19 novembre, 2015

« Penser l’Europe en dehors de l’Euro »

Chers lecteurs,

Vous trouverez ci-après un compte rendu de la conférence du 12 Novembre dernier qui réunissait Charles Gave et Jacques Sapir (Professeur, Économiste et Essayiste) à l’Université D’Assas -Paris 2.

Nous avons tenté d’en donner un compte rendu le plus exhaustif possible.

 

 

 

Sous le patronage de ASSAS PATRIOTE, Paris II, Amphi 3, jeudi 12 Novembre 2015, 19 heures :

 

Introduction de Guillaume Mahistre.

Charles Gave se présente.

Puis aborde le sujet :

Charles Gave (CG) :

« Quand on parle de l’Europe, il faut la définir, il existe deux conceptions de l’Europe .

  • Celle d’Adenauer, de Gasperi , Robert Schuman c’était l’Europe chrétienne de 1250, ou toutes les expériences avaient cours : villes état, états nations, ligue hanséatique,  Saint Empire Romain Germanique …La diversité des peuples  et des expériences en faisait la richesse. Pour ceux qui souhaiteraient approfondir voir : Hughes Trevor Roper « The rise of Christian Europe »
  • Et la conception de Jean Monet  qui espérait le retour à l’Empire Romain et ne croyait pas en la Démocratie. Pour cela, il fallait d’abord bâtir un Etat et cela a commencé par la création d’une monnaie commune, l’Euro. Cette Europe devait être celle de la technocratie triomphante,
  • Apres la réunification Allemande, l’option choisie fut celle  de la technocratie, sans que les Peuples aient été consultés.  Le contrat offert aux Allemands fut, « on accepte la réunification, vous acceptez l’Euro » En sortant des négociations François Mitterrand, content de lui,  a dit « nous avons cloué la main de l’Allemagne sur la table de l’Euro ». Vraiment ?

Ce qui nous amène à la question de la monnaie puisque j’évoque l’euro.

Pourquoi une monnaie a-t-elle de la valeur ? Question très difficile puisque monnaie ne coûte rien a produire.

Pour comprendre, plusieurs grands esprits ont réfléchis et, pour laisser à part les économistes, je citerais ;

 

–          Aristote, qui observait que la monnaie devait avoir une valeur car elle coûtait du temps et du travail à extraire. En cela, Aristote reliait donc la monnaie a une valeur travail. Or, l’histoire et l’économie autrichienne nous a appris qu’Aristote a eu tort sur ce coup-là.

–           Platon. Pour lui, la monnaie était une convention sociale, et il avait raison. (acquiescement de Jacques Sapir).

–          Le Christ. On évoque peu le Christ dans le domaine économique et c’est un tort. Quand Jésus dit en regardant la pièce : « tu rendras à César ce qui est à César » il explique que pour lui, la monnaie et l’Etat sont les deux faces de la même pièce.

A ce point du raisonnement, je voudrais içi parler d’une notion que certains libéraux me disent qu’elle n’est pas libérale et qui est qu’une monnaie est un bien commun, à la manière d’un jardin public (acquiescement de JS).

Ce bien commun n’appartient  ni à l’Etat ni au secteur privé , c’est un bien indépendant qui doit appartenir à tous, un peu comme la Justice. La sage décision serait donc d’en confier la gestion à un organisme indépendant et du secteur public et du secteur privé, une sorte de cour suprême de sages, responsables sur leurs propres patrimoines (Comme la Bundesbank d’antan) et de laisser la libre concurrence des monnaies des différents pays s’installer entre elles., ce qui serait conforme au modèle de l’Europe Chrétienne

Au lieu de cela, nous avons des taux de change fixes, un signe de la volonté du retour vers Rome.

Comprenez-moi bien. Dans l’absolu, je n’ai aucun problème à ce que la France décide d’avoir 50 % de fonctionnaires en plus que l’Allemagne.  Je n’ai aucun problème non plus  a ce que la France ait un taux de change fixe avec l’Allemagne. Mais elle ne peut pas avoir les deux à la fois, puisque les coûts Français sont supérieurs aux coûts Allemands. ..

