1 mars, 2020

Respirons un grand coup et au boulot.

Tristan Bernard, qui disparut en 1947, était Juif. Arrêté par la Gestapo en 1944, avant de quitter sa maison, il dit à sa femme qui n’était pas Juive : « Ne pleure pas ma chérie. Nous vivions dans la peur. A partir de maintenant, nous allons vivre dans l’espérance »

Cette phrase magnifique me revient à l’esprit en ce moment où la peur semble submerger le monde.

Et avant d’aller plus loin, je voudrais rappeler une autre phrase célèbre, celle de Franklin Roosevelt au plus fort de la dépression qui frappait les USA : « Nous ne devons avoir peur de rien, si ce n’est de la peur ».

Sur les méfaits de la peur, l’une des histoires que je préfère est celle d’un jeune homme au XIXème siècle qui, devant participer à un duel pour une question d’honneur, se suicida la veille du duel tant l’idée de manquer de courage au moment fatidique le bouleversait.

La peur est très, très, mauvaise conseillère.

Revenons à l’actualité.

Une pandémie a commencé en Chine et se répand à travers le monde.

Apparemment, le taux de mortalité atteint 2 % chez les gens soignés, ce qui semble indiquer un taux effectif inférieur à 1 % (0.75%) puisque de nombreuses personnes atteintes par la maladie guérissent sans être allées à l’hôpital.

Qui plus est, les personnes qui décèdent semblent en majorité avoir plus de soixante ans, ce qui règlerait le problème lancinant des retraites, à la grande satisfaction de monsieur Attali chaud partisan de l’euthanasie des vieux, ce qui est paradoxal puisqu’il a plus de 75 ans, mais qui montre son sens aigu du bien commun.

Une première remarque s’impose à ce point : Le corona virus, ce n’est donc pas la peste noire, le cholera ou la grippe espagnole qui ont tué entre trente et cinquante pour cent des gens atteints.  Là nous sommes à 0.75 % et le virus ne semble tuer que les contemporains du penseur éminent que j’ai mentionné plus haut.

Prendre des précautions extraordinaires ne s’impose donc pas, sauf si l’on a soixante seize ans comme moi, ce qui ne va pas m’empêcher d’aller voir mes clients un peu partout dans le monde dans les deux mois qui viennent.

En fait, quand les choses vont mal, il faut avoir l’attitude de la vieille dame Juive de 98 ans qui débarqua à New-York venant d’Allemagne en 1937. Aux journalistes qui lui demandait pourquoi elle avait quitté l’Allemagne, elle répondit « Il n’y a plus d’avenir pour moi dans ce pays ».

Probablement donc, il n’y a pas le feu au lac, comme disent nos amis Suisses, mais, en termes financiers, il serait dommage de ne pas tirer profit d’une bonne panique.

Bien entendu, Je ne peux pas faire grand-chose pour enrayer cette pandémie, n’étant pas médecin, mais je peux peut-être aider le lecteur à prendre les bonnes décisions en ce qui concerne son épargne, de façon à ce que la peur ne l’amène pas à prendre des décisions stupides au cas fort probable (99 % de chances ou plus) ou il survivrait. Et il faut toujours se souvenir qu’un génie financier c’est quelqu’un qui a du cash à la fin d’une baisse et qui décide de le mettre au travail.

Revenons en arrière.

Depuis un peu plus de deux ans, je dis à tous ceux qui me lisent de faire preuve de la plus grande prudence en ce qui concerne leurs investissements et je voudrais ici revenir à une idée toute simple.

Celui qui gère son épargne doit considérer qu’il est un peu comme un général au moment d’une bataille qui doit réfléchir à la façon dont il va utiliser les troupes sous son commandement.

Pressentant qu’une telle bataille risquait de se produire à tout moment, j’ai d’abord identifié il y a bien longtemps les régiments qui risquaient de changer de camp si le conflit commençait. Il s’agissait bien sur des obligations de la zone euro et de toutes les sociétés en Europe qui dérivaient tout ou partie de leur rentabilité des gouvernements (banques, compagnies d’assurance etc..).

