7 janvier, 2022

Paris, Province et redistribution

Métropoles, France périphérique, gains des uns et redistributions des autres, autant de sujets explosifs qui témoignent d’un rapport complexe et passionnel au territoire. L’idée générale en France est que la province paye pour Paris ; idée fausse comme nous allons le voir par la suite. La richesse créée en France l’est dans les villes, richesse qui est ensuite redistribuée dans les zones rurales et en outre-mer par divers jeux de redistributions étatiques.

 

C’est principalement l’État qui s’occupe de la redistribution entre les régions. Or toutes ne payent pas ou ne reçoivent pas la même part. Certaines donnent plus qu’elles reçoivent, d’autres reçoivent davantage qu’elles ne donnent. Il y a donc des contributeurs nets et des bénéficiaires nets. Nous disposons d’au moins deux études récentes pour tenter d’appréhender la redistribution régionale et la répartition territoriale de la richesse nationale.

 

Qui gagne, qui perd ?

 

La première étude a été réalisée par Éric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG. Intitulée « Flux de solidarité interpersonnelle entre les régions de France qui résultent essentiellement de l’impôt et de la sécurité sociale. », (février 2021) elle s’appuie sur des données fournies par Eurostat. Les données dont on dispose datent de 2017 et sont présentées pour l’ancien découpage régional (21 régions), ce qui est nettement mieux pour avoir une approche plus fine du territoire.

 

D’après les recherches effectuées par Éric Dor, il y a 3 régions contributrices nettes (c’est-à-dire qui payent davantage que ce qu’elles reçoivent) : l’Île-de-France, l’Alsace, Rhône-Alpes.

Les habitants de l’Île-de-France sont contributeurs nets à raison de 6 345€ en moyenne, par habitant et par an. En Alsace c’est 594€ et en Rhône-Alpes, 443€.

 

Du côté des régions qui reçoivent le plus, ce sont les outre-mer qui arrivent en tête, et notamment Mayotte.

 

Les habitants de Mayotte perçoivent en moyenne 4 395€ par personne et par an.

En métropole, c’est le Limousin qui perçoit le plus : 3 599€ par personne et par an.

 

Voici le tableau défini par Éric Dor :

 

Outre-mer :

Mayotte : 4 395€

Guyane : 4 305€

La Réunion : 4 282€

Guadeloupe : 3 603€

Martinique : 2 976€

 

En métropole :

Limousin : 3 599€

Auvergne : 2 876€

Basse-Normandie : 2 852€

Poitou-Charentes : 2 823€

Languedoc-Roussillon : 2 789€

Bourgogne : 2 460€

Franche-Comté : 1 884€

Champagne-Ardenne : 1 870€

Bretagne : 1774€

Lorraine : 1 599€

Centre-Val de Loire : 1 543€

Nord-Pas-de-Calais : 1 472€

Pays de la Loire : 1 366€

Haute-Normandie : 1 358€

Aquitaine : 1 224€

Corse : 1139€

Midi-Pyrénées : 863€

PACA : 653€

 

Ce tableau révèle quelques données surprenantes : le classement assez mauvais de la Bretagne par exemple, qui dispose pourtant de nombreux pôles entrepreneuriaux ; le positionnement plutôt bon de la Corse (ou moins mauvais…) qui arrive dans les derniers bénéficiaires de la redistribution, alors que l’on croit souvent l’inverse ; la distorsion des deux Normandie, avec un important écart entre la Basse et la Haute.

 

On constate que les régions majoritairement rurales reçoivent davantage que les régions urbaines, bien que les ruraux aient toujours l’impression de « payer pour les villes ». Le NPC s’en tire plutôt bien, alors que la région conserve une image de dépression économique : on le voit ici mieux placé que la Bourgogne, la Basse-Normandie, la Bretagne ou le Languedoc.

 

Une autre étude, de François Ecalle, se fondant sur des chiffres de l’INSEE, arrive aux mêmes conclusions : François Ecalle, « La redistribution entre les régions », Fipeco, 2 décembre 2021[1]. Il s’appuie sur des données de l’INSEE publiées en juillet 2021. Cette fois-ci, les régions indiquées sont les nouveaux ensembles.