De même pour L’Italie.

Historiquement, l’Italie du Nord a payé pour l’Italie du Sud. Et quand la charge devenait trop lourde pour que l’Italie  du Nord reste compétitive vis avis de ses concurrents, la Lire dévaluait pour redonner de l’air.  Cela fonctionna jusqu’à l’arrivée de l’Euro et depuis l’économie Italienne s’enfonce inexorablement.

Et donc le taux de change est le prix de marché au travers duquel s’arbitrent les différents contrats sociaux qui permettent a une Nation de conforter leur volonté de vivre ensemble (Renan)

Si on manipule le taux de change, on attaque ce contrat social et donc la Nation

Et la Nation est le seul endroit ou la liberté individuelle peut s’exercer disait Jean-Paul II. Ainsi toute atteinte à la Nation et à sa souverainetés est une atteinte à nos libertés individuelles.

Jacques Sapir 

 

« Une monnaie implique  et permet des transferts sociaux à grande échelle a l’intérieur de la Nation »

Pour fonctionner l’Europe de l’euro a besoin de transferts massifs. Et donc pourquoi ne pas les faire ? Pourquoi pas des Etats-Unis d’Europe ?

Mais une monnaie commune a des conséquences politiques  immenses

:1/ La monnaie et la souveraineté. Perdre sa monnaie pour un pays, c’est perdre sa Souveraineté, comme l’exemple de la Grèce l’a bien montré

2/ la monnaie le pacte budgétaire. Si des conditions budgétaires sont mises a l’émission de monnaie, cela veut dire que quelque part cela ne sert plus a rien de voter

3/ la monnaie et la redistribution. Toute tentative de redistribution peut être empêchée par un pacte budgétaire contraignant.

Et pourtant cela a fonctionne aux USA

Entre 1928 et 1939 aux USA, il y a eu une inversion de 1/3 des dépenses des états locaux pour 2/3 des dépenses fédérales. Mais ceci implique que l’on se pose trois questions  Aux USA, il y a de grosses divergences de niveaux de vie entre les états mais ils sont compensés  par  des transferts budgétaires.

Pourquoi pas la même chose en Europe ?

C’est l’idée d’Emmanuel Macron qui explique qu’il faudrait faire pareil  en Europe, mais les masses sont telles que cela serait impossible.

Par exemple, nous avons calculé qu’il faudrait entre 300 à 350 MD d’Euros net de transferts du Nord vers le Sud de l’Europe  et 90% des transferts seraient à la charge de l’Allemagne, soit 10 % du PIB Allemand.

Cela représenterait 4 fois les montants des réparations que les Allies avaient imposé a l’Allemagne après la première guerre mondiale …

D’autre part, les pactes sociaux et les situations économiques sont très différents.

L’euro  vis-à-vis du dollar est sous-évalué pour l’Allemagne,Mais il est sur évalué pour l’Italie, la France, le Portugal. Ceci veut dire en pratique que pour vivre en commun, il faudrait soit augmenter le taux de change fixe soit demander aux Allemands de faire un effort absolument gigantesque, ce qui n’est pas envisageable.

L’euro menace donc directement la paix en Europe en faisant renaître les antagonismes d’antan  et tout le monde sait que de tels transferts seraient à la fois impossibles et immoraux

Si l’Allemagne ne veut pas ou ne peut pas payer, que va-t-il se passer ?

La réponse est simple, l’Euro disparaîtra.

La France vivrait une dévaluation de 15 %, l’Allemagne une réévaluation de 25 %, ce qui n’aurait aucun impact sur les multinationales Françaises, aucun impact sur les banques et un impact négatif d’environ 10 milliards d’euro sur les compagnies d’Assurances du pays. Voila qui serait très inférieur à l’ardoise que Dexia a laissé.

 

Questions du public :

 

1/Que dire aux personnes qui ont peur pour leurs retraites ?

