14 avril, 2014

Reagan versus Keynes ou pourquoi il ne faut confondre déficit et dépenses étatiques

Comme tout bon intellectuel digne de ce nom, je dois confesser que je suis sujet à des « idées fixes » qui reviennent fréquemment et que j’ai du mal à chasser.L’une de ces obsessions (outre l’Euro) est bien sur le désastre représenté par les politiques Keynésiennes suivies avec beaucoup de constance un peu partout dans le monde depuis des lustres, et toujours avec les mêmes effets désastreux. Voila qui m’agace. Que les hommes politiques recommencent encore et toujours à  faire les mêmes erreurs est … irritant.Mais là où j’ai tendance à m’énerver, c’est quand des confrères économistes (qui eux ne peuvent pas ne pas savoir) m’expliquent la bouche en cœur que Reagan a suivi une politique « Keynésienne » après son élection de 1980 puisque disent-ils  « le déficit budgétaire US a augmenté pendant les deux premières années de son mandat ». Las, je suis donc, encore et toujours.

C’est ce qui m’amène à écrire ce papier, pour une fois de plus remettre les pendules à l’heure et expliquer ce qu’est ou ce que n’est pas une politique Keynésienne.

Toute politique Keynésienne repose en termes simple sur deux postulats:

1.Un accroissement des dépenses de l’Etat est nécessaire et cela n’a rien à voir avec un déficit budgétaire. L’accroissement du poids de l’Etat dans l’économie génèrerait des effets multiplicateurs qui relanceraient l’activité.  C’est la fameuse relance par la consommation chère à toute la classe politique Française de Gauche comme de Droite depuis 1973.

2.Cet accroissement des dépenses de l’Etat doit être facilité par des taux d’intérêts anormalement bas. Des taux d’intérêts bas ou encore mieux négatifs en termes réels permettent ce que Keynes appelait  « l’euthanasie du rentier » et donc autorisent  l’économie à croitre de nouveau puisque le rentier a la fâcheuse habitude de dissimuler ses pièces d’or dans son matelas à la place de joyeusement les faire circuler, ou encore mieux d’emprunter comme devrait le faire tout bon citoyen. Voyez-vous, ce qui crée la récession, ce n’est pas le gaspillage public ou la sur taxation, mais l’excès d’épargne auquel se livre la bourgeoisie…

Hausse des dépenses de l’Etat en pourcentage du PIB+ taux réels négatifs, voila donc quels sont les DEUX critères de toute politique Keynésienne et ils doivent être présents tous les deux en même temps pour qu’une politique puisse être légitimement libellée Keynésienne.

 

Question:  quand donc avons nous eu cette combinaison aux USA?

Depuis 1965, nous avons eu DEUX grandes périodes Keynésiennes aux États-Unis , si l’on retient les deux critères mentionnés plus haut.

  • Celle allant de 1965 à 1980  et se terminant avec Reagan et Volker
  • Celle qui a commencé en 2002 et qui  s’est peut être arrêtée en 2012 avec l’élection d’une majorité Républicaine à la chambre des Représentants, ce qui a bloqué net la hausse des dépenses.

En effet pendant ces deux périodes nous avons eu à la fois des taux réels négatifs ET une hausse du poids de l’Etat dans l’économie, comme en fait foi le graphique suivant.

croissance eco et Keynes

 

Les périodes hachurées vertes correspondent aux  moments ou les taux d’intérêts réels (courts) étaient négatifs. Par exemple,  la hausse des prix était à 7 % et les taux courts à 5 %, pour un rendement après inflation ( dit « REEL ») de -2 %. Aujourd’hui, la hausse des prix aux USA est aux environ de 1.5 % par an et les taux  courts sont à zéro, ce qui veut dire que le déposant perd 1. 5 % de son capital par an (la fameuse « euthanasie du rentier »), ce qui devrait, d’après monsieur Keynes le forcer à dépenser son argent toutes affaires cessantes et donc « relancer la croissance »… Relancer la croissance en imposant le capital, que voila une idée intéressante…soutenue avec enthousiasme par monsieur Piketty par exemple.

La ligne rouge, sur le graphique du haut correspond à notre deuxième critère, le poids de l’Etat dans l’économie Américaine, qui de 1965  à 1980 est passé de 22.5 %  en 1965 à 30 % en 1980, puis de 30 % en 2002 à 36 % en 2012 avant de retomber à 34% aujourd’hui .

On voit fort bien que pendant les périodes « Keynésiennes »  de 1965 à  1980 et de 2002  à 2012, le poids de l’Etat dans l’économie ne cesse d’augmenter tandis que les taux réels restent négatifs.Critères  remplis donc.

Passons à  la ligne noire sur le graphique du bas.

Cette ligne noire est l’outil qui nous permet de vérifier si la politique suivie a fonctionné ou pas. Elle correspond  à la croissance STRUCTURELLE du PIB Américain, c’est à dire à la croissance moyenne sur les 7 années précédentes. Le lecteur voit fort bien que quand les taux sont anormalement bas (ce qui permet la croissance des dépenses étatiques), alors la croissance structurelle  ralentit très fortement, et bien entendu. le chômage monte tandis que les déficits budgétaires se creusent… Le lecteur voit ainsi que quand le poids de l’Etat augmente, la croissance diminue…

Ce que ne nous disent jamais les Keynésiens c’est que pour « éviter une récession » le trimestre prochain,  le prix à payer sera  une croissance beaucoup plus faible ensuite pendant des années.  Car maintenir des taux réels négatifs , c’est subventionner les hommes politiques pour qu’ils dépensent de l’argent, ce qui revient à donner les clés de sa cave à vins à un sommelier alcoolique.  La seule façon d’empêcher la croissance de l’Etat, c’est que l’argent  emprunté par l’Etat le soit à son vrai prix, ce qui s’est passé de façon ininterrompue aux USA de 1980 à 2000 et c’est ce qui permit à la croissance  outre-Atlantique de redevenir ‘normale » comme on le voit fort bien sur le graphique.  Dans les périodes non Keynésiennes, le taux de croissance structurel de l’économie se redresse, le chômage baisse et les deficits budgétaires disparaissent.  En 2000, les Etats Unis étaient en excédent budgétaire..avant que monsieur Greenspan ne décide de retourner à des taux réels négatifs en 2002…

Encore une fois , ce qui se voit et ne se voit pas…

TOUTES les expériences historiques montrent en fait qu’une politique Keynésienne telle que je l’ai défini échoue toujours et partout dans le domaine économique,  et la France en est un merveilleux exemple. Mais on oublie toujours qu’un grand nombre de ces expériences montrent aussi qu’une politique Keynésienne permet à la classe des « Oints du Seigneur » de prendre le contrôle de l’Etat et de ne plus le lâcher.Il faut donc bien comprendre que pour les Oints du Seigneur, le but n’est pas le bonheur et la prospérité de la population, mais de prendre le pouvoir et d’y rester.