 

D’après François Ecalle, les transferts nets sont d’environ 3 600€ en moyenne et par habitant en 2018. Ils sont financés par les impôts indirects, les entreprises et l’endettement public. La répartition se fait comme suit :

 

Outre-mer

Guadeloupe : 9 100€ par habitant

La Martinique : 8 100€

La Réunion : 7 800€

Moyenne des régions d’outre-mer : 7 300€

Moyenne de la métropole : 3 600€

 

Métropole :

Nouvelle-Aquitaine : 5 400€

Corse : 5 200€

Bourgogne Franche-Comté : 5 200€

Occitanie : 5 200€

Occitanie : 5 100€

Normandie : 5 100€

Hauts-de-France : 4 700€

Bretagne : 4 700€

PACA : 4 500€

Centre-Val de Loire : 4 300€

Grand Est : 4 100€

Pays de la Loire : 4 000€

Auvergne-Rhône-Alpes : 3 400€

 

L’Île-de-France est la seule région qui donne plus que ce quelle reçoit : -900€ par habitant.

Cette étude donne les mêmes grandeurs d’ordres que la précédente, avec ceci que l’Alsace et Rhône-Alpes sont désormais inclus dans les régions bénéficiaires, du fait de leur intégration à des ensembles plus grands. On voit ici que pour la recherche statistique, il est nécessaire de conserver le découpage en 22 régions, qui permet une compréhension plus fine et donc plus pertinente des territoires.

 

Île-de-France, championne d’Europe

 

Sans surprise, Paris et son ensemble plus vaste l’Île-de-France est la région qui tire l’ensemble du pays vers le haut. La province ne paye pas pour Paris, comme on l’entend trop souvent dire, mais, par le jeu de la redistribution, c’est Paris qui paye pour la province.

L’IDF regroupe 12.2 millions d’habitants. C’est la région la plus jeune de France métropolitaine (100 jeunes de moins de 20 ans pour 58 personnes âgées de 65 ans ou plus) et également l’une de celle qui a le taux de fécondité le plus élevé.

 

C’est aussi la région où le niveau de vie médian est le plus élevé. En 2018, toujours selon l’INSEE, il s’établit à 23 860€ par an contre 21 650€ en France.

L’IDF se place devant Auvergne Rhône-Alpes (22 480€) et la Bretagne (21 750€). Les Hauts-de-France (20 110€), la Corse (20 670€) et l’Occitanie (20 740€) ferment le tableau.

 

En IDF, les disparités par départements sont marquées :

Paris (28 270€), Hauts-de-Seine (28 040€) et Yvelines (26 810€) arrivent en tête du classement du salaire média par habitant et par an. La Seine-Saint-Denis (17 740€) clôture le bal.

 

L’étude du PIB confirme cette richesse. L’IDF est la région au PIB le plus élevé (726 milliards d’euros), soit deux fois plus qu’Auvergne Rhône-Alpes (273 Mds€).

Sans surprise, c’est aussi dans cette région que l’on trouve le plus de diplômés et l’un des marchés de l’emploi le plus dynamique.

 

Tous ces chiffres sont issus des études de l’INSEE :

https://www.insee.fr/fr/statistiques/4481962

 

 

Ces données confirment le fait qu’il n’y a pas de redistribution sans richesse créée. Ou comme le disait Margaret Thatcher, « le socialisme dure tant que dure l’argent des autres ».

 

Redistribuer, à quelles fins ?

 

Dans ce cas de géopolitique territoriale, la redistribution peut être utile quand elle finance des infrastructures de transport ou de développement économique. La rénovation du port du Havre ou de Marseille, une autoroute qui relie Lyon à Bordeaux, la construction d’un canal ou la modernisation du réseau ferré et autoroutier sont autant de choses qui bénéficient à tout le pays et pas uniquement aux régions où les infrastructures sont créées.

 

Il en va de même pour les outre-mer, dont on peut comprendre qu’il faille opérer certains transferts pour maintenir la présence française dans le monde et payer ainsi sa puissance.