CG :

  • Dans une société, il y a les entrepreneurs et les rentiers.  Une dévaluation transférerait de l’argent du rentier Français (le fonctionnaire), aux entrepreneurs.  Dans l’état actuel, personne ne veut prendre la décision courageuse de redonner le pouvoir de manœuvre aux entrepreneurs, en baissant leurs impôts par exemple. Cette hausse de leur rentabilité permettrait aux entrepreneurs de recommencer a embaucher et a investir, ce qui serait une très bonne nouvelle
  • Il est à craindre que plutôt que de choisir une disparition « organisée »  de l’euro nous n’ayons  une crise ou les marches financiers fassent sauter le système et cela risque malheureusement d’occasionner certains heurts.
  • La réalité est que depuis la fin des années 90, une classe technocratique a pris le pouvoir, et donc  nous ne sommes plus en démocratie. En Grèce, le peuple a voté pour le sortie de l’euro, les technocrates ont refusé.

 

2/Question sur la Grèce et l’Euro :

JS :

  • Il faut remettre la démocratie grecque, fragile ,dans son contexte historique. La Grèce reste meurtrie par le souvenir de 1974 (dictature des colonels) et de la quasi guerre perdue contre la Turquie.  La Démocratie est encore une chose fragile la bas. Toutefois, il est pour moi certain que  le plan de stabilisation de la Grèce ne peut pas fonctionner  et que vous verrez dans vos journaux d’ici deux semaines, un mois peut être plus ressurgir inévitablement la question Grecque, a moins que le coup ne parte du Portugal ou de l’Italie.
  • Sur les retraites en général, le problème n’est pas le vieillissement, mais l’absence de croissance. Un retour de la monnaie Française a une parité normale, en relançant la croissance  on peut avoir  permettrait de créer de 1. 5 a 2 millions de nouveaux emplois et donc de faire dispraitre et les deficits sociaux et les deficits des caisses de retraite.

 

CG :

  • Un point a signaler est que l’Allemagne n’est pas dans une position aussi florissante que l’on veut bien nous le dire. L’Allemagne a eu 1 000 Md D’Euros d’excédents courant envers le reste de l’Europe depuis 10 ans. Comme une balance des paiements s’additionné a zéro, cela veut dire qu’elle a mis en portefeuille 1000 milliards d’euro d’effets a recevoir emis par les autres européens, qui seront bien incapables de l, rembourser. Si on estime leur capacités de remboursements a 50 % de la dette encourue, la perte sèche de l’Allemagne serait de 500 MD D’euros. Les fonds propres des banques sont de 350 MD d’Euros. Ce qui veut dire que le système financier  Allemand serait mis en faillite
  • L’euro est une stratégie défensive et comme je l’avais dit dans une conférence à normal sup il y a 4 ans, les ligne Maginot ne fonctionnent jamais. Une stratégie défensive amène toujours au désastre, n’en déplaise a monsieur Attali..
  • La seule façon de s’en sortir maintenant est de revenir à une concurrence des monnaies et de ne pas mettre la monnaie avant la volonté des peuples Européens. Comme le disait Ernest Renan dans son superbe discours à la Sorbonne de 1882, une nation est fondée sur une volonté des  citoyens de vivre ensemble, de partager un passé commun et un avenir futur. Or, il n’existe pas à ce jour de volonté Européenne de vivre ensemble. Le prétendre est une négation de nos droits individuels.

 

JS :

  • En cas de disparition de l’euro, nous pourrions revenir a un system similaire a l’UEP L’UEP (L’union Européen des paiements) a été mise en place avant le traité de Rome et il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions-nous en prévaloir à nouveau.
  • Je pense que la sortie de l’Euro est une  condition nécessaire au retour de la croissance, mais pas une condition suffisante.  Cela ne résoudra pas tous nos problèmes et nous devrons pour un temps adapter certains de nos  modes de consommation trop tournés actuellement vers la consommation extérieure.
  • J’entends parfois dire « mais nous ne pourrons plus partir à l’étranger » il faut savoir que pour la majorité des ménages français, 70 % de leurs revenus est consacrée à l’achat de biens et services produits en France. Seul 50% de la population part en vacances. Sur ces 50%, 20% partent à l’étranger soit 10% de la population  totale et une grosse partie de ceux-là vont dans des pays qui dévalueront autant que la France sinon plus (Maroc, Tunisie, Espagne, Portugal etc..).