Et la, le Keynésianisme est imbattable, puisqu’il permet aux Oints du Seigneur de se constituer des cohortes entières de supporters qui seront forcés de voter pour eux à chaque élection, faute de quoi, ils perdraient leurs prébendes.Donc, quand quelqu’un me dit que le Keynésianisme a toujours échoué , je réponds à chaque fois :  » Ça dépend pour qui. En tout cas, pas pour ceux qui l’ont mis en place à  leur profit, bien au contraire. » Qui pourrait imaginer que messieurs Hollande, Ayrault ou Harlem Désir aient pu arriver au pouvoir s’ils n’avaient pas été soutenus massivement par une « Classe » au sens Marxiste du terme , celle des ‘ »Oints du Seigneur » qui sait fort bien qu’elle ne doit sa prospérité et sa prééminence qu’au rôle toujours accru de l’Etat.  Pour cette Classe, le but ultime  est d’empêcher que quelqu’un ne dise que le Roi est nu, d’où le contrôle de fer exercé sur les Media, les Universités ou le système Judiciaire …

Et cette Classe, comme en Union Soviétique  à l’époque de monsieur Brejnev, sait fort bien qu’elle ne doit faire monter que les plus médiocres, (Barroso, Van Rompuyt,  Delors, Trichet …) les autres pouvant avoir la curieuse idée de vouloir réformer le système, ce qui assurerait  l’effondrement du système comme on l’a vu  en URSS quand Gorbatchev est arrivé.  Seuls les médiocres sont sélectionnés, un peu comme dans le haut Etat major Français dans les années 30….

Mais revenons au début des années Reagan pour bien faire comprendre au lecteur ce qui est vraiment  arrivé à l’époque aux USA..

D’abord, pour tuer l’inflation, monsieur Volker fit monter les taux courts à 20%, avec l’assentiment du Président, ce qui augmenta immédiatement les frais financiers de L’Etat . D’ou déficits budgétaires accrus , mais l’épargnant  fut le grand gagnant de cette augmentation des taux. En fait, des taux élevés transfèrent du pouvoir d’achat aux petites gens et pénalisent les riches souvent lourdement endettés.   Voila une politique éminemment sociale s’il en fût. Ensuite, cette hausse des taux déclencha une très forte récession, toutes les entreprises qui auraient du sauter depuis des années et qui avaient été maintenus en survie artificielle disparaissant brutalement en même temps. D’ou hausse des allocations chômage et donc du déficit budgétaire, à cause de ce qu’il est convenu d’appeler les stabilisateurs  automatiques (voir Schumpeter).  Tous ceux qui avaient des « faux boulots » les perdirent. Les faux boulots appauvrissent tout le monde.

Enfin, et il faut s’en souvenir l’Union Soviétique venait d’envahir l’Afghanistan, l’ambassade Américaine avait été  prise d’assaut en Iran et les diplomates retenus prisonniers, signes évidents que  plus personne ne respectait la puissance militaire des USA ou n’avait peur de Jimmy Carter.Pour redonner de la crédibilité  à son pays Reagan augmenta massivement  le budget de la Défense aux USA, ce qui 10 ans plus tard, faisait imploser l’URSS…

En faisant cela, Reagan faisait certes monter le déficit budgétaire, mais il faisait surtout baisser la prime de risque géopolitique sur les marchés et lançait le dollar à  la hausse… ce qui relançait l’économie mondiale. Il s’agissait donc d’un investissement et non d’une consommation à fonds perdus comme le sont certains transferts sociaux  d’aujourd’hui.

 

Et du coup, pendant les deux premières années de sa Présidence, le déficit budgétaire explosa à la hausse puisqu’il fallait corriger les erreurs des 20 années précédentes.  Mais cela n’avait rien, mais rien à  voir avec une politique keynésienne et tout à voir avec l’abandon de ces politiques keynésiennes qui avaient été suivies depuis plus de 15 ans et qui avaient échoué lamentablement, comme elles le font toujours. Nettoyer les écuries d’Augias coute cher.

La preuve en est que le Président Reagan diminua  immédiatement le taux marginal d’imposition (anathème total pour tout Oint du Seigneur),  coupa dans les dépenses inutiles, vira les syndicalistes qui faisaient grève alors qu’ils n’en avaient pas le droit et le poids de l’Etat dans l’Economie du coup se stabilisa avant que de baisser.

Deux ans après l’arrivée de Reagan, ce poids de l’Etat dans l’économie se stabilisa, après une période de hausse ininterrompue qui avait duré plus de 15 ans pour commencer sa décrue qui dura de 1982 à  2000, ce qui est un résultat incroyable!Donc, ceux qui disent que Reagan a suivi une politique Keynésienne de déficits budgétaires, en fait confondent déficits budgétaires et hausse des dépenses étatiques.Je n’ai rien contre les déficits budgétaires. Autoriser des hausses des dépenses budgétaires par contre c’est ouvrir la route  de la servitude.

Il me faut maintenant conclure cette petite revue historique avec TROIS remarques.

1.La politique suivie aux USA  aujourd’hui est EXACTEMENT l’inverse de celle suivie par Reagan et tout à fait conforme  à celle suivie par Carter. Je ne  vois pas très bien pourquoi ce qui a échoué avec Carter et Burns devrait réussir avec Obama et Yellen ou Bernanke.

2.Quand  un homme d’Etat prend la suite d’un Keynésien et doit changer de politique pour passer  à une politique de l’offre , il faut entre deux et trois ans pour que la désintoxication commence  à avoir des effets positifs sur les chiffres annoncés . En termes simples, il faut près de deux ans pour que les effets cycliques négatifs de la baisse des dépenses de l’Etat sur cette imbécillité qu’est le PIB (où l’on considère qu’une baisse des dépenses de l’Etat est un appauvrissement ?)  soient compensés par  la reprise du secteur privé qui commence. En général cette période un peu difficile de deux ans est accompagnée d’une hausse des marchés financiers qui anticipent la sortie de crise. Mais c’est pendant ces deux ans que la pression des « Oints du Seigneur » est gigantesque comme monsieur Cameron en a récemment fait l’expérience en Grande Bretagne. C’est cette pression que messieurs Sarkozy ou Chirac ont toujours refusé d’affronter.

3.Aussi curieux que cela paraisse, il faut attendre de plus entre 7 et 10 ans pour que les effets structurels commencent à jouer à plein et pour que le taux de croissance à long terme ne s’accélère. J’ai vu cela au Canada, en Suède, en Grande Bretagne, aux USA, en Allemagne…..

Il faut donc un courage inouï à un politique pour se lancer dans ce qui est en fait une mission impossible car il est à  peu prés certain qu’il n’en sera pas récompensé par l’électorat.Mais c’est aussi pour cela que les hommes ou les femmes qui ont pris ce risque restent toujours dans l’inconscient collectif des Peuples comme des ‘héros » au sens Grec du terme, c’est à dire comme des individus qui ont su forcer le  « Fatum » et imposer leur volonté à un destin hostile.

C’est tout le mal que je souhaite à monsieur Valls. De se faire honnir par les Oints du Seigneur dans les deux ans qui viennent et que les Français se souviennent de lui avec émotion, dans trente ans, après l’avoir viré dans trois ans. Mais est-il enfanté des Dieux?

 

 

Charles Gave

 

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

54 Commentaires

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  • BA

    23 avril 2014

    Mercredi 23 avril 2014 : Eurostat publie les chiffres de la dette publique du quatrième trimestre 2013.

    Dans l’Union Européenne, neuf pays sont en faillite.

