6 mai, 2013

Réfléchissons un peu

Rien n’est plus pénible que de réfléchir tout seul dans son coin, surtout quand une période est aussi agitée que celle que nous traversons. La tentation dans ces moments là  est plutôt de réagir à tout événement, important ou pas, et avec violence, plutôt que de réfléchir…

Or, plus  les événements apparaissent insensés, moins il faut réagir et plus il faut réfléchir.

Mais qu’est que veut dire « réfléchir » en pratique?

Une chose toute simple: Il faut s’efforcer de faire le tri entre le bruit et les tendances de fond, et pour y arriver, bien sur, il faut s’extraire de l’esclavage du quotidien.

L’une des façons de procéder est de « repérer » une variable essentielle dans le système économique dont il est à peu prés certain qu’elle va connaitre des changements fondamentaux et d’essayer de comprendre  quelles seront les conséquences  logiques des changements qui vont l’affecter.

Dans cet esprit, il me semble que le moment est venu de consacrer un article à l’une de ces variables, les comptes courants Américains.

Qu’est que « les comptes courants », va me demander le non initié ? La réponse est simple: c’est tout simplement la différence comptable entre ce qu’un pays achète et  vend à l’étranger. Autrefois, cela s’appelait la balance commerciale. Et peu de choses ont autant d’impact sur le monde que l’évolution des comptes courants Américains, comme le démontre le graphique ci joint.

Je vais d’abord expliquer la construction du graphique, puis les raisons qui en font un outil très important dans une politique de placement, pour terminer par un essai d’analyse de son évolution (probable) à venir.

Commençons par la construction de notre graphique.

i.            Je prends la statistique des comptes courants Américains telle qu’elle est publiée et je divise le chiffre par le PIB US pour calculer le déficit ou le surplus extérieur des Etats-Unis en pourcentage de la richesse créée chaque année dans ce pays, pour pouvoir comparer le déficit ou le surplus à   d’autres périodes dans l’histoire des 60 dernières années.

ii.            Je calcule la variation de ce ratio sur les 12 derniers mois, en termes absolus.

iii.            Je l’inverse, ce qui veut dire que si les comptes courants Américains se sont améliorés depuis un an de 1 % du PIB, le point correspondant sera à +1 % (en dessous de zéro) sur l’échelle de gauche, s’ils se sont détériorés nous serons à -1 (au dessus de zéro).

graphique dette commerciale

A ce point, la deuxième question que le lecteur doit se poser doit être : Mais pourquoi est-ce si important?

Pour y répondre, il faut faire un petit détour pour expliquer ce qu’est une Monnaie de Réserve. Les Etats-Unis contrôlent la Monnaie de  Réserve Mondiale, le dollar ce qui veut tout simplement dire qu’ils sont le seul pays au monde à ne pas avoir de contrainte du commerce extérieur.

Et donc, quand les USA ont un déficit extérieur, ils le soldent en envoyant  des  DOLLARS sur le compte des créditeurs. Et ces dollars deviennent des réserves de change pour les autres pays qui se mettent à commercer entre eux en utilisant ces mêmes dollars. Quand la Corée du Sud commerce avec la Thaïlande (par exemple),  les comptes sont soldés en dollars US.

Le déficit extérieur Américain est donc la source principale de liquidités pour le commerce mondial, un peu comme une banque centrale l’est pour un pays.

Et donc si les comptes extérieurs US  se « détériorent », le déficit commercial Américain devient plus important, ce qui est une très bonne nouvelle pour le reste du monde qui se met à croitre très fortement, n’ayant aucun problème de déficit extérieur puisque les USA ont un déficit.

Pour faire simple, les US importent plus qu’ils n’exportent et en contrepartie exportent du cash (de la liquidité), ce qui fait que tout le monde est à l’aise et que l’on peut attendre des marchés haussiers un peu partout.

Par contre, si les comptes US « s’améliorent », cela veut dire que les Etats Unis importent moins (première mauvaise nouvelle), exportent plus (deuxième mauvaise nouvelle, la concurrence est rude) et envoient  moins d’argent à l’étranger qu’un an plus tôt (troisième mauvaise nouvelle).

Et donc TOUTES les grandes crises économiques et financières se sont produites quand les comtes courants Américains « s’amélioraient  »  de plus d’un demi point du PIB d’année en année.

Et cela pour une raison très simple: certains emprunteurs en dollar (souvent des pays) ne réussissaient plus à  se procurer les dollars dont ils auraient besoin pour servir leurs dettes et donc  se mettaient à faire faillite (voir certains noms sur le graphique).

Or les comptes courants Américains vont s’améliorer de façon inéluctable dans les 3 ans qui viennent  et ceci sous l’effet de trois forces:

  • L’hyper compétitivité du Dollar US,  dont le taux de change est grotesquement sous évalué aujourd’hui.
  • La révolution énergétique en cours qui va rendre les USA indépendants énergétiquement assez vite (ce qui correspond à la moitié de leur déficit extérieur actuel).
  • La robotisation du travail qui a bien commencé dans le monde entier mais surtout en Chine, ce qui va amener les entreprises Américaines à fermer leurs usines en Chine pour les rouvrir aux USA.

Sous l’effet de ces trois tendances lourdes on peut « craindre » que les comptes courants Américains ne deviennent EXCEDENTAIRES à relativement court terme pour la première fois depuis 1971 (début des changes flottants).

Et la le monde va rentrer dans une situation complètement nouvelle qui devrait amener tout un chacun à se poser nombre de questions.

Allons nous avoir une grave crise financière dans les trimestres qui viennent?Qui va procurer de la Liquidité en quantité suffisante au commerce international ?

D’ou va venir l’argent pour solder les dettes du passé en dollar ?

Allons nous rentrer durablement dans une pénurie DURABLE de dollar?

Ce qui impliquerait une hausse formidable, à venir,  de la monnaie US , mettant encore plus en danger les pays déjà endettés dans cette monnaie?