 

CG : Effectivement, les temps seront durs pour les Français qui prennent leurs vacances en Allemagne…

 

3/ Que pensez-vous du risque de la dette ?

 

  • CG : Je vais vous dire, dans une économie saine, ce qui compte, c’est le taux d’intérêt, par rapport au taux de croissance.Si le taux de croissance est supérieur au taux d’intérêts, ile ne peut pas y avoir de problème de la dette. S’il est inferieur, la faillite est inéluctable. Il ne peut y avoir de croissance sans retour a des prix de marche pour les taux de change, c’est-à-dire sans une disparition de l’euro. Le choix est donc entre l’euro et la faillite.
  • JS: Si l’Italie sort de L’Euro, le reste des pays Européens suivra. C’est une erreur de penser qu’il faudrait une unanimité de vote pour une sortie car comme dans toutes les décisions, il y a la loi et puis la pratique. En pratique, quand cela arrivera, il y aura un quart d’heure de furie avec des « vous n’y pensez pas «  suivi de « bon et bien comment on fait et combien cela va nous coûter «  c’est tout ».

Auteur: idlibertes

Profession de foi de IdL: *Je suis libéral, c'est à dire partisan de la liberté individuelle comme valeur fondamentale. *Je ne crois pas que libéralisme soit une une théorie économique mais plutôt une théorie de comment appliquer le Droit au capitalisme pour que ce dernier fonctionne à la satisfaction générale. *Le libéralisme est une théorie philosophique appliquée au Droit, et pas à l'Economie qui vient très loin derrière dans les préoccupations de Constant, Tocqueville , Bastiat, Raymond Aron, Jean-François Revel et bien d'autres; *Le but suprême pour les libéraux que nous incarnons étant que le Droit empêche les gros de faire du mal aux petits,les petits de massacrer les gros mais surtout, l'Etat d'enquiquiner tout le monde.

15 Commentaires

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  • HILLART

    23 novembre 2015

    Tout ce raisonnement développé brillamment par CG et JS suppose la rémanence du cadre de référence de l’état. Il semble que la refonte des régions françaises pour n’en laisser plus qu’une petite dizaine pourrait bien se nommer une « länderisation » de la France, et que la menace politique sous-jacente pourrait vraisemblablement consister en une dissolution des états pour ne plus laisser que des Länders chacun en relation avec un pouvoir central européen. Ce projet relève de la tyrannie car les peuples ne l’ont pas voté. Or l’état d’urgence actuel, s’il se prolonge pourrait bien favoriser le scénario d’une telle dissolution, (dans lequel le maintien de l’Euro est indispensable) et ne saurait, bien sûr, pas du tout promouvoir l’installation d’une « démocratie directe ». Le préjudice causé aux peuples européens est tellement évident, qu’on se demande s’il n’a pas été un objectif délibérément voulu. Même si par exemple le peuple français, qui n’a pas été consulté en l’occurence, est en désaccord avec le nouveau découpage régional français prévu en 2016, comment, à défaut d’un projet de référendum porté par plus de trois millions de signatures et bon nombre de parlementaires, enrayer la « länderisation » de la France? Le problème n’est pas que les peuples européens émettent aujourd’hui un refus relatif de vivre ensemble, le problème est que, de fait, les institutions européennes les forcent d’entrer dans une configuration d’un espace européen « länderisé » sans leur demander leur avis sur la dissolution de leur État national. Il faudrait encore fournir un effort considérable pour concevoir Paris sans plus de pouvoir qu’une capitale de région provinciale, pour se faire à l’idée que Paris ne sera pas toujours Paris. N’est-ce pas le cadre de référence de notre souveraineté dont la sauvegarde figure en tête de notre constitution, auquel ses transferts successifs, monétaire, budgétaire, militaire, au bénéfice des institutions européennes et atlantiste, …, portent atteinte? sans oublier la fonte vertigineuse des effectifs armés, ni la braderie des bijoux de famille Alsthom, Alcatel , Areva… Notre gouvernement est-il un syndic de liquidation volontaire? Il semble peu probable que le maintien de l’état d’urgence soit une tentative de reprendre le manche de la souveraineté nationale.
    Quant à la vision d’une fausseté de la conception aristotélicienne de la monnaie, fondée sur une valeur travail, il faudrait décrire le contexte de la vision aristotélicienne de l’échange, qui est fondée sur l’usage des biens acquis et non pas sur ce qui est sa perversion chrématistique, à savoir l’accumulation des moyens de paiement. Or la monnaie aujourd’hui est sortie de sa vocation première qui consiste à agir en qualité de volant d’inertie de l’économie réelle, pour ne devenir plus qu’une monnaie de compte. C’est ce parcours au cours d’un siècle de guerre mondiale qui a mené la monnaie d’un étalon métallique strict, d’une économie libre véritablement globalisée fondée sur l’étalon or, via l’étalon de change or postérieur à la conférence de Gênes de 1922 aux fins d' »économiser l’or », jusqu’à une monnaie de compte sans actif tangible au passif de la banque centrale d’émission ou presque. Ce parcours de dématérialisation monétaire, d’immatérialisation monétaire pour penser justement à Tocqueville, est aussi la route de notre servitude, dans une frénésie délirante chrématisitque. Aristote avait vu juste cette perversion de l’échange où une valeur est échangée contre le mirage d’une valeur, intrinsèquement du vent.

