22 janvier, 2017

Réfléchissons, encore, un peu.

 

J’ai décidé de reprendre un article que j’avais écrit il y a prés de quatre ans consacré aux comptes courants américains. J’ai mis l’article de l’époque en italique, à la fin de cette publication en mettant à jour le graphique.

Depuis que cet article a été publié, le dollar est passé de 1.37 à 1.07, l’indice de la bourse de New-York de 1700 à  2400 tandis que les taux longs aux USA passaient de 3 % a 1.5 % avant de remonter à 2.50 % aujourd’hui.  Pendant la même période, le CAC montait de 10 %, tandis que le rendement sur les obligations d’état passait  de 2% à 1%.

Et donc quiconque a surreprésenté dans ses actifs les « cash-flows positifs en dollar » (ma recommandation de l’époque) a fait beaucoup mieux que s’il était resté en France. Quatre ans cela peut paraitre très long mais
cela prouve surtout ce que je ne cesse de dire : l’investisseur de base gagne plus d’argent en restant assis qu’en bougeant comme un fou. Ou comme le dit plaisamment le proverbe boursier : On gagne plus d’argent avec son derrière qu’avec sa tète.

Je pense que l’élection de monsieur Trump devrait amener chacun  des lecteurs de l’IDL à relire l’article de 2013 et à se poser des questions sur l’évolution à venir des comptes courants US et sur les conséquences que cette évolution va avoir sur le reste du monde en général et sur leur portefeuille en particulier.

Certaines des questions que je posais à l’époque ont  déjà eu un début de réponse (hausse du dollar, baisse des taux aux USA, baisse du pétrole, émergence du Renminbi, problèmes en Russie etc.…)

D’autres restent en suspens : sort du moyen orient, protection militaire de l’Europe (survie de l’Otan ou pas), balance militaire en Asie, sort du commerce international …

Mais la vraie question est la suivante : Que va-t’il arriver au dollar ?

Le nouveau Président veut ramener la balance commerciale des Etats-Unis à l’équilibre. Ce qui veut dire en termes clairs que s’il réussissait les dollars devraient devenir de plus en plus rares et que ceux qui en ont emprunté vont donc se retrouver dans une situation très difficile s’ils n’ont pas de cash flow en dollar.  Et c’est ce que monsieur Trump veut organiser, même s’il ne s’en rend pas compte.

Et donc, aussi curieux que cela paraisse, l’élection de monsieur Trump rend plus élevée la probabilité d’une crise financière dans les mois qui viennent, surtout si le nouveau Président devient franchement protectionniste.

Si le cycle à venir était normal, logiquement chacun devrait vendre aujourd’hui ses positions en actions et en obligations US et utiliser les dollars ainsi libérés pour accumuler des actifs de bonne qualité en Europe ou en Asie. En effet, le dollar est surévalué, les actions US sont surévaluées par rapport à tous les autres marchés dans le monde et pour les obligations il en est de même.

Mais si monsieur Trump change les règles du jeu, penser que nous sommes dans un cycle normal pourrait se révéler très couteux. Il faut se souvenir par exemple que la grande crise de 1929 a vraiment accéléré quand les banques américaines ont rappelé tous les prêts qu’elles avaient consenties à l’Allemagne ou à l’Autriche dans la décennie précédente, entrainant la faillite des banques autrichiennes et allemandes.

Et donc je ne suis pas sur que les règles qui ont présidées au fonctionnement du monde depuis la seconde guerre mondiale soient encore valables…

Et  du coup je conseille à tous les lecteurs de réfléchir un bon coup et le cas échéant de communiquer leurs réflexions à tous les autres lecteurs du site. Réfléchir à plusieurs est souvent plus profitable que de réfléchir tout seul, même si la décision reste individuelle. Comme le disait Clemenceau, toute décision doit être prise par un nombre impair de gens, et trois c’est déjà trop.   

 

 

Article de 2013

Rien n’est plus pénible que de réfléchir tout seul dans son coin, surtout quand une période est aussi agitée que celle que nous traversons. La tentation dans ces moments là  est plutôt de réagir à tout événement, important ou pas, et avec violence, plutôt que de réfléchir…

Or, plus  les événements apparaissent insensés, moins il faut réagir et plus il faut réfléchir.

Mais qu’est que veut dire « réfléchir » en pratique?

Une chose toute simple: Il faut s’efforcer de faire le tri entre le bruit et les tendances de fond, et pour y arriver, bien sur, il faut s’extraire de l’esclavage du quotidien.

L’une des façons de procéder est de « repérer » une variable essentielle dans le système économique dont il est à peu prés certain qu’elle va connaitre des changements fondamentaux et d’essayer de comprendre  quelles seront les conséquences  logiques des changements qui vont l’affecter.

Dans cet esprit, il me semble que le moment est venu de consacrer un article à l’une de ces variables, les comptes courants Américains.

Qu’est que « les comptes courants », va me demander le non initié ? 

La réponse est simple: c’est tout simplement la différence comptable entre ce qu’un pays achète et  vend à l’étranger. Autrefois, cela s’appelait la balance commerciale. Et peu de choses ont autant d’impact sur le monde que l’évolution des comptes courants Américains, comme le démontre le graphique ci joint.

Je vais d’abord expliquer la construction du graphique, puis les raisons qui en font un outil très important dans une politique de placement, pour terminer par un essai d’analyse de son évolution (probable) à venir.

Commençons par la construction de notre graphique.

  1. Je prends la statistique des comptes courants Américains telle qu’elle est publiée et je divise le chiffre par le PIB US pour calculer le déficit ou le surplus extérieur des Etats-Unis en pourcentage de la richesse créée chaque année dans ce pays, pour pouvoir comparer le déficit ou le surplus à   d’autres périodes dans l’histoire des 60 dernières années.
  2. Je calcule la variationde ce ratio sur les 12 derniers mois, en termes absolus.

iii.            Je l’inverse, ce qui veut dire que si les comptes courants Américains se sont améliorés depuis un an de 1 % du PIB, le point correspondant sera à +1 % (en dessous de zéro) sur l’échelle de gauche, s’ils se sont détériorés nous serons à -1 (au dessus de zéro).

 

image002-1 

A ce point, la deuxième question que le lecteur doit se poser doit être : Mais pourquoi est-ce si important?

Pour y répondre, il faut faire un petit détour pour expliquer ce qu’est une monnaie de réserve. Les Etats-Unis contrôlent la monnaie de  réserve mondiale, le dollar ce qui veut tout simplement dire qu’ils sont le seul pays au monde à ne pas avoir de contrainte du commerce extérieur.

Et donc, quand les USA ont un déficit extérieur, ils le soldent en envoyant  des  DOLLARS sur le compte des créditeurs. Et ces dollars deviennent des réserves de change pour les autres pays qui se mettent à commercer entre eux en utilisant ces mêmes dollars. Quand la Corée du Sud commerce avec la Thaïlande (par exemple),  les comptes sont soldés en dollars US.

