2 octobre, 2022

Un problème dans les fonds de pension en Grande Bretagne ?

Les proverbes boursiers sont souvent à la fois assez justes et plutôt amusants.

L’un d’entre eux s’applique particulièrement bien à la situation actuelle : « les marchés prennent l’escalier pour monter et l’ascenseur pour descendre »

Nous venons d’en avoir un merveilleux exemple.

Que le lecteur veuille bien considérer le graphique ci-dessous .

 

 

De 2014 à la fin de 2021, les taux d’intérêts sur le 10 ans britannique (les Gilts) passent de 3 pour cent en 2014 à  0.2 pour cent pendant la panique sur le Covid.

Du coup, celui qui avait investi 100 livres dans une obligation  à 10 ans à duration constante voyait son capital passer de 100 à 134 en huit ans.

Et en 8 mois, notre investisseur se trouve  à moins de 100 (97.8) , n’ayant eu aucun moyen pour sortir « à temps ».

Nous venons en fait d’avoir le marché baissier (Bear) le plus sanglant depuis 1971 sur les marchés obligataires étatiques quasiment dans tous les pays développés à la fois.

Le lecteur attentif de l’IDL reconnaîtra que je disais au moins depuis trois ans de ne pas avoir une seule obligation longue ni aux USA, ni en France, ni en Allemagne, ni en Grande Bretagne.

J’ai peut-être été pessimiste un peu trop tôt , mais je ne regrette rien, tant la baisse a été lourde, brutale et n’est peut-être pas finie.

Ce qui, à ce point du raisonnement, amène à faire quelques remarques.

  • De 2014 à 2022, les taux longs sur les obligations de tous les pays développés avaient vu leur cours constamment manipulés par les banques centrales locales, au point que les déficits budgétaires insensés créés dans cette période avaient été financés complètement par les dites banques centrales faisant marcher la planche à billets en sur régime.
  • Ce qui veut dire que les taux d’intérêts payés sur ces obligations n’étaient « le prix du temps » déterminé dans un marché libre entre acheteurs et vendeurs, mais un faux prix imposé par les banques centrales au profit des états locaux, ce qui revenait simplement à une imposition à 100 pour 100 de l’épargne si les taux étaient à zéro.
  • Acheter des obligations à ce faux prix, c’était être sûr que dès que l’acheteur « banque centrale » disparaitrait,  les marchés reviendraient tres rapidement vers le vrai prix, ce qui impliquait une baisse en capital considérable et très rapide, et c’est exactement ce qui s’est passé.

Donc ce qui s’est passé en Grande Bretagne la semaine dernière est parfaitement normal et tout va rentrer dans l’ordre tres vite ?

Je n’en suis pas si sûr, et voici pourquoi .

  • Imaginez que vous soyez le gérant d’un fonds de pension britannique qui doit servir des pensions indexées sur l’indice des prix de détail en Grande Bretagne.
  • Imaginez qui plus est que les réglementations vous forcent à avoir 40 pour cent au moins d’obligations de l’Etat Britannique.
  • Comment faites vous pour respecter l’obligation de servir une pension indexée sur l’inflation si les taux sur le 10 ans sont à zéro et l’inflation à 2 ou à 3 pour cent ?

Réponse, vous ne pouvez pas !

Et c’est à ce point qu’arrivent vos vrais amis, les banquiers d’affaires.

Que vous proposent-ils ?

Quelque chose de fort simple : grâce à leurs profonde technicité et à leur connaissance des marchés, ils ont bâti des produits structurés « qui vous permettront de gagner deux ou trois pour cent de plus, sans augmenter de façon significative le risque de votre portefeuille. Et le pauvre gérant de se précipiter sur ces produits extraordinairement compliquées auxquels personne, et surtout pas le gérant ou son conseil d’administration ne comprend quoi que ce soit.

Et je vais faire une révélation à  tous les lecteurs.

