1 décembre, 2014

Vers des Taux à 10 ans à zéro partout dans le monde?

 Sur les 12 derniers mois, une obligation longue du gouvernement Américain (zéro coupon à  25 ans) est montée d’un tiers (+33%), tandis que le marché des actions le plus performant au monde, celui des Etats –Unis  grimpait  quant à  lui de 17 %, dividendes réinvestis. Il n’est pas très fréquent qu’une obligation d’Etat fasse 17 % de mieux sur une année que l’indice local des actions, et pourtant voila qui est parfaitement logique.

Deux facteurs expliquent cette remarquable performance.

Le premier, c’est bien entendu les tendances déflationnistes qui existent dans les économies mondiales, fort visibles aujourd’hui dans le prix du pétrole. Le grand gagnant quand la déflation s’installe, c’est bien sûr le détenteur d’une obligation longue garantie par un Etat qui ne fera pas faillite… Je crois en avoir parlé suffisamment dans ces chroniques et depuis des mois pour ne pas à avoir à revenir dessus.

Le deuxième à tout à voir avec la politique que semble vouloir suivre Draghi à la BCE.Que le lecteur se mette dans la peau d’un « trader » sur les marchés obligataires. Que lui dit monsieur Draghi ? Une chose toute simple : qu’à partir du début de l’année prochaine,  la BCE va acheter pour 1 000 milliards (?) d’obligations émises par les Etats Européens et que ces achats seront faits en proportion du PIB de chaque pays. Je peux me tromper, mais je ne pense pas que les déficits budgétaires cumulés, de tous les pays de l’Euro zone, atteignent ce chiffre pharamineux. La BCE va donc devoir acheter non seulement les déficits existants, mais aussi sans doute, de la dette «ancienne» pour atteindre ses objectifs.

Qui plus est, le plus grand bénéficiaire de ces largesses va être l’Allemagne, puisque le PIB Allemand est de loin le plus gros en Europe. Or le budget Allemand est en équilibre, et il n’y aura donc pas de nouvelles émissions Outre Rhin. Toute la demande de la BCE pour les obligations Allemandes va devoir être servie par du papier ancien. Les taux longs Allemands vont donc devoir aller à zéro, où ils retrouveront les taux Suisses (à 0.35 % ou Japonais (à 0.45%) pour les obligations d’Etat à 10 ans.

Que va faire mon trader?

∑         D’abord, il va se précipiter pour acheter des Bunds (les obligations Allemandes) pour essayer de les revendre quelque temps après et il l’espère beaucoup plus cher à la BCE.

∑         Ensuite , il va se dire qu’avec la BCE achetant quasiment tous les déficits Français, Italien, Espagnol, Portugais …le risque de difficultés de financement pour tous ces pays à quasiment disparu  et que  la probabilité que nous ayons une répétition de la crise de 2012 sur la dette des pays périphériques dans la zone Euro  est très faible. Il va donc se dire que le taux d’intérêt sur les 10 ans Français, Italien en, Espagnol vont sans doute aussi …aller à zéro et qu’il lui faut emprunter de l’argent toutes affaires cessantes à  sa banque pour les acheter. Apres tout, si la BCE acquière sans aucune discrimination toutes les obligations d’Etat Européennes, il n’y a aucune raison logique pour que des pays bien gérés empruntent moins cher que des pays mal gérés. Ce qui compte est d’être un pays de la zone Euro, pas d’être bien ou mal géré.

∑         Enfin, il va regarder les taux aux USA, qui sur les 10 ans sont encore à  2. 2 % et comprendre qu’il n’y a pas vraiment de raison pour que la France emprunte à moins de 1 % tandis que les Etats-Unis empruntent à  2 .2%.  Donc il va vendre les OAT à découvert et acheter des « Treasuries » avec le produit de la vente des OAT et empocher la différence de rendement. Devant l’afflux de ces capitaux en provenance d’Europe, notre trader va sans doute garder sa position « short » en euro et sa position « long » en dollars en espérant une hausse du dollar. Voila qui devrait faire baisser le taux de change de l’Euro tout en faisant baisser les taux d’intérêts aux USA, ce qui permettrait à  mon trader de gagner sur tous les tableaux. Quand les deux 10 ans seront à zéro, il couvrira sa position short sur les OAT , en perte légère, il revendra ses Treasuries, en gain confortable, revendra ses dollars (plus haut) pour racheter des euro (plus bas, du moins il l’espère)  et en attendant il n’a pas besoin de mettre le moindre capital en risque, la position short OAT finançant la position longue Treasuries. L’idée lui viendra surement de prendre le levier le plus important possible pour vraiment s’enrichir. Youpee. Kerviel est de retour.  Voila qui est quand même plus rigolo et plus facile que de bâtir une usine et d’embaucher des employés.