Depuis quatre ou cinq ans ces investissements ont fait du surplace ou ont baissé et j’ose espérer que les lecteurs ont fait le ménage depuis longtemps.

Au cas où cela ne serait pas le cas, il faut les transformer aussi vite que possible en cash qui risque d’être utile dans les mois qui viennent.

Ces remarques sur les investissements qu’il ne faut pas avoir ayant été faites, venons-en à ceux dont j’ai dit depuis des mois, voire des années qu’ils devaient figurer dans votre portefeuille et commençons par les troupes de réserve c’est-à-dire par les troupes que vous devrez envoyer au feu quand la situation apparaitra la plus désespérée.

Depuis des années je dis que ce cash doit être en dollar, qui a tendance à monter quand tout va mal, en yen qui monte chaque fois que cela va mal, et en couronne suédoise ou en livre sterling parce que ces deux dernières monnaies sont terriblement sous évaluées par rapport à leur parité des pouvoirs d’achat.

Le dollar par contre est surévalué depuis un moment et continuait cependant à monter, ce qui était l’une des choses qui m’inquiétait et qui me faisait craindre l’arrivée d’une crise.

C’est donc dire que le premier cash que vous devrez utiliser et envoyer au feu sera en dollar.   

Venons-en à une deuxième forme de cash et qui n’en est pas vraiment, l’or.

Pourquoi est-ce que j’ai recommandé l’or depuis quelque temps ?

Pour comprendre, il faut revenir a ce qu’est une monnaie, qui doit avoir trois fonctions:

 

  • Etalon de valeur
  • Moyen d’échange
  • Reserve de valeur.

Depuis 2012, la BCE a décidé que l’Euro ne serait plus une réserve de valeur, puisque les taux d’intérêts sont négatifs dans la zone Euro pour procéder à la fameuse euthanasie du rentier chère à monsieur Keynes.

Et quand un pays ou une banque centrale décide que sa monnaie ne sera plus une réserve de valeur (en général parce que ce pays a des dettes qu’il n’a pas l’intention de rembourser), la seule solution pour ceux qui épargnent dans cette monnaie est de se tourner vers la réserve de valeur acceptée par tout le monde depuis la nuit des temps, c’est à dire l’or.

Et dans ce cas-là, l’or n’est pas du cash, mais une partie essentielle du portefeuille qui sera sans doute la dernière à devoir être vendue, quand le prix des actions et des obligations sera revenu à un prix de marché et ce n’est pas demain la veille dans la zone Euro.

Venons- en aux obligations.

Mes recommandations se sont articulées autour de deux supports obligataires.

  • Les obligations à court terme (5 ans ou moins) en dollar US. La panique financière qui a commencé cette semaine a amené les taux sur ces obligations à des niveaux très bas, ce qui fait qu’elles ont beaucoup monté en capital tandis que le dollar est au plus haut. Vendre des maintenant.
  • Les obligations à long-terme du gouvernement Chinois. Certainement l’une de mes recommandations les plus contestées et je suis sûr que la plupart des lecteurs pensent qu’en raison de la crise, ce placement a dû être désastreux. Point du tout. Depuis deux ans exactement, ces obligations sont montées de 9.5 % par an en euro, ce qui est mieux, beaucoup mieux que les obligations françaises ou allemandes (6 % par an). Les obligations à 10 ans Chinoises devront donc faire partie des positions dont vous allez augmenter le poids, pas tout de suite certes, mais au plus fort de la panique.

Venons-en aux actions.

Commençons par les actions cotées à Paris et qui n’ont rien à voir avec le gouvernement français et dont j’ai fourni une liste il y a quelques mois (voir mon article sur ce site, Retour sur la gestion de portefeuille, la Bourse ce n’est pas fait pour moi.).

