4 février, 2013

Quand les technocrates tuent la croissance en Europe

Que le lecteur veuille bien considérer le graphique ci dessous.

 

Indice de la production industrielle

De 1975 a 2000 , la croissance en Europe, telle que l’on peut la mesurer en utilisant les indices de la production industrielle était de 2. 5% par an en moyenne.

Qui plus est, la dispersion autour de cette moyenne était très faible, chacun croissant allégrement de 2.5 % par an, avec cependant des petits à-coups de temps en temps, corrigés très vite, ce qui permettait à chaque pays de revenir dans le peloton sans trop de problèmes. l

A partir de  2000, une vraie catastrophe semble avoir frappé les économies  du vieux continent.

La croissance s’arrête NETTE.

La moyenne (ligne orange sur le graphique) passe d’une pente fort régulière de 2.5 % par an à une pente de 0 % par an. Les 12 dernières années sont DE LOIN les pires en Europe depuis les années trente, en tout cas pour les pays de l’Europe du Sud

De plus,la dispersion autour de cette moyenne « explose » pour la première fois depuis la seconde guerre mondiale et l’Europe se scinde en deux.

D’un coté, l’Allemagne (accompagnée de certains pays du Nord) qui continue sa croissance , et de l’autre la France, l’Espagne, le Portugal ou l’Italie qui perdent entre 10 %  et 20 % de leur  capacité industrielle (en 12 ans!),ce qui ne s’était JAMAIS produit.

Mais quelle est donc cette catastrophe, ce Tsunami qui a réussi à tuer en si peu de temps toutes ces économies en Europe dont la croissance équilibrée faisait l’admiration du monde entier?

La réponse est simple. Une intervention technocratique dans l’un des prix les plus importants dans tout ce qui touche à l’allocation du capital, le taux de change.

Revenons en arrière: En 1990, l’Allemagne se réunifie, ce qui créé une immense panique en France. Munie d’une banque centrale crédible, la Bundesbank, possédant la plus grande et la plus efficace économie en Europe, l’Allemagne va dominer ses voisins et le DM devenir la monnaie de réserve et d’épargne de chaque Européen, ce qui interdira aux  technocrates/élus  Français de continuer à vivre au dessus de leurs moyens et d’enregistrer déficits budgétaires sur déficits budgétaires.

Branle bas de combat entre Delors, Trichet and co, et l’Euro est mis en chantier avec comme but ultime de tuer la Bundesbank et de pouvoir continuer à avoir des déficits.

Le prix à payer toutefois était d’avoir un taux de change fixe avec la monnaie Allemande.

Or c’étaient les variations des taux de change entre DM et les autres monnaies européennes qui permettaient aux différents systèmes de s’adapter au travers du temps.

Prenons l’exemple de l’Italie qui doit « porter » une Italie du Sud quelque peu corrompue, inefficace et criminelle.

L’Italie du Nord, extraordinairement efficace, avait comme habitude de gagner des DM et de transférer des Lires vers l’Italie du Sud. Quand le poids de l’Italie du Sud devenait si important qu’il mettait en danger la compétitivité de l’Italie du Nord, une dévaluation de la Lire suffisait à remettre les pendules à l’heure et l’Italie recommençait à croitre de 2 % a 3 % par an, sans problème.

Prenons le cas de la France qui  a le bonheur de compter 40 % de fonctionnaires de plus que l’Allemagne par 10000 habitants (autre forme de corruption).

Même scenario: les entreprises recevaient des DM, les fonctionnaires des francs français et tout revenait à l’équilibre par l’intermédiaire d’un changement de parité qui ne faisait qu’entériner les différences qui existaient entre les pactes sociaux des différents pays.

A partir de l’Euro, le Sud de l’Italie et les fonctionnaires Français ne reçoivent plus qui des Lires qui des Francs français mais bel et bien des DM, ce qui rend les entreprises Italiennes et Françaises , à terme , complètement non compétitives avec leurs concurrentes allemandes.

Que le lecteur imagine que les entreprises Italiennes doivent payer une forme de protection et les entreprises françaises un cout du super siège social qu’est la superstructure étatique et que les entreprisses allemandes n’ont a payer ni l’un ni l’autre..et cela dans la même monnaie…c’est entrer dans un ring de boxe contre les allemands avec les mains attachées derrière le dos.

Et donc les usines ferment en Italie, en Espagne, en France pour aller s’installer en Allemagne.

La logique ultime de l’Euro est qu’à  terme il n’y aura plus d’usines nulle part en Europe, si ce n’est en Allemagne…

Mais comme il faut bien continuer à payer la Mafia en Italie ou les fonctionnaires en France, et que les recettes fiscales s’effondrent compte tenu du départ des usines Outre Rhin , eh bien il faut emprunter ces transferts et les déficits budgétaires explosent…ce qui amène les génies qui nous gouvernent (et qui ont inventé l’Euro) à augmenter les impôts (pour réduire le déficit budgétaire…ce qui ne marche jamais), mais ce qui rend l’Italie et la France encore moins compétitive, ce qui fait que plus d’usines  partent en Allemagne, et ainsi de suite …

En fait, l’Euro est une stupidité économique inimaginable: bloquer le taux de change entre des pays qui ont des productivités différentes n’a jamais marché, nulle part et a par contre toujours amené à des désastres économiques, politiques et sociaux .

Nous y sommes , en plein milieu…

Quand l’Euro a été créée en 2000, j’ai écrit un livre, « des Lions menés par des Anes » dans lequel je disais que l’Euro allait amener à trop de maisons en Espagne, trop de fonctionnaires en France, trop d’usines en Allemagne.