    1- Médaille d’or  : Grèce. Dette publique de 318,703 milliards d’euros, soit 175,1% du PIB.

    2- Médaille d’argent  : Italie. Dette publique de 2069,216 milliards d’euros, soit 132,6 % du PIB.

    3- Médaille de bronze  : Portugal. Dette publique de 213,631 milliards d’euros, soit 129 % du PIB.

    4- Irlande  : dette publique de 202,920 milliards d’euros, soit 123,7 % du PIB.

    5- Chypre  : dette publique de 18,442 milliards d’euros, soit 111,7 % du PIB.

    6- Belgique  : dette publique de 387,159 milliards d’euros, soit 101,5 % du PIB.

    7- Espagne  : dette publique de 960,676 milliards d’euros, soit 93,9 % du PIB.

    8- France  : dette publique de 1925,292 milliards d’euros, soit 93,5 % du PIB.

    9- Royaume-Uni : dette publique de 1460,975 milliards de livres sterling, soit 90,6 % du PIB.

    La question est :

    “QUAND ces neuf pays vont-ils se déclarer en défaut de paiement ?”

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  • Robert Marchenoir

    22 avril 2014

    Hier sur BFM, Henri Sterdyniak, économiste distingué et Oint du Seigneur :

    « J’aimerais bien savoir d’où vient ce chiffre de 57 % de dépense publique. »

    Sterdyniak, selon sa propre biographie, est administrateur de l’INSEE depuis 1975, mais il prétend ne pas savoir d’où vient le chiffre de 57 % de dépense publique dans le PIB de la France.

    « Les allocations, ce n’est pas de la dépense publique, puisqu’on achète des fournitures scolaires avec. »

    Je ne suis ni économiste ni distingué, mais je ne vois pas la différence entre cette déclaration, et celle d’un voleur qui dirait : je n’ai pas volé l’argent, puisque je l’ai dépensé pour m’acheter des chaussures.

    Ce sont ces gens qui nous gouvernent.

    Je comprends de plus en plus ceux qui appellent à une révolution violente.

    En ce qui me concerne, je me contenterais d’un procès de Nuremberg du communisme, avec une section spéciale pour les crypto-communistes français.

    Il ne serait pas nécessaire de pendre des gens comme Sterdyniak. Pas forcément. Mais dix ans de prison seraient une juste punition pour les maux qu’ils ont infligé au peuple français.

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    • zelectron

      22 avril 2014

      Marchenoir est socialiste? c’est comme si on disait inculte qui veut faire croire qu’il sait tout sur tout…

    • Robert Marchenoir

      22 avril 2014

      ?

    • zelectron

      22 avril 2014

      @Robert Marchenoir,
      Je me suis trompé de blog, à la suite d’un coup de fil, excusez moi.

    • Robert Marchenoir

      22 avril 2014

      Il n’y a pas de mal, un peu de poésie surréaliste de temps à autre ne nuit pas.

  • BA

    22 avril 2014

    Mardi 22 avril 2014:

    La deuxième guerre civile.

    Par Bernard Maris

    En 1992, François Mitterrand a ouvert une deuxième guerre de 30 ans en croyant par la monnaie unique arrimer l’Allemagne à l’Europe.

    L’Allemagne réalise sans le vouloir par l’économie ce qu’un chancelier fou avait déjà réalisé par la guerre : elle détruit à petit feu l’économie française. Certes, elle n’est pas responsable de cette situation, au contraire ; elle n’est jamais intervenue dans la politique intérieure de la France, elle a tendu la main aux Français du temps de Balladur pour réaliser un début d’unité fiscale et budgétaire (qui lui fut refusée).

    C’est François Mitterrand qui à deux reprises a voulu arrimer la politique monétaire de la France à celle de l’Allemagne, détruisant une industrie française qui n’allait pas bien fort : en 1983 d’abord, avec le tournant de la rigueur et la politique du « franc fort », en 1989 ensuite, en paniquant après la réunification Allemande, et en avalisant celle-ci au prix d’une monnaie unique et d’un fonctionnement de la BCE calqué sur celui de la Bundesbank.

    Plus de vingt ans de guerre économique ont passé, et l’industrie Allemande a laminé les industries italienne et surtout française. Aujourd’hui la guerre est terminée et gagnée. La part des exportations de l’Allemagne en zone euro représente 10% du total. Le reste est hors zone euro, aux Etats-Unis et en Asie. L’Allemagne n’a plus besoin de la zone euro. Au contraire : la zone euro commence à lui coûter cher, à travers les plans de soutien à la Grèce, au Portugal, et à l’Espagne, à tel point qu’elle songe elle aussi à quitter l’euro.

    Il est bien évident que ni la Grèce, ni le Portugal, ni l’Espagne, ni même la France et l’Italie ne pourront jamais rembourser leur dette avec une croissance atone et une industrie dévastée. La zone euro éclatera donc à la prochaine grave crise de spéculation contre l’un des cinq pays précités.

    La Chine et les Etats-Unis contemplent avec ravissement cette deuxième guerre civile interminable, et se préparent (pour les Etats-Unis une deuxième fois) à tirer les marrons du feu. La Chine et les Etats-Unis pratiquent une politique monétaire astucieuse et laxiste. On pourrait ajouter à la liste des pays pratiquant une politique monétaire intelligente la Corée du Sud, et aujourd’hui le Japon. La Grande-Bretagne, elle, prépare tout simplement un référendum pour sortir de l’Europe.

    On a le choix : sortir de l’euro ou mourir à petit feu. Sinon, le dilemme pour les pays de la zone euro est assez simple : sortir de façon coordonnée et en douceur, ou attendre le tsunami financier.

    Une sortie coopérative et en douceur aurait le mérite de préserver un peu de construction européenne, un tsunami sera l’équivalent du Traité de Versailles, les perdants étant cette fois les pays du Sud. Et au-delà des pays du Sud, toute l’Europe.

    La sortie douce et coordonnée est assez simple, et a été déjà envisagée par nombre d’économistes. Il s’agit tout simplement de revenir à une monnaie commune, servant de référentiel aux différentes monnaies nationales. Cette monnaie commune, définie par un « panier de monnaies » nationales, atténue les spéculations contre les monnaies nationales.

    C’est un retour au SME (Système monétaire européen) ? Oui. Des marges de fluctuations autour de la monnaie commune. Une stabilisation de la spéculation par des limitations des mouvements de capitaux, stabilisation qui pourrait être accrue par une taxe type Tobin sur ces mêmes mouvements de capitaux.

    Mais le SME a échoué direz vous… Oui, parce que le SME ne s’était pas donné les moyens de lutter contre la spéculation, et n’avait pas adopté une « Chambre de compensation » comme la souhaitait Keynes dans son projet pour Bretton Woods (abandonné au profit du projet américain).

    Le meilleur moyen de rendre l’Europe odieuse, détestable pour longtemps, de faire le lit des nationalismes les plus étroits, est de poursuivre cette politique imbécile de monnaie unique associée à une « concurrence libre et non faussée » qui fait se pâmer de joie ceux qui en profitent, Chinois, Américains et autres BRICs.

    Bien évidemment la mainmise du politique sur la monnaie ne suffit pas à faire une économie puissante : la recherche, l’éducation, la solidarité sont certainement aussi importantes. Mais laisser les « marchés » gouverner les pays est tout simplement une honteuse lâcheté.