Le déficit extérieur Américain est donc la source principale de liquidités pour le commerce mondial, un peu comme une banque centrale l’est pour un pays.

Et donc si les comptes extérieurs US  se « détériorent », le déficit commercial Américain devient plus important, ce qui est une très bonne nouvelle pour le reste du monde qui se met à croitre très fortement, n’ayant aucun problème de déficit extérieur puisque les USA ont un déficit.

Pour faire simple, les US importent plus qu’ils n’exportent et en contrepartie exportent du cash (de la liquidité), ce qui fait que tout le monde est à l’aise et que l’on peut attendre des marchés haussiers un peu partout.

Par contre, si les comptes US « s’améliorent », cela veut dire que les Etats Unis importent moins (première mauvaise nouvelle), exportent plus (deuxième mauvaise nouvelle, la concurrence est rude) et envoient  moins d’argent à l’étranger qu’un an plus tôt (troisième mauvaise nouvelle).

Et donc TOUTES les grandes crises économiques et financières se sont produites quand les comtes courants Américains « s’amélioraient  »  de plus d’un demi point du PIB d’année en année.

Et cela pour une raison très simple: certains emprunteurs en dollar (souvent des pays) ne réussissaient plus à  se procurer les dollars dont ils auraient besoin pour servir leurs dettes et donc  se mettaient à faire faillite (voir certains noms sur le graphique).

Or les comptes courants Américains vont s’améliorer de façon inéluctable dans les 3 ans qui viennent  et ceci sous l’effet de trois forces:

  • L’hyper compétitivité du Dollar US,  dont le taux de change est grotesquement sous évalué aujourd’hui.
  • La révolution énergétique en cours qui va rendre les USA indépendants énergétiquement assez vite (ce qui correspond à la moitié de leur déficit extérieur actuel).
  • La robotisation du travail qui a bien commencé dans le monde entier mais surtout en Chine, ce qui va amener les entreprises Américaines à fermer leurs usines en Chine pour les rouvrir aux USA.

Sous l’effet de ces trois tendances lourdes on peut « craindre » que les comptes courants Américains ne deviennent EXCEDENTAIRES à relativement court terme pour la première fois depuis 1971 (début des changes flottants).

Et là le monde va rentrer dans une situation complètement nouvelle qui devrait amener tout un chacun à se poser nombre de questions.

  • Allons-nous avoir une grave crise financière dans les trimestres qui viennent? 
  • Qui va procurer de la Liquidité en quantité suffisante au commerce international ?
  • D’ou va venir l’argent pour solder les dettes du passé en dollar ?
  • Allons-nous rentrer durablement dans une pénurie DURABLE de dollar?
  • Ce qui impliquerait une hausse formidable, à venir, de la monnaie US, mettant encore plus en danger les pays déjà endettés dans cette monnaie?
  • D’autres monnaies de règlements du commerce international vont-elles émerger? (On espérait l’Euro et ce sera sans doute le Renminbi)
  • Que va-t’il se passer au Moyen Orient si le prix du pétrole s’écroule, ce qui parait probable ?
  • Si les USA deviennent auto suffisants énergétiquement, pourquoi devraient-ils continuer à conserver des forces militaires importantes en Europe et au Moyen Orient ?
  • Et s’ils s’en vont, qui va protéger l’Europe militairement?
  • Que va- t’il se passer en Russie si le pétrole s’écroule ?
  • etc.…

A toutes ces questions je n’ai pas de réponse, ce qui ne m’empêche pas de réfléchir à des réponses possibles.

Maïs  en attendant d’en apprendre un peu plus, je sais une chose avec certitude: tout investissement qui va me donner des cash flow positifs en dollar US pendant les années qui viennent va beaucoup, beaucoup monter et me donner de profondes satisfactions financières, ce qui est déjà quelque chose.

Et donc j’attends paisiblement  avec une large part de mon portefeuille constituée, et depuis bien longtemps, d’actifs qui présentent cette caractéristique.

Ce qui me permet de réfléchir.

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

66 Commentaires

Répondre à nolife

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  • Guy

    12 février 2017

    L’article paru en 2013 prédisait que « les comptes courants américains vont s’améliorer de façon inéluctable dans les 3 ans qui viennent… »
    Il me semble que cela a été le contraire si je me fie au graphique. Les comptes courants américains ont créé de la liquidité fin 2014.
    Est-ce que je me trompe?

    Répondre
  • CharlesM

    5 février 2017

    Bonjour,

    Impressionnant cet article de 2013!
    Depuis 2014, $ en hausse et baisse des taux longs US jusqu’à cet été;
    Cette corrélation me parait logique, mais elles s’est inversée en juillet et depuis $ et taux US grimpent de concert, ce qui m’embête un peu.
    Soit cette corrélation n’a aucun sens? soit les treasuries sont survendus ( contrairement au consensus) ?
    Any idea anyone?

    Répondre
  • guilbaud

    3 février 2017

    @gilbros: question,avec un compte diversifie en devises ,le probleme reste que lorsque vous sortirez le cash,il ne sera pas en devise etrangere mais en euro!

    Répondre
    • gilbros

      5 février 2017

      Bonjour,

      l’intérêt, c’est la valeur de votre cash. Si vous avez des $ sur votre compte , vous avez cette valeur.
      Si vous achetez des actions en dollar, vous payez avec vos dollars, si vous voulez acheter d’autres valeurs, vous aurez cette valeur,si vous voulez le retirer, vous aurez des euros mais pour la valeur des $ ….

  • gilbros

    27 janvier 2017

    Deuxième couche de réflexion et encore beaucoup de questionnement malgrès de nombreuses lecture et relecture de ce billet et de « L’année du dollar ».

    Je comprend mieux la logique qui amène aux obligations asiatiques mais ma difficulté provient d’une évidence pour M Gave qui ne l’est pas pour moi:

    « Car soyons objectifs : dans l’hypothèse (pessimiste) où la mauvaise politique serait suivie par monsieur Trump, il y aura une consolation pour les Européens non allemands : l’euro disparaitrait-enfin- et … »

    C’est que « la consolation » ne me semble pas évidente. J’ai vu beaucoup de système résister longtemps et si le dolar explose à la hausse, un euro faible va irrité les allemands mais va aider les industriels européens.
    Le risque que quelques banques sautent est clairs mais cela va-t-il vraiment suffir à amener la fracture de l’euro ?

    Si quelqu’un peux m’éclairer, il serait le bien venu.

    PS: Je ne sais pas si je peux citer le nom de mon broker ici (pub…) mais il permet d’avoir un compte titre avec un compte espèce en six monnaies sans frais sauf frais de conversion : euro, dollar, livre, couronne norvégienne, monnaie d’Afrique du sud et dollar canadien.
    J’ai mes dividendes qui sont versés directement dans la poche de sa monnaie sans frais … et le cash reste en attente dans cette monnaie.
    Si cela interresse quelqu’un…

    G.Bros

    Répondre
    • JP Serres

      30 janvier 2017

      Mr. G.Bros

      Compte titre avec un compte espèce en six monnaies sans frais
      Pourriez vous me communiquer le nom de votre broke comme vous le proposez?
      Remerciements
      JP Serres

    • Mira

      30 janvier 2017

      degiro je pense 😉

    • gilbros

      30 janvier 2017

      Degiro ne fournit pas d’IFU, cela peux géner certains pour leur déclaration d’Impôts…
      Mais il est moins cher.