Ces manœuvres de la BCE appellent de ma part un certain nombre de remarques.

         Elles sont formellement interdites par les Traités Européens puisqu’à l’évidence il s’agit d’une mutualisation de la dette Européenne. Nous avons donc affaire une fois encore à une sorte de coup d’Etat ou les Eurocrates prennent des décisions que rien ne les autorise à prendre, si ce n’est l’échec des politiques qu’ils ont suivies jusqu’ici.  Que monsieur Draghi fasse des choses que la morale réprouve, voila qui n’est pas nouveau. Que les autorités ou la cour suprême Allemande l’acceptent voila qui serait plus étrange. Le danger pour mon trader est donc que d’un seul coup les marchés ne se rendent compte que rien de ce que j’ai décrit plus haut ne se passera parce que la Bundesbank ou la Cour Suprême Allemande le refuse catégoriquement… Voila qui serait sanglant.

∑         Elles vont mettre en difficultés sérieuses toute une partie de l’appareil financier Européen. Que le lecteur songe aux caisses de retraite qui comptait sur des rendements de 4 % sur les obligations d’Etat pour servir des retraites à leurs souscripteurs.  A zéro, les retraites vont en prendre un bon coup. Ou qu’il songe aux compagnies d’assurance qui garantissait les risques en achetant des obligations d’Etat qu’elles mettaient en réserve, pour couvrir leurs risques, et dont les intérêts servaient à payer leurs frais de fonctionnement. Les frais de fonctionnement vont rester les même, leur rentabilité financière disparaitre…  Leur rentabilité  totale va  donc s’écrouler, la différence viendra de leurs fonds propres qui vont fondre comme neige au soleil. Mauvaise nouvelle pour leurs actionnaires et pour les consommateurs. S’assurer va devenir de plus en plus cher. Pensons enfin aux banques à qui plus personne n’emprunte. Du coup, elles utilisent leurs dépôts, qu’elles ne rémunèrent plus, pour acheter des obligations longues de l’Etat local, les 2 % ou 3 % qu’elles touchaient leur servant à payer leurs frais de fonctionnement. Si maintenant elles touchent zéro, comment vont-elles payer leurs employés ?

∑         Elles sont en train de faire naitre un risque gigantesque d’aléa moral (moral hazard en Anglais).  La pression que les marchés financiers exerçaient sur des pays comme la France ou l’Italie pour les forcer à se reformer disparait complètement. Si les taux à 10 ans sont à zéro et si la BCE achète toute la dette Française, on voit mal pourquoi monsieur Hollande devrait interrompre la passionnante expérience socialiste à laquelle le pays se livre. Comme l’a dit Monsieur Hollande lors de sa dernière interview, l’argent existe, il suffit de l’emprunter…et s’il ne coute rien, la demande devient infinie…

∑         Cette politique va amener à un effondrement de la croissance. Le taux d’intérêt, en bonne théorie économique c’est ce qui permet d’arbitrer entre la consommation présente et la consommation future. La différence entre les deux s’appelle l’épargne, et sur le long terme, l’épargne est égale à l’investissement. Si l’on cesse de rémunérer l’épargne, elle va disparaitre et donc l’investissement va s’écrouler aussi (ce qui a bien commencé) et avec lui la croissance économique. Bien entendu, le chômage va continuer à exploser à la hausse, avec les déficits budgétaires. Ce qui crée la croissance, c’est une épargne abondante et donc bien rémunérée,  autorisée à s’investir selon le principe de la destruction créatrice dans le secteur privé. En fait, nous sommes rentrés dans le schéma Soviétique. La destruction est rendue impossible, l’épargne n’est plus rémunérée et est remplacée par de la monnaie émise sans contrainte par la banque centrale pour financer les dépenses de l’Etat. On sait comment cela a fini.

