8 décembre, 2012

On vit très bien en France mais pour combien de temps ?

Les Français – au moins ceux qui vivent en France – me disent souvent que je suis trop sévère et que l’on vit très bien dans notre pays. Ils ont, bien sûr, tout à fait raison. On vit très bien en France, où la génération la plus stupide de l’Histoire, celle de Mai-68 (dont je fais partie), a déjà dépensé toute l’épargne accumulée par les générations précédentes, pour ensuite emprunter l’épargne future de leurs enfants et maintenant de leurs petits-enfants. Consommer en une génération l’épargne et du passé et du futur assure en effet un niveau de vie très agréable, mais à une seule génération, au mieux.

Permettez-moi de rappeler que cela ne me paraît ni sain, ni durable, ni démocratique… et que cette gabégie arrive probablement à son terme. Après tout, pourquoi ces petits-enfants se sentiraient-ils responsables d’un endettement qu’ils n’ont jamais voté, d’autant qu’il n’a pas servi à financer des investissements productifs générant des revenus? Nos enfants, nos petits-enfants n’ont aucune raison ni légale ni morale de se sentir solidaires du paiement de nos retraites… aucune.

Et selon toute probabilité, ils ne le feront pas. Mais, hélas, ce n’est pas tout. L’excuse qui nous est servie à chaque augmentation de la part de l’État dans l’économie est bien entendu que c’est chose nécessaire pour «préserver l’emploi». Vérifions encore, par honnêteté scientifique, en mettant d’un côté la part de l’État dans l’économie et de l’autre le taux de chômage de la population active.

Nous découvrons que c’est exactement l’inverse qui se produit…

 

 

Comme le disait Bastiat, sans doute le meilleur économiste que la France ait connu, « en économie, il y a ce qui se voit et ce qui ne se voit pas».

Ce que l’on voit, c’est un ou deux emplois qui ont été préservés par l’intervention de la puissance publique dans les mécanismes du marché du travail. Ce que l’on ne voit pas, ce sont les dizaines d’emplois qui ne seront jamais créés à cause de ces interventions.Si l’Union soviétique a sauté, au grand désespoir de toute l’intelligentsia de la rive gauche, c’est bien parce que les penseurs des Lumières avaient raison.

L’État n’est bon à créer ni richesse, ni liberté, ni emplois, ni croissance. Tout au plus des fonctionnaires. Courteline disait: «En France, on sème des fonctionnaires et on récolte des impôts.» Et chaque fois que l’on embauche un fonctionnaire – ce qui se voit –, entre trois et quatre emplois potentiels du secteur privé ne sont pas créés – ce qui ne se voit pas.

Cette triste réalité – objective – nous permet, peut-être, d’aller un peu plus loin. Nous avons constaté que le taux de croissance de l’économie française ne cessait de baisser structurellement. Peut-être est-il temps de donner une explication à ce qui apparaît encore comme un grand mystère à beaucoup de commentateurs?

Considérons le graphique suivant.

 

Croissance structurelle du PNB français (échelle de droite) Ratio des valeurs ajoutées en francs courants selon l’Insee    Source : GaveKal Research

Ce graphique est légèrement différent du précédent: au lieu de faire le rapport entre l’économie communiste et l’économie capitaliste – courbe qui montait –, le rapport est fait cette fois-ci entre l’économie capitaliste et l’économie communiste. Ce nouveau ratio, qui est donc l’inverse du précedent, baisse structurellement.

Depuis 1978, comme chacun peut le voir, la part de l’économie «libre» par rapport à celle de l’économie commu-niste ne cesse de baisser. La deuxième information, celle que nous cherchons à expliquer, apparaît sur l’échelle de droite (en pointillé). Il s’agit du taux de croissance moyen des sept dernières années (2002-2009) et qui constitue une bonne approximation du taux de croissance structurel de l’économie française.L’évidence est accablante: plus la part de l’État dans l’économie est forte, plus la croissance est faible.Plus la croissance est faible, plus le taux de chômage monte. Plus le taux de chômage monte, plus les dépenses de l’État augmentent.