 

Mais comme tous les débats sont dévoyés par l’idéologie marxiste, tout est regardé sous l’angle des « inégalités » et de « l’oppression ». Il faut ainsi nécessairement que certains territoires oppriment les autres, que certains soient « privilégiés » et que d’autres subissent « l’injustice ». C’est mal connaitre le fonctionnement d’un pays, notamment les interactions complexes et souvent invisibles des territoires et des régions entre eux.

On l’a vu ainsi lors des manifestations en Guadeloupe où certains écrivaient que les Antilles françaises étaient oubliées. Compte tenu du niveau de redistribution, ce n’est manifestement pas le cas.

 

Là aussi, en matière territoriale, plutôt que tout penser sous l’angle de la redistribution, il serait plus judicieux de réfléchir à la façon de créer de la richesse dans les terroirs et les départements. Les inégalités ne sont pas scandaleuses par nature, ni injustes. Elles peuvent même être tout à fait profitable au pays : il est évident que l’on n’attend pas le même degré de richesse d’une mégapole mondiale comme Paris et d’un territoire rural comme le Rouergue. Plutôt que d’opposer sans cesse les villes aux campagnes, les métropoles et les périphéries, il serait plus judicieux d’admettre qu’un pays a besoin d’une diversité territoriale pour bien vivre.

 

 

 

 

[1] https://fipeco.fr/commentaire/La%20redistribution%20entre%20les%20r%C3%A9gions

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

22 Commentaires

Répondre à Landais

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • Freixe Etienne

    17 janvier 2022

    C’est une étude intéressante, mais l’on présente les redistributions versées, un faussé les séparent des redistributions perçues. Entre l’argent dépensé par l’Etat et celui qui arrive et profite directement au citoyen, une longue route les sépare. On ne peut donc faire de calcul de la sorte, car autant il est facile de savoir combien d’impôts un contribuable à verser, calculer ce dont il bénéficie de manière directe ou indirecte est plus difficile. Surtout vu la gestion et l’allocation des dépenses en France, je n’ai pas l’impression que nous sommes les grands gagnants…

    Répondre
  • Dominique

    11 janvier 2022

    Charles Heyd, pour vous un pays ne saurait survivre sans transferts d’argent ? C’est cela votre libéralisme ?
    .
    En tout cas ce n’est pas le nôtre.
    Et heureusement que les travailleurs allemands ne paieront pas pour les fonctionnaires grecs et français excédentaires ! Ce serait encourager le vice et non la vertu. La paresse et non le travail, le néo-communisme et non le libéralisme.
    .
    L’Europe à laquelle nous aspirons n’est pss une europe de peuples sous développés, pauvres, qui seraient assistés par des peuples développés riches. Chaque pays peut devenir riche et puissant si son peuple peut y travailler librement. C’est ainsi que la France royale devint le pays le plus riche et le plus puissant d’Europe et du monde.

    Répondre
  • Dominique

    11 janvier 2022

    Monsieur Noë, pour créer de la richesse il faudra que la France cesse d’être dirigée comme un pays néo-communiste.
    .
    Et bien évidemment il n’y a aucune honte à ce que des régions soient pauvres et d’autres riches, cela tient essentiellement à leurs différences naturelles. Paris, Lyon et Marseille doivent leurs succès à leurs situations géographiques. Le Nord et la Lorraine eurent leurs heures de gloire tant que leurs sous sols contenaient du charbon et fer.
    .
    Les succès des régions sont également le fruit de l’intelligence et de l’ardeur de chefs d’entreprises : ce sont les Schneider, Renault, Michelin, Schueller, Dassault, qui ont inventé, donné du travail et ainsi créé des richesses immenses. Cette époque est révolue : les grands banquiers américains et leur mondialisme ont pillé les entreprises françaises : où vont nos usines et nos brevets ?
    .
    Il nous reste l’Administration jacobine, ruine des entrepreneurs, et par voie de conséquence ruine du travail, des richesses, et cause du chómage de masse : près de 10 millions toutes catégories des Assedic confondues !
    .
    J’ai un point de désaccord avec votre analyse : les dépenses énormes faites depuis la Métropole dans notre Outre Mer ne sont pas dues à des efforts de puissance. Elles chiffrent le coût de la gabegie de la république. Mayotte est l’exemple probant de ce désastre.
    .
    Merci pour tous vos efforts. Dommage que vous ne soyez pas élu comme le fut F Bastiat, notre illustre économiste et philosophe libéral.

