23 novembre, 2016

Si la droite se décidait enfin à jouer la vraie carte libérale

Depuis des décennies le mode de pensée de la classe politique est marqué par le jacobinisme et le colbertisme. Ce dernier permet de développer  « l’Etat spectacle » et « l’Etat guichet ». Cela produit en permanence des effets d’annonce qui privilégient le court terme électoral par rapport à la stratégie. Le résultat est qu’il n’y plus aucune  cohérence de l’action publique.

Cela empêche aussi de procéder à toutes les réformes  nécessaires pour faire mieux fonctionner notre économie et créer des emplois.  Jacques Chirac a très bien incarné  ce qui  provoque le déclin français. L’histoire condamnera probablement ce président sans qualités qui ne s’est mis qu’au service de lui même.

 

Le libéralisme au contraire n’est pas une idéologie, mais la simple constatation qu’une forme de production  décentralisée et prenant ses informations d’un système de prix libres arrive à de biens meilleurs résultats sur le long terme qu’un système de production lié à l’état.

 

Dans les traces de Jacques Chirac, Alain Juppé était le favori des médias, pour les primaires de la droite. Comme avec Hillary Clinton, les instituts de sondage se sont encore trompés, car il semble qu’une majorité de français ne veulent plus entendre parler du « politiquement correct » qui étouffe la France depuis des décennies. La société civile ne supporte plus le jacobinisme.

On peut malheureusement faire confiance à Alain Juppé pour nous expliquer, que voter pour lui serait la seule façon « d’éviter l’arrivée de Marine Le Pen ». En la désignant de façon obsessionnelle comme la seule adversaire on en fait la représentante du parti anti-système. Il va certainement reprendre  abondamment  les arguments favoris de la gauche « au secours l’ultra libéralisme revient »…

 

Il serait souhaitable que les débats du second tour des primaires nous ramènent à la question clef de la croissance. Cela passe inévitablement par une baisse de la dépense publique, un recentrage de l’Etat sur ses vraies fonctions et la libéralisation de l’économie, au moyen d’un renforcement de la concurrence et d’une fiscalité favorable à la croissance. Quel qu’il soit, le futur président se heurtera au choc des réalités.

 

Aujourd’hui, il est trop facile de rendre  la mondialisation responsable de notre déclin industriel, des délocalisations et du chômage. La croissance ne peut se produire que grâce à la concurrence et à l’investissement.  En revanche, le déclin peut se poursuivre par le déficit public et le manque de réformes franches.

Il est donc temps de s’attaquer sérieusement à la diminution des dépenses publiques. Il est urgent d’alléger les contraintes qui pèsent sur les PME et les TPE. Il faut le plus vite possible réconcilier les français avec leurs entreprises, afin de faire en sorte que leur épargne irrigue ceux qui créent des entreprises, investissent et créent des emplois

 

La gauche s’est trompée quand elle a cru  pouvoir faire oublier la hausse spectaculaire  du chômage en vendant la « modernisation de la famille » ou celle du code pénal.  Elle n’a fait en réalité qu’ajouter une crise de société à une crise économique. Les français sont extrêmement anxieux face à la métamorphose de leur communauté nationale.

La gauche française s’est épuisée à ne pas faire de réformes, car son électorat en est le principal bénéficiaire. Elle est en voie de marginalisation, car ses défaites successives sont le signe de l’accélération de son déclin et de sa possible sortie de l’histoire au profit de la droite.

 

Le déclin français est impressionnant

 

En France, le chômage repart à la hausse. On est remonté à 10% de la population active. La France compte près de 13M de travailleurs indépendants dont personne ne s’occupe vraiment.

En matière de compétitivité on assiste au grand décrochage français. Au mois de septembre la production industrielle s’est repliée de 1,1%. Quand François Hollande est arrivé à l’Elysée l’économie française représentait 76,2% de l’économie allemande. Aujourd’hui selon Eurostat nous sommes à 71, 9%. Le grand tort de la France est de se comporter comme si elle n’avait pas de concurrents alors que des pays émergents ou l’Espagne proposent des produits voisins de ceux de la France avec des coûts de production beaucoup plus bas.

L’instabilité fiscale a trop duré. Sur les actions gratuites, élément essentiel pour attirer et garder tous ceux qui innovent dans les entreprises, on assiste au troisième changement de régime fiscal en cinq ans alors que plus de 100 000 cadres sont concernés. C’est un outil indispensable pour récompenser justement tous ceux qui ont du talent.