Et plus la croissance est faible… Un cercle vicieux dans toute son horreur… Ce bon M. Keynes ne nous a jamais avertis que l’intervention de l’État pour minimiser les effets d’une récession avait un prix. Et que ce prix était une baisse du potentiel de croissance sur le long terme.

Pendant encore combien de temps?

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

29 Commentaires

Répondre à Emmanuel dVdH

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  • Nicolas

    17 décembre 2012

    Le pire est que ce système socialiste est un cercle vicieux : plus l’Etat étend son marché, plus il y a de chômage, de pauvreté, donc de demande pour plus d’Etat, etc..

    Bien entendu, notre élite politique sait parfaitement que ce système est absurde et suicidaire. Mais il attendent « la croissance », depuis 20 ans, pour pouvoir le réformer sans douleur..

    Oui, les fautes de la génération 68 sont très grands.
    Ses crimes contre la France sont immenses. Pourront nous jamais leur pardonner cela ?

    Répondre
  • kfir

    14 décembre 2012

    Pourquoi votre super graph de l’économie libre vs. l’économie communiste démarre en 1978 post 30 glorieuses ?
    D’ailleurs pourrions nous avoir un peu plus de détails sur la construction de graph et sur votre définition de la croissance structurelle française ?
    Pas un mot sur la concentration des richesses patrimoniales versus part de l’état dans l’économie.
    In Ayn Rand we trust !
    Désespérant !

    Répondre
    • Charles Gave

      14 décembre 2012

      Cher KFIR
      Premiere reponse: parce que ma banque de donnees ne remonte qu’a 1978
      Il y a tres peu de pays ou nous ayions des donnees fiables avant (USA, GB) sont les exceptions
      Pour ainsi dire rien avant1945
      Deuxieme reponse
      La facon dont j’ai calcuce les deux secteurs est simple. Je prends les valeurs ajoutees par secteur telles que publiees pat l’INSEE en francs courants. J’additione tout ce qui est a l’evidence « hors marche » , administration generale ou locale, sante publique, education, transports publics et ca me donne mon secteur adminstre
      Je deduis la valeur de ce secteur administre de la valeur totale du PNB et je fais lhypothese hardie que tout ce qui n’est pas visiblement etatique est prive, ce qui est probablement faux
      Dans le temps, l’INSEE publiait un pnb marchand » ce ui etait bien utile
      J’essaie de le reconstituer, en partant du vieux principe qu’il vaut mieux etre approximativement correct que precisement incorrect, puisqu ‘apres tout la seule chose qui compte c’est la tendance
      Amicalement
      cg

  • idlibertes

    14 décembre 2012

    Cher Ouvrier,

    otez moi d’un doute certain. Vous venez içi pour troller n’importe quoi c’est cela? ou vous etes juste un forcené?

    Parce que là, pour ma part, je ne réponds pas aux insultes directes, c’est grotesque. Donc, soit vous nuancez soit vous sortez.

    IDL

    Répondre
  • ouvrier

    13 décembre 2012

    l’épargne accumulée par les générations précédentes, pour ensuite emprunter l’épargne future de leurs enfants et maintenant de leurs petits-enfants

    rien que cette phrase montre l’inculture de cette personne. c’est le degré zéro de la pensée économique

    mêm ricardo dans le chapitre 19 et 21 des principes ou adam smith dans le livre 5 de la richesse des nations est plus nuancé et un peu plus intelligent

    Répondre
    • Nicolas

      17 décembre 2012

      « mêm ricardo dans le chapitre 19 et 21 des principes ou adam smith dans le livre 5 de la richesse des nations est plus nuancé et un peu plus intelligent »

      Proverbe Grec ?