D’autres monnaies de règlements du commerce international vont-elles émerger? (On espérait l’Euro et ce sera sans doute le Renminbi)

Que va-t’il se passer au Moyen Orient si le prix du pétrole s’écroule, ce qui parait probable ?

Si les USA deviennent auto suffisants énergétiquement, pourquoi   devraient-ils continuer à conserver des forces militaires importantes en Europe et au Moyen Orient ?

Et s’ils s’en vont, qui va protéger l’Europe militairement?

Que va- t’il se passer en Russie si le pétrole s’écroule ?

etc…

A toutes ces questions mais je n’ai pas de réponse, ce qui ne m’empêche pas de réfléchir à des réponses possibles.

Maïs  en attendant d’en apprendre un peu plus, je sais une chose avec certitude: tout investissement qui va me donner des cash flow positifs en dollar US pendant les années qui viennent  va beaucoup , beaucoup monter et me donner de profondes satisfactions financières, ce qui est déjà quelque chose.

Et donc j’attends paisiblement  avec une large part de mon portefeuille constituée, et depuis bien longtemps, d’actifs qui présentent cette caractéristique.

Ce qui me permet de réfléchir.

 

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

46 Commentaires

Répondre à Vincent

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  • DIDIER

    20 mai 2013

    Cher M. GAVE,

    Votre article en a troublé plus d’un et moi le premier (qui était resté sur vos dernières affirmations suite à la ré-élection d’Obama).

    Je partage votre analyse (déjà exposée dans le passé) sur la position unique des USA dans le commerce international,grâce au dollar.

    En parallèle, je partage les objections de certains lecteurs sur le fait que les arguments avancés, même si corrects, ne sont pas significatifs sur des horizons de temps de quelques mois ou années (ceux de l’investissement en actions).

    Mais surtout, l’objet de mon commentaire est le suivant :

    Votre démonstration repose sur le postulat que les USA continueront de vouloir exercer leur domination sur le monde au moyen du commerce international (échange physique de biens).

    Ce n’est pas une évidence.

    On pourrait tout à fait avoir un repli des USA sur eux-mêmes en terme de commerce international.
    Ils pourraient continuer d’assurer leur domination de manière:
    + militaire pour assurer leurs intérêts vitaux immédiats
    + purement financière au travers de leurs grandes banques qui sont les mieux capitalisées des banques systémiques.

    Bien sûr, les élites américaines savent que ce repli serait intenable à moyen terme (comme au début des années 40), car il laisserait le champ libre à la Chine, mais il est tout à fait envisageable de manière transitoire, en particulier en cas de:

    1) explosion sociale aux USA
    2) crise à l’étranger économique ou politique (Europe, Japon ou Chine)

    Les inégalités sociales aux USA vont en augmentant.
    On ne parle plus de savoir qui aura la plus grosse bagnole, mais l’impossibilité de bouffer à sa faim et de se soigner pour une parie importante et grandissante de la population.
    La réponse « socialiste » des démocrates est un emplâtre sur une jambe de bois. Elle peut soulager à court terme, mais elle renforce l’antagonisme riches/pauvres à moyen terme et déresponsabilisant les deux parties.

    En cas de crise économique (en particulier en Europe), les USA pourraient bien succomber à la tentation d’un repli tactique, avec le raisonnement suivant:
    Que le vieux monde et ou les jaunes se démerdent. On ne veut pas y mettre le petit doigt.
    S’ils en sortent affaiblis, c’est tout bénéfice pour nous, tant que leurs problèmes restent chez eux. Pour cela, nous pouvons les contenir militairement.
    Nous, on pourra toujours racheter leurs meilleurs actifs à vil prix.
    Ils viendront même nous demander un nouveau plan Marshall.

    Ce repli sur eux-mêmes est d’autant plus possible que:
    + la part du commerce extérieur représente seulement environ 15% du PIB.
    + ils se sentent indépendants énergétiquement.
    Certes, ils devraient se couper un bras, mais c’est mieux que de devoir y laisser la tête.

    La conséquence pour un investisseur étranger exposé en actions américaines serait dévastatrice:
    + chute du dollar
    + chute de la valorisation boursière
    + probable rétablissement d’une forme de contrôle des changes, empêchant la conversion des devises.

    En conclusion, être investi en actions US ne me semble pas pouvoir se faire sur la base de votre raisonnement sur les comptes courants.
    Cela ne peut se faire que de manière tactique, société par société.

    (Sans oublier la présente montée trop-rectiligne-pour-être-honnête du S&P, avec des volumes faibles.)

    Cordialement.

    Répondre
  • Adeline L. Sampson

    14 mai 2013

    Traditionnellement, on considère qu’une balance courante positive permet au pays de rembourser sa dette ou de prêter à d’autres pays. Une balance négative (= un déficit courant) doit être compensée en contractant des emprunts auprès d’agents extérieurs ou en liquidant des actifs extérieurs. Mais cette approche est un peu simpliste, la relation de cause à effet entre les exportations et l’épargne pouvant être dans l’autre sens.

    Répondre
  • le peron

    12 mai 2013

    Rien n’est plus pénible que de réfléchir seul (ou presque seul)dans son coin.

    Surtout que la censure de l’information ( notamment économique ) qui devient de plus en plus impitoyable amènent le citoyen lambda à commettre des erreurs au niveau de la connaissance et aussi bien sur au niveau du raisonnement .

    Je ne pense pas que ce soit votre cas ,mais c’est le mien et celui de certains amis qui publient dans la presse ou qui cause dans le poste .

    J’ai la prétention de penser que nous ne sommes pas complètement crétins.

    Mais ces erreurs nous décrédibilisent.

    C’est ennuyeux mais ce n’est pas la mort.