L’indice de ces valeurs était à 207 au moment de la publication de l’article, il est monté à 230 et nous sommes de retour à 207. Pour l’instant pas de dégâts, mais si l’indice perd encore 10 %, il faudra d’abord rebalancer le portefeuille pour que chaque action représente à nouveau 10 % du total et sans doute doubler la mise en utilisant le cash.

Ensuite, il va falloir songer à diversifier les actions et je surveillerai comme du lait sur le feu trois marchés.

  • D’abord, tous les marchés des pays asiatiques du style Singapour, Corée, Hong-Kong, Taiwan etc. en ciblant les valeurs immobilières car les taux longs vont baisser là-bas. En plus, elles offrent de bons rendements et sont libellées dans des monnaies dont je pense qu’elles vont monter à long terme contre l’Euro.
  • Ensuite les sociétés Japonaises en excluant les financières qui sont absolument bourrées de cash. La capitalisation boursière du premier marché à Tokyo est d’environ 5000 milliards de dollar et les sociétés Japonaises, qui sont toutes massivement en cash—flow positif depuis des années, auraient la même somme en cash dans leur bilan. Après trente ans de marchés baissiers, les actions au Japon sont quasiment gratuites puisque leur capitalisation boursière est égale au cash qu’elles ont dans leurs bilans.
  • Et enfin les grandes sociétés pétrolières du style de celle cotées aux Pays Bas ou en France. Prenons l’exemple de la grande société énergétique néerlandaise qui rapporte en dividendes (fort bien couvert) 9% ce qui est stupéfiant. Le dividende est après impôts. Le coût d’un emprunt pour la société, après impôts également (les intérêts sont déductibles des bénéfices) doit être aux alentours de 1 %. Et donc la chose la plus simple pour elle est d’emprunter à 1 % pour retirer au fur et à mesure toutes ses actions, économisant de ce fait 8 % par an, ce qui est incroyable.  Les bénéfices par action de la société vont donc exploser… Les calculs pour la société pétrolière française sont les mêmes à peu de choses près. Je n’ai qu’une seule chose à dire à Greta : MERCI et surtout CONTINUEZ, je n’ai pas fini d’acheter.

Je n’ai pas le droit de faire des recommandations sur des titres individuels, mais en quasiment 50 ans de carrière, j’ai rarement vu des opportunités comme celles qui se présentent aujourd’hui au Japon et sur les valeurs énergétiques.

A chacun de prendre ses responsabilités.

Mais sur les obligations de la Zone Euro, je suis certain de perdre, alors que sur le Japon et les valeurs énergétiques je suis (presque) certain de gagner. Passer de l’un à l’autre me parait…raisonnable.

Les sommes qui seraient libérées par la vente des obligations courtes en dollar pourraient être utilisées des maintenant à établir des positions sur ces deux secteurs.

Je me dis que si à la fin de la panique, je me retrouve avec 1/3 d’actions mondiales de bonne qualité, 1/3 d’obligations Chinoises et 1/3 de valeurs énergétiques, cela me donnera un rendement sur mon portefeuille d’environ 5 % par an et je dormirai la nuit du sommeil du juste.

Voila qui me parait mieux qu’une assurance vie investie en obligations de l’Etat Français.

 

 

 

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

27 Commentaires

Répondre à PHILIPPE LE BEL

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  • BEOTIEN

    23 avril 2020

    Ce que je viens d’en écrire à mon fils :

    « Je ne vais pas te redire à quel point je me sens peu d’affinité avec le dénommé Charles Gave au plan politique.

    Ni avec un positionnement marketing reposant depuis des années sur la trouille (dont il écrit si justement à quel point elle est mauvaise conseillère). À commencer par celle de tout gouvernement qu’en bon libéral ultra droitier qu’il est, il postule
    mauvais par essence.