    • idlibertes

      17 décembre 2012

      +1 ou chinois de ce matin

  • ouvrier

    12 décembre 2012

    Et plus la croissance est faible… Un cercle vicieux dans toute son horreur… Ce bon M. Keynes ne nous a jamais avertis que l’intervention de l’État pour minimiser les effets d’une récession

    vous faites dire n’importe quoi à keynes

    Répondre
  • David

    12 décembre 2012

    « L’évidence est accablante: plus la part de l’État dans l’économie est forte, plus la croissance est faible.Plus la croissance est faible, plus le taux de chômage monte. Plus le taux de chômage monte, plus les dépenses de l’État augmentent. »

    Et si les corrélations étaient inversées ?
    Si l’augmentation du périmètre de l’état n’était que le résultat d’une politique publique visant à limiter les dégâts (en terme d’emplois) du secteur capitaliste ?
    Il me semble que dans ce cas, même si la cause et l’effet étaient permutés, on aurais les mêmes courbes.

    Répondre
    • Gilles Hector

      12 décembre 2012

      Excellent David !
      L’accroissement extraordinaire du poids de l’etat nous permettrait d’eviter le pire. Donc en fait aujourd’hui, encore un petit effort de depenses publiques et nous sommes definitivement sauvés !
      You made my day !

    • idlibertes

      13 décembre 2012

      +1

    • David

      14 décembre 2012

      Vous n’avez pas saisis le sens de ma remarque.
      Je ne conteste pas la thèse avancée, mais la pertinence des données sur lesquelles elle s’appuie.
      on est dans le cas classique de la poule et de l’oeuf, et on ne peut pas prouver de façon rigoureuse (comme c’est souvent le cas en économie) lequel est la cause et lequel est la conséquence.

    • idlibertes

      13 décembre 2012

      Question: qui crée la richesse?

    • David

      14 décembre 2012

      Celui qui apporte la valeur ajoutée, et donc celui qui produit un bien pour lequel quelqu’un est prêt à payer.

      Le rôle d’un état étant en principe d’offrir le cadre (infrastructures, droit, sécurité, réglementation et formation) permettant de maximiser cette valeur ajoutée sans que cela ne coute plus que les gains apportés.

      La question étant de savoir ou placer le curseur pour remplir cette mission, et la bien évidemment les avis divergent.

    • Nicolas

      17 décembre 2012

      « Si l’augmentation du périmètre de l’état n’était que le résultat d’une politique publique visant à limiter les dégâts (en terme d’emplois) du secteur capitaliste ? »

      Comment pourrait il y avoir des dégâts (en terme d’emplois) du secteur capitaliste ? Le travail est un produit comme un autre : suffit de baisser son prix, et voila !
      Ah oui, l’Etat veut pas….

  • Alex

    11 décembre 2012

    ce qui est pas mal c est le nombre de Francais qui quittent la France depuis quelques semaines. Je suis reellement tres impressione par l amateurisme et la demagogie des politiques Francais. Comme l avait dit Mm Tacher: « le socialisme s arrete avec l argent des autres ». Dans ce cas il n y aura plus longtemps a attendre.

    Répondre
  • Emmanuel dVdH

    9 décembre 2012

    Merci de rappeler ces vérités M. Gave, ce site est une lanterne dans la pénombre de la vox populi française manipulée de toutes parts par les tenants du régime. Dans tous vos articles, vous avez parfaitement décrypté le « système français ».
    Je ne peux que partager vos analyses et me réjouis d’avoir découvert votre site et vos écrits.