∑         Enfin, ces pratiques sont en train de faire naitre toute une série de « faux prix » en particulier dans les secteurs financiers. Un jour ou l’autre il faudra revenir aux vrais prix et là, beaucoup, beaucoup d’argent sera perdu.

Conclusion

Nous sommes gouvernés par des « desperados » qui sont prêts à tout pour masquer l’échec des politiques qu’ils suivent depuis des années, ce qui est un classique de la Science Politique. Je pense à l’Union Soviétique envahissant l’Afghanistan pour masquer ses échecs intérieurs.

Je maintiens donc ce que j’ai dit depuis des mois. Je n’ai strictement aucune idée sur le « timing »  du retour à des prix de marché. Tout cela a duré déjà beaucoup plus longtemps que ce à quoi je m’attendais.

Le lecteur doit avoir ses actifs en Asie, dans des sociétés de bonne qualité et qui n’ont rien à voir avec toutes ces imbécilités, en obligations longues US qui ne sont pas (encore) trop chères et éviter toutes les financières, en particulier en Europe ainsi que tous les marchés obligataires des pays Européens. Il faut donc passer tout son temps sur la structure du portefeuille qui résistera le mieux à la crise et cesser de se croire capable de vendre la veille du jour où tout le monde va se rendre compte que le Roi est nu. Ce portefeuille doit être concentré sur des positions en Asie, Chine comprise, des obligations longues US, des obligations courtes en Yuan et des actions offrant de vrais produits ou services et ayant une comptabilité transparente.                                                               

Et attendre.

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

47 Commentaires

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  • jong

    11 mars 2015

    Bonsoir

    Au lieu de : « si la BCE acquière sans aucune discrimination »
    lire « si la BCE acquiert sans aucune discrimination »

    Répondre
  • caullet

    19 décembre 2014

    Je profite de cet article pour évoquer l’article 104 du traité de Maastricht:
    http://www.citerre.org/article104mct.htm
    Les banques centrales prêtent aux banques privées qui prêtent aux états.
    Aucun effort à faire pour trouver l’emprunteur ( les états ) qui est captif et pour lequel le risque est voisin de zéro puisqu’il s’agit de dettes souveraines.
    Dans ces conditions, pourquoi prendre des risques pour prêter aux entreprise et aux particuliers ?
    On va finir par comprendre d’où vient la crise, puisque l’argent est concentré sur la dette publique, sans risques.

    Répondre
  • BA

    12 décembre 2014

    Attention !

    Le taux à 10 ans de la Grèce est à 9,15 % !

    La zone euro, c’est un feu d’artifice.
    La zone euro, c’est un feu d’artifice qui durerait des années.
    La zone euro, ça pète de partout, il y a des explosions de tous les côtés, c’est vachement spectaculaire.

    Vendredi 12 décembre 2014 :

    La Bourse d’Athènes finit en baisse mais circonscrit ses pertes (- 0,42%).

    La Bourse d’Athènes a clôturé vendredi à nouveau dans le rouge à – 0,42% mais en limitant ses pertes par rapport aux trois derniers jours de dégringolade, sur fond d’incertitude politique face au risque de législatives anticipées.

    Jeudi, l’Athex avait cédé 7,35%, après une dégringolade de près de 13% mardi, une première depuis 1987, et des pertes de 1% mercredi.

    A l’origine de cette tourmente, la décision du gouvernement de coalition droite-socialistes d’Antonis Samaras d’avancer de deux mois l’élection du président par les députés. En cas d’échec à trouver une majorité parlementaire pour ce scrutin, des législatives seront organisées qui pourraient aboutir à une arrivée au pouvoir du parti de gauche radicale Syriza, favori dans les sondages.

    Rappel :

    A la coupe du monde des pays en faillite, dans les 11 premières places, il y a 9 pays européens.

