16 mars, 2021

Une vaccination bien organisée serait l’équivalent d’un investissement productif rentable

Une vaccination réussie serait l’équivalent d’un investissement productif. Il générerait de la croissance et des emplois. iI ne serait donc pas  impossible que l’économie mondiale retrouve une bonne dynamique, car les deux moteurs de l’économie mondiale, la Chine et les Etats Unis sont allumés.  Malheureusement, dans ce scénario actuel, l’Europe qui sera beaucoup plus lente à décoller risque de souffrir de l’inévitable remontée des taux d’intérêts. Il est en effet impossible de faire durablement fonctionner l’économie mondiale avec des taux à zéro.

 

Un mal français : les épargnants désignés à la vindicte populaire

 

Les obligations d’État émises par l’Etat français ont offert un rendement exceptionnel au cours de la dernière décennie. Comme cela ne pourra pas continuer, les retraités français sont dans la ligne de mire, avec leur épargne en péril. Les Français sont grognons sur les réformes des retraites et Leur humeur s’assombrira à mesure qu’ils se rendront compte du coup dur auquel le secteur de l’assurance-vie est confronté. Leur capital va probablement être très largement raboté. C’est pourquoi, les investisseurs devraient se tourner vers l’Asie, où les paramètres politiques sont plus favorables. Le confinement déprime l’économie en France alors que l’activité en Chine se renforce.

Les taux réels sur les obligations chinoises sont trois points supérieurs à ceux des obligations américaines et le Renminbi digital sera lancé bientôt. Alors que Facebook a mis 8 ans pour atteindre 1Md d’utilisateurs, la Chine n’aura besoin que de 8 mois pour les atteindre. Cela attirera beaucoup d’épargnants car le dollar, l’Euro et le Yen ont été débasés par des banques centrales qui ont pour objectif de détruire le rentier. Celui qui doit payer pour celui qui dépense « quoi qu’il en coûte » c’est bien sûr l’épargnant !

 

L’Etat français est un mauvais actionnaire

 

Les actions de sociétés françaises dans lesquelles l’Etat est actionnaire ont réalisé une année abominable à la seule exception de la Française des Jeux . Tel est le cas notamment d’Air France qui perd 10M€ par jour, de Renault, EDF etc… En plus de l’effet Covid on est bien obligé de constater, une fois de plus, que l’Etat est un mauvais stratège. Il faut donc éviter d’acheter des actions de sociétés dont l’Etat est actionnaire, car en pratiquant en permanence le « capitalisme de connivence » il crée rarement de la valeur au profit des actionnaires.

 

Les banques centrales

 

La construction du portefeuille au cours des deux prochaines années devra prendre en compte la politique monétaire. Les économistes keynésiens nous expliquent que les avalanches de liquidités déversées soit sous forme budgétaire (Etats Unis) soit sous forme monétaire (Europe)  nous expliquent que c’est bon pour l’économie et les actions américaines. En ce qui concerne les banques centrales, il n’y a que deux régimes : 1 / Soit une banque centrale est « wicksellienne » car elle maintient des taux courts réels proches du taux de croissance réel du PIB; 2 / Soit une banque centrale est keynésienne, car elle casse le thermomètre de l’économie en pratiquant des taux réels très bas, voire négatifs. Pendant les périodes keynésiennes, le dollar baisse et l’obligation américaine à 10 ans sous-performe l’or. Les États-Unis sont dans un boom inflationniste.

 

L’or n’est pourtant pas démodé car les investisseurs ne veulent plus d’actifs à rendement nul. Les investisseurs ont peut-être conclu que la technologie offre une meilleure anti-fragilité ….. ou qu’ils n’ont plus du tout besoin d’anti-fragilité … mais le bitcoin peut difficilement être considéré comme le nouvel or. Donc, pour le moment, l’or est confronté à trois vents contraires possibles: 1/ les grandes technologies et les  technologies vertes qui seront une meilleure classe d’actifs anti-fragiles à l’avenir; 2/ les portefeuilles qui n’ont plus besoin d’actifs anti-fragiles, et 3/ le bitcoin qui pourrait remplacer l’or en tant qu’actif anti-fragile.