    Cependant, je vous encourage tous à être fondamentalement optimistes.
    Il y a en France beaucoup de talents.
    Je m’étonne beaucoup que la France ne soit toujours pas dans la panade. Il me semble que cette semaine, le CDS souverain de notre pays était encore faible (http://www.boursorama.com/bourse/taux/liste_cds.phtml), ce que je trouve anormal vue la gabegie socialiste qui pullule depuis plus de 50 ans. En effet, je pensais que l’Etat ne pourrait plus emprunter sur les marchés d’ici quelques mois, or il continue de le faire, et à des taux bas ! Comme quoi, la France est un mystère. Plus sérieusement, cela montre que le tissu d’activité est très solide car il est performant malgré le pire Etat du monde. Le secteur privé arrive toujours à créer des richesses malgré le taux de fonctionnaires le plus élevé du monde. Je vois beaucoup de petites entreprises qui tournent bien, de richesses qui se créent malgré les moults taxes qui rackettent de part et d’autres ceux qui veulent créer du progrès en exploitant leurs talents. Le potentiel de croissance d’une France délivrée de l’Etat est donc extraordinaire.

    De plus, il y a en France des jeunes, dans les cités comme dans les beaux quartiers, qui rêvent d’entreprendre et qui rêvent d’être fiers de la France. Regardez l’association 100 000 entrepreneurs. Apprendre aux jeunes à prendre leur destin en main, et à s’éloigner de tout fatalisme, est précisément notre tâche à tous.

    Nous le savons, l’Eglise marxiste les en empêche et leur donne de trompeuses explications du monde pour garder son pouvoir sur la société.

    Mais tout peut se déjouer !
    Il suffit de parler de ça de là, de semer au vent, et quelque part, dans les jeunes têtes et ailleurs, une conscience de la liberté et de la vérité apparaît.

    Nous sommes tous des résistants de l’occupation socialiste. Courage ! Rappelez-vous le combat d’Hélie de Saint Marc ou de tant d’autres…Il faut toujours croire en son pays, envers et contre tout.

    Vive la France !

    Vive la Liberté !

    Répondre
  • BA

    9 décembre 2012

    Zone euro : chiffres du deuxième trimestre 2012 :

    1- Médaille d’or : dette publique de la Grèce : 300,807 milliards d’euros, soit 150,3 % du PIB.

    2- Médaille d’argent : dette publique de l’Italie : 1982,239 milliards d’euros, soit 126,1 % du PIB.

    3- Médaille de bronze : dette publique du Portugal : 198,136 milliards d’euros, soit 117,5 % du PIB.

    4- Dette publique de l’Irlande : 179,718 milliards d’euros, soit 111,5 % du PIB.

    Ah, l’Irlande …

    Nous avions oublié la faillite de l’Irlande, mais l’Irlande vient de refaire parler d’elle.

    Comme la Grèce, l’Irlande vient d’annoncer qu’elle sera elle-aussi incapable de rembourser les 85 milliards d’euros du plan de sauvetage.

    Interrogé sur le délai supplémentaire nécessaire pour rembourser, le gouverneur de la Banque centrale d’Irlande a plaidé pour la recherche d’une « solution durable », qui n’aurait pas à être de nouveau modifiée par la suite.

    « En conséquence, le délai de remboursement devrait être considérablement allongé », a-t-il ajouté, sans donner aucune autre précision.

    http://www.boursorama.com/actualites/l-irlande-a-besoin-de-plus-de-temps-pour-rembourser-d6283fc6783fb9654f3eab584245a0d8

    Depuis le 27 novembre 2012, nous savions que les soi-disant « plans de sauvetage » de la Grèce étaient UN ECHEC TOTAL.

    Nous savions que les soi-disant « plans de sauvetage » de la Grèce allaient coûter des milliards d’euros aux contribuables français.

    Et aujourd’hui, nous venons d’apprendre que le soi-disant « plan de sauvetage » de l’Irlande est lui-aussi UN ECHEC TOTAL.

    L’Irlande est en faillite. L’Irlande est incapable de rembourser quoi que ce soit.

    La question est donc :

    Combien de milliards d’euros le deuxième défaut de paiement de l’Irlande va-t-il coûter aux contribuables français ?

