19 novembre, 2018

Une immense découverte de l’IDL 

 

Après le complexe d’Œdipe et le complexe d’Électre, découvrez le complexe d’Agnan.

J’imagine que tous les lecteurs de l’IDL ont dû lire les « aventures du Petit Nicolas », de Sempé et Goscinny.

Dans ce chef d’œuvre immortel, le petit Nicolas va en classe pour y retrouver tous ses copains, Eudes, Clotaire, Alceste, Joachim, Geoffroy, unis par une détestation commune de l’ignoble Agnan, le chouchou de la maitresse, qui non seulement connait toutes les réponses mais aussi s’empresse de dénoncer à la maitresse celui qui n’a pas fait ses devoirs ou qui a oublié son cartable à la maison.

Nous avons tous eu Agnan dans notre classe, celui sur lequel on ne pouvait pas taper parce qu’il avait des lunettes et qu’en plus, il nous aurait dénoncé immédiatement.

C’est Agnan qui rappelle à la maitresse qu’elle avait promis de faire une interrogation écrite en sciences naturelles, c’est Agnan qui dit à la maitresse ou Alceste a caché son sandwich, c’est Agnan qui ne sait pas qui joue dans l’équipe de France de football.

Bref, Agnan est le seul enfant qui n’aura jamais de génie parce qu’il est né vieux.

Car les Agnan de ce monde ont une caractéristique commune : Ils savent tout et ne comprennent rien, et surtout pas qu’ils ne comprennent rien.

Comme il n’aimait rien tant que les premiers de la classe, il y a bien longtemps, un super-Agnan, alias Michel Debré créa une école spéciale pour eux, l’école nationale des Agnans, ou ENA, ou ils peuvent se livrer à leur jeu préféré qui est de faire des croche-pieds et des coups tordus au gars qui est juste devant au classement pour le faire chuter de façon à passer devant lui.

Les tous meilleurs dans le lancement du couteau dans le dos à l’ENA sont sélectionnés dans un corps spécial appelé « Inspection Générale des Finances » et c’est là que se retrouvent les meilleurs Agnan de chaque génération.

Bien entendu, c’est dans ce vivier que les partis politiques ont été pêcher les dirigeants de très grande qualité qui ont géré notre pays depuis un grand moment, avec le succès que chacun peut constater.

A tout seigneur tout honneur, commençons par Giscard, le libéral avancé dont le règne a été marqué par la plus forte hausse en 7 ans qu’ait connue le poids de l’État dans l’économie, ce dont la France ne s’est jamais remise.

Continuons par Juppé, dont Chirac disait qu’il « était le meilleur d’entre nous », ce qui compte tenu de la qualité fort moyenne du groupe qui entourait Chirac n’était pas très difficile.

Venons-en à Hollande, simple conseiller d’État parce qu’il avait laissé sa place à monsieur Sapin, son copain, sans doute parce que lui Hollande était complètement fâché avec les chiffres (ce que son quinquennat a amplement montré) alors que monsieur Sapin, lui, maitrisait parfaitement la règle de trois.

Mais le plus remarquable d’entre eux a sans doute été monsieur Trichet qui non seulement a foutu la France en l’air, ce qui n’est pas à la portée de n’importe qui, mais qui a réussi aussi à détruire l’Europe en en mettant en faillite la moitié dans laquelle il faisait bon vivre, c’est-à-dire les pays du Sud.

Juste en dessous dans la classification officielle des élèves sortis de l’école nationale des Agnan, on trouve les conseillers d’état dont certains ont aussi exercé leurs talents remarquables dans la gestion de notre pays.

Citons Fabius, Hollande, Balladur et quelques autres et la seule chose que l’on peut dire à leur décharge est qu’ils n’ont pas fait plus mal que ceux qui étaient sortis devant eux.

Certains inspecteurs des finances plus ambitieux que les autres et que l’idée de prendre des risques excitait au plus haut point (monsieur Perruchon saisi par la débauche en quelque sorte) passèrent dans le privé et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire acculèrent à la faillite qui une grande banque qui le fleuron du capitalisme français, leader mondial dans la vente des eaux.

Après ces exploits, et loin de se retrouver au chômage comme une grande partie des salariés des entreprises dans lesquelles ils avaient exercé leurs talents, ils retournent en général tout simplement dans leur corps d’origine en attendant une nouvelle nomination à un poste de prestige dans le secteur privé ou dans la haute administration, ce qui arrive toujours.

Bref, le drame de la France depuis 1974 est que tous ceux qui l’ont géré ont été des Agnan ou se sont entourés d’Agnan et que ces gens-là par construction mentale ne peuvent pas gérer notre pays et il me faut maintenant expliquer pourquoi.

Le principe de base des Agnan est qu’ils sont dans un jeu à somme nulle, puisque si l’un d’entre eux aide un de ses copains étudiant avec lui à l’ENA, celui-ci risque de passer devant lui et il se retrouvera administrateur civil a la Sécurité Sociale, ce qui n’est pas aussi grisant que d’être à l’Inspection.

Et donc la devise à l’ENA est : ce n’est pas tout de réussir, encore faut-il que les autres échouent.

Et pour être certain qu’ils vont échouer, le plus simple est de semer un peu partout des chausse trappes en espérant que celui qui est juste devant vous ne verra rien et se retrouvera au fond du trou.

Mais c’est quand ils sortent de l’école que les ennuis commencent, pour nous bien sûr et pas pour eux, puisqu’ils continuent à appliquer les principes qui leur ont si bien servi jusque-là.

Comme je n’ai cessé de l’écrire, ce dont souffre la France c’est une hypertrophie de son État.

Et donc tout être rationnel sait ce qu’il faut faire

  • Baisser les impôts
  • Réduire le nombre des fonctionnaires
  • Sortir l’État de là où il n’a pas à être
  • Le ramener aux endroits dont il n’aurait jamais dû sortir
  • Rendre les fonctionnaires inéligibles. Ils peuvent certes se présenter comme tout citoyen, mais devraient donner immédiatement leur démission de la fonction publique s’ils cherchent à se faire élire, pour ne jamais y retourner.
  • Interdire le cumul des retraites qui seraient payées par nos impôts…
  • Etc…

Mais pas nos Agnan et pour une raison très simple : faire cela c’est transférer du POUVOIR à Alceste, Nicolas, Eudes, Joachim ou Geoffroy qu’Agnan déteste par-dessus tout depuis sa plus petite enfance et qui en plus ont enfilé de très jolis gilets jaunes ce week-end.