    1- Médaille d’or : Japon. Dette publique de 243 % du PIB

    2- Médaille d’argent : Grèce. Dette publique de 317,499 milliards d’euros, soit 174,1 % du PIB

    3- Médaille de bronze : Italie. Dette publique de 2168,855 milliards d’euros, soit 133,8 % du PIB

    4- Portugal : dette publique de 224,129 milliards d’euros, soit 129,4 % du PIB

    5- Irlande : dette publique de 209,702 milliards d’euros, soit 116,7 % du PIB

    6- Chypre : dette publique de 19,365 milliards d’euros, soit 112,2 % du PIB

    7- Belgique : dette publique de 433,274 milliards d’euros, soit 105,1 % du PIB

    8- Etats-Unis : dette publique de 18011 milliards de dollars, soit 105 % du PIB

    9- Espagne : dette publique de 1012,606 milliards d’euros, soit 96,8 % du PIB

    10- France : dette publique de 2023,668 milliards d’euros, soit 95,2 % du PIB

    11- Royaume-Uni : dette publique de 1552,344 milliards de livres sterling, soit 88,4 % du PIB

    (Pour info : la dette publique de la Russie est de 13 % du PIB)

    http://cimb.ch/ICMB/Publications_files/Geneva16_2.pdf

    Répondre
  • Verbist

    7 décembre 2014

    Cher Monsieur Gave
    Je suis globalement d’accord avec vous.
    Mais quand je lis « Si l’on cesse de rémunérer l’épargne, elle va disparaitre et donc l’investissement va s’écrouler aussi (ce qui a bien commencé) et avec lui la croissance économique »
    Certe mais comme l’épargne n’est plus rémunérée elle peut être consommée. Et comme emprunter ne coûte plus rien, je peux -en tant qu’entrepreneur- investir pour récolter cette consommation.

    Répondre
    • idlibertes

      7 décembre 2014

      Sauf que la consommation va aller vers des produits fabriqués en Chine/asie et emprunter ne coutera jamais « rien », surtout aux petits entrepreneurs qui n’ont pas de biens à mettre en caution en face.

      En pratique, votre suite d’événements n’est pas viable dans notre économie réelle du 21 eme siècle. (voir papiers sur l’entreteneur et ceux du début de l’année sur les prêts bancaires).

      Une augmentation des prêts accentue la fragilité du système alors que l’utilisation des fonds propres la réduit
      Vous confondez « épargne » et « emprunt ».

      Cdlt

      Idl

  • emmanuel

    3 décembre 2014

    Les mauvais comptes du budget britannique:
    95,5 milliards de livres de deficit, soit encore proche des 6 % du PIB.
    Et 2% d’inflation avec des salaires qui stagnent.

    UKIP va remporter son pari. Et c’est tres bien.

    Et quelle retenue don’t nous faisons prevue par rapport a ce desastre don’t les premieres victims sont tous les Anglais.

    Et je vous invite a visiter virtuellement la tour de verre toute neuve de la BCE. Sans aucun doute tout va tres bien pour les 2000 fonctionaires de CA.

    Répondre
  • bernard

    3 décembre 2014

    Si des politiciens comme Mélanchon, F Hollande, Sapin, Montebourg etc etc peuvent se goinfrer toute leur vie avec de l´argent public, si ils peuvent béneficier de retraites réservées à leur seule caste, c´est que de l´autre coté il y a des français qui bossent dur, qui investissent, qui prennent des risques, qui mouillent le maillot en créant de la richesse et de l´emploi et au final ce sont ces gens qui remplissent les caisses de l´état. Non seulement nos monarques républicains n´ont jamais crée quoi que ce soi, ni investi dans quoi que ce soi sauf dans leur maisons secondaires , non seulement ces rentiers se gavent avec toute sortes de privilèges payés par le contribuable vidant encore plus les caisses de l´état mais en plus ces tristes figures osent parler d´égalité, de morale et exigent plus d´effort de solidarité, plus de contrainte, plus d´impôts à ceux qui les payent

    Répondre
  • emmanuel

    2 décembre 2014

    J’ai une solution a tous nos problemes.
    Pourquoi ne pas imprimer 1000milliards mais pour distribuer a chacun quelaues millions.
    Nous devriendrions tous riche.
    Et le tour et joue…
    Mais peu de chance que cela arrive.
    Les 3 QE de la FED n’ont rien apporte a Detroit sous tutelle.

    Répondre
  • bernard

    2 décembre 2014

    Si j´ai tout compris, Hollande va pouvoir emprunter quelques milliards en plus, arroser sa clintèle electorale et gagner les elections???

