16 septembre, 2019

Monsieur Draghi s’en va : Histoire résumée d’une réussite européenne éclatante.

Mr. Draghi s’en va, mais hélas, le mal qu’il a fait aux pays européens va perdurer. Mais avant d’en arriver à une analyse de ce qu’il a détruit, j’aimerais rappeler les grands traits de sa carrière.

Mr. Draghi apparait dans l’Histoire comme de directeur général du ministère des finances Italiens de 1992 à 2001, au moment des négociations qui précédaient la création de l’Euro.

Les textes, acceptés par tous les pays prévoyaient entre autres que le déficit budgétaire ne pouvait être supérieur à 3 % du Pib.

Or, peu avant d’entrer dans l’Euro, ce déficit était supérieur à 7 %, ce qui aurait dû interdire à l’Italie de faire partie de la nouvelle monnaie.

Qu’à cela ne tienne.

Monsieur Draghi passe avec JP Morgan un accord de « swap « par lequel ces derniers achètent pour 35 milliards d’Euro.de produits dérivés issus par l’Italie qui comptablement et miraculeusement font baisser le déficit de 7.5 % à 2.5 % en deux ans.

La Commission Européenne saluera comme il se doit les efforts « héroïques » faits par l’Italie. Que le lecteur ne se fasse pas trop d’illusions, le déficit est réapparu une fois l’Italie dans l’Euro…

Cette opération a été l’objet d’une enquête de la Cour des Comptes Italienne dont les résultats semblent indiquer que le Trésor Italien a beaucoup perdu à la suite de cette manipulation.  On parle de plusieurs milliards d’euros. Et comme les produits dérivés sont un jeu à somme nulle, les milliards d’euros perdus par l’Italie ont été gagnés par quelqu’un d’autre, mais j’ai du mal à deviner qui et qui aurait pu toucher des commissions sur une opération aussi profitable (pour JPM)

La Grèce, qui avait le même problème passe un accord similaire en 1997 avec Goldman-Sachs pour maquiller ses comptes et cette deuxième opération aurait rapporté à GS  300 millions d’Euros et sera dénoncée ensuite au moment de la faillite de la Grèce.

A noter que personne ne fut inquiété ni à JP Morgan ni à GS puisque ces opérations étaient « légales « à l’époque.

Mission accomplie, l’Italie est dans l’Euro et Mario Draghi prend sa retraite et devient vice-président de… Goldman-Sachs Europe, où il est le responsable de 2002 à 2006 des négociations avec les Etats européens.

En 2006,  sur proposition de Berlusconi, il devient le gouverneur de la banque centrale Italienne et le Président du forum de la stabilité financière pour l’Europe, en charge de prévenir les crises systémiques et comme de bien entendu il ne voit rien arriver de la crise de 2009 -2011.

Inutile de souligner qu’un homme d’une telle envergure fait partie du groupe des trente, de Bilderberg, est titulaire de nombreuses distinctions européennes et que sais -je encore…

Toutes ces réussites éclatantes le qualifient sans doute aucun pour le poste de patron de la BCE, ou il est promu le 1 Novembre 2011 pour succéder à Jean-Claude Trichet, de sinistre mémoire.

Et c’est bien sûr à la BCE que monsieur Draghi va donner la pleine mesure de son talent.

Je ne reviendrai pas sur les détails de son action entant que Président de la BCE mais sur l’esprit qui a prévalu lors de son mandat.

Monsieur Draghi est un idéologue europeen acharné, un homme de Davos s’il en fut.  Son but est de créer un Etat Europeen envers et contre tout et seul cela l’intéresse.

Normalement, le but d’un bon banquier central est de créer les conditions monétaires pour que le système crée le maximum de richesse avec le minimum d’inflation. Et la meilleure façon de faire est d’essayer d’avoir des prix de marché aussi bien pour le taux de change que pour les taux d’intérêts.

Le premier « prix », celui des taux d’intérêts étant devenu fixe à l’intérieur de l’euro, le blocage des taux de change vis-à-vis de l’Allemagne de tous les taux de change dans la zone euro interdit que la plus grande productivité de l’Allemagne soit compensée par une variation des taux de changes comme cela se pratiquait depuis 1950.