    (A suivre)

    Bernard Maris.

    http://alternatives-economiques.fr/blogs/raveaud/2014/04/20/sortie-de-leuro-bernard-maris-vire-sa-cuti-3/

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    • zelectron

      24 avril 2014

      Faire porter à l’Allemagne le poids de la résultante d’un socialisme rampant français est abscons. La Fran-an-an-ce est assez grande pour se tirer une balle dans le pied toute seule. Quant à sortir de l’€uro, allez-y mais ailleurs!

  • Fred B

    20 avril 2014

    Charles
    Le back office de citibank bientot a madrid, la bad bank qui cherche a place du papier, une vague de m&a qui a vu le nombre de cajas diviser par4 ou 5, un cout du travail relatif qui a plonger vs france ou allemagne…et des marches qui semblent y croire…ne croyer vous pas que l espagne soit sur le point de faire une transition positive avec reduction du poids de l etat et ce qui s en suit? Il me semble que c est le seul pays a avoir utiliser le cadeau de la BCE pour acheter du temps a bon escient….qu en pensez vous?

    Répondre
  • Fred B

    20 avril 2014

    Charles,
    Comme souvent, excellente analyse du desastre keynesien. Une question sur l Espagne. Depuis l explosion de la crise espagnole due a cette follie de projet europeen qui a mene a pousser les entrepreneurs a speculer sur des maisons plutot qu a continuer d entreprendre (nous aurions fait pareil si du jour au lendemain notre cout d emprunt avait baisser de 700bps!)…les espagnols ont couper les couts un oeu partout, creer une bad bank et fait fusionner des dizaines de cajas, ont baisse le cout du travail sous celui de france/allemagne…le back office de citibank devrait s installer a Madrid, qq usines traversent les pyrenees etc…Charles, ne croyez vous pas que l espagne est en train de faire du cameron? Au moins eux semblent tirer profit du ltro de la BCE et utliser ce cadeau pour reformer…qu en pensez vous? Le marche semble en tout cas le croire vu les perf de libex e les taux…

    Répondre
    • zelectron

      17 avril 2014

      AUCUNE MONNAIE SUR LA PLANÈTE TERRE N’A JAMAIS RÉSISTÉ A SA DESTRUCTION !
      lire, la désastreuse histoire de la monnaie

    • idlibertes

      17 avril 2014

      Cher monsieur,

      Formulé comme cela, c’est quand même une lapalissade. Deux heures avant sa mort il était encore en vie et aucune vie ne saurait survivre à la mort? 🙂

    • zelectron

      17 avril 2014

      Cher IDLIBERTES,
      L’Euro n’est ni pire ni meilleur qu’une autre monnaie, mais si certains veulent un nouveau-nouveau-nou….veau franc qu’ils sachent bien que les tripatouillages vont bondir dix fois plus qu’avec l’€uro et que je ne donne pas cher de notre peau surtout après la débandade socialo-fasciste qui maintien en France un État plus que bedonnant (qui nous coûte plus qu’un tonneau de Danaïdes)

  • CHS

    17 avril 2014

    la dépense publique ne baisse donc toujours pas,
    les réformes de structures ne sont évidemment toujours pas là,
    les problèmes posés par l’état des lieux continuent toujours à être éludés,
    l’asphyxie du PIB marchand se poursuit, ou est la compétitivité et l’entreprise

    le déclin d’une démocratie et d’un état installés dans un collectivisme qui ne connait que le « rabot et la faucille » pour ne pas trop déplaire plaire à ses minorités , garder ses avantages acquis et ne pas inquiéter les marchés,et sociétalement faire plaisir à ses minorités

    la lecture vendue devient seules les collectivités locales peuvent faire défaut comme Detroit mais pas l’OAT et l’Etat , les ressources cachées de la France vous mettent à l’abri « créanciers »……car entre autres le système de retraite n’est pas à droits définis……

    il y a une majorité d’indigents pour soutenir cela hélas

    Répondre
    • zelectron

      17 avril 2014

      UN MILLION DE FONCTIONNAIRES DEHORS, SOUS LES DIX ANS A VENIR !

    • vivelafrance

      18 avril 2014

      Il y a énormément d’associations qui font appel aux fonds publics pour être subventionné pour des travaux notamment. C’est formidable qu’au sein des diverses collectivités locales ont puisse se permettre d’engager autant de travaux gratuitement au frais du contribuable.
      Comment peut-on imaginer un système plus irresponsable qu’en France.

    • vivelafrance

      19 avril 2014

      merci monsieur pour l’article. je n’ai jamais vraiment rien lu à ce sujet auparavant mais je dois dire que cela confirme ce que j’ai pu constater et observer en travaillant sur le terrain depuis de nombreuses années. Tous ces organismes d’ailleurs n’ont jamais eu aucun problème pour obtenir un prêt par exemple auprès du trésor public contrairement à tous les petits investisseurs et entrepreneurs et c’est toujours le même problème aujourd’hui.
      Le monopole de la violence légale !!!!!!!!!!!!!!!!!

  • xly

    16 avril 2014

    Dans le dernier numéro (145) de la revue Commentaire est publié une analyse critique de M. André Babeau, qui peut se résumer « La science économique (pour autant que l’Economie soit une science !) est complètement dans le cirage incapable de fournir ni explication ni recommandation ni modélisation ». Et il en énumère les multiples raisons : poids énorme de l’insaisissable finance internationale, globalisation des économies, rôle de plus en plus important des pays émergents notamment la Chine, conséquences imprévisibles des énormes déficits publics, absence de statistiques comparatives cohérentes relatives aux comportements des principaux agents économiques (consommateurs, épargnants, entrepreneurs, investisseurs etc, etc)
    Au milieu de cet épais brouillard les articles de M. Gave m’apparaissent comme lumineux, parce que précisément ils réussissent à mettre en évidence des relations qui échappent apparemment aux professionnels de la profession, matérialisées par ces graphiques simples, explicatifs et convaincants. Félicitations.

    Répondre
  • BA

    16 avril 2014

    L’économiste Bernard Maris publie une série d’articles explosifs dans l’hebdomadaire Charlie Hebdo.

    Cette série d’articles explique pourquoi l’économiste Bernard Maris, qui était favorable à l’euro depuis 25 ans, a changé d’avis : aujourd’hui, il est pour la sortie de l’euro.

    Charlie Hebdo, mercredi 16 avril 2014, page 6 :

    « Le sophisme de Benoist Apparu.

    Faut-il sortir de l’euro ? Oui. Est-ce possible ? C’est une autre paire de manches. Comment vivait la France avant l’euro ? Sa monnaie fluctuait au gré des dévaluations par rapport au dollar, décidées par les gouvernements en fonction des attaques contre la France (autrement dit, des ventes massives de francs par les résidents ou les étrangers, autrement dit, des sorties massives de capitaux). En ce temps-là, les marchés de capitaux étaient plus faciles à contrôler. D’abord, il n’y avait pas de capitaux offshore, flottant entre les Etats. Ensuite, le volume de l’épargne cherchant à se placer ici ou là était beaucoup plus faible. Malgré tout, le capital circulait et les Etats contraient cette circulation par le contrôle des changes ou la dévaluation. Arrivé au pouvoir, de Gaulle dévalue de 20 %. L’économie repart à tour de bras.

