30 juin, 2013

Pragmatisme et Gestion de Portefeuille

Depuis longtemps, trop longtemps  pensent certains, je pratique ce métier passionnant  qui consiste à réfléchir sur la marche du monde, à essayer de comprendre ce qui se passe dans les économies et les nouvelles ou anciennes technologies, à me pencher sur des valorisations qui fluctuent sans arrêt, pour arriver en fin de parcours à un portefeuille dans lequel j’essaie de résumer tout les efforts intellectuels effectués en amont. Voila un travail qui nécessite la collecte et le traitement en continu d’informations diverses et variées et  il a beaucoup évolué au fil des dernières années…

Il y a quarante ans, quand j’ai commencé par hasard dans ce métier, la difficulté était de trouver les informations.

Aujourd’hui, elles sont toutes disponibles instantanément sur Bloomberg ou sur Reuters et ce qui est difficile,  c’est de faire le tri entre ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Il faut donc aujourd’hui avoir une espèce de tamis intellectuel au travers duquel faire tout passer.Et je ne peux pas mettre toutes  ces informations dans un ordinateur et lui laisser le privilège de prendre les décisions à ma place.L’ordinateur est un idiot qui calcule à la vitesse de la lumière, et c’est tout…

Ca ne marche pas, je le sais, j’ai essayé…

En définitive,  la gestion de portefeuille tient beaucoup plus de l’artisanat que de l’industrie. On ne peut faire que dans le sur mesure, jamais dans la confection. Et comme dans tout bon artisanat, il existe des « tours de main » que les compagnons-les anciens- essaient de passer aux apprentis.C’est ce que je vais essayer de faire dans les lignes qui suivent, passer mes « tours de main ».L’un de ceux ci, et peut être le plus important,  consiste à essayer de séparer la réflexion qui doit précéder la mise en portefeuille d’un actif de celle qui doit avoir lieu une fois que cet actif est détenu.

Très curieusement par exemple, je sais que j’achète très bien, même si parfois j’achète un peu trop tôt et que je vends  plutôt mal, sans aucun doute parce que je passe beaucoup plus de temps à réfléchir à ce qu’il faut acheter qu’à ce qu’il faut vendre et quand il faut le vendre.C’est tellement vrai que dans l’une de  mes sociétés, j’avais chargé l’un de mes associés de la « vente », me contentant de la fonction « achat ».C’était une bonne idée, mais les résultats ont été décevants. Il ne peut pas y avoir deux conducteurs dans une voiture.

Du coup, j’ai décidé de mettre sur papier au bénéfice des lecteurs, un certain nombre de règles qui m’aident à considérer avec attention ce qui ne va pas dans mon portefeuille existant plutôt que de continuer à me faire plaisir intellectuellement en continuant à faire des grandes théories sur l’évolution à venir de l’Univers, sans trop regarder en arrière pour contempler le résultat de mes décisions passées  (mon péché mignon)….

Voici donc un petit résumé de ces règles

  • Les valeurs que vous avez dans votre portefeuille ne savent pas que vous vivez une grande histoire d’amour avec elles. Imaginons par exemple que vous vous soyez pris d’une passion coupable pour l’or. Il ne sait pas que vous l’aimez et ne sera pas vexé si vous lui faites une infidélité en le vendant pour acheter autre chose. Pas d’attachement sentimental, pas de fierté mal placée, de la modestie, encore de la modestie, toujours de la modestie…

 

  • Il n’y a pas de pessimiste riche, restez toujours optimiste. Comme le disait Bernanos «  Le pessimiste est un idiot triste, l’optimiste un idiot heureux. » Soyez heureux. Chaque crise est une occasion nouvelle de s’enrichir.

 

  • Il  n’y a PAS de placement miracle qui monterait jusqu’à la fin des temps. Tout placement connait un niveau où il faut vendre.

 

  • Si vous ne comprenez pas, ne jouez pas. Je me souviens par exemple de la folie sur les valeurs de technologie à la fin des années 90. Pendant l’été 1999, j’ai tout vendu ne comprenant plus rien aux valorisations (J’étais trop vieux, me disait-on). Dans les mois qui suivirent ces valeurs entrèrent dans une bulle d’anthologie et firent plus que doubler. Je me sentais complètement idiot-et très, très vieux. Deux ou trois ans après, ca allait beaucoup mieux.