Et pour Agnan, transférer du pouvoir à l’intérieur de la caste d’un service à un autre, c’est déjà extraordinairement difficile, mais cela devient complétement impossible quand il faut le transférer à ceux qu’il faut bien appeler des abrutis qui ont fait souffrir Agnan pendant toute son enfance.

  • Ils étaient tous copains entre eux, lui était tout seul.
  • Quand ils passaient devant les filles, elles pouffaient et rougissaient. Quand lui passait devant les filles, elles ne le remarquaient même pas.
  • Quand on tirait au sort les équipes pour jouer au ballon prisonnier, Eudes était toujours choisi en premier et lui toujours en dernier.
  • Personne ne l’invitait aux gouters d’anniversaire.
  • Le prof de Gym ne réussissait jamais à se souvenir de son nom

L’idée de transférer des ressources, du pouvoir, à ces beaufs qui lui ont fait une enfance misérable est totalement insupportable.

  • Déjà, le fait qu’Alceste ait monté une chaine de charcuteries dans le monde entier, cotée en bourse et qu’il gagne cent fois plus que lui le met hors de lui.
  • Mais en plus, il doit assumer qu’Eudes a été champion de France de saut à la perche et que Nicolas a épousé la plus jolie fille du quartier, qu’il a quatre enfants et qu’il a l’air bêtement heureux en travaillant dans l’affaire financière de Geoffroy.

Soyons aussi clair que l’on puisse l’être : reformer la France, ce n’est rien d’autre qu’enlever leur monopole du pouvoir aux Agnan qui nous gouvernent depuis 1974 et la réalité est que dans le fond d’eux même, ils nous haïssent et que la seule satisfaction qu’ils aient dans la vie c’est bien entendu de continuer à gâcher la vie de ceux qui sans eux auraient une vie très agréable.

Et donc d’attendre des Agnan qu’ils reforment notre pays c’est ne rien connaitre à leur mentalité. Ils savent que si leur pouvoir venait à diminuer ne serait-ce qu’un peu, immédiatement il disparaitrait et ici   la comparaison avec Gorbatchev s’impose.

Le pouvoir a été capturé par une technostructure.

Une techno structure ne se reforme pas, elle disparait.

Il n’y aura donc pas de réforme possible tant qu’Agnan sera au pouvoir.

La reforme consistera donc à virer cette technostructure.

Il va falloir sortir Agnan de la politique et le ramener dans l’administration dont il n’aurait jamais dû sortir.

Vaste programme, qui pourrait peut-être commencer à se mettre en place au moment des élections européennes.

Mais pour cela il faudrait que les français cessent enfin de voter utile pour voter intelligent.

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

64 Commentaires

Répondre à Jepirad

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  • theo31

    8 avril 2020

    Giscard, ce libéral qui a augmenté les prélèvements obligatoires de 7 points de PIB (Mitouille s’est contenté de 2 ou 3 points mais il a triplé la dette en quatre ans, excusez aussi du peu), reconnu les frontières de l’empire communiste russe et pleuré le grand timonier, ce phare de l’humanité.

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  • Francis Dépité

    7 décembre 2018

    Le tweet narquois de Trump sur les ennuis de macron avecgilets jaunes était d’une terrifiante (pour Macron) lucidité : le peuple réalise, plus ou moins confusément, que les conséquences de l’accord de Paris sont une hausse incontrôlable des taxes pour financer des lubies liées au prétendu changement climatique… à moins que ce ne soit qu’un prétexte « bien-pensant » pour justifier des taxes.

    Macron l’a bien résumé (mais il n’est pas certain qu’il ait compris) en opposant fin du monde et fin du mois : ce n’est pas un trait d’esprit, mais une vérité profonde.

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  • fucius

    6 décembre 2018

    À rapprocher des considérations de Nassim Taleb sur les intellectuels et néanmoins stupides (IYI, intellectuel yet idiot) approfondies dans son dernier volume, Skin in the game: Ne pas être exposés aux conséquences de ses décisions rend stupide. C’est ainsi que nos élites, politiciens et journaleux, bien que diplômés et articulés, sont bien plus stupide qu’un plombier ou coiffeur
    Taleb, lui, a été trader…

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  • Gallet

    30 novembre 2018

    Bravo pour cette excellente analyse de notre France bien meurtrie, Monsieur Gave.
    Au fond, la soit disant formidable révolution Française n’aura jamais servi qu’à « déplacer le curseur » de ceux qui exercent un « droit de cuissage » sur la France … d’à peine un quart de siècle.
    Sous l’ancien régime, il fallait être « né ». Désormais, il faut être « né-doué » (être un Agnan).
    Et comme il ne suffit pas pour prouver qu’on est « né-doué » d’être un petit mal-foutu envieux, lâche physiquement et qui porte très tôt des lunettes, ce droit imprescriptible s’acquiert désormais à 25 ans à l’Ecole Nationale des Agnans.
    Enfin pour être sûrs de pérenniser ce nouveau régime, formidable conquête de notre démocratie, non contents d’avoir la haute main sur l’administration, les Agnans ont fait main basse sur l’Assemblée Nationale et votent les lois de la République.
    Mais ne vous en faites surtout pas, bonnes gens et gilets jaunes, c’est pour votre bien qu’ils travaillent !

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  • Tonton Flingueur

    27 novembre 2018

    > Michel Debré créa une école spéciale pour eux, l’école nationale des Agnans

    J’hésite entre cette appellation et « Ecole Nationale d’Abrutis ».

    Ou que diriez-vous de la rebaptiser en ESSORE: Ecole Supérieure de Soumission et Obéissance à la Religion Etat-tique?

    Dans la même volée d’inspiration, ECOLE: Etablissement de Correction Obligatoire et de Lobotomisation Expérimentale.