    Répondre
  • reporting

    8 décembre 2012

    la génération 68 dont parle CG est bien sûr celle qui est née après guerre. Rien à dire de particulier sur cette article qui reprend des choses connues. Pour appuyer les dires de CG je peux témoigner de ce qu’est l’économie communiste dans notre pays. Né en France et ayant la malchance d’être tombé (je n’y suis plus) dans le secteur du logement social et du 1% logement. Tout d’abord on y rencontre beaucoup de gens répugnants et abjectes. Ce secteur est dominé par les syndicats qu’ils soient patronaux ou non. Ce secteur résume à lui seul le corpus idéologique du communisme : donne moi ta montre et je te dirais l’heure sans te rendre ta montre. Dans le cas du logement social c’est y a bon l’argent de l’épargne (livret A) et de la collecte du 1%. Des milliards d’euros détournés pour construire des logements peu confortable et qui deviennent très vite vétustes. Mais voilà on a créé deux mots totems logement social. Si vous être contre vous serez mal vu. Et que dire des prêts. Où tous ces organismes se font de l’argent sur le dos des contribuables sans risques et sans que ces derniers en perçoivent les dividendes. L’Urss a tenu 74 ans. En France on en est à combien ? Quand va t on se débarasser de tous ces cloportes ? Beaucoup de secteurs fonctionnent sur l’argent public. Sur l’épargne volé. Qui fait vraiment tourner la marmite dans ce pays ? Comment ce système de prédation arrive à tenir ? Comment parvenir à accélérer sa chute ?

    Répondre
    • Pascale

      11 décembre 2012

      On peut déjà prévoir que l’élection de Hollande accélère la chute du pays. Avec Sarkozy, keynésien lui aussi mais moins dogmatique, la chute était inéluctable mais plus lente.

  • artiste

    8 décembre 2012

    Monsieur BAROIN à dit cette semaine sur France culture au fil de l’interview qu’il donnait que 15% des retraites actuelles étaient payées par l’emprunt, ce qui n’avait pas l’air de l’émouvoir,on se demande vraiment si ce systéme peut durer longtemps et malheureusement on commence à ponctionner gravement ceux qui avaient épargnés pour pallier à la folie de nos politiques qui eux se Gave(ent)
    et traitent de mauvais Francais ceux qui tentent d’échapper à leurs griffes par l’exil, alors qu’ils ne font que prendre les canots de sauvetage de ce Titanic lancé
    à pleine vitesse qu’est la France.

    Répondre
    • Nicolas

      17 décembre 2012

      Remarquons du reste que ne pas économiser pour sa retraite (en comptant sur l’argent des autres) est une superbe augmentation de pouvoir d’achat..

      Venir après brailler contre « l’égoïsme » des méchants (juifs ?) qui ne veulent pas payer (comme en.. ?) ca me fait bien rire : autant de cynisme, d’hypocrisie, voir d’inconscience…. Je suis de moins en moins démocrate.

  • BA

    8 décembre 2012

    On vit très bien en France, mais pour combien de temps ?

    Quand la France va-t-elle être touchée par la faillite du Portugal, par la faillite de l’Irlande, par la faillite de l’Italie, par la faillite de la Grèce, par la faillite de l’Espagne ?

    Quand la France subira-t-elle les conséquences de la faillite de ces cinq Etats ?

    Samedi 8 décembre 2012 :

    Un article très important sur l’Irlande :

    L’Irlande « a besoin de plus de temps » pour rembourser l’argent utilisé pour renflouer ses banques, a réclamé samedi dans la presse allemande le gouverneur de la Banque centrale d’Irlande, Patrick Honohan.

    « Le gouvernement essaie de regagner la confiance des marchés financiers et le plan de remboursement actuel complique cela », a estimé M. Honohan, dans un entretien au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung.

    L’Irlande, dont les banques avaient été durement frappées par la crise financière, avait dû demander fin 2010 une aide à l’Union européenne, à la Banque centrale européenne (BCE) et au FMI.