Les actionnaires individuels sont de plus en plus rares et les fonds de pensions manquent cruellement pour éviter à de nombreuses entreprises de passer sous le contrôle d’investisseurs étrangers.

La retenue à la source va être un véritable cauchemar pour les entreprises. Il concernera une assiette de 1000 Md€

L’examen du dernier budget du gouvernement Valls est uniquement un budget de campagne électorale  comprenant une série de cadeaux fiscaux profitant à l’actuelle majorité mais qui devront être financés par celle qui suivra, des « économies » qui ne se manifesteront pas, de la cavalerie budgétaire et enfin des dépenses oubliées.

 

En Allemagne la croissance faiblit. Le recul des exportations est la cause du ralentissement de l’activité au T3. Le développement du protectionisme des Etats Unis toucherait l’économie allemande dont les US sont le premier marché.

Tout cela n’empêche pas l’Allemagne de continuer à réaliser des excédents commerciaux très importants, d’être dans une situation de quasi plein emploi et d’enregister régulièrement des surplus budgétaires.

 

En Italie peu de commentateurs semblent s’être aperçu que Beppe Grillo dirigeant du Mouvement 5 étoiles est devenu le premier parti d’Italie.L’Italie est à l’offensive contre une commission pourtant indulgente à son égard.

 

 

 

 

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

43 Commentaires

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  • Christophe

    27 novembre 2016

    (suite)

    De toutes façons, nous sommes allez beaucoup trop loin pour espérer « redresser » la situation. Il faudra bien, qu’on le veuille ou non, faire un « reset » total ou partiel, sous une forme ou sous une autre. Je sais … C’est plus facile à dire qu’à faire ! La solution « austéritaire » ne peut produire qu’une récession automotrice et si nous tenons aujourd’hui en lévitation, c’est dû au fait que toutes les économies sont sur la même pente ! Cela aura une fin. Notons au passage que la température sociale risque de devenir torride ! Pour le petit bourgeois qui se demande s’il faut investir aujourd’hui sur l’or ou sur l’argent ? … Je lui conseillerais un tout autre métal : Le plomb ! (si je me fait bien comprendre).

    Produire une population de déclassés, mise en servage par le poids d’une dette irrécouvrables jusqu’à la fin des temps, C’est peut-être là le projet ?

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  • Christophe

    27 novembre 2016

    Pour bon nombre de libéraux, la mondialisation ne saurait être la cause de notre déclin industriel et économique, et la libre concurrence mondialisée serait propre à créer une saine émulation ! Il est vrai que le travailleur Français et européen peut fort bien être compétitif avec le travailleur chinois ou cambodgien … A condition bien sur qu’il accepte les conditions de vie et de rémunération de son homologue asiatique … Cela va sans dire ! La solution serait donc de favorisé le retour à une société très fortement inégalitaire ! à moins que l’on ne décide d’euthanasier une large part de la population devenue inutile à la production ! (Je plaisante évidemment) La seconde cause de tous nos maux serait l’état hypertrophique et la politique devenu spectacle médiatique.

    Il est vrai que le poids de la fonction publique est injustifiable et que seul le clientélisme et « l’entre soi » en sont la cause. C’est d’ailleurs une vieille tradition française que de faire commerce des charges et des offices. Et si la politique n’est plus aujourd’hui qu’un segment du spectacle médiatique … Soyons juste, c’est que celle-ci n’a plus de réel pouvoir sur la scène nationale et n’existe qu’a travers l’exercice médiatique. La vie politique, française ou même européenne, n’est plus que du théâtre ! Il devient chaque jour plus évident que politiques et médias sont tous « à la gamelle » !

    Revenons un peu en arrière … Il a existé en France une époque où l’on a su bâtir les plus beaux fleurons de notre histoire industrielle, où la France était « au niveau » en matière ferroviaire, aéronautique et informatique et ou elle inspirait l’intérêt de tous ses concurrents. Née de la collaboration du gouvernement gaulliste et du CNR, cette époque, convenons-en, n’avait rien de réellement libérale !