    Au plaisir de vous lire. 🙂

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  • pythagore

    25 novembre 2018

    il n’y a pas d’Etat sans constitution… changer la constitution c’est changer d’Etat… et quand on change d’Etat alors celui ci doit s’appuyer sur une administration… et c’est là que l’on peut réorganiser celle ci car tout ce qui dépendait de l’ancienne administration dépendait de l’ancien Etat et n’a donc plus cours car obsolète …

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  • Jepirad

    21 novembre 2018

    Magistral. En grande forme monsieur Gave.
    Mais quand vous dites « La réforme consistera donc à virer cette technostructure », je crois que je ne verrai jamais ça de mon vivant tant la toile tissée est suffisamment dense pour la rendez indéboulonnable.
    Le peuple pourrait. Mais vu l’état de délabrement de tous les partis politiques, qui va les accompagner dans la grande aventure.
    Voyez-vous le mouvement gilets jaunes auquel je n’est pas participé, n’a pas provoqué autour de moi une empathie franche. J’ai plutôt entendu « pourquoi nous pourrir notre week end pour le prix des carburants alors qu’il y a d’autre causes à défendre ». Comme d’habitude dans ce genre de rassemblement spontané le message est inaudible. Dire que « le diesel est trop cher il y en a marre ». Qui peut croire ça. Vous monsieur Gave qui faites parler les courbes, savez qu’aujourd’hui avec un smic on peut se payer deux fois plus de litres de diesel qu’en 1970 (avant les chocs pétroliers). Hausse d’impôts et de taxes certes, mais courbe à l’appui, le pouvoir d’achat des plus démunis c’est amélioré. Autre refrain « on crève de faim ». Qui meurt de faim en France. Personne, la générosité des gens auprès des œuvres caritatives venant en complément grâce notamment au crédit d’impôt de 65%. Le pauvre en France c’est en dessous de 60% du salaire médian loin quand même de la vraie misère, même s’il est vrai que les fins de mois doivent être très difficiles pour certaines familles.
    Non les problèmes sont ailleurs. Dans de précédents articles vous les avaient brillamment énumérés.
    Mais qui aujourd’hui manifeste pour stigmatiser les 5 millions de sans emploi dont les 3,5 millions de chômeurs. Personne mais vraiment personne.
    Bientôt autour de vous la campagne pour les européennes va battre son plein. Que le langage soit simple, clair, audible et puissant par vos futurs électeurs. Trois bonnes pistes peuvent largement suffire encore faut-il les identifier, les porter et les faire adopter. Pour cela il faut un « homme » charismatique et visionnaire. Y en a-t-il un sur la scène politique… Cdt

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    • René Alié

      8 avril 2020

      Visiblement, vous n’avez rien compris au mouvement des Gilets Jaunes. Ce n’est pas une augmentation subite du prix du diesel qui l’a déclenché, mais une subite prise de conscience, par des gens qui peu à peu ont été vivre en France périphérique, et pour qui la voiture est devenue un outil de première nécessité – et donc le carburant. Les taxes sur le carburant, qui n’ont pas beaucoup évolué, faisaient le prix de ce carburant. Ce qui n’était avant qu’une inconnue est devenu pour les Gilets Jaunes un motif de révolte – absolument légitime.

  • Franck

    21 novembre 2018

    Même si l’auteur n’est pas vraiment ma tasse de thé, le livre de Laurent Mauduit « La Caste » traite excellemment de ce sujet.

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  • Motus en Suisse

    21 novembre 2018

    y a quand même un truc qui m’échappe… les candidats LREM étaient pourtant censés être les Alceste, Nicolas, Eudes, Joachim ou Geoffroy… plutôt que des Agnans… où est-ce que ca a merdé?
    Et ca veut dire quoi du coup “voter intelligent”?

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    • JeanBart

      21 novembre 2018

      Excellente question !
      Peut-être qu’en vieillissant Eudes, Alceste, Nicolas et les autres ont oublié pourquoi ils n’aimaient pas Agnan tout en acceptant l’idée que les premiers de classe sont plus aptes aux postes de pouvoir (c’est bien une idée d’adultes, ça !). Alors ils se trouvent un Agnan de compétition et se mettent bêtement dans sa roue sans bien savoir où l’on va. Bref, ils se sont mis à penser que ce que les enfants prennent pour des défauts sont en fait des qualités : la fausseté, la morgue, la flatterie…

    • Charles Heyd

      21 novembre 2018

      Il n’y a que les Suisses à poser des questions à la c…! Je plaisante!
      Effectivement votre question est bonne;
      il y a un Agnan dans chaque classe et ce ne sont pas les Alceste, Nicolas et autres qui ont voté Macron mais tous les Agnans de France et de Navarre (entre 10 et 20% des inscrits, plus quelques retraités et fonctionnaires « éclairés » comme on disait au 18ème siècle)!
      deuxio: « Et ca veut dire quoi du coup “voter intelligent”? »
      Là vous mettez le doigt là où cela fait mal; en France on peut pas voter intelligent ou très rarement, au premier tour par exemple; je n’ai pas voté au second tour des présidentielles ni des législatives car j’avais le choix entre la « peste et le choléra »!
      donc je me suis abstenu car le vote blanc est décompté mais pour du beurre!
      et nous n’avons pas non plus le référendum d’initiative populaire; pour cela il faut habiter avec les nains des hautes terres alpestres! On attend maintenant 2022, donc 5 ans de plus perdus!

    • Charles Heyd

      22 novembre 2018

      J’ai tenté de vous répondre hier soir mais pour une raison inconnue (censure?) cela n’a pas marché; je retente donc le coup!
      Votre question est très bonne comme le dit un autre intervenant mais la réponse est simple; dans chaque classe il y a un voire deux Agnans; ce sont tous ces Agnans qui ont voté Macron (entre 10 et 15% des inscrits) et quelques retraités ou fonctionnaires « éclairés » comme on disait au 17ème ou 18ème siècle! Ceci au moins du dû comprendre depuis!
      Et du coup: « Et ca veut dire quoi du coup “voter intelligent”? »
      Eh bien cela ne veut rien dire, du moins en France puisque votre candidat, au second tour en tout cas, vous est imposé; lors des présidentielles dernières j’avais le choix entre « la peste et le choléra »; je n’ai donc pas voté; j’aurais voté « blanc » c’était pareil;
      tant que le vote blanc ne sera compté comme un suffrage exprimé cela sera mon choix;
      et le référendum d’initiative populaire me direz vous? Pour cela il faut habiter avec les habitants des hauteurs alpestres qui sont (un peu) vus de haut chez nous!