    Les temps ont changé. Les marchés de capitaux offshore, internationaux, brassent des sommes considérables. En zone euro, les marchés ne peuvent plus attaquer directement les monnaies (le franc a disparu), mais les contreparties de l’euro, les supports de l’euro. Il y en a trois : l’or (négligeable), les créances sur les économies (la dette Suez, la dette Renault, etc) et, surtout, les dettes publiques, les dettes sur les Trésors publics. Tout se passe exactement comme avant, sauf que les Etats ne peuvent plus répliquer en jouant sur la valeur de leur monnaie.

    Avant d’envisager de sortir de l’euro, il faut réfuter le sophisme de Benoist Apparu. Sur une chaîne de télé, il dit : « La dette française est de 2000 milliards (dont 1300 milliards sont détenus par des étrangers). Sortir de l’euro dévalue l’eurofranc (la nouvelle monnaie) de 25 %. Automatiquement, on doit 400 milliards de plus. Autrement dit, un budget annuel de l’Etat. Donc on ne peut pas sortir, CQFD. »

    Sauf que c’est faux. La dette, le jour où l’on sort de l’euro, n’est plus libellée en euros, mais en eurofrancs. Donc on doit illico 2000 milliards d’eurofrancs. Et on rembourse en eurofrancs émis par la Banque de France. Benoist Apparu raisonne comme si on changeait de monnaie sans sortir de la zone euro. Sophisme. Le 15 août 1971, Richard Nixon a aboli la convertibilité du dollar, pourtant garanti urbi et orbi 35 dollars l’once d’or. L’or s’est mis à flamber, et la FED à émettre des dollars. A un journaliste du Monde qui lui demandait si un jour les Etats-Unis parviendraient à rembourser leur dette colossale, l’économiste Milton Friedman répondit justement : « Notre dette est en dollars, donc on ne vous doit rien. »

    Petit bémol, néanmoins, car tout semble trop facile. De quelle juridiction dépend une dette ? Les pauvres pays d’Afrique se sont endettés jusqu’à l’os et n’ont jamais pu rembourser leurs dettes, parce qu’elles étaient gérées et défendues par les tribunaux des nations prêteuses. Pour passer en douce de l’euro à l’eurofranc, encore faut-il que les dettes publiques françaises dépendent de juridictions françaises. Est-ce le cas ? Oui, à 93 %. 93 % des contreparties de la dette, des OAT (Obligations Assimilables du Trésor, les bons entre cinq et cinquante ans émis par le Trésor et garantis par l’Etat), sont de droit français. Il n’en va pas de même pour les banques et pour les entreprises : elles sont endettées pour 300 milliards d’euros, et sont soumises au droit luxembourgeois, au droit britannique et, pour certaines, au droit des îles Caïmans.

    Difficile d’imaginer une renationalisation de la dette. Donc il faudrait refinancer les banques et les entreprises en eurofrancs, afin de leur permettre de rembourser leurs dettes. Mais alors … l’inflation ? (A suivre)

    Répondre
    • zelectron

      19 avril 2014

      La crédibilité de Charly Hebdo est au plan de l’économie proche d’epsilon.

    • FriedrichList

      22 avril 2014

      Ce qu’il faut juger c’est l’argumentaire pas le messager.

      En l’occurrence, il n’y a pas 36 solutions pour sortir de cette montagne de dettes :

      – on répudie la dette, au moyen-âge, on zigouillait le créancier. Un petit pogrom et hop on remettait les compteurs à zéro,
      – on devient rigoureux (il n’y a pas que des nordiques sur terre donc chance de succès faible)
      – on fabrique de faux billets (très en vogue en ce moment)
      – on déclenche une guerre (bcp sont tentés en ce moment par cette option : bouc-émissaire tout désigne le méchant ours russe)

  • BA

    15 avril 2014

    Mardi 15 avril 2014 :

    « C’est un jour sombre pour la France et les Français. Nous avons un écoeurement immense car notre produit phare, la Gauloise, va être fabriqué à l’étranger. La production des deux usines (Nantes et Riom, ndlr) va être transférée en Pologne », a estimé Eric Comparot, délégué CGT à l’issue du Comité central extraordinaire.

    http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/la-seita-ferme-la-plus-grande-usine-de-cigarettes-en-france_1508857.html

    Les cigarettes Gauloises seront dorénavant fabriquées en Pologne.

    Mais pourquoi en Pologne ?

    Réponse : les coûts horaires de la main d’oeuvre ne sont pas les mêmes dans l’Union Européenne.

    En France, le coût horaire est de 34,30 euros.

    En Pologne, le coût horaire est l’équivalent de … 7,60 euros !

    Conséquence :

    Les usines ferment en France. Et de nouvelles usines ouvrent en Europe de l’est en général, en Pologne en particulier.

    L’Union Européenne, c’est la désindustrialisation de la France.

    L’Union Européenne, c’est un suicide collectif.

    Répondre
    • zelectron

      15 avril 2014

      Le tabac pue et est mortel, fabriquer du poison c’est de l’industrie? vous êtes sûr? Pardon, je croyais que l’État interdisait tout ce qui pouvait nuire à la santé publique et encore plus lorsqu’il y avait de nombreuses récidives avérées …

  • emmanuel

    15 avril 2014

    Donc vive la dépense publique pour sauver les Banques et les Bankster : n’est il pas ????
    Vous en pensez quoi du « face ils gagnent et pilent nous payons la facture »?
    « Le too big to fail des autrefois neoliberaux et à present néokeynésiens c’est formidable non… »

    Les USA sont ils encore une économie libérale, ou ont-ils bascule dans le Socialisme…
    La question se pose…
    Et CA c’est une vraie question…
    En l’état ils se financent avec leur planche à billets au détriment du reste du monde: sa stabilite economique et monetaire…

    Ce n’est pas trop d’état qui nous a conduits à 2008. C’est au contraire un désengagement systémique et démagogique de l’Etat pendant 40ans du champ de l’économie.

    Prétendre que la dépense publique est maitrisée par les Républicains de la Chambre des représentants, c’est une réflexion d’une bêtise sans nom.
    Rappelons que avant Bush les Etats Unis était en Equilibre Budgétaire.
    Et pour financer l’Obhama Care cette administration a décidé des coupes à la hache dans les dépenses du Pentagone.
    Ramener les effectifs a ceux qu’ils étaient avant 1940, c’est l’objectif.

    Quand a « la politique de l’offre » nous n’en sommes plus la pour dépasser cette crise systemique de changement de modèle qui impose un autre paradigme économique.

    Vous avez dit croissance ; certes : mais croissance relative…

    Répondre
    • FriedrichList

      15 avril 2014

      Superbe contreverse historique.

      Pendant ce temps là

      C’est une chose de vouloir abaisser les barrières tarifaires et faire converger les réglementations, pour accroître le commerce et les investissements de part et d’autre de l’Atlantique. C’en est une autre de laisser Washington piétiner les intérêts européens sans avoir le courage de les défendre avec fermeté. C’est pourquoi, bien qu’issu d’une famille politique traditionnellement favorable au libre-échange et à l’alliance atlantique, je suis contre l’Accord transatlantique de libre-échange actuellement négocié par les Etats-Unis et les autorités européennes.