Et donc, le seul endroit dans les marchés où cette différence pouvait s’exprimer était le marché obligataire, substitut imparfait au marché des changes. Et c’est par les marchés obligataires qu’arrive la crise de l’euro de 2009, ce qui était parfaitement prévisible mais semble surprendre tout le monde.

L’écart entre les taux allemands et Italiens ou Espagnols à partir de 2009 se met à monter, monter, monter…

Et a la place de reconnaitre que l’Euro ne fonctionnait pas et ne pouvait pas fonctionner, monsieur Draghi décida de casser ce second thermomètre en ordonnant à la BCE d’acheter directement les obligations des pays mal gérés.

Et du coup, la zone Euro s’est retrouvée avec des faux prix, non seulement sur le taux de change mais aussi sur les taux d’intérêts.

Un système de jeu à somme nulle où l’une des parties crée de la richesse tandis que l’autre s’appauvrit continûment diverge naturellement et donc ne peut qu’exploser à terme et je suis bien sûr que monsieur Draghi, en bon élève de Solow et Modigliani qu’il fût au MIT est parfaitement au courant du phénomène que je décris.

Et pourtant sa solution fut de remplacer la création de richesse par la création de dettes étatiques encourues par ceux qui ne pouvaient plus produire de la richesse de façon efficace et cela bien que cette solution eût été strictement interdite par les traités.

Normalement, cette avalanche de nouvelles dettes aurait dû amener à une explosion des taux d’intérêts, qui aurait mis fin au désastre de l’euro, mais pour empêcher le marché de faire sauter l’euro, la décision fut prise que la BCE achèterait cette dette et la porterait dans son bilan comme un « actif » alors qu’aucune vraie richesse n’avait été créée en contrepartie.

Le résultat est que l’économie de la zone euro est en train de rentrer en récession et que ni la BCE ni les gouvernements n’ont plus aucun moyen de lutter contre ce  qui pourrait bien être un cataclysme, le plus étonnant pour la plupart des observateurs étant que l’Allemagne elle-même soit en train de plonger ce qui est pourtant parfaitement normal puisque un taux de change sous-évalué et des taux d’ intérêts trop bas ont littéralement forcé les entreprises allemandes à  continuer à investir dans le secteur automobile, en train de rentrer en crise de surproduction structurelle.

Mais le pire est ailleurs.

Depuis la nuit des temps, il existe des charlatans qui expliquent que faire croitre la quantité de monnaie c’est faire croitre la quantité de richesse. L’un d’entre eux fut John Law qui vers 1720 réussit à convaincre le Regent et la bourgeoisie française de cette foutaise.

Quelque temps après, Cantillon, un économiste et banquier Irlandais établi à Paris qui avait fort justement vendu à découvert des papiers français qui ne valaient rien publia un petit livre « Traité sur le Commerce » dans lequel pour la première fois dans l’Histoire un intellectuel expliquait la différence entre la création de monnaie et la création de richesse, qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre.

Cela va faire donc trois cent ans que cette distinction a été mise en lumière, et pourtant monsieur Draghi a encore une fois essayé de faire croire au public que créer de la monnaie à partir de rien allait créer de la richesse, ce qui est de sa part à la fois une lâcheté, une abomination intellectuelle et de la démagogie pure et simple.

Recommander une politique dont vous SAVEZ qu’elle va échouer simplement pour rester dans les cercles de pouvoir est ce que je peux imaginer de plus sordide et pourtant c’est ce que monsieur Draghi a fait et sans aucun remords puisque cette semaine encore il a essayé de renforcer la politique qu’il suivait depuis sa nomination alors même que cette politique avait déjà échoué misérablement.  Et des rumeurs courent que le Conseil de la BCE a dû le bloquer dans cette course a l’abime avant qu’il ne quitte son poste pour être remplacé par madame Lagarde.

 Ce qui m’amène a parler de madame Lagarde.