    • Alexandre

      26 novembre 2018

      Pornhub + HEC = LREM.

    • Pascale

      4 décembre 2018

      Ça a merdé parce que Macron, leur chef de file, est énarque et qu’à l’Assemblée ils votent comme leur chef de file leur dit de voter. Ils ne vont pas voter contre celui qui leur a permis de devenir député.

      Et bien que leur nombre ait un peu diminué il reste encore un bon paquet de fonctionnaires siégeant à l’Assemblée Nationale.

  • Aenas

    20 novembre 2018

    Hollande a quand même réalisé de bonnes choses: il a réussi tout seul en moins de 2 ans à couler le Parti Socialiste, là où toute la droite réunie en plus de 40 ans a échoué. Et par ricochet tout aussi sérieusement plombé le LR et le FN.

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  • Gabory

    20 novembre 2018

    Mr Gave
    Comme a chaque fois juste et précis.
    Pour faire « jeune » ça « casse grave »…
    juste une précision s il vous plait vous parler de la France ou de « l’URSS » .?
    certaines similitudes sont troublantes… encore 44% et tout le pib sera étatisé …
    …priorité a maintenir « leur système » en place quelque soit le prix a payer pour le peuple
    …nomination aux postes importants en fonction de « la ligne du parti » et du « copinage » et non de la compétence , carrières faites de « croche-pieds » pour accéder au polit-buro (heu on dit l’inspection des finances)
    .
    a vous lire bientôt avec impatience.

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  • Philyv

    20 novembre 2018

    Je souhaiterais apporter une précision suite à quelques observations dans les commentaires :la mobilité des fonctionnaires est prévue statutairement pour tous et l’empêcher reviendrait à scléroser encore plus les fonctionnaires qui,en général, sont peu enclins à la notion de changement. Donc encadrer davantage la mobilité des hauts fonctionnaires et les obliger à opérer des choix de carrière plutôt que d’autoriser des situations où individualisme et opportunisme règnent en maître : oui. Surtout pour renforcer le sens du service public dans les esprits de ces « élites ». Par ailleurs, sur ce point,il importe de bien distinguer le statut des fonctionnaires du statut des militaires. Les militaires ne sont pas et n’ont jamais été des fonctionnaires. Leurs statuts ne sont absolument pas comparables entre eux et les droits politiques du militaire sont tellement encadrés qu’ils empêchent presque de facto d’alterner vie de militaire et vie d’élu. D’ailleurs les contraintes du métier et changements géographiques et professionnels d’un militaire, quel que soit son grade, sont sans commune mesure avec ceux demandés à un fonctionnaire. Enfin,le problème principal de la fonction publique est son statut qui permet à n’importe quel quidam d’y rester à vitam aeternam sans qu’il soit possible de refondre drastiquement les organisations, à minima de se débarrasser des mauvaises brebis : c’est un non sens économique. Et encore sur ce point, les politiques respectives des fonctionnaires et militaires divergent, notamment en raison d’un nombre très important de CDD dans les armées (variable d’ajustement des compétences et pour renforcer la sélection des individus) a contrario des politiques de recrutement dans les fonctions publiques où le CDD demeure l’exception, essentiellement aujourd’hui par esprit corporatiste. Conclusion : toute cette fonction publique est à « pétarder »…

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    • Charles Heyd

      20 novembre 2018

      Les fonctionnaires civils peuvent être virés mais à moins d’avoir tué père et mère ils risquent de fait au plus un blame!
      Au lieu de « pétarder » on pourrait au moins essayer de la réformer (la fonction publique).
      Ce ne sont pas les contraintes du métier de militaire qui les empêchent principalement de briguer une fonction élective mais les contraintes que s’imposent les militaires entre eux; si vous demandez par exemple un détachement dans une entreprise vous êtes mal « vus » c-à-d que votre notateur en tiendra compte, même inconsciemment; je ne vais pas détailler ici les modalités de notation mais les gens du sérail me comprendront; à l’armée on n’avance en effet pas seulement à l’ancienneté mais principalement au mérite que devrait faire ressortir la notation et ce n’est pas une simple formalité, toute votre carrière, avancement et affectations, en dépend; dans les carrés il est interdit de parler de politique et à l’exception des gendarmes le syndicalisme n’existe pas; du coup les militaires, de carrière en tout cas, ou plutôt les anciens militaires, font de la politique à la retraite et sont alors vieux, pas comme M. Macron!
      Les fonctionnaires sont d’ailleurs aussi notés annuellement mais l’usure du système fait que tout le monde est noté pareil et on avance donc (plutôt) à l’ancienneté.
      C’est ce genre de pratiques qu’il faudrait aussi réformer et ne pas pétarder simplement parce que on envie la vie douillette de fonctionnaire!

  • Faïk Henablia

    20 novembre 2018

    Bonjour Charles,
    Vous auriez pu ajouter qu’Agnan, censé former ceux-là mêmes appelés à gérer le budget de la France, est, par dessus le marché, déficitaire.
    La masse salariale des 195 personnels de l’école atteignait la somme de € 14 millions en 2017,selon l’IFRAP, alors que celle des intervenants extérieurs, c’est à dire des enseignants, n’était que de l’ordre de € 2 millions; sans compter la rémunération moyenne des élèves,(€ 1680 bruts par mois).
    Sureffectifs et masse salariale généreuse, cela ne vous rappelle t-il rien?
    Amitiés.
    FH.

    Répondre
    • pythagore

      25 novembre 2018

      oui le VENEZUELA de Chavez et Maduro …

  • candide

    20 novembre 2018

    Superbe, il s’agit d’une des charges les plus féroce que j’ai pu lire contre les génies qui nous dirigent.

    Et Goscinny est immortel.