    • gilbros

      30 janvier 2017

      Bink.fr

  • Dimitriev

    24 janvier 2017

    Depuis l’accession de Barack Obama à la présidence, la dette de l’État a augmenté d’environ 10.000 milliards de dollars en 8 ans pour pratiquement doubler pendant son mandat. Si on se fie au programme économique de Donald Trump pendant sa campagne (Relance par l’investissement, …), ce chiffre n’est pas prêt de s’arrêter de gonfler ce qui laisse entendre que le dollar devrait repartir à la baisse.De plus la FED ne peut pas se permettre d’arrêter son QE sinon une hausse des taux pourrait fragiliser le système monétaire mondial

    Répondre
    • lAutre

      25 janvier 2017

      Je ne serais pas DU TOUT surpris que le Trump ne nous ressorte pas très prochainement le coup de la pièce d’un trilliard de dollars. 10-12 pièces « vendues » à la FED et le problème du déficit budgétaire endémique est réglée.

      Ça déclenche un peu d’inflation (en libérant du capital pour investir dans les infra-structures), on rajoute un peu de tarifs douaniers (qui feront augmenter les prix des biens importés -> + d’inflation)… Et l’inflation (contenue) n’a pas que du mauvais : ça force (entre autre) le capital « planqué/stationné » à ressortir le bout du nez (dans les actions, vu qu’il y aura du coup pas mal moins d’oblig « d’état » à 10 ou 30 ans), s’investir dans la bourse ET dans le réel (effets de richesse virtuelle + du boulot).

      Le négatif? ça, j’en sais pas assez, j’en vois assez peu… sinon peut-être « libérer » du dollar US qui ira alors se prêter alors volontiers à l’étranger, pour pallier au manque de USD? Prêté ou échangé contre des biens, ce qui serait la « vengeance du concombre masqué », l’équivalent de ce que font les chinois aux ricains en échangeant des devises contre des terres, des entreprises et de l’immobilier, gardant ainsi le statut de monnaie de réserve des USA (menacé par la raréfaction du dollars – certes, le dollars serait alors « déprécié », mais… quelle alternative comme monnaie de réserve? (sinon les DTS du FMI, mais… facilement blocable par les américains)).

      Je serais (TRÈS) intéressé d’avoir la vision de Mr Gave sur cette question qui n’est jamais réellement considérée et qui me semble être une voie de sortie potentielle.

    • Garofula

      25 janvier 2017

      Pourquoi vouloir « forcer le capital planqué à sortir le bout du nez » ? Est-ce votre capital ? Si oui, faites lui prendre l’air si ça vous amuse, mais ne vous occupez pas du capital des autres.

      Sinon, il faudrait nous expliquer en quoi l’émission de monnaie nouvelle réglerait quoi que ce soit au problème du déficit budgétaire. Si le déficit persiste, le problème persiste, quelles que soient les manipulations monétaires employées pour le financer.

    • LAutre

      25 janvier 2017

      Je peux me tromper, mais il me semble qu’une des raisons pour lesquelles l’inflation n’a pas repris c’est que la vélocité de la monnaie diminue (tautologie, mais quand même). Il y a beaucoup d’argent non-investi. Ça n’aide pas le schmilblick.

      Ceci dit, n’habitant pas en France depuis de fort nombreuses années, je n’ai pas le réflexe totalitaire/normatif qui étouffe notre beau pays. Donc, effectivement, je fais ce que je veux de mon capital, merci beaucoup de votre invitation, et je n’ai aucune ambition de dire aux autres quoi faire.

      Une des problèmes source c’est que les taux d’intérêts ne sont pas où il devrait être. En « remboursant » 10-12 trilliards de dettes d’un coup, ça augmenterait sauvagement la demande sur les bons du trésor US à 10 et 30 ans ce qui amènerait une augmentation des taux, sans empirer le déficit budgétaire américain (moins de dette -> moins d’intérêt sur la dette).

      M’enfin, j’en comprends juste assez pour être dangereux, je suis très loin de voir tous les tenants et aboutissants de la question… D’où ma demande (supplique?) à Mr Gave pour nous dire pourquoi ça serait une mauvaise idée…

    • idlibertes

      25 janvier 2017

      Je veux bien mais si quiconque s’avait déclencher de l’inflation avec autant de certitude, on le saurait. Cela fait un moment que d’aucun le tente, avec 0 succès .

      Voila ce que Charles Vous dirait dans un premier temps.

    • LAutre

      25 janvier 2017

      OK.

      Mais quel serait l’impact d’émettre des pièces d’un billion de dollars pour « payer » les bonds du trésors à la Fed?

      En quoi cela serait-il une vraie fausse bonne idée?

      Je n’ai rien lu d’intelligent sur la question…

    • idlibertes

      25 janvier 2017

      Je ne vois pas bien pourquoi Trump s’amuserait à donner un blanc seing à la Fed à l’heure même ou se pose la question d’un audit de cette dernière.

      Je ne crois pas franchement qu’il se lance dans ce genre de politique monétaire. Nous ne sommes plus dans l’époque de la Fed de Reagan et Volkner.

      « Trump singled out the Fed frequently for criticism during the presidential campaign, arguing during presidential debates that the institution was deliberately keeping interest rates low for Obama’s political benefit. »

      http://money.cnn.com/2017/01/25/investing/mnuchin-audit-fed-trump/

    • LAutre

      25 janvier 2017

      Va pour l’Audit mais… en quoi serait-ce donner un blanc seing à la FED? Ça amènerait une hausse des taux à 10 ans et 30 ans au contraire (moins d’offre -> plus de demande), non?

    • idlibertes

      26 janvier 2017

      Mais trés bien qu’il y ait une hausse des taux. les taux iraient peut être à leur niveau naturel au lieu d’être maintenus artificiellement bas comme c’est le cas.

    • Garofula

      26 janvier 2017

      A LAutre

      Si vous savez comment mesurer la vélocité de la monnaie indépendamment de la croissance en valeur et de la masse monétaire, déposez un brevet toute affaire cessante. Vous deviendrez l’économiste le plus célèbre du monde et une star adulée à Davos, à Francfort ou dans le quartier de l’Eccles Building.

      La vélocité réelle est inconnue. La vélocité publiée n’est que le résultat d’un calcul dépendant des variables explicatives, masse monétaire et croissance en valeur. Lorsque les banquiers centraux justifient doctement les variables explicatives par la variable calculée, ils prennent leurs interlocuteurs pour des idiots. Ou alors, ce sont eux les idiots. On ne sais pas laquelle des deux situations est la plus réjouissante.

