votre anonymat.
      Mais je vous renvoie aussi a une tribune d’Antoine Jeancourt Galignani dans le Figaro en Janvier je crois sur ce theme.
      Je sais qu’il est de bon aloi en Europe de proner la separation des activites, pour ensuite preconiser des definition de perimetres a geometrie tres variable.
      Chacun y va de sa reforme, ce qui contribuera a perenniser l’arbitrage reglementaire qui est selon moi la definition moderne du ‘corporate finance ».
      Alors d’accord sur plus de capital, mais laissons les mannes d’Alphonse Allais en repos.
      Une piste que je livre a votre reflexion, la responsabilite civile et penale des adminstrateurs de banque, cele me parait plus utile que le « say on pay » que nos dirigeants voudraient copier de la Suisse.
      Restons en la, sans debat il n’y a pas d’echange..
      mais des confrontations de point de vue,

  • jcgruffat

    13 mars 2013

    Je suis un ancien de Stanford et je connais la these du professeur Admati.
    Votre remarque sur l’effet de levier est justifie, je souscris totalement au besoin de capital supplementaire.
    La question etant quel est le bon niveau – en tout cas plus de 10% et surtout qu’il s’agisse de veritables fonds propres ce que ne sont pas les Cocos.
    En effet qui decide de leur conversion en equity et de leur utilisation immediate pour couvrir le deficit?
    Le superviseur?
    Pour en avoir en son discute avec le superviseur francais, je ne l’ai pas senti candidat..
    L’avantage des stress tests tels que conduits aux USA est de reduire le risque de recours au contribuable.
    En Europe, jusqu’ a present on refusait sous la pression des lobbys bancaires de faire contribuer les detenteurs de dettes meme subordonnees.
    Les choses evoluent dans le bon sens, voir ce qui vient de se passer aux Pays Bas.
    La dette senior devrait egalement etre appelee si besoin est.
    Y compris les les deposants au dela du seuil de garantie public et affiche.Alors on aura effectivement contribue au reglement du Too big to fail.
    mais l’Europe reproche toujours aux Etats Unis d’avoir laisse Lehmann faire defaut..
    Alors que c’etait la bonne decision.
    N’oublions cependant pas que les banques plongent pour des questions de liquidite et non de solvabilite, je vous renvoie a la faillite de Drexel au debut des annees 90.

    Répondre
    • Martin T

      13 mars 2013

      « No test, no stress. No stress, no test ».

      Se baser uniquement sur le ratio Core Tier 1 est une plaisanterie.

      Je rajouterai que la plupart des banques gonflent artificiellement leurs fonds propres en ajustant leurs modèles internes de RWA (Risk Weighted Assets).

      Outre cela l’utilisation de la règle FAS 159 d’ajustement sur sa propre dette permet de gonfler artificiellement les résultats en cas d’écartement des « spread »s sur sa propre dette.

      Autre point, la règle FAS 142 permet de reconnaître le « goodwill » comme du quasi capital. Cette règle a été mise en place le 29 Juin 2001 par la FASB (Financial Accounting Standard Board). Auparavant, le « goodwill » était amortissable.
      Le 13 février 2008 voilà ce qu’était le ratio du « goowill / capital » pour certaines banques américaines: Bank of America 53%, Capital One 53%, Wachovia 59%.
      A noter que Wachovia a pris une charge « exceptionnelle » de 24 milliards de dollars sur une reprise de « goodwill » en 2008 et Bank of America une charge de 10.4 miilards de dollars le 3ème trimestre 2010.
      Unicredit en Europe a pris une charge de dépréciation de « goodwill » de 8.7 milliards d’euro en novembre 2011, conséquence de la vagues d’acquisitions réalisées auparavant.
      Le Crédit Agricole au 4ème trimestre a annoncé une charge exceptionnelle sur le « goodwill » de 2.68 milliards d’euros (il en restait 16.9 milliards à fin Septembre 2012).
      Selon l’ESMA (European Securities and Markets Authority), il y a 800 milliards de « goodwill » sur 235 sociétés en Europe.

      A noter que les tops 25 premières banques en Europe ont un « goodwill » combiné de 173 milliards d’euros contre 233 milliards en 2007.

      Même si le « goodwill » ne réduit pas le « capital », il réduit très fortement les profits.

      Il n’en demeure pas que toute dépréciation de « goodwill » est un indicateur de stress.

      Concernant Lehman, la solution la plus simple aurait été la conversion des dettes en equity, idem pour WAMU, CITI et autres institutions soutenues par le Trésor US. Laisser tomber Lehman était une décision politique mais certainement pas économique, je ne suis pas d’accord avec votre analyse.

      La tranche « equity » devrait au moins être entre 25% et 30%, mais cela, pour les banquiers c’est l’anathème…

      Cordialement,

      Martin

  • Martin T

    13 mars 2013

    « Seules des recapitalisations massives y contribueront, mais qui souscrira ? »

    Pas besoin de « recapitaliser ». La « capital structure » a une raison d’être. Pour faire remonter du capital, rien de plus simple, il faut d’abord rincer les actionnaires, puis les détenteurs d’obligations subordonnées pour ensuite, si besoin, solliciter les détenteurs d’obligations seniors « unsecured ».

    Le coût soit disant exorbitant du capital bancaire est un mythe Monsieur Gruffat.

    Comme en témoigne l’étude réalisée par le professeur Anat R Admati de l’université de Stanford.

    ci-joint le lien à la présentation très claire faite par le professeur Admati à la Banque d’Angleterre en 2011:
    http://www.bankofengland.co.uk/publications/events/ccbs_workshop2011/presentation_admati.pdf

    Quelques faits historiques sur le capital règlementaire des banques:
    -En1840, la tranche « equity » des banques était de 50% des actifs aux Etats-Unis.
    -Depuis plus d’un siècle cette tranche « equity » s’est réduite comme peau de chagrin pour passer sous les 10%

    Les banquiers ne veulent pas d’une plus grande tranche « equity » et préfèrent émettre de la dette, par conséquent du levier, pour générer du ROE et se payer grassement. En cas de problème, l’assureur c’est le contribuable.

    La fixation qu’on les banquiers pour le ROE en fait des adorateurs de l’effet de levier. Depuis 2009, ces derniers ont émis plus de 10 milliards de dollars de COCOs (Contingent Convertibles), plutôt qu’émettre des actions. Les COCOs sont des obligations dites hybrides se convertissant en actions en cas de dégradation marquée de certains ratios (principalement Core Tier1, ratio de fonds propres, etc.).
    La beauté pour les banques est que ces COCOs s’apparentent à des capitaux propres donc automatiquement améliorent les ratios de fonds propres et évitant ainsi la dilution immédiate des actionnaires si ces dernières devaient lever des actions…Le risque pour le détenteur de « COCOs » est de voir ses obligations ainsi converties en actions dans le cadre d’une pression sur la banque émettrice et de voir son capital totalement absorbé (éliminé) par les pertes éventuelles liées à l’exercice de conversion automatique de ces obligations en actions.

    Le problème de sous capitalisation endémique des banques n’a pas été traité.

    Cordialement,

    Martin

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