      A cela, sept raisons précises et concrètes.

      Premièrement,
      je m’oppose à l’arbitrage privé des litiges entre Etats et entreprises. Demain, suivant la proposition des Etats-Unis, une entreprise s’estimant lésée par la décision politique d’un gouvernement pourrait y recourir. Une telle procédure est rigoureusement contraire à l’idée que je me fais de la souveraineté des Etats.

      Je m’oppose à la signature d’un accord avec une puissance qui espionne massivement et systématiquement mes concitoyens européens, ainsi que les entreprises européennes.

      Deuxièmement,
      je m’oppose à toute remise en cause du système européen des appellations d’origine. Demain, suivant la proposition des Etats-Unis, il n’y aurait plus qu’un registre non contraignant, et uniquement pour les vins et spiritueux. Une telle réforme tuerait nombre de productions locales européennes dont la valeur repose sur leur origine certifiée.

      Troisièmement,
      je m’oppose à la signature d’un accord avec une puissance qui espionne massivement et systématiquement mes concitoyens européens, ainsi que les entreprises européennes. Les révélations d’Edward Snowden sont à cet égard édifiantes. Aussi longtemps que l’accord ne protège pas les données personnelles des citoyens européens et américains, il ne saurait être signé.

      Quatrièmement,
      les Etats-Unis proposent un espace financier commun transatlantique, mais ils refusent catégoriquement une régulation commune de la finance, de même qu’ils refusent d’abolir les discriminations systématiques faites par les places financières américaines à l’encontre des services financiers européens. C’est vouloir le beurre et l’argent du beurre: je m’oppose à cette idée d’un espace commun sans règles communes et qui maintiendrait les discriminations commerciales.

      Cinquièmement,
      je m’oppose à la remise en cause de la protection sanitaire européenne. Washington doit comprendre une fois pour toutes que nonobstant son insistance, nous ne voulons dans nos assiettes ni des animaux traités aux hormones de croissance, ni de produits issus d’OGM, ni de la décontamination chimique des viandes, ni de semences génétiquement modifiées, ni d’antibiotiques non thérapeutiques dans l’alimentation animale.

      Sixièmement,
      je m’oppose à la signature d’un accord s’il n’inclut pas la fin du dumping monétaire américain. Depuis la suppression de la convertibilité-or du dollar et le passage au système des changes flottants, le dollar est à la fois monnaie nationale étasunienne, et unité principale de réserve et d’échanges dans le monde. La Réserve fédérale pratique donc sans cesse le dumping monétaire, en agissant sur la quantité de dollars disponible pour favoriser les exportations des Etats-Unis. La suppression de cet avantage déloyal suppose, comme le propose la Chine, de faire des «droits de tirage spéciaux» du FMI la nouvelle monnaie mondiale de référence. En termes de compétitivité, l’arme monétaire a le même effet que les droits de douane.

      Septièmement,
      au-delà du seul secteur audiovisuel, étendard de l’actuel gouvernement qui sert de cache-sexe à sa lâcheté sur tous les autres intérêts européens dans la négociation, je veux que toute l’exception culturelle soit défendue. Notamment, il est inacceptable de laisser les services numériques naissants d’Europe se faire balayer par les géants américains tels que Google, Amazon ou Netflix. Géants, maîtres absolus en optimisation fiscale, qui font de l’Europe une «colonie numérique».

      En définitive,
      dans cette négociation, l’Europe s’avère avoir peur de défendre nos intérêts.

      D’ores et déjà, à l’approche des élections européennes, les deux extrêmes font leur miel des lâchetés des autorités européennes dans la négociation avec Washington. Leur europhobie ne saurait se nourrir plus longtemps de notre manque de courage politique. Il est grand temps que la classe politique républicaine, avec calme, responsabilité et sang-froid, dise non à l’Accord transatlantique.

      Or, elle seule en a la force et l’envergure. Plutôt qu’une Europe timorée, inféodée, c’est cette Europe de courage et de fermeté que j’entends défendre. Du reste, cette voie du courage est le seul chemin pour un accord véritablement équitable de libre échange.

      Jean Arthuis
      10/04/2014

    • Charles Gave

      15 avril 2014

      Cher Emmanuel
      Comment peut on dire que l’Etat s’est desengage de l’economie alors qu’il fait 57 % du PIB et que nous avons 40 % de fonctionnaires de plus pour 10000 habitants de plus que les Allemands?
      Comprends pas…
      cg

    • emmanuel

      27 avril 2014

      Monsieur
      Vos 50% du pib je ne sais pas d’ou ils viennent.
      Vos commentaires sont plus demagogiques qu’economiques.
      Je vie en Angleterre. Et je peux relativiser toustes les louanges que vous faites de Cameron.
      Cameron comme tous les autres entretient une economie de rentes.
      Et ce qu’il reste d’entreprises qui exporte, doivent faore comme elles peuvent avec les memes problemes de cash qu’en France.
      Si vous souhaitez en debatre c’est avec plaisir que je vous communiquerez mes coordonnees tel.

    • zelectron

      27 avril 2014

      @emmanuel,

      LE RÔLE DE L’ÉTAT C’EST D’ARBITRER, EN AUCUN CAS DE SE MÊLER DE LA PARTIE. (YSMV)

    • emmanuel

      27 avril 2014

      Sans blague.
      Fort heureusement les Etats etaient la pour eponger les conneries des bankster.
      Je ne rentre pas dans ce debay sans interet.

    • Robert Marchenoir

      27 avril 2014

      « Vos 50% du PIB je ne sais pas d’ou ils viennent. »

      C’est mot pour mot ce qu’a déclaré le prétendu économiste Henri Sterdyniak sur BFM, face à deux chefs d’entreprise qu’il a écrasés de son mépris parce qu’ils réclamaient une baisse des dépenses publiques.

      Sterdyniak, en plus d’être directeur du département économie de la mondialisation de l’OFCE et membre des « Economistes atterrés » (donc militant gauchiste), est, selon son propre CV, administrateur de l’INSEE depuis 1975.

      Il sait donc fort bien que « nos 57 % du PIB » (qui sont les siens, ceux qu’il dépense lui-même et non pas les nôtres, selon l’inversion accusatoire propre aux communistes) « viennent » de la comptabilité publique et des statistiques officielles — après être « venus » de la volonté de la mafia étatique de vivre aux dépens de ses concitoyens.

      Mais nous découvrons ici un nouvel « élément de langage » de la propagande néo-marxiste : après « la dette n’a aucune importance », après « de toutes façons on ne la remboursera jamais » (sous-entendu : la France peut se permettre d’être en déficit ininterrompu pendant quarante ans, puis faire défaut sur sa dette sans conséquences dommageables), voici maintenant « qu’on ne sait pas trop d’où viennent les 57 % de dépense publique dans le PIB ».

      Sous-entendu : ce doit être une invention de la propagande ultra-libérale à la solde de la finance atlanto-sioniste mondialisée.

      Donc, maintenant, les étatistes disent à la fois : plus il y a de dépense publique et mieux c’est, et : il n’y a pas de dépense publique, vous avez rêvé.

      Le mensonge ouvert, évident, impudent, est l’une des caractéristiques les plus frappantes de la propagande de l’oligarchie.