Les grandes crises financières détruisent les marchés des actions, mais elles y trouvent rarement leur origine.

En réalité, toutes les grandes crises financières que j’ai pu subir ou étudier dans ma carrière commencent par une recherche effrénée d’une rentabilité plus forte sur le marché obligataire, tres souvent parce que la banque centrale a mis les taux trop bas.

Revenons à la grande crise de 2008-2009.

Monsieur Bernanke maintient les taux d’intérêts trop bas pour « stimuler la croissance » ce qui n’a jamais marché dans l’histoire.

Les taux d’intérêts sur les obligations AAA ,c’est-à-dire de grande qualité ou sur les obligations d’Etat sont trop bas pour les compagnies d’assurance et les caisses de retraites.

Qu’à cela ne tienne. Wall Street se met au travail et, à partir d’obligations pourries, bâtit des pyramides d’instruments dont la partie supérieure recevra la note AAA. Comment font-ils ? Ils prennent plusieurs obligations pourries et disent que les premiers 10 pour cent des paiements iront sur une nouvelle obligation, qui du coup est notée AAA et peut être achetée par les compagnies d’assurance.

Bien entendu, quand la récession arrive, les débiteurs sous-jacents ne payent même pas 10 pour cent et font défaut sur le nouvel instrument et nous avons une crise financière gigantesque dont nous n’avons pas fini de payer la note.

Pour ceux que cela intéresse, j’ai décrit ces manipulations dans mon livre « Libéral mais non coupable » que vous pouvez commander sur le site Amazon.

Que s’est il passé cette fois-ci en Grande Bretagne  ?

Je simplifie.

Les banquiers d’affaires sont venus voir les fonds de retraite et leur ont dit « les taux d’intérêts sont à zéro. Vendez des options d’achat sur les obligations à 10 ans qui vous forcerait à acheter les obligations si les taux allaient à 3 pour cent par exemple, et nous , nous achèterions ces options. Il n’y a que peu de risque pour vous car les taux vont mettre un temps fou à arriver à 3 pour cent, et vous aurez tout le temps pour dénouer vos positions »

Ce qui fut fait.

Hélas, un nouveau premier ministre (Liz Truss) est nommé en Grande Bretagne avec un nouveau ministre des Finances et les deux décident que les taux d’intérêts doivent retrouver des niveaux de marché et du coup le 10 ans passe de 2 pour cent à 4 pour cent en quelques jours.

Les fonds de pension sont obligés d’acheter les obligations à 3 pourcent, et ils n’ont pas le moindre sou.

Ils vendent donc ce qu’ils peuvent vendre, actions, obligations etc… dont les cours s’écroulent et les marchés entrent dans un cycle infernal où la baisse devient inarrêtable tandis que le taux de change s’écroule.

Panique à la banque d’Angleterre qui ne savait pas que ces positions extraordinairement spéculatives existaient .

Mais où étaient les autorités de contrôle, les réviseurs comptables, les agences de notation ?

Aux abonnés absents, je suppose

Et du coup, la banque d’Angleterre doit acheter en catastrophe 70 milliards d’obligations du gouvernement britannique, faute de quoi, le Crash était inévitable.

Mais racheter ces 70 milliards, encore une fois, c’est faire marcher la planche à billets, ce qui risque de faire rebondir l’inflation plus haut et plus vite.

Nous sommes ramenés au problème précédent.

Résumons-nous, le scénario de cycle en cycle est toujours le même :

  1. La banque centrale met les taux beaucoup trop bas.
  2. L’épargne longue n’est plus rémunérée
  3. Les gérants de cette épargne longue se voient proposés des produits miracles par les banques d’affaires qui cherchent à les aider
  4. Ces produits explosent et les systèmes de retraite et d’assurances sont au bord de la faillite.
  5. Les banquiers d’affaires s’enrichissent.
  6. La banque centrale intervient, et fait baisser les taux et nous avons encore une fois un faux prix de marché sur les taux d’intérêts, ce qui permet aux banques d’affaires de proposer de nouveaux produits miracles aux pauvres gérants , qui d’ailleurs ont été remplacés pour s’être laissés avoir.