    Répondre
  • chris

    2 décembre 2014

    Un article parfait …..Bravo
    siderant de lucidite ….et parfaitement inevitable…

    Répondre
  • Laurent

    1 décembre 2014

    Cher monsieur gave,
    Pour les béotiens, c’est aussi passionnant que d’habitude, mais beaucoup plu compliqué à suivre.
    Cependant on ne pourra pas vous reprocher de ne pas nous avoir prévenus !
    Deus questions cependant :
    1) vous annoncez une crise systémique sur la zone euro et nous conseillez d’investir en actions Asie. Ok, mais quel support ? et puis avec nos actions asie ou Fcp etc… Logée sur un compte BNP, SG ou CA on ne sera pas plus avancés !
    2) pourquoi l’or ne constitue pas pour vous une garantie ? Çe n’est pas un actif papier, donc il ne nous fait courir aucun risque !
    La difficulté pour les petits épargnants c’est d’avoir les outils pour passer a une gestion de son capital extra-territoriale.
    Merci pour tous ces moments passés a vous lire

    Répondre
    • idlibertes

      3 décembre 2014

      L’idée est d’essayer de choisir entre la peste et le choléra et de perdre le moins possible dans cet état de fait. Donc il faut essayer d’etre dans des placements le moins possible adosser à l’état , quel qu’il soit. Par exemple, Colgate plus que Dassault.

    • Gilles

      4 décembre 2014

      Et rester sur une position liquide dans une banque « sure »?

  • vincent

    1 décembre 2014

    Bonjour M. Gave,
    La BCE ne peut pas – en théorie – acheter d’obligations d’Etats. Mais qu’en est-il des banques nationales ? Sous l’égide de la BCE, la banque d’Italie ne peut-elle pas se porter acheteuse de BTP, idem dans chaque pays ?
    Bonne soirée

    Répondre
  • snijders guillaume

    1 décembre 2014

    bonjour Monsieur Gave ,

    a votre avis , que vont faire les métaux précieux pendant ce temps …..

    Bien à vous

    Répondre
    • maurepascoco

      2 décembre 2014

      Ben ils vont rouiller

    • charles gave

      3 décembre 2014

      Cher Guillaume,
      Cette response s’adresse à vous mais aussi à tous les autres lecteurs qui m’ont posé des questions similaires sur les métaux precieux, or et argent.
      Comme je n’ai pas manqué de l’indiquer depuis un certain temps deja, nous sommes probablement entrés dans une ère déflationniste
      Dans de telles periodes, il ne faut avoir que des actifs à cash flow positif.
      Or l’argent et l’or ont des cash flow negatifs dans la mesure ou ils ne rapportent rien et peuvent couter fort cher en conservation.
      Donc, logiquement, il ne faudrait pas en avoir.
      Mais la folie monetaire est telle à l’heure actuelle que je comprends fort bien que l’on en garde un peu.
      Quand j’etais jeune, dans la banque ou je travaillais il y avait un Italien qui tous les mois achetait 4 Napoléons
      Un jour, un peu surpris, je lui ai demandé pourquoi.
      Il m’a dit : »- Depuis 2 000 ans , en Lombardie, un paysan se nourrit avec une famille de 4 personnes pour une piece d’or par semaine, et cela n’a jamais changé »
      Et donc, je comprends trés bien qu’un pére de famille ait 52 pieces d’or, en esperant qu’il n’aurait jamais à s’en servir.
      L’or est en fait une protection contre la rupture de l’ordre social.

      Certain y aspire, ce sont du reste aussi souvent les mêmes qui poussent aux métaux précieux.

      Anarcho capitalisme, quand tu nous tiens….

      Amicalement
      CG

    • GM

      4 décembre 2014

      Elle est exceptionnelle cette anecdote. 2000 ans d’histoire monétaire illustrés en une image. Merci.

  • Clauz

    1 décembre 2014

    En parlant des banques:
    « …les 2 % ou 3 % qu’elles touchaient leur servant à payer leurs frais de fonctionnement. »

    Je croyais que les banques finançaient principalement leurs fonctionnements par les frais sur compte et autres agios?