Hélas, j’aurais préféré avoir tort

Le désastre est d’une telle ampleur que j’étais persuadé que l’Euro devait et aller disparaitre, et cela de façon Démocratique.

La classe (au sens Marxiste du terme ) des technocrates qui l’a crée se rend cependant bien compte que son pouvoir ne tient que par l’Euro et fait tout pour que l’Euro survive, même si cela doit amener la ruine des populations Européennes. Eux, ils continueront à   tres bien se porter et à  aller  de symposium en conférence et de Davos a Aspen.

Ce qui veut dire que l’exécution finale de ce monstre sera sans doute révolutionnaire et non pas Démocratique, lorsque l’un des pays martyrisés se souviendra qu’il est SOUVERAIN et sortira sans demander d’avis à personne ce qui  sera bien embêtant.

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

54 Commentaires

Répondre à Nicolas Jaisson

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  • Simonnot

    20 février 2013

    Votre analyse, je l’ai faite en son temps. Je croyais, naïvement peut être, que la société française ferait sa révolution ou du moins son évolution vers des gains de productivité dans la fonction publique.
    Les services publics, comme les autres services sont financés par la production, la transformation des matières qui produisent de la richesse. Les services n’ont pas de valeur ajoutées, ils coûtent. Un gendarme n’est pas l’équivalent d’un agriculteur ou d’un ouvrier de l’industrie même si son activité est importante. Nous avons des gendarmes parce que nous avons des agriculteurs et des artisans, pas le contraire.
    Plus que des financements, nous avons besoin d’une révolution administrative, moins de contraintes administratives et de fonctionnaires pour édifier des règles de plus en plus complexes et les faire appliquer à des administrés de plus en plus contraints à des tâches administratives ( en coûts réels non négligeables) parfois incompréhensibles, d’où l’appel (en service payant) à des juristes ou bureaux d’études qui prolifèrent dans le maquis administratif.
    Le gouvernement précédant a pris le problème dans le mauvais sens, celui conduisant à des revendications « justes ». Supprimer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite va dans le bon sens à condition de simplifier le maquis administratif.
    Simplifions, responsabilisons pourrait être le nouveau message citoyen.

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  • Nicolas Jaisson

    18 février 2013

    Le problème du taux de change comme variable d’ajustement de la balance des paiements est pris en compte dans l’eurosystem (Target2) qui permet d’équilibrer les comptes extérieurs des pays membre de la zone euro par l’apport de monnaie banque centrale qui vient combler les déficits entre les pays excédentaires et les pays déficitaires. Ce système de compensation par l’apport de monnaie banque centrale via la revente des créances accumulées par les banques nationales excédentaires sur les importateurs des pays déficitaires explique dans une marge mesure comment perdure les déséquilibres structurels entre les pays fortement exportateurs de la zone euro et les pays importateurs qui ont fait le sacrifice de leurs capacités productives au diktat monétaire imposé par les intérêts dominants qui déterminent la politique monétaire définie à Francfort. Cette donne macro économique ne provient donc pas seulement d’un effet mécanique d’ajustement des taux de change du fait de la réallocation du capital par les investisseurs,mais aussi d’un choix délibéré de la répartition du capital productif entre les différents membres de la zone euro, étant bien entendu que ceux qui perdrait leurs atouts industriels au bénéfice de la puissance dominante allemande seraient dédommagés par des transferts budgétaires, sous la forme de subventions indirectes à leurs importations via les crédit alloués par la Banque centrale européenne aux banques dispensatrices de crédit aux importateurs des pays sous-industrialisés. Il y donc eu volonté manifeste et délibérée de la part des Etats du Sud de l’Europe de sacrifier leur capacité productive, et donc l’emploi qui y est attaché, au financement de la gabegie budgétaire par le système bancaire mis en place de concert entre les banques commerciales et les banques centrales qui a permis la création d’un secteur public pléthorique financé à crédit, la BCE jouant le rôle de prêteur de dernier ressort, rôle qui théoriquement lui était d’assumer par les traités de Maastricht et de Lisbonne. Etant entendu que le déficit de capacités industrielles résulte davantage des décisions macro prises de concert entre les gouvernements et du système de financement par les banques centrales court-circuitant le fonctionnement normal du marché, le taux de change apparaît joué un rôle secondaire dans la répartition des termes de l’échange. Ce que les politiques accoquinés aux banquiers ont fait, ils peuvent aussi le défaire. L’Europe peut tout aussi bien décider la réindustrialisation des pays du Sud en créant les conditions ad hoc de financement pour le rapatriement des industries qui avaient réallouées dans d’autres parties du monde en fonction des schémas de développement concoctés dans les cellules de réflexion/décision globales. C’est d’ailleurs ce que l’on voit en Espagne et en Grèce avec le retour de l’investissement productif qui a entre temps changé de mains, comme par exemple l’acquisition d’entreprises nationales par la Chine qui apporte le capital nécessaire à une relance industrielle.

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  • Jocelyn

    8 février 2013

    L’interprétation du graphique est d’une parfaite mauvaise foi : on voit bin que la croissance de la zone euro (en jaune) suit exactement la tendance passée jusqu’à la crise de 2008…

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    • Nicolas

      8 février 2013

      Hum non, plutôt dés 2005..