Et en fin de parcours, le gérant des actifs longs embauche le banquier central à  la fin du mandat de ce dernier, pour lui assurer une retraite paisible

  • Ainsi Bernanke sauva le plus grand gérant américain en 2009 de l’époque,  en lui rachetant toutes ses obligations pourries, pour se retrouver au conseil de ce même gérant quand son mandat arriva à échéance
  • Ainsi, monsieur Draghi fut nommé au conseil de l’une des plus prestigieuses banques d’affaires, après avoir « sauvé » l’euro en 2012.

Pour retrouver nos démocraties, il faut enlever le contrôle des taux d’intérêts et des taux de change aux banquiers centraux, et peut-être faire un audit des opérations des banques centrales dans les périodes ou nous avons eu des crises financières.

Les résultats seraient intéressants.

 

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

43 Commentaires

Répondre à clergeau francoise

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  • HR

    8 octobre 2022

    Bien vu et analysé. Excellent article sur les rotations du marché obligataire anglais

    Répondre
  • Alex

    7 octobre 2022

    « Le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème ». La formule de John Connally, secrétaire au Trésor de Richard Nixon, à ses homologues européens en 1971 n’a pas pris une ride. Un demi-siècle plus tard, le billet vert atteint des sommets et donne le vertige à son concurrent européen. S’il n’est plus hégémonique, le dollar demeure la devise reine, qui représente 59% des réserves de change et 40% du commerce mondial. Un frémissement sur son cours provoque des tempêtes ailleurs dans le monde. La zone euro l’apprend à ses dépens.

    Répondre
  • Ockham

    6 octobre 2022

    Excellent papier sur les manipulations de nos politiques pour éviter d’affronter les durs problèmes économiques ou les injures de la dismal science !

    Répondre
    • Soufiane

      9 octobre 2022

      Quand le taux d’interet d’une obligation baisse, sa valeur a la revente augmente car elle a ete emise avec un taux d’interet plus elevee que celles emisent actuellement.

  • Fallahi

    6 octobre 2022

    Pourquoi lorsque le taux d’intérêt descend la rentabilité auguemente . Je suis un fan de vous mais débutant dans l’économie.

    Répondre
    • Soufiane

      9 octobre 2022

      J’ai poste la reponse au dessus.

  • Stéphane

    4 octobre 2022

    Aujourd’hui, je viens de comprendre d’où viennent les Krach en bourse…
    Merci.

    Répondre
  • Kevin

    4 octobre 2022

    Merci pour vos explications toujours claires et limpides

    Répondre
  • Seb

    4 octobre 2022

    Le moment est arrivé ? Pas celui de la vérité on dirait.

    J’apprécie beaucoup l’érudition de Monsieur Gave et partage pas mal de ses idées mais là franchement je suis déçu.

    C’est sans doute sa tendresse pour les britanniques et plus particulièrement les conservateurs britanniques qui le trompent.

    Je relèverai seulement 2 contre-vérités :

    1) Il est parfaitement inexact de prétendre que Liz Truss et son gouvernement auraient voulu que les Gilts retrouvent un prix de marché. Les taux longs n’avaient pas attendu Mme Truss pour se tendre sous les effets de l’inflation. Elle et son ministre de l’économie sont manifestement incompétents et ont juste commis une énorme boulette en ne se rendant pas compte de la situation et en pensant qu’on pouvait tout faire en même temps à savoir distribuer aux modestes en faisant des cadeaux aux riches. Les marchés ont dit que ce n’était plus possible.

