24 novembre, 2014

Réflexions d’actualité sur la monnaie

 Dans les chroniques du Lundi de Charles Gave

 

Tout le monde se sert de la monnaie pour mesurer la valeur des choses ou des services produits ou vendus, mais personne ne sait vraiment pourquoi la monnaie a de la valeur. C’est la l’un des paradoxes extraordinaires de notre monde et j’ai longuement écrit dans le passé à ce sujet… (Voir les articles consacrés à la monnaie sur ce site). Compte tenu de l’action actuelle des banques centrales, il me semble que je dois mettre à jour les idées que j’avais sur la monnaie qui sont peut-être devenues inopérantes.

Il s’agit donc là d’une réflexion de nature conceptuelle visant à réactualiser mes schémas de pensée.

En effet, tous ceux qui s’intéressent à l’économie ont une espèce de modèle intuitif autour duquel s’organisent leurs réflexions et à partir duquel ils arrivent à leurs conclusions. C’était bien entendu mon cas.

Il me faut donc commencer par une description de mon ancien modèle.

Pour l’observateur des marchés financiers que j’étais et que je reste, la monnaie était toujours au centre du système.

Deux entités étaient à l’origine de sa création ( je simplifie à dessein).

  1. La banque centrale qui seule avait le pouvoir de créer de la monnaie « ex nihilo ».
  2. Les banques commerciales qui dans notre système actuel créait du « crédit », c’est-à-dire qui permettait un développement de la « liquidité » se traduisant en contrepartie par une augmentation de l’endettement.

Une fois la monnaie ou le crédit créés, ils se diffusaient dans l’économie «réelle» avec les effets habituels sur l’activité, le chômage, les taux d’intérêts, les taux de change etc.Quand cette monnaie atteignait les frontières du système, elle avait alors de l’influence sur le prix des actifs, actions obligations, immobiliers, marché de l’art …

Le PRIX de ces actifs variait en fonction de l’excédent ou de l’insuffisance de monnaie.

Trop de monnaie, les prix des actifs montaient, pas assez, ils baissaient et c’est cette notion qui était derrière la vieille plaisanterie boursière:

« Investir est très facile. Il suffit de savoir s’il y a plus d’idiots que d’argent ou plus d’argent que d’idiots.»

Et donc les actifs servaient de réserve de liquidité, ils étaient en quelque sorte des « éponges à liquidité».

Trop de liquidités, et nous avions un marche haussier, pas assez et nous avions un marché baissier. Les variations du cours des actifs étaient ce qui permettait au système de retourner à l’équilibre au travers de chaque cycle. Mon travail consistait à évaluer dans quelle situation nous étions à chaque moment et à investir ou désinvestir en conséquence.

Ce monde n’existe plus et donc la quasi totalité des travaux que j’ai pu faire depuis quarante ans est périmée, ce qui est un peu déconcertant.

Pourquoi ?

En voici la raison.

Dans les cycles précédents, nous avons eu une expansion extraordinaire de l’endettement en général et du système bancaire en particulier, ce qui a déclenché et accompagné une hausse tout à fait extraordinaire du PRIX de tous les actifs. Et du coup, le système économique est devenu très fragile en raison d’un excès de l’endettement ce qui le rend incapable de supporter une baisse sensible des prix de ces mêmes actifs.

L’endettement n’avait en effet pas entrainé une hausse du stock de capita productif (machines outils, usines etc..) mais une hausse de la valeur du stock de capital improductif (immobilier, transferts sociaux) et donc la capacité à servir la dette et à la rembourser s’est écroulée.

Je m’explique.

Que le lecteur imagine qu’il ait acheté l’indice de la bourse de Paris en s’endettant massivement. Si l’indice CAC venait à baisser, il aurait immédiatement des «appels sur marge» et se retrouverait ruiné assez rapidement.

Et bien, l’ensemble de nos systèmes économique et bancaire est dans cette situation et ne pourrait pas supporter une baisse des prix des actifs improductifs. Si le prix des actifs se mettait à plonger fortement, des appels sur marge gigantesques auraient lieu et le système s’effondrerait selon un schéma décrit de façon prodigieuse par Irving Fischer en 1934 dans un article publié dans Econometrica, « The Debt Deflation Theory of Great Deppressions» (A lire absolument pour ceux qui parlent l’Anglais).

Et donc les banques centrales ont décidé d’agir.

Et pour ce faire, elles ont décidé de mettre centre du système LE PRIX DES ACTIFS et d’empêcher ceux-ci de baisser. Et pour ce faire, les banques centrales achètent directement ces actifs dans les marchés et impriment autant d’argent qu’il est nécessaire pour arriver à ce résultat.

La quantité de monnaie dans le système n’est plus déterminée par les besoins de l’économie réelle mais par la nécessité pour le prix de certains actifs de ne pas baisser.

Nous avions depuis toujours un système qui allait de la monnaie à l’économie réelle et de là au prix des actifs.

Nous sommes passés à un nouveau système ou le cheminement logique va du prix des actifs à la quantité de monnaie, l’économie réelle n’étant même plus prise en considération dans la production de monnaie.

Le lecteur comprendra pourquoi je suis perplexe…

Ce qui ne va pas m’empêcher d’essayer de répondre à quelques unes des questions que ce meme lecteur doit se poser.

Premier question.

Est-ce que cela va marcher ?

Honnêtement, j’en doute. Le capitalisme est un système Darwinien, ce que Schumpeter a fort bien traduit par sa formule de la destruction créatrice. Tout l’effort des banques centrales consiste à empêcher la destruction de ceux qui ont fait des erreurs énormes, qu’il s’agisse de gouvernements ou de sociétés financières, ce qui logiquement veut dire que comme la destruction n’a pas lieu, la création ne peut avoir lieu et donc que la croissance économique va s’arrêter graduellement, ce qui rendra impossible le remboursement des dettes et vouera à l’échec la tentative des banques centrales de gagner du temps, en attendant je ne sais quel miracle… C’est le schéma qui sévit au Japon depuis trente ans.

Deuxième question.

Quand les marchés vont ils se rendre compte que la nouvelle politique des banques centrales est vouée à l’échec ? Je n’en ai pas la moindre idée et je soutiens que c’est le cas de la quasi totalité des observateurs. La question du « quand », en fait est une mauvaise question puisque le futur est inconnaissable et que les banques centrales ont des moyens qui peuvent apparaitre comme illimités.

Par exemple, depuis son origine, je dis que l’euro est une monnaie qui ne peut pas marcher et qu’il allait mettre l’Europe que j’aimais en faillite. La plupart des gens depuis 2000 me demande quand la crise marquant la fin de l’euro va avoir lieu, ce à quoi je leur ai répondu la plupart du temps « je ne sais pas ». En revanche, je sais ce que vous ne devez pas avoir dans vos portefeuilles tant que l’euro existe….

Troisième question.

Pourquoi cette politique devra s’arrêter un jour ?