  • GiR

    6 février 2013

    Bonjour M. GAVE,
    Je ne me lasse pas de lire vos articles et vous remercie de continuer à nous informer de la sorte.
    Je viens de vendre ma TPE en France et je recherche de l’information sur des placements.
    En lisant vos articles je constate que la période est quelque peu incertaine !!!
    Que pensez-vous des obligations d’entreprises à moyen terme ?
    Les devises me paraissent difficiles a appréhender vu le comportement des banques centrales (guerres des changes).
    Les actions ?
    Cordialement.

    Répondre
    • idlibertes

      7 février 2013

      Cher Monsieur,

      La réponse constante de ces derniers temps est oui action mais dans des entreprises n’ayant AUCUN lien avec les états. par exemple france telecom= mauvais choix; l’oreal: bon choix etc etc

      CDLMT

      iDL

  • BA

    6 février 2013

    Mercredi 6 février 2013, je viens de lire cette phrase dans « Le Monde » :

    « Le Front national se banalise et plus d’un tiers des Français adhèrent à ses idées. »

    Et ça m’a rappelé le score du Front National au premier tour de l’élection présidentielle de mai 2012 : Marine Le Pen avait obtenu 6 421 426 voix, soit 17,90 % des suffrages exprimés.

    Désindustrialisation de la France, usines qui ferment, effondrement de l’industrie en France, chômage qui explose, crise économique, crise financière, crise sociale, appauvrissement des classes populaires, appauvrissement des classes moyennes, « Le Front national se banalise et plus d’un tiers des Français adhèrent à ses idées », etc, etc.

    Alors continuons à répéter le slogan habituel pour nous rassurer :

    « L’euro nous protège. L’euro nous protège. L’euro nous protège. L’euro nous protège. L’euro nous protège. L’euro nous protège. L’euro nous protège. L’euro nous protège. »

    Continuons pendant que le bateau coule.

    Continuons pendant que l’euro coule la France.

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/02/06/le-fn-se-banalise-aux-yeux-des-francais_1827548_823448.html

    Répondre
    • Nicolas

      6 février 2013

      Le Frontiste est un socialiste qui y a crue…

  • Nicolette

    6 février 2013

    Le système de la monnaie unique fonctionne dans les fédérations parce qu’aux USA, comme en Suisse ou en Autriche (ou encore au Canada ou en Allemagne), il y a un système de péréquation entre états. Les excédents des états les plus riches compensent les déficits des plus pauvres. Une solidarité qui n’a jamais été implémentée dans la zone euro car nos chers bureaucrates étaient tout simplement trop incompétents pour y penser. Il est probable que cela n’aurait de toutes manières pas suffit.

    Répondre
    • Nicolas

      6 février 2013

      Qui aurait été censé être solidaire avec la France ? La Pologne ? La Hongrie ? La Roumanie ??

  • V. Vodarevski

    5 février 2013

    Le graphique de votre article ne me semble pas convaincant. Il semblerait que ce soit en 2001 qu’un décrochage de la croissance se produise. Ce qui correspond à un décrochage mondial, ou, du moins, au sein des pays occidentaux. Tout comme durant la période d’avant l’euro. Ensuite, les discordances entre les pays reflètent les politiques de chacun d’eux. L’Allemagne ayant procédé à un assainissement de son économie s’en sort mieux, et tire la moyenne de la zone euro vers le haut. La politique de l’Allemagne est totalement atypique. Aucun pays, sauf en cas de crise majeure, comme la Suède, n’a mené une telle politique. L’Espagne, l’Italie, et la France sont victimes de leur gabegie.
    Penseriez-vous qu’une dévaluation suffirait pour que ces pays se redressent, sans aucun effort sur la dépense publique et la règlementation? C’est ce que votre article laisse croire.
    Je ne prétends pas que l’euro soit bien géré. Mais les problèmes de la France, de l’Italie, ou de l’Espagne ne viennent pas de la monnaie unique. Ils sont internes à chacun de ces pays. Le tort de l’euro est de les masquer trop longtemps finalement. Sans l’euro, ces pays auraient vu leurs monnaies perdre sa valeur, et auraient été contraints beaucoup plus tôt à des assainissements.

    Répondre
    • david

      5 février 2013

      vous écrivez : »Sans l’euro, ces pays auraient vu leurs monnaies perdre sa valeur, et auraient été contraints beaucoup plus tôt à des assainissements. »

      j’ai l’opinion contraire.
      Si nous n’étions pas sous l’euro, nous serions sous un système de devises flottantes. Cela aurait forcement équilibré les balances de commerce extérieur, et aurait offert un « cout du travail exporté » adapté à la productivité des pays.
      les devises flottantes ont la particularité d’équilibrer les balances commerciales en offrant dans chaque pays un niveau de vie (protection sociale y compris) directement lié a la compétitivité.
      Il y a bien sur des exceptions comme c’est le cas de certains pays d’Amérique latine « trop » exportateurs de matières premières et donc avec une monnaie bien trop forte pour leur industrie, mais dans l’ensemble le système marche plutôt pas mal.

      Je considère pour ma part que le système des devises flottantes est la meilleure chose que l’école de Chicago nous ait légué.

    • Romain Prevost

      6 février 2013

      La réponse à votre question est fort simple : l’ajustement avec un taux de change flottant est automatique. En effet, avec un taux de change flottant, si vous vous amusez comme la France à dépenser sans compter et faire exploser la dette publique, alors les gens vous prêtent moins d’argent, à un taux plus élevé et donc la musique s’arrête.
      La beauté du taux de change flottant est que vous n’avez pas besoin de grand énarque pour tout contrôler et diriger, mais simplement du bons sens des individus et des entreprises, qui face à la baisse de la valeur de leur devise et/ou l’inflation, doivent faire face et surmonter la crise.
      Plus de chances qu’ils puissent le faire plutôt qu’un dirigeant politique trouve une solution … vous ne trouvez pas ?