    2) Il est tout aussi faux de dire que la BOE n’avait pas conscience des mécanismes utilisés par les fonds de pension britanniques. Elle sait très bien et depuis longtemps que ceux-ci sont incapables de payer les rentes depuis que les taux longs ont été artificiellement mis à 0 et qu’ils ont dû faire appel à des mécanismes spéculatifs avec effet de levier qui fonctionne très bien… en marchés calmes comme les stratégies de feu LTCM…
    La vérité c’est que le système de retraite britannique est en bien plus mauvais état que notre système par répartition.

    Monsieur Gave sait tout ça aussi. Il faut arrêter de défendre les conservateurs et la droite. Ils sont tout aussi responsables que la gauche du marasme ambiant.

    Que je sache, Powell est un républicain et Lagarde était chez LR ce qui ne les a pas empêché d’imprimer de la monnaie à tour de bras et de manipuler les taux longs pendant des années et encore à ce jour quoique plus discrètement.

    La vérité c’est que le système a été dévoyé et n’est plus récupérable sans passer par une dépression qui remettrait tout à plat. Il y a trop de levier et trop de dettes irrécouvrables tant publiques que privées. La seule chose que font nos dirigeants c’est de la cavalerie ; ils repoussent les problèmes dans le future en faisant toujours plus de monnaie-dette. Et tout ceci est en grande partie due à la dérégulation de la finance débutée dans les années 80 par les conservateurs et qui a aboutit à une économie de bulles dont personne ne veut assumer l’éclatement.

    Arrêtons l’idéologie. le moment est arrivé de regarder la vérité en face si on veut s’en sortir.

    Répondre
    • Robert

      4 octobre 2022

      Votre analyse est parfaitement réaliste.

    • Guillaume P.

      20 octobre 2022

      Seb a écrit: « Que je sache, Powell est un républicain et Lagarde était chez LR »

      Ne soyez pas ridicule, quand un oiseau fait coincoin c’est un canard, quand un politique fait de l’économie planifiée c’est un socialiste.

      Les droites réellement « conservatrices » (cf: « fascistes » pour la gauche) ont totalement disparu des cadrans de certains pays depuis au moins 30 ans (plutôt 50 en France, quand l’état était à 35% du PIB. En 1985 il avait déjà grossi à 52% !).

      La raison est simple: au moindre soupçon d’une once de politique différente de l’étato-socialisme, tous les gauchistes subventionnés ressortaient en boucle les accusations « d’heure sombre », de « cadeaux aux riches » avec grèves des syndicats, blocage du pays et manif « étudiante » aux slogans aussi subtils qu’un meeting de Maduro.

      De fait, entre le PS et l’UMP il n’y avait plus aucune différence de politique économique depuis longtemps, ce que confirment les chiffres macro-économique et ce qui explique aussi la chute politique de cette « droite » qui n’est qu’une pâle copie de la gauche.

      Charles Gave n’a JAMAIS dédouané ces fausses droites. Il les met dans le même sac rouge vif que les autres pastèques.
      À ma connaissance aucune personne un tant soit peu cultivée en économie ne prétend que Lagarde est autre chose qu’une adepte de l’économie planifiée.

      Seb-la-lutte-finale a écrit: « Et tout ceci est en grande partie due à la dérégulation de la finance débutée dans les années 80 »

      C’est évident, plus on empile les bureaucrates les lois, la fiscalité et le poids de l’état, plus c’est « dérégulé ».

      Dépenses (donc fiscalité) de l’état en euros constant:
      ————————–
      2002: 833 milliards
      2021: 1469 milliards <— turbo libéralisme kaboom !

  • Gudule

    3 octobre 2022

    Bonjour,

    Monsieur Gave a mentionné dans plusieurs articles l’analogie entre certaines crises et la pêche à l’explosif … est-ce que le Crédit Suisse ferait partie des poissons de « belle taille » qui remontent le ventre en l’air ? Est-il trop tôt pour se prononcer ? En tout cas je ne m’attendais pas à voir remonter de poisson dans cette partie de l’océan 😉

    En vous remerciant pour vos commentaires éclairés,

    Répondre
  • Franck Boizard

    3 octobre 2022

    Je rappelle que la FED a été créée en 1913 suite à un véritable complot (il y en a parfois) sur Jekyll Island (ça ne s’invente pas).