 

  • Vous gérez un bilan et non un compte d’exploitation. Beaucoup de gens quand ils gèrent un portefeuille vendent ce qui est monté et gardent avec soin ce qui a baissé. Ce qui veut dire qu’ils vendent leurs bonnes décisions et conservent toutes leurs mauvaises. Au bout de quelque temps, il ne restera plus que des saloperies invendables dans leur portefeuille. En fait, il faut faire exactement le contraire. Vendre ce qui a baissé et garder ce qui a monté. Imaginez que les valeurs que vous avez dans vos actifs soient des employés.  Vendre ce qui est monté, c’est virer les bons employés pour ne garder que les mauvais. Le résultat final d’une telle stratégie est certain: la faillite est garantie.
  • Si vous réussissez à éviter toutes les grandes baisses  et à suivre deux grandes hausses sur trois, vous aurez des résultats mirifiques sur n’importe quelle période de 5 ans ou plus.  Ce qui veut dire que vous devez être un investisseur et non un trader. Ce n’est pas parce que la bourse est ouverte tous les jours qu’il faut passer un ou plusieurs ordres tous les jours…

 

  • Ce qui m’amène au point suivant:  Imaginons que vous achetiez une valeur à 100, en espérant qu’elle va aller à 150, sa « vraie » valeur d’après vos calculs ou ceux d’un analyste en qui vous avez confiance.  Patatras, son cours tombe assez rapidement à 90. La solution est simple: vendez ! Ce qui tue la performance d’un portefeuille, c’est la valeur qui baisse de 50 % ou plus. Pour éviter cela, la seule solution est de vendre tout ce qui baisse de façon inexplicable à vos yeux et de fixer dans votre esprit une limite au delà de laquelle vous prendrez votre perte, quoiqu’il  en soit.

 

  • Ne faites JAMAIS de moyennes en baisse. Le cours auquel une valeur est rentrée dans votre portefeuille est une valeur comptable et non économique. La seule valeur à prendre en compte c’est le cours aujourd’hui (voir le point précédent).

 

  • Ne gérez JAMAIS en fonction d’objectifs fiscaux. Beaucoup de gens autour de moi se sont ruinés pour ne pas payer d’impôts. Si l’Etat accorde un avantage fiscal à un investissement, cela ne peut être que parce que la rentabilité du capital dans cet investissement est insuffisante et que l’Etat veut compenser par un traitement fiscal favorable cette insuffisance de rendement, pour vous forcer à faire des investissements que vous ne feriez pas sans cet avantage. Quand on connait la capacité de l’Etat à sélectionner les bons investissements, la réaction normale doit être de s’enfuir en courant et non pas de se précipiter. Cela vaut pour les obligations du Gouvernement Français aujourd’hui par exemple.

 

  • Dans le même ordre d’idées, n’achetez jamais un investissement dont la rentabilité dépend de subventions étatiques (ou d’une réglementation nouvelle incitative). Par exemple, je connais nombres de gens qui ont été littéralement ruinés après avoir investi dans les panneaux solaires en Espagne. Lorsque les subventions cessent faute de rentrées fiscales, ces investissements perdent 90 % de leur valeur en très, très peu de temps.

 

  • N’achetez jamais sur un « tuyau » que vous aurez donné la petite amie ou le fils du Président de la Société. Ou bien vous vous retrouverez en prison, ou bien quelqu’un cherche à vous manipuler ou encore cherche à vous faire croire qu’il est dans le secret des Dieux alors que ce n’est pas le cas.

 

  • Il n’y a jamais un seul cafard dans une  cuisine. Imaginons qu’une  société annonce qu’elle a découvert qu’un employé indélicat a perpétré quelques indélicatesses… Vendez aussi vite que vous le pouvez. D’autres cafards vont sortir des que la lumière sera éteinte.

 

  • N’empruntez jamais pour acheter. On ne s’enrichit pas avec l’argent des autres.

 

  • Si vous avez une positon dans votre portefeuille qui vous empêche de dormir ou qui vous réveille à quatre heures du matin, ou si vous commencez à avoir mal au dos (plein le dos…), vendez. Vous n’êtes plus en état de réfléchir sainement.