    Répondre
    • Frédéric G.

      9 décembre 2015

      Comme le démontre CG, l’euro est un Frankenstein économique mais l’analyse est effectivement trop courte.

      L’analyse doit se situer au niveau politique. L’euro n’est qu’un aspect du projet européen. La feuille de route de cette tyrannie est de détruire les états-nations dont les nouvelles régions « landers » ne sont qu’une étape comme l’écrit Hillart.

      Il ne faut donc pas sortir de l’Euro : il faut sortir de l’Euro, de l’Union européenne et de l’Otan.

      Quelles sont les voix qui dénoncent cette tyrannie ? J’ai entendu Marie-France Garaud (femme politique), Philippe de Villiers (homme politique, aujourd’hui chef d’entreprise) et Francois Asselineau (président du parti politique upr). C’est peu et aujourd’hui c’est tout.

    • idlibertes

      9 décembre 2015

      Cher monsieur,

      Visiblement, en terme « d’analyse trop courte », vous n’avez pas lu « des lions menés par des ânes » , pas plus que la somme de papiers dédiés à l’Euro sur ce site. Ainsi, ne puis je que vous enjoindre à le faire avant de vous prononcer sur ce que vous pensez que pense charles gave sur la question.
      Enfin, et quand ce sera le cas, envisagez seulement l’utilisation charmant du conditionnel pour résumer la pensée d’autrui, tellement moins impudent que le présent.

      Vous en remerciant par avance,

      Cordialement,

      Idl

  • Matteo S.

    22 novembre 2015

    Un seul point à contester dans les propos rapportés de Charles Gave : celui sur l’Italie.

    Certes, l’Italie du nord industrieuse et productive finance l’Italie du sud. Mais c’est l’Italie du nord qui a le plus profité de l’unité italienne depuis un siècle et demi. L’unification a permis à l’industrie du nord-ouest (Piémont-Savoie-Lombardie) de se constituer un grand marché captif et de bénéficier de la main d’oeuvre pas chère du sud. Le sud a été sinistré par l’unification monétaire avec le nord.

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    • nolife

      23 novembre 2015

      Pareil pour les USA où le Sud a aussi du souffrir de la fin de l’esclavage.

      Mais en Italie, même si certains comme Lega Nord rechignent à payer pour le Sud, il y a un pacte national, une volonté de vivre-ensemble et une acceptation de la péréquation.