    Répondre
  • Viguier Jean Noel

    9 janvier 2022

    Comment peut on analyser un état jacobin hyper centralisé et en tirer de telles conclusions sans chercher les causes profondes de cette distorsion entre Paris et «  » »Province » ».
    Monsieur Noé , Paris doit tout à tous ces provinciaux qui ont pendant des siècles financés ce «  » »bling bling » » » en les appauvrissant .
    Il n’y a dans aucune autre capitale des grands pays une telle concentration de pouvoir de toute sorte , économique , politique, culturelle……
    Le problème de la france , c’est l’état….et l’état , c’est Paris……le reste n’est que masturbation intellectuelle.

    Répondre
    • Dominique

      11 janvier 2022

      Vous opposez Paris et provinces de façon simplette. Si l’LE DE FRANCE ( et non Paris ) est restée puissante c’est par son travail avant tout. D’autres régions ont pu aussi conserver, et créer, des industries. Non, Paris n’a pas tué Sochaux, Saint Etienne, Toulouse, Lyon, Rouen etc.
      .
      Alors que JBN dénonce des  » transferts sociaux  » devenus tellement excessifs entre régions qu’ils détruisent finalement les efforts de ceux dont les résultats économiques sont les meilleurs.
      .
      Le résultat est que 200 000 Français, tant jeunes diplômés que travailleurs expérimentés et chefs d’entreprises fuient chaque année l’enfer fiscal, social, et règlementaire que la France est devenue.
      .
      Au bout de ce déclin : la chute dans une situation de pays sous-développè. Nous y sommes – au delà du déclin – et l’Etat jacobin et ses catégories sociales qui sont privilégiées ( elles vivent bien sans produire de richesses : fonctionnaires et chômeurs ) ne tiennent plus que par un endettement massif.

  • Karl Descombes

    9 janvier 2022

    Je suis attristé par cet article.
    Pour mettre en perspective, dans une famille, parle-t-on de soldes positifs ou négatifs?
    La redistribution est le fondement d’une nation.
    Le présenter en termes de gagnants ou perdants financiers me semble plus que dangereux.
    On est en train de réinventer la roue là.
    On a un peu progressé depuis les fiefs féodaux…
    … au prix de guerres incessantes.
    Présenter cette réalité statistique de manière brute et hors contexte contribue à saper les institutions et à monter les régions les unes contre les autres.
    On voit le résultat avec l’UE.
    Alors que l’on a tellement besoin de constituer un bloc économique puissant.
    La bonne question est plutôt
    Sans ces redistributions et synergies, quel serait le PIB de chaque région?

    Répondre
    • Charles Heyd

      9 janvier 2022

      Ce qui est attristant dans cet article ce ne sont pas les comptes positifs ou négatifs; un pays fait de régions diverses acquises au fil des siècles et différentes de par leur fonction ( village -métropole – région à fort potentiel économique, etc.) ne peut que survivre que grâce à des transferts (d’argent, de populations, de synergies); sinon il n’y a pas de pays et encore moins de nation! C’est tout le problème de l’Europe; si les Allemands consentaient à payer pour les Grecs (et les Français) on pourrait faire de l’Europe une nation; pour l’instant on n’en est même pas à l’Europe des nations!

    • breizh

      10 janvier 2022

      non, la redistribution n’est pas le fondement d’une nation, c’est juste un moyen pour l’Administration d’exister et de justifier son racket.
      C’est ainsi que notre Etat, mais aussi la commission européenne existent et prennent de plus en plus de place. Soit-disant pour notre bien, en nous coûtant de plus en plus cher et entravant toujours plus les libertés individuelles.

      C’est d’abord la Défense commune qui fait le fondement d’une nation, la culture, et la volonté d’une histoire commune (voir la confédération helvétique).