J’ai essayé de distiller en quelques lignes ce qu’une longue et douloureuse expérience m’a appris. Faites en bon usage car comme je l’écrivais la semaine passée, la période financière à venir promet d’être houleuse.Hisse Ho !

 

Charles Gave

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

30 Commentaires

Répondre à P.M

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  • ParisBrest

    2 août 2013

    Merci pour tous ces conseils.
    Perso j’ai une approche spécifique dans la gestion de nos deux portefeuilles PEA.

    Un portefeuille actions est un placement risqué, tout le monde le sait.

    Quelque soit l’action, tout évènement majeur (géopolitique, financier…) entraine la cote dans les profondeurs…même momentanément.

    Donc l’important c’est la rémunération du risque qui importe.

    Acheter (si haut) aujourd’hui LOREAL dont le rendement n’est que de 2% n’est pas raisonnable…

    Par contre TOTAL qui offre un rendement de 6% encore aujourd’hui, d’accord.

    A condition de surveiller que le dividende soit toujours « d’actualité », toute chute du marché ne fait que revaloriser le rendement.
    Les dividendes versés (trimestriellement dans le cas de TOTAL) permettent eux de profiter de toutes les zones de dépressions pour se renforcer à bon compte.

    Cordialement

    Répondre
  • jemapelalber

    18 juillet 2013

    Si vous voulez mieux comprendre le Remminbi ….

    Cordialement.

    Répondre
  • BA

    5 juillet 2013

    Dettes souveraines, bulle obligataire, opacité des marchés… Le gendarme de la Bourse est très inquiet.

    La zone euro n’a pas fini de donner des sueurs froides aux marchés financiers. Malgré les mesures exceptionnelles prises par la Banque centrale européenne (BCE) après l’été 2012, afin de tenter d’endiguer la crise de la dette, « l’évolution des risques souverains continue de mériter une grande attention », a estimé mercredi l’Autorité des marchés financiers (AMF). « Certes, la situation s’est améliorée, en l’espace d’un an, mais les événements de ces derniers jours montrent que ce sujet demeure important », a insisté Benoît de Juvigny, secrétaire général de l’AMF, qui présentait mercredi 3 juillet sa cartographie des principaux risques pesant sur les marchés financiers, au cours des prochains mois.

    De fait, en début de semaine, la tourmente politique au Portugal a fait resurgir le spectre d’un retour en force de la crise de la zone euro, le taux d’emprunt à 10 ans du Portugal dépassant les 8% mardi, et entraînant dans son sillage les taux grec, italien et espagnol. Invoquant le « manque de crédibilité » des stratégies de renforcement des finances publiques des Etats européens les plus fragiles, couplé à « des perspectives de croissance moroses », l’AMF estime que de nouvelles « dégradations de notations souveraines ne sont pas à exclure. » Avec, à la clé, « la réapparition de tensions sur les marchés financiers, qui renchériraient les coûts de financement des émetteurs.

    Le risque d’un krach obligataire.

    Autre élément menaçant la stabilité financière, selon l’AMF : les risques « excessifs » pris ces derniers mois par des investisseurs cherchant à tout prix du rendement dans un environnement de taux d’intérêt très bas. « Les investisseurs présentant un fort appétit pour le risque ont obtenu, à moindre coût, les moyens d’acquérir des actifs (risqués, comme les actions et les obligations high-yield) dont la qualité a pu être hâtivement évaluée, ce qui augmente le risque de bulles sur certains segments de marché, notamment obligataire », prévient l’AMF. Qui va jusqu’à évoquer « le risque d’un krach obligataire, plus élevé en 2013 qu’en 2012. »

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20130704trib000774044/dettes-souveraines-bulle-obligataire-opacite-des-marches-le-gendarme-de-la-bourse-est-tres-inquiet.html

    Répondre
  • gilbros

    4 juillet 2013

    pragmatisme …..

    C’est sûr qu’il en faut une bonne couche …..merci M.Gave

    aujoud’hui CAC + 2.90%….