    Répondre
    • BUONO-BLONDEL Frédéric

      1 décembre 2014

      Faut avoir bossé dans une banque pour comprendre que les frais assurent la marge, pas le fonctionnement 😉

    • idlibertes

      1 décembre 2014

      C’est une blague hein :-)))

  • emmanuel

    1 décembre 2014

    Monsieur Gave

    Le juge arbitre de toutes ses non politiques monétaire et donc économique est le Japon.
    La dette du Japon vient d’être dégradée.
    Tout va pour le mieux tant que la BOJ pourra prétendre à être le seul créancier du Japon.
    Ce ne sera pas eternel. D’autant moins eternel que le Yen ne se dévalue pas, il se démonétise…

    Vous parlez d’aléa moral.
    Le grand casino ne répond a aucune morale, ni a aucune logique.

    Comment tout ceci va se terminer.
    Par une méga faillite.
    Quand ceux qui détiennent la dette seront face à l’incident de crédit du Japon.
    A ce moment la ils prendront conscience que ce qu’ils détiennent n’est que du papier.
    Tout comme la monnaie liquidité n’est que dette.
    Et le grand casino fermera.
    Et notre ploutocratie gérera l’effondrement obligataire et monétaire avec un gigantesque bail in.
    Et tous nous prendrons conscience que notre épargne et nos dépôts ne sont que des créances.

    Le juge arbitre dans cette histoire c’est le Japon. Et quand le Japon sera contraint à un incident de crédit, si la Chine détient une grosse partie de la dette du Japon externalise…

    Cordialement

    Emmanuel

    Répondre
  • rama

    1 décembre 2014

    on revient aux petites cordes à noeuds des incas, et à une monnaie de compte par dilution infinie de sa valeur par l’endettement in-fini,vers la fin de la route de la servitude, avec des places rigides et des prix des biens et services bien définis. Car avant l’URSS, il y a eu les Incas. Cf. L’Or de Pierre Vilar, début du volume. Donc cela n’est plus possible en ces conditions de parler de démocratie. C’est un régime de caste bien identifié par Mr. Charles Gave, de droit Mammonien, avec son clergé, son aristocratie et son tiers état. En 2022, cela ira mieux.

    Répondre
    • emmanuel

      2 décembre 2014

      Cela ne s’est pas bien termine pour les INCAS, pour l’URSS.
      Cela ne va pas bien se terminer non plus pour cette caste au service de la rente et des rentiers.

  • Invest

    1 décembre 2014

    Bonjour Mr GAVE,

    A quand un fond Charles GAVE accessible aux petits épargnants comme moi qui n’y connaissent rien au marché asiatique et en obligation ? J’ai l’impression d’être pris au piège de la zone euro et me faire ruiner à court terme.

    Bonne journée

    Répondre
    • idlibertes

      1 décembre 2014

      Cher monsieur,

      La, il faut juste essayer de moins perdre possible, pour tout le monde.

      cdlt

      Idl

    • Gilles

      5 décembre 2014

      Vous ne répondez pas à la question M. Gave… 😉
      Car malheureusement les fonds Gavekal sont réservés aux institutionnels pour des montants importants d’après les contacts que j’ai eu avec vos responsables.
      Nous sommes nombreux à vous suivre et apprécier vos explications très pédagogiques et empreintes de bon sens. Aussi ne se pourrait-il pas qu’avec vos équipes vous mettiez en place un fonds accessible pour des particuliers? Fonds qui suivrait vos recommandations. Car à chacun son métier. Même si je comprends vos explications, je ne me sens pas capable de sélectionner les bonnes obligations US, actions en cash flow positifs et autres dim sum bonds…
      Cordialement.

    • idlibertes

      7 décembre 2014

      Cher Monsieur

      l’institut n’a pas vocation à gérer des placements et ce n’est pas le souhait de nos informations. Maintenant, si à chaque fois que CG parle de placement, cela met tous le monde dans ces états là, on va juste arrêter et se concentrer sur l’aspect intellectuel du Libéralisme.

  • Fred

    1 décembre 2014

    Bonjour,
    quelqu’un peut-il m’expliquer ce que signifie être « short » et « long »
    moi pas comprendre !
    merci

    Répondre
    • riz

      1 décembre 2014

      short = vendeur (gain limité donc court)
      long = acheteur (gain illimité donc open long)

    • idlibertes

      1 décembre 2014

      Merci Beaucoup Riz

      on était sorti

      cdlt

      idl

    • idlibertes

      1 décembre 2014

      Pour développer plus sur la notion, cela reprend une notion qu’en français on appelle « vente à découvert » et qu’en temps que néphophyte vous auriez pu croiser pour rire dans « un fauteuil pour deux » à l’époque ou eddy murphy ruinait les deux vieux, en « shortant » une option à découvert énorme qu’il avait prise sur le jus d’orange. En gros, vous pouvez sur les marchés « vendre » et « acheter » fictivement, avant même que la chose ne soit produite (comme sur les matières premières). Vous pourriez par exemple dire « il a fait très chaud, les céréales l’ont mal vécu je vais donc prendre une position sur les céréales à venir (dans Six mois) en tablant sur le fait que les chaleurs feront monter les prix.