    • Homo-Orcus

      6 février 2013

      Il ne fait aucun doute que la démonstration de Charles est juste puisqu’il n’apprécie rien, il constate. De plus il avait prévu les difficultés à venir. Votre intervention complète son explication par des vérités évidentes mais il y a quelque chose qui me gêne, dans le style effet/cause, cause/effet ! Il me semble que l’€ a été un facteur déterminant de l’endettement étatique, un turbo, car je me souviens avoir vu un graphe montrant la chute vertigineuse, à partir de 1999, des taux d’emprunt des obligations souveraines. La Grèce en bénéficiant dès 2002. Seule l’Allemagne avait vu son taux d’origine très bas s’orienter à la hausse, grosso modo + ½%. Pour la France, de 12% à 4% (de mémoire) c’était ainsi la dolce vita tout à trac et pour les merdias, la géniale gestion jospinienne arrivant même à montrer sans l’ouvrir, une « cagnotte », du jamais vu depuis 1975.

    • David

      6 février 2013

      Ce point est important.
      la dette de la France n’a jamais été aussi élevée (ce qui se comprend vu qu’elle augmente régulièrement) mais le coût de cette dette (coût du financement) est aujourd’hui inférieur (en % du PIB et donc des rentrées fiscales) à ce qu’il était en 1995.
      Il est probable que ce fait ne soit pas étranger à la « sérénité » de nos politiques face à la progression de la dette.

      Sous la présidence Sarkozy la dette a grimpé de 600 milliards, mais en même temps les taux auxquels elle est financée se sont effondré, donc pas de catastrophe.

      Le soucis maintenant est que les taux vont forcement remonter, la dette va forcement rester, et on va forcement, à un moment ou l’autre, se prendre un mur.

      devant ce mur, ça sera soit le défaut de paiement, soit la fuite en avant inflationniste (que ce soit en restant sur le système actuel ou en basculant sur le financement des états par la création monétaire), soit la réquisition.

    • Nicolas

      8 février 2013

      Oui, ils vont faire de l’inflation : toutes les Lois qui passent ces derniers temps ont pour but de décorréler salaire, rente, pension etc du taux d’inflation..

      4% pendant 10 ans.

      Pour l’instant ca passe dans l’opinion, parce qu’ellle croit que cela va ruiner les riches (??) et qu’on leur a fait tout un baratin sur l’inflation du choc pétrolier « qui a permis de ne pas rembourser » etc..

      Normalement, qui dit inflation dit dévaluation. Hum…

      Ca, plus une baisse massive de la qualité des services publics. Ca ne se remarque pas, ou trop tard pour pouvoir se plaindre. De toute façon la majorité des français n’a aucun point de comparaisons sinon des USA fantasmés, alors..

      Le seul point c’est qu’il faut continuer à arroser les Cités, pour éviter une révolution (les français, serviles, ne sont dangereux).

      Avec cela, je ne vois pas de croissance..

      Bref, une politique de replis en bonne ordre.
      Reste qu’on sacrifie le pays aux intérêt de la classe dominante, les profiteurs de l’argent « public »..

    • david

      9 février 2013

      Bonjour Nicolas,
      Il ne faut pas perdre de vue qu’il n’est pas si évident de faire de l’inflation.
      l’inflation c’est les prix qui montent. Pour la provoquer il faut qu’il y ait à la fois:
      -> de l’argent dans les mains des acheteurs potentiels et une envie de le dépenser.
      -> une quantité de marchandises disponible inférieure à la demande.

      Donc il ne suffit pas de fabriquer de la monnaie pour fabriquer de l’inflation, il faut aussi la déplacer à un endroit ou elle fabriquera de l’inflation.

      On pourrais aussi se limiter à fabriquer de l’inflation en augmentant le prix des matières et énergies importées et donc en dévaluant notre monnaie (ou en la massacrant sur le marché des changes), mais on aurait du mal a faire une inflation très soutenue et durable.

  • xly

    5 février 2013

    Je rebondis sur le sous-titre des « Lions » Essai sur le crash économique de l’Euroland en général et de la France en particulier, en répétant sur le mode anaphorique que notre pays st bien mal parti pour pouvoir remonter la pente :

    Les Français découvrent chaque jour que (et apparemment leurs nouveaux gouvernants le découvrent en même temps qu’eux ) :

    – leur Economie est sinistrée
    – leur commerce extérieur est sinistré
    – leur Industrie est sinistrée
    – leur système de retraite est sinistré
    – leur régime d’indemnisation du chômage est sinistré
    – leur finance publique est sinistrée
    – leur système de santé est sinistré
    – leurs entreprises sont sinistrées
    – leur Education nationale est sinistrée
    – leur Recherche est sinistrée
    – leur Université est sinistrée
    – leur Formation professionnelle est sinistrée
    – leur Enseignement professionnel est sinistré
    – leur Presse est sinistrée

    Le mot « sinistré » vient de « gauche »..Comme par hasard la majorité de ces secteurs sinistrés sont ceux qui ont été pris en otage par la gauche syndicale, politique, idéologique, médiatique etc
    On apprend dans le même temps que F. Hollande veut absolument placer à la tête de Eads, fleuron de notre industrie, Anne Lauvergeon une incapable notoire. Mais aussi que la danse du scalp autour de nos grandes écoles -dont les anciens élèves tenaient plutôt bien la boutique France- va bientôt commencer.