      Voyez Poutine, qui commence par dire qu’il n’y a pas de troupes russes en Crimée, que ce sont des milices locales qui se révoltent, puis, une fois l’annexion réalisée, déclare : bien sûr que ce sont les troupes russes qui ont pris la Crimée. Et, dans la phrase suivante, sans reprendre son souffle, il ajoute : il n’y a pas de troupes russes en Ukraine de l’est, ce sont des milices locales qui se révoltent. Crédible…

      Donc, Emmanuel, quel est le pourcentage réel de la dépense publique dans le PIB français ? Vous avez l’air extrêmement renseigné, il me semble par conséquent que c’est à vous de nous le dire. Il ne suffit pas d’accuser sournoisement les autres de mensonge. Il faut aussi nous dire quelle serait, d’après vous, la vérité.

    • Robert Marchenoir

      27 avril 2014

      Tiens donc… Cherchant à savoir qui finance l’OFCE, je tombe sur cette information sur son site :

      « Depuis 2010, l’OFCE a développé conjointement avec Sciences Po, le programme de recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre, PRESAGE , qui insère une réflexion sur le genre dans l’ensemble des activités de Sciences Po : enseignement, recherche, formation continue. Intégré à l’OFCE, PRESAGE est rattaché à sa Présidence et sa gouvernance est assurée par l’OFCE. Il est doté d’un comité scientifique [sic],composé de personnalités de disciplines diverses et résolument ouvert sur l’international. »

      http://www.ofce.sciences-po.fr/ofce/ofce.htm

      Donc, l’Observatoire français des conjonctures économiques dirige un programme d’enseignement sur le « genre », une notion sociologique fumeuse qui relève plus de la propagande de militants homosexualistes que d’une quelconque science.

      D’ailleurs, je vois mal ce que les « études de genre », qu’on soit pour ou contre, ont à voir avec l’économie. Je vois bien, en revanche, ce qu’elles ont à voir avec la propagande gauchiste.

      Cette page précise qu’Henri Sterdyniak est co-président par intérim de l’OFCE. Le programme de « recherche et d’enseignement des savoirs sur le genre » lui est donc directement rattaché. Apparemment, c’est trop important pour relever du petit personnel.

      On voit le genre « d’économiste », de « chercheur » et de « scientifique » qu’est Henri Sterdyniak.

      Non seulement ces gens sont ignorants dans le domaine dont ils prétendent être spécialistes, mais en plus ils s’attribuent des responsabilités dans un domaine où ils ne prétendent même pas savoir quoi que ce soit.

      On les comprend : le « genre » relève de la propagande politique, et non de la science. Il n’est donc nul besoin de connaître le sujet pour s’en occuper.

      Le fait que Sterdyniak reevndique des responsabilités dans un programme « d’études de genre » en dit long sur son respect des règles scientifiques, et donc sur ses compétences économiques.

  • riz

    15 avril 2014

    Bonjour,

    je pense que monsieur Gave est aussi un peu tributaire de son idéologie et c’est donner beaucoup trop plus d’importance qu’ils n’en ont aux politiques quant à l’explication des phases économiques .
    Quant à moi je préfère l’explication cocktail prix du pétrole + gains de productivité issus des technologies de l’information .
    Dans les années 70 et 2000 ont est dans la nasse alors que les prix du pétrole sont élevés , et nous arrivions au bout d’un modèle (modernisation des 30 glorieuses et pour 2000 fin de l’internet au niveau des E avec les EDI etc… ).
    Dans les années 80 on a connu une forte croissance du fait de l’informatisation des postes de travail en E , c’est l’avénement du pc et de la micro informatique (essayez dorénavant de travailler sans ordinateur + logiciel) combiné à une décarbonisation(nucléaire) d’où chute des prix du baril et croissance (on consommait 120 mt de pétrole brut dans les années 70 pour les porter rapidement à 80 mt) .Début des années 90 guerre du Golfe et hausse du prix de pétrole on reflanche donc un peu au niveau de la croissance , mais rapidement vers 1994 aux us un relai inespéré arrive (c’est toujours inespéré dés lors qu’il s’agit de nouvelles technologies ça vous tombe du ciel comme le messie) , c’est l’internet une révolution comme a pu l’être la micro informatique , on se souvient des EDI (échange de données informatisées et de réseaux intra entreprise voire inter avec internet) et c’est tjs au début d’un révolution que la croissance boost , il a fallu installer des réseaux à gogo entre 95 et 2000 tout le monde se souviendra de la bulle du siècle , la bulle internet . Ensuite suite à l’entrée de la Chine dans l’omc le prix du baril s’envole sans discontinuité , l’effet internet s’estompe avec les gains de productivité dans les E (essayez de travailler sans internet pour pas mal de postes de travail c’est un peu problématique ) .
    Pour ma part je ne donne pas autant d’importance à ces tocards de politiciens (la France sauvée par Chirac , Montebourg ou dsk je n’y crois pas ).

    Pour l’instant nous sommes nus , plantés sur la plage jusqu’en 2020 par là (on a des cycles de 15 à 20 ans) mais c’est la prochaine vague de nouvelles technologies à forts gains de productivité qui va nous sortir de ce bourbier .
    Cette vague viendra d’outre atlantique comme d’habitude : révolution énergétique , nanotechnologies , robotique , nouveaux matériaux (nanotube etc …) …..théoriquement un succédané au pétrole abondant et à 40 $ + autre chose pour épauler serait l’idéal .

    Répondre
    • Charles Gave

      18 avril 2014

      Cher lecteur
      C’est une vue interessante et que je ne suis pas loin de partager
      Il n’en reste pas moins qu’un certain nombre de pays tels la Suede, le Canada, voir la Grande Bretagne aujourd’hui se portent fort bien.
      On ne peut pas sans arret chercher des causes exterieures a nos propres insuffisances
      Amicalement
      Charles Gave

  • vivelafrance

    14 avril 2014

    L’économie ce n’est pas de l’arithmétique.
    Tout est une question de confiance. C’est clair que ce n’est pas en augmentant les impots et en mettant des taux négatifs que l’on va arriver à gagner la confiance de ceux qui détiennent du capital. Cela ne sert à rien car plus personne ne sait ce qui a de la valeur et l’économie stagne voire rentre en récession. Le graphique est édifiant

    Répondre
  • zelectron

    14 avril 2014

    Les « dépenses » étatiques, à part la masse salariale et y attenante, sont beaucoup trop souvent ineptes et assujetties à des « rétrocommissions » sans parler d’enveloppes circulantes pour faire face aux bonnes œuvres des uns et des autres, sans oublier le budget de cette année qu’il faut absolument liquider pour avoir la dotation de l’année suivante en augmentation notable !
    Dans une quasi majorité des cas ces sommes gigantesques financent des travaux superfétatoires du genre hôtels de région ou stades gigantesques à coefficient d’occupation ridicules mais à frais d’entretien plus que conséquents.
    Et pendant ce temps là les PME/PMI/ETI potentiellement pérennes et/ou exportatrices déposent leurs bilans la rage au ventre…

    Répondre
  • Robert Marchenoir

    14 avril 2014

    Brillant.

    Ce délai de deux ans s’est-il vérifié sous Thatcher ?