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  • Yes-comment

    19 novembre 2018

    La mascarade d’une élection tronquée n’aura fait long feu : voici le jeune Écolier National admis au redoublement de sa quarantaine…
    Après une trop rapide admission, les français viennent en effet de le mettre de nouveau en quarantaine !
    Moment opportun pour livrer vos pertinentes conclusions sur une École qui n’aura cessé de nous abuser, en nous faisant profiter de ses « promotions ».
    Monsieur Gave vous avez raison : il est temps de mettre un terme à cette grande braderie…

    Répondre
  • Da Silva

    19 novembre 2018

    Qu’on aime ou pas Ardisson, voici ce qu’il a dit il y a quelques jours qui à mon sens est criant de vérité :

    ? « Emmanuel #Macron a été mis là par le système pour gérer la #France ?? dans l’intérêt de #Bruxelles […]. Il est là pour faire régner l’ordre de Bruxelles, quitte à ruiner la France. » explique Thierry #Ardisson.

    https://www.facebook.com/Planetes360/posts/1951985911556981?__xts__%5B0%5D=68.ARD8bounlcDewh_HnXiUptx6Yjhg6G8wm8hUVFMRvlBkQ-yOD2fiqnT6hJ_-CGelmMHGMe78bDxZQAChZNM1mFzauaRbkxpz9helkSXZ_ioQ8aLrGAGIQTQbXHicwkvIEbY15q4ng4LiX-4yzyciMAx7P3Amzs_cMPGeVGO7GX8OFQ47pnn3rNPIn9SPc3VKo_5iQxhiGhxXdGE2JMcaQHXDmyYyb11oN18aqpPrGw794JJYaq_vi7T7GwbL0PTVhwZmesKuFCb3sbf57HpTBriQRGc83yreSZzARcjDddx1-yG0EX3ffPdKbxVp6aE4kug50RoHhffqCg1nig1AELA37Uhi8MiD&__tn__=C-R

    Répondre
  • Aljosha

    19 novembre 2018

    Vaste programme 😉
    Les Agnan ont leur école à Strasbourg.
    Là où siège le Parlemenet européen quelques fois dans l’année, à grand renfort de cortèges motorisés carbonés coûteux.
    Je libère le local et le loue à Michel Onfray pour son université populaire.
    Kamoulox.

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  • Franck

    19 novembre 2018

    quand est ce qu’on ferme l’école des Aignan l’ENA?

    Répondre
  • antoine

    19 novembre 2018

    « il faudrait que les français cessent enfin de voter utile pour voter intelligent. »

    ouh là ….

    Répondre
    • Robert

      20 novembre 2018

      Quand on sollicite l’intelligence collective, je suis toujours dubitatif… d’expérience.

    • Aenas

      20 novembre 2018

      « L’intelligence collective » vient d’un cerveau collectif ?

    • Aenas

      20 novembre 2018

      C’est dommage qu’on nous propose le Front Républicain, le Front de Gauche, le Front National, en résumé que des fronts alors que c’est de cerveaux dont nous aurions besoin

  • Francis

    19 novembre 2018

    Bonjour M. Gave,

    Les Gilets Jaunes que j’ai vus à l’entrée des autoroutes ce we, n’avaient rien à voir avec les entrepreneurs internationaux de la charcuterie, ou les séducteurs bêtement heureux ou encore moins avec les partenaires d’une affaire financière, ils m’avaient l’air d’être de vrais mélenchoniens, des pro de la contestation qui pourraient manifester contre le jaunissement des feuilles de vignes en automne.

    Ceux-là même qui d’ordinaire demandent toujours plus d’impôts…..à prélever aux autres.

    Baisser les impôts, c’est baisser la dépense publique, donc revoir les fameux acquis sociaux. Avec un tel programme, mieux vaut ne pas trop compter sur le soutien des gilets jaunes.

    Répondre
    • Charles Heyd

      19 novembre 2018

      Les Gilets Jaunes que j’ai vu, notamment à la télé n’avaient rien de mélenchonien, bien au contraire; demander moins de taxes n’est pas mélenchonien, c’est tout le contraire!
      La plupart des acquis sociaux peuvent être préservés à condition de réformer l’état et comme le dit CG, de virer les Agnans.

    • Sébastien Maurice

      20 novembre 2018

      J’ai pensé la même chose que vous. Une bande de cancres en fait. D’ailleurs leur tête d’affiche a déclaré à la tv  » 20 euros d’aide, ca fait 3 centimes par jour », avant d’enchainer sur « pour calmer la colère des Français, il faut rétablir l’ISF »

    • René Alié

      8 avril 2020

      Chacun voit ce qu’il veut voir. Je doute que vous ayez parlé avec quelques-uns d’entre eux. La trouille, probablement.

  • Fikoulli

    19 novembre 2018

    ?
    Macron promet de supprimer 50.000 fonctionnaires d’ici 2022, est ce que les Agnans seront concernes ???

    Répondre
    • Robert

      20 novembre 2018

      Non. Les 50.000 postes de fonctionnaires seront supprimés à la base. En ce qui concerne les cadres supérieurs de catégorie A ils continueront tranquillement leur déroulement de carrière. Vous voulez un exemple ? L’ armée. Le nombre d’officiers supérieurs est resté pratiquement le même qu’il y a vingt ans alors que les effectifs globaux ont fondu.

  • PHILIPPE LE BEL

    19 novembre 2018

    Bonjour,
    Voilà une note métaphorique.
    Je l’avoue je ne connais pas « les aventures du petit Nicolas ».
    Je n’ai jamais aimé que quelques-uns s’en prennent à un plus faible ou à une personne différente. Cela relève de la stupidité qui se guérit à coups de pied dans le cul… si la connerie se soigne… ce dont je doute.
    Tout le monde a compris le sens de votre billet. Ce sont les mêmes qui se partagent le pouvoir et se cooptent. Peut-être tout simplement car ils prennent les gens qui ont le même langage et la même formation, voir tout simplement les personnes qu’ils connaissent le mieux.
    Bref, une sorte de caste, de corporation, une nouvelle noblesse qui se partage le pouvoir.

    Répondre
  • Arsene Holmes

    19 novembre 2018

    Excellente analyse qui peut etre résumée en un mot:

    Jalousie

    C’est ce travers humain, qui pour une raison que j’ignore est exarcerbé chez le Francais, qui est la cause de tous les problèmes.

    Tout, absolument tout, se ramène à ca.

