9 décembre, 2019

Réflexions théoriques sur le problème des retraites

Une fois de plus une partie importante de la population française est dans la rue, et encore une fois parce que le gouvernement Philippe, après ceux de Rocard ou de Juppé entend « réformer » les retraites. Et tout le monde de me dire que décidément la France est irréformable, ce qui est une contre-vérité. Dans un monde qui a changé et qui continue de changer comme rarement dans l’histoire, la productivité du travail dans le secteur privé (c’est-à-dire la valeur ajoutée créée par chaque travailleur) est parmi les plus fortes au monde, si ce n’est la plus forte. La conclusion est simple donc : le secteur privé n’a cessé de se reformer, et cela malgré les lois plus débiles les unes que les autres qui cherchaient à l’en empêcher.

Et donc, d’où vient cette légende que la France serait incapable de se reformer ? et ici la réponse est claire. Nous avons un Etat qui est à la fois obèse et mal géré et donc incapable d’avancer et de changer sans s’écrouler immédiatement sous son propre poids.

Et nous en avons un exemple parfait avec les retraites.

Pour bien comprendre quel est le problème, il nous faut revenir à ce qu’est la retraite.

Revenons en arrière.

Depuis un peu plus d’un siècle, la durée de vie ne cesse de s’allonger et il est apparu normal qu’un nouveau Droit émerge, celui de pouvoir arrêter de travailler quand la force physique ne permet plus de le faire, et c’est très bien ainsi.

Et là, il y a deux possibilités pour que le financement de ce droit soit assuré.

  1. Le modèle « familial » dit de répartition : Ceux qui travaillent paient pour ceux qui ne travaillent plus.
  2. Le modèle de l’épargne individuelle. Pendant toute ma vie, j’épargne pour pouvoir couler des jours heureux jusqu’à l’extinction des feux.

Pendant et après la seconde guerre mondiale, les gouvernements français ont choisi le modèle familial et pour une raison très simple. Ceux qui arrivaient à la retraite n’avaient eu aucune possibilité de se constituer la moindre épargne, celle-ci ayant été détruite par les deux guerres, l’inflation et la grande dépression. En 1945, le seul modèle opérationnel était donc la répartition et elle fut choisie.

C’est un bon système, pour peu que la démographie soit stable, or elle ne l’a pas été. Et c’est là le principal crime de tous nos gouvernements sans exception, depuis Giscard.

Alfred Sauvy ne cessait de dire qu’a partir de 2020, les choses deviendraient très difficiles et personne n’a bougé, tout le monde a menti, y compris le gouvernement actuel qui essaie de nous faire croire que tout pourrait s’arranger. La réalité est cependant que la retraite par répartition n’est plus viable et que les retraites vont voir leur pouvoir d’achat s’écrouler.

Pourquoi ?

D’abord pour des raisons démographiques. Tout le monde sait que de 1945 à 1962 nous avons eu un « baby- boom » et que ces classes d’âge furent particulièrement nombreuses. Tout le monde sait aussi qu’après 1962, la fertilité féminine baissa très fortement, ce qui au début ne posa pas trop de problèmes puisqu’il y avait un plus grand nombre de femmes en âge d’avoir des enfants, ce qui compensait le fait que chacune d’entre elle avait moins d’enfants, mais nous savons aussi que la fertilité a continué à baisser ce qui fait qu’aujourd’hui nous avons moins de femmes en âge d’enfanter et que chacune d’entre elles a moins d’enfants que sa mère et beaucoup moins que sa grand-mère.

Ce qui fait que ceux qui travaillent vont devoir payer de plus en plus pour ceux qui ne travaillent plus et cela n’est pas une hypothèse mais une réalité.

Aucun problème dira le bobo au pouvoir, il n’y a qu’à importer plus de travailleurs des pays qui en ont trop et le problème sera réglé. C’est ce que vient de dire l’ignoramus en chef que notre Président a mis en charge de la réforme des retraites. Pourquoi est-ce idiot ? Parce que, comme je ne cesse de l’écrire, nous sommes en train de rentrer à toute vitesse dans la troisième révolution industrielle, celle de la connaissance et donc notre économie a besoin de gens extraordinairement bien formés. (Voir mon livre écrit il y a plus de dix ans « C’est une révolte, non Sire, c’est une révolution »). Nous n’avons plus besoin de bras comme en 1890 ou en 1950, mais de cerveaux, et la plupart des immigrants ne savent ni lire ni écrire et ne parlent pas le français, ce qui on en conviendra constitue un vrai problème dans une société de la connaissance et veut dire que les nouveaux entrants, loin d’atténuer les problèmes créés par les transferts sociaux vont les aggraver.

Venons-en à l’économie. Le principe de la retraite par répartition tel qu’il est appliqué en France implique que les retraités vont avoir un revenu soit constant soit en hausse en termes réels. Ils vivent donc dans un monde ou leur futur est CERTAIN. Or le futur est INCERTAIN. Le simple fait que le futur des retraites est certain implique donc que le futur est encore plus incertain pour ceux qui travaillent encore.

Je m’explique.

Les retraites coutent à peu près 14 % pour 100 de valeur ajoutée créée dans le pays. Si la valeur ajoutée créée l’année prochaine est de 102, il n’y aura aucun problème. Il n’y aura aucun difficulté à payer 14 aux retraites et le reste de la population pourra se repartir le reste soit 102-14=88 . Par contre si la valeur ajoutée tombe de 2 points l’année prochaine et qu’il faille payer 14, alors le reste de la population connaitra une baisse de son niveau de vie, passant de 88 à 84, ce qui rendra la situation politique encore plus difficile.

Imaginons de plus que, de ce fait, les brillants sujets formés par les écoles et les universités françaises voient leurs charges fiscales et sociales augmenter très fortement pour pouvoir payer les retraites et de leurs parents et de ceux qui n’ont pas eu d’enfants, tout en payant les charges pour ceux qui ne savent pas lire.

En termes clairs, cela voudra dire un niveau de vie beaucoup plus bas que celui auquel les Français compétents pourraient avoir droit s’ils allaient exercer leurs talents en dehors de France, dans des pays ou existe des retraites par capitalisation (la Grande-Bretagne par exemple).

Et c’est ce qui se passe.

Quand je suis arrivé à Hong-Kong en 2002, il y avait 5000 français. Il y a en a maintenant 20000, c’est-à-dire plus que de Britanniques.  Et partout où je vais, je rencontre des Gaulois pleins d’ardeur au travail en Grande-Bretagne, au Cambodge, au Vietnam, au Laos, en Amérique, au Canada, au Québec… Je ne doute pas qu’ils envoient des chèques à leurs parents (la France est avec les Philippines, le plus gros bénéficiaire de transferts familiaux venant de l’extérieur du pays), mais je les vois mal envoyer des chèques à ceux qui n’ont pas eu d’enfants et encore moins à ceux qui ne savent ni lire ni écrire.

Bref, la répartition c’est foutu et pour deux raisons : la démographie ne la supporte plus et l’économie a été très mal gérée, le signe en étant que la part du secteur privé dans l’économie n’a cessé de baisser, et nous nous trouvons donc devant un cas d’école ou une promesse politique ne peut être tenue pour des raisons démographiques et économiques.

Venons-en à la capitalisation.

Dans ce système, chacun épargne pour son propre compte et celui qui épargne plus et qui gère mieux aura une retraite plus importante que celui qui n’épargne pas et/ou gère son argent comme un cochon, ce qui va apparaitre comme extraordinairement injuste à toutes les cigales qui ne voient pas pourquoi les fourmis devraient passer un hiver tranquille alors qu’elles, elles crèvent de faim.

Mais là, je fais immédiatement une remarque. Imaginons qu’une fourmi décide d’épargner comme seules les fourmis savent le faire et d’investir tout son argent en France. Eh bien, elle ne pourra pas avoir une rentabilité supérieure à la retraite par répartition, tout simplement parce que, sur le long-terme, la seule chose qui compte c’est la démographie. S’il n’y a pas d’enfants pour payer ses retraites, il n’y aura pas plus d’enfants pour lui louer son appartement ou sa maison au bord de la mer et il n’y aura pas plus d’enfant pour rembourser l’obligation de l’Etat Français qu’elle aurait soigneusement mis de côté dans son assurance vie.

Le VRAI, le SEUL avantage de la capitalisation est qu’elle vous permet d’investir dans une structure démographique différente de celle de votre pays.

Et la seule solution pour le lecteur de l’IDL qui en aurait les moyens est donc de déployer son épargne a 100 % en dehors de la France puisqu’il y a une chose dont je suis à peu près certain et c’est qu’un enfant qui n’est pas né aujourd’hui ne sera pas là dans vingt ou quarante ans. Il faut donc investir là ou des enfants naissent, où un état de droit existe et où la retraite par capitalisation existe déjà.

Mais cette solution est bien entendue interdite par le législateur, qui dans sa grande sagesse a fait passer toute une série de lois et de règlements pour vous forcer à continuer à investir en France, que vous le vouliez ou non. Imaginez que vous soyez un docteur ou un avocat qui cotise à une retraite gérée par sa profession. Les placements de ces caisses, qui n’ont rien à voir avec l’Etat, sont cependant tous strictement encadrés. Par exemple beaucoup de ces organismes doivent avoir 50 % en obligations françaises ou de la zone Euro dans leurs livres, or, au jour d’aujourd’hui, ce sont les pires des placements : acheter une reconnaissance de dettes à quelqu’un qui va faire faillite est rarement rentable. Et portant l’Etat vous y force.

Qui plus, je suis à peu près certain qui si les choses tournent mal pour le régime général, ces caisses seront nationalisées au nom de la Justice fiscale car voler leur épargne aux fourmis est la seule façon de maintenir en vie pendant quelques temps encore un système de répartition dont je rappele qu’il ne peut plus fonctionner.

Nous sommes donc dans une situation très difficile

Réfléchissons ensemble en prenant quelques exemples.

  • Le gouvernement Vénézuélien a garanti des retraites confortables à tous les citoyens, mais comme le pays est en faillite, rien n’est payé ou plutôt tout est payé dans une monnaie qui ne vaut plus rien. La première constatation est donc que la garantie du gouvernement ne vaut rien et que la seule nécessité est que le pays où je mets mon épargne soit bien géré. Ce qui exclue la France.
  • Après avoir désindexé les retraites en Septembre 2019, le gouvernement français a fait pression sur la BCE pour que les taux d’intérêts soient négatifs, ce qui veut dire que le gouvernement refuse de payer pour avoir accès à l’épargne des retraités, ce qui n’est rien d’autre qu’un impôt sur les épargnants, les appauvrissant encore un peu plus. Comme l’a dit madame Lagarde, entre rémunérer l’épargne et créer des emplois, je choisis les emplois, ce qui prouve deux choses : que madame Lagarde ne comprend rien à l’économie et qu’elle se contrefout des retraités. Entre les retraités français et l’Euro qui nous tue, monsieur Macron et toute la technocratie mondialiste ont choisi l’Euro. Dont acte, mais tout retraité et tout épargnant français qui dans ces conditions garde des obligations françaises ou soutient monsieur Macron ou sa majorité n’aura que ce qu’il mérite : il vieillira dans un dénuement de plus en plus extrême.
  • Les deux paragraphes précédents mettent en lumière que la retraite que vous a garanti le gouvernement ne suffira pas à maintenir votre niveau de vie et cela est CERTAIN.