    Et en oubliant évidemment que sans les fiscalités redistributrices d’après crise de 29 (aux USA), puis guerre (en Europe), foin du développement économique et d’essort de la consommation de masse qui a permis aux gens comme lui et moi de nous enrichir à enrichir nos clients industriels, commercants, promoteurs, etc… dont l’argent provient de tout ce que leur achètent tous ceux dont ils se plaignent de trop rémunérer le travail, dont ils se gardent bien eux-mêmes.

    MAIS au plan de la défense de l’épargnants, aussi bien gros que petit… pas grand chose à redire.

    Sauf, en l’occurrence, s’agissant des obligations d’état chinoise. Non que ses raisonnement et calculs ne soient pas bon, mais parce qu’en ces temps incertains, et en dépit de l’évidente volonté chinoise de se poser en partenaire fiable, et malgré son effrayant pouvoir d’asservissement de sa population, ma confiance en la durée de ce régime est de l’ordre de celui que m’aurait inspiré la Russie prérévolutionnaire.

    Surtout s’agissant de créances hypothécaires qui s’appuient sur un marché immobilier qui, en cas de crise majeure, pourrait s’effondrer comme château de cartes.

    Te détaillerai bientôt ma propre stratégie de survie pour les années à venir.

    Notamment pour éviter de rester trop longtemps en cash qui, en cas de crise financière systémique que tant d’occurrences pourraient déclencher, pourrait bien être, si pas la proie d’états exangues, se voir dévoré par l’inflation. Qui même si aussi inimaginable aujourd’hui qu’une pandémie hier…😈

    https://institutdeslibertes.org/respirons-un-grand-coup-et-au-boulot/ « 

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  • Thevenet Anthony

    15 mars 2020

    Bonjour l’équipe, La société énergétique néerlandaise c’est mieux de l’acheter en euros ( bourse amsterdam) ou en sterling ( bourse de londres) ???
    C’est quoi la différence???

    Répondre
  • Mirias

    7 mars 2020

    Merci pour votre analyse.
    Des valeurs Japonaises, oui mais lesquelles sont bien gérées? Quand on ne connait pas la bourse japonaise…

    Répondre
  • Pierre

    6 mars 2020

    Ok pour le yen, pour le dollar par contre j’ai un gros doute.

    Le dollar a déjà amorcé sa chute sous l’effet de la baisse des taux US et des rachat de short EUR, et ce n’est que le début.

    Répondre
  • candide

    6 mars 2020

    Totalement hors sujet, mais ça va vous intéresser : notre vieille amie Hillary est convoquée chez le juge pour déposer sous serment.
    La contre-attaque de Trump ?

    Répondre
  • Thibaut

    6 mars 2020

    Bonjour,
    Concernant les actions Japonaises, sans etre un expert, il me semble que la plupart de ces reserves de cash sont adossees a leur systeme de pension pour les anciens employes?
    Les cimetieres sont remplis de gens qui ont essaye de faire fortune en shortant les JGB, mais j ai limpression qu ils sont egalement remplis des optimistes ayant acheter le Nikkei…

    Répondre
  • Epsilon

    4 mars 2020

    Très bon article, merci! Avez vous un site de trading en ligne à recommander? Degiro? Binck? Autre? Merci.

    Répondre
  • Sebaba

    4 mars 2020

    Ma théorie là dessus, c’est que nous risquons d’en sortir avec une augmentation de l’espérance de vie. Les gens font attention, ils ont moins d’accidents de la circulation, ils ont peur de tomber malade et se surveillent avec acuité…

    Répondre
  • Tracard

    4 mars 2020

    du Charles Gave comme on l’aime…..la stratégie géo économique.
    Les minières US ?

    Répondre
  • luc

    4 mars 2020

    concernant le corona, la mortalité est faible par contre au moins 10% des infectés doivent etre hospitalisés
    SI 10 oU 20% des infectes ont besoin d ‘hospitalisation, ca pose un probleme de staffing (entrerprises, administration francaises) non ? et de saturation du systeme hospitalier francais deja defaillant d’apres certains. Dans certaines entreprises francaises,seules quelques personnes meme dans une grande entrerpises sont capables d’effectuer certaines taches (taylorisme et specialisation a outrance)
    de plus les chaines d’approviosionnement (biens industriels) avec la chine sont pertrubées en ce moment.