    Ces entreprises remarquables avaient été créées par des entrepreneurs, des ingénieurs. Plus tard leur « financiarisation » placera progressivement aux commandes un aréopage d’actionnaires, réclamant des dividendes à deux chiffres quand la croissance commençait à décliner ! à cela, plusieurs solutions : des plans de « restructurations », propre à flatter le cour en bourse, des délocalisations et enfin parfois une revente à la découpe. Inutile d’en décrire l’épilogue !

    Pour ma part, je reste persuadé que l’organisation « libérale » de l’économie et la défense du droit de propriété doivent constituer la base normale de notre organisation sociale … Mais encadrées et régulées par un programme d’état. Car je ne crois pas que les lois du marché peuvent à elles seules générer un projet d’utilité publique sur le long terme. Elles répondent à d’autres logiques !

    Enfin, si la gestion rigoureuse des dépenses de l’état est une excellente chose en période de stabilité économique, aujourd’hui nous sommes dans une situation telle, que l’austérité ne peut produire qu’une plus ample récession. L’exemple grec est à ce propos édifiant ! Tout le monde a bien compris que nous ne vivions pas en démocratie et que notre situation économique est à terme mortifère, mais chacun espère que le système tiendra aussi longtemps que lui et que d’autres en feront les frais … C’est ainsi ! … La réalité de l’opinion, notre réalité politique est là toute entière !

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  • Pierre Frugier

    25 novembre 2016

    Dans le mot énarchie, le suffixe est prépondérant.

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  • calal

    24 novembre 2016

    je ne suis plus present sur les marches actions en tant que petit porteur depuis 2006.Sorti trop tot mais sans perte de k,je regrette de ne pas etre rerentre vu la courbe du cac .mais sans trop de regrets car n’ayant plus confiance dans les marches action et n’y comprenant plus rien( ou n’etant pqs dans le secret des dieux),je serai incapable de dire quand il faudrait sortir.

    Or depuis 2006,qu’est ce qui a ete fait pour me redonner confiance dans les marches? trading haute frequence,emprunt obligataire pour augmenter les dividendes a la demande d’actionnaires a court terme,taux negatifs qui semblent vouloir s’etendre jusque sur les comptes courants, limitation du cash…

    ou est la liberte de l’acteur economique? on est en train de m’acculer pour me pousser dans une direction.Amha celle ou la tondeuse m’attend.

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  • sassy2

    23 novembre 2016

    parmi les dépenses publiques à supprimer il y a le cout induit par les lobbyists.
    Notamment sur la fiscalité l’europe est la passoire du monde.

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  • chris83

    23 novembre 2016

    Rien ne peut sortir duc chapeau electoral tant que les français ne seront pas face a la vérité .
    la politique de la BCE permet aux gouvernements de continuer a dépenser sans compter et aux citoyens d’être aveugles.
    2 trillions de dettes.voila le resultat.Plus la dette augmente,plus les impôts augmentent (avec un eu de retard)
    le 10y français est passe de 0.2 a 0.8% récemment
    le referendum italien pourrait ouvrir la voie a un nouveau choc

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  • Gerldam

    23 novembre 2016

    Même si les esprits ont évolué depuis 2002, année où Alain Madelin présentait le seul projet un peu libéral qui fur jamais présenté en France (et où il recueillit 4,5% des suffrages), il n’en demeure pas moins qu’un programme réellement libéral n’aurait guère de chances de recueillir une majorité dans le pays, bassinés que les français ont été par l’idéologie collectiviste depuis près de 40 ans.
    Un vrai libéral (ce que Fillon est loin d’être) devrait donc avancer caché et rester flou sur bien des points. Comment faire voter par le parlement élu avec le système actuel que les fonctionnaires soient inéligibles, vu l’énorme conflit d’intérêts qu’il y a entre ceux qui appliquent les lois et ceux qui les font.
    Comment des élus pourraient-ils se faire hara kiri et supprimer ces milliers d’élus inutiles, sur tout le territoire? Comment faire voter la suppression des départements, des préfectures, des sous-préfectures et de toutes les DD qui vont avec? Comment licencier un bon million de fonctionnaires par refonte complète du périmètre de l’état (privatisation et mise en concurrence de l’éducation et de la santé, notamment)
    Car c’est à ce prix qu’on pourra réduire considérablement les impôts qui pèsent sur les entreprises et surtout sur le capital, nerf de la guerre.
    Abroger le Code du travail et le remplacer par 10 pages de principes simples. Libérer toutes les normes qui pèsent sur la construction. Etc.
    Comme on le voit, l’entreprise est colossale, qui permettrait à la France de redevenir le pays le plus riche d’Europe, et de loin, tant ses atouts sont énormes.