Que faire

  1. Si vous aimez votre métier et que cela soit possible, prenez votre retraite le plus tard possible, pour rester maitre de votre vie, ou mieux encore, ne la prenez jamais.
  2. Faites un bilan de vos actifs et réorganisez-les du mieux possible. Pour celui qui aurait des biens fonciers de grande valeur et une retraite, il serait bien d’alléger sur le foncier pour se constituer une retraite bien à lui en investissant hors de France les sommes ainsi libérées dans des pays ayant une bonne démographie dans la mesure ou l’immobilier français est très cher par rapport aux actions dans toute une série de pays sérieux. Une autre bonne façon de le faire est d’investir dans des sociétés françaises n’ayant rien à voir avec l’Etat et qui seraient déjà présentes dans ces pays (voir la liste dans l’un de mes derniers articles, celui sur « la Bourse, ce n’est pas pour moi… »). Et encore une fois, vendre toutes les obligations françaises, surtout si elles sont dans une assurance-vie
  3. Pour les jeunes qui ne sont pas encore à la retraite, envisager d’aller passer quelques années en dehors de France pour se constituer un capital financier sans être massacré par les impôts me semble judicieux. En tout cas, c’est ce que j’ai fait.

En n conclusion, et comme toujours, vous devez réfléchir à long-terme et vous occuper de vous-même, Essayez de mener cette réflexion en famille si vous le pouvez car la famille reste le cœur de toute solidarité.

Personne d’autre ne le fera à votre place et surtout pas les hommes politiques.

Après tout, et comme le disait Chirac, « les promesses des hommes politiques n’engagent que ceux qui les croient. »

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

105 Commentaires

Répondre à Ockham

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  • hamon

    3 février 2020

    ce n’est pas bien de confondre 14% et 14 absolu sans indiquer – peut être ai je mal lu- que les pensions étaient dans cette hypothèse maintenues en valeur… donc que leur part dans le PIB croissait si ce dernier diminuait
    bien amicalement

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  • charalambidis

    29 décembre 2019

    Très bonne opinion de charle gaves ,il est très crédible, et je crois en ses idées. Notre problème concernant sur ses placements qui nous préconise et nous conseille à juste raison d’ailleur c’est de ne pouvoir les appliquer personnellement avec beaucoup de facilité un peu comme lui s’est le faire avec brio , car l’orsque que l’on est une petite fourmie comme il le dit l’orsqu’on a pas beaucoup de connaissance financière et en plus manque de temp considérable pris par son travail journalier que fait on ? en premier 1) je recherche un exellent gestionnaire de patrimoine indépendant parmi les meilleurs sinon le meilleur sur lyon et son aglomération sérieux très, très compétent et honnête ce que j’ai fait bilan 13000 euros de perte en 10ans pour une fourmie avec surtout la crise de 2008. En second 2) ex. ) étant fruster, déçu , lourdement perdant pour une fourmie ,complètement écoeurer que fait on ? Et bien on recherche la sécurité quitte a ce que les rendement soit moindre pour cela comme presque tous les français on se dirige ou prolifère des agences d’assurances vies qui ont pignon sur rue ex : agences AFER et tant d’autres…..Et les fonds garantie c’est eux qui en détermine les fonds, OBLIGATIONS D’ETAT , sicav…..ect sans que l’on puisse intervenir sur le choix donc concernant les obligations d’état que vous déconseillé on ne peut rien faire ni changerquoi que ce soit ,comme vous dite, on est pris dans le système sauf pour les unités de compte et comme vous le savez pour avoir été conseillé par x experts un bon portefeuille sécuritaire particulier c’est environ 80% fond garantie ( donc obligations d’état et autres…) et 20% en unité de compte donc à risques mais que l’on peut changer. il est très , très difficile d’être guider de nos jours par des novices vue les incertitudes bourcière et autres géopolitique ….ect pour obtenir les bonnes démarches à réaliser que vous conseillez pour avoir un bon portefeuille bien équilibrer et qui respecte notre patrimoine et qui respecte vos idées par un intermédiaire représentant compétent sérieux honnète ,fiable comme vous Mr gaves .Mais c’est très gentil de votre part de nous indiquer vos analyses ,idées, vos vues et perception des choses c’est vraiment plus que dommage que l’on ne vous invite pas sur des débats , réunions , conférences, analyses financière …. sur des chaines de télévision ça apporterais bien des informations et idées à beaucoup de monde.

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  • Steve

    16 décembre 2019

    Bonjour à tous
    J’ai eu récemment de longues discussions sur le sujet avec un de mes amis suisse, actuaire et gestionnaire de fonds de pension, syndicaliste en plus.
    Il a pris le temps de m’expliquer le fonctionnement du système suisse qui n’est pas apparu parfait d’emblée comme les pyramides de Gizeh mais à la suite de discussions acharnées et qui est toujours en amélioration.
    Ce système repose sur 3 piliers et marie répartition et capitalisation.
    La partie répartition assure le minimum vital à chacun, tous cotisent car de nombreux salariés qui ont participé à la croissance du pays et au bien être de tous n’avaient cependant pas de salaires suffisants pour épargner et vivre décemment une fois retraités.
    Nous ne devons pas oublier que les mineurs et métallurgistes du nord de la France ont permis de relancer l’économie après la guerre parfois aux dépends de leur santé et de leurs vie. Aujourd’hui, policiers, pompiers, militaires personnels hospitaliers et nombre d’autres salariés sont indispensables à la survie de notre société sans pour cela toucher systématiquement un salairre suffisant. Le système par répartition est l e plus juste pour cette partie.
    le second pilier est une assurance vieillesse professionelle gérée par les entreprises , les cotisations sont fiscalement intéressantes, le capital n’est pas disponible. le trosième pilier est une liberté d’assurance personnelle entièrement libre par capitalisation ne donnant lieu à aucun avantage fiscla mais le capital est disponible.
    Ci après, les explications précises du fonctionnement qui m’ont été données:
    « Rien de tout cela dans la répartition. On verse les pensions aux pensionnés en fonction des cotisations (et bien entendu du revenu des placements de la fortune) des actifs. C’est donc le principe des vases communicants. Critères (suisses) : nombre d’années de cotisation et revenu moyen annuel. 64 ans pour les femmes, 65 hommes. Pas de régimes préférentiels. C’est le premier pilier du système suisse. Qui est exceptionnel de solidarité : c’est le seul système au monde qui limite les prestations, mais pas les cotisations. La rente maximale, qui idéalement devrait couvrir le 60 % d’un salaire maximum de CHF 84’600, est limitée à 2’350 mensuellement. Pour tous. Mais le directeur de banque paye les cotisations sur la totalité de son salaire.
    Mais les Suisses, qui ont adopté les sytème des trois piliers en 1972, mis en vigueur suite à diverses difficultés d’ordre économique en 1985. ont compris qu’il ne fallait évidemment pas mettre tous les oeufs dans le même panier.
    On a donc institué la pension par capitalisation. Je ne vais pas reprendre les 150 pages du cours que je distillais à mes étudiants, mais les défauts du Ier pilier (démographie en primis, mais pas seulement) sont gommés par les avantages du deuxième pilier. Ce deuxième pilier, au contraire, stimule l’économie, donc les emplois, préserve la stabilité économique, sociale, financière d’un pays. Nous avons voté un système minimal de caisse de pension, mais la majeure partie des entreprises, qui sont toutes affiliés à un fonds de pension ou dispose d’une fondation de prévoyance autonome, peuvent aller bien au-delà, ce qu’elles font dans leur grande majorité.
    Bien entendu, il faut adapter plus que réformer le système périodiquement. Les critères démographiques, économiques et environnementals ne sont plus les mêmes. Il faut donc ajourner.
    Ce ce que le gouvernement suisse tente de faire, on met en consultation, on ajuste, on débat, aux chambres et dans les médias et on vote. Et le lundi matin on va travailler.  »

    Si le gouvernement français était tellement soucieux de justice, il aurait convié les responsables suisses, pour expertise et pas seulement et en douce les associés employés de Larry Fink – Blackrock.

    Cordialement

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  • Francis Averous

    16 décembre 2019

    Ce qui me sidère est que les gens semblent s’imaginer que rien ne changera avant leur retraite dans trente ou quarante ans….

    Pensez si de jeunes actifs de 1910 avaient protesté pour leur retraite à venir vers 1950…

    On a bien la possibilité de quelques crises, voire guerres, civile ou étrangère !

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  • AKAR

    14 décembre 2019

    Les fonctionnaires disposent d’un régime de retraite par capitalisation, la « Préfon ». Ils y souscrivent s’ils le veulent, en déduisant les cotisations du montant de leur revenu imposable.. Cela est « justifié » par le fait que leurs primes ne sont pas comprises dans le calcul de la retraite, ce qui est grave quand elles atteignent jusqu’à 50% des salaires .
    Résultat d’un bricolage politique: pour ne pas augmenter les salaires, on leur donnait des primes moins couteuses pour les finances publiques et pour les futures retraites. Mais la Préfon ne doit pas faire trop de publicité et surtout pas dans les media pour ne pas attirer trop l’ attention. Il est avec le ciel des accommodements : les syndicats participent aux conseils de gestion.. Il est vrai aussi que les représentants de Bercy exigent que ce fonds soit placé dans les respect de « l’obligation de l’ obligation », c.a.d. en bons du Trésor. Il y aura donc un jour une justice, d’autant qu’il est interdit de sortir de Préfon en capital, seule la rente est prévue, sans raison actuarielle…

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    • Robert

      16 décembre 2019

      En ce qui concerne la Préfon, je peux vous dire qu’il faut cotiser toute sa vie professionnelle pour un apport modeste le jour de la retraite venu; retraite qu’il faut espérer longue pour rentabiliser l’investissement…

  • septic

    14 décembre 2019

    Cher Charles,
    Il y a une 3ème voie, le modèle suisse qui mélange capitalisation et répartition.
    Concernant, la capitalisation, ce modèle est à bout de souffle parce que vous oubliez et cela m’étonne que les banques centrales importantes ont fouut en l’air la notion même de marché.
    Plus rien n’est à son prix, et surtout tout est presque est surévalué.
    La politique des taux bas a forcé les fonds de pension à aller sur des actifs à risque ce qui fait qu’ils s’exposent à de gros risques de pertes massives.
    Je veux bien de la capitlisation si il existe un marché accessible, qui mérite encore le nom de marché mais entre les taux trafiqués, les normes comptables qui permettent des bidonnages, les rachats d’action au lieu d’investir, …
    Bof bof vore capitalisation …
    Cdlt.