    Il en va tout autrement pour les entrepreneurs et les chefs d’entreprises qui vont commettre des erreurs à cause d’informations économiques fausses tronquées ou dissimulées.
    Les grandes entreprises elles -meme ne pourront totalement s’exonérer du « politico-économiquement correct »,Toutefois elles auront plus de chances d’accéder à l’information mais au prix d’un cout d’acquisition de la connaissance élevé et handicapant par rapport aux concurrentes internationales .
    Compte tenu de ce que nous voyons ou entendons en France actuellement,l’assouplissement de la censure n’est pas pour demain.

    Cordialement

    Répondre
  • Vincent

    11 mai 2013

    Bonjour Monsieur Gave

    Il me semble que vous pourriez demander à vos collaborateurs de faire un effort pour la publication de vos fonds commercialisables en France. Après 45 minutes de recherches je n’arrive à en trouver qu’un seul (KNOWLEDGE LEADERS FUND) sur les 3 que vous citez plus haut.
    Merci d’avance de votre compréhension.

    Répondre
  • Michel Masson

    11 mai 2013

    Bonjour Monsieur Gave

    Votre analyse est non seulement originale (dans le bon sens du terme) mais lumineuse. J’avais déjà retenu vos conseils sur les investissements en actions, il me faut maintenant y ajouter les perspectives de raréfaction du dollar.

    J’aimerais avoir votre avis concernant les chiffres de croissance internationale qui se basent toujours sur le PIB total. Ne faudrait-il pas exprimer la croissance uniquement sur base du PIB commercial? Cette approche changerait significativement les conclusions, surtout dans les pays où les dépenses publiques sont très élevées et les salaires des fonctionnaires liés à l’indice des prix. J’ai l’impression qu’en PIB purement commercial beaucoup de pays sont déjà en récession.
    Merci à l’avance pour votre avis en la matière

    Cordialement

    MM

    Répondre
  • Daniel

    10 mai 2013

    Le graphique donne plutôt l’impression que les récessions mondiales sont précédées environ d’un an par une « destruction de liquidité ».
    Et il n’y a aucune destruction de liquidité à l’heure actuelle du fait du deficit commercial…
    Donc au niveau timing nous avons 1 an de wait & see à priori?
    Deuxième point je me pose des questions sur le terme « destruction de liquidité » quand on voit l’augmentation de la masse monétaire de la part de la FED, cela ne donne pas vraiment l’impression que de la monnaie est détruite, plus d’un trilliard de dollars ont été « imprimés » depuis 2010 si je ne m’abuse … A ce rythme, ceci ne va-t-il pas toucher les marchés internationaux d’une façon ou d’une autre ?

    Répondre
  • FrancisC

    9 mai 2013

    Dans un blog (leblogalupus) qui a repris votre billet, une video y est associée (http://www.youtube.com/watch feature=player_embedded&v=MKOTQCpJGU). La remarque d’ouverture de cette video est que dans un système de fiat currencies, le pays (USA) de la devise de réserve, se trouve dans un conflit d’intérêt potentiel entre assurer la liquidité des échanges internationaux comme vous l’expliquez et ne pas dégrader ses propres comptes (comptes courants, donc PNB, endettement…). La Fed a une responsabilité de gestion interne et internationale à la fois.

    La situation semble gérable lorsque l’économie du pays de la monnaie de réserve est extrêmement dominante (en termes de proportions) par rapport à l’ensemble de l’économie mondiale car alors un « petit sacrifice » de comptes courants pour le dit pays règle la question.

    Or la part de l’économie US dans l’économie mondiale diminue régulièrement sous l’effet de la croissance des pays « nouveaux ». N’atteint-on pas des limites pour le rôle du $?

    Naguère la solution qui se dessinait pour les banques centrales dans le monde était de diversifier les devises de leurs réserves en particulier avec l’euro, mais la crise de l’UE a fortement freiné ce mouvement.
    Vous indiquez le renminbi comme alternative. Mais vous dites aussi dans d’autres papiers qu’une devise de réserve doit s’inscrire dans un cadre juridique solide. Est-ce le cas de la Chine? Quel épargnant saoudien, mexicain ou thai préfèrerait avoir ses économies financières à Pékin plutôt qu’à NY?

    Et puis avec la politique mercantiliste que tous ces pays « nouveaux » veulent mener, comment pourraient huiler les rouages des échanges internationaux?

    Dans un monde économiquement parlant plus équilibré (même si les USA dominent encore), notre système monétaire actuel est-il tenable?

    Merci pour vos sujets de réflexion, cordialement

    Répondre
  • Gilles

    8 mai 2013

    M. Gave, ma question est double. Je vous suis désormais depuis plusieurs années et au regard de vos articles très pessimistes pour le futur des US et sa monnaie, suite à la réélection d’Obama. Je me demande ce qui peut vous faire revenir sur votre opinion? Car au niveau politique rien n’a changé malheureusement, Obama est toujours là et sa politique également…

    Ma deuxième question est qu’en ces périodes de grandes incertitudes n’est-il pas tout aussi bien d’avoir des devises « bien choisies » dans son portefeuille?
    Couronne suédoise ou Dollar de singapour…et un petit revenant…le dollar US?
    Juste au cas ou, paré à faire feu…

    Répondre
  • Hagen

    8 mai 2013

    Je reviens avec ma question. Qu’elles sont les conséquences du bilan surdimensionné de la FED ? Pour le moment je ne vois aucun problème puisque les marchés ne cessent de monter. Quels sont (ou seront) les problèmes pour l’économie avec l’augmentation stratosphérique du bilan?