    Répondre
    • idlibertes

      23 novembre 2016

      Je pense exactement comme vous qu’il convient en politique d’y aller pardonnez moi l’expression, « l’air con et la vue basse » et c’est pourquoi je place beaucoup d’espoir avec énormément de respect je précise sur Hervé Novelli qui, l’air de ne pas y toucher, serait tout à fait l’homme de la situation pour effectuer des coupes sombres dans pas mal de budget si Fillon décidait par exemple de le placer à l’Economie. On peut rêver mais pourquoi pas…

      J’ai entendu parler de Henri de Castries en premier ministre (dans les milieux qui s’autorisent etc etc) mais je ne crois pas que la France serait prête à accepter un membre du patronat en chef de file politique. Attendons de voir ce que cela donne…

    • candide

      23 novembre 2016

      Henri de Castries serait sans doute un excellent choix pour le ministère de l’économie. Son bilan à la tête d’Axa est assez flatteur. De plus, les assureurs, et c’est la différence avec la banque, ont l’habitude de penser de penser sur le long terme (un contrat d’assurance retraite engage les deux parties sur 50 ans, par exemple…).
      Comme premier ministre, en revanche, je ne l’imagine pas dans le rôle. Le futur premier ministre aura d’autres sujets que l’économie à traiter, dont certains particulièrement chauds (migrants, islam, relation avec la Russie…)

    • sassy2

      23 novembre 2016

      je pense que xavier niels-arnault (3615 ulla) voire même Alain Dumenil (madelin) ou elon musk ont des bilans bcp plus flatteurs que Bébé castries

      axa étant une succursale de la bce.

    • Furax

      24 novembre 2016

      Henri de Castries ???

      Un apparatchik de la promotion Voltaire qui s’est contenté de pantoufler confortablement dans une très grosse entreprise ultra-réglementée et quasi-publique ?

      Permettez moi de ne pas partager votre avis.

    • François

      24 novembre 2016

      AXA en augmentant les polices entre 4 et 10% par an avec une inflation sous 1% est le modèle qui tond les moutons. Cela ne dure qu’un moment, et de Castries est parti, car ce petit jeu ne pouvait continuer éternellement. Je ne vois pas ce Monsieur dans un gouvernement. Ce serait Monsieur encore plus d’impôts !

    • Azalee

      23 novembre 2016

      Henri de Castries?
      C’est un mondialiste.

    • idlibertes

      23 novembre 2016

      C’est un peu Bilderberg (le moyen de faire autrement dans les assurances), je vous l’accorde mais c’est un très bon entrepreneur.

    • Azalee

      23 novembre 2016

      Il participe aux conférences Bilderberg depuis 2008 (soit huit ans), et il est président du steering committee depuis 4,5 ans. Il n’est «un peu» Bilderberg – il l’est complètement.

      Il ne me semble pas que Claude Bébéar ait mis son nez là-dedans.

    • idlibertes

      23 novembre 2016

      Je pense effectivement que beaucoup moins. Cela dit, ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Affaire à suivre…
      Pour le bon coté, c’est un chrétien convaincu.

    • idlibertes

      23 novembre 2016

      Parce que ne nous leurrons pas: Un baroin par exemple, c’est du frère trois point tout autant par ailleurs.
      Et je n’ai par exemple aucun doute sur les appartenances d’un Macron également.

    • Azalee

      23 novembre 2016

      > Pour le bon coté, c’est un chrétien convaincu.

      Que fait un un chrétien au Bilderberg? Il n’a donc aucune valeur morale? Qu’a-t-il retenu du christianisme? L’autorité comme Maurras?

      Je change la phrase de CG: Entre un chrétien sans honneur et un non chrétien honorable, je choisirai toujours l’homme honorable.

      Faut-il rappeler le dernier livre publié par Kissinger qui est un brûlot christianophobe? (Dans le livre, il est expliqué à chaque page que Jésus est à l’origine de toutes les souffrances et tous les malheurs du monde. Comme vous le dites, «on accuse souvent autrui de ce que l’on est soi même».)