    Répondre
  • Savoia

    3 mars 2020

    Clair, simple et concis, as usual, bravo !
    A ce propos, ou en est l’indice IDL ?

    Répondre
  • Jordi

    3 mars 2020

    Conernant les actions japonaises, je suis un peu dubitatif. J’avais l’impression que la banque centrale Japonaise était très lourdement investie sur le Nikkei, voir le plus gros acheteurs du marché pour cause de quantitative easing.

    Répondre
  • Alexandre

    3 mars 2020

    Cela m’évoque ce jeune marchand de breloques qui à Hong-Kong pendant la guerre achetait tous les terrains pour une bouchée de pain, au point de devenir le milliardaire que l’on connaît aujourd’hui.. Li Ka-Ching.. Vendre au son des violons, acheter au son du canon.

    Répondre
  • Vaik

    2 mars 2020

    Bonjour, toujours aussi plaisant de vous lire.
    Avec tout le respect que je vous doit, je pense qu’il y a certains choix très dangereux:
    Nous entrons dans la plus grave crise financière de touts les temps, avec des dettes deux fois plus élevées qu’en 2008, 1/3 des banques européennes qui vont faire faillite selon McKinley, j’en ai déjà trop parlé précédemment en 17 pages:
    https://public.titann.fr/effondrement.pdf

    La seule chose qui me semble respectable en action est les sociétés minières aurifère qui ont prises en MOYENNE 600% pendant l’après 2008, puis des argentifères qui ont explosées d’EN MOYENNE 1000%, pas convaincu? Regardez:
    https://www.google.com/search?client=firefox-b-e&q=cours+stbarbara
    https://www.google.com/search?client=firefox-b-e&ei=WeZcXuXwM62ejLsPwbmn4Ag&q=cours+first+majestic&oq=cours+first+majestic&gs_l=psy-ab.3..0.786.786..1427…0.2..0.127.127.0j1……0….1..gws-wiz…….0i71.73F7LAwVADA&ved=0ahUKEwilgYLP0PvnAhUtD2MBHcHcCYwQ4dUDCAo&uact=5
    https://www.google.com/search?client=firefox-b-e&q=FRA:+G3U&stick=H4sIAAAAAAAAAONgecRozi3w8sc9YSm9SWtOXmPU4OIKzsgvd80rySypFJLiYoOyBKT4uHj00_UNM5LKyisykix4FrFyuAU5Wim4G4cCAGbBq7lHAAAA&sa=X&ved=2ahUKEwjIy4Hh0PvnAhUPDGMBHa9FCVMQsRUwGnoECAgQAw&biw=1600&bih=786

    Inutile de multiplier les exemples. Je pense que ces trois suffisent.

    Le choix du japon me parait extrêmement dangereux car il fait partie des pays qui dépassent les 150% de dettes privées, ce qui a déjà fait de très gros dégâts aux pays comme l’Italie ou l’Espagne qui étaient dans ce cas en 2008. L’état japonais lui est endetté à hauteur de 230% DU PIB!!!
    Et surtout, le taux de croissance trimestriel au T4 est à… -1,6%!!!!! Je rappelle que c’était avant le Corona.
    Le Japon perd 1 million d’habitants par an et si il tient pour l’instant c’est car la BoJ n’a fait qu’imprimer de l’argent, aujourd’hui la banque du Japon possède il me semble la moitié des actions!

    Le Japon est sans avenir à long terme, en récession pour ne pas dire en dépression à court terme, ils sont surendettés et ont une monnaie imprimée comme des confettis.