A cela, la réponse est assez simple. Parce qu’une révolte des populations l’imposera. Il faut en effet bien comprendre que la politique actuelle des banques centrales ne cherche qu’à protéger les puissants et ceux qui sont bien en cours. Il s’agit d’une des plus invraisemblables applications dans l’Histoire du « capitalisme de connivence «  que j’ai souvent dénoncé ici. Une ploutocratie a pris le pouvoir dans nos Démocraties et l’exerce pour préserver ses rentes. Dans ce système, les riches deviennent plus riches et les pauvres plus pauvres. Cela amène toujours a une révolte des damnés de la terre comme on l’a fort bien vu au moment de la chute du mur de Berlin. Les peuples, un jour, vont donc reprendre le contrôle de leurs destinées et virer les élites incompétentes et corrompues qui les ont amenés dans la situation actuelle.

Quatrième question.

Comment me protéger ?

Ce que je dis est assez simple : La crise qui s’annonce devra amener à un changement des élites. Historiquement, ces changements d’élites peuvent se passer de façon démocratique ou de façon révolutionnaire, ce que l’on a fort bien vu dans les années 30 en Europe.

De façon générale, quand cela se produit, il vaut donc mieux être investi dans des pays qui ont de longues traditions démocratiques, c’est-à-dire en Europe du Nord ou dans les pays de Droit Anglais plutôt qu’en Russie.

On peut aussi essayer d’identifier les pays où les zones géographiques qui ont compris le danger et essaient de prendre de la distance avec la catastrophe qui parait s’annoncer. C’est dans cet esprit que je recommande depuis un certain temps d’investir en Asie parce que la Chine est en train de revenir à des prix de marché pour ses taux d’intérêts et ses taux de change tout en développant les outils d’une solidarité régionale, ce qui devrait atténuer le choc. En revanche, puisque le cœur du problème est aujourd’hui dans l’Europe de la monnaie commune, il parait sage de mettre le plus de distance entre soi et le vieux continent

Conclusion

Quand le mur de Berlin est tombé, certains ont cru à « la fin de l’Histoire ». Or, une partie non négligeable des élites, comme l’avaient fort bien vu JF Revel et avant lui Schumpeter partout et toujours haïssent la Liberté et la Démocratie. Pour eux la chute de la dictature communiste était une défaite personnelle.

Le déni psychiatrique aidant, tous ceux qui croient à la Technocratie et détestent la Démocratie et le marché libre se sont alors regroupés immédiatement sous la direction de puissants génies tels Delors et Trichet pour essayer de recréer ce qui venait d’échouer .

C’est à leur échec que nous sommes en train d’assister et tout cela va prendre du temps et faire bien des victimes collatérales innocentes.

Je crains que cela soit inévitable.

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

45 Commentaires

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  • Aenas

    1 décembre 2014

    Comment se protéger en vue de la fin de l’Euro ?

    Acceptez exclusivement les euros allemands. Au moment où il faudra les rendre vous recevrez des deutsch marks en contrepartie plutôt que d’autres monnaies comme le franc, etc …

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  • Aenas

    1 décembre 2014

    Reconnaissons aux élites de défendre à la perfection le système qui les nourrit.
    Si nous nous sommes fait avoir par « ça », c’est nous les responsables.

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  • Aenas

    1 décembre 2014

    L’argent existe parce que l’homme produit. La monnaie représente la valeur de sa production qu’il peut échanger contre la production d’un autre.
    La production de monnaie sans production de valeur est de la monnaie de singe permettant aux faux monnayeurs qui l’émettent de s’approprier des qualités qu’ils n’ont pas.
    Dans l’échange de vraie production contre monnaie de singe, il y a forcément un pigeon.

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  • EDOUARD WALLAERT

    30 novembre 2014

    EW

    Merci M GAVE de relance ce sujet essentiel. La pratique gigantesque du QE a en effet définitivement modifié une fois de plus les règles du système monétaire international.

    Si les banques commerciales créent par la technique du multiplicateur de la monnaie, observons qu’elles injectent des prêts et non du pouvoir d’achat. De ce fait elles facilitent les achats de biens durables des entités économiques théoriquement bien gérées et capitalisées. Or tant que la consommation et l’emploi stagnent ou diminuent, le rendement de ces investissements plafonne et tels investissements se traduisent plutôt en hausse de prix des biens d’investissements. Tel me parait le dysfonctionnement qui nous mène à la crise de 2008.

    Pour sortir de la crise trois banques centrales financent les Etats des pays dont ils contrôlent la monnaie. Or personne de sensé n’imagine que ces Etats rembourseront leur dette. On en conclura que ces banques centrales créent « ex nihilo » un pouvoir d’achat. La BCE va suivre le mouvement. Vu par un habitant du continent africain, ce nouveau système aboutit à donner un découvert illimité aux pays les plus riches et soumettre les autres aux règles du FMI, voire des fonds vautours américains. Convenons qu’une telle situation de violence constitue un nouveau motif de révolution.

    Contrairement à ce qu’écrit M BONHOMME, je crois que l’état de sous capacité de l’économie mondiale, permet de produire plus. Et même plus de 10%. Encore faut il une demande solvable. On a démontré qu’accroître le volume des crédits accordés aux banques mène à une inflation du prix des biens d’investissements. Ne faut il pas dés lors chercher un soutien de croissance en accordant du pouvoir d’achat pur et simple à de grandes causes à caractère humanitaire et touchant les pays les moins riches.

    Comment ? Le FMI a émis à ce jour 204 milliards de DTS, une paille au regard des opérations de QE.

    A qui ? Le tremblement de terre d’Haïti est l’exemple type, de motif d’allocation internationale. Mais en parcourant la carte du monde, les motifs foisonnent. Pensons par exemple aux réfugiés et au HCR. Plus délicat serait l’intervention dans des pays sans armée ni police, ravagés par des bandes armées car ces bandes se réclament d’une religion voire d’un Etat pour justifier le pouvoir de leurs armes. Mais c’est aussi un grave problème humanitaire.

    Quelles conséquences financières? Dans le bilan des banques centrales fournissant des devises, les DTS sont inscrits comme actif de réserve. Certes, je préfèrerai de l’or, mais c’est peut être mieux qu’une créance sur un Etat à la dérive.

    Quelles conséquences économiques ? Une allocation à de grandes causes se retrouverait ipso facto dans les exportations des pays développés. Au lieu de financer des actions économiques et sociales, les Etats développés pourraient, à condition d’être compétitifs et actifs, retrouver de la croissance et un juste retour de leurs investissements.

    A vous lire….