      Ne pouvant pas observer la vélocité de la monnaie, vous êtes contraint de supposer qu’elle est constante. Il n’est d’ailleurs pas absurde d’ajuster les masses monétaires (hors QE) en fonction des évolutions des PIB.

      Si la croissance en volume et l’inflation ne reflètent pas la croissance de la masse monétaire, il ne reste finalement que deux possibilités :
      – la mesure de la masse monétaire est fausse ;
      – la mesure de la croissance en valeur est fausse.

    • idlibertes

      26 janvier 2017

      Charles a répondu:  » Ok la Fed peut racheter toute la dette mais il ne voit pas en quoi cela règle le pb du déficit budgétaire?
      Tous les contrats sont indexés, les fonctionnaires seront toujours payés plus.

      Vous pensez que c’est un pb de stock alors que c’est un pb de flux. »

      Voila sa réponse.

      Je cite « ça me parait pffffffff« 

  • Denis Monod-Broca

    23 janvier 2017

    « Réfléchir avant d’agir » tel est le mot magique de Plick et Plock. Qu’il est juste ! Et qu’ils sont bêtes ceux qui proclame « assez réfléchi, agissons ! », comme si on pouvait jamais avoir trop réfléchi…

    Sur ce plan-là, Trump n’est pas un bon exemple.

    Les USA ne sont pas une nation parmi d’autres nations ses semblables. Ils sont une nation à part, au-dessus. Ils sont le monarque de droit divin régnant sur l’ensemble des nations du monde. C’est bien ce que traduit la position unique du dollar. Roi n’est pas une position qu’on choisit soi-même, ni une position dont on peut abdiquer à sa guise.
    Trump peut bien choisir le repli protecteur, l’égoïsme sacré, le nationalisme primaire, il n’est pas en son pouvoir de faire descendre les USA de leur piédestal où nous les avons placés, de renier les responsabilités qui sont les leurs en vertu des pouvoirs que nous leur avons conférés. Ça, ça dépend de nous, les autres nations, la foule adoratrice. Il ferait bien de s’en aviser. Le roi US est le roi, qu’il le veuille ou non.

    Répondre
  • MLC

    23 janvier 2017

    Trump va laisser le système financier américain prêter des dollars au monde entier mais il ne va pas permettre aux américains d’acheter étranger, ainsi il faut comprendre que l’étranger ne sera pas porté par la consommation américaine mais par la conso étrangère tout en pouvant développer leurs industries par des prêts américains. Trump veut gagner sur tous les tableaux. Les Etats-Unis continuent à consolider l’hégémonie du dollar, dernière victime l’Inde https://www.usaid.gov/india/press-releases/oct-14-2016-usaid-launches-catalyst-drive-cashless-payments-india
    Il y a beaucoup à d’autres chose à dire mais voilà ci dessus quelques pistes. Mes recommandations : changer de travail si vous êtes financier, l’heure du vrai job est arrivé

    Répondre
  • FRO

    23 janvier 2017

    Bonjour M. Gave,

    Merci pour cet article encore une fois très intéressant.

    Votre métier est, pour autant que j’aie bien compris cela, de conseiller les gens dans leurs investissements. Je n’ai malheureusement pas un portefeuille suffisant pour faire appel à vos services.

    Vous suggérez à plusieurs reprises une exposition à la livre sterling. Je suis tout prêt à suivre ce conseil, néanmoins, pour un « petit » investisseur (quelques dizaines de k€), quelles sont les opportunités ? Me faire livrer des GBP ? Ma banque m’assassine de frais, Travelex en fait autant.

    Le forex ? Je dois avouer être bien loin d’en maîtriser les rouages, et quand je ne comprends pas, je préfère m’abstenir.

    Quels seraient, très concrètement, les mécanismes pour protéger le peu de capital dont on dispose (et moins on en a, plus il est précieux pourrait-on dire…)

    Merci pour vos recommandations, et pour celles des commentateurs.

    Répondre
    • ROGER

      23 janvier 2017

      Bonsoir,

      dans une chronique de novembre dernier intitulée « GBP, enfin un actif pas cher », Charles Gave précisait que tous les particuliers peuvent ouvrir un compte en devise, sous réserve de faire attention aux frais que ces dernières appliquent sur ce type de compte.

      Pour avoir effectué la démarche dans la foulée, je peux vous confirmer que si vous êtes frontaliers, toutes les banques le proposent très facilement avec en générale des tarifs intéressant.
      Si vous n’êtes pas ou plus frontalier comme moi, c’est plus compliqué car bcp d’établissements refusent ou pratiques des tarifs stratosphériques ! je citerais bien des noms mais c’est probablement pas le lieu pour …
      Au final, ça c’est terminé pour moi à la Caisse d’Epargne mais il y en a certainement d’autres. La gestion des ordres est à l’ancienne (signature papier) mais les frais très raisonnables (0,05% sur les transactions avec minimum de 8€, et frais de tenu de compte alignés sur les comptes euros).

      Pour le Forex, il semble que ce soit plutôt pour les ordres à échéance de quelques heures car au delà d’une journée il y a des frais de tenu de ligne.

      Bien cordialement,

    • idlibertes

      23 janvier 2017

      Merci à Roger pour ces précisions pratiques qui en aideront d’autres. Merci

  • Vincent

    23 janvier 2017

    Bonjour monsieur Gave,

    La volonté de Trump de réduire fortement la fiscalité des profits réalisés à l’étranger risque-t-il d’accélérer le processus par un rapatriement de devises au pays ou cela va-t-il être neutre sur le marché des changes ?
    Si il y a un impact, a-t-on une idée des sommes en jeu ?
    Cordialement,
    Vincent

    Répondre
  • Qrun

    23 janvier 2017

    Bonjour,

    L’analyse se base fortement sur le fait que les US vont rétablir une balance commerciale à l’équilibre, or cette balance commerciale déficitaire est principalement due à l’importation d’énergie.
    Actuellement la production de pétrole est de l’ordre de 9millions de barils/jour, on s’attend à une augmentation de 300 000 barils/jours et leur consommation à 20 millions. Je doute que Trump et sa politique influence à la baisse la consommation des US..

    Comment donc les US vont-ils rétablir une balance commerciale à l’équilibre?

    Sincères salutations

    Répondre
    • hagen

      24 janvier 2017

      Vous oubliez dans votre équation le regain d’intérêt de Trump pour le charbon. Ceci confirme, je pense, les appréhensions de monsieur Gave quand à l’équilibre des comptes courants.

    • Qrun

      24 janvier 2017

      Le pétrole est principalement utilisé pour le transport et non pour la production d’électricité… Le charbon ne remplacera donc pas le pétrole à moins que les américains ne deviennent subitement fan de Gaston et de sa voiture propulsé au charbon.

      Plus sérieusement, les états unis sont déjà exportateurs net de charbon.