    • Dominique

      10 janvier 2022

      Karl Deskombes selon vous la redistribution serait le fondement d’une nation ?
      Lire une telle ineptie dans un blog libéral c’est faire injure à Frédéric Bastiat.
      .
      Vous confondez la bienveillante charité chrétienne avec la « redistribution  » confiscatrice.
      Car pour  » redistribuer à des prédateurs et des fainéants – selon les  » valeurs de la république – l’Etat jacobin néo-communiste vole auparavant le fruit de leur travail aux hommes courageux qui ne ménagent pas leur peine. Il leur prend DE FORCE plus des 2/3 de leur travail !
      .
      Et ce vol ne suffit pas puisque ces méchantes élites ont emprunter des milliers de milliards et endetter les bons Français pour des généations, car rassurez les mauvais ne participeront pss au remboursement !
      .
      Votre place n’est pas ici et vous serez bien chez Terra Nova et cnie.

  • Jean Mourain

    7 janvier 2022

    Très utile à rappeler

    Répondre
  • Genuflex

    7 janvier 2022

    Je ne comprends pas le propos de cet article, ni ce qu’il est supposé mettre en évidence, ni d’ailleurs ce que le marxisme vient faire ici.
    En revanche, j’ai vu Sarkozt décider d’un trait de plume de financer le « grand paris », c.à.d. arroser de pognon (100Md€ tout de même) toutes les sociétés de BTP d’Ile de France depuis des années. Argent public dépensé en IDF auprès d’entreprises privées au bénéfice de leurs actionnaires privés. Si c’est ça le PIB de l’ile de France qui profiterait par redistribution aux régions de province…
    Analyse partielle et partiale, comme trop souvent avec M. Noé.

    Répondre
    • Dominique

      10 janvier 2022

      JBN a parfaitement rsison d’écrire que nos soi-disant élites sont dévoyées par leur idéologie marxiste. Tout libéral sait que la France est devenu un pays néo-communiste.
      Et la soumission de sarko à l’oligarchie n’a rien à voir avec le sujet.
      .
      Alors si les écrits de JBN vous répugnent ne les lisez pas et ne tentez pas d’en dégouter les autres. Passez votre chemin.

  • Jean-Marc GILET

    7 janvier 2022

    Bonjour,
    Et alors, on fait quoi ?
    Je ne suis pas du tout sûr que la situation de l’Outre-mer soit si enviable que cela…
    Personnellement, je suis agriculteur. L’IDF me « redonne » de l’argent, ok. Je garde chez moi mes produits, sûrement à beaucoup moindre valeur ajouté qu’une start-up dans le 7e, ensuite on voit combien de jours cela va durer…

    Répondre
    • Charles HEYD

      7 janvier 2022

      C’est précisément ce que M. Noé désigne par: « les interactions complexes et souvent invisibles des territoires et des régions entre eux. ». Par contre qu’il faille de la diversité régionale pour bien vivre me parait inutile; on constate qu’il y a de la diversité et que cela nous enrichit (comme l’immigration!?) peut-être, grandeur de la France et j’en passe. D’ailleurs ce propos rejoint celui de certains historiens qui disent que les ex-colonies nous coutaient plus cher que ce qu’elles rapportaient alors que le credo des indigénistes est que la France a éhontément pillé ces territoires, tout comme aujourd’hui elle doit piller les départements des Antilles ou la Nouvelle Calédonie! Mais effectivement un « empire » comme celui qu’on avait jusqu’au début des années soixante avait de la gueule; mais on ne peut tout simplement plus se le permettre!

    • jM

      7 janvier 2022

      de mémoire autonomie de Rungis, 3 jours…

  • Cheunbaba

    7 janvier 2022

    De la redistribution de quoi exactement ?

    A Paris, les fonctionnaires sont beaucoup plus payés, ça rentre dans le calcul ?
    Dans la province, la représentation publique est plus forte à proportion du nombre d’habitants, certes. Moi, je préférerais être autorisé à me défendre moi-même et ne pas subventionner un hôtel des impôts ou une préfecture, qui là encore, en proportion, plus coûteuse qu’à Paris. Parle-t-ton du PIB hors secteur étatique, ou de la vraie création de richesses ? S’il y a présence étatique dans les provinces, n’est-ce pas surtout pour asseoir un pouvoir central fort ? Parle-t-on de PIB ou de subventions aux particuliers, ou même aux entreprises ? Je ne comprends pas. Et enfin sur qui est ponctionné cette fameuse redistribution : de la TIPP, de l’impôt sur le revenu, ou sur des sociétés dont les sièges sociaux sont tous à Paris pour des questions de représentation ?