    Répondre
    • Charles Gave

      8 mai 2013

      La reponse est toute simple: personne n’a la moindre idee.
      La masse menetaire est composee de la monnaie de banque centrale au quel vous ajoutez le credit
      Le credit reprsente plus de 90 % de la monnaie
      Si le credit baisse de 10 % , il faut que la base moenatire (le bilan de la banque centrale) double pour compenser cette contraction du credit
      Quels sont les effets a long terme de ce doublement?, Personne n’a la moindre idee, et surout pas les banquiers centraux
      Mais s’ils n’avaient pas fait croitre la taille de leurs bilans depuis 2009, nous serions en depression aujourd’hui
      D’ou la neccesite de batir un poertefeuille qui sera capable de resister a a peu pres tous les chocs et ne pas s’obseder sur le resultat a long terme de ces politiques.
      Personne ne sait comment tout cela va tourner, personne
      Amicalement

      CG

    • Daniel

      8 mai 2013

      A ce propos M. Gave, question de néophyte, je ne vois pas en quoi votre portefeuille tel que vous le décrivez plus haut, est orienté US. Je dirais plutôt qu’il penche vers l’Asie, non?

    • Daniel

      10 mai 2013

      Mais la dépression n’est elle pas souhaitable face à l’absurdité des déficit des gouvernements ? Une dépression hier etait peut etre préférable à un cataclysme demain…

  • iclair

    8 mai 2013

    A tous,

    Puisque ce site est un forum d’idees, j’aimerais parler brievement d’une revolution energetique qui mijote: elle s’appelle la « Free Energy », anciennement zero point energy. L’humanite sait depuis Tesla comment creer l’energie gratuitement. Malheureusement, ces connaissances et leurs inventeurs ont ete neutralises par les « powers that be » depuis pres d’un siecle. Je vous encourage vivement a regarder le recent documentaire « Sirius » par le Dr. Steven Greer sur le site http://www.yekra.com. Vous ne regretterez pas les $9 que cela coute. Cette revolution energetique qui arrive sera une nouvelle donne economique pour toute la planete. Comme les USA controle plus ou moins ces nouvelles technologies, il est probable qu’ils en profitent en premier. Donc oui je pense que l’importation energetiqque americaine va se tarir par self-interest a terme.

    Bien a vous

    Répondre
  • Julien

    8 mai 2013

    Bonjour monsieur gave,

    Je lis avec attention vos différents billets, j’apprécie vos analyses qui sont claires et percutantes.

    J’aurais cependant quelques questions à vous poser.

    La France, ou en est elle en ce qui concerne l’indépendance énergétique?

    Ou en sommes nous en ce qui concerne la robotisation industrielle? (France)

    Enfin, quand pensez vous que l’euro va s’effondrer?
    Au vu des dernières actualités, optez vous pour une survie encore longue et douloureuse ou bien le risque d’éclatement peut il arriver très rapidement (5-6 mois)?

    Cordialement

    Nb: si des blogueurs on des réponses à mes questions, qu’ils n’hésitent pas!

    Répondre
  • CRYP

    8 mai 2013

    Bonjour Mr Gave,

    Loin de moi l’idée de « vous coincer », votre démarche est de nous faire réfléchir, or après avoir lu (d’ailleurs, merci pour votre contribution) et bien laissé infuser, je ne suis juste pas en accord complet avec certain points de votre démonstration:

    Vous mettez en avant les réserves de gaz pour 100 ans, mais il y a une grand différence entre des réserves et leur exploitation (et rentabilité/cout de reviens….très élevé pour les gaz de schiste)

    Au niveau de l’hypothétique réindustrialisassions des USA, il faudrait déjà que la tendance se retourne, et encore le chemin est très long:

    pour info:
    (source, les crise.fr, olivier Berruyer)

    – Les États-Unis ont perdu une moyenne de 50 000 emplois manufacturiers par mois depuis que la Chine a rejoint l’Organisation mondiale du commerce en 2001.

    – En 2010, la Chine a produit 627 millions de tonnes métriques d’acier. Les États-Unis seulement 80 millions de tonnes métriques

    – Selon l’Institut économique de la politique, l’Amérique perd un demi-million d’emplois au bénéfice de la Chine chaque année

    – Les États-Unis a perdu un (énorme) 32 pour cent de ses emplois manufacturiers depuis l’an 2000.

    – Les États-Unis ont été le premier pays consommateur d’énergie sur le globe pendant environ 100 ans, mais, durant l’été 2010, la Chine a pris la place de numéro un

    – Selon le représentant américain Sutton Betty, une moyenne de 23 sites de production ont été fermés, chaque jour, aux États-Unis en 2010

    – Dans l’ensemble, plus de 56.000 sites de production aux États-Unis ont fermé leurs portes depuis 2001.

    – En 2010, la Chine a produit plus de deux fois plus d’automobiles que les États-Unis

    de plus même dans les domaine de pointe ce n’est pas brillant:

    – Selon l’auteur Clyde Prestowitz, l’exportation chinoise n°1 vers les États-Unis est l’équipement informatique. Selon un article de U.S. News & World Report, au cours de 2010, l’exportation numéro un des États-Unis vers la Chine était “de la ferraille et des déchets“.

    – En 1998, les États-Unis pesaient 25 % du marché mondial des exportations de haute technologie tandis que la Chine représentait tout juste 10 %. Aujourd’hui, les exportations chinoises de haute technologie sont plus de deux fois plus importantes que celles des États-Unis

    – Il y a 15 ans, la Chine, était 14e dans le monde pour les publications d’articles de recherche scientifique. Mais désormais, la Chine devrait dépasser les États-Unis et devenir numéro un en très peu de temps.

    – La Chine devrait également bientôt devenir le leader mondial des dépôts de brevet

    – Aujourd’hui, la Chine délivre plus de diplômes de doctorat en ingénierie chaque année que les États-Unis

    Enfin pour votre dernière remarque, je suis Américain (NYC), par contre j’aime bien la mentalité française, toujours râleur, jamais satisfait …..ce qui tend vers la recherche d’excellence, la volonté d’amélioration, de ne pas se satisfaire de la situation présente…..

    Thomas R

    Néanmoins c’est vers la suisse que nos regard devraient se tourner et prendre en exemple sur de nombreux sujets

    Répondre
    • DrStefool

      9 mai 2013

      Thomas, dans cette longue liste de chiffres, il faut tout nuancer et un gros effort d’analyse s’impose.