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  • Jacques Ady

    13 décembre 2019

    @ Garofula : je ne sais si vous avez un lien développant ce que vous dites, mais dit comme ça quelque chose me gêne dans votre raisonnement : on compare deux systèmes non comparables, l’un avec une population inactive à partir de (environ) 62 ans, l’autre avec une population active, selon vos propres termes – quoique, à mon avis dans un tel cas de figure les actifs le sont de moins en moins, par la force des choses, plus leur âge avance.
    Ceci étant dit (la réalité de la vie fait que les gens travaillent de moins en moins quand ils avancent en âge), ne pas prendre en compte la démographie est pour moi une erreur fondamentale, dans la mesure où ultimement, au niveau d’un pays ou d’une zone économique donnés, le niveau de vie moyen dépend tout simplement du montant global de biens et services produits dans le pays, lequel dépend à la fois du total d’heures travaillées et de la productivité du travail. L’argent n’étant que l’intermédiaire pour échanger ces biens et services. Or la quantité totale d’heures travaillées dépend de la démographie… 800.000 naissances par an donneront une génération plus tard environ 680.000 actifs, soit 61 milliards de PIB. 400.000 naissances/an donneront, à productivité du travail égale, 2 fois moins de biens et services produits, pour le même nombre de gens âgés de 62 ans et plus. Je vois mal comment cela pourrait ne pas se traduire par une tension sur les prix, donc une baisse de pouvoir d’achat – de tous, pour le coup, y compris les vieux.

    Répondre
  • Jacques Ady

    13 décembre 2019

    Je n’arrive pas à poster…

    Répondre
  • Marc GIOANNI

    13 décembre 2019

    Grosse masse de manoeuvre budgétaire aussi avec la TVA sociale, la lutte contre toutes les fraudes et abus, la défiscalisation complète de la commande publique et des dépenses de santé avec bien sûr baisse immédiate et équivalente de leurs tarifs.

    Répondre
  • Marc GIOANNI

    13 décembre 2019

    Les banques centrales américaine et européenne qui engloutissent en pure perte des centaines de milliards au moins depuis la crise de 2008 pour maintenir artificiellement à flot le système financier seraient nettement mieux inspirées de verser ces sommes colossales aux retraités et salariés tout en faisant pratiquer un maximum des prix et un protectionnisme adéquat pour reconstituer une très forte demande solvable salvatrice de l’économie réelle à partir de laquelle les comptes publics trouveront eux aussi leur salut par les créations d’entreprises et d’emplois et les prélèvements obligatoires à la fois supportables et rémunérateurs qu’ils en retireront.

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  • Chesnais

    13 décembre 2019

    Oui la démographie a souvent le dernier mot. Et que l’on ne me dise pas que les ceusses hautement inspirés qui ont légalisé la contraception et l’avortement ne se doutaient aucunement de l’impact sur la démographie française. A raison de 200 000 anges annuels en hypothèse basse sur 45 ans cela fait déjà 9 millions directement sans compter le manque des naissances issues de ceux qui auraient pu voir le jour (les mauvaises langues pourront envisager la mortalité des avortés…) Le choix fut donc fait de financer l’immigration pour compresser la masse salariale au meilleur avantage des récipiendaires de dividendes, contre celui qui consistait à promouvoir une politique familiale en organisant l’adoption afin d’avoir un marché intérieur de haute qualité et peu de BAC -5 ce qui à terme aurait conduit à maintenir l’excellence française ainsi que la probité de l’état. Ceci étant dit, comment ne pas voir dans la responsabilité morale des politiques qui ont décidé ce carnage grâce aux finances publiques et à la contribution de tous la cause morale du chaos béant de notre société dont le droit ne considère pas l’embryon comme une personne. Peut-on parler d’économie devant tout ce sang innocent et devant cet irrespect de la vie humaine?

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  • Ali

    13 décembre 2019

    Main d’œuvre pas cher, dixit Mme MERKEL

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  • Calypso20

    11 décembre 2019

    La variable souvent oubliée, c’est l’emploi, le taux de chômage : si la FRANCE était en situation de  »plein emploi, » le système de retraite par répartition serait à l’équilibre, voire excédentaire, mais nous avons 6 millions de chômeurs (les 5 catégories de chômeurs de Pôle Emploi : A, B, C, D, E)… Faire beaucoup d’enfants, pourquoi pas, mais si l’économie est en berne et qu’ils sont chômeurs, ça ne payera pas les retraites des retraités, car il y aura pas assez de cotisations sociales versées par les employeurs et les salariés à l’URSSAF.
    Donc, il faudrait créer un dynamisme économique, une croissance économique importante pour créer des millions de vrais emplois marchands (pas des emplois fonctionnaires), pour qu’il y ait un taux d’emploi plus élevé à tous les âges depuis les juniors jusqu’aux seniors : avec plus de Français en emploi qui payeront des cotisations sociales (parce que moins de chômeurs), ça apportera plus de recettes à la sécurité sociale, qui pourra payer les dépenses de la Protection Sociale (retraites, santé, etc.) sans être en déficit.
    Probablement, faudrait-il encourager les Français à faire un peu de capitalisation en sus du système de retraite par répartition, pour avoir deux sources de revenus, et ne pas mettre tous leurs oeufs dans le même panier … Mais 100% de retraite par capitalisation serait risqué, car ainsi que vous l’avez dit dans votre article : avant 1945, toute l’épargne des Français a disparu à cause des deux guerres, de la grande dépression et de l’inflation. On voit qu’aujourd’hui notre épargne être laminée par le très faible taux d’intérêt sur l’épargne sécuritaire (Livret A, assurance-vie en fonds euros, etc.) ; on sait aussi que tout le monde n’est pas capable de jouer son argent en bourse et de gagner, c’est dangereux, la plupart des citoyens qui ne connaissent pas la Bourse perdent de l’argent : c’est comme au casino : beaucoup d’appelés, peu d’élus. Enfin, plusieurs crises économiques ou financières (subprimes en 2008, et autres), ont fait fondre les fonds de pension des épargnants (= épargne jouée en Bourse, pour payer les retraites par capitalisation). Donc aucun système n’est parfait, et je pense que l’effort de la FRANCE doit être de relancer la croissance économique et de créer des millions d’emplois pour toutes les raisons.

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    • PHILIPPE LE BEL

      12 décembre 2019

      + 1

    • Sarcastik

      12 décembre 2019

      Certes mais en se référant à l’article et son propos sur l’économie de la connaissance, il n’est pas étonnant d’avoir 6 millions de chômeurs si l’on importe massivement des BAC -5 depuis 50 ans.

      Ou, pour le dire autrement, si nous n’avions pas ces 6 millions de chômeurs, nous aurions probablement 6 millions de français en moins et le problème des retraites resterait le même, nonobstant les gains sur le coût de l’assurance-chômage.

      Avec toute la bonne volonté du monde et pour des raisons tenant autant de la culture que de la génétique, il y a des populations en lesquelles il est vain d’espérer voir émerger le futur Poincaré, même dans une économie pleinement libéralisée où chacun serait en mesure d’exprimer son plein potentiel.

      Bref, au mieux, on transformera ces 6 millions de chômeurs, pour la plupart, en emplois faiblement qualifiés, ce qui ne créera que très marginalement de la richesse. La solution n’est donc pas là.

    • Boubeker

      13 décembre 2019

      +1! Macron est parfaitement au courant j’en suis persuadé, mais il nous mène droit dans le mur ! Un investissement réfléchi avec un vrai plan de relance, création d’emplois, protectionnisme…
      Le frexit est également une grande piste de réflexion pour sortir de la secte qui gouverne à Bruxelles dans l’intérêt de l’Allemagne.

      Les réflexions de Mr GAVE sont claires.

    • Jiff

      13 décembre 2019

      Créer des emplois serait évidemment la solution, cependant, comme l’explique Sarcastik, nous importons du BAC-9 depuis des dizaines d’années, alors que nos propres forces vives fuient à la même vitesse (d’où le fait que le solde migratoire reste assez faible, puisque d’après diverses enquêtes et bouquins, nous pouvons évaluer les entrées à [220k-250k], ce qui implique que la france fuit à ~80% de ce chiffre.)
       
      Le phénomène « nouveau » (10-15 ans), c’est que les créateurs foutent aussi le camp, mais avant même d’avoir créé (qui a envie et/ou les moyens de commencer à payer avant qu’un seul cent soit en caisse !?), ajoutez-y les diplômés et nappez le tout de l’âge auquel ils partent qui, selon une logique implacable, nous dit que c’est sur place qu’ils trouveront leur moitié, fonderont leur famille, etc – en bref, ils ne reviendront pas, sauf catastrophe et encore (quand on a goûté à la liberté, il faut _vraiment_ une grosse cata pour revenir au goulag la queue basse.)
       
      D’autre part, et c’est l’un des motto de Charles, vous ne pouvez pas créer d’emplois dans un pays où pratiquement tout est « gouverné » par les ponktionnaires (d’où sa fameuse formule : +1 ponk ≡ +3 chômeurs), parce qu’ils phagocytent l’argent qui pourrait éventuellement servir de capital à leur propre profit (les marges d’ici sont inférieures de +40% à coût égal avec celles des autres européens – vous le voyez bien le hiatus de l’investissement ? Avec en sus des prix complètement faux tous azimuts grace à la bce !)
       
      Ergo, si jamais à un moment ou un autre vous constatez des créations d’emplois substantielles en france, ça ne peut être qu’un alignement des planètes avec le trou noir central de M-33, additionné de Vaudou-Rakine et bénéficiant d’une immense miséricorde divine, rien d’autre…

    • Chieur chiant

      13 décembre 2019

      @Sarkastic
      Peut-être que oui, les travailleurs peu qualifiés ne seraient pas de « grande valeur ajouté » mais au moins, ils ne seraient pas totalement à charge (un peu d’aide…) et c’est déjà pas mal dans notre situation (dramatique).

    • Marc GIOANNI

      13 décembre 2019

      Que la BCE pratique une politique sociale-libérale d’abondement des salaires et retraites avec maximum des prix, prise en charge de l’abondement des salaires par les entreprises au fur et à mesure de leur croissance, protectionnisme et stimulation de l’épargne populaire.

    • Marc GIOANNI

      13 décembre 2019

      Grosse masse de manoeuvre budgétaire avec la TVA sociale, la lutte contre toutes les fraudes et abus, la défiscalisation complète de la commande publique et des dépenses de santé avec bien sûr baisse immédiate et équivalente de leurs tarifs.