    Répondre
    • Dominique

      11 janvier 2022

      Cheunbaba, vous soulevez une question essentielle : le calcul du PIB qui trompe, car il comprend les salaires et charges sociale des fonctionnaires !
      C’est une aberration car seule une partie des fonctionnaires produisent, tels les personnels des arsenaux militaires, le corps médical des hópitaux… )
      .
      Mais ce qui semble avoir eu pour origine un pouvoir central fort, traduit en réalité sa faiblesse. Car ce sont pour beaucoup les charges sociales énormes qui permettent ces transferts sociaux sous forme d’allocations de toutes sortes et de médecine hospitalière.
      Et toutes ces ressources ont été gérées par les URSSAF depuis les ordonnances de 1945 ( donc les syndicats et essentiellement la CGT ) jusqu’à l’étatisation des URSSAF et d’autres caisses par le calamiteux Juppé. D’oú le gouffre financier ( et la pompe aspirante des envahisseurs voisins ) à Mayotte et Outre-Mer où le pouvoir central jacobin n’a pas permis à l’économie de s’y développer.
      L’Outre-mer me parait être une représentation poussée à l’extrême des régions métropolitaines dont les capacités à créer des richesses sont restées ou devenues faibles.
      .
      Effectivement, depuis Juppé, ce sont bien les hauts fonctionnaires qui perpétuent ce mauvais système ( mauvais car non libre ) à l’origine du désastre, car les impôts et taxes sur les entreprises ne sont rien en comparaison des charges sociales.

  • Landais

    7 janvier 2022

    C est bien gentil vos analyses, mais qu en est il de ce que Davos va nous imposer? Tous les géo politique le savent et n en parle pas , pourquoi ?

    Répondre
    • Dominique

      11 janvier 2022

      Landais, tous les géo-politiciens ne le savent pas car la plupart n’ont pas lu Jacques Bordiot, ou les dossiers de la revue TheNewAmerican.
      Ceux qui ont voulu lever le voile ont été diabolisés et éliminés du débat public, en France. Aux USA la libre parole est garantie par la constitution mais les lanceurs d’alerte se sont raréfiés, craignant d’être assassinés.
      .
      Un espoir est que beaucoup comprennent néanmoins qu’il y a un complot, après avoir compris que le réchauffement, le carbone qui serait dangereux etc. sont des bobards. Et des coronavirus…
      .
      Davos ? Plutôt le World economic forum à Davos piloté par Klaus Schwab, qui est une émanation de plus du CFR américain ( Council of foreign relations ) qui a le véritable pouvoir aux USA et est devenu plus fort que les organes de la démocratie américaine. Le CFR fut créé en 1920 par de grands banquiers anglo-américains. Le WEF dirige le club mondial des Young Leaders qui ont été formés par Schwab
      ( Merkel, Macron etc. )

  • Régis ORSEL

    7 janvier 2022

    So what mister noé?? merci, pour un retour…. constructif.

    Répondre
    • Yvan

      8 janvier 2022

      Ceux qui recevoient le plus d’aide se plaignent le plus.
      La solidarité interregionale est contre-productive et devrait être réduite aux domaines énumérés par monsieur Noé, et lors de catastrophes régionales.
      On grève la productivité de la capitale, ce n’est pas libéral.

    • Dominique

      11 janvier 2022

      Yvan, tout à fait d’accord. on peut construire des routes, des ponts, des centres de secours etc. dans les régions désertées. On peut aussi y créer des zônes franxhes, libres dectaxes d’impôts et de charges sociales étatiques pour permettre le repeuplement. Ces régions pourraient devenir des centres de production de richesses…
      .
      Petite correction : ce n’est pas Paris qui produit drs richesses mais la très grande IDF ( et d’autres régions aussi bien évidemment )
      Bien à vous.

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!