      Oui la Suisse est un exemple. Tres liberal d’ailleurs, avec un industrie ultra competitive.
      Il y’a une part de Suisse dans les Etats Unis, mais il reste encore des secteurs indutriels qui sont subventionnes: siderurgie, energies rebouvellables, …. voire qui ont ete sauves de la banqueroute par le gouvernement federal. C’est une grave erreur. .

      Vous remarquez que les activites de manufacturing ont ete delocalisees en Asie, mais vous raisonnez encore en terme de balance commerciale… comme tout un tas d’idiots mercantilistes en France, (Emmanuel Todd l’un des plus excites) Par exemple, de quel cote de la balance commerciale apparaissent les millards de $ d’appareils electronique Apple vendus aux USA et en Europe? Est ce: une benediction pour Apple et pour l’industrie des semiconduicteurs aux USA, une benediction pour Foxconn (Hon Hai precision industries, Taiwan) , une « win-win-win situation » qui enrichit la Chine, les USA, Taiwan?
      Pensez vous que les resultats d’Apple, ses capacites d’investissments, ses dividendes 🙂 seraient aussi impressionants si Apple manufacturait aux USA?
      Etendez le raisonnement a toute l’industrie US: hitech, appareils menagers, electroniques, vetements, chaussures, … etc etc

    • CRYP

      13 mai 2013

      Bonjour DrStefool

      AAHHH, j’apprécie votre pondération et votre sens critique tous en nuance:

      – Je suis bien d’accord avec vous, j’ai jeté de nombreux chiffres et il faut en effet les nuancer et les prendre avec des pincettes….

      Néanmoins je pense que ces chiffres montrent malgré tous une « certaine tendance » qui va quand même a l’encontre des arguments de M. Gave.

      – Au niveau de mon raisonnement « en terme de balance commerciale », La…….vous me prenez en défaut !!!! ça m’a ennuyez et fait réfléchir tous le week end….. 😉

      Vous avez en effet raison et votre exemple sur Apple est plus que juste !!!

      Néanmoins (il en fallait bien un)….. je pense que le raisonnement s’applique aux très grosse multinational US, mais absolument pas au reste du tissus industriel (qui représente énormément en terme d’emploi) donc la aussi des nuance s’imposent, on ne peut pas étendre le raisonnement a toute l’industrie US.

  • iclair

    8 mai 2013

    Je crois qu’il serait prudent de ne pas considerer les USA comme finis, tout au moins economiquement. Ils sont plus malins que les Francais, les Europeens ou les Japonais. L’americain moyen est sans doute moins eduque que le Francais moyen mais il est un acteur economique beaucoup plus intelligent. Do not count the Americans out, or you will be sorry – et je suis Francais.

    Bien a vous

    Répondre
  • Daniel

    7 mai 2013

    M. Gave,
    Je partage votre argumentaire. Cependant lorsque je regarde la situation d’endettement des US, cela me laisse très perplexe voire me fait froid dans le dos. En revanche cela n’a pas l’air de vous inquiéter?
    Pouvez-vous m’expliquer pourquoi?

    Répondre
  • CRYP

    7 mai 2013

    Hélas 2 argument sur 3 qui sont faux et la démonstration s’effondre:

    je vais faire court.

    – l’indépendance énergétique des US est une illusion, voir les rapports qui sortent peu a peu sur les gaz de schiste qui ne sont absolument pas rentable….

    – De même, la réindustrialisassions des US est tout autant illusoire, pour rappel la part des biens manufacturés dans l’économie US ne pèse plus que 7%, pour rappel 26% dans les année 70 (voir les crise.fr, olivier Berruyer), cela va être long pour remonter la pente ……

    Ensuite pour le premier argument je doute aussi, la FED inonde le monde de $ alors qu’il est de moins en moins utilisé dans les échanges

    donc cette théorie sera peut être valable dans 10, 15 ans

    Ennuyeux Mr Gave, j’attends vos argument ….

    Thomas R, senior analyste HSBC Genève

    Répondre
    • P.M

      7 mai 2013

      Entièrement d accord avec vous
      Mon commentaire n est pas passe mais il y à plus que 2 arguments faux dans ce texte

    • Charles Gave

      7 mai 2013

      Helas
      Un peu de Science eloigne de la sagesse, beaucoup y ramene
      L’ IEA vient de confirmer que les reserves de gaz aux USA sont a plus de 100 ans de consommation
      Le chiffre que vous donnez represente non pas la valeur ajoutee mais la population qui travaille dans l’industrie. La difference entre les deux s’appelle la productivite. les USA ont toujours et de tres loin le systeme industriel le plus puissant au monde et qui reste a peu pres a 20 % de la PI du monde depuis 1972
      Vous devriez essayer de reflechir plutot qie vous amuser a essayer de me coincer
      A mon avis, vous etes Francais, tant c’est une attitude typiquement Francaise
      CG

    • vivelafrance

      9 mai 2013

      J’ai une explication:
      Il y a des gens qui ont un 6eme sens monsieur Gave et qui n’ont peut etre pas besoin de reflechir, lire, s’informer. Ce sont des choses qui nous echappent.
      C’est peut etre grace à cette faculté qu’ils arrivent à nous surprendre et à prédire l’avenir. Et c’est aussi pour cela que ces personnes ont l’air si sur d’elles quand elles affirment par ex que l’independance energetique aux usa n’est qu’une illusion.
      Donc meme si suffisamment de données économiques et financieres sont fournies et nous laissent penser qu’ à moyen terme une independance energetique des usa est largement envisageable , il ne faut jamais sous estimer le pouvoir surnaturel dont sont dotées certaines personnes, qui elles savent toujours mieux que les autres. LOL 🙂

    • Thomas R

      11 mai 2013

      Bonjour VivelaFrance

      Oh…. Que voilà des jugements bien tranchés
      Voilà que je suis un illettré doté d’un 6eme sens !!!!!