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  • riz

    29 novembre 2014

    Le pays qui souffre le plus de l’euro en Europe c’est peut-être l’Italie avec +90 000 chômeurs de plus ce mois-ci (3 fois celui de la France) .Un taux de chômage de 13% et ouin ouin ils se plaignent de avoir créé 1 million de chômeurs supplémentaires en 6 ans .Oui mais la France est en embuscade avec 600 000 chômeurs de plus environ à la fin de l’année depuis l’élection de Hollande, on fera probablement 400 000 de plus (pas en chiffres maquillés)d’ici mai 2017 on explosera donc le compteur des 1 million en 6 ans .Ne rions pas de l’Italie nous sommes sur la même pente (en pire) .
    Un entrepreneur italien doit emprunter à 5.25% (prêt d’un horizon de 3 à 6 ans) alors que la croissance est négative (dépression) et ce depuis 3 ans de suite ….Donc les investissements s’effondrent dans le pays d’où la baisse de croissance et ils ne réforment tjs pas , nous sommes cousins de sang sur la plan des politiques économiques. Avec bientôt 140% d’endettement ils n’ont pourtant aucune marge de manoeuvre , avec des dépenses en r et d très médiocres on ne voit pas comment ils vont pouvoir s’en sortir .
    L’Italie meurt à petit feu sous nos yeux dans l’indifférence générale avec une baisse de pib/ hab de 10% depuis le début de la crise de 2008 … mais comme pour le chômage la France est en embuscade .

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  • mat-80

    26 novembre 2014

    Une revolution je n’y crois pas trop. Meme en France qui pourrait être le pays le plus bouillonnant à mon avis en Europe. En plus dans un pays jeune ok, mais des sexagenaires, jeter des pierres sur la police, ça m’étonnerait. Une solution politique c’est compliqué aussi. Certes le FN en France ou le mouvement de M.Grillo en Italie pourraient prendre plus de pouvoirs mais arriveraient-ils à ameliorer la situation? J’en suis pas convaincu. Bref ça parait un peu coincé. Et pourquoi la situation ne pourrait pas durer encore longtemps? Au Japon ça fait 30 ans que ça dure ce cinéma. Si ça se trouve on a 15 ans de croissance nulle devant nous.
    D’autre part que l’argent soit détourné vers une minorité de rentiers, certes. Mais les gens n’en sont pas encore à avoir faim. Vous avez mis une photo de la crise de 1929 mais on a une assistance qui n’existait pas à l’époque. Aux usa ils en sont à 50.000.000 de personnes qui mangent avec l’aide alimentaire. En France beaucoup de pauvres ont un confort relatif. Eau, électricité etc…Ils ne se revolteront pas forcément. Les gens travaillent pour enrichir les plus riches mais ils acceptent parfaitement le fait d’être esclave. L’esclavage rassure tandis que la liberté fait peur disait La Boetie..
    Alors que faire? En matière d’allocation d’actifs c’est vrai que c’est pas simple. Ca fait plusieurs jours que je réfléchis à ce que vais faire avec l’argent mis de côté ces derniers mois et c’est dur de trouver des actions abordables. D’autre part je suis investi à 60% hors de france et 40% en France dont la moitié de small cap. Quand on est un peu patriote c’est dur de n’acheter que des titres étrangers.

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    • Eric

      27 novembre 2014

      Bonjour Mr Gave,

      Je partage pleinement votre vision d’un futur proche.
      Je reste investi actions, mais sur une entreprise française, sans dette, côté depuis plus de 20 ans, bilan sain, dividende en hausse régulière ( jamais eu de baisse ) et qui exerce dans les produits de première nécessité dont une société à toujours besoin même en temps de crise durable. Cette entreprise effectue sa croissance de manière organique, en prenant son temps.
      Donc même si Krach ou autre, l’action baissera certes, mais ce sera une des premières à repartir vu la qualité du dossier, et le versement du dividende sera toujours là!
      Donc je pense qu’investir dans ce genre d’entreprises saines, même si elles ont en France, ne posent pas de problème.

      Qu’en pensez vous ?
      Merci pour votre retour.

  • BA

    26 novembre 2014

    Aujourd’hui, les bulles boursières continuent à gonfler.

    Les bulles des dettes publiques continuent à gonfler.

    Les bulles des dettes privées continuent à gonfler.

    En réalité, toute l’économie mondiale repose sur …
    … des bulles de dettes.

    Et ce sont les banques centrales qui continuent à gonfler toutes ces bulles.

    Dernier exemple en date : la BCE vient d’annoncer qu’elle va injecter 1000 milliards d’euros supplémentaires dans le système.

    Malheureusement, les bulles boursières ne peuvent pas gonfler jusqu’au ciel.

    Malheureusement, les bulles des dettes publiques ne peuvent pas gonfler jusqu’au ciel.

    Malheureusement, les bulles des dettes privées ne peuvent pas gonfler jusqu’au ciel.

    Préparez-vous au grand « Plop ! »

    L’International Center for Monetary Banking (ICMB) a additionné trois dettes :
    dette publique + dette des ménages + dette des entreprises.

    Le vainqueur de la coupe du monde est l’Irlande.

    1- Médaille d’or : Irlande.
    Dette publique + dette des ménages + dette des entreprises = 442 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : Japon.
    Dette publique + dette des ménages + dette des entreprises = 411 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : Portugal.
    Dette publique + dette des ménages + dette des entreprises = 379 % du PIB.

    4- Belgique : 350 % du PIB.

    5- Grèce : 304 % du PIB.

    6- Espagne : 300 % du PIB.

    7- Pays-Bas : 294 % du PIB.

    8- Suède : 293 % du PIB.

    9- Canada : 284 % du PIB.

    10- Royaume-Uni : 276 % du PIB.

    11- Etats-Unis : 264 % du PIB.

    12- Italie : 258 % du PIB.

    13- France : 254 % du PIB.

    14- Finlande : 242 % du PIB.

    15- Autriche : 235 % du PIB.

    16- Corée du Sud : 232 % du PIB.

    17- Hongrie : 223 % du PIB.

    18- Chine : 217 % du PIB.

    19- Australie : 209 % du PIB.

    20- Allemagne : 193 % du PIB.

    (Pour info : Russie : 43 % du PIB)

    Source : page 12 et page 60.

    http://cimb.ch/ICMB/Publications_files/Geneva16_2.pdf

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  • chris

    26 novembre 2014

    Super article…..et bcp de constats que je partage.
    Que trader dans un marche qui ne fait que monter quand tous les traders estiment que c’est mort ? mystère
    J avoue être perplexe de l action de la FED avec un SP a 2040..et qui continue a intervenir et soutenir.
    je ne pense pas a une revolution…les gens sont totalement passifs,et les jeunes désespérants de bêtise.
    Peut être un événement imprévu….avec les algorithmes,tout risque d’aller très vite ….

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  • Emmanuel M

    25 novembre 2014

    Question sur les actifs « à base économique solide »

    Une action s’appuyant sur un vrai actif non financier (toute valeur dite « défensive ») et une entreprise saine et stable est elle :
    * en bulle potentielle ?
    * à son juste prix, sa valeur étant trop élevée dans une monnaie surévaluée
    * un des rares actifs réels qui, même vendu à un prix inflaté, gardera de la valeur post-crise ?