    Les parlementaires américains, manipulés, ont fini par accepter ce système qu’ils considéraient à juste titre comme mortel pour la démocratie.

    Répondre
  • Nanker

    3 octobre 2022

    Et je vous livre en exclu la déclaration de Christine Lagourde à propos du choc violent que vient de subir la finance britannique :

     »

     » (fin de citation)

    Répondre
  • Legrand, Maxence

    3 octobre 2022

    Bonjour M. Gave,

    Encore très intéressant et instructif, merci encore pour votre expérience et votre savoir.
    En ce qui concerne la forme, serait-il possible d’enlever les petits coquilles d’orthographe ou de mise en page dans les articles car ce sera encore plus agréable à lire.

    Merci

    Répondre
  • Patrice Pimoulle

    3 octobre 2022

    Ou rendre leur independance aux banques centrales, comme ce fut le cas en France jusqu’a 1936.

    Le assureurs connaissent bien cette affaire; le tarif du risque est reglementaire, et vous deve representer les provisions corresondantes; si vous sous-tarifez, vous ne pouvez plus represnter les provisions correspondantes, vous netes plus solvable et le ministere vous retire votre agrement, Une republique « saagement organisee », ca a des avantages, tout de meme.

    Répondre
  • Luc

    3 octobre 2022

    Mr gave que pensez vous de la fuite de capitaux de la zone eur vers zone USD comme le dit si bien Mr Martin armstrong (armstrong economics) et donc une possible controle des changes ou des capitaux en France. Rappellons qu’encore recemment sous Francois Mitterand, la France mis en place un controle des changes

    Répondre
  • Wàng

    3 octobre 2022

    Tout cela va se terminer par une fuite massive devant la monnaie. Le dévissage face au $ n’est qu’un signe annonciateur de l’hyperinflation à venir.

    Je ne crois pas qu’il y ait une autre porte de sortie.

    Répondre
    • Robert

      3 octobre 2022

      La baisse de l’ euro face au dollar résulte pour partie et mécaniquement, de la dégradation importante de la balance commerciale de l’ UE depuis le début de l’ année : chute des exportations hors UE, notamment exportations allemandes, et ce avant même la guerre en Ukraine.
      Par contre, la demande en dollars est importante pour les importations, notamment de pétrole et de gaz… De ce fait, le dollar est de plus en plus une monnaie refuge, au détriment de l’ euro.

  • François Delaunay

    3 octobre 2022

    Implacable comme toujours Charles! Oui, les tenants des Banques centrales sont des fonctionnaires qui ne risquent rien et sont comme le reste de la classe politique dans ce capitalisme de connivence qui va ruiner l’ensemble des économies occidentales. Que nous reste t-il? Continuer à investir dans l’entreprise, les actions et les biens qui sont encore une fois les actifs les plus solides à la fin.

    Répondre
    • Robert

      4 octobre 2022

      Investir dans les actions, certes, mais le choix va être ardu : cette crise qui n’en est qu’au début va faire de gros dégâts dans nombre d’ entreprises avec des cours en bourse qui vont chuter.
      Tout le problème va être de distinguer quels sont les actifs les plus solides, et pour combien de temps…
      Bref, investir des fonds dont on n’aura pas besoin à court ou moyen terme…

  • Settler

    3 octobre 2022

    Je trouve criminel (et pas qu’en GB) d’obliger les fonds de pensions de devoir posséder des obligations gouvernementales
    Autant ceci pouvait se justifier et se défendre il y a 50 ans de cela, autant aujourd’hui c’est rester dans une vision théorique et absurde de la qualité de ce papier ce qui n’est de loin plus le cas

    Je préfère largement que ma caisse de pension soit investi pour la partie obligataire sur des entreprises de qualités et/ou des actions de qualité (loreal, richemont, nestlé etc…) sociétés privée/indépendante et produisant de vrai produit.