      Je vous laisse lire, la suite ….c’est bien documenté

      Jute un point, je ne remet en cause à aucun moment les estimations sur les réserves énergétiques au USA. J’évoque juste leurs exploitation avec un coût élevé, ce qui change considérablement les données du problème….

      Bonne lecture Viveleurope….euh pardon VivelaFrance

      Bonjour Mr Gave,
      Loin de moi l’idée de « vous coincer », votre démarche est de nous faire réfléchir, or après avoir lu (d’ailleurs, merci pour votre contribution) et bien laissé infuser, je ne suis juste pas en accord complet avec certain points de votre démonstration:
      Vous mettez en avant les réserves de gaz pour 100 ans, mais il y a une grand différence entre des réserves et leur exploitation (et rentabilité/cout de reviens….très élevé pour les gaz de schiste)
      Au niveau de l’hypothétique réindustrialisassions des USA, il faudrait déjà que la tendance se retourne, et encore le chemin est très long:
      pour info:
      (source, les crise.fr, olivier Berruyer)
      – Les États-Unis ont perdu une moyenne de 50 000 emplois manufacturiers par mois depuis que la Chine a rejoint l’Organisation mondiale du commerce en 2001.
      – En 2010, la Chine a produit 627 millions de tonnes métriques d’acier. Les États-Unis seulement 80 millions de tonnes métriques
      – Selon l’Institut économique de la politique, l’Amérique perd un demi-million d’emplois au bénéfice de la Chine chaque année
      – Les États-Unis a perdu un (énorme) 32 pour cent de ses emplois manufacturiers depuis l’an 2000.
      – Les États-Unis ont été le premier pays consommateur d’énergie sur le globe pendant environ 100 ans, mais, durant l’été 2010, la Chine a pris la place de numéro un
      – Selon le représentant américain Sutton Betty, une moyenne de 23 sites de production ont été fermés, chaque jour, aux États-Unis en 2010
      – Dans l’ensemble, plus de 56.000 sites de production aux États-Unis ont fermé leurs portes depuis 2001.
      – En 2010, la Chine a produit plus de deux fois plus d’automobiles que les États-Unis
      de plus même dans les domaine de pointe ce n’est pas brillant:
      – Selon l’auteur Clyde Prestowitz, l’exportation chinoise n°1 vers les États-Unis est l’équipement informatique. Selon un article de U.S. News & World Report, au cours de 2010, l’exportation numéro un des États-Unis vers la Chine était “de la ferraille et des déchets“.
      – En 1998, les États-Unis pesaient 25 % du marché mondial des exportations de haute technologie tandis que la Chine représentait tout juste 10 %. Aujourd’hui, les exportations chinoises de haute technologie sont plus de deux fois plus importantes que celles des États-Unis
      – Il y a 15 ans, la Chine, était 14e dans le monde pour les publications d’articles de recherche scientifique. Mais désormais, la Chine devrait dépasser les États-Unis et devenir numéro un en très peu de temps.
      – La Chine devrait également bientôt devenir le leader mondial des dépôts de brevet
      – Aujourd’hui, la Chine délivre plus de diplômes de doctorat en ingénierie chaque année que les États-Unis
      Enfin pour votre dernière remarque, je suis Américain (NYC), par contre j’aime bien la mentalité française, toujours râleur, jamais satisfait …..ce qui tend vers la recherche d’excellence, la volonté d’amélioration, de ne pas se satisfaire de la situation présente…..
      Thomas R

    • vivelafrance

      12 mai 2013

      C’est un peu idiot de ma part.
      Je ne remets pas en cause tous ce que vous dites, seulement vos affirmations au debut.
      Par contre sur le plan energetique ce qui est moins sur c’est qu’ils puissent en exporter.

      Respectueusement, vfrance

    • jepirad

      8 mai 2013

      Quelques éléments factuels sur le premier point « L’Agence Internationale de l’Energie (IEA), dans son dernier rapport annuel World Energy Outlook, paru le 12 novembre 2012 prévoit que les Etats-Unis deviendront entre 2017 et 2020 le premier producteur mondial de pétrole devant l’Arabie Saoudite. Les experts prédisent également qu’ils devraient être exportateurs nets autour des années 2030. »

    • jepirad

      8 mai 2013

      En revanche l’IEA ne voit pas le cours du pétrole s’effondrer dans les prochaines années, même si ponctuellement le cours pourrait baisser à 80$. Elle voit un prix moyen de 110$ durablement, car « le pétrole est une matière première à fort contenu diplomatique et militaire, avec une valeur fiscale indéniable et accessoirement un pouvoir calorifique ».

    • DrStefool

      8 mai 2013

      M. Thomas R., Les prévisions de l’IEA valident en tous points la démonstration de M. Gave, et j’ai un rapport très complet du Crédit Suisse, où les seniors analystes semblent avoir fait correctement leur travail, sur les perspectives du « shale gas » et « shale oil » aux USA,

      Les emplois industriels vont « revenir » ou tout au moins se créer avec une énergie peu chère (le gaz), sans compter toutes les industries qui gravitent autour de l’exploitation et des infrastructures ou du transport… L’industrie chimique va connaitre un essor considérable, on parle de centaines de Mds d’investissement dans les 15 ans à venir… un signe de l’effondrement imminent. Même la saoudienne Sabic est sur les rangs.

      Votre remarque sur l’emploi manufacturier aux USA n’a aucune valeur. Vous ne voudriez pas revenir aux années 70 où les résultats des entreprises étaient poussifs comparés à aujourd’hui, où les records de profit sont battus. Les industries US ont gardé la crème des activités productives. Ca se traduit au niveau des résultats, des bilans (solides), des fonds propres, des capacités d’investissement phénoménales…. Malgré quelques secteurs traditionnels peu compétitifs, comparée aux 70s, l’industrie US est devenue superpuissante.