    Ma vision personnelle est que seul les actifs physiques ont désormais de la valeur, catégorie dans lesquelles j’inclue les métaux précieux, l’immobilier (pierre, foncier, papier) et les entreprises saines (ou les actions qui en matérialisent la propriété) … mais pas forcément les actifs libellés en devises. L’immobilier et les métaux étant improductifs, vous comprendrez que je regarde les actifs économiques tangibles avec les yeux de Chimène.

    Répondre
    • emmanuel

      26 novembre 2014

      Et avec vos yeux de chimere que pensez vous des rachats massifs de titres.

    • Emmanuel M

      26 novembre 2014

      Qu »‘une action EADS; Loreal ou Carrefour, c’est un actif tangible. Qu’elle soit rémunérée par dividende, rachat de titre ou hausse de cours ne change rien au fait que cette action est un titre de partielle propriété sur un actif de valeur.

    • emmanuel

      27 novembre 2014

      Sauf que si vous avez un intermediaire financier, ce titre lui appartient…
      A moins d’etre enregistre dans le register de la Societe, vou n’etes rien du tout…
      Juste un creancier de la banque qui detient votre PEA.

  • Roger Duberger

    25 novembre 2014

    Cher Mr Gave.
    Merci pour cette analyse pertinente et assez complexe si l’on se projette dans un futur à moyen terme.
    Si j’ai bien compris : l’endettement est bon quand on peut le rembourser…or il semble que l’on ait emprunté pour faire de la redistribution sociale (merci les oints du seigneur…) ou que les banques aient prêté (par exemple pour de l’immobilier, sans que les emprunteurs fassent un apport conséquent ou soient vraiment solvables). A présent, la seule idée est de stabiliser les banques qui ont trop prêté et d’injecter de l’argent pour que la machine continue de tourner et accélère. ça n’a pas l’air de trop bien fonctionner, ni au Japon, ni aux USA.
    Quand je lis les commentaires des membres, on croirait qu’il y a une ploutocratie qui s’enrichit et une autre qui s’appauvrit. Je crois que c’est un enrichissement de « bulle » (car le prix des actifs monte, mais c’est tout, il n’y a pas plus d’actif), et les autres -surtout la classe moyenne- ne s’enrichissent pas et il n’y a pas une vraie croissance de la production. Donc l’écart entre riches et pauvres se creuse…Hélas cela peut durer longtemps puisqu’il en est ainsi au Japon, et que bon nombre de citoyens passent sous assistance et l’acceptent plutôt bien.
    Bien cordialement

    Répondre
  • emmanuel

    25 novembre 2014

    Monsieur Gave MERCI

    C’est de loin le plus brillant de tous vos articles.
    La monnaie a changée de nature.J’en suis convaincu.
    Et la responsabilité incombe à la Ploutocratie que je dénonce régulièrement.
    Et ces individus ne font que protéger la rente, l’économie de rente, et les rentiers.
    Je me permets de pousser votre analyse en prenant un modeste risque de me tromper.
    Le quand je pense que nous savons…
    Quand le Japon va être contraint a un incident de crédit, la réaction en chaine qui s’en suivra sera cataclysmique.
    Et Le Japon va être contraint à un incident de crédit.
    Et lorsque le Japon en sera rendu la, la dette du Japon aura commence à s’externaliser.
    En terme de cataclysme il faut s’attendre et se préparer suite a cet indicent de crédit, a un effondrement obligataire, un effondrement monétaire.
    Et si la dette du Japon externalise est détenu par la Chine, tous aux abris

    La ploutocratie porte la responsabilité de la crise de 2008. Elle portera la responsabilité du 1929 puissance un trillion devant nous.
    Le tsunami se rapproche des cotes, et il va faire mal…

    Vous faites allusions aux appels de marges, mais toutes les entreprises qui s’endettent pour racheter leurs propres titres, que peut-on en penser…
    Elle le font avec la complicite tacite de la ploutocratie…

    Le monde est sur le point de basculer de la stagnation, a la dépression.

    Cette ploutocratie n’est pas libérale. Elle a une haine profonde pour la liberté dans l’absolue. Merci de le souligner une fois de plus.

    En vérité cette ploutocratie a bascule dans le communisme bolchevique.

    Cordialement

    Emmanuel

    Répondre
  • Jacques Bonhomme

    25 novembre 2014

    Mr Gave, merci pour cette analyse.

    Je vous suis (ainsi que vos précieux collaborateurs) avec intérêt depuis un petit moment maintenant, je vous ai découvert à travers l’institut Turgot et j’ai suivi l’institut des libertés depuis ses débuts. J’ai lu certains de vos livres (L’état est mort, vive l’Etat! et Un libéral nommé Jésus). Autant vous dire que je vous respecte et que j’apprécie grandement vos analyses.
    J’ai d’ailleurs découvert et appris à aimer le libéralisme grâce à vous, vous m’avez fait découvrir entre autres, Frédéric Bastiat et Milton Friedman avec qui je crois vous avez eu la chance d’échanger et que vous considérez il me semble, un peu comme votre vieux maître. Pour tous ces apports je vous suis infiniment reconnaissant.

    Pourtant, avec le temps, je dois reconnaître qu’il y a un aspect de vos analyses (et probablement de celles de votre vieux maître) qui me reste obscur, voire même paradoxal. C’est votre analyse de la monnaie et du contrôle que les gouvernants devraient avoir dessus.
    Je ne doute pas qu’à ce sujet les libertariens vous soient déjà tombés dessus et peut-être en fais-je un peu parti moi même, mais mon approche est sincère aussi j’espère que vous aurez la patience de me lire.

    Plus le temps passe et plus il me semble que les banques centrales jouissent d’un pouvoir exorbitant, antidémocratique et très logiquement déstabilisateur (bien que leur but affiché soit exactement inverse).
    En tant que libéral je suis très attaché aux respect des droits de propriété légitimement acquis (et je suis bien persuadé que vous l’êtes aussi) c’est la base me direz vous. Or qu’est ce que la création monétaire, décrétée autoritairement par une poignée de technocrates au bénéfice d’une poignée de privilégiés si ce n’est un gigantesque transfert arbitraire de droits de propriété, au bénéfice des premiers qui ont accès à la nouvelle monnaie et au détriment des derniers qui y auront accès.
    Mais ce n’est encore qu’un détail ! Voici à mes yeux le fond du problème : on ne peut parler de création monétaire sans s’intéresser également à sa distribution. Car finalement seule la manière dont est distribuée la nouvelle monnaie n’a d’importance, pourtant on n’en parle jamais. On se focalise toujours sur la quantité d’argent créée, alors que cela n’a que peu d’intérêt. Je m’explique :

    Admettons que la quantité totale de monnaie soit doublée ou augmentée de 10%, et que cela soit fait en doublant ou en augmentant de 10% les avoirs monétaires de chaque citoyens, cela n’aurait aucune incidence sur la capacité de chacun à acquérir les biens d’autrui, il n’y a dans ce cas aucun transfert de propriété, pourtant la quantité totale de monnaie a été doublée ou augmentée de 10%.
    Formulé autrement, selon cette distribution de l’argent créé, quelqu’un qui grâce à ses liquidités initiales pouvait acquérir 1% des biens et services existants (les biens d’autrui!), peut toujours, après augmentation de la quantité totale de monnaie, qu’elle ait doublé ou qu’elle ait été de 10%, acquérir la même proportion des biens d’autrui à savoir 1%. Il n’y a pas de transfert de propriété et cela quelque soit la quantité de monnaie créée. Cela tient à la façon dont cette nouvelle monnaie a été distribuée.