    • Souf

      14 décembre 2019

      @Sarkastic rien a voir, allez faire un tour dans les campagnes du Nord de la France et vous trouverez tout un tas de francais « de souche » qui sont au chomage et qui profitent grassement des differentes allocations misent a leurs dispositions. L’immigration n’a rien a voir la dedans…c’est juste une culture bien francaise que de penser que le chomage n’est pas un mal et que de toute facon l’Etat sera la pour nous sauver.

    • Sarcastik

      16 décembre 2019

      @Souf : je n’ai jamais dit que tous les immigrés étaient au chômage ni qu’aucun français « de souche » ne profitait immoralement du système social.

      Ce que je dis c’est que, peut-être mais je vais prendre les pincettes du conditionnel avec vous, attendu qu’il n’existe pas de statistiques ethniques, y aurait-il une légère sur-représentation de certaines population dans les locaux des caisses d’allocation familiales et autres centres pôle emploi. Que mon oeil torve et mal avisé y reconnaît, sans doute à tort, des similitudes avec certains phénotypes issus du sud de la Méditerranée, voir du Sahara quand ce n’est pas quelque part entre l’Euphrate et l’Himalaya.

      Que donc en faire venir chaque année plusieurs centaines de milliers ne peut qu’accroître non pas tant la demande de biens que le chômage.

    • Brand

      18 janvier 2020

      Entièrement d’accord avec vous en plus n’y a-t-il pas eu une augmentation de la natalité depuis les années 2000 donc ces jeunes vont bientôt se retrouver sur le marché de l’emploi mais avec quel emploi ? Ne sera ce panneau politique d’être visionnaire et d’envisager les emplois tout dans 10, 20 ans et pourquoi pas en relation avec l’écologie ?

  • Souf

    11 décembre 2019

    Peut etre que si on faisait venir des immigres competents ca resoudrait le probleme de la demographie.
    La silicilon valley est remplie d’immigres Chinois, d’Indiens et autres qui paient leurs impots aux US et sont bien plus productifs que le fermier du Missouri qui lui est de souche.
    Donc arretons de dire que l’immigration est une mauvaise chose c’est juste qu’en France on ne sait pas l’utiliser.

    Répondre
    • Chieur chiant

      13 décembre 2019

      Ou qu’on accepte n’importe qui

    • Robert

      16 décembre 2019

      De quelle immigration parlez-vous ? De l’immigré asiatique qui bosse dans l’informatique ou le commerce, ou de l’immigré maghrébin qui émarge à l’aide sociale ?
      Effectivement l’immigration de travail – ou immigration « choisie » – est une bonne chose. Mais l’immigration « de confort » telle que les connaissent certains pays comme la France est un boulet.
      Oui, je sais, mes propos ne sont pas politiquement corrects mais ils sont réalistes !
      Tant que les politiques ne feront pas un diagnostic courageux, la situation s’aggravera…

  • Bernard

    11 décembre 2019

    La SNCF compte 9000 délégués syndicaux pour 140.000 salariés, soit 1 sur 15, tous marxiste et anti capitaliste bien sur. Bon avec ça + les régimes spéciaux + autres privilèges je serais curieux de connaitre la productivité à la SNCF

    Répondre
    • Charles Heyd

      11 décembre 2019

      Et combien de prof de l’éducnat détachés dans les syndicats les uns plus démocratiques que les autres?

  • PHILIPPE LE BEL

    10 décembre 2019

    Bonjour !

    Beau billet crépusculaire… mais raisonné.
    Mais quel pays est sûr pour y investir ?
    La GB ? Si Corbyn arrive au pouvoir, ce qui serait étonnant tout de suite, ça risque de faire mal…
    La Suisse ? Une sorte d’enclave dans l’UE, donc la soumission n’est pas loin…
    Les USA ? Il y a une fracture flagrante dans la société manifestement…
    La Chine ? La démographie est calamiteuse et c’est un régime clairement autoritaire qui n’hésitera pas à revenir à ses fondamentaux négatifs…
    Bref, « quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare je me console », attribué à TALLEYRAND.

    Répondre
  • Garofula

    10 décembre 2019

    Monsieur Gave, désolé de vous le dire, mais en proclamant que la démographie est importante, vous commettez la même erreur que l’ignoramus en chef avec son immigration.

    La productivité est le paramètre principal, la démographie étant très secondaire. D’ailleurs, en reconnaissant que la productivité des immigrés est souvent nulle, parfois négative (ils sont une charge), vous admettez indirectement que la productivité est plus importante que la démographie.

    Malheureusement, la productivité réelle en France est plutôt faible, si on limite l’analyse au PIB marchand et aux salariés du privé, à l’origine de toutes les richesses. D’ailleurs, si la productivité était plus élevée, il n’y aurait aucun problème pour financer la répartition. Mais voilà, un des facteurs d’affaiblissement de la productivité, c’est justement le financement de la répartition. Pourquoi travailler plus si c’est pour financer les retraites de vieilles cigales qui me sont totalement indifférentes ?

    Entre productivité et répartition, tôt ou tard il faudra choisir, sous contrainte de faillite.

    Répondre
    • Jacques Ady

      12 décembre 2019

      Et pourquoi pas les deux : démographie + productivité ?

      Puisque vous raisonnez en système par répartition, comment pouvez-vous expliquer qu’un ratio de 4 actifs pour 1 retraité équivaut à un ratio de 3 actifs pour un retraité ? Toutes choses égales par ailleurs, la démographie a son importance, elle est même capitale.

    • Jacques Ady

      12 décembre 2019

      Avec votre raisonnement, 4 actifs pour un retraité équivalent à 3 actifs pour un retraité… la productivité a son importance, mais la démographie en a davantage.

    • Garofula

      13 décembre 2019

      La démographie est essentielle pour la répartition mais sans importance pour la capitalisation qui ne dépend que de la productivité. Dans le cadre de la capitalisation, la question du nombre d’actifs par retraité disparaît puisque les retraités sont des actifs comme les autres.

    • Jacques Ady

      13 décembre 2019

      @ Garofula : je ne sais si vous avez un lien développant ce que vous dites, mais dit comme ça quelque chose me gêne dans votre raisonnement : on compare deux systèmes non comparables, l’un avec une population inactive à partir de (environ) 62 ans, l’autre avec une population active, selon vos propres termes – quoique, à mon avis dans un tel cas de figure les actifs le sont de moins en moins, par la force des choses, plus leur âge avance.
      Ceci étant dit (la réalité de la vie fait que les gens travaillent de moins en moins quand ils avancent en âge), ne pas prendre en compte la démographie est pour moi une erreur fondamentale, dans la mesure où ultimement, au niveau d’un pays ou d’une zone économique donnés, le niveau de vie moyen dépend tout simplement du montant global de biens et services produits dans le pays, lequel dépend à la fois du total d’heures travaillées et de la productivité du travail. L’argent n’étant que l’intermédiaire pour échanger ces biens et services. Or la quantité totale d’heures travaillées dépend de la démographie… 800.000 naissances par an donneront une génération plus tard environ 680.000 actifs, soit 61 milliards de PIB. 400.000 naissances/an donneront, à productivité du travail égale, 2 fois moins de biens et services produits, pour le même nombre de gens âgés de 62 ans et plus. Je vois mal comment cela pourrait ne pas se traduire par une tension sur les prix, donc une baisse de pouvoir d’achat – de tous, pour le coup, y compris les vieux.

  • roblin jean pierre

    10 décembre 2019

    Laissez moi constituer ma retraite comme je le désire, la capitalisation est la meilleure chose, je décide par moi même ce que je veux toucher le jour de mon départ en retraite , JE DECIDE de ma vie

    Répondre
    • Brand

      18 janvier 2020

      et quand il y a un krach boursier qui c’est qui sauve la situation? l’État c’est-à-dire nous un tour une collectivité, seul mais pas trop…

  • Flex

    10 décembre 2019

    Article très intéréssant
    J’ai cependant quelques questions,
    Si on regarde rapidement les statistiques de l’immigration française
    on se rend compte que la grande majorité sait lire
     » 63 % des immigrés entrés en France en 2012 sont au moins titulaires d’un diplôme de niveau baccalauréat ou équivalent et un quart est sans diplôme  »
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281393

    Et ca évolue pas vers le bas, on est a 69% en 2017
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/3633212#en-six-questions

    Mais sinon oui c’est clair que les retraites vont êtres compliqués après n’y a t-il pas une chance que quand nous on arriveront à l’age des retraites le baby-boom soit passé et que ca soit moins problématique qu’aujourd’hui, car oui on fera moins d’enfant probablement mais ce sera beaucoup moins fort (l’écart entre votre génération et la notre que entre notre génération et celle d’après)

    Enfin je suis pas économiste mais proposer d’investir a l’étranger car notre société ne se releve pas assez vite me parait assez incompréhensible, investir son argent en france ne permet il pas de développer notre pays et donc probablement de créer de l’emploi ainsi que d’aider notre système par les impots que nous y payerons ?
    J’ai un sentiment de « le navire coule prenez vos affaires et une barque »

    Si on veut que la France aille vers le mieux justement ne devrions nous pas investir en France pour créer de l’emploi et faire tourner l’argent ?
    Désolé si mes mots sont mal choisit je suis assez jeune et l’économie n’est pas du tout mon domaine de prédilection

    Répondre
    • Ali

      13 décembre 2019

      Ce n’est pas aux citoyens individuellement de relancer l’économie, c’est au gouvernement de faire un plan de relance global sur l’emploi en priorité, et d’arrêter d’être constamment à la botte du medef, l’état devrait œuvrer pour le bien commun mais malheureusement c’est une utopie en France, une bonne partie de nos hommes et femmes politiques ne devraient mêmes plus être en place, et depuis les présidentielles c’est encore pire avec la brochette lrem. Aucune exemplarité de la part d’une partie de nos représentants. Enfin je m’éloigne du sujet principal, simplement pour dire qu’avec un vrai plan de relance de l’économie on aurait même pas besoin de réformer, ou au lieu de s’inspirer des piètres exemples de nos voisins, pq ne pas faire un nivellement par le haut ?

  • Donfra

    10 décembre 2019

    Bonjour,
    Il faudrait signaler que la chute démographique n’est pas un accident qui a ruiné le système de retraite mis en place en 45, mais le but poursuivi par ce système de retraite. Les communistes veulent la destruction des familles.
    Les familles nombreuses vivent pauvrement toute leur vie et ont la même retraite que ceux qui n’ont élevé aucun enfant et ont passé leur vie en loisirs.

    Répondre
    • CHARLES HEYD

      10 décembre 2019

      Je trouve votre explication un peu « tiré par les cheveux » et je ne pense pas que les communistes soient pour un système par capitalisation même si effectivement ils sont plutôt pour des familles modestes voire avec un enfant seulement; alors pourquoi ont-ils soutenu à mort, voire initié, un système voué à disparaitre du temps de leur apogée (en 1945, à la Libération)?