    Répondre
    • Nicolas

      6 février 2013

      Le symbole du français, c’est l’autruche façon marbre..

    • jepirad

      6 février 2013

      Il est vrai que dix sept ans de gouvernance par la droite ça a fait des dégâts. Vous en avez certainement oublié. Il est probable que la gauche n’arrivera pas à relever le défi vu ce passif.

    • Nicolas

      6 février 2013

      « Il est vrai que dix sept ans de gouvernance par la droite ça a fait des dégâts.  »

      ?? Ou ca ??

      D’autant plus que la gauche, qui est la classe dominante, à parfaitement réussi à bloquer 99,99% des réformes/réformettes entreprises par la droite..

      Il n’y a qu’à voir la violence des attaques contre « facho-Chirac » en 2002 !

      Que n’a-t-l tenu bon en 1997 pour imposer des fonds de pension à la populace !
      Vous allez voir que ces gens vont bientôt se plaindre de leur retraites misérables, comme si on ne les avait pas prévenue..

      Vous accuser donc la droite de ne pas avoir été assez à droite ? Moi aussi.

      « Il est probable que la gauche n’arrivera pas à relever le défi vu ce passif. »

      Un fonctionnaire coûte 3,5 MILLIONS d’Euros aux contribuables aux cours de sa carrière. 38% d’effectif en plus depuis Mai 81 et le passage de l’ombre à la lumière..
      Effectivement, pour la gauche, ca va être difficile de nous rendre cet argent, mais courage : vous pouvez y arriver. Après tout pour vous, contrairement à nous, l’argent ce n’est pas important. Vous vous n’avez pas de vision comptable de votre porte monnaie. Et puis vous êtes généreux, et vous sacrifiez volontiers pour l’homme, c’est à dire, Nous.

      Oui, les 15 prochaine année vont être un peu rude pour le français. On peut toujours rêver que cela lui serve de petite leçon.
      En fait, j’aimerai bien savoir à partir de combien de perte de pouvoir d’achat/niveau de vie, il abandonne ses superstitions socialo-communiste. Ca va être très intéressant à voir.

      Nous en sommes à -12,5%/G7 en 30 ans, et, toujours socialo ?

    • jepirad

      7 février 2013

      Je vous comprends. Ce que j’ai dit ci-dessus est factuel. On ne va quand même pas faire porter tous les sinistres par la gauche qui arrive au pouvoir alors que la droite y était depuis 17 ans. Oui la droite aurait pu engager les réformes quand elle a repris les commandes. On ne pouvait pas l’attendre de la gauche en 81 qui arrivait avide de pouvoir. Maintenant vu le passif, pas de doute que ceux qui nous gouvernent ne feront pas de miracle; Oui la politique économique et financière actuelle n’est pas la bonne.
      Quant aux fonctionnaires qu’il y en ait trop certes, mais ce n’est pas une raison pour les accabler aussi de tous les maux et encore moins d’être des gens malhonnêtes (comme cela a pu être écrit ici). Les fonctionnaires tout le monde les utilisent : ils sont d’État, des hospitalières ou des collectivités. Ils ne sont guère différents des employés des grands groupes, car il n’y a point de différence entre un fonctionnaire qui vous rembourse vos frais médicaux et un employé d’une société d’assurance qui fait de même, si ce n’est qu’un employé est jetable mais pas un fonctionnaire (pour l’instant).

    • Nicolas

      8 février 2013

      « Les fonctionnaires tout le monde les utilisent »

      Les fonctionnaires servent avant tout les fonctionnaires. Et non, tout le monde ne les « utilisent » pas.
      De plus seul certains les payent..
      Mettre le fonctionnaire à son vrai prix, le faire payer à l’usager directement au lieu de « par la dette » et/ou la spoliation des plus riches, et vous allez avoir des surprises..

      « car il n’y a point de différence entre un fonctionnaire qui vous rembourse vos frais médicaux et un employé d’une société d’assurance qui fait de même, si ce n’est qu’un employé est jetable mais pas un fonctionnaire »

      Un fonctionnaire coûte 3,5 millions d’Euros, provoque deux chômeurs et deux « pauvres » pour le payer.

      Dire que c’est la même chose est un mensonge éhonté, puisque que l’URSS est la preuve historique que c’est faux.

       » Ils ne sont guère différents des employés des grands groupes,  »

      Même à gauche on sait que cela est totalement faux, et dés 95 les socialistes s’interrogeaient gravement pour savoir pourquoi, je cite, les fonctionnaires sont « un bloc d’inefficacité »..

      Tout le monde sait la vérité, ne vous fatiguez pas.

    • jepirad

      8 février 2013

      Soit…mais tous les pays (sans exception) utilisent des fonctionnaires. ça aussi c’est factuel. Un fonctionnaire c’est un employé de l’Etat. Vous remettez en cause l’existence de l’Etat : c’est un autre débat.

    • Nicolas

      8 février 2013

      Tous les pays ont des fonctionnaires, est-ce une raison pour en avoir autant et avec un statuts hérité des armées de Napoléon ?

      Nous avons le record mondial de salaire à payer !
      Sommes nous mieux servi qu’il y a 30 ans, avant l’informatisation de l’administration ?
      En 30 ans, +38% d’emploi public ! Surtout dans les CT du reste. Pour quoi faire ?

      Les français ne semblent pas avoir conscience que c’est LEUR argent qu’on utilise, pas celui du voisin, pour ces gaspillages..
      (Enfin, le jour où le français va commencer à rembourser sa dette..)