    Car non seulement les Francais sont jaloux comme la plupart des etres humains, mais eux agissent (act on it) dans ce sens alors que d’autre gens ne dépassent pas le stade de la pensée

    Répondre
  • Nicolas Nitsch

    19 novembre 2018

    Cher Monsieur,

    Voilà des années que je vous lis et que j’approuve (presque) tout ce qui est écrit à l’IDL, mais j’avoue une certaine désespérance qui tient en trois mots: Qui? , Quand? , Comment?, autrement qu’après le naufrage du France (par considération pour mes amis Britanniques, je ne parlerai pas de ce paquebot ironiquement construit en Irelande du Nord).

    Répondre
  • albundy17

    19 novembre 2018

    « ce n’est pas tout de réussir, encore faut-il que les autres échouent. »

    Hé oui, le Schadeunfreud 😀

    Répondre
    • Duff

      19 novembre 2018

      De mémoire cette citation figure dans des lions menés par des ânes. Guitry ?

  • PenArBed

    19 novembre 2018

    Dans son discours d’août 2018 aux Ambassadeurs Macron termine par une référence au discours prononcé en 1978 par Soljénitsyne devant les étudiants de Harvard :
    Macron : ‘Il y a 40 ans, quasiment jour pour jour, Soljénitsyne prononçait à Harvard un très grand discours qu’on a appelé après le Déclin du courage, et il disait déjà à peu près tout de ce que je viens de décrire, sur la fragilité du monde occidental qu’il avait pourtant découvert et qui était perçu comme le lieu de toutes les promesses. Ce que nous devons enrayer aujourd’hui, c‘est précisément le déclin du courage ».
    Mais il se garde bien de dire que Soljénitsyne y dit aussi ceci :
    Soljénitsyne :  »Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société toute entière. Bien sûr, il y a encore beaucoup de courage individuel mais ce ne sont pas ces gens là qui donnent sa direction à la vie de la société (…) Il est exclu qu’un homme sortant de l’ordinaire, un grand homme qui voudrait prendre des mesures insolites et inattendues, puisse jamais montrer de quoi il est capable : à peine aurait-il commencer qu’on lui ferait dix crocs-en-jambe. C’est ainsi que sous prétexte de contrôle démocratique on assure le triomphe de la médiocrité ».
    L’actualité donne raison à De Gaulle tout comme à Philippe Séguin : De Gaulle (Mémoires d’espoir) :  »L’arbitraire centralisation provoquera toujours en retour la virulence des nationalités ». Séguin (en 1992 à l’Assemblée nationale) :  »Qu’on y prenne garde, c’est lorsque le sentiment national est bafoué que la voie s’ouvre aux dérives nationalistes et à tous les extrémismes! »
    Qui osera ? Dans ces temps rongés par la médiocrité, je ne vois que le hasard qui en soit capable.

    Répondre
    • breizh

      19 novembre 2018

      Le général de Gaulle était pourtant champion de la centralisation et du dirigisme étatique !

  • Sara

    19 novembre 2018

    Mr Gave president!

    Répondre
  • Michel

    19 novembre 2018

    Merci Monsieur Gave! Un billet spirituel de plus!J’adore. MAIS…
    Drôle tout de même que, à la fois, vous prôniez la sortie du carcan U.E. et souteniez NDA. NDA ne fait-il pas partie de ces leaders qui vont changer l’U.E.et non en sortir?
    Ce n’est pas non plus leur credo d’expliquer comment il vont en changer.

    Répondre
    • idlibertes

      19 novembre 2018

      Je crois que CG a bien expliqué dans son papier de rentrée son engagement. Il ne reviendra pas dessus chaque semaine.

  • Ockham

    19 novembre 2018

    C’est clair. Comme je l’ai maintes fois souligné en écho, les fonctionnaires-politiques-à-vie – les oints du seigneur -sont l’alpha et l’oméga de la politique et des affaires françaises. Ce sont les meilleurs des meilleurs Agnan qui ont quitté la vie presque à leur naissance! Hollande le petit perdu au fond de la cour craignant les baffes des caïds de la cour, des roturiers… Pour renforcer cette idée et sa pérennité il faut comprendre qu’un citoyen français est capable de voter pour un fonctionnaire juge (donc judiciaire) qui devient député (législateur) et en même temps maire d’une grande ville dont l’exécutif important avec des contrats très importants. Puis voyant que la désaffection pour les idées socialistes menace son siège, ce personnage rentre sagement à la maison et devient chef de l’inspection judiciaire nommées par un Agnan! Ce personnage sera remplacé par un autre fonctionnaire-politique-à-vie. Montesquieu est devenu hermaphrodite trinitaire! Évidemment la retraite spéciale de ces personnages sur nos impôts multipliée par quelques dizaine de milliers ne fera pas partie de la réforme des retraites!!! Je ne vous dis pas non plus ce que tout stagiaire de notre justice qui n’est pas de gauche et manie l’ironie déférente avec intelligence, risque, mais il n’ira pas loin autour de son premier poste en Dauphiné ou Limousin et pourra en toute sérénité taquiner le goujon ou donnera sa démission bien que, non pas brillant, mais excellent professionnel reconnu par toute la population ! Vous le dites bien, et beaucoup le savent tant que cette caste d’autistes sera tolérée par les manants, ils séviront car le réseau verrouille tous les postes. Il n’est pas moins vrai que les « Jacques » sont très dangereux et beaucoup ne valent pas la corde pour les pendre à Montfaucon. Il faut un Charles V ou Louis XI capable de liquider à la fois les  » Jacques ou Écorcheurs  » et d’aplatir ces « Grands du Fisc ». Cela ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval. Il faut attendre l’échec et mat comme Charles de Gaulle en 58. C’est rare mais cela viendra après pas mal de casse.

    Répondre
  • Riton

    19 novembre 2018

    Bonne chronique comme toujours, mais… Agnan comme Dupont ?

    Répondre
    • idlibertes

      19 novembre 2018

      Je crois que CG a bien expliqué dans son papier de rentrée son engagement. Il ne reviendra pas dessus chaque semaine.

  • Badtimes

    19 novembre 2018

    Une excellente analyse qui résume tout ce dont souffre la France depuis près de 40 ans. A diffuser sur tout le web.
    Bravo Monsieur Gave, le petit Nicolas est fier de vous.