 

Une déflation de la bulle Bitcoin pourrait avoir des implications systémiques car la « kryptonite » est une bulles improductive.  Nous sommes dans une crise sanitaire inédite qui a changé le monde et nous invite à le reconstruire.  Il sera intéressant de voir si le bitcoin correspond à cette facture;

 

Le Japon devrait continuer de surperformer

 

L’Asie, y compris le Japon, se dirige en revanche vers un boom déflationniste. Et la zone euro est vouée à une crise déflationniste. Si les économies de la zone euro n’étaient pas compétitives face à l’euro à 1,05 USD, on a du mal à voir comment elles deviendront compétitives face à l’euro au-dessus de 1,20 USD. Pendant les périodes keynésiennes, les obligations longues deviennent inutiles comme couverture de portefeuille. Le prix du pétrole va casser sa moyenne mobile sur cinq ans d’un jour à l’autre. Incidemment, dans le passé, une forte hausse du prix du pétrole a toujours été suivie d’une baisse du ratio P / E de Shiller.1 / Les investisseurs ne devraient pas détenir la partie défensive de leurs portefeuilles dans des actifs américains, mais plutôt asiatiques, ou en or. 2 / Dans les périodes keynésiennes, les économies les plus performantes ont tendance à être les économies émergentes sans contraintes de commerce extérieur et avec de vastes réserves de change. La bourse japonaise (hors financières) continue de surperformer

 

Les matières premières ont sous performé depuis 10 ans …

 

Les investisseurs pétroliers et gaziers doivent commencer à se poser des questions.

Le ministre saoudien du pétrole, qui aurait orchestré la crise pétrolière de 1973, est décédé récemment. Son décès pourrait également marquer la fin de l’ère du boom pétrolier.

Alors que le prix du pétrole est maintenant revenu aux niveaux d’avant le blocage, Standard & Poor’s a mis 13 sociétés pétrolières sous surveillance, invoquant des problèmes de rentabilité dans l’industrie pétrolière et gazière, en partie motivés par la poussée de l’énergie verte. Cela fait suite à 46 faillites en 2020, y compris les pertes de plusieurs milliards de dollars de Chesapeake Energy, Ultra Petroleum et Unit Corporation.

 

Les combustibles fossiles dans le monde devraient augmenter de 24% d’ici 2050, tandis que les énergies renouvelables augmenteront de 137%, selon les calculs basés sur les données de l’Agence Américaine d’Information sur l’Energie. Le pétrole et le gaz ne sont manifestement pas morts, mais le boom a été éclipsé. Mis à part les problèmes de croissance, il y a des problèmes fondamentaux dans l’industrie, et les investisseurs en prennent enfin note. Plus de 1 300 institutions ont maintenant désinvesti plus de 14 500 milliards de dollars d’actifs pétroliers et gaziers. Beaucoup de ces désinvestissements peuvent être liés à la crise climatique ainsi qu’au nouvel intérêt des investisseurs pour les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance. Mais les problèmes de rentabilité systémique sont antérieurs au mouvement ESG.

La fracturation avait promis un approvisionnement abondant en pétrole en Amérique. Cela a été une déception. Il s’avère que la fracturation nécessite un investissement important en capital pour forer et que les puits sont généralement confrontés à un taux de déclin abrupte de 75 à 90% au cours des trois premières années, alors qu’ils étaient censés durer 20 à 40 ans. Cela rend les estimations des réserves de pétrole de schiste très optimistes. En conséquence, la production d’un puits est insuffisante pour payer la dette accumulée pour lui. De nouveaux emprunts sont ensuite contractés pour forer un nouveau puits, dont les revenus servent à rembourser les emprunts du premier puits. Cela continue à fonctionner tant que les prix du gaz continuent d’augmenter, ou que de nouvelles découvertes sont faites sur des terrains précédemment loués par les entreprises. Lorsque cela échoue, l’entreprise fait de même. À bien des égards, les investisseurs en gaz de schiste ressemblent plus à des paris immobiliers liés aux prix du pétrole et du gaz qu’à de véritables sociétés énergétiques. Et dans de nombreux cas, ils sont subventionnés par le gouvernement.

 

On assiste à une transformation du capitalisme tâtonnante, hésitante, pleine de résistances car pour le moment, le télétravail ne rend pas les salariés plus heureux et les entreprises plus efficaces.

On a besoin de règles nouvelles qui ne sont pas encore écrites. Il faudrait encourager les français à investir leur épargne pour créer des entreprises nouvelles à partir d’innovations.

Mais à chaque crise la France avec l’Europe décroche. Elle a déjà manqué les virages de l’informatique , de l’électronique. Elle a ensuite décroché dans le nucléaire, le spatial. Elle va passer à côté de l’intelligence artificielle et des biotechnologies…

 

 

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

11 Commentaires

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  • lecteur

    23 juillet 2021

    Cela étant clairement exprimé , aucune raison valable n’est d’obliger aux gens un vaccin , on ne le fait que par reconnaissance à celui qui a inventé cet outil .
    Merci à Louis Pasteur.
    C’est quand même , un métal tranchant , une petite blessure , un risque de douleur , et d’écoulement de sang qui sont faits lors d’un vaccin .
    Donc si on force quelqu’un à le faire , voilà une expression ce cette opération.
    Il y a quand même une ironie .
    Et si on es le fait vraiment fièrement , on se mets disponible aux gens pour qu’ils demandent un vaccin par choix individuel.
    Si on sort de ce cadre sécuritaire , des causalités s’imposent systématiquement , comme une révolte collective implicite par exemple .