  • ROGER

    23 janvier 2017

    Si l’on se dirige vers une grande crise suivant les arguments présentés, et tenant compte des précédents historiques où les actions ont semblent-ils perdu
    entre 50% et 90% de leur valeur pour celles qui ont survécu à la crise 1929 … ça promet des sueurs froides …

    Dans cette configuration, ne serait-il pas intéressant de mettre comme points de réflexions :

    * les pistes de signaux faibles avant-coureurs – et accessibles aux non professionnels – pour vendre ce qui peut l’être à temps

    * les pistes pour protéger ses liquidités ainsi dégagées – diversification sur plusieurs
    monnaies ? – Une chronique disait que l’on ne s’appauvrit pas avec des liquidités –
    Problème potentiel si ça tourne mal, il semble que l’état français ait déjà prévu de taxer les comptes des particuliers au-delà de 100k€ de dépôts.

    Comment protéger ses liquidités sachant que les agences bancaires pour les non frontaliers y mettent franchement de la mauvaise volonté ! Suite à l’article de novembre sur la £, j’ai mis un certain temps à trouver un établissement proposant des tarifs raisonnables.

    Enfin, sur le choix d’une ou plusieurs monnaies de diversification et détenues par des pays présentant une certaine capacité à s’adapter à un environnement changeant,Charles Gave a souvent vanté les mérites des billets ou l’on trouve la reine d’Angleterre.
    Ne pourrait-on pas y ajouter la couronne Suédoise ? Sauf erreur de ma part, ce pays est une belle démocratie très stable, ayant démontré à de multiple reprises sa capacité d’adaptation. Et si mes observations sont justes, la Couronne suédoise semble assez sous-évaluée en ce moment.

    bonne journée à tous

    Répondre
    • ClauZ

      23 janvier 2017

      La SEK est elle suffisamment liquide?

    • ROGER

      23 janvier 2017

      La liquidité d’un actif est une vrai sujet; toutefois je me dis (à tort ?) qu’à l’échelle de la masse monétaire du SEK échangé en moyenne chaque jour (contre l’EUR au moins), mon ordre représente « moins qu’epsilon ».

      Ceci étant dit et par curiosité, votre remarque va certainement me pousser à rechercher une source pour avoir les « volumes » historiques quotidiens.

      Bien cordialement

  • Garofula

    23 janvier 2017

    L’hypothèse d’une certaine pénurie de dollar prend corps. Pas plus tard qu’aujourd’hui, Trump insiste sur les taxes frontalières et la mise en cause des traités commerciaux. De l’autre côté, la Fed pourrait être tentée de savonner la planche pour accueillir Trump dignement, après avoir copieusement arrosé son chouchou Obama, en poursuivant la hausse des taux à marche forcée. La Fed pourrait même commencer à réduire son bilan dès cette année.

    Sinon, voir la zone Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Chili), compte tenu des réformes favorables convergentes.

    Le pétrole pourrait surprendre à la hausse, favorisant à nouveau les pays producteurs, à condition qu’ils soient sagement éloignés du Golfe Persique potentiellement délaissé par les USA. Donc, voir la Russie, et/ou des petits producteurs en phase de développement comme la Tanzanie et le Kenya. Un œil sur les substituts au pétrole.

    Enfin, la Livre Sterling, par contraste avec l’euro. Si le dollar monte, et que la BCE persiste dans sa politique d’achat de mauvais bons européens, l’euro ne peut que s’effondrer, ce que les Allemands ne pourront supporter : fin du QE.

    Répondre
    • ClauZ

      23 janvier 2017

      • Pensez vous que la FED va s’amuser à savonner la planche pour accueillir Trump? ce n’est pas son rôle, ni son objectif.
      • «Le pétrole pourrait surprendre à la hausse» dites vous, sur quoi vous basez vous? Le cout d’extraction du pétrole de schiste est de plus en plus bas, ce qui fait dire à CG et à d’autres que les US seront indépendants énergétiquement pendant les prochaines années. Il y a abondance de pétrole dans le monde, seuls nos écolos dingos prétendent que nous arrivons au peak oil! 😀

    • Garofula

      24 janvier 2017

      Non, ce n’est pas son rôle, la vilaine. Quant à son objectif, on a bien compris de quoi il s’agissait ces huit dernières années, sauver coûte que coûte le soldat Obama. Et pourtant, ce n’était pas son objectif non plus.

      Sinon, vous avez raison, le prix du baril est déjà à 15 doll… ah ben non, en fait. Comment est-ce possible ? Le pétrole est déjà abondant et le schiste a déjà baissé, pile comme vos arguments. Mais alors, que se passe-t-il donc ?

      Sur quoi je me base ? J’aurais dû être plus clair.

      Enfin, le peak oil est HS puisque c’est une aberration théorique qui occupe certains écolos à plein temps.

  • Nicolas Nitsch

    23 janvier 2017

    Ce qui menace plus que tout les marchés, c’est la quantité colossale de dettes, couplée à des taux aujourd’hui à zéro. La volatilité de la valeur des actifs approche l’infini, car la valeur actuarielle des cash flows peut être divisée par 2, 3, ou n’importe quel chiffre ou nombre par une augmentation des taux. Ensuite, tout sera affaire d’anticipation et donc de psychologie, pour ne pas dire de psychose. Avec la hausse des taux, les institutions financières, les assurances vie vont devoir afficher des performances inquiétantes, tandis que les foncières aux revenus fixes vont voir leur valeur chuter à due proportion de la hausse des taux.

    En premier lieu ce sont les épargnants qui vont découvrir l’ampleur des dégats, et lorsqu’ils souhaiteront récupérer ce qui reste, il y aura une tension encore plus forte sur les taux, sauf grande lampée de quantitative easing du bon docteur Draghi.

    Donc à mon sens:

    Fuir les revenus fixes (foncières, assurances vie, obligations longues), si il en est encore temps
    Fuir les Etats cygales
    Rester sur des actifs indexés en USD, car cette devise est autant une monnaie qui permet d’acheter tout, qu’elle a peu de chance de devenir inéchangeable pour raison de risque politique.

    Ensuite, regardons les signaux « faibles »: Une certaine demande politique de relocalisation. Cela n’était guère envisageable dans les 20 dernières années où seul un recours à une « production en Chine », permettait de survivre. Les nouvelles performances de la robotisation permettront sans doute de ne plus compter exclusivement sur les pays à bas couts de main d’oeuvre pour rester compétitifs. Cela ouvre la voie à des stratégies industrielles de relocalisation des productions proches des bassins de clientèles

    Donc à mon sens: Favoriser des investissements dans des entreprises en pointe sur la robotisation.

    Répondre
  • Pierre André

    23 janvier 2017

    Trump va rapatrier l’armée! L’utilisera pour protéger les frontières et faire le ménage de l’immigration folle! Il mettra sous surveillance les membres du congrès et du sénat et les menacera subtilement s’ils ne défendent pas les intérêts du peuple américain. Si la Fed et les manipulateurs de marché osaient provoquer un évènement catastrophique desservant les intérêts du peuple, il nationaliserait la Fed avec l’aide de l’armée, ferait défaut sur la dette, et créerait une nouvelle monnaie de remplacement. Il nationalisera quelques médias, et poursuivra en justice certaines entité néfaste à la sécurité nationale.