    Quand aux énergétiques, oui mais pas tout de suite! En dépression, le pétrole tombe à 25$, là il est passé sous les 50$, le commerce mondial va continuer à baisser donc attendons:
    https://www.bloomberg.com/quote/BDIY:IND
    Mais surtout, la BULLE DU PÉTROLE DE SCHISTE, quand les résultats financiers du T1 des pétrolières seront publiés avec des cours qui sont en dessous de 50$, une flopée d’obligations d’entreprise notées BBB, qui vont passer en Junk, sachant qu’en plus il n’y a jamais eu autant d’obligation notées BBB qu’à l’heure actuelle, ce qui est parfaitement normal avec l’endettement global mondial astronomique et la croissance qui n’est achetée que par cavalerie.
    Il y a déjà eu plus de 147 faillites depuis 2014 dans le Shell Oil et les états-unis ont atteint leur pic pétrolier cette année:
    https://srsroccoreport.com/the-u-s-shale-industry-hit-a-brick-wall-in-2019/
    Au final, cette entreprise n’aura jamais été rentable pour les états-unis.
    Pour l’énergétique, très mauvaise idée pour l’instant et excellent après quand les prix se seront écroulés.

    Mais on va parler ici de quelque chose de plus important: la DEUTSCH BANK (gloups)!
    Je suis aller analyser le dernier bilan trimestriel de Lehman Brother en mai 2008, et il était impossible de déterminer simplement la faillite. Ils annonçaient des fonds propres à 27 Md$ et une perte de 2Md$ en six ois, trois mois plus tard ils ont fait faillite. Une enquête montrera qu’ils avaient maquillés leur bilan avec une technique dénommé Repo 51, décidément, tout ce qui s’appelle Repo est une arnaque!
    La Deutsch Bank possède 50MD€ de fond propres officiellement mais elle vient de perte 6Md € en une année et elle est en train d’être vendue à la découpe. En un trimestre sont bilan est passé de 1500Md€ à 1300Md€, pour respecter les ratios de liquidités et malgré cette vente de 200Md elle a quand même perdu 1,5 Md€ en un trimestre! Il me semble qu’elle n’a pas le droit de passer en dessous d’un certain niveau de liquidité. Elle a actuellement un ratio de 4,3% de liquidités par rapport à ses prêts, elles ne doit pas pouvoir passer en dessous de 3%. Maintenant qu’elle a réussi à se débarrasser d’autant (200 Md), dont 47 Md$ de dérivés à Goldman Sachs, que va elle faire pour dégraisser encore plus, en période de Corona, en plus! Avec déjà une ville en quarantaine en Allemagne, sil déjà elle perd 1,5Md en baissant son bilan de 15% en un trimestre alors que va-t-elle faire lors d’une dépression sans pouvoir vendre ses actifs pourris?
    Et là, inutile de dire que ça sera extrêmement grave.

    Moi, je ne suis pas un investisseur, je suis un spéculateur, donc je vais tenter de trader des actions minières dans peu de temps quand la baisse sera terminée sans rentrer dans le détail.
    Mais pour les gens prudent, avoir des actions dans un tel pivot civilisationnel est une folie.
    Des métaux précieux, c’est tout ce qu’il faut.
    De l’Argent-métal, et pas de l’or, car l’argent n’a jamais été aussi sous évalué par rapport à l’or et car il monte toujours plus pendant les grandes crises car son marché est dix fois plus faible au cours actuel (la production de l’argent pèse 19Md$ dans le monde contre 120M$ par an pour l’or).
    C’est pourquoi l’argent entrainé par l’or monte toujours plus pendant les grandes crises, l’or du pic de l’or en 1980, l’or a fait X6, l’argent lui a fait X10.