    A long terme je serais tranquillisé…. mais posséder des obligations de gouvernement la vaste blague

    Répondre
    • Luc

      3 octobre 2022

      Oui c’est vrai, mais il y a des obligations legales , statutaires strictes derriere tout cela. Et des dispositions fiscales qui encouragent les gens a investir dans des dispositifs assurance vie.
      Concernant l’assurance vie ou retraite c’est carrement dans la loi. c’est un piege pour les gens qui investissent la-dedans car peu liquide
      Ne pas oublier que des fonds sont obligés de liquider des positions (actions, obligation) par leurs statiuts quand la volitalité (Var) devient trop elevée. on assiste ainsi a des liquidations en cascade
      Ne pas oublier les appels de marge aussi qui provoquent de la liquidation forcée pour avoir du cash
      Meme investir dans un potager/verger/bois est plus intelligent pour sa retraite mais c’est pas vendeur et rapporte pas de com

    • Robert

      3 octobre 2022

      Pour le moment, nous pouvons nous féliciter d’avoir en France une retraite par répartition, malgré ses difficultés en l’ absence d’une réforme claire.
      La retraite par capitalisation va être de plus en plus difficile à assumer. C ‘est déjà le cas au Royaume-Uni.

    • breizh

      3 octobre 2022

      le système par répartition est dans un état pire : seul l’emprunt sauve les apparences.

  • Benjamin

    3 octobre 2022

    Bonjour et merci Charles, intéressant comme toujours 🙂
    Un des sujets que j’aimerais vous voir approfondir comme vous travaillez chez GavKal sur l’énergie est la conséquence de prix capés sur la production d’électricité et d’achat de gaz LNG en ce moment en discussion en Europe, pourra t-on la aussi parler de faux prix due à cette intervention de nos élites ? merci d’avance 🙂

    Répondre
  • clergeau francoise

    3 octobre 2022

    bonjour
    merci de ses conseils si techniques et cependant si réalistes t sages

    Répondre
  • bedbed

    3 octobre 2022

    Superbe article.
    Un point sur lequel je ne suis pas convaincu : « Hélas, un nouveau premier ministre (Liz Truss) est nommé en Grande Bretagne avec un nouveau ministre des Finances et les deux décident que les taux d’intérêts doivent retrouver des niveaux de marché et du coup le 10 ans passe de 2 pour cent à 4 pour cent en quelques jours. »

    Je doute que l’objectif que la volonté de ces braves personnes soient de retrouver des taux de marché. Peut-être de la croissance, une baisse de l’inflation,…que je sais-je. Mais des taux de marché, pas convaincu. À moins que Charles murmure à l’oreille des des dirigeants britanniques 🙂 .

    Répondre
  • Philippe

    3 octobre 2022

    Il serait logique d’interdire le pantouflage des Civil Servants – Fonctionnaires – de toutes les administrations dans un quelconque secteur privé a compter de leur départ en retraite ou démission du secteur public , durant 10 ans . Bien entendu aucun fonctionnaire de haut niveau ne va offenser le secteur privé bien plus puissant et qui lui offre une sortie bien garnie . Les hauts-fonctionnaires sont devenus des gigolos . Et il faudrait non seulement payer l’impot pour leur trahison mais aussi les féliciter ?