    Maintenant si on choisit un autre mode de distribution pour un même montant de monnaie créée : on veut toujours doubler ou augmenter de 10% la quantité totale de monnaie, mais cette fois en distribuant la nouvelle émission à une seule personne (ou seulement quelques privilégiés). Dans ce cas on assiste à un gigantesque transfert de propriété au bénéfice de cette personne et au détriment de tous les autres qui très certainement n’ont pas eu leur mot à dire. Car contrairement à l’échange libre qui permet la spécialisation, accroît la quantité de biens et services produits et bénéficie à tout le monde, la production monétaire en revanche est indépendante de la quantité de biens et services en circulation, s’il suffisait de multiplier les billets de banque pour multiplier les maisons, les habits et la nourriture, ça se saurait depuis longtemps (ce qu’expliquait déjà fort bien Bastia dans « Maudit argent »). Ainsi la personne privilégiée qui a reçu l’argent nouveau a vu la proportion de ses avoirs monétaires augmenter relativement aux autres qui n’ont rien reçu alors même que la quantité de biens et services disponibles n’a pas changé. Elle peut désormais réclamer grâce à son argent frais une proportion plus importante des biens et services en circulation produits par autrui. Ponction qui fatalement se fait au détriment de ceux qui ont été mis à l’écart de cet apport d’argent, car leur situation est inverse à celle du privilégié, ils ont perdu du pouvoir d’achat et la quantité de richesses produites n’a pas changé. Au final avec ce modèle de distribution, le ou les privilégiés ont bénéficié d’un transfert de propriété de la part de ceux qui n’ont pas eu accès à l’argent créé en même temps qu’eux.
    Si je me suis permis cette longue et douloureuse illustration, c’est dans l’unique but de montrer que pour une même quantité d’argent créée un système peut être juste ou injuste en fonction du modèle de distribution choisi, et que c’est donc la façon dont est distribué l’argent créé qui doit retenir toute l’attention.

    Et quand on regarde le système actuel, que l’on voit que c’est le directoire de la BCE, parterre de gens non élus qui décident de la politique monétaire européenne, qui ont le pouvoir de créer des milliards et de les distribuer à qui bon leur semble selon les modalités qu’ils auront choisi (des obligations grecques? parfait voilà des euros). Que l’on voit que la création monétaire est de part la loi un monopole bancaire, qu’il est interdit de créer une monnaie (article 442-4 du Code pénal), de refuser la monnaie étatique (article R642-3 du Code pénal) etc.
    Comment ne pas être choqué ?
    La création monétaire est un privilège, ce n’est pas un acte neutre, ou gagnant gagnant comme l’échange, cela permet de concéder un avantage à certains, au dépends des autres. Je n’ai pas du tout envie que des gens que je n’ai jamais choisi, à qui je ne fais aucunement confiance aient un tel pouvoir sur mon argent, qui je le rappelle représente les fruits de mon travail que je n’ai pas encore échangé.
    C’est aussi pour cela que je n’aime pas le système de réserve fractionnaire, fusse-t-il d’un ratio de 12 fois les fonds propres, ou pire encore de 85 fois les fonds propres.
    à qui va être distribué la nouvelle monnaie bancaire créée par écriture comptable si ce n’est à des gens qui peuvent emprunter ? Qui peut le plus emprunter, donc bénéficier le plus de la création monétaire si ce n’est ceux qui sont déjà à la base les mieux lotis ? Qui sera exclu ?

    Alors je sais bien que vous estimez que la monnaie est un bien commun dont l’État doit avoir la charge. Je crois comprendre que vous considérez que du fait de son coût de production quasi nul la monnaie ne pourrait être produite efficacement par le marché et qu’il est donc heureux que l’état, à travers une banque centrale en ait le monopole. De même que le cours légal et forcé ne semble pas vous déranger outre mesure, ni le monopole bancaire de l’émission monétaire.
    Et c’est là que je suis foncièrement embêté, je ne suis pas sûr qu’historiquement le bilan des banques centrales ni même des états ait été brillant en terme de gestion monétaire, l’histoire des monnaies fiat est constellée de désastres. Par ailleurs je vous trouve étonnamment pessimiste, ce qui n’est pas dans votre nature, quant à la capacité des individus de choisir librement une monnaie bien gérée plutôt qu’une mauvaise. Je ne nie pas que l’état doive avoir un rôle, condamner les faux monnayeurs, faire respecter les contrats, condamner les escroqueries etc, ce qui correspond à sa fonction très classique de faire appliquer la justice en général. Je ne m’oppose pas à ce qu’un état propose et gère une monnaie, mais en revanche je suis très hostile au monopole, et au cours légal et forcé qui prive le citoyen de son libre arbitre et le laisse captif de la gestion étatique de la monnaie. Encore une fois, lorsque le cours légal et forcé d’une monnaie est imposé, qui peut se protéger d’une mauvaise gestion monétaire si ce n’est ceux qui ont les moyens d’investir dans de l’immobilier, dans des actions d’entreprises étrangères etc, à savoir des gens aisés et financièrement instruits (ou bien conseillés) ?

    Pour conclure ce post déjà bien trop long, je résumerai ma pensée en citant Montesquieu : « pour qu’on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ». Appliqué à la monnaie, il me semble qu’en dehors ou en complément des solutions classiques qui visent à limiter le pouvoir des émetteurs par le recours à des supports monétaires naturellement rares, (métaux précieux évidement), il serait également urgent de repenser le rôle des citoyens, non pas en sujets captifs d’un système et d’une monnaie imposée, mais en tant qu’arbitres du système. Donner enfin le droit aux citoyens de choisir parmi des monnaies en concurrence celle qu’ils jugent la mieux gérée, la mieux adaptée à leur besoins et leur permettre par ce biais de constituer un contre-pouvoir et de rester maître de leur argent.
    Alors je vous le demande suis-je un libertarien égaré ? Un utopiste ? Personnellement je ne le pense pas bien entendu, mais je serai curieux d’avoir votre avis.