    Bravo Dragui !!!!!

    et ce soir :

    Risques sur les banques de la zone euro en 2014, selon Axa IM:
    Reuters le 04/07/2013 à 20:45

    LES BANQUES DE LA ZONE EURO MENACÉES PAR UNE CONJONCTION DE RISQUES, SELON AXA IM

    PARIS (Reuters) – Une conjonction de risques sur les banques de la zone euro menace de la replonger dans les turbulences début 2014, prévient l’économiste en chef d’Axa IM.

    « Un changement de régime sur le risque systémique dans la zone euro est à craindre en 2014 » alors que l’engagement du président de la BCE, Mario Draghi, de faire tout son possible pour sauver la monnaie unique est parvenu jusqu’à présent à préserver la stabilité du bloc, a déclaré Eric Chaney jeudi lors d’une conférence de presse.

    Pour lui, les banques de la zone euro vont être confrontées à un triple risque et les avancées sur l’union bancaire pourraient se révéler insuffisantes pour y faire face.

    La Banque centrale européenne procédera au premier trimestre de l’an prochain à un examen de la qualité des actifs et de la solidité des bilans des quelques 130 banques de la zone euro dont elle assurera la surveillance directe dans le cadre du mécanisme de supervision bancaire unique.

    Après les critiques suscitées par les tests de résistance réalisés l’été dernier sous l’égide de l’Autorité bancaire européenne, qui n’avaient pas permis de prévenir la faillite des banques chypriotes, l’Europe n’a pas le droit à l’erreur.

    « Même à la BCE, ils sont inquiets de ce qu’ils vont trouver », estime Eric Chaney pour qui « deux choses font peur »: « des actifs de plus mauvaise qualité que ce qui a été révélé jusqu’à présent ou dont la qualité s’est détériorée avec la crise », et le « syndrome japonais des ‘zombie banks' », ces établissements qui préfèrent maintenir à flot des entreprises en difficulté plutôt que de devoir constater des pertes susceptibles de les acculer à la recapitalisation.

    La prise en compte par les investisseurs de la mise à contribution des créanciers privés (bail-in) en cas de recapitalisation ou de faillite d’une banque risque aussi d’entraîner une hausse de leurs coûts de financement.

    Les actionnaires et les détenteurs de dette subordonnée et senior étant « bail-inables » à partir du 1er août 2013, l’assouplissement des conditions de financement des banques observés depuis l’été 2012 pourrait être remis en cause, les investisseurs exigeant une prime pour rémunérer un risque désormais plus élevé.

    Cette remontée des coûts de financement risque de désavantager un peu plus les établissements fragiles au risque d’accroître la segmentation des marchés du crédit au sein de la zone euro, à laquelle la BCE s’efforce pourtant de remédier.

    « BOMBE POLITIQUE »

    Les coûts de financement des banques de la zone euro seront aussi affectés par la remontée des taux longs liés à la sortie progressive par la Réserve fédérale américaine de sa politique monétaire ultra-accommodante, contre laquelle la zone euro ne sera pas totalement immunisée.

    Face à ce triple risque, les avancées sur la voie de l’union bancaire permettent d’apporter des réponses mais elles ne sont pas allées jusqu’à la mise en place d’un mécanisme unique de résolution des crises bancaires.

    Pour l’Allemagne, la mise en place de ce mécanisme nécessite pour des raisons légales et institutionnelles un changement des traités européens. Pour d’autres pays de la zone euro, France en tête, un changement des traités n’est pas envisageable car « il nécessiterait un référendum dont on connaît le résultat », résume Eric Chaney.

    Il estime que la récession que connaissent plusieurs pays du bloc, depuis plusieurs années pour certains d’entre eux, constitue une véritable « bombe politique ».

    Il rappelle ainsi que le produit intérieur brut par tête en volume en Italie est aujourd’hui au même niveau qu’en 1998, soit quinze ans de perdu. Il n’a progressé que de 0,4% par an au Portugal, de 0,7% en Grèce et de 0,8% en France.

    LA BCE « À COURT DE MUNITIONS »

    Face à cette situation, « la BCE est à court de munitions », estime Eric Chaney ajoutant que l’assainissement des bilans bancaires est un préalable au redémarrage du crédit et donc de l’activité mais que la BCE ne peut l’imposer seule.

    La parade trouvée à la crise des dettes souveraines par Mario Draghi avec les opérations monétaires sur titres (OMT) a en revanche épuisé ses effets.