      En attendant on utilise la technique du bouc émissaire (« Banquier », « Spéculateurs », « Gros Méchant ») mais la réalité, c’est la très forte hausse des prélèvement obligatoire qui mange le pouvoir d’achat, pas du tout la faute de Chinois, actionnaire et autre patrons..

      Du reste, il faudrait plutôt imposer les gens sur leur vrai niveau de vie c’est à dire en tenant compte de la valeur ajouté qu’apporte l’administration..

    • jepirad

      9 février 2013

      Pour clore ce petit débat nous sommes d’accord sur le fait qu’il y a trop de fonctionnaires et que la politique économique et financière n’est pas bonne.
      Cordialement.

    • bruno chatain

      17 février 2013

      mais bien sur , c’est la faute à la droite ! la faute elle vient du 10 mai 1981 ! et tout le monde a suivi , la pseudo droite y compris ! mais la merde vient toujours des gauchistes , partout dans le monde ! et ça a toujours été comme ça ! ne faites pas semblant de penser autre chose , on vous a reconnu ! le mariage gay , dans 30 ans vous direz que c’est la faute à la droite aussi !!!

  • Romain Prevost

    5 février 2013

    Fantastique, d’une limpidité formidable. Je crois que si la démonstration n’est plus à faire (ayant déjà été faite à de nombreuses reprises par M. Gave), la conclusion est en revanche particulièrement intéressante et presque pessimiste. Car il faudra aller au devant de grands malheurs pour qu’une révolution éclate. Ou alors attendre une victoire de Berlusconi ou du mouvement 5 étoiles en Italie pour que l’Italie sorte … Dans tous les cas, garder cet article bien au chaud pour le ressortir d’ici quelques années. Il faudra reconstruire le pays avec des gens intelligents et pragmatiques, et crédibles.

    Sinon, question pour M. Gave : que pensez-vous d’une formidable usine à gaz à laquelle je pensais pour résoudre intellectuellement le problème de l’euro : payer les fonctionnaires français en francs ?

    Répondre
  • Helen

    5 février 2013

    Monsieur Gave, votre article est très intéressant. Je rejoins 2 des commentateurs, comment pouvons-nous protéger notre épargne nous qui ne pouvons pas nous exiler ?
    Merci

    Répondre
  • Chopin michel

    5 février 2013

    Bravo pour cet article , je ne suis pas seul à penser cela

    Répondre
  • xly

    5 février 2013

    M. Gave Vos lecteurs – ont la consolation d’avoir su avant tout le monde que tout ça se terminerait très mal (je me souviens qu’en 2003 quand j’ai voulu faire part de votre analyse dans mon entourage, on m’ a pris pour un dangereux fou furieux ! ). Je rappelle le sous-titre de votre ouvrage « Des lions menés par des ânes » – Essai sur le crash économique (à venir mais très évitable) de l’Euroland en général et de la France en particulier, ainsi que le titre du chapître 14 « L’inéluctable écroulement de la zone euro ». En tout cas, bien que condamné par la médecine, le malade s’accroche avec l’aide de médecins qui ont tout intérête à pratiquer l’acharnement thérapeutique, aussi longtemps que possible.) (comme en France lorsq’il il fallait garder en vie le plus longtemps plus possible la veille tante qui faisait profiter toute la famille de son loyer loi 1947)
    Je me permets d’ajouter une remarque qui explique, indépendamment des raisons monétaires, que l’Allemagne ait décollé depuis l’année 2000. Avec la chûte du mur de Berlin, et l’admissionion dans l’UE des anciens satellites de l’Urss, l’Allemagne s’est trouvé au centre d’un vaste territoire de pays à très faible coût de main d’oeuvre, mais avec un haut niveau de culture, d’éducation et de formation technique. L’industrie allemande a pu mettre en oeuvre un système « à la Apple – conception maison, produits « sexy » (cad désirés indépendamment du prix), prix de vente très élevés, sous-traitance peu coûteuse…et gigantesques bénéfices à la clé. Pour le vérifier, entrez dans un magasin d’électro-ménager. Un lave-vaisselle Miele est vendu deux fois plus cher que son équivalent italien ou espagnol. Essayez de repérer l’étiquette de provenance, vous lirez « made In Poland, Czechia, Hungary. Le consommateur achète très cher un produit de qualité allemande produit à un faible coût salarial. J’ajoute que ces sous-traitants sont certainement aussi qualifiés que leurs homologues allemands. Ajoutons que le même phénomène joue pour l’agriculture …L’Allemagne est devenue en quelques années – et de loin – le principal producteur d’asperges en Europe (mais aussi de lait, de farine)

    Répondre
    • David

      5 février 2013

      Bonjour,
      Vous avez en effet mis en avant les deux atouts principaux de l’industrie Allemande, ils sont la forte valeur ajoutée du travail produit et le faible coût du travail. Sans parler du faible coût du capital dont ils profitaient à l’époque du DM. évidemment, leur position privilégiée par rapport aux anciens pays satellites du bloc de l’est leur fourni des sous-traitants à la pelle.

      j’achète pour ma part de nombreux produits manufacturés allemands (appareils de mesure, outillage professionnel..). Je ne les paie pas forcement plus cher que leurs équivalents  » 100% made in china », par contre la qualité est vraiment étonnante et ils sont, chose étonnante, réparables. J’ai un peu l’impression de retrouver certains produits français haut de gamme des années 80… mais ils étaient alors inabordables.

      Cordialement.