    • Sarcastik

      12 décembre 2019

      Traditionnellement, avant la construction, progressive à partir du XXème siècle et achevée après 1945 de l’Etat providence, ce sont les familles les plus riches qui avaient le plus d’enfants, du moins, qui survivaient aux accidents de la vie, rendant la société naturellement eugénique.

      Aujourd’hui, c’est l’inverse (dysgénisme).

    • Jacques Ady

      12 décembre 2019

      Très bien vu, Donfra. Le système par répartition encourage les gens à ne pas avoir d’enfants (ce que M. Heyd ne semble pas avoir compris dans votre propos) : il détruit donc la famille. On savait que le système par capitalisation avait l’avantage de responsabiliser les gens, en voilà encore une illustration, mais par l’absurde.

    • Charles Heyd

      13 décembre 2019

      je réponds en fait à #Jacques Ady;
      je pense avoir compris que le régime par répartition repose justement sur nos enfants puisque ce sont eux qui payent nos retraites! Apparemment c’est vous qui n’avez pas compris, ou plutôt vous avez bien compris l’absurde!

    • Jacques Ady

      13 décembre 2019

      @ Charles Heyd : je réagissais à votre premier commentaire où vous écrivez « je ne pense pas que les communistes soient pour un système par capitalisation », ce qui sous-entend que vous avez compris que Donfra avait dit que les communistes sont pour un système par capitalisation. Or Donfra dit exactement l’inverse, à savoir que les cocos sont pour un système par répartition (qu’ils ont effectivement contribué à créer, en 45), et cela parce qu’ils veulent détruire la famille ; en effet, un cotisant qui n’a aucun enfant touche quand même une retraite, avec le système par répartition, ce qui est un encouragement à ne pas avoir d’enfant.

    • Charles Heyd

      13 décembre 2019

      Je réponds (encore) à #Jacques Ady mais aussi à #Donfra;
      dire que le système par répartition, pas plus d’ailleurs que la capitalisation, vise à limiter les naissances est une absurdité;
      ce que démontre Charles Gave c’est tout simplement que le régime par répartition n’est viable que si les générations qui cotisent sont (bien) plus nombreuses que les bénéficiaires (les retraités); et je ne parle pas des avantages indus de certains régimes comme des départs à la retraite dans la cinquantaine au détriment des régimes à l’équilibre ou en excédent;
      je ne sais pas si les communistes ont voulu la disparition des familles nombreuses; si c’est vrai c’est juste une grosse erreur de plus de leur part!
      Si des couples choisissent de ne pas faire d’enfants, et j’en ait connu des couples comme cela, c’est tout simplement par égoïsme et/ou parce que les enfants coutent chers (entretien, écoles, nounou ou parent en congé maternité) et bien d’autres raisons encore, d’autant plus que les avantages jusqu’ici garantis aux familles se réduisent comme peau de chagrin (quotient familial, 10% de pension en plus si on a élevé 3 enfants comme c’est mon cas, etc…);
      je ferai aussi remarquer qu’un célibataire ou un couple sans enfants a certainement plus de ressources pour cotiser par capitalisation qu’une famille avec un ou deux enfants et que surtout dans un régime par capitalisation on n’a pas plus le choix si on veut une retraite; donc votre théorie (une fumisterie sans être trop méchant) devrait plutôt montrer que c’est la capitalisation qui cause la diminution du nombre d’enfants plutôt que la répartition!

    • Jacques Ady

      14 décembre 2019

      @ Charles Heyd : Sur un blog d’aussi bonne tenue que celui de M. Gave, dommage que vous soyez insultant. Je pourrais moi aussi vous faire des remarques, à commencer par votre curieux usage de la langue française, qui ne facilite pas le dialogue. Mais passons.

      Démonstration de ce que disait Donfra plus haut :
      Avant la répartition (instaurée en France par Pétain puis confirmée à la Libération), il n’existait pour ainsi dire pas de système de retraite en France. Donc, en pratique :
      – un couple avec enfants devait à la fois : prendre soin de ses enfants + prendre soin de ses vieux parents (souvent logés chez l’un ou l’autre de leurs enfants) ; du fait de ces charges, il ne restait pas, ou très peu, d’argent à mettre de côté pour ses vieux jours.
      – un célibataire sans enfants devait prendre soin de ses vieux parents, et l’argent qu’il économisait sur ses propres enfants, il le plaçait pour ses vieux jours personnels (par exemple, dans une maison qu’il vendrait en viager une fois devenu vieux) : sa retraite, c’était ça.
      (Si nous passions à la capitalisation intégrale, nous reviendrions peu ou prou à cette situation)

      Depuis la répartition (années 40) :
      – un couple avec enfants doit à la fois : prendre soin de ses enfants + cotiser pour la répartition (= prendre soin de ses vieux parents, indirectement)
      – un célibataire sans enfants doit prendre soin de ses vieux parents (= cotiser pour la répartition), et le reste, il peut le dépenser pour lui-même, en voyages, loisirs, etc. ; il n’a plus besoin de thésauriser pour ses vieux jours, comme avant la répartition, puisque de toute façon ladite répartition lui assure une retraite.

      Il y a donc bien une différence entre les deux régimes, celui par répartition encourageant implicitement les gens à ne pas faire d’enfants.
      Ce phénomène vient s’ajouter aux autres facteurs (égoïsme…) qui poussent les gens à ne pas avoir d’enfants, ce n’est absolument pas incompatible.

      Plus généralement, le problème de la répartition, c’est qu’elle déresponsabilise les gens ; comme tout ce qui est étatisé, d’ailleurs. Elle fait des gens des assistés, dépendants de l’État, incapables d’assumer leurs responsabilités.
      Par ailleurs, il me paraît évident que les communistes sont opposés par principe au bon sens naturel – lequel rejoint d’ailleurs les valeurs judéo-chrétiennes. Donc tout ce qu’ils peuvent faire pour détruire les bases de notre société occidentale, y compris la famille, ils le font, l’Histoire l’a amplement montré : développement d’un féminisme agressif, promotion de l’homosexualité, facilitation du divorce, promotion de l’avortement… tout cela, en plus de la déresponsabilisation et l’infantilisation dont je parlais plus haut. Tout ce que font les communistes va dans le mauvais sens.

  • Pierre 82

    10 décembre 2019

    Malheureusement, il n’existe pas de système parfait pour le financement des retraites.
    – Comme on l’a vu, pour la retraite par répartition, cela fonctionne parfaitement dans le cas d’une démographie en croissance, ou au moins stable, et également d’une économie en croissance, même faible. Si ce n’est pas le cas, il faut soit augmenter l’âge des retraites, soit augmenter mes prélèvements, soit diminuer les pensions. On sort pas de là.
    – Mais la retraite par capitalisation a également ses inconvénients, car qui dit capitalisation, dit risque de tout perdre si l’économie flanche. Que fait-on dans ce cas?
    La réponse est probablement un mix de tout ça…

    Jusqu’ici, on est dans la logique pure. Le problème, c’est que nos élites ont trouvé bien plus confortable de semer le trouble et la confusion dans l’esprit des citoyens. L’enseignement de l’économie est désastreux dans ce pays- je parle de la simple connaissances des principes de base d’une production de biens et du commerce. Le grand avantage pour les politiciens, c’est que personne ne comprend plus rien, et ils peuvent alors se poser en interlocuteurs indispensables au bon fonctionnement de la société.
    Je le dis et je le répète, les Français ne sont pas plus bêtes que les autres, mais ils sont déformés dès le plus jeune âge par le marxisme omniprésent dans l’enseignement. Et comme leurs parents ont également été déformés par l’éd. nat., la transmission du « bon sens paysan » ne se fait plus.
    Il est alors très simple de proférer des âneries comme « Yaka faire payer les riches », ou, « si on récupère toute la fraude fiscale, on sauve le système », « c’est de la faute des USA », ou que sais-je encore. Les citoyens finissent par penser que c’est logique. Même sur ce blog, ou sur d’autres qu’on ne peut pas qualifier comme étant d’extrême-gauche, je suis parfois horrifié de ce que je lis dans les commentaires.

    Vous avez raison, monsieur Gave, la priorité, c’est l’éducation. Si les principes fondamentaux de l’économie étaient connus de tous, et acceptés comme logiques, tout le monde comprendrait que le système de retraites ne peut pas fonctionner, et pourraient choisir librement la solution la moins mauvaise.
    C’est dur de ramer à contre-courant. Même si personne n’a prétendu que ce serait facile

    Répondre
    • Normandie

      11 décembre 2019

      Nous ne pourrons rééduquer tout le monde, il faut donc agir pour son propre compte, les politiques sont mal intentionnés pour rester polis, attendons l’écroulement de ce système pour reconstruire, mais à la libération n’oublions pas de punir les traîtres afin qu’ils ne s’en relèvent jamais.

  • marc

    10 décembre 2019

    « le système par répartition est un bon système »

    Il a fonctionne car nous avions des frontières, avoir de la démographie ne sert a rien si tout est fabrique a l’étranger.

    L’usine de machine a laver qui s’est delocalisee en Pologne, elle ne serait pas partie si on taxait les produits Polonais a 25%, et les français achèteraient toujours des machines a laver produite en France.

    Le problème dans tous les cas, c’est la mondialisation.

    Répondre
    • Robert

      10 décembre 2019

      Exact. La mondialisation, ou globalisation, a profité à une minorité de financiers supranationaux et aux entreprises multinationales en assurant des profits au maximum.
      Le problème, c’est qu’elle a ruiné les consommateurs par le chômage, ce que le système a surmonté en favorisant le crédit, créant une dette inimaginable.
      En une courte synthèse, voilà la situation. La question est : jusqu’à quand ?

    • breizh

      10 décembre 2019

      le problème n’est pas la mondialisation (dont vous profitez à plein)que l’étatisation de la France, l’empêchant de réussir dans la mondialisation.

    • marc

      11 décembre 2019

      Vous profitez de la mondialisation a cours terme, quand tous les industries seront en Chine, qui paiera votre retraite ?

      Les Français aiment les fonctionnaires, Charles Gave, le dit lui-meme, si on doit dévaluer de 30% pour concurrencer l’Allemagne, on doit dévaluer de 90% pour concurrencer les Chinois et encore.
      15 jours de vacances en Chine, le SMIC a 150 euros, et seul celui qui travaille est assure social, femme et enfant ne sont pas assures.
      Je suis desole de vous le dire, mais je connais aucuns français qui accepteraient ces conditions.

    • breizh

      11 décembre 2019

      il y a plein de pays autour de nous (allez la Suisse) qui ne s’appauvrissent pas malgré la mondialisation.

      seulement, ils ne brident pas leurs propres entreprises et leur propre économie par des prélèvements obligatoires délirants et des réglementations (UE) encore plus délirantes.

      réduisez l’emprunte étatique (fiscale et réglementaire) et les choses vont s’améliorer très rapidement !