    Ce plan de sauvetage prévoyait 85 milliards d’euros d’aides sur trois ans en échange de la mise en oeuvre de douloureuses mesures d’austérité.

    Plus de 30 milliards d’euros ont été prévus pour renflouer les banques en difficultés Anglo Irish Bank et Irish Nationwide Building Society (INBS), nationalisées puis fusionnées.

    « Cet argent sera assurément remboursé, mais cela doit s’opérer sur une période plus longue », a affirmé M. Honohan.

    Interrogé sur le délai supplémentaire nécessaire pour rembourser, le gouverneur de la Banque centrale d’Irlande a plaidé pour la recherche d’une « solution durable », qui n’aurait pas à être de nouveau modifiée par la suite.

    « En conséquence, le délai de remboursement devrait être considérablement allongé », a-t-il ajouté, sans donner aucune autre précision.

    http://www.boursorama.com/actualites/l-irlande-a-besoin-de-plus-de-temps-pour-rembourser-d6283fc6783fb9654f3eab584245a0d8

    En clair, l’Irlande dit à ses créanciers :

    « Je suis en faillite. Vous m’avez prêté 85 milliards d’euros. Je vous remercie pour ce prêt. Je ne peux pas vous rembourser comme c’était prévu, mais ce n’est pas grave. Je vous rembourserai plus tard. Le délai de remboursement sera considérablement allongé. De toute façon, si vous n’êtes pas contents, c’est pareil. »

    Répondre
    • idlibertes

      14 décembre 2012

      Merci beaucoup. Excellent en effet .

  • Dr Hanlet

    8 décembre 2012

    Donc la seule question qui reste pour nous remonter le moral est « serons-nous ruinés avant d’être islamisés, ou l’inverse ? » 😉

    Répondre
  • PETRONE

    8 décembre 2012

    Cher Mr GAVE,

    encore merci pour cette saine et rafraichissante vulgarisation.

    Tout de même une petite remarque sur les conséquences de tout cela.

    J’imagine que vous croisez des décideurs politiques durant vos tournées intercontinentales. Quel serait donc le courant politique actuel qui permettrait la mise en place de l’équation dont vous parliez dans le précédent article et qui, en plus, me redonnerai la fierté d’être français:

    (Propriété privée+ »Rule of Law » + faibles impôts+ concurrence libre + minimum d’interventionnisme+libre échange) -Taille de l’Etat

    Je suis un peu perdu. Pour ce qui est de la fierté, je pense à Mme Le Pen, c’est la seule qui parle de ce que je vois dans la rue tous les jours. Cependant son programme économique est trop étatique à mon gout. Pour ce qui concerne les autres, ils sont tous pour l’Euro.

    D’où mon dilemme!

    Tous les autres pays démocratiques me semblent dans la même impasse de choix.

    Je pense donc que nous courrons réellement à la catastrophe (une guerre civile en France… bon sang, j’y crois de plus en plus… et çà ne me fait même plus peur!)

    C’est finalement le manque de perspectives qui devient angoissant et non pas la certitude de l’inéluctable.

    Cordialement.

    Répondre
  • Jimmie19

    8 décembre 2012

    Bonjour,
    Lorsque vous parlez de la génération mai 1968 qui a endetté la France, permettez-moi d’y apporter un bémol :
    En mai 1981 Mitterand a distribué largement un argent qui n’existait pas et, entre autres, donné la retraite à 60 ans à tous ceux qui n’avaient pas cotisé, avec un système déclaratif permettant de tricher un maximum pour obtenir injustement un taux plein. Ceux qui ont cotisé pour la génération Mitterand c’est la génération mai 1968 et suivante qui se retrouve, maintenant, à devoir travailler plus pour gagner moins (nouveau slogan de la majorité actuelle) avec un âge de départ à la retraite qui recule sans cesse alors que nous sommes bien les seuls à avoir payé…
    Quoi qu’il en soit merci pour vos avis toujours bien structurés et percutants.

    Répondre

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