  • ch cartwright

    4 février 2013

    +1
    un autre exemple ici
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=-KIc7jLx8RA

    On notera que aucun contre pouvoir ne peut renverser les eurocrates et leurs petits copains…..on a vu les banques de Chypre devenir systemiques (afin que le contribuable europeen les sauve)..puis Monte Paschi…..avec Draghi en superviseur aveugle…qui est a la tete de la BCE ..et que personne ne conteste…et qui veut superviser les banques europeennes
    sans compter tout le reste….et ce qui va venir….le bail out espagnol….puis italien ..sans consultation….on voit mal comment la croissance reviendra sous ce fardeau ))

    Répondre
  • jepirad

    4 février 2013

    Bonsoir Monsieur,
    vous attribuez tous les maux à la création de l’euro. Certes si votre démonstration accrédite cette thèse, il y a quand même bon nombre d’autres facteurs qui impactent aussi la croissance dans cette période, notamment l’éclatement de la bulle internet et la très forte augmentation du prix du baril (de 20 à plus de 100) pour ne citer qu’eux. Quand au décrochage de 2007, la crise financière partie des USA a fait de gros dégâts. Cela étant il est incontestable que l’Allemagne a mieux résisté pour les raisons que vous donnez ici et dans des papiers antérieurs.

    Répondre
    • Bruno_B

      9 février 2013

      Bonjour la crise américaine n’est qu’un choc de l’environnement économique qui a commencé à faire éclater la zone monétaire européenne qui ne repose au fond sur rien. Comme un bâteau mal conçu qui prend l’eau. par mer d’huile il peut tenir un temps. par contre si la tempête se lève, il coule.

      L’Euro est une connerie. L’avatar d’une technostructure qui s’est affranchie de tout contre pouvoir et qui aveuglée par sa propre puissance a engagé toutes les populations sur une voie sans isssue et dont les uniques bénéficiaires sont eux mêmes. Nous n’avons aujourd’hui rien d’autre qu’une des plus belles et plus grandes oeuvres de corruption jamais construites. Je pense pour ma part qu’il faut les arrêter et vite. car plus ils avancent plus grand sera le trou à combler. Et puisqu’il n’existe plus vraiment d’espace démocratique, il ne reste plus que la rue ou peut être l’effondrement du système. Mais dans cettes seconde option, pour l’instant, la dette représente 20% de notre patrimoine. Ils ont encore de la marge pour nous ruiner….

    • jepirad

      9 février 2013

      Bonjour, c’est quand même la titrisation des actifs véreux de la planète qui a déclenché tout ce bazar. Les dettes publiques se sont alors envolées (+600G€ en 5 ans pour la France). Les agences de notation qui n’ont rien vu venir (voire qui étaient de connivence) se sont « rattrapées » à ce qui pendait, c’est à dire les dettes publiques. Cela étant la crise sur les dettes publiques serait de toute façon apparue…plus tard.

  • FDC

    4 février 2013

    Alors qu’il y a encore quelques jours, on laissait croire aux Français que la crise était derrière nous (dixit notre très cher Président), voici que la situation semble rechuter. Et oui, c’est ceci la catastrophe de l’Euro. On achète du temps, mais il est impossible de résoudre le problème véritablement au fond. 3 mois d’accalmie pour 6 mois de crise à chaque fois un peu plus grave…. Et ceci dure depuis 2009 ! Quel triste avenir s’annonce devant nous…..

    Répondre
  • daniel

    4 février 2013

    M. Gave,
    Pourriez-vous à l’occasion faire un petit article « guide de survie »sur des mesures à prendre pour protéger son épargne face au problème de l’euro?
    Cdt

    Répondre
    • Prudent

      5 février 2013

      Je me joins à Daniel :

      Comment protéger ses économies et investissements ?

      Charles Gave ne fait pas confiance à l’or et à l’argent (le physique, pas le papier toilette) et mon portefeuille de valeurs mobilières est constitué d’un seul titre (THEP) mais avec un bilan béton armé.

    • El oso

      7 février 2013

      Je ne connaissais pas Thermador Group.
      N’avoir que ce titre en valeurs mobilières ne me paraît pas prudent car cette société dépend de la conjoncture immobilière dont les perspectives ne paraissent pas radieuses dans l’immédiat, en dehors du logement social, et son activité est concentrée à 92% sur la France, pays qui apparaît de plus en plus comme l’homme malade de l’Europe.
      M. Gave recommande plutôt des entreprises mondialisées susceptibles de profiter de la croissance là où elle est.

  • david

    4 février 2013

    Bonsoir Mr Gave

    je vous cite:
    « En fait, l’Euro est une stupidité économique inimaginable: bloquer le taux de change entre des pays qui ont des productivités différentes n’a jamais marché, nulle part et a par contre toujours amené à des désastres économiques, politiques et sociaux . »

    Comment expliquez vous que cela fonctionne aux US ?
    mobilité de la population ?, fiscalité fédérale ?, couverture budgétaire entre le trésor et les gouvernances locales ?