    En réalité, il n’y a jamais meilleur moment pour se faire de l’argent qu’une crise, Jesse Livermore, un des plus grand spéculateurs de tout les temps, avait réussi à assécher le marché en 1907, il possédait tellement d’action que s’il vendait, le marché s’écroulait, le gouvernement a du le supplier de ne pas le faire, quand à 1929, cette dernière lui a fait gagner 100M$, ce qui vaudrait 1,5Md$ aujourd’hui selon le traducteur de Mémoire d’un spéculateur.
    Pour prendre un exemple plus récent, John Paulson à gagné 3,5 Md$ en vendant à découvert des sub-primes.
    D’autres ont achetés des assurances à sub-primes.

    Moi, ça sera les minières.
    En clair il n’y a pas meilleur moment pour s’enrichir que maintenant pour qui ose se mouiller.
    Quand on proverbe de Charles: « Il y a des moments où il faut gagner de l’argent et d’autres où il ne faut pas en perde. »
    Je le changerais volontier en: « Il y a des moments où il faut gagner de l’argent et d’autres où il faut passer des puissance de 10 et se barrer avec la caisse! »

    Répondre
  • CharlesM

    2 mars 2020

    Bonjour,
    Merci pour cet article. Pourquoi différencier les obligations $ à court-moyen terme et celles à long terme , les 2 ayant le même comportement ?

    Répondre
  • Soufiane

    2 mars 2020

    Bonjour,
    Pouvez vous regarder ce qu’il cloche sur la version mobile du site?
    Les derniers articles comme celui-ci y sont introuvables.
    Merci!

    Répondre
    • Sebaba

      4 mars 2020

      Et je n’ai pas été averti par la publication de celui-ci par votre système d’alerte.

  • Strass

    2 mars 2020

    Bonjour,

    Merci pour vos articles qui nous rendent bien service…
    Pour les actions du groupe Francais, ne vaut il pas mieux encore attendre un peu ?
    Le Brent devrait encore baisser, le cours du groupe aussi ?
    Merci d’avance

    Répondre
  • Robert

    2 mars 2020

    Toujours fort intéressant. Je suis surpris que vous ne citiez pas le CHF comme monnaie-refuge… même si la politique de la BNS ces derniers temps suscite des critiques dans son propre pays.

    Répondre
  • lauffenburger eric

    2 mars 2020

    le taux de mortalité moyen de la grippe espagnole se situait entre 2.5% et 3 % des grippés….comme le coronavirus actuel

    Répondre
    • idlibertes

      2 mars 2020

      Non, le Coronavirus n’est pas à 3 % sauf sur les plus de 70 ans. Il est de 0,4 ou 0,2 Suivant les ages.

    • Sebaba

      4 mars 2020

      En fait, c’est comme pour le reste. Nous ne pouvons avoir aucune confiance dans la statistique gouvernementale. L’information, c’est le nerf de la guerre et nous subissons un biais d’information avec l’état, ici comme ailleurs.

    • Patrick

      4 mars 2020

      Personne ne connait le taux de mortalité car personne ne connait le taux réel d’infectés. Il faudrait effectuer des tests statistiquement significatifs sur la population chinoise pour connaitre le taux de contamination dans une ville. Evidemment qu’une personne qui se présente à un hopital en crachant ses poumons a plus de chance de mourir…
      On voudrait nous faire croire que les centaines (voir milliers) de chinois qui ont débarqué à Paris Charles de Gaulle en décembre et Janvier n’étaient pas infectés? Où sont les malades et les morts?
      Quel est le taux réel de personnes infectées et asymptomatiques : c’est le coeur du problème et les chiffres présentés n’ont pour l’instant aucune signification d’un point de vue statistique.

  • Charles Heyd

    2 mars 2020

    Lumineux, comme d’hab!
    Je souscris à 100% pour ce qui concerne les pétrolières (énergétiques) et la société française que vous ne citez pas me rapporte en gros 10% par an (dividendes + plus-values) depuis une petite dizaine d’années (au cours actuel)!

    Répondre
  • PHILIPPE LE BEL

    2 mars 2020

    Bonjour !
    Merci pour ce billet argumenté qui fait réfléchir.

    Répondre

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