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  • woiliwoilou

    26 avril 2021

    non à l’Ausweis sanitaire ! étant entrepreneur je prends plus de risques tous les jours que celui d’être à « l’arrêt » forcé pendant 10 jours ! J’exige de garder ma liberté de me faire vacciner ou non ; que les peureux prennent la seringue.
    nb : au Sudtirol, province automne en l’Italie, ils ont déjà mis en place un passeport sanitaire qui vous interdit piscine, restaurant et théâtre sans vaccin ! Si ça devait arriver en France, alors il y a aura une société « underground » de paria ! et là ça commencera à être intéressant pour réfléchir une alternative avec les bonnes personnes

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    • El Cantor de la Plata

      8 mai 2021

      Exactement, une société parellèle se développera…Sauf les hypocrondriaques et les fascistes en puissance (il y en a hélas en ce moment), personne n’ira dans ces lieux….

  • Claudio Vit

    18 mars 2021

    Le covid se soigne très bien, à condition de le vouloir. Aucun besoin de vaccin.

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  • Tonton Flingueur

    18 mars 2021

    > Une vaccination réussie serait l’équivalent d’un investissement productif.

    Une vaccination contre quoi? Les cons, idiots, parasites, psychopathes et sociopathes en politique?

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  • marc durand

    18 mars 2021

    J’ai un énorme problème avec votre terme: le capitalisme de connivence.

    Vous le dites, il ne crée rarement du profit, donc ce n’est pas du capitalisme ! Charles nous a apprit que cela viens de l’allemand je crois, avoir des tetes de bétails et augmenter son cheptel.

    Quand des plateformes se coupent de 88 millions d’electeurs, elles capitalisent pas, au contraire elle détruits leur capital en refusant des clients.

    Quand une banque vous ferme votre compte parce que vous appartenez a Génération Identitaire ou au RN, elles capitalisent pas, elle détruit son capital.

    Meme chose pour toutes les sociétés qui veulent privilégier telle ou telle minorité.

    Cela ne s’appelle pas du Capitalisme, cela est défendu sur un certain site qui prônent la liberté des sociétés a accepter certains clients et pas d’autres.

    J’appelerais ca du libéralisme de connivence, un vrai capitaliste ne refuse jamais un client !

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  • Znarf

    17 mars 2021

    La vaccination, Oui !!!! si elle promet bien ce qu’elle avance, dans le cas contraire ce sera fâcheux. La période de développement a été très (trop ?) rapide, travaillant dans le domaine informatique, lorsque l’on sait le temps qu’il faut pour bien régler un logiciel, on croit rêver de penser que les vaccins seraient  »top » au bout de quelques mois seulement. Bon après tout ils ont beaucoup de cobayes volontaires et gratuits. De plus ils sont protégés par des lois qui feront que les états vont indemniser les victimes et pas les producteurs, ils sont forts quand même.

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  • germain

    17 mars 2021

    Les élites françaises ont fait raté tous les rendez-vous économiques importants de ces 40 dernières années, à la France… »Merci Giscard, Mitterrand, Chirac et autres Sarkozy, Hollande et Macron »!

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  • Henri

    16 mars 2021

    Les biotechnologies en France…. simple : les universitaires en biologie sont boudés par les entreprises car pas asez orientés business, les ingénieurs le sont mais sous performent en innovation scientifique. Et de toute façon, comma la biologie est un secteur bouché et condamné en France depuis plus de 10 ans (la crise de 2008 a tué le secteur, et il y a trop d’étudiants pour le nombre de postes disponibles), tout ce petit monde part à l’étranger ou en reconversion (le principal emploi des biologistes est… technico commercial et consultant en crédit impôt recherche. Niveau recherche on a vu mieux….).

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    • Apicius

      17 mars 2021

      Tot à fait d’accord, la vaccination est un investissement. Pour aider la gastronomie, il faut mieux investir massivement dans la recherche et la production de vaccins pour permettre à l’économie de redémarrer et aux restaurants de fonctionner plutôt que de payer les restaurants (85%?) à ne rien faire. Curieux que l’Angleterre l’ai compris et non la France

    • breizh

      17 mars 2021

      vu l’utilité des vaccins actuels…

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