      Raisonnement inverse sur le baril avec les gaz de schistes normalement, là, vous « vendez », vous ne devriez pas aller vers quelque chose qui anticiperait une hausse.

    • nolife

      1 décembre 2014

      Vendre des peaux d’ours avant de les avoir tués ?

      C’est légal ce truc ?

    • bcy

      2 décembre 2014

      Oui c’est legal , et tres utile , les liquiditees d’une position short sont rachetees a leur fermeture.On peux apeller ca la base de la gestion du risque , indispensable pour une strategie speculative egalement.

    • nolife

      3 décembre 2014

      Ok merci pour votre réponse mais c’est utile dans la vraie vie ou c’est un tour de passe-passe pour plumer les « petits porteurs » ?

    • idlibertes

      3 décembre 2014

      :-))

    • emmanuel

      2 décembre 2014

      C’est merveilleux…

  • riz

    1 décembre 2014

    Investir en Chine certes mais pas en actions car la transparence des bilans est inexistante .
    On comprend pourquoi la France emprunte aussi bas puisque l’Allemagne n’émet plus de nouvelles oat (elle ne fait que renouveler les anciennes en diminution), donc la France est par défaut le plus solide emprunteur des grands marchés de la dette d’Etat européenne .

    Le problème c’est qu’avant (dans un monde normal) lors des cycles économiques (qui sont la résultante naturelle de cycle du crédit , cycles des innovations , cycles des taux , de l’immobilier qui influe artificiellement , des matières premières , des changes …. on aura tjs des cycles) lors d’un boom
    les taux se tendent in fine car on veut ralentir la machine pour éviter l’inflation et puis tout le monde veut emprunter au même moment l’argent devient plus demandé donc plus rare donc plus cher (taux qui montent).A l’instar des phases de ralentissement où plus personne ne veut emprunter donc les taux baissent car plus de clients , plus de fuel dans l’économie et on veut éviter la déflation . Donc quand on a des taux à zéro c’est que l’économie est « malade » en bas de cycle .Mais là on est entré dans un système où il n’ y a plus de cycle , la question est donc de savoir où sera le prochain amortisseur de crise lors de la prochaine crise économique (on en a une ou deux tous les 10 ans) ? Car ce sont les taux élevés qui jouaient leur rôle de matelas en mousse on avait une marge de baisse de 2 ou 3 ou 4 points .Une crise économique violente avec des taux à zéro en « haut de cycle » ça donne quoi ? Cela supposerait des taux fortement négatifs ou un endettement massif des Etats ou un ponction sur les comptes, patrimoine …. je n’ose imaginer le scénario qui pourtant
    aura lieu à 100% puisque les taux vont longtemps rester à zéro et l’on prendra en pleine poire un méchant cycle descendant à un moment ou un autre.

    En France 100% de la crise aura été payée par les ménages à l’horizon 2017 et plus particulièrement les classes aisées (loi de Pareto des 20/80) car les 42 milliards d’euros pris aux entreprises leurs seront rendues à cet horizon .Reste les ménages et leurs petits-enfants par la dette .
    Avec une population active marchande privée qui baisse de plus de 50 000 personnes par an (pour une population en hausse de 300 000) , un chômage qui explose , un vieillissement accéléré donc des dépenses sociales appelées à enfler démesurément , la cocotte minute France ne va pas tenir bien longtemps à ce rythme .

    Répondre
  • Smith

    1 décembre 2014

    Et l’or dans tout ça? Va-t’il être haussier ou baissier? Cordialement.