      Le fait qu’un tiers du pays soit sous le joug de la mafia, que le taux de chômage soit Dantesque et que l’impôt rentre mal est accepté par la majorité des italiens et les italiens du Nord acceptent de payer des prébendes aux chômeurs et fonctionnaires du Sud.

      Hors cette péréquation si elle est voulue par leurs dirigeants de la zone € ne l’est pas par les peuples.

      PS : Vous avez un prénom italien, si vous l’êtes pouvez-vous confirmer que dans certains patelins du Sud les gosses quittent l’école prématurément pour aller travailler avec leurs parents dans l’agriculture.

      Merci

    • Matteo S.

      23 novembre 2015

      Je ne peux pas vous le confirmer. D’une part ce n?est que mon pseudo. D’autre part les liens sont trop lointains. Je ne connais le sud de l’Italie que via quelques séjours touristiques et donc bien davantage par ce que j’ai lu et appris sur ce pays.

  • Jean Vandenbrande

    22 novembre 2015

    Chers Messieurs Gave et Sapir,

    Vous savez que vous pouvez quitter l’euro. Faites-le vite !

    Laissez-nous nous débrouiller avec l’Allemagne. Ces gens-là ne savent pas rire, mais ils savent compter.

    Mes salutations distinguées !

    Répondre
  • Riton

    20 novembre 2015

    Vous êtes en train de vous perdre. Débattre avec un quasi oints du seigneur version fin du monde, qui passe sa vie à faire des prédictions ridicules et toujours fausses, vous fait perdre en crédibilité. Je ne comprends pas comment on ne peut donner la parole à ce gars qui prévoie toutes les semaines depuis 4 ans la sortie sous 8 jours de l’espagne, italie, portugal, grèce, de l’euro.

    Répondre
    • idlibertes

      21 novembre 2015

      Vos principes doivent être bien fragiles s’ils ne supportent aucune argumentation contradictoire.

      Charles Gave est suffisament fort et intense pour encaisser ce genre duel à fleuret moucheté.

    • idlibertes

      21 novembre 2015

      et et bonne nouvelle, personne ne s’est perdu en route. Vive google map

    • Christian

      22 novembre 2015

      Je n’adhère pas à votre présentation excessive des choses.
      Je suis d’accord avec IDL sur la nécessité de pouvoir soumettre, sur tous les sujets, nos convictions à la force de conviction de l’autre, à la condition, bien sûr, qu’il soit sincère et honnête. Et je crois que M. Sapir l’est. Ce dernier a des arguments, peu importe son appartenance idéologique et ses prévisions temporelles régulièrement démenties.

      Au cas d’espèce (l’euro et la dérive du monde de la finance), peu de commentateurs « libres » se risquent aujourd’hui à fixer une échéance; ils disent et redisent simplement que l’euro ne tiendra pas la longue distance, sauf, et c’est moi qui le rajoute, si le système euro-atlantiste fascisant que nous subissons parvenait à faire durer l’horreur au moyen de sa propagande de masse. Les récents événements que nous avons vécus pourraient laisser penser que les français -pour ne parler que d’eux- ne sont plus en mesure de comprendre qu’on les manipule à longueur de journée avec des médias cadenassés et corrompus.

      Pour autant, je pense que certaines réponses d’IDL manquent parfois de tact, de nuances et de maîtrise de la syntaxe et de l’orthographe.
      Même si nous sommes parfois à coté de la plaque sur certains de nos commentaires, IDL se doit de nous éclairer, plutôt que de nous contrer plus ou moins élégamment.

    • idlibertes

      22 novembre 2015

      Très bien, c’est noté. Merci à vous aussi.
      Aucun problème pour des réponses courtes et sans aucune faute.
      C’est un plaisir de se donner du mal pour vous.
      Cela sera donc très , très circonstancié désormais.

      Ingrat.