    Répondre
  • Kafka

    25 novembre 2014

    Bonjour M. Gave

    Vous soulever la question cruciale, du remplacement des élites, ce qui est au fond au cœur de notre crise actuelle.

    Ne pensez-vous pas que la déflation, celle monétaire, rendant impossible le remboursement des crédits et mettant en faillite toutes ces institutions,aussi bien publique que privée, est le meilleur moyen de se débarrasser de ces élites incompétentes ?

    Deuxièmement, je connais vos positions sur la monnaie, et vous connaissez celles des libertariens. Toutefois, imaginons que le Bitcoin ou les monnaies éléctroniques se développent et son adoptées par une masse non négligeable des gens. Ne sont-elles pas non plus un moyen, démocratique, de se débarrasser de ces élites en n’adoptant plus leur monnaie ?
    Je connais vos positions, honorables, sur la monnaie et vous la considérait comme du domaine régalien. D’ailleurs cela m’encourage à vous demander votre avis, d’économistes et financiers, sur ses monnaies dites électroniques qui semblent avec le temps connaître du succès.

    Répondre
    • idlibertes

      24 novembre 2014

      So. Is roubini . So ?

  • Francis55

    24 novembre 2014

    Vous conseillez de rester en dehors de la zone euro. Mais avec un système qui va, comme vous dites, des prix des actifs à la quantité de monnaie et une zone euro qui ressemble au Japon des 30 dernières années, ne pourait pas t- on voir avec les interventions de la BCE, un Eurostock qui monte, qui monte et un euro qui descend, descend?

    Répondre
  • BA

    24 novembre 2014

    Samedi 22 novembre 2014 :

    France : dette immobilière des ménages en pourcentage du revenu disponible brut des ménages.

    En janvier 1970, la dette immobilière des ménages était de 16 % de leur revenu disponible brut. Je dis bien : 16 %.
    En janvier 1980, elle était de 28 %.
    En janvier 1990, elle était de 34 %.
    En janvier 2000, elle était de 34 %.
    En janvier 2005, elle était de 41 %.
    En janvier 2010, elle était de 58 %.
    En septembre 2014, elle était de 69 %.

    C’est la courbe rouge :

    https://pbs.twimg.com/media/B3CEy2KCQAATuI8.png

    La courbe noire représente la dette publique de la France.

    Finalement, il n’y a pas que l’Etat qui est hyper-endetté, il n’y a pas que les collectivités locales qui sont hyper-endettées, il n’y a pas que les banques françaises qui sont hyper-endettées, il y a aussi les ménages.

    En France, et dans tous les pays occidentaux, toute l’économie ne repose plus que sur …

    … la dette.

    Malheureusement, les bulles de dette privée et les bulles de dette publique ne peuvent pas gonfler jusqu’au ciel.

    Préparez-vous au grand « Plop ! »

    Répondre
    • emmanuel

      25 novembre 2014

      Ce que met en évidence ces courbes est le fait que post 30 glorieuses nous avons toujours été en décroissance continue.
      Et nous avons compense celle ci par plus de dettes.
      Et la monnaie a finie par changer de nature quand les richesses produites par cette monnaie dettes ceux sont condensées au profit de rentiers et d’une économie de rentes.
      Et nos apprentis sorciers banquiers centraux sont les uniques responsables de l’acceleration du processus avec la complicité bienveillante de la ploutocratie.
      A présent que représente l’économie réelle par rapport a l’économie casino qui tourne avec cette monnaie qui a changée de nature: rien du tout…
      Il ne s’agit plus de monnaie mais de liquidite au sens stricte.
      Et le systeme monetaire issu de Breyton Woods est exangue…
      Le Casino va finir par fermer ses portes…

  • Josick Croyal

    24 novembre 2014

    « tous ceux qui croient à la Technocratie et détestent la Démocratie et le marché libre »

    Oui la démocratie d’un monde qui marche, c’est à dire d’un monde qui propose de véritable alternative…

    En France, nous sommes face à une démocratie d’un monde qui roule et donc trace en continu. C’est le régne de toujours plus d’Etat, des plans, plans non pas seulement du bien public mais incluant tout ce qui existe, votre commerce et autre propriété privé.

    Un évènement local a été pour moi révélateur. Voilà une semaine, des élus avec leur écharpe tricolore se sont positionnés sur le parking du supermarché de Domloup, supermarché alimentaire ouvert le dimanche matin en toute légalité. Excédé par l’argument mis en avant dans les journaux locaux (préserver la vie familiale des employés devant travailler le dimanche matin : mais de quoi ils se mêlent ?), je m’y suis rendu. J’ai discuté avec le propriétaire solitaire qui stressait et avec les élus. L’un m’a mis en avant l’existence d’un plan d’amménagement du territoire… Ben voilà, ces gens ont traçés, définis des zones : zone de challendage, zone « coulée verte » etc… Et ils ont là un récalcitrant, un qui se développe ailleurs de là où ils l’ont décidés… Cela ne peut pas le faire ! En faite, dans une démocratie qui roule comme celle à la française, on vote pour des élus qui ensuite vont nous parquer. L’on met en place une société de parquage : ici pour faire cela, là pour faire ceci…

    La démocratie d’un monde qui roule et donc trace en continu, c’est la dictature de la majorité sur la minorité. Point. On n’a d’ailleurs pas assez de cervelle pour mettre un bémol.

    La démocratie d’un monde qui marche c’est la dictature de la majorité sur la minorité dans le respect de la propriété individuelle et des libertés individuelles.

    Un monde qui marche permet le développement de ce qui est à la marge, l’initiative individuelle. Ce n’est pas le cas dans un monde qui roule qui fait lui plutôt comme la grenouille dans le « vouloir être plus gros que le boeuf ».

    Ceci est la traduction de mon expérience. Après avoir fait un travail qui me conduisait à m’asseoir dans le fauteuil du Gouverneur de la Banque de France, à savoir à l’époque Jean-Claude Trichet, je suis rentré au pays natal, voulant me développer sur la ferme de ma naissance. Ainsi de vouloir convertir une écurie en pierre en ma maison d’habitation, écurie attenante à la maison d’habitation de la ferme en question. Grave erreur de ma part (ce que je ne réalise qu’avec la manifestation du week end avant dernier de ces élus) car ce type de développement n’était pas permis dans leur plan. Je ne pouvais bénéficier du capitalisme de connivence que leurs plans met en oeuvre, je n’étais pas du bon côté de la barrière, du côté où l’urbanisation est autorisée. Mais voilà, c’était la ferme familiale depuis 350 ans où l’on était locataire, mon père ayant accédé à la propriété après ma naissance… Je ne pouvais comprendre que je ne pouvais me développer là où j’étais né. J’ai manoeuvré de façon à quand même obtenir un permis de construire, permis tacite, permis que je me suis empressé de faire purger de tout recours. Et quand, après la déclaration d’ouverture du chantier, j’ai commencé les travaux, le maire a pris un double arrêté contradictoire : arrêté de refus de permis et arrêté de retrait de permis, arrêtés illégaux… reconnaissance d’illégalité qui a pris 7 ans, brisant mon élan, reconnaissance d’illégalité sans une indemnité pour moi.