    Répondre
    • Charles Gave

      4 février 2013

      Cher David
      J ‘ai consacre plusieurs articles a la notion de Monnaie sur ce site
      Vous pouvez vous ye referer si vous le voulez
      Pour faire simple
      Une Nation est constituee par une volonte de vivre ensemble (Renan)
      un organisme qui a le monopole de la violence legale, l’Etat, cette violence ne pouvant s’exercer que dans un cadre librement accepte par tous pour defendre la Securite des Citoyens soit a l’interieur (police, justice), soit a l’exterieur (Defense Nationale)
      Pour cela l’Etat a le monopole de l’emission de monnaie et peut prelever des impots en s’autorisant a exercer sa prerogative de violence legale si les contribuables ne veulent pas payer.
      Cette prerogative n’est bien sur valable que si le Peuple ou ses representants ont vote ces impots et si le droit de propriete a ete respecte
      En Europe, il n’y a pas de volonte de vivre ensemble, personne n ‘a le monopole de la violence legale, la Democratie n’existe pas a la Commission qui est le seul organisme gouvernmental AU MONDE a cumuler les pouvoirs legislatis, executifs et reglementaires, sans aucun controle ni aucune election. ,
      il n’y a pas de defense europeenne, pas de systeme social Europeen et encore moins d’impots europeens, puisque personne n’a le monopole de la violence en Europe ( et tant mieux)

      La monnaie est ce qui couronne l’emergence d’une Nation Souverainne comme les USA ou la volonte de vivre ensemble est patente
      Dans 200 ans, il y aura peut etre une Nation Europeenne, mais commencer par la monnaie etait la meilleure facon de s;assurer que cette Nation ne verrait jamais le jour, ce que l’on voit aujourd’hui
      Quand l’Euro a ete cree, j’ai ecrit que l’Euro allait tuer l’Europe que j’aimais
      Nous y sommes
      La question ujourd;hui est: l’Europe pourra t’elle survivre a la disparition de l’Euro ?
      Je l’espere de tout mon coeur
      Amicalement
      cg

    • David

      5 février 2013

      Cher Mr Gave,
      Je vous remercie pour votre réponse.
      Elle rejoint ce que vous aviez écrit dans certains de vos ouvrages que j’ai eu l’occasion de lire.

      Comme je suis pinailleur et plutôt cartésien, j’aimerai avoir votre avis sur le ralentissement de la croissance du secteur industriel aux états unis, il à en effet suivi celui de l’europe:

      http://www.crisedusiecle.fr/graphique-usa-production-industrielle-detail-volume-B50001.jpg

      Du coup, il me semble discutable de laisser l’euro comme seul responsable sur le banc des accusés. A moins bien que que l’on estime que le ralentissement européen c’est propagé aux états unis.

      Je n’ai pas de doute sur le rôle néfaste de l’euro sur le découplage de la croissance des différentes industries européennes sur la dernière décennie, votre graphique le montre très bien. Mais pour l’arrêt brutal de la croissance je rajouterai dans les facteurs prépondérants la destruction de capital qui a suivi l’éclatement de la bulle internet et le basculement des investissements industriels vers l’Asie.

      Cordialement.

    • Louis Baudry

      5 février 2013

      Bravo Mr Gave.

    • Jocelyn

      8 février 2013

      La Commission européenne n’a ni pouvoirs législatifs ni réglementaires – elle peut par ailleurs être censurée par le Parlement européen, élu au suffrage universel (sous la menace duquel elle a démissioné en 1999), vos propos sont donc erronés.

  • JP34

    4 février 2013

    Ce que vous écrivez est rempli de bon sens .
    Il n’y a pas de solution démocratique, car le pouvoir a été confisquée au peuple. Les français ont voté NON à la constitution, mais elle a été mise en application par le traité de LISBONNE; le MES et FESF, ainsi que la règle du TWO PACK et SIX PACK (http://contrelacour.over-blog.fr/ ) nous ont volé notre souveraineté sans que le peuple en soit même informé.
    Quand l’édifice de PONZI s’effondrera, alors le peuple retrouvera sa souveraineté.

    Répondre
  • Florian

    4 février 2013

    Bonjour,
    Merci pour cette mise au point!

    Pouvez-vous m’éclaircir deux points?
    Quand vous dites que l’Italie du Nord gagnait des DM. Comment cela se faisait-il? Les entreprises payaient leurs employées en Lire et vendez en Lire, non?

    Et j’ai la même question pour le fait que les entreprises françaises recevaient des DM.

    Merci!

    Florian

    Répondre
    • clement

      4 février 2013

      @Florian
      Les lires reçues provenaient d’une activité économique saine (type allemande), qui une fois gagnées étaient redistribuées. Le fait d’avoir ensuite la possibilité de dévaluer permettait de rééquilibrer la balance économique d’une zone où on gagne de l’argent sainement et l’autre zone où l’on vit à crochet.
      Idem pour la france.
      Le fait que les taux de changes soient fixés empeche le reequilibrage.

    • FaLLaWa

      7 février 2013

      Sauf erreur de ma part, le seul moyen pour les entreprises francaises et italiennes du nord de gagner des DM, c’est d’exporter leurs produits en Allemagnes où elles sont payees en DM.

    • jepirad

      7 février 2013

      Le DM n’existant plus elles seront payées en euros.

    • Mamie

      8 février 2013

      Erreur Jepirad. 1€ français = 6.5556 Fcs, 1 € allemand = 1.90 DM, c’est sur cette parité fixe inchangée depuis 1999 que se calcule les balances d’échanges commerciaux.

  • reporting

    4 février 2013

    je pense 100% de ce qui est dit dans cet article. Nous sommes gouvernés par des mauvais. Et ce partout. Dans beaucoup d’entreprises ce sont les moins aptes qui donnent les ordres et qui commandent. Que faut il pour que tous ces gens soient chassés. Cette démocratie est à vomir. Une chose remarquable est que l’euro contient les germes de sa propre destruction. Comment un pays comme la France a pu en arriver là : se faire voler son indépendance. Voilà pourquoi les français sont désarmés contrairement aux américains. Ils ne peuvent pas se défendre. Qu’attend l’armée pour faire un coup d’état. Trop occupé au Mali ? Trop de carriéristes ? ( à relire l’erreur européenne de JJ Rosa).

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