      Par ailleurs, l’essentiel du commerce extérieur de la France se fait au sein de l’Union européenne. Les échanges avec la Chine sont largement minoritaires.

    • marc

      12 décembre 2019

      La Suisse, Hong kong, Singapour, sont 3 pays pris comme exemple a chaque fois par les libéraux mondialiste, mais ce sont des mauvais exemples.
      Ces 3 pays ont une énorme industrie bancaire (flux d’argent qui arrive du monde entier) qui irrigue toute l’économie, et ces 3 pays n’ont pas de transfert du nord au sud (d’argent).
      Si Paris était la France, le PIB serait beaucoup plus élevé, si on avait pas besoin de subventionner la province !

      Evidemment qu’on vends presque rien aux Chinois, car ils protègent leur marche contre les produits fabriques a l’étranger, mais aussi contre l’immigration.

      J’y suis a Hong kong et en Chine depuis 26 ans, et je peux prouver ce que je dit, je fais des photos des produits en GS, vendu 50% plus chers en Chine que a Hong kong., car la Chine attends que des champions locaux naissent et grossistes, ensuite ils peuvent ouvrir leur marche, mais vous n’avez aucunes chance de vendre.

    • Jacques Ady

      12 décembre 2019

      Je suis plutôt d’accord avec breiz : c’est d’abord notre système socialiste, qui pénalise nos entreprises et plombe leur compétitivité, qui est en cause.
      Surtout vis à vis d’un pays comme la Pologne, qui est un pays avec peu ou prou le même principe de fonctionnement que nous. Je ne dirais pas forcément la même chose vis à vis d’un pays comme la Chine, qui vole les brevets (concurrence faussée) ou de pays faisant travailler les enfants (idem, concurrence faussée contre laquelle nous ne pouvons lutter sauf à faire nous-même travailler les enfants, ce qui est évidemment inconcevable). Les barrières douanières doivent donc être étudiées au cas par cas, comme le fait Donald Trump, par exemple.
      Mais pour ce qui est de l’économie socialiste, c’est à nous et à nous seuls de faire le nécessaire pour la libérer.

    • Théophile

      5 janvier 2020

      C’est pour cela qu’il faut dédier la TVA au contributif (au-delà du revenu universel) comme le suggèrent les syndicats agricoles.

  • Jiff

    9 décembre 2019

    Bonjour Charles,
    pour prolonger le sujet et surtout la vidéo récente référencée sur la page d’accueil, celle filmée chez TVL avec F.Asselineau, il y a une question que je me pose depuis un moment vis-à-vis de lui : est-ce qu’il ne _veut pas_ voir ce que vous lui décrivez sans ambages sur les retraites et la gangrène de tout le système français (gangrène qui me paraît évidente), ou bien ne _peut-il pas_ la voir ?

    Par ailleurs, cette vidéo (48′) d’A.Langlois datant d’hier renforce l’écho de vos propos en pire : https://www.youtube.com/watch?v=sHuwtjtzU5c , d’ailleurs, j’engage tout un chacun à la visionner parce qu’elle est particulièrement instructive sur ce qui se passe dans les coulisses d’un pouvoir qui fait maintenant ressembler la Vème à une république populaire soviétique, bananière et superfétatoire.

    Répondre
  • Shell

    9 décembre 2019

    Merci pour votre article qui est une occasion pour moi de réfléchir un peu et redire la même chose ou presque.

    J’ai quand même une question : que ce passe-t-il avec les investissements bancaires, si on a une crise de ce secteur. Cela ne rendrait pas caduque tout les avoir. Car c’est bien jolie les lois, mais quand c’est la guerre, il y a pas beaucoup de gens qui se soucie de la loi. Pourrait-il en être de même avec une crise monétaire ou bancaire d’une grande ampleur ?

    Le problème est en effet que l’état va essayer de piquer la ou il peut chez ces citoyens mais aussi tout les détenteurs d’actifs hors pays (par exemple l’Australie avec l’immobilier). Mais si on a une crise majeur, à mon avis aucun gouvernement sera en position de faire les malins. Les pays Asiatiques ne risquent-ils pas de confisquer eux aussi, s’ils ne trouvent plus d’intérêt à commercer avec « les occidentaux » ayant fait banqueroute. Y aura-t-il vraiment un pays dans le monde qui se comportera de façon intègre ?

    Si j’ai bien comprit les pays à fortes démographie ont l’économie qui se développe à condition qu’il y ait une stabilité politique et un régime plutôt libérale. Est-ce que la démographie est-elle synonyme de découverte d’énergie et/ou d’innovation ? Une autre question : est-ce que l’innovation vient avant l’énergie, ou l’énergie vient avant l’innovation ?

    Lors que l’on atteint les limites du système (énergétique ou innovation) la démographie diminue, car il est plus difficile d’aller de l’avant et « générer » des citoyens supplémentaires qui sont intégrable au système. Ce qui fait un rétrocontrôle négatif avec moins d’innovation et de découverte et ainsi moins de population,… (à moins que l’intelligence artificielle prennent le relais). Le problème est maintenant notre système est planétaire, il me semble difficile d’évité les effets. Car si il y a avait avant des zones non-intégrée aux systèmes en décroissance, maintenant ce n’est plus le cas, bien que l’Asie va mieux réussir c’est indéniable, elle en souffrira au moins momentanément (moins que nous). Lorsqu’un pays galère, même un peu, être détenteur étranger ou étranger n’est peut-être pas la meilleure idée à moins d’être déjà bien intégré au système.

    De plus, je doute que le monde de demain soit meilleurs que le monde d’aujourd’hui. Je pense que l’Asie va récupérer qu’une partie de la perte de l’Occident, cependant je ne pense pas (à moins une révolution énergétique majeur genre plasma ou panneau solaire pérovskites qui montrerait des qualités exceptionnels) que le chinois moyen deviennent plus riche en absolue que ce que d’occidentaux moyens avait connu, en relatif c’est une autre histoire.

    Certes, il y a des pays à démographie plus forte en générale en Afrique, mais l’intérêt des autres risque de perpétuer « la malédiction des ressources » ce qui risque que beaucoup de pays ne profite pas de leur population et du coup par ricochet la croissance mondiale. Après je doute que l’on puisse monté encore beaucoup plus haut en population, certes Malthus a eut tort, mais trouver mieux que le pétrole, le charbon, gaz que l’on a trouvé c’est plus dure maintenant qu’avant (après des révolutions technologique à toujours eut lieux), à terme on risque une décroissance mondial de la population.

    Après pour investir dans les zones à meilleur potentielle qui se rétréciront progressivement et conduira à une phénomène similaire actuelle avec les politiques monétaire (inflation des actifs, jusqu’à ce qu’ils soient plus intéressant et plus de rendement non plus) dans lequel on se retrouvera à nouveau coincé, bien que ceux qui soient plus rapide (par arbitrage) profiteront, mais cela ne risque pas de durer non plus. Effectivement, je ne vois pas autre chose que l’innovation pour sortir du marasme économique.

    Répondre
  • Renaud

    9 décembre 2019

    Merci…C’est ce que j’ai fait dans la fin de ma vie professionnelle..

    Répondre
  • sissou

    9 décembre 2019

    Ce qui me gène un peu dans le calcul des retraites c’est la place des robots d’une part et la création de richesse immatérielle. Finalement si les entreprises utilisent des robots pas de soucis pour la retraite du robot donc l’entreprise devrait cotiser pour les salariés restants Les cotisations devraient être substantielle car pas de maladie , d’enfants de veuve chez les robots…L’autre point concerne la création de richesse immatérielle je pense aux logiciels créés et maintenus qui emploient beaucoup de monde.. Autrement dit si la richesse croit les cotisations doivent suivre et finalement c’est ce qui compte. Peu importe qu’elle soit crée par 1es robots. Qu’en pensez vous?

    Répondre
    • Bouhouhou

      10 décembre 2019

      Votre voiture prive d’emploi 2 porteurs de chaise, j’imagine qu’en accord avec votre principe, vous allez vous acquitter des cotisations sociales correspondantes ?

    • Robert

      10 décembre 2019

      Le problème, c’est que la richesse créée par les robots n’est pas soumise à cotisation… Et les robots détruisent beaucoup plus d’emplois qu’ils n’en créent !

    • breizh

      10 décembre 2019

      c’est le problème c’est que la retraite par répartition implique cotisations (forcées) : spoliation, déresponsabilisation (c’est une pyramide de Ponzi).

      seule la capitalisation permet le respect de la propriété et la responsabilisation.

  • Fleury

    9 décembre 2019

    Papier très intéressant mais il ne parle pas de l’agirc-Arrco, qui est bien une retraite par capitalisation. C’est cela qu’ils veulent voler

    Répondre
  • breizh

    9 décembre 2019

    « dans des pays ayant une bonne démographie » : cela commence à devenir difficile à trouver, hormis l’Afrique (et plutôt au sud du Sahel).

    Car la grande évolution en cours, c’est la chute démographique partout et le vieillissement de population : la Chine va le montrer.

    La capitalisation permet au moins d’épargner : on peut toujours manger le capital pour survivre. Alors qu’un droit à la répartition ne se mange pas !

    Répondre
  • Ipccha

    9 décembre 2019

     » En 1945, le seul modèle opérationnel était donc la répartition et elle fut choisie. C’est un bon système, pour peu que la démographie soit stable, or elle ne l’a pas été. Et c’est là le principal crime de tous nos gouvernements sans exception, depuis Giscard. »

    C’est oublier un peu vite la responsabilité de chaque baby-boomer dans cette dérive démographique. Suite à Vatican II, à mai 68 et au choc pétrolier, toute une génération a préféré jouir sans entraves plutôt que d’élever des enfants. Elle a bazardé les valeurs religieuses, la fierté nationale et le modèle familial traditionnel aux orties, et a préféré sacrifier sa descendance en l’endettant à mort et en la noyant d’immigrés, tout en l’accusant d’intolérance et de racisme. Les gouvernements successifs n’ont malheureusement fait qu’accompagner le mouvement de fond.
    La génération des baby-boomers restera dans les annales comme la plus irresponsable de l’Histoire de France (et plus largement d’Europe).