    Répondre
  • Nkou

    3 octobre 2022

    Assez clair pour moi qui ne suis pas financier à l’origine. En gros, il faut respecter les règles du marché et n’intervenir virtuellement sur le marché ne devrait être qu’une entreprise à éviter au maximum

    Répondre
  • Bernard Martoïa

    3 octobre 2022

    Il faut enlever le contrôle des taux d’intérêts et des taux de change aux banquiers centraux
    Je ne comprends pas que vous n’allez jamais au bout de la logique de votre raisonnement en demandant la suppression des banques centrales (Federal Reserve Act en 1913) pour revenir à un marché monétaire où les taux d’intérêt fluctueraient en fonction de l’offre et de la demande de monnaie

    Répondre
    • Luc

      3 octobre 2022

      Effectivement, derriere les banquiers centraux ce sont les politiciens qui decident. Laisser aux politiciens le choix d’emettre de la dette et in fine debaser la monnaie (monterisation de la dette) est dangereux. on assiste actuellement a une monetarisation de la dette en europe (UK par exemple). cela finit en hyperinflation et en desastre comme l’histoire en a souvent connu. Deja a Rome
      La BCE a outrepassé ses mandats initiaux et ca continue. Quand la dette francaise a dix ans est en taux negatif comme recemment, malgre les finances publiques francaises assez douteuses, on est en droit de se poser des questions. La BCE rachete allegrement pour soutenir le train de vie des francais et sachant que la dette en France sert a financer la secu…

    • Dominique

      3 octobre 2022

      Bernard, c’est ce que veut dire Charles Gave en demandant un audit des banques centrales.
      .
      Luc, ce sont les grands banquiers amériicains, propriétaires exclusifs de la FED et des banques que la FED chapeaute, qui décident des émissions du dollar etc.
      Charles Gave expliquera peut-être le schéma pour la FED et la BCE.

  • gilbros

    2 octobre 2022

    Partant du principe que les crétins volent en escadrilles …

    Si il y a un gros problème en Angleterre, il doit y en avoir un gros aussi en Europe !
    La créativité bancaire ne connaissant pas les frontières, je suis sur que des fonds de pension européens ont le même problème.
    M Gave nous parle depuis un moment des fonds de pension hollandais ou allemands pris à la gorge par les taux négatif.
    La BCE a commencé à monter les taux et elle parle beaucoup de hausses agressives …
    Cela va soulever les « problèmes » latents.
    On va bien voir si elle passe à l’acte ou si elle doit tenir compte de « problèmes » …
    Mais je note que le cours du Crédit suisse et de la Deutch Bank sont plus bas qu’en 2008 …
    Pour suivre la pêche à la dynamite de M Gave, le problème anglais, c’est un beau cachalot …
    Ils survivront grâce à la banque centrale anglaise qui a fait son boulot en évitant le pire.
    Mais la baleine bleue européenne risque de suivre !
    J’ai peur que ce soit synonyme de beaucoup de souffrance chez la population, surtout les jeunes …

    Et durant ce temps, ils ont trouvé comment arrêter l’inflation de l’énergie : ils taxent les entreprises qui gagnent des sous !!!!
    Cela donne envie d’investir dans cette zone !!!

    Répondre
    • COGET Alain

      3 octobre 2022

      A l’étalage les crétins volent en tongs.

  • Richard

    2 octobre 2022

    Un grand merci Charles. C’est simple et efficace.

    Répondre
  • Noel

    2 octobre 2022

    peut être faut il que tout le système s’effondre pour pouvoir un refaire un tout neuf et plus intégre car
    les réformes n’avançent jamais.

    Répondre
    • Gilbros

      2 octobre 2022

      Plus intègre ? J’ai comme un sérieux doute !

    • Charles HEYD

      3 octobre 2022

      J e réponds à #Gilbros; effectivrement plus intègre on peut en douter; CG ressasse depuis des années, des décennies maintenant, que le capitalisme de connivence ne repose pas sur l’intégrité (morale) ou le libéralisme qu’il (CG) décrit si bien; les exemples qu’il cite, Draghi et Bernanke, ne sont sont que la partie émergée de l’iceberg de corruption.

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