    • CRYP

      8 mai 2013

      Bonjour Mr DrStefool

      Merci pour cette continuation constructive,

      je vous encourage à lire ma réponse plus bas dans les commentaires vis a vis de votre commentaire:
      – « Votre remarque sur l’emploi manufacturier aux USA n’a aucune valeur »
      et
      – « Les industries US ont gardé la crème des activités productives »

      hum hum,…. je vous laisse lire les chiffres, il semble que la crème a tourner….

      Ensuite, le mirage des gaz de schiste…..

      vous cité : « Les emplois industriels vont « revenir » ou tout au moins se créer avec une énergie peu chère (le gaz)

      j’attends avec impatience les chiffres « Credit Suisse » sur cette Energie PEU CHERE, (cout de reviens / rentabilité : ???)

      Je suis Américain et je sais reconnaitre la propagande de mon pays, (ex, les chiffre de l’emploi…)

      Pour terminer la boucle « Les emplois industriels vont « revenir »….oui…….. comme je disais dans le 1er commentaire…….dans 10 15 ans, d’ici la d’autre inquiétude à avoir du type défaut généralisé

      Thomas R

    • P.M

      7 mai 2013

      Et pour l euro ou le franc de l époque
      Merci

  • Marcel patulacci

    7 mai 2013

    Bonjour Monsieur Gave,

    Merci pour cet article passionnant. Je partage toutefois les arguments d’Andy. Ces QE à répétition finiront forcément par avoir des effets réels sur la valeur intrinsèque du dollar. Vous partez du principe que les USA restent le seul empire capable d’organiser et de financer le monde, est-ce vraiment la réalité avec une dette de 25 milliards de dollars et des grands pays en phase de construction, d’enrichissement, et avec des systèmes politiques plus axés sur l’efficacité nationale ?
    J’ai plutôt le sentiment que la dernière réelle supériorité des USA réside dans sa force armée. Finalement, c’est peut être là le principal…

    Répondre
  • Andy

    7 mai 2013

    Bonjour M. Gave,

    Effectivement, les US ont pu jusqu’à maintenant se permettre de faire n’importe quoi sur le plan budgétaire et sur le plan du commerce extérieur, le dollar constituant la réserve de change par excellence.

    Toutefois, on commence à voir les limites de ce système… La FED imprime de la monnaie sortie de nulle part pour permettre au système de continuer à vivre, ce au rythme effarant de 85 Mia$ par mois. Les chinois eux, achètent massivement de l’or physique et tentent de crédibiliser leur monnaie, notamment en mettant en place des swaps infinis de devise avec d’autres pays émergents pour le règlement des échanges. Que se passera-t-il si la Chine arrive à relever le défi de proposer une monnaie de réserve alternative au dollar ? Dans cette perspective, peut-être que le dollar est grotesquement sur-évalué contrairement à ce que vous dites.

    L’ensemble des opérateurs de marché ne sait plus donner de prix au capital… Et investissent par défaut sur les actions US, faute de mieux.

    L’indépendance énergétique est loin d’être acquise. Il est un peu tôt pour crier victoire.

    Pareil pour la réindustrialisation des US. Nombre de pays émergents constitueront sûrement des alternatives crédibles pour les lignes de production US.

    Bref, votre raisonnement apporte des éléments de réflexion non négligeables, mais j’ai l’impression que vous ne vous posez pas la question du débouclage des stratégies extrêmement agressives adoptées par les grandes banques centrales. A mon sens, actuellement, elles seules nous permettent de continuer à vivre sans rien changer à nos modes de vie dans un monde criblé de mauvaises dettes. Le rythme d’expansion monétaire est frénétique, on dépasse les plus hauts historiques sur les marchés actions US et japonais, mais comment tout cela va-t-il se finir ?

    Répondre
  • Sirius

    7 mai 2013

    Cher CG,
    Ce billet fait écho à une intervention que vous avez faite récemment et dont le rendu vidéo a été très apprécié et a bien donné à réfléchir…

    C’est un plaisir de vous suivre, il y a toujours « food for thoughts » !

    Sur la base des idées que vous développez ici, conseilleriez-vous à un jeune qui travaille durablement à l’étranger de passer en USD et de cotiser (retraite, assistance médicale…) auprès d’organisme privé en USD ? A la place de l’EUR…

    Merci
    Sirius

    Répondre
  • roger duberger

    6 mai 2013

    Cher Monsieur Gave,
    Votre article est très interessant et pas si simple (pour moi), j’ai dû relire pour bien comprendre le graphique.
    Les conséquences et conclusions sont limpides.
    Je me demandais simplement si on aboutissait à des résultats similaires en étudiant la parité du dollar (par rapport au DM et autres monnaies) et sa relation avec les comptes courants américains…..?
    Pour ce qui est de l’excédent de liquidité des comptes courants américains, cela rejoint ce que vous écriviez dans un papier précédent :  » quand il y a plus de monnaie que de papier, les titres montent « , le tout est de savoir de quoi il y a le plus…
    Bien cordialement

    Répondre
  • David

    6 mai 2013

    Bonjour Monsieur Gave,

    Je vous remercie pour cet article, j’aime pas forcement toujours ce que vous écrivez, mais celui ci vaut vraiment le coup d’être lu.

    A vous lire je dirais qu’on tiens un des facteurs concourant à la chute des matières premières, or y compris.
    Si le $ se raréfie ou que l’on anticipe qu’il va se raréfier, il est logique que les biens réels libellés en $ baissent en valeur.
    Si vos anticipations étaient avérées, cela indiquerai que l’avenir est déflationniste, du moins en $.
    Cordialement.

    Répondre
    • Charles Gave

      6 mai 2013

      Je crois que vous avez raison
      L’avenir du monde est lutot defaltionniste
      Amicalement
      Charles Gave

    • iclair

      7 mai 2013

      Bonjour David,

      Excusez moi de faire une petite remarque: Si le USD devient plus demande, les biens libelles en USD vont devenir plus cher si ils sont achetes avec une monnaie etrangere. Par contre cette re-evaluation possible du USD ne veut pas dire qu’il y aura une hausse de l’inflation aux USA. (Il est d’ailleurs notoire que les quantitative easings (QE) Americains ne sont pas pour l’instant inflationistes parce que ce nouvel argent ne va pas dans la real economy).