    Répondre
    • Jacques Ady

      12 décembre 2019

      Bien vu, on n’insiste pas assez (c’est pourquoi je rends grâces à M. Gave pour cela) sur la démographie. Tous les économistes sérieux savent que sans une démographie digne de ce nom, un pays court à sa perte ; et le premier poste sur lequel la démographie se répercute, ce sont les retraites. (même par capitalisation, comme l’explique M. Gave, avec son conseil d’investir dans des pays à bon niveau de démographie)

  • durru

    9 décembre 2019

    « Pendant et après la seconde guerre mondiale, les gouvernements français ont choisi le modèle familial et pour une raison très simple. Ceux qui arrivaient à la retraite n’avaient eu aucune possibilité de se constituer la moindre épargne, celle-ci ayant été détruite par les deux guerres, l’inflation et la grande dépression. En 1945, le seul modèle opérationnel était donc la répartition et elle fut choisie. »
    Désolé, M. Gave, vous faites erreur… Le choix a été fait (un peu comme aujourd’hui, en fait) par Pétain pour pouvoir faire main basse sur le bas-de-laine des régimes de retraite par capitalisation alors en place (déjà !). Si le système par capitalisation avait été maintenu, il n’y aurait eu aucun difficulté à le continuer après la guerre, vu le faible nombre de retraites à financer (à l’époque).
    Comme la retraite par répartition est de fait un système de Ponzi, rien d’étonnant que des escrocs s’emparent du discours « solidaire » pour lui faire de la pub.

    Sinon, merci encore pour votre article, toujours aussi poignant.

    Répondre
    • Jacques Ady

      12 décembre 2019

      Il eût je pense été possible de faire provisoirement appel à la solidarité nationale (au travers de l’impôt) pour assurer des retraites aux Français ayant vu leurs économies s’envoler du fait des deux guerres, au lieu d’instaurer la répartition, ce système de toutes les démagogies, surtout quand on compte 42 caisses de retraite dans le pays : s’agissant de diviser les Français pour mieux régner, c’est l’idéal.
      Passée donc la période transitoire visant à assurer aux retraités ruinés par les deux guerres un minimum vital (période qui n’aurait pas duré longtemps, car à l’époque l’espérance de vie était nettement moins élevée qu’aujourd’hui), le système ancien aurait pleinement repris ses droits.
      Sur la retraite par répartition que vous qualifiez de système de Ponzi, il y a quand même quelques différences, et la réforme du système suédois, en 1999, montre qu’un système par répartition géré avec rigueur peut perdurer, à la différence d’un vrai système de Ponzi : https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_de_retraite_en_Su%C3%A8de
      Cela dit, il vaut quand même mieux un système par capitalisation (voire pas de système du tout, chacun gérant son argent comme il l’entend).

  • Huger

    9 décembre 2019

    Tout ceci est exact évidemment. Mais le gouvernement ment quand il mélange les différents systèmes de retraite. Le FSV est déficitaire, mais s’agissant de solidarité, il est normal qu’il soit financé par l’impôt. Le régime général était à l’équilibre en 2016 (plus exactement excédentaire de 500 millions) grâce aux réforles de 2003 et 2010, et avant même que l’Agorc-Arrco n’incite à partir plus tard (ce qui se répercute sur le régime général).
    Pourquoi alors, depuis le début du quinquennat Macron, a-t-on droit régulièrement à des messages catastrophistes sur ce sujet alors que le seul véritable problème est constitué par les régimes spéciaux et de la FP? Ne s’agit-il pas de justifier une réforme d’ampleur décidée « d’en haut », uniformisant et étatisant tout le système pour éviter de ne réformer que les seuls régimes qui en ont besoin?

    Répondre
    • Robert

      9 décembre 2019

      Ne s’agit-il pas pour l’ Etat de « mettre la main » sur les régimes de retraite excédentaires, notamment ceux des professions libérales ?…

    • Robert

      16 décembre 2019

      « Le seul véritable problème est constitué par les régimes spéciaux… »… Relisez donc plus attentivement l’article de M. Gave. Les régimes spéciaux ne sont qu’un aspect du problème, bien plus général…

  • CharlesM

    9 décembre 2019

    «  »je suis à peu près certain qui si les choses tournent mal pour le régime général, ces caisses seront nationalisées au nom de la Justice fiscale » »
    D’après Bruno Chretien, spécialiste des retraites , c est même le but principal de la réforme, faire main basse sur les 160 Md€ des caisses privées ( agirc, indépendants …) pour combler les déficits des régimes gérés par l’état.
    https://www.europe1.fr/emissions/L-interview-de-7h40/bruno-chretien-le-veritable-objectif-de-la-reforme-des-retraites-cest-dassurer-le-financement-des-systemes-publics-3923202

    Le problème du système unique, c est qu il va donner un avantage aux catégories qui sont le mieux organisées pour se faire entendre , au détriment de la majorité silencieuse.
    Les salariés du privé, étant représentés par des syndicats de fonctionnaires, on peut imaginer ce qui va se passer…

    Répondre
  • DIDIER

    9 décembre 2019

    On peut construire le meilleur des systèmes, il ne pourra fonctionner, si le parasitisme et la rapacité ne sont pas maintenus dans des proportions gérables par les hommes de pouvoir.

    Il existe des cycles générationnels. (A lire absolument: Generations: History of America’s Future.)
    Nous ne sommes pas dans une phase vertueuse du cycle, mais dans celle qui débouche sur une crise majeure.

    Peut-on casser le cycle, puisque cela a été étudié et explicité par de brillants universitaires?
    On vaut peut-être mieux que le primate de base, non?

    Oui, ce serait possible, mais cela impliquerait la prise de pouvoir (de préférence via les urnes) d’une classe dirigeante vertueuse.

    Et donc en préalable, l’éveil / la formation d’une masse critique de personnes ET que ces personnes aient la volonté de peser sur les décisions de leurs dirigeants (élus ou non).

    La seule bonne nouvelle: il y a en France un magma de 30 -40% de personnes qui sentent ce malaise, mais ils sont incapables de structurer leur pensée, par manque de formation économique.
    Or, avec 30-40% des voix, on se fait élire en France.
    C’est ainsi que Macron a réussi.
    Il a incarné cet espoir. Les gens ont crû qu’ils savaient quoi faire pour ramener un système vertueux, même s’ils ne savaient pas vraiment dire comment et quel système.
    La mauvaise nouvelle est que cet espoir est maintenant déçu. Il n’y aura pas de deuxième Macron, « consensuel mou ». Il ne peut y avoir qu’un homme fort et donc clivant.
    La fille de M. Gave en a fait l’amère expérience. Elle a été explosée en vol.
    (Constat historique statistique: en France, cet homme fort a presque toujours été un général.)

    Le souci est que l’arrivée d’un homme fort exacerbera la position des démagogues et populistes.
    Le climat social sera alors tendu et propice à la crise même que l’on essaye d’éviter…
    Soit l’homme fort prévaut et on aurait un retour à de meilleurs cieux, soit la crise s’amplifiera rapidement.

    ____

    Quant à l’éveil et la motivation des masses françaises, ce n’est pas l’éducation nationale qui va le faire…
    Idem pour les médias, à la solde des puissances financières.
    Et Internet n’est rien sans un stimulus hyper-médiatique.

    On retombe donc dans le même problème de l’émergence d’une personnalité hyper-médiatique forte.
    L’avantage est que cette personne n’aura pas besoin de gouverner. Elle n’aura qu’à former / inspirer. (Ex: le couple Gandhi-Nehru.)

    Hulot était le seul que je voyais dans ce rôle, mais il est encore aveuglé par ses dogmes.
    Lui et les écologistes n’arrivent toujours pas à construire le maillon entre le futur et le quotidien.
    (A lire aussi absolument Switch de Cheap & Dan Heath.)

    ____

    En conclusion, il faut un homme fort.
    Il ne sera révélé qu’à l’occasion d’une crise mineure gérable.

    En dehors de ce scénario, je ne vois qu’un cercle vicieux, aboutissant à une remise à zéro douloureuse des mentalités, lors d’une crise majeure; en espérant qu’il n’y ait pas de morts durant le processus.

    Je suis donc très pessimiste sur une résolution raisonnable des maux français.

    Répondre
    • Charles Heyd

      9 décembre 2019

      Hulot,homme fort, j’ose pas dire providentiel?! Fallait y penser!

    • Robert

      9 décembre 2019

      Macron a été élu avec 24 % des voix du corps électoral. Un tel résultat n’ augure pas d’une légitimité permettant de faire une réforme d’envergure telle celle des retraites.
      En outre, il a une personnalité clivante, confère ses « petites phrases » abruptes sur les chômeurs (entre autres) au cours de la première année de son mandat. Il a, par son immaturité, conforté ceux qui estiment qu’il est l’élu « des riches ».
      Je vous rejoins quant au pessimisme sur l’évolution de notre pays.

    • Raphaël Da Silva

      10 décembre 2019

      @Didier Marion-Marechal peut être ? Elle a un discours parfois plutôt intéressant et différent de ce qu’on peut entendre parfois en France et surtout différent de celui de sa tante…

  • JulesXR52

    9 décembre 2019

    « Le futur est incertain », certes, mais qu’en est-il de l’avenir ? Est-il aussi incertain ? Voilà la question qui me tarabuste actuellement.

    Répondre
  • texdel

    9 décembre 2019

    Mme Lagarde est une championne incontestée pour faire de la com’ (en vrai français : de la réclame )- c »est probablement ce qu’on lui demande avant tout- , ce qu’elle n’ a pas cessé de faire sous Sarkozy quand elle annonçait tous les jours ou presque , sourire de « ravie de la crèche provençale » en bandoulière , que la crise était finie , et que nos excellences du moment , dont elle ministre des finances, maîtrisaient parfaitement toutes les données de la situation. …
    Bravo pour la référence bien venue une fois de plus à Alfred Sauvy , que les «  »je sais tout  » péremptoires d’aujourd’hui feraient bien non de relire (ne rêvons pas, pour c eux c’est une vieille lune ..) mais de lire pour leur plus grand bénéfice .
    Quant à sa Suffisance J. Attali,Pic de la Mirandole autoproclamé qui vaticine chaque semaine dans les Echos , voir notamment une de ses récentes homélies ,: il prône une fois de plus les bienfaits d’une immigration massive , à l’inverse de ce que vous écrivez, à juste titre.

    Répondre
  • Arsene Holmes

    9 décembre 2019

    La retraite par capitalisation est certainement la meilleure solution avec deux caveats:

    – 98% de la population mondiale est totalement analphabète en matière de finance d’ou la puissance de fonds de pensions dans les pays de retarite par capitalisation et leur influence énorme sur tous les marchés financiers du monde.
    – le risque passe donc de l’état aux gestionnaires des fonds de pension dont les performances peuvent varier.