    Tout ce qui est tangible, de l’or physique, poêle à bois, vêtements, couvertures, lampes à l’huile, eau, nourriture en conserve, outils, papier de toilette, poêle au kérosène…etc., etc…

    Je vous ai découvert sur le tas, et je viens d’acheter vos trois livres en republication à 12 Euro sur Amazon, s’il y a une tempête géomagnétique et que le système électrique devient caduque, je pourrai vous lire tranquillement avec ma lampe à l’huile!

    Je crois que les évènements à venir sont vraiment imprévisibles, et que la dimension spirituelle universelle de nos Êtres prendra maintenant une plus grande importance dans nos vies! C’est le retour du boumerang du peuple face aux prédateurs de ce monde! Ça passe ou ça casse!

    Aux plaisirs de vous lire!

    Un lecteur du Québec

    Répondre
  • Jepirad

    23 janvier 2017

    Bonjour, je bute sur un point. Si le dollar se raffermit fortement vs des autres monnaies, logiquement la compétitivité des entreprises américaines devraient en pâtir à l’exportation. Donc n’y a-t-il pas un effet régulateur ?

    Répondre
  • Martin T

    23 janvier 2017

    Bonjour monsieur Gave,

    Je ne crois pas personnellement au large consensus « bull-market » dollar avec Trump.

    « Lorsque tout le monde pense la même chose, c’est que personne ne pense beaucoup. » – WALTER LIPPMAN

    Il y a aujoud’hui en terme de positionnement des investisseurs un gigantesque consensus long dollar / short US Treasuries 10 ans.

    Si on regarde où traite actuellement les volatilités sur le dollar, ces dernières traitent avec une prime significative par rapport au pairs de devises non USD. La volatilité EURJPY vis à vis de USDJPY est au plus bas depuis 10 ans. La dislocation actuelle représente une opportunité, car le USDJPY est dirigé par les taux US et les attentes de hausses uniquement.

    Le dollar a toujours baissé après une action de la Fed et cela depuis le « Taper ». Idem pour les taux US.

    Ce qui va déterminer la suite, c’est le comportement des taux réels américains.

    Outre cela, les politiques protectionnistes s’accompagnent généralement dans l’histoire américaine d’une politique d’affaiblissement du dollar.

    Des mesures protectionnistes ralentiraient davantage le commerce mondiale ce qui ne manquerait pas de faire monter davantage l’or.

    Cordialement,

    Martin T

    Répondre
  • Jordi

    23 janvier 2017

    Bien malin qui sait avec certitude ce qui va se passer. Le risque monétair est réel

    Je me réfèrerais aux conseils d’un certain « Charles Gave » sur le principe d’investissement à long terme : l’investisseur de long terme passe plus de temps à « identifier les mauvaises valeurs à éliminer de son portefeuille » qu’à « choisir les gagnants »

    Dans cette logique, je garde confiance en tout ce qui se lie à des actifs réels :
    * action de sociétés avec un bilan financier sain, une position de marché solide dans un secteur de préférence pas hypervolatile. J’aime beaucoup les fonds « Utilities », et tout ce qui est lié à l’agroalimentaire
    * Pourquoi pas des foncières, liées à de l’immobilier
    * Des actions de la nouvelle économie (GAFA ou auxtres) ont leur place
    * Pour les treasuries et le cash, l’or et le bitcoin me semblent bien, mais je ne sais pas du tout quoi penser des obligations

    A l’inverse, je serais très méfiant sur
    * les bancaires européennes : je pense que la faillite d’une ou deux grosses banques européennes en 2017 est probable
    * les obligations gouvernementales européennes : celles des pays « à peu près surs » ont un rendement négatif, celle des autres pourraient leur valeur en « panier de devises internationale » fortement décotée
    * les marchés émergents : il y a sans doute plein de belles opportunités, mais c’est trop compliqué pour moi et je ne comprends pas. Toutefois, dans une perspective de fermeture des frontières, la tentation sera forte pour certains pays d’empêcher a détention des pépites industrielles par des investisseurs étrangers

    Répondre
  • Hardy

    23 janvier 2017

    Mr Gave ,

    Toujours un réel plaisir et une source d’apprentissage que de lire vos articles .
    La reflexion peut se développer , mais cela n’engage que moi bien sur , en allant fouiller dans les recoins de l’histoire et en particulier sur la période de l’entre 2 guerres. Mais pourquoi diable aller si loin alors que de prime abord il n’y a que peu de similitudes avec l’époque actuelle semble t’il ?? , les flux diantre . C’est lorsque les masses monétaires se déplacent de façon trop importantes que le risque devient difficilement controlable (de nouveau en phase avec votre vision donnée dans votre article sur l’accélération de la crise dans les années 20) . D’ailleurs Mr Bernanke (great depression buff comme il aime à se définir) ne s’était pas trompé en traitant cette période comme la pierre de rosette de l’économie « moderne ». AUssi faut il que notre Champollion ne se gourra t’il pas sur le décryptage des causes lorsque distilla ses remèdes : baisse des taux et politique d’open market débridée .

    Répondre
  • Pierre

    23 janvier 2017

    Bonjour,

    Je ne crois pas que l’ouvrier veuille d’abord avoir du travail, je crois plutôt que l’ouvrier veut un peu d’argent pour vivre.

    Pour les ouvriers, la solution reste donc l’hélicoptère-monnaie

    Ce qui nous apportera le grand reset des dettes

    Sacré Bernanke !

    🙂

    Répondre
  • Robert

    23 janvier 2017

    Et si Trump avait été élu justement pour « purger » le système ? Il a contre lui les médias et les « bien-pensants » de tous poils, mais qu’en est-il des financiers « apatrides » pour qui le monde entier est le terrain de jeu ? Trump est-il l’ennemi de Davos ?

    Répondre
    • idlibertes

      23 janvier 2017

      Bien sur que Trump est l’ennemi de Davos, et qu’Hillary était leur champion.

    • nolife

      23 janvier 2017

      http://www.zerohedge.com/news/2017-01-23/trump-warns-we-are-going-be-imposing-very-major-border-tax

      Il serait en train de préparer des barrières douanières pour « réindustrialiser » l’Amérique.

      On va voir qui des « enracinés » ou des « hommes de Davos » aura raison.

      Vous avez bien tapé sur Davos et le monde qu’il représentait, maintenant on va avoir ce que vous semblez aimer, du capitalisme de terroir.

      Pour ceux qui n’ont pas encore revendu leurs actions, peut-être que c’est le temps.

      Le « check and balance » ne sera pas le Congrès mais Wall (Fall) Street.

      Présidence « pédagogique », comme ça les démagogues de nos contrées prendront des leçons d’économie vu qu’ils n’ont pas l’air d’avoir lu Ricardo.