    « On a atteint les limites de l’instrument OMT : personne ne l’a utilisé et les pays (qui auraient pu y recourir) sont toujours en récession », relève-t-il.

    Il constate en revanche que « nous sommes un peu revenus à la situation du début de l’Union monétaire : quand les taux allemands montent, ceux des partenaires de l’Allemagne montent plus et quand ils baissent en Allemagne, ils baissent plus chez ses partenaires ».

    L’économiste ne s’attend pas à une remontée des taux longs aux Etats-Unis au-delà de 2,5% à l’horizon de la fin d’année, la Fed cherchant avant tout à préserver la reprise, ce qui devrait limiter les tensions sur les rendements au sein de la zone euro.

    « Si les taux allemands montaient trop, les taux italiens, espagnols voire français pourraient retrouver une zone de danger », prévient-il toutefois.

    Il y a certainement une grande inquiétude de la BCE » estime Eric Chaney car « si sur le niveau des taux, l’Europe est en partie otage des Etats-Unis, sur les écarts de taux (entre pays de la zone euro), elle est otage d’elle-même ».

    Marc Joanny, édité par Marc Angrand

    Répondre
  • BA

    3 juillet 2013

    Un organisme connaît cinq phases :
    1- La naissance.
    2- La phase ascendante.
    3- La phase de plateau : l’organisme est alors à son zénith.
    4- La phase descendante : l’organisme commence à vieillir, tout se déglingue.
    5- La mort.

    J’interprète la construction européenne de la même façon :

    1- La naissance : 25 mars 1957, signature du traité de Rome.
    2- La phase ascendante : 1957 – 1992. La construction européenne monte en puissance.
    3- La phase de plateau : 1992 – 2008. Avec le traité de Maastricht, avec la suppression des frontières intérieures et avec la monnaie unique, la construction européenne est alors à son zénith.
    4- La phase descendante : 2008 – ???
    La crise financière de 2008 est devenue une crise économique, une crise sociale, une crise politique. Elle a montré au monde entier que, face à la crise, la soi-disant « solidarité européenne », c’était du pipeau.

    Elle a montré au monde entier que, face à la crise, chaque nation européenne revient dans le monde réel :
    – le sentiment national, ça existe ;
    – l’égoïsme national, ça existe ;
    – la raison d’Etat, ça existe.

    Par exemple, les budgets de chaque nation européenne continuent à augmenter, en pourcentage du PIB. Mais en revanche le budget de l’Union Européenne, lui, est en baisse !

    Pour la période 2007-2013, le budget de l’Union Européenne était au niveau ridicule de 1,10 % du PIB de l’Union Européenne. Pour la période 2014-2020, il baissera au niveau minable de 1 % du PIB !

    La Commission européenne et le parlement européen voulaient faire augmenter le budget à 1083,3 milliards d’euros. Mais les chefs d’Etat et de gouvernement ont refusé : ils ont exigé de le faire baisser au niveau minable de 960 milliards d’euros pour la période 2014-2020 !

    L’égoïsme national l’a emporté, comme d’habitude.

    http://www.20minutes.fr/economie/826126-budget-2012-europe-impose-rigueur

    C’est la phase descendante.

    Tout se déglingue.

    Au Portugal, en Irlande, en Italie, en Grèce, en Espagne, à Chypre, en Slovénie, tout se déglingue.

    Aujourd’hui, la périphérie tombe en ruines. Demain, le coeur de l’Union Européenne sera touché à son tour.

    Chaque nation reprendra le contrôle de ses lois nationales, chaque nation reprendra le contrôle de ses frontières nationales, chaque nation reprendra le contrôle de sa monnaie nationale, etc.

    L’Union Européenne se dirige tranquillement vers sa mort.