    Répondre
  • Charles Heyd

    19 novembre 2018

    Je n’ai pas lu les « aventures du petit Nicolas » mais j’ai vécu cette histoire pour de vrai!
    Pour en revenir aux fonctionnaires:
    – qu’ils puissent se présenter aux élections est en effet un droit qu’on ne saurait leurs interdire; je ne vois même pas pourquoi ils ne pourraient pas revenir dans leur corps d’origine aux bout de 2 mandats maximum; mais ensuite plus de mise en dispo ou de service détaché jusqu’à la fin de la carrière de fonctionnaire ou la démission de la fonction publique, c-à-d environ 10 à 20% maximum hors du corps d’origine sur une carrière moyenne d’une quarantaine d’années;
    – idem pour le pantouflage car il n’a rien de plus sclérosé qu’un vieux fonctionnaire, je parle en connaissance de cause, qui passe ses quarante ans de carrière derrière un guichet ou dans un bureau à envier ses anciens petits copains qui ont osé créer leur entreprise et qui gagnent en effet, parfois deux fois, si ce n’est plus, de plus que lui; mais comme pour les fonctions électives, 5 à 8 ans maximum hors du corps d’origine sur la durée de la carrière de fonctionnaire.
    J’ai un ami d’enfance, nous étions ensemble dans la même école communale; il n’a même pas eu le CEP (certificat d’études primaires) mais il a été apprenti boucher-charcutier, à partir de 14 ans, puis traiteur et est à la tête d’une petite entreprise florissante; mais je crois qu’il fait (toujours, à70 ans) un peu plus de 35h de travail par semaine!

    Répondre
    • Gerldam

      19 novembre 2018

      Non, c’est Charles Gave qui a raison: il ne faut pas que l’exécutif puisse, même pendant un temps donné, se transformer en législateur. Il y a là la même chose que le délit d’initié en finance.
      Et pour que les fonctionnaires ne se sclérosent pas, deux solutions:
      1. abroger le satut de la fonction publique
      2. supprimer toutes les cloisons, souvent étanches, entre les différents corps d’état, de sorte que les fonctionnaires puissent changer de poste et de métier à l’intérieur de la fonction publique
      Ce qui n’empêche pas, bien entendu, de sortir du champ de la focntion publique des pans entiers d’activité, à commencer par l’enseignement.

    • Richard HANLET

      19 novembre 2018

      « Qu’ils [les fonctionnaires] puissent se présenter aux élections est en effet un droit qu’on ne saurait leur interdire »… Et pourquoi donc ? C’est le cas en Grande-Bretagne : « Avant de faire acte de candidature, le fonctionnaire britannique doit présenter sa démission du service public.  » (http://www.assemblee-nationale.fr/europe/comparaisons/2005-030_incompatiblite_mandats_fonctionnaires_ue.asp)
      Et les Anglais trouvent cela parfaitement normal…

    • Charles Heyd

      19 novembre 2018

      je réponds et à #Gerldam et à #Richard Hanlet;
      – les fonctionnaires, du plus petit au plus haut ne sont pas l’exécutif mais les « serviteurs » (plus ou moins zélés et (in)compétents)) de l’état! L’exécutif, jusqu’à preuve du contraire c’est le gouvernement et le président de la République;
      – j’étais fonctionnaire, Marine Nationale, pourquoi n’aurais-je pas pu me présenter à une élection en étant détaché (de la fonction publique)? J’ai formé sur demande de mon administration des contingents entiers de marins saoudiens en étant sous l’uniforme français mais en service détaché; j’ai réintégré au bout de cette mission mon corps d’origine; si cela n’avait pas été possible j’aurai refusé cette mission; demandez à tous ceux (nombreux) qui étaient dans le même cas s’ils n’auraient pas fait de même;
      Forcer les fonctionnaires à démissionner de la fonction publique avant de se présenter à une élection c’est comme si on interdisait aux fonctionnaires d’avoir des opinions politiques et d’ailleurs de leur refuser le droit de vote! Quand j’ai dû batailler avec des fonctionnaires du service des finances suite à des redressements financiers je n’avais aucun doute quant à leur appartenance politique (à gauche toute!)!
      Que les Anglais le fasse, grand bien leur fasse! Mais je préfère encore notre système au leur même si comme le dit Charles Gave, ils sont les inventeurs de la démocratie moderne!

    • durru

      19 novembre 2018

      @Charles Heyd
      D’abord, votre cas particulier ne me semble pas très similaire à celui d’un politique.
      Et de toute façon, si le fonctionnaire veut s’investir en politique, pourquoi aurait-il un traitement de faveur par rapport à quelqu’un qui vient du privé, et qui n’aurait pas ce luxe de savoir que son futur poste aura été gardé au chaud pendant son mandat ?
      Cela revient, entre autres, à une absence de prise de risques, telle que détaillée dans l’excellent livre de N. N. Taleb, Skin in the Game (Jouer sa peau, traduit en français – et en plein d’autres langues d’ailleurs).
      Et les conséquences de cette asymétrie entre prise de risques et avantages obtenus sont à constater chaque jour dans nos sociétés. Je rejoins @PenArBed plus haut qui cite Soljénitsyne à propos de courage et de médiocrité. L’absence de risque et de courage nécessaire amène de manière inévitable la médiocrité.

    • bibi

      19 novembre 2018

      C’est vrai qu’il est préférable d’avoir un système avec des chambres de parlementaires fonctionnaires qui se croient autorisés à désavouer le souverain (le peuple) en ratifiant le traité de Lisbonne, plutôt qu’un système ou c’est le parlement (composé de la couronne, la chambre des lords et la chambre des communes) qui est souverain et qui respectent le vote du peuple qui n’est que consultatif.

      En France le pouvoir a été capté par une caste de Agnan et là ou je suis en désaccord avec Mr Gave c’est que ce n’est pas par le vote que cette caste qui n’a plus aucune légitimité (moins d’un électeur sur deux est allé voté au premier et au second tour des législatives) quittera le pouvoir, et ma crainte c’est que cette caste ne partira que dans une rivière de sang dont la France est si coutumière.