      Plus d’excuses cette fois-ci comme quoi l’Empire américain comploterait pour faire échouer, on est au cœur du réacteur cette fois-ci.

  • Alexandre

    23 janvier 2017

    Il faut simplement écrire à Trump pour lui expliquer preuves à l’appui que le protectionnisme est une subvention basée sur de la destruction de richesses et si Trump souhaite subventionner les ouvriers comme le font les socialistes, il peut le faire mais il n’a pas besoin pour cela de casser la production de richesses par le protectionnisme.

    Répondre
  • sassy2

    23 janvier 2017

    concernant la balance des paiements. une anecdote
    ai encore entendu un tocard sur BFM, se moquant de Trump en déclarant que le prix de l’iphone serait « multiplié par dix » quand il sera assemblé aux us
    (qu’il soit assemblé par des robots aux us ou au perou ne faisant aucune différence)

    Sinon excellente émission des papys du CARTEL en déliquescence chez Jean Louis bourlanges dimanche: avec des analyses de macron, de trump, de l’agressivité de la Russie qui prépare l’invasion de Berlaimont: mieux que Benny Hill, toujours en mode « smoke weed every day ». Impossible d’être déçu.

    Répondre
    • nolife

      23 janvier 2017

      Foxconn envisage d’investir aux USA, c’est bien sauf que déjà il va falloir ramener tous les composants d’Asie vers les USA, ensuite ce sont des robots et des informaticiens qui feront tourner les usines.

      Sachant que 3/4 des informaticiens dans la Silicon Valley sont d’origine étrangère …

      Pour ce qui est des iphone, vu leur petite taille ce n’est pas bien compliqué, les Américains iront s’en acheter au Canada au prix Made in China et il faudra construire un mur avec le Canada en plus de celui du Mexique.

      Les écrans plats de ce que j’en sais ils ne font déjà pas de marge et sont obligés de délocaliser vers le Vietnam, d’ailleurs Sharp était au bord de la faillite, Sony aussi a subi des difficultés sur ce secteur.

      http://www.marketplace.org/2016/03/18/world/manfacturing-turns-automation

      Le luddisme a de beaux jours devant lui !

  • sassy2

    23 janvier 2017

    Le bébé trader que je suis pense logiquement à:

    soit à rien
    soit à une chute d’une amplitude de deux fois le trump rally suivie d’une remontée d’une fois le trump rallye, le tout équivalent à rien

    Tout en ayant en tête le fait suivant, ceteris paribus-à MT, politique de la fed inchangée-:
    toute hausse du SP accroît le patrimoine du 1% au détriment des rust belts, pour pas grand chose

    Répondre
  • gilbros

    23 janvier 2017

    Merci, M Gave, pour cette réflexion cruciale sur les orientations de nos portefeuilles.
    Cet effort collectif peut beaucoup m’aider à comprendre et à anticiper certains éléments des forces en présence. Je n’ai pas oublié le nombre de fois où pris de court par des événements, j’ai du me couper un doigt ou un bras.

    Trois points me posent questions :
    – Que va faire la Fed ? Elle est partie pour normaliser ces taux, petit à petit, j’ai bien compris le message. Mais comment va-t-elle réagir face à cette pénurie de dollars ?
    Si elle ne remonte pas les taux, on va se retrouver dans une bulle galactique…
    Si elle les remonte, la hausse du dollar va ressembler à certaines montagnes de l’Himalaya.
    – Des pays (grâce à leur revenu du pétrole) comme le Brésil ou la Russie vont garder un certains cash flow positif en $. Surtout le Brésil qui met en place des réformes. Ce pays n’est-il pas un bon candidat pour des obligations en monnaies locales de moyen terme ? J’avoue que je ne comprends pas le pourquoi des obligations en monnaies locales asiatiques. Si les banques de ces pays souffrent d’un manque de $ et que les importations américaines chutent, ces pays vont avoir des monnaies qui baissent donc la valeur de mes obligations aussi.
    – Il me semble probable qu’un équilibre se mettra en place entre hausse du $ (avec le manque de $) et une perte de compétitivité avec un dollar trop haut. La vraie question, c’est à quel niveau ? Nul ne le sait bien sûr ! Mais je n’arrive pas à anticiper quels vont-être les conséquences pour des pays et leurs monnaies comme l’Angleterre ou Suéde-Norvége ???

    Et voilà, plus de questions que de réponses … pour le moment, j’espère.

    Répondre
  • Smith

    23 janvier 2017

    Je crois d’autant plus à l’analyse de Gave que:
    1) elle est validée par le temps ( elle remonte à il y a 4 ans et est confirmée par les faits).
    2) l’élection de Trump va l’amplifier.
    3) Trump a énoncé son programme.
    4) Il ne gouvernera pas avec la main qui tremble, d’autant que quoi qu’il fasse, l’establishment et les media sont et resteront contre lui.
    5) Yellen, toujours soucieuse de ce qui se passe dans le monde, ne pourra augmenter les taux et sera donc obligée de manger son chapeau, ce qui n’est pas pour déplaire à Trump.
    6) une hyperinflation est le seul moyen pour les états de rembourser la dette, et l’inflation n’est pas pour déplaire à un type qui a fait fortune dans l’immobilier.

    Répondre
    • gilbros

      23 janvier 2017

      je n’arrive pas à poster un commentaire …

  • eddie

    22 janvier 2017

    Si Trump affaibli l’OTAN, supprime les sanctions contre la Russie, « protectionne » et rapatrie les dollars, alors l’Europe a besoin d’accélérer et devenir autre chose qu’un bateau ivre ou un syndicat de copropriétaires, car c’est elle le maillon faible. Et les civilisations sont mortelles.

    Si crise en Europe, parier sur industries de l’export et de l’innovation, l’immobilier de qualité sera figé (pas de transactions car crise bancaire) à niveau élevé (vendeurs qui ne veulent pas vendre, euro (ou Franc) pas cher donc attractif pour étrangers). fuir les banques, et j’imagine les assurances, l’économie administrée ou nationale.

    Répondre
    • nolife

      22 janvier 2017

      La Russie n’a déjà pas les moyens d’envahir et occuper l’Ukraine, à la limite les pays Baltes.

      Poutine a refusé de soutenir Assad au-delà d’Alep et a préféré évacuer les rebelles plutôt que de faire un « Srebrenica ».

      Les Russes ont préféré laisser les Turcs « gérer » la Syrie kurde et sunnite.

      Il se murmure aussi que les Russes seraient prêts à reconnaître le Kosovo contre la Crimée.

      Voilà pour Poutine alors peut-être que des plus extrémistes le doubleront sur sa droite mais j’en doute.

      https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-2eme-partie/donald-trump-il-etait-une-fois-en-amerique-2eme-partie

      https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/donald-trump-il-etait-une-fois-en-amerique

    • Robert Marchenoir

      23 janvier 2017

      « La Russie n’a déjà pas les moyens d’envahir et occuper l’Ukraine, à la limite les pays Baltes. »

      Faux. Elle a envahi l’Ukraine et elle en a annexé une partie. Ca suffit amplement pour lui couper les jambes. C’est bien le but.