    Cette analyse conduit, sur le plan politique, à discréditer la démocratie. D’où la demande bien réelle, actuellement, en Europe, pour un pouvoir fort. Faudra-t-il une dictature libérale pour s’en sortir ? Et ce concept a-t-il même un sens ? Les « hommes forts » ont toujours eu tendance à appliquer une politique économique dirigiste, voire administrée.

    Une autre hypothèse : pour s’en sortir, il faut donc, non pas un dictateur, mais un chef d’Etat chrétien. Ce qu’était Thatcher. (Reagan, je ne sais pas.)

    Et encore une question : avec quel logiciel faites-vous donc vos graphiques si parlants ?

    Répondre
    • Charles Gave

      15 avril 2014

      Cher Robert
      Cela prit un peu plus de temps avec Thatcher simplement parce que la situation y etait vraiment dramatique
      Il fallut attendre plutot trois ans
      Amicalement
      cg

  • BA

    14 avril 2014

    L’économiste Bernard Maris dit et répète qu’il est keynésien.

    Son dialogue à la radio avec Dominique Seux est diffusé tous les vendredis sur France Inter.

    Or, que vient de découvrir le keynésien Bernard Maris ?

    22 ans après avoir voté « oui » à la création de l’euro, le keynésien Bernard Maris vient de découvrir que l’euro est un échec total.

    22 ans après, le keynésien Bernard Maris veut maintenant sortir de l’euro !

    Ecoutez bien ces quelques minutes de dialogue entre Bernard Maris et Dominique Seux :

    http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=879350

    Répondre
    • ph11

      14 avril 2014

      « L’économiste Bernard Maris dit et répète qu’il est keynésien. »

      Ce n’est que la rhétorique habituelle des antilibéraux pour dire que les politiques libérales qui ont permis de résoudre les crises ne sont pas libérales, voire dire que le libéralisme, ça n’existe pas juste après avoir dénoncé un monde ultralibéral.
      Tout comme ils disent que l’URSS n’a pas fonctionné, c’est parce qu’ils n’étaient pas socialistes.

      Toujours plus loin dans la dissonance cognitive…

    • zelectron

      14 avril 2014

      Et si il n’y avait eu que l’URSS !
      les Chinois, même eux lisent Tocqueville ! et oui vous lisez bien ils appliquent le yin et le yang et c’est donc l’État communiste qui ouvrira le pays au capitalisme. Il fallait oser. Les Chinois le font.

    • Charles Gave

      15 avril 2014

      Cher lecteur
      C’est rigolo, mais j’etais en fac avec Bernard Marris a Toulouse, dans la meme annee
      Je l’admirais beaucoup parcequ’il savait faire un cadrage debordement au Rugby et passer la balle des deux cotes
      A par ca…
      cg

  • zelectron

    14 avril 2014

    La principale cause de nos déficits, c’est le trop d’État qui nous tire vers le bas (dans le gouffre?).
    Avec un à deux millions de fonctionnaires* et « collatéraux » en sur-nombre coûtant chacun d’entre eux 3,5 millions d’€uros jusqu’à la fin de leur retraite, nous avons là sur la période décennale qui vient plus que largement de quoi redresser nos comptes et irriguer nos PME/PMI/ETI en excluant bien entendu le secteur marchand (plus ou moins spéculatif). Le rôle de l’État se doit d’être arbitral et certainement pas de jouer dans la partie n’importe où, n’importe comment, n’importe quand.
    *tout en en conservant les « régaliens ».

    Répondre
  • Karizoc

    14 avril 2014

    Avec des explications aussi claires, simples, comment se fait-il que les média français débitent encore à longueur de semaines et d’années des âneries stupides et infantilisantes sur l’économie ? Là je crois avoir la réponse : ils font partie des Oints du Seigneur !

    Pourquoi est-ce que pour 90% des français Reagan, et Thatcher, ont été les pires dirigeants que leurs pays respectifs ont connu, matant avec force les pauvres ouvriers ? L’inculture économique et la paresse intellectuelle expliquent-elles tout ?

    Compte tenu de l’histoire du XXe siècle et des échecs patents des expérimentations du socialisme partout où il a été appliqué, absolument partout, sans exception. Sachant la misère qu’il a engendré à chaque fois pour les peuples qui l’ont subi. Comment peut-on encore sans honte s’appeler socialiste aujourd’hui ?

    J’envie l’optimisme qui ressort de votre dernier paragraphe …

    Répondre
    • superman

      14 avril 2014

      ce sont nos oligarques les plus responsables de notre situation catastrophique.
      ce sont eux qui nous innondent d’aberrations et de propagande dans leurs medias, tous supports confondus, tout en se gavant de subventions qu’ils nous extorquent en nous méprisant à un point qui est sidérant dans une prétendue démocratie.
      je ne parle meme pas du medef qui se fait lui aussi arroser de subventions et qui n’en a aucune honte, du coup ils ne disent rien sur les subventions perçues par les syndicats de salariés.
      c fou, on dirait un système mafieux et le troupeau français s’en accomode.
      j’en viens à penser que la race française est incurable et qu’elle ne comprends que les régimes autoritaires.
      c désespérant !

  • Homo-Orcus

    14 avril 2014

    EXCELLENT !

    Répondre
  • Amellal Ibrahim

    14 avril 2014

    Bonjour, pourquoi le déficit budgétaire est-il plafonné à 3% par la Commission ?

    Et pourquoi est-ce une erreur intellectuelle de juger un flux par rapport à un stock ? Par exemple on valorise bien une entreprise par rapport à ses profits annuels ou son cash flow.

    Répondre
    • Homo-Orcus

      14 avril 2014

      C’est une connerie socialiste française de plus imposée à l’U.E. Ce 3% a été sorti du chapeau sous Mitran

    • Homo-Orcus

      14 avril 2014

      effectivement, merci
      « …à vue humaine il est probable qu’au point où nous en sommes et où en sont les perspectives longues de notre économie, nous finirons par avoir stocké, dans la meilleure des hypothèses, de la dette pendant pas loin d’un demi-siècle, continûment, tenacement, c’est à dire sans avoir jamais commencé de seulement la rogner… »
      C’est fou !

    • zelectron

      14 avril 2014

      est-ce à dire que le personnel politique toutes tendances confondues jouit d’un déficit cognitif léger de puis un demi-siècle …

    • emmanuel

      1 mai 2014

      Le laxisme ou clientelisme fiscal, la generation Papy Boom en a bien profite.
      Generation Papy Boom qui a ete incapable de capitaliser pour sa retraite.
      Generation Papy Boom qui croule sous l’epargne.
      Generation Papy Boom qui en moyenne est partie en retraite a 55ans.
      Je propose de taxer a mort cette generation et de foutre la paix aux plus jeunes.
      Cela me donnera peut etre envie de rentrer en France.

    • zelectron

      1 mai 2014

      Le couple Mitterrand-Maurois a envoyé une tranche d’âge au cimetière (pic statistique de l’ INSEE, désœuvrés et inutiles parfois à 53 ans ) sans parler de la non-transmission des savoirs et du coût astronomique de cette « mesure » suicidaire économiquement, dont nous payons encore aujourd’hui les effets délétères, en y ajoutant un minimum d’un million de fonctionnaires en trop …

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