      > Un baroin par exemple, c’est du frère trois point tout autant par ailleurs.

      Les F∴ ne sont pas des enfants de cœur, mais il me semble qu’ils sont bien moins mauvais et dangereux que les Bilderbergers.
      Pour moi, on mélange les torchons et les serviettes.

      > Et je n’ai par exemple aucun doute sur les appartenances d’un Macron également.
      +1
      Cependant, so far, Macron n’est qu’un épouvantail et un leurre.

      En outre, le péché d’autrui n’est en rien une justification de son propre péché. Si tout le monde vole et tue, est-ce une raison pour voler et tuer?

      Je conçois parfaitement que, aujourd’hui, il est bien difficile de se faire une place en restant blanc. C’est fait pour. C’est organisé pour. C’est exactement ce que disait Ayn Rand dans «Atlas Shrugged», ou dans le film «La vie des autres» où l’officier de la Stasi explique que on ne sait pas quelle loi a été enfreinte, mais on est sûr que une loi a été enfreinte parce que c’est fait pour. C’est aussi ce que raconte Hannah Arendt quand elle explique que lois changent tout le temps et que on ne sait jamais ce que on a le droit de faire ou pas (entretien de la terreur), sans compter que des lois ad hoc sont votées.

      C’est bien pour ça que c’est une question de morale, de qui on est. Comme vous le dites: «je n’ai rien contre “gagner” mais pas au prix de compromissions».

      Et, excusez-moi, quelle est sa référence en tant que «entrepreneur»? Être président d’un fat group? De mon point de vue, c’est être «manager» et non «entrepreneur». Quand a-t-il risqué quelque chose dans sa vie? Et en particulier son propre temps et son propre argent? Est-ce qu’il sait ce que c’est que l’angoisse de ne pas avoir de revenus, de ne pas avoir de clients, de se demander de quoi demain sera fait? Et de continuer malgré tout? Et dans le cas précis, c’est un pur exemple de ploutocrate, de produit du sérail et du capitalisme de connivence. Et de mondialiste. À l’opposé du libéralisme et de la liberté pour chaque individu, du respect de la dignité et de la responsabilité individuelle.

      Et quelle est la différence depuis que Bébéar est devenu président d’honneur? Maintenir Axa à flot? Certes. Et effectivement, avec son network, ça ne doit pas poser de problème.

      De mon point de vue, l’unique bon point de ce monsieur est d’avoir été choisi par Bébéar.

      J’avoue, ma réaction face à un Bilderberger est épidermique et rédhibitoire.
      Je vais rejoindre Bruno_B et voter Marine.

    • idlibertes

      23 novembre 2016

      Et oh, pas taper. J’y suis pour rien moi. On ne m’a pas demandé 🙂

      Je disais juste qu’il n’est pas nécessaire de s’énerver sur ce qui est surement un bouteillon. Je ne connais absolument pas assez de choses sur Henri de Castries pour en dire quoi que ce soit. J’attends de voir.

      Je n’aurais pas du vous faire par de cette indiscrétion « de milieu » si cela doit vous contrarier. n’y voyez rien d’autres qu’un bruit de couloir.

    • Azalee

      23 novembre 2016

      > Je n’aurais pas du vous faire par de cette indiscrétion « de milieu » si cela doit vous contrarier. n’y voyez rien d’autres qu’un bruit de couloir.

      Bien au contraire. N’étant pas dans ces milieux, je suis intéressé par toute indiscrétion; et celle-là vaut son pesant de cacahouètes. Merci. ☺

      Ensuite, je laisse chacun se faire son avis («chrétien convaincu», «très bon entrepreneur», Bilderberg à peu près la même chose que la F∴).

      Pour moi, c’est tout vu.

      Sur ce, je vais me faire des pâtes. ☺

    • Marco

      24 novembre 2016

      De Casties a été recruté par Bébéar car ce dernier cherchait quelqu’un
      pour « casser la baraque », et l’autre s’en est donné a cœur joie…
      Ayant été involontairement témoin de son comportement en privé, j’ai
      vu un individu violent, imbu de lui-même (tout comme son épouse).
      Et une vraie taupe de chez « Bilderberg ». L’Etat français a suffisamment de tares déjà….
      Quoique…dans les situation de décomposition avancée, on a presque
      intérêt a promouvoir de tels profils pour emmener le pouvoir dans le
      mur et en finir plus vite. Le problème, c’est l’étendue imprévisible
      de la casse qui s’en suit, dont les peuples souffriront bien plus
      que les de Castries.