    @Gerldam dit que que les performances se lissent sur le très long terme, ce qui est vrai mais c’est aussi la faille du système.
    Nous sommes depuis 1982 dans deux énormes « Bull Markets »
    la Bourse et les obligations.
    Tous les gens qui travaillent aujourd’hui n’ont connu que cet environnement et les systèmes de retraite mondiaux qui n’existent dans l’ensemble depuis moins de cent ans ont passé pour beaucoup , plus de la moitié de leur vie dans un bull market, avec quelques accidents.
    Un bull market ne dure pas éternellement
    Quid si nous rentrons dans un Bear Market pour 20 ou 30 ou meme 40 ans?
    La décimation des fonds de pension sera quasi existentielle car la plupart n’ont pas le droit de vendre à terme et donc les retraites seront une bombe thermonucléaire pour tous les gouvernement

    Répondre
  • Pierre

    9 décembre 2019

    « Nous avons un Etat qui est à la fois obèse et mal géré«  tout est dit là.
    Raisonnons avec un cas concret. La ville de Paris. Tout le monde est d’accord pour dire que Paris n’ Pas une forêt. Ce n’Est même pas vraiment une ville, c’est un centre commercial géant. Une machine à fric!
    Et bien ils (fonctions) ont réussi a endetter cette machine à fric de 5,7 milliard d’ euros. Incroyable mais vrai.
    Donc les retraites et beaucoup d’autres choses en France… ce n’est pas en faisant bosser toujours plus les 47% qui payent des impôts que l’on va résoudre le moindre problème. Certes ça peut faire un peu de trésorerie pour se payer des plugs en plastiques verts de 20 mètres de haut ou alors brûler et reconstruire quelques écoles… mais ça ne résoudra rien d’autre.

    Je vous laisse j’ai du boulot… et c’est pas un CGTiste qui va le faire

    Répondre
  • Grim

    9 décembre 2019

    Le problème de la retraite par capitalisation est qu’elle ne permet pas à tous d’avoir une retraite, le smicard n’a aucune chance de pouvoir épargner et donc de se constituer une retraite. Par contre ce système a un intérêt qui est celui de pouvoir soutenir le développement d’entreprises au niveau national, mais vu l’état actuel de notre pays, la clé c’est avant tout de sortir de la stagnation que nous connaissons depuis des années.

    On pourrait alors imaginer un système mixte avec une partie répartition, reprenant le système actuel et qui garantirait une retraite minimum à tous et un système par capitalisation pour essayer d’avoir une retraite plus importante.

    Répondre
  • JB

    9 décembre 2019

    Bonjour M. Gave,

    Merci pour cet article.

    Le système français, totalitaire, de sécurité sociale, plus que les impôts, est la raison #1 de mon émigration. Je vis en effet en Suisse, où les impôts sur le revenus sont proches de ceux de Bercy et où il y a même un ISF. Chacun doit s’y assurer pour la santé mais peut choisir son niveau de couverture (dans des cadres définis) et ainsi personnaliser et moduler sa prime, et où la retraite est un astucieux dosage de répartition (l’AVS) et de capitalisation (le 2e pilier). Les frontaliers franco-suisse ne s’y trompent pas non plus. Tant qu’ils avaient le choix, ils choisissaient le système suisse à 90%…

    La sécu française, organisme de droit privé (sic), et contre les règles de concurrence européennes, attention, je crois désormais risquer un délit à le dire, force tout résident français à s’affilier.

    Sans oser une révolution trop brutale (je me contraints..), on pourrait rêver insérer un peu de liberté au système, au moins en santé, en permettant aux gens de choisir entre différents niveaux de cotisations contre des niveaux de couverture différents. Je ne doute pas de leur choix, quand ils comprendront que leur salaire net augmentera…

    Mais ma question pour vous concerne les retraites, sujet de votre article : il ne fait aucun doute qu’il faille introduire peu à peu de la capitalisation dans le système français pour conserver un tout petit peu de chance que les pensions puissent être payées à terme en France.

    Avec les équilibres actuels fragiles du système par répartition, comment concrètement feriez-vous cette introduction ?

    D’avance merci

    JB

    Répondre
  • Jaedena

    9 décembre 2019

    La « productivité supérieure » des travailleurs français est un mythe, artificiellement créé par le niveau du salaire minimum, les 35h, la retraite relativement tôt, et le traitement social du chômage par l’université : Plus on interdit de courir les gens des catégories courant le moins vite, plus la vitesse moyenne de ceux qui courent est élevée.

    Répondre
    • Gerldam

      9 décembre 2019

      Très juste.

  • Charles Heyd

    9 décembre 2019

    La retraite par répartition n’est pas viable en « l’état » pour les raisons démographiques et économiques fort bien décrites;
    cependant, s’en passer et en venir à la capitalisation seule n’est pas viable non plus car elle ne serait justement « rentable » que pour ceux qui peuvent épargner là où vous préconisez de le faire et en volume suffisant; vous savez certainement mieux que moi calculer la somme qu’il faudrait économiser pour arriver à une retraite de disons 2 000€ par mois pour une espérance de vie à la retraite de 20 à 30 ans et avec un taux de rémunération de ce capital « raisonnable »; ceux qui ont des boulots précaires (de plus en plus nombreux), peu payés et de plus intermittents, que peuvent-ils espérer à la retraite dans un tel cas? Préconiser une expatriation c’est bien, je l’ai fait aussi pendant un dizaine d’années, mais il ne faut pas que cela soit contraint par notre mauvaise condition économique, que vous ayez une formation qui soit aussi bonne que celle courante dans le pays d’accueil et surtout que cette expatriation ne soit pas définitive.
    Le futur système de retraite sera donc forcément un mix entre répartition et capitalisation. J’ai été particulièrement choqué quand j’entendais Macron dire: « un € cotisé donnera une somme équivalente à tous une fois à la retraite »! Depuis ils (le gouvernement et ce bon M. Delevoye) ont annoncé très récemment qu’il n’y aura pas de retraite inférieure à 1 000€; il suffit maintenant d’expliquer comment on arrivera à ce résultat!

    Répondre
    • breizh

      9 décembre 2019

      « cavaignac », dans les commentaires de cet article ( https://www.contrepoints.org/2019/12/07/359693-alors-la-reforme-des-retraites-vous-etes-pour-ou-contre ) a déjà fait les calculs :

      A 2% d’intérêts moyens sur toute la période, pour obtenir une rente de 1000 euros par mois durant 30 ans de retraite, il faut apporter un capital de 275000 euros. Le capital est obtenu préalablement à partir d’une cotisation mensuelle de 350 euros durant 42 ans d’activité (aux arrondis près).

  • dede

    9 décembre 2019

    « Comme l’a dit madame Lagarde, entre rémunérer l’épargne et créer des emplois, je choisis les emplois »

    Elle a dit ca??? Je savais que ces gens etaient a desesperer mais la, c;est le ponpon. Ministre des Finances, patronne du FMI et maintenant patronne de la BCE : quel pedigree! Mais quand vont-ils s’arreter?

    Répondre
    • breizh

      9 décembre 2019

      quand on arrêtera de faire du copinage et du politiquement correct !

    • brousse.ouillisse

      9 décembre 2019

      Je ne vois pas où est le problème. Il faut EVIDEMMENT favoriser l’emploi, puisque c’est à travers les charges sociales des travailleurs que l’on finance le système actuel. A l’inverse, en quoi favoriser les retraités serait-il bon, à part pour les retraités actuels, déjà bien gâtés comparativement à ce qui m’attend dans 15 ans, si je survis jusque là dans une économie qui jette les employés les plus âgés dehors (alors qu’on repousse l’age légal de départ) ?

    • dede

      11 décembre 2019

      « Je ne vois pas où est le problème »

      Le problème est que pour qu’une économie soit dynamique, il lui faut des investissements : ce sont les entrepreneurs qui investissent qui créent des emplois.
      Aussi, si vous souhaitez que des emplois soient crées (et non pas créer des emplois vous-mêmes : le nombre d’emplois crées à la BCE n’a aucune incidence sur le taux de chômage), la meilleure chose à faire est d’encourager l’investissement, et donc l’épargne par sa rémunération.
      Autre soucis avec les taux négatifs imposés par la BCE : le « signal » qu’ils envoient est que le futur est plus certain que le présent or la seule certitude que nous pouvons avoir et que nous allons droit dans le mur, ce qui ne favorise en rien les investissements.

      Enfin, pour reprendre un vieil exemple attribué a plusieurs, dont Milton Friedman, lorsque vous voyez des ouvriers creuser avec des pelles plutôt que des tracto-pelles, si votre objectif est de créer de l’emploi, il suffit de remplacer les pelles par des petites cuillers mais ce n’est pas à la Banque Centrale de prendre cette décision (heureusement, semble-t-il)

  • Robert

    9 décembre 2019

    Le régime par répartition n’est plus guère viable : OK.
    Mais quant au régime par capitalisation, à l’époque des taux négatifs, j’ avoue que je suis perplexe… Les gestionnaires des fonds de capitalisation investissent en bourse, laquelle est « fluctuante »… et nous avons vu le résultat lors de la crise de 2008 où nombre de retraités anglo-saxons ont souffert.
    La démographie est bien la clé, et la cause, du problème…

    Répondre
    • Gerldam

      9 décembre 2019

      Sur le très long terme, celui du sujet qui nous occupe, la bourse a toujours été gagnante et des accidents comme 2008 ont été vite effacés au NYSE (moins vite en Europe, à cause de la mauvaise gestion de la BCE).

    • calal

      9 décembre 2019

      Moins de retraites, plus les generations suivantes feront des enfants pour pallier au probleme. La demographie va se reequilibrer. Cela prendra du temps, certains vont prendre cher mais les problemes se resolvent d’une facon ou d’une autre…

    • Jacques Ady

      12 décembre 2019

      D’accord avec vous : la démographie est la clef (et en France, la cause).
      La redresser prendra du temps, elle ne se redressera même jamais si le politiciens (et les Français) continuent à la décourager.
      Un autre aspect de la question est à mon sens la démagogie, celle des politiques, qui exactement comme ils l’ont fait pour le budget de l’État, ont promis et accordé des retraites très généreuses à certaines catégories de gens, et cela sur le dos des générations suivantes. Le remède à la démagogie et à la croyance selon laquelle certains privilèges seraient des « droits acquis » ?
      « Il est plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu’ils ont été trompés. » Mark Twain

  • Ockham

    9 décembre 2019

    Pour éviter la colère de la lie qui défile, les fonctionnaires-politiques-à-vie ont toujours préféré l’hallali de l’épargnant. D’abord l’épargnant gagnent plus qu’eux en prenant des risques avec des horaires fort peu syndicalistes et cela étant son élite n’oublie pas de s’augmenter discrètement de ci de là à minuit au palais. De l’emprunt russe à l’obligation d’état pour le redressement du pays remboursée au nominal d’un paquet de gauloise (cigarette) plus le blocage des retraites et enfin au taux négatif de l’épargne, le choix est clair et c’est chose jugée : pendez l’épargne !

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    • Ockham

      9 décembre 2019

      gagne ! et non gagnent.

  • JLP

    9 décembre 2019

    « la France est avec les Philippines, le plus gros bénéficiaire de transferts familiaux venant de l’extérieur du pays » : eh non! Les premiers sont l’Inde et la Chine, suivis du Mexique, des Philippines, du Nigéria, de l’Egypte…Pas de France dans le tableau.

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