    • Charles Heyd

      19 novembre 2018

      je réponds ce coup-ci à #durru et bibi;
      – je ne vois pas en quoi mon cas diffère de celui d’un fonctionnaire des finances ou de l’Educ Nat si ce n’est ma hauteur (de poste)! Car, en effet, quand on parle de Fabius ou de Juppé on parle de « hauts » fonctionnaires, alors que moi je n’était que dans le milieu de l’échelle mais le problème est le même; le fonctionnaire a (encore) en effet un statut; il peut être muté partout à la fin de chaque affectation et même « détaché » d’office! Certes, on peut abolir ce statut mais si je devais de nouveau m’engager et aller risquer ma peau sur les théâtres d’opérations extérieurs j’y réfléchirais à deux fois avant d’aller m’engager (Skin in the Game (Jouer sa peau, traduit en français – et en plein d’autres langues d’ailleurs – comme dirais #durru)!. On y enverra qui? Monsieur #durru?
      – le problème des fonctionnaires en politique n’est pas le statut mais leur nombre et la manière de les recruter; si j’avais été en politique lors de ma vie active, détaché ou en dispo, je ne vois pas pourquoi j’aurai quitté mon cocon pour me planquer à l’assemblée nationale ou dans un conseil municipal quelconque; je crois que les députés actuels, qui ne sont pas tous de la fonction publique ne font pas plus preuve de courage que des fonctionnaires anonymes;
      Effectivement les chambres des « barbus » (les profs de l’Educ Nat élus dans la foulée de M. Mitterrand en 1981) ou même en effet la majorité de la LERM actuelle ne sont en effet que des godillots et je suis très gentil et même respectueux en disant cela; mais il ne vous aura certainement pas échappé qu’aux USA a eu lieu très récemment des élections de mid-term; CG en a d’ailleurs beaucoup parlé;
      vous avez vu quelque chose de comparable dans notre République?

      C’est pourquoi je me permets de suggérer à M. Charles Gave, qui murmure à l’oreille de M. Dupont-Aignan, de proposer cette réforme de la constitution:
      les députés et sénateurs sont élus pour 5 ans (comme le président); ils sont élus pour moitié le même jour que le président et l’autre moitié est renouvelée à mi-mandat;
      cela aurait un peu plus de gueule que la réforme constitutionnelle envisagée par M. Macron!
      Mais je doute fort que M. Dupont-Aignan appréciera beaucoup cette proposition si jamais elle devait lui être faite et d’ailleurs, en bon Agnan, il ne l’aura certainement pas imaginé non plus!

    • jemapelalbert

      19 novembre 2018

      Cher Charles Heyd, le souci du moment , je précise, n’est pas de savoir si un fonctionnaire peux ou ne peux pas se présenter, mais pour la France en ce moment c’est de réduire le nombre de fonctionnaires, réduire leur charge qui pèse sur le budget mais comment faire quand le pays est dirigé par des fonctionnaires ?

      C’est insoluble sans bousculer chaque famille de Français qui vivent , on le sait bien, grâce à un époux ou un enfant qui est dans la fonction publique, si ce n’est toute la tribu ?

      J’ai eu la chance d’avoir pu travailler dans le publique et dans le privé. Trouvez-vous normal qu’après mes 17 ans d’armée je touche une pension plus importante que mes deux parents qui ont fait presque 50 ans comme paysans ?

      Dites mois que c’est normal et je vous demanderai de vivre en couple avec 600 euros par mois. Ne me parlez pas du capital, tout est parti dans les emprunts à taux bonifié (encore une belle invention pour endetter encore plus entre nous )

      De plus, croyez moi, mes Parents ont créés plus de richesses que 10 fonctionnaires en faisant vivre un ouvrier, un banquier, un mécanicien, un marchand, un boucher, etc… et en travaillant 2x plus qu’un fonctionnaire.

      Alors pour ces raisons je pense qu’un fonctionnaire doit gouter un peu au privé avant de pouvoir prendre des décisions politiques qui touchent le pays.

      Comment un Macron sans enfants peut il comprendre ce qu’est une famille ??

      Et bien c’est pareil pour le travail, ce n’est pas plus compliqué.

    • durru

      19 novembre 2018

      J’aimerais bien savoir qu’est-ce que vous fait croire que votre cas serait similaire avec celui de Fabius, grand « responsable mais pas coupable » devant l’Eternel. Quel risque a-t-il eu à prendre dans sa vie politique ou professionnelle (tant qu’il en a eu) ? Moi je ne vois pas.
      Sinon, mon père et mon grand-père ont été des militaires, je comprends et je respecte votre engagement. C’est justement pour ça que j’ai affirmé que votre situation n’est pas comparable à nos politiques.
      Pour être encore plus clair, on mélange joyeusement les fonctionnaires des services régaliens à ceux de l’administratif, qui représentent (et de loin) le gros des effectifs politiques.
      Je crois que la limitation du nombre de mandats (pour éviter que la politique devienne un métier), ainsi que le non-cumul des revenus (retraites « spéciales » et autres inclus) seraient à ajouter au plus vite à votre proposition, que je trouve également intéressante.

    • Chorel

      30 novembre 2018

      Réponse à Charles Heyd.
      Vous faites de l’humour?
      Si, comme aujourd’hui on permet à un fonctionnaire de garder son poste lorsqu’il est élu, cela veut dire que pendant cinq ou six ans son poste est vacant? Ou bien il est remplacé. Et , donc lorsqu’il revient à son poste, ils sont deux pour l’effectuer? Ce qui permet l’explosion du nombre de fonctionnaires, puisque chaque poste en disponibilité, est doublé d’une nouvelle embauche qui sera fonctionnarisée au bout d’une année.
      Croyez vous qu’une entreprise puisse se permettre cela???
      Je crois bien que vous faisiez de l’humour. Merci j’ai bien ri.

  • Alf

    19 novembre 2018

    En commençant la lecture par Nicolas et Agnan. J’ai cru de prime abord que le sujet serait sur Nicolas Dupont-Agnan :- )

    Répondre
    • idlibertes

      19 novembre 2018

      Je crois que CG a bien expliqué dans son papier de rentrée son engagement. Il ne reviendra pas dessus chaque semaine.

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!