  • Oblabla

    23 novembre 2016

    « Jacques Chirac a très bien incarné ce qui provoque le déclin français. L’histoire condamnera probablement ce président sans qualités qui ne s’est mis qu’au service de lui même. »
    Je partage à 100% votre avis sur ce triste sire; avis que l’on ne voit ni n’entend jamais nulle part!
    A titre pédagogique pour les français je proposerais volontiers cette épitaphe:
    « Chirac véritable socialiste qui s’ignorait, vrai roi fainéant nous a laissé un pays dans un état catastrophique et nous en paierons les conséquences pendant des décennies. Que mettre à son actif? Nous savons qu’il se glorifiait de n’avoir pas engagé la France dans la guerre d’Irak, la belle affaire! Cette décision était à la portée d’un enfant de 10 ans! Quelques « réalisations » de Jacques Chirac pour mémoire entre autres : le regroupement familial des émigrés en tant que 1er ministre sous la présidence Giscard, le principe de précaution qu’il a constitutionalisé ! Deux désastres en termes de conséquence pour l’équilibre social du pays, l’innovation, la création d’entreprise, l’entrepreneuriat et l’emploi… La suppression du service militaire c’est lui (dont la jeunesse et les immigrés auraient tant besoin aujourd’hui), le quinquennat qui plonge le pays dans une campagne électorale permanente avec un réformisme brouillon ou évanescent, les lois mémorielles inappropriées et Jacques Chirac a fait élire Mitterrand en 1981 fossoyeur du pays en torpillant Giscard et a annoncé voter pour Hollande en 2012 ; là c’est encore Jacques Chirac… »

    Et les médias et les français osent faire l’apologie de ce monsieur et se répandre en compassion et apitoiement!

    Répondre
  • nolife

    23 novembre 2016

    « Le libéralisme au contraire n’est pas une idéologie, mais la simple constatation qu’une forme de production décentralisée et prenant ses informations d’un système de prix libres arrive à de biens meilleurs résultats sur le long terme qu’un système de production lié à l’état. »

    Je croyais que le libéralisme était un machin qui n’était pas économique mais un philosophie juridique. Moi yen a être perdu !

    Répondre
    • idlibertes

      23 novembre 2016

      Itou mon général

    • Oblabla

      23 novembre 2016

      On peut ergoter à l’infini sur ce qu’est on n’est pas le libéralisme. Pour moi la meilleur définition c’est celle de Jean Nouailhac parue dans le Point:
      « Pour commencer, il y a souvent erreur sur la définition du libéralisme qui n’est ni une idéologie ni une doctrine économique, mais plus simplement une philosophie basée sur un double principe fondamental : LE DROIT PRIME L’ETAT, ET l’INDIVIDU L’EMPORTE SUR LA COLLECTIVITE, ce qui est le cas, par exemple, aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou en Suisse. Or, en France, c’est tout le contraire : l’État est supérieur au droit, et le collectif l’emporte sur le citoyen avec comme conséquence que le social passe avant l’économie. L’État peut même y changer le droit selon les nécessités ou les majorités du jour, ou selon les circonstances historiques. Les Américains ont la même Constitution depuis l’origine, tandis que la France, pendant la même période, a vu passer deux empires, deux ou trois monarchies, cinq constitutions républicaines, sans compter quelques régimes hybrides, comme le Consulat ou Vichy. »
      Et croyez moi à peu près 99% des français ne savent pas ce qu’est le libéralisme et en parlent à tort et à travers. A commencer par les politiciens et les médias.

    • Robert Marchenoir

      23 novembre 2016

      « Le droit prime l’Etat, et l’individu prime sur la collectivité. »

      Définition très intéressante du libéralisme, en effet.

      J’ajoute que les principes de l’empire russe sont à l’exact opposé, ce qui devrait faire réfléchir les libéraux (Ron Paul, Fillon…) qui trouvent pertinent de courtiser la Russie.

      Prenez cette maxime, mettez-la à l’envers, poussez-la à l’extrême, allez encore un peu plus loin, et vous avez l’histoire de la Russie : pas depuis Poutine, pas depuis l’Union soviétique ; depuis mille ans.