    Répondre
    • idlibertes

      1 décembre 2014

      L’or est un micro climat puisque de fait, il est toujours dans son quasi clos de stock.
      l’or n’est jamais qu’un refuge pour voter avec ses pieds, en aucun cas n’est il une position tenable ou même souhaitable. Mais si vous prévoyez d’envahir la Pologne, c’est certain, l’or est votre homme…

  • nolife

    1 décembre 2014

    Bonjour,

    Pas d’inquiétude, cela ne coutera pas cher, c’est la BCE qui paiera …

    Sinon, c’est paraît-il interdit dans la constitution allemande que la banque centrale achète des obligations d’Etat.

    Répondre
  • BA

    1 décembre 2014

    L’Union Européenne est en faillite.

    Pour la période 2014-2020, les 28 Etats européens se sont engagés à donner 908 milliards d’euros au budget de l’Union Européenne.

    Mais ça, c’était avant.

    La Cour des comptes européenne a fait ses comptes : elle vient d’annoncer que les 28 Etats européens allaient encore devoir payer.

    En tout, les 28 Etats européens vont devoir payer 326 milliards d’euros supplémentaires !

    Vous avez bien lu : il manque 326 milliards d’euros dans la caisse de l’Union Européenne !

    Lisez cet article ahurissant :

    La Cour des comptes s’alarme du trou faramineux du budget européen.

    Ce rapport souligne entre autres le fait que les États membres devront débourser 1 234 milliards d’euros pour couvrir les engagements de la Commission. Ce montant totalise les 908 milliards prévus pour les paiements de la période et quelque 326 milliards supplémentaires correspondants à des décaissements liés aux deux périodes budgétaires précédentes, au moins.

    http://www.euractiv.fr/sections/priorites-ue-2020/la-cour-des-comptes-salarme-du-trou-faramineux-du-buget-europeen-310327

    L’Union Européenne, c’est 28 Etats dont la dette publique atteint 11930,266 milliards d’euros.

    L’Union Européenne, c’est 28 Etats qui doivent payer 908 milliards d’euros pour le budget européen 2014-2020, alors qu’ils sont déjà hyper-endettés.

    Et aujourd’hui, nous apprenons qu’en plus, comme si ça ne suffisait pas, il va falloir trouver 326 milliards d’euros supplémentaires pour éviter la faillite de l’Union Européenne !

    Mais avec quel argent ?

    Hein ?

    Avec quel argent ?

    L’Union Européenne, c’est le tonneau des Danaïdes.

    L’Union Européenne, c’est un mécanisme perdant-perdant.

    L’Union Européenne, c’est un suicide collectif.

    Répondre
  • Eric

    1 décembre 2014

    Bonjour Mr Gave,

    Je partage pleinement votre vision d’un futur proche.
    Je reste investi actions, mais sur une entreprise française, sans dette, côté depuis plus de 20 ans, bilan sain, dividende en hausse régulière ( jamais eu de baisse ) et qui exerce dans les produits de première nécessité dont une société à toujours besoin même en temps de crise durable. Cette entreprise effectue sa croissance de manière organique, en prenant son temps, et s’agrandit sur sa trésorerie sans recours aux banques et au crédit !
    Donc même si Krach ou autre, l’action baissera certes, mais ce sera une des premières à repartir vu la qualité du dossier, et le versement du dividende sera toujours là!
    Achetons des entreprises et non pas des actions !
    Donc je pense qu’investir dans ce genre d’entreprises saines, même si elles sont en France, ne pose pas de problème.

    Qu’en pensez vous ?
    Merci pour votre retour.

    Répondre
    • charles gave

      1 décembre 2014

      Cher Eric
      Absolument
      N’oubliez cependant pas de diversifier un peu en ayant plus d’une position
      Avoir tous ses oeufs dans le meme panier, c’est bien mais un peu risque
      Amicalement
      cg

    • Homo-Orcus

      1 décembre 2014

      Il n’est pas du tout risqué de mettre tous ses oeufs dans le même panier selon Mark Twain
      « Mettez tous vos oeufs dans le même panier et, surveiller le panier. »

    • joel

      1 décembre 2014

      bonjour eric
      Quelle est donc cette entreprise dont vous êtes actionnaire, je suis investi en bourse depuis longtemps et je ne vois pas de bilans aussi merveilleux que celui de votre entreprise!
      Merci du tuyau.
      Joel ROUYER

    • ALAIN

      8 décembre 2014

      j’hésite entre Essilor et air liquide.
      Merci aussi à Mr GAVE pour ses analyses

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!