  • Christian

    19 novembre 2015

    Bonjour,

    Merci pour ce compte rendu très intéressant. Je lis toujours avec beaucoup d’attention et de satisfaction les articles de M. Gave ; je les trouve bien argumentés et empreints de bon sens (i.e. de réalisme) et donc de sagesse.
    Je n’ai pas été convaincu, cependant, par le vainqueur de l’opposition entre Aristote et Platon.

    Lorsque les monnaies étaient physiquement fabriquées avec (ou à base de) des métaux précieux, elles coûtaient pour être élaborées et dès lors elles avaient bien un prix tendanciel proportionnel au travail nécessaire pour les produire (travail accumulé ou capital + travail incorporé au cours du processus de production). Moyennant quoi, et c’est très important, elles servaient de référentiel objectif aux prix des autres biens et services.

    Aujourd’hui, les monnaies (fiduciaires et scripturales) n’ont presque plus de coût de fabrication, et surtout elles ont été complètement déliées de toute monnaie de référence incorruptible, essentiellement or et argent. Les monnaies d’aujourd’hui ne peuvent donc plus constituer un référentiel incontesté, moyennant quoi tous les tripatouillages sont possibles par ceux que vous appelez les Oints du Seigneur.

    Il me semble donc que la monnaie est bien devenue malheureusement une convention sociale, versus un référentiel de prix ou valeur (encore que les deux termes ne soient pas complètement synonymes), c’est-à-dire un objet soumis à toutes les manipulations possibles des dominants.
    Aujourd’hui nous percevons très clairement les risques attachés à ces « monnaies de singe » ; nous pouvons affirmer même que nous allons payer très cher le laxisme des banques centrales, dont certaines sont dirigées par des privés (FED) et d’autres ne sont pas contrôlées démocratiquement (BCE).

    Comment peut-on espérer sérieusement, notamment dans l’Europe d’aujourd’hui, qui est un empire à tendances fascisantes plus qu’une organisation démocratique, que cette convention sociale, ce bien commun comme vous l’appelez, puisse être géré au mieux des intérêts collectifs ? Aujourd’hui, particulièrement en France, les Parlements ne contrôlent plus véritablement les exécutifs, car les parlementaires sont devenus des fonctionnaires des partis politiques. Dans ces conditions, comment croire qu’une instance supposée indépendante puisse nous garantir que la monnaie ne serait plus instrumentalisée par les plus forts, les plus influents ou les plus riches, et qu’elle serait donc gérée dans l’intérêt commun ? Je préfèrerais une accroche objective ou physique que de devoir faire confiance à des experts dont on sait qu’ils ne sont pas toujours incorruptibles.

    Au-delà, je m’interroge sur votre proposition de mettre en concurrence les monnaies. Est-ce un système de taux de change flottants au jour le jour, comme celui qui existe actuellement ?

    En outre, votre autorité indépendante aurait-elle vocation à créer seule toute la monnaie en circulation (disparition des banques centrales) ou bien les banques commerciales continueraient à pouvoir en créer via les réserves fractionnaires ?

    Pour le reste, je suis convaincu que l’euro n’a pas d’avenir, car il a été conçu comme un instrument impérial et antidémocratique, et il est utilisé dans cet esprit. Une monnaie est bien un attribut d’une nation et non d’un empire technocratique et fascisant.

    Répondre
  • SVL

    19 novembre 2015

    De mon point de vu, dans l’Etat actuel des choses que nous vivons, Les Politiques n’en n’ont rien à faire puisque qu’ils souhaitent faire Leurs Guerres… donc la mis en faillites ne les dérangent guère les budgets vont clairement Exploser et décideront d’une éventualité de changement de politique monétaire qu’après avoir effectuer leurs plans bien évidemment planifié depuis longtemps.

    Ne pas oublier la petite phrase de notre President lors d’une de ses conférences de press…

    « les trentes glorieuses sont devant nous »

    Ils feront leurs Guerres et viendront à « effacer cette dettes » avec leurs nouvelles politique monétaire.

    En bref faire une guerre j’imagine la troisième …. à moindre coût, sans penser aux vie humaines.

    Merci pour votre article une fois de plus.

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