      Donc, « discuter avec la Russie », comme disent les ingénus, certainement. (Comme si on ne discutait pas avec la Russie ! « On » ne fait que ça, justement ! « On » y passe notre temps, et pour quel résultat ?…)

      Mais s’imaginer qu’il y aurait je ne sais quelle affinité civilisationnelle profonde entre l’Europe et la Russie, comme on l’entend dire si fréquemment désormais de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, c’est une dramatique erreur.

      Pour l’anecdote (mais vraiment pour l’anecdote…), la Russie envisage sérieusement de remplacer sa flat tax par un bon veil impôt progressif à la française, qui fasse « payer les riches ». Cette flat tax qui avait fait penser, à certains libéraux français mal informés, que la-Russie-de-Poutine était un pays libéral.

    • idlibertes

      23 novembre 2016

      Merci pour ces précisions.
      A titre personnel, je me garde toujours de parler de Poutine car je n’y connais rien et j’evite de trop parler quand je n’ai vraiment rien à dire. Mais j’écoute. Cela dit, il y a sur ce sujet des débats passionnés.

    • Azalee

      23 novembre 2016

      Dites donc, vous ne l’aimez pas la Russie.

    • sassy2

      23 novembre 2016

      le problème c’est que fillon n’a peut être jamais vu/lu ron paul.
      Ou eu le temps de le faire.
      Poutine à mon avis le connaît par coeur. Ce qui est certain est qu’il l’adapte mais il y a un point précis ou il l’applique à la lettre.

      Je pense à cela car, il y a eu la bibliothèque de oussama Bl de révélée, c’était assez instructif

    • Aljosha

      24 novembre 2016

      Amour bouquet violettes, tovarich

  • nolife

    23 novembre 2016

    Bonjour,

    Un journaliste israélien (Jacques Benillouche) faisait la réflexion, les électeurs croyant Juppé qualifié d’office, ils ont « forcé » le vote Fillon pour dégager Sarkzoy. Le vote Fillon est-il un réel vote d’adhésion ?

    Car il faut être honnête, Fillon bien qu’un peu « mou » semble quelqu’un de plus intègre, un bigot bien gentil style Ned Flanders !

    Répondre
    • idlibertes

      23 novembre 2016

      C’ est drôle j ai lu la même chose sur Fillon placé par le KGB

    • sassy2

      23 novembre 2016

      non je ne pas pense pas à cette hypothèse car le vote fillon est géographiquement harmonieux…

    • Robert Marchenoir

      24 novembre 2016

      @ Azalée

      Ce n’est pas une question d’amour. C’est une question de connaissance (récente, en ce qui me concerne — je dis ça pour ceux qui seraient tentés d’y voir une vantardise).

      Soyez aimable de ne pas me faire le coup de la « phobie » en mettant les choses à l’envers : si je suis opposé à l’importation massive de musulmans en France, ce n’est pas parce que je serais « musulmanophobe », c’est à dire parce que j’entretiendrais des craintes injustifiées et irrationnelles à l’encontre des musulmans : c’est parce qu’il y a des raisons parfaitement justifiées, rationnelles et étayées par l’histoire de s’opposer à l’installation de millions de musulmans en France.

      Pareil pour la Russie.

    • Azalee

      24 novembre 2016

      Vos contributions sont intéressantes, comme l’a à nouveau montré celle concernant Dominique de Villepin.

      En revanche, pour la Russie, vous vous mettez à la critiquez alors que ce n’est même pas le sujet. Vous ne donnez pas de référence. Et vous êtes prêt à réduire le libéralisme à l’impôt progressif… À croire que vous auriez des origines d’un des pays d’Europe de l’Est (je comprends qu’un polack ne puisse pas pas blairer les russkovs). Je ne sais pas qui dit que la Russie est libérale, mais elle est classée 153 sur 178 par l’Heritage Foundation: http://www.heritage.org/index/ranking
      (Pour info, dans ce classement, la France est derrière le Kazakhstan; rappelons que lors de la dernière élection présidentielle au Kazakhstan, le président sortant a été réélu avec 98,5% des voix…).

      Cher Robert, je suis prêt à vous croire. Pourriez-vous partager votre connaissance?

    • Robert Marchenoir

      25 novembre 2016

      Chère Azalée,

      Je m’y efforce de temps en temps sur ce blog.

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