    Donc, dans notre démocratrie à la française, démocratie qui planifie et trace en continue, si l’on n’est pas du bon côté de la barrière… quasi aucune chance. Si vous êtes à la marge, même si vous êtes parfaitement dans la légalité, les élus seront contre vous quitte à faire dans l’illégalité pour vous contraindre. Ainsi ces élus avec leur écharpe bleu blanc rouge distribuant des tracs sur le parking d’une grande surface alimentaire ouverte le dimanche en toute légalité.

    C’est ce que l’on constate avec ceux qui veulent sortir de l’enferment du régne monopolistique de la Sécurité Sociale.

    Dans une telle démocratie qui roule, le contradictoire n’a pas sa place, sauf pour eux, les élus ne supportant pas un entrepreneur à la marge, ayant peur de l’effet boule de neige cassant toute leur belle planification dont les commerces qu’ils ont subventionnés de LEUR centre bourg….

    Ce contradictoire qui n’a pas à exister, c’est à tous les niveaux. En arrêt accident du travail depuis deux mois, c’est mon médecin qui me demande de m’adresser au médecin du travail de la MSA pour savoir la marche à suivre… étant donné que je ne peux plus marcher… Forcément, je ne peux être qu’inadapté à un monde qui roule, ce qui m’a permis la réflexion ci-dessus. Déjà que cette MSA me refuse le statut d’accidenté du travail, déjà que cette MSA me refuse les sorties pourtant permises par le médecin, déjà que cette MSA ne m’a pas encore versé d’indemnité depuis mon arrêt, trois mois maintenant… Le système ne peux qu’inconsciemment « saquer » ce qui le contredit. C’est une dictature qui ne dit pas son nom.

    Le « cronie » capitalisme, capitalisme de connivence, ce n’est pas seulement au plus haut niveau, c’est aussi au niveau local… Et c’est parce que c’est au niveau local que l’espoir n’est pas vraiment permis, que l’on réalise que la France est extrêmement gangrénée… Dès le départ, l’initiative individuelle en mesure de faire la différence est empêchée. Il ne faut surtout pas dévier, faire comme moi par exemple un mémoire de fin d’étude de nature vétérinaire alors que je faisais des études agricoles, mémoire dont les conclusions ont été publiées à 800 000 exemplaires, ce qui m’a valu une forme d’interdiction d’exercer… Il ne faut pas suivre sa réflexion qui fait la différence, mais suivre le troupeau que les élus se sont donnés pour mission de canaliser…

    J’aime donc beaucoup Charles Gave qui lui suit sa réflexion, fait dans la stratégie de la rupture… ce qui est inconcevable pour l’establishement d’un monde qui roule…

    Répondre
    • Josick Croyal

      24 novembre 2014

      Cette situation de parcage fait les citoyens ne seront que peu enclin à apprendre une langue étrangère, peu enclin à bien gérer les finances source de liberté… Et sans parler de gérer, cela rendra difficile la compréhention du monde de la finance. C’est une chape de plomb qui étouffe les français, ceux-ci s’y étant habitué !

    • Josick Croyal

      26 novembre 2014

      Charles voit ce qui est en haut, moi je vois ce qui est en bas… Les actifs au centre dans chaque cas de figure, mais actifs avec un autre sens…

      Quand les élus planifient, ils mettent les « actifs » (ces hommes et femmes qui ont des business qui fonctionnent) au centre. Et ils gèlent, avec leurs plans, cette situation. Les nouveaux actifs sont alors contraint d’opérer dans le cadre ainsi mis en place… C’est donc un certain développement « conservateur » qui est priviligié, ce qui a terme conduit à l’axphyxie, le véritable renouvellement ne pouvant se faire.

      Le border-side n’a aucun chance, ne trouve aucun écho, tout est pour le prince, le principal. C’est l’illusion qu’un homme providentiel peut changer le cours des choses… C’est ce qui se passe également sur ce site. Normal, ce sont les mêmes français, ces français qui font que la France roule, France qui n’est pas prête de marcher.

  • Werrebrouck

    24 novembre 2014

    Excellente réflexion qui mène bien au grand leurre de l’indépendance des banques centrales. Ces dernières sont en effet très dépendantes de la nouvelle forme du pourvoir d’Etat. Jadis ce pouvoir ne pouvait imaginer l’indépendance des banques centrales: l’entrepreneuriat politique était relativement indépendant de la finance. Aujourd’hui il est en situation de servitude volontaire vis à vis de cette dernière. Jadis un Etat relativement indépendant supposait la tutelle de sa banque centrale. Aujourd’hui la situation est inversée: l’indépendance des banques centrales est la preuve de la dépendance des Etats. Nous sommes bien dans un capitalisme en connivence.
    On pourra à titre complémentaire trouver une confirmation du point de vue de ce billet dans:
    http://www.lacrisedesannees2010.com/2014/10/pour-bien-comprendre-le-monde-d-aujourd-hui.html

    Répondre
  • drazig

    24 novembre 2014

    Comment expliquez-vous que la Chine et l’Inde soient de gros acheteurs d’OR (si je ne trompe pas)?

    Répondre
    • nolife

      24 novembre 2014

      En Inde, c’est culturel, avoir des bijoux est très important, en Chine pour se protéger d’un écroulement de la monnaie.

    • caullet

      26 novembre 2014

      Les Pays-Bas rapatrient une partie de leur or stocké à l’étranger.
      Les ukrainiens se sont fait subtiliser ce qui leur restait d’or.
      Marine Le Pen vient d’adresser une lettre ouverte au gouverneur de la Banque de France pour demander un audit sur les réserves d’or de la France, donc des français.
      La Russie compense la faiblesse des cours du pétrole en reconvertissant immédiatement en or les dollars reçus en paiement, et achetant par ailleurs tout l’or qu’elle peut.
      On parle beaucoup de l’or, ces jours-ci, et ce n’est sans doute pas de bon augure.

    • idlibertes

      24 novembre 2014

      La corruption. Idem des rolex et château pétrus

    • vivelafrance

      24 novembre 2014

      Bonjour, je me permets de dire cette chose toute simple.
      Ils diversifient au maximum leur placement étant inquiet d’ayant trop investi en dollar ou en euro. Il s’agit selon moi d’une perte de confiance, ni plus ni moins.