      Bien a vous

  • jepirad

    6 mai 2013

    Un vrai cours! Je comprends du premier coup. Merci M. Gave.
    Mais comme les professeurs sont des gens qui ne savent pas mettre en oeuvre (c’est pour cela qu’ils enseignent selon vous), je commence à m’interroger sur votre cas.
    Blague à part, c’est passionnant.

    Répondre
  • LaurentF

    6 mai 2013

    Ce serait gentil de partager votre portefeuille ! 🙂 🙂

    Répondre
    • Charles Gave

      6 mai 2013

      Cher Laurent
      Mon portefeuille est exytraordinairement simple
      Je suis le « chairman » d’un groupe de gestion que j’ai cree ( A HK) qui gere un certain nombre de fondselon nos idees, tous cotes a Dublin, muni d’un passeport Europeen, autorises par la commission de bourse francaise et eligibles pour les assurances vie et le pea
      J’ai 40 % dans notre fonds  » balanced » Asie, 40 % dans le fonds « leaders dans la connaissance et 20 % dans notre fonds obligataire en Renminbi (Dm Sum)
      Vous allez sur notre site, vous clickez sur l’icone « fonds » et vous pouvez en verifiez et la composition et la performance
      En aucun cas je ne voudrais que ceci soit considere comme une recommendation de vente ou d’achat de ma part
      Mais vous me demandez mon portefeuille, je vous le donne
      C’est a chacun ensuite de considerer ces fonds pour voir s’ils conviennent, mais en tout etat de cause, la performance a ete plus qu’honorable depuis 6 ans qu’ils existent
      Et ils sont geres par de vraos professionels
      Amicalement
      CG

    • gilbros

      8 mai 2013

      merci pour ces informations précieuses….

      je ne considére pas ces informations comme une incitation à acheter ou vendre….

      mais en tant qu’investiseur, j’ai envie de regarder la composition et les résultats de ces fonds !

      et il me manque un élément clé : où ???

      Vous parlez de AHK avec des fonds domiciliés à Dublin mais je ne trouve rien en cherchant AHK….
      Pouvez-vous me donner des éléments plus précis pour me permettre de me renseigner ??

      Merci de votre réponse

    • Charles Gave

      9 mai 2013

      Cher Laurent
      Mon groupe s’appele GAVEKAL
      Amities
      cg

  • riz

    6 mai 2013

    Bonjour,

    cette année boursière me fait penser à 2005 , stabilisation avec faible volatilité
    sur le premier quadrimestre puis on aurait un petit rallye d’été puis stabilisation à l’automne et rallye de novembre décembre .Donc comme en 2005 le cac prendrait 25% d’étendue donc terminerait sa course non loin des 4500 .
    Pourquoi donc cette euphorie ? Apparemment les salaires sont sous contrôle , l’inflation aussi et pour les E du cac la mondialisation des marchés permet la poursuite de la croissance . Donc tout va bien pour les E . Il faut dire que les investisseurs n’ont plus tellement le choix car l’or s’est retourné tout comme l’immo et les obligs rapportent du négatif .De plus la confiance dans la zone euro est revenue suite au discours Draghi .On est donc parti pour les 4500 donc quelque part il y a quand même une nette amélioration psycho et éco .En revanche en 2014 avec un remontée des taux aux us et GB on pourrait avoir un petit trou d’air , car c’est bien pour 2014 la normalisation sur les taux comme annoncé depuis belle lurette , il ne s’agit pas de réitérer l’erreur de 1994 où l’on ne prévint pas les marchés d’une hausse subite des taux américains d’où le krach larvé qui s’en suivit .
    Donc 2013 comme 1993 et 2014 comme 1994 malgré tout ?
    Si les matières premières baissent c’est que la Chine qui importe 40% de la plupart d’entres elles va peut-être connaître quelques soucis ? Il est vrai avec le Japon qui revient en force (normalisation de sa situation avec un yen qui avait trop monté) et des surinvestissements , une inflation pas tjs sous contrôle , une croissance de probablement 4% .
    On laisse 2 ans supplémentaires à l’Europe mais les déficits , on en fait quoi ? Il faut croire que peu importe les déficits faisons comme le Japon , les usa …
    Si l’or baisse c’est que les taux vont peut-être remonter l’année prochaine , si l’or baisse c’est aussi parce que le yen s’est fortement dévalué et qu’il y a un lien entre les 2 .

    Répondre
  • Philippe

    6 mai 2013

    Bonjour Charles,

    Merci de nous faire partager vos réflexions.

    La conclusion de ce billet me semble un peu contradictoire avec celle que vous faisiez post-réélection d’Obama, où vous déconseilliez les actifs US aux profits d’actifs asiatiques.

    Mais cela dit, c’était bien le seul billet où vous n’étiez pas « pro-USA. »

    Je partage totalement votre avis et suis massivement investis dans des bigs caps US qui croulent sous le Free Cash Flow (JNJ, PEP, Microsoft, etc) depuis plusieurs plusieurs années pour mon plus grand bénéfice.

    Les cours sont un peu élevés maintenant et il est peut-être un peu tardif pour rentrer, mais ce n’est pas faute d’avoir prévenu (vous sur votre blog et moi sur le mien) quand les opportunités étaient là.

    Comme vous je suis bien triste de voir la France s’enfoncer un peu plus chaque jour qui passe et de devoir investir à l’étranger pour protéger ou faire fructifier mon patrimoine.

    Bien à vous,

    Philippe

    Répondre
  • Amellal Ibrahim

    6 mai 2013

    Bonjour,

    Est-ce possible que d’autres pays se décident à commercer avec autre chose que du dollar américain, par exemple du RMB ou de l’€uro ?

    Répondre

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