      La Russie « n’a pas » envahi et occupé la Géorgie, si vous voulez : sauf qu’elle en a annexé de fait deux provinces, par le biais d’activistes qu’elle manipule et soutient à distance.

      Elle « n’a pas » envahi et occupé la Moldavie, sauf qu’elle a créé un pays fictif à sa frontière, la Transnistrie, pays qui lui est subordonné. Et comme par hasard, le nouveau président moldave déclare tout simplement qu’il veut être « un dictateur, comme Poutine », et court ventre à terre à Moscou, à peine élu, pour fêter ça avec son seigneur et maître.

      De même, la Russie « n’a pas » envahi et occupé l’Allemagne, si vous voulez : elle a « seulement » recruté son ancien chancelier Gerhard Schröder à la direction de sa machine à fric nommée Gazprom…

      La Russie « n’a pas » envahi et occupé la France, mais bizarrement, un nombre non négligeable d’officiers supérieurs à la retraite passent leur temps à pondre des articles de « réflexion », dans les revues militaires, et à faire des conférences, dans des colloques de galonnés, qui répercutent exactement la propagande du Kremlin…

      la Russie « n’a pas » envahi et occupé les Etats-Unis, mais elle a un président qui traite la CIA de la même façon que le ferait le résident du SVR…

      Quant aux « rumeurs » sur le fait que la Russie serait « prête à reconnaître le Kosovo », je me demande auprès de quel agent de désinformation russe vous les avez recueillies. C’est exactement le contraire. Poutine fait de son mieux pour mettre les Balkans à feu et à sang. Il a tenté d’organiser un coup d’Etat au Montenegro, qui vient heureusement d’échouer, et il excite continuellement ses agents de subversion serbes :

      https://windowoneurasia2.blogspot.fr/2017/01/some-damn-thing-in-balkans-again-putin.html

      Etc, etc. Il y a ce qu’on voit, et ce qu’on ne voit pas.

    • Alexandre

      23 janvier 2017

      Les galonnés français voient à tord en Poutine l’image de la France charnelle qu’ils souhaiteraient restaurer. A vu de nez c’est donc moins parce qu’ils seraient corrompus que par un manque d’estime de soi qu’ils cherchent en Poutine un messie.

      Mais je suis bien d’accord avec tout ce que vous dites.

  • Hug

    22 janvier 2017

    Donc, si je comprends bien, et si MisterTrump ne fait pas le contraire de ce qu’il a dit, la tendance long terme du DollIndex ne devrait pas s’inverser.

    Hug

    Répondre
    • nolife

      22 janvier 2017

      Oui mais il aussi dit le contraire de ce qu’il a dit et il aussi dit ce qu’il avait déjà dit ainsi que le contraire.

      Dans son administration, il y a aussi des pro-libre-échange ainsi qu’au Congrès …

      Désolé, mais dorénavant j’attendrai qu’il FASSE avant de juger.

    • sassy2

      23 janvier 2017

      oui. et en plus le cours du SP n’est ni dans ses attributions, ni dans celles de quelqu’un d’autre.

    • nolife

      23 janvier 2017

      Aux USA, les pensions se paient en partie avec la Bourse, chute de la Bourse implique à terme une baisse des pensions sachant que les électeurs vieux sont majoritaires, ils font et défont les élections.

      La démocratie se retrouve piégée par un électorat « prédateur » devenant majoritaire.

    • sassy2

      23 janvier 2017

      salut, les fonds de pension ont déjà été pillés (de ce côté cela fut un peu similaire à la retraite par répartition…lol)
      +20/30% sur sp ne réglerait pas grand chose pour les retraités. Et c’est justement un piège dont a abusé « wall street »

      anyway, il faut les restructurer.
      A terme, dans nos rêves, aussi wall street bien entendu en re-promulgant(!) les mêmes lois passées par FDR qui furent annulées jusqu’à clinton : « cavalerie » = flash trading, fermer les bucketshop sur les dérivés, supprimer 90% des lois qui permettent l’opacité des frais de gestion réels, recentraliser les ordres en supprimant les plateformes, il doit y avoir énormement de fraudes chez les teneurs d’etf(=fausse monnaie potentielle)…)

    • sassy2

      23 janvier 2017

      les actions aux us : 80% possédés pas 10%

      la clef c’est le piège ou le chantage à la baisse des actions pour trump…

      une partie, je veux dire autour de la table de poker, a testé la hausse. plutôt des enemis de Trump fondamentalement.
      maintenant trump va tester la baisse.

      cf bruno bertez ce jour, c’est vraiment la clef

    • nolife

      23 janvier 2017

      Exactement, d’autant plus que Janet Yellen veut remonter ses taux et qu’il y a un certain potentiel de baisse …

      Autant Trump et sa forte personnalité peuvent « forcer » les gens à accepter un « deal » mais si les marchés le testent pour voir, je suis curieux de voir comment il va réagir …

      D’ailleurs, Mnuchin a déjà dit que le dollar était trop haut !

      Problème, si ils remontent les taux, les gens achèteront sans doute du dollar.

  • nolife

    22 janvier 2017

    La réserve fédérale a annoncé qu’elle remontera ses taux.

    Que se passera-t-il pour les magnats de l’immobilier qui ont des centaines de millions de $ dette ?

    Encore une faillite ?

    Ensuite en 1929, on a aussi eu un bear market aux USA ?

    L’action Amazon est à plus de 800 $ l’action avec un PER de 647, Tesla a un PER de 133, Google de 35.

    Est-ce bien raisonnable tout ça ?

    Le cadeau fiscal promis aux entreprises par Trump pourra-t-il compenser ?

    Au moins Obama quand il arrive, c’est Bush qui a la « boule puante », là, le pauvre Trump arrive quand l’économie US n’est pas tout à fait au bout de son cycle et devra assumer lui-même.

    Comment les USA pourraient rétablir les comptes courants ? Si ils le font, crise de liquidité ce qui implique crise économique et fuite des capitaux vers les USA et donc remontée du dollar comme en 1985 ou 1998.

    D’ailleurs les Chinois dépensent des montants extravagants pour que le Yuan ne soit pas dévalué par rapport au dollar et tout le monde là-bas essaie de sortir son pognon quitte à acheter du bitcoin, des sociétés, des joueurs de foot … à des prix totalement délirants.

    D’ailleurs comme vous l’aviez dit dans votre ancien site lafaillitedeletat, les salaires en Chine rattrapent ceux des USA, et la robotisation rend moins intéressante la délocalisation.

    https://www.youtube.com/watch?v=CLH7KGoQ7VE

    Répondre
    • ClauZ

      23 janvier 2017

      CG a dit que les actions US étaient surévaluées.Donc un Per de 600…

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!