  • riz

    24 novembre 2014

    En France les prix de l’immobilier baissent au rythme de 3% l’an et 4% en réel
    (déjà une chute de 10% depuis le top de 2011) et c’est très bien on s’attend à ce que ce trend se poursuive au moins d’ici la fin de la décennie .
    L’or est sur une pente descendante , déflation oblige avec probable objectif à 750 d’ici la fin de la décennie (on a fait jusque les 2/3 de la baisse déjà depuis
    2011).
    L’art est dangereux car une petite loi sur la fin de l’exonération d’isf et vlan …c’est la débandade assurée.
    Reste plus que les actions mais de préférence aux States .D’ailleurs le fils de Fisher l’un des plus important gérant de fortune des usa estime lui-même que les actions ne baissent jamais aux us si on le suit et c’est un petit malin et d’ailleurs il préface le livre de Hirsch fils de Hirsch le spécialiste des cycles « Dow 38820″ en 2025 et c’est bien mon avis que l’on sera probablement sur ces niveaux là d’ici 2025 .
    Le problème des entreprises us c’est qu’elles sont immensément riches (les multinationales) et ne savent pas quoi faire de leur argent (voir Apple avec plus de 100 milliards de $) ? Du coup au lieu d’investir et de préparer la croissance future ces imbéciles rachètent leurs propres actions donc au seul bénéfice de rente d’actionnaires » floridiens ».Ils le font parce qu’ils estiment que l’horizon est bouché , pas de demande , pas de croissance à la hauteur mais c’est un serpent qui se mord la queue car c’est eux par leurs investissements qui créent la demande de demain (innovation , nouveaux marchés , nouveaux produits) .La fiscalité qui s’est alourdie aux us depuis Obama fait aussi qu’ils ne veulent pas réinvestir sur le sol us leurs immenses liquidités .L’actif boursier est pourtant le seul qui est amené à prendre de la valeur : les obligs n’en parlons pas , le gros concurrent des actions tout le monde attend le mini krach obligataire d’ici la fin de la décennie .
    Il faudrait inciter les E à faire leur boulot .
    Sur les 10 prochaines années on devrait voir tout de même un trend haussier sur les actions car nous vivons un contre choc pétrolier de même nature que celui des années 80 où on a vu la bourse flambée .
    Le prix du baril est déjà la moitié de ce qu’il était en 2008 en constant , on pourrait très bien se stabiliser sur les 60 $ ce qui amènera une remontée des marges de plus de 3 points pour les E et permettra de passer au mieux le contre choc du retrait de liquidités de la fed .
    On pourrait avoir quelques bonnes nouvelles dans quelques années : les républicains reviennent au pouvoir avec bien entendu une politique plus pro business , l’Inde pourrait peu à peu prendre le relais de la Chine d’ici 2 à 3 ans , tout comme l’Europe pourrait sortir de sa convalescence sur même horizon car réformes effectuées , le prix des matières premières reste bas .

    Ce qui compte avant tout c’est de préserver à tout prix les E qui derrière elles donnent à manger au peuple par l’emploi , et c’est la politique américaine de les préserver donc leur bourse ne peut pas baisser durablement .

    Répondre
  • nolife

    24 novembre 2014

    Bonjour,

    Existe-t-il un homme politique en Occident ayant le courage et la stature pour dire que pendant son mandat, il faudra se serrer la ceinture pour purger les excès du passé et qu’on repartira de plus belle dans quelques années, un peu comme de Gaulle en 1958.

    Sinon, c’est peut-être à cause de la démocratie et du fait que les élections ont lieu tous les 4 ou 5 ans et que ce serait un « attentat-suicide politique ».

    En Chine, que vous mentionnez, c’est une dictature et elle peut peut-être se permettre ce genre de choses ?

    Répondre
  • NestorKea

    24 novembre 2014

    Bonjour M gave. Question vieille comme le monde: Compte tenu de votre exposé , peut on penser que l’or soit maintenant un bon placement, comme vient d’ailleurs de l’affirmer M Greenspan ? Bien à vous.

    Répondre
    • idlibertes

      24 novembre 2014

      Je crois que la réponse est dans la question, no offence, « comme l’a affirmé Mr Greenspan ». Now lets think about this for a minute…..

    • laurent

      24 novembre 2014

      L’or sera haussier quand il y aura une perte de confidance dans les gouvernements a mon avis . une fois la correction terminee le monde entier va etre choque par la hausse .

  • dede

    24 novembre 2014

    Sauf votre honneur, je pense que l’erreur de votre ancien modele est de differencier la banque centrale de la banque commerciale par sa capacite a « créer de la monnaie « ex nihilo ». »
    Le monopole de la banque centrale est selon moi limite a l’impression de billets de banque (a l’exception notable de Hong Kong) mais le fonctionnement de creation de monnaie est le meme : un debit pour constater a qui reclamer l’actif sous-jacent a la creation de monnaie, un credit pour creer la monnaie et la preter a celui qui la rendra plus tard. Que ce credit passe par l’impression d’un papier ou par une ecriture ne presente pas beaucoup d’interet, ni de difference et les banques centrales comme les banques commerciales ont donc le meme pouvoir pour creer de la monnaie.

    La difference majeure tient plutot dans la regulation des unes et des autres, ainsi que dans leur objectifs. Avant, les banques commerciales avaient pour objectif de faire du profit et la banque centrale avait pour objectif de stabiliser le systeme grace a des outils favorisant ou freinant la creation de monnaie.

    Aujourd’hui, nous tendons vers un systeme ou nous encourageons les banques commerciales a financer les deficits publics et ou les banques centrales soutiennent cet objectif.

    Je souscris a l’ensemble du reste de votre analyse : nous sommes entres dans une nouvelle ere ou les banques centrales font n’importe quoi, tout au moins pas ce a quoi elles sont destinees (gestion de la masse monetaire au service de l’economie).

    En apparte, il me semble que ce qui est affolant, c’est que nous en sommes arrives la pour la simple raison que des types ont pense qu’une equation en economie etait identique a une equation mathematique : s’il est vrai que la masse monetaire egale la production multipliee par la vitesse de circulation et l’inflation, il n’est pas vrai qu’il suffise d’augmenter la masse monetaire pour augmenter la production…

    Répondre
    • nolife

      24 novembre 2014

      Si Mario Draghi n’était pas intervenu, il est fort probable que l’Italie et d’autres pays du Sud de la zone € auraient fait défaut de paiement entraînant cascade de faillite, là on a acheté un peu de temps, encore un instant Monsieur le bourreau …

    • idlibertes

      24 novembre 2014

      Cher Deede

      Oui pour les banques sauf deux points majeurs

      1/ les banques ont développés des produits techniques qui en pratique reviennent à une création monétaire qui, de part leur complexité échappent un peu à tout contrôle

      2/ Cette création est financée par des prêts qui sont bien au dessus de ce que la capitalisation des banques devraient permettre. En effet il existe une règle d’or depuis le moyen âge qui est de 12. On ne doit jamais prêter plus que 12 fois ses fonds propres.

      Or, beaucoup de banques sont à 40 voire 85 pour des sociétés générales ce qui en général fait dire à charles gave que les banques françaises sont sous capitalisées. Ce n’est ni plus ni moins que de la cavalerie.

      Cdlt

      Idl

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