    Répondre
    • Poutine7

      5 juillet 2013

      J’ai une autre lecture

      Naissance du social-libéralisme (proto UMPS) vers 1968
      Phase ascendante du social-libéralisme 1974-1981 (Valéry le génie du regroupement familial et de l’entrée de la Grêce dans l’Union Européenne)
      Plateau du social-libéralisme 1981-2008 avec une sacrée pointe (si l’on peut dire pour une période de superpantouflage) avec le jour du référendum du 29 mai 2005 (800 pages de technocratie)
      2005-2011 Début de la descente

      2014 effondrement final de l’Europe des bisounours sous le poids conjugué des politiques sociales, des subventions en tout genre, de la bureaucratie, des gains de productivité, de la « mondialisation heureuse »

  • Lolo

    3 juillet 2013

    http://www.contrepoints.org/2013/07/03/129801-les-solutions-a-la-crise-de-leuro-par-le-gouverneur-de-la-banque-dangleterre-mervyn-king

    http://www.dailymotion.com/video/x4amz3_coluche-un-homme-averti_music

    le marché immo Fr ( sterilisation du capital….et improductif ) est le plus sur évalué du monde par rapport au revenus restants à ces pauvres Francais apres tous les impots…mais l’etat s’est bien goinfré sur les frais de mutation
    volumes baisses
    je vise – 40 % d’ici 2020 pour revenir à un trend correspondant au pouvoir d’achat mediocre des francais, à cause d’une productivité faible à cause d’un état parasite qui ponctionne bcp trop pour son electorat clienteliste qui « survit  » au crochet ( CAF, RMA…)

    ca va swinguer soon et tant mieux
    Destruction creatrice

    Répondre
  • zorgbibes

    2 juillet 2013

    Il n’y a pas un seul cafard dans la cuisine. Est ce à dire que la SG est remplie de cafards et autres cloportes. Et que dire de la Dexia.

    Répondre
  • cgpi

    2 juillet 2013

    du bon sens…
    par contre le levier de l’emprunt notamment pour l’immobilier s’est révélé judicieux, donc pas totalement d’accord sur ce point

    Répondre
    • idlibertes

      2 juillet 2013

      On en reparle dans 9 mois ….

  • jepirad

    2 juillet 2013

    Oui merci!
    En bourse il ne faut pas être têtu.
    Mieux vaut suivre la sagesse de M. Charles Gave.

    Répondre
  • Dioclétien

    2 juillet 2013

    Merci ! Très sain.

    Répondre
  • iclair

    2 juillet 2013

    Sujet: Avoir le courage de ses convictions.

    Merci M. Grave de ces conseils; ils sont deja largement circules dans un bon nombres d’ouvrages sur l’investissement.

    Ma question est hors sujet mais je ne sais pas ou l’introduire sur le site. Avec le nom d’Institut des Libertes que je reference souvent aupres de mes proches car je suis 100% d’accord avec son ethos (est-ce un mot Francais?), je pense que votre site devrait prendre position sur M. Snowden, car bien que cela ne soit pas de l’economie, il faut repondre en tant que libertariens sur le genre de monde dans lequel nous voulons vivre. Je pense que ceci est une question a laquelle il faut avoir le courage de prendre position, meme si c’est probable que cela va diviser les opinions.

    Tres bien a vous

    Répondre
    • Amellal Ibrahim

      2 juillet 2013

      Sauf que Charles Gave n’est pas vraiment libertarien …

    • idlibertes

      2 juillet 2013

      Chers tous deux,

      Jean-Claude Gruffat nous prépare cela. Quant à Charles Gave, il est certes loin d’être libertarien mais je pense que vous l’employez version US , donc, je l’accepte (mais ne recommencez pas trop quand même :-)))

      Bien à vous,

      Idl

  • prime

    1 juillet 2013

    Cher Monsieur Gave,
    Vous êtes un homme généreux.
    Vous semblez avoir un sentiment d’imminence du désastre. Je suis aussi avec ce ressenti. Mais Cuba, la Corée du Nord, ou même l’interminable déflation au Japon, nous montrent que nous pouvons vivre un interminable enlisement très progressif sur une échelle de temps très longue avec un appauvrissement continu et qui peut aller très loin…??

    Répondre
  • jcgruffat

    1 juillet 2013

    Charles,
    Merci pour ces evidences qu’il est bon de rappeler.

    JCG

    Répondre
  • BA

    1 juillet 2013

    Dans la zone euro (ZE17), le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi à 12,1% en mai 2013, en hausse par rapport au taux de 12,0% relevé en avril.

    Aujourd’hui, il y a deux Europe :

    – l’Europe des pays périphériques : ces pays sont en faillite. Le chômage atteint des niveaux catastrophiques ;

    – l’Europe des pays du nord : ces pays sont en train de sortir de la crise.

    Ces deux Europe s’éloignent l’une de l’autre de plus en plus vite.

    Zone euro : chômage pour le mois de mai 2013 :

    1- Médaille d’or : Espagne. 26,9 % de chômage.

    2- Médaille d’argent : Grèce. 26,8 % de chômage.

    3- Médaille de bronze : Portugal. 17,6 % de chômage.

    4- Chypre : 16,3 % de chômage.

    5- Irlande : 13,6 % de chômage.

    6- Italie : 12,2 % de chômage.

    Ces six Etats européens périphériques s’enfoncent dans la crise de plus en plus profondément. Leur situation devient désespérée.

    Et les pays qui ont le moins de chômage ?

    Pays-Bas : 6,6 % de chômage.

    Luxembourg : 5,7 % de chômage.

    Allemagne : 5,3 % de chômage.

    Autriche : 4,7 % de chômage.

    http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_PUBLIC/3-01072013-BP/FR/3-01072013-BP-FR.PDF

    Chômage des jeunes de moins de 25 ans :

    Grèce : 59,2 % de chômage des jeunes de moins de 25 ans.

    Espagne : 56,5 % de chômage des jeunes.

    Portugal : 42,1 % de chômage des jeunes.

    Italie : 38,5 %.

    Slovaquie : 34,6 %.

    Irlande : 26,3 %.

    Répondre
  • James Sunderland

    1 juillet 2013

    Merci Monsieur Gave pour ce nouvel article et pour le site en général. Amicalement.

    Répondre
  • MAIN

    1 juillet 2013

    Après les attentats du World trade, ne fallait il pas moyenner à la baisse plutôt que faire un sell off?!?

    Répondre
    • Charles Gave

      1 juillet 2013

      Cher Lecteur
      9/11 a eu lieu le 11 Septembre 2001
      Base 100 ce jour la, l’indice S&P 500 etait a 70 em Mars 2003, a son plus bas…
      Mais de facon generale , vous avez raison
      Si un crash se produit type 1987, il ne faut pas vendre
      Vendre quand le marche est grotesquement survendu est rarement une bonne idee C’est
      Il faut attendre que le marche se stabilise et restructurer son portefeuille
      Amicalement
      cg

      Amicalement

  • Lolo

    1 juillet 2013

    Bonjour,

    mon petit commentaire anodin a disparu . Pourquoi ?

    cordialement

    Répondre
  • Cigarbutt

    1 juillet 2013

    Bonjour M. Gave,

    Merci pour cet article, je vous suis sur presque tout sauf qd vous dites: ne faites jamais de moyenne à la baisse. en bon gérant value, je « vis » de mes moyennes à la baisse. si une valeur est interessante à 100, et qu’elle baisse à 60, sans aucune raison majeure, alors acheter. 2008 a été une superbe occasion d’acheter des valeurs qui étaient en soldes chq jour un peu plus pdt l’automne et l’hiver, sans moyenne à la baisse, pas de profits.

    La vraie question est de, réellement savoir ce que l’on achète et ce que la société a au bilan.

    bravo pour votre site
    Leo

    Répondre
  • JohnS

    30 juin 2013

    Merci pour les conseils, en filigrane on peut d’ailleurs percevoir la nuisance que les politiques et les Etats peuvent apporter au système économique..

    Répondre
  • P.M

    30 juin 2013

    C est très Warren Buffet style vos conseils
    Je crois en effet que l histoire a prouvé que ça marche
    Après ces précieux conseils pourriez vous préciser les aires de jeux?
    Très cordialement

    Répondre
    • idlibertes

      30 juin 2013

      Cher Monsieur,

      Non, cela n’est pas possible içi. Dsl

    • LM

      11 juillet 2013

      Sauf que dorénavant Warren Buffet investit surtout dès que le gouvernement peut l’aider.

  • roger duberger

    30 juin 2013

    Cher Mr Gave, merci pour ces bons conseils. On va essayer de suivre la feuille de route. Il y a qq années j’étais abonné au JdF et je découpais vos articles, je reconnais qq passages croustillants. Merci

    Répondre
  • Marius

    30 juin 2013

    Merci pour ces conseils Mr Gave.

    Répondre

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!