Je ne m’attends pas à être « déçu en bien » par  cette personne qui a déjà échoué au ministère des finances français, avant de laisser une ardoise de $ 55 milliards au FMI.

Ma première impression est que madame Lagarde ne faisant pas partie des vrais cercles de pouvoir fera un merveilleux bouc émissaire si l’Euro venait à sauter, et que lui faire porter le chapeau ne devrait pas être trop difficile.

Les « hommes de Davos », à mon avis, ne verraient aucun inconvénient à ce qu’une « femme de Davos » soit rendue responsable d’un désastre qu’eux seuls auraient créé.

En 1939, toutes nos élites supportaient la ligne Maginot.

En 1945, seul Gamelin l’avait soutenu

Je verrai bien madame Lagarde en nouveau Gamelin

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

41 Commentaires

Répondre à Tonton Flingueur

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  • Etienne PETRINI POLI

    17 octobre 2019

    M Gave que pensez vous de la page entière N°25 du Figaro du 9 octobre, signée par M Edouard Carmignac , un panégyrique dithyrambique sur M Draghi, le félicitant pour son bilan et allant jusqu’à souhaiter sa nomination comme ministre des Finances de l’Europe ?

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    • Garofula

      18 décembre 2019

      Logique de passer la brosse à reluire sur les chaussures de son bienfaiteur.

  • Dominique

    30 septembre 2019

    Monsieur Gave
    Je vous lis depuis le temps de « Jésus-Christ ce libéral  » … Je vous suggère de rééditer ce petit livre autant détonnant que raffraichissant. Il nous rappelle que le chritianisme a rendu possibke le libéralisme ( au sens français )

    Pourrez vous nous expliquer comment fonctionne nt la FED et la BCE ? J’ai comprendre à force de recherche que la FED est une banque privée dont les actionnaires sont des banquiers des états. Et que si le « quantitative easing » est une emission de fausse monnaie, ou plutôt une autorisation de lignes de crédit à des banques pour … acheter de la dette du Trésor des USA ( au lieu d’investir dans des projets orivés) Ai je bon ?
    Mais et c’est là ma question : est ce que les actionnaires prêtent cet « argent » à la FED et en perçoivent les intérêts payés par le Trésor américain à la FED.
    Fausse monnaie contre vrais intérêts ?

    Et pour la BCE quel est le mécanisme ? Est ce que ces « assouplissements monétaires  » – mdr – ne orofitent ils pas à des banquiers ?

    Éclairez nous. Merci

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    • Garofula

      18 décembre 2019

      La Fed n’est pas une banque privée. C’est un monopole public classique au niveau de ses instances fédérales, avec des instances locales ressemblant à des organismes d’économie mixte.

  • Dominique

    30 septembre 2019

    Dragui ira vraisemblablement dans un poste de pouvoir pépère, comme le calamiteux Trichet qui préside maintenant la Commission exécutive de la Trilateral pour l’Europe … un poste d’influence. Et nul dout que la place est bonne.

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  • Dominique

    30 septembre 2019

    A propos de la ligne Maginot. Effectivement elle aurat du aller jusqu’à la mer du Nord et jusqu’au lac Léman.

    Mais ne croyez pas que les généraux français de 1939 étaient tous des idiots : ceux du « feu » connaissaient la toute puissance des chars. Pour preuve : sur chaque terrain libre entre les forteresses de la ligne Maginot, l’Artillerie déploya ses régiments de canon de 75 pour stopper les chars allemands qui seraient passés à toute allure entre deux forts.

    C’est une histoire vrai que je tiens de mon père. Lassé de s’ennuyer à l’arriére au PC des calculs de tirs car il était bon mathématicien, il demanda à être affecté dans les Corps Francs qui partaient faire des coups en Allemagne. Il y gagna une Croix de Guerre, ayant sauvé ce qui resta de son commando pris son le feu d’une mitrailleuse ennemie. Une grenade et hop plus de mitrailleurs allemands.

    Gloire à ceux de la ligne Maginot. Honneur à leurs morts, et aux prisonniers durant 5 longues années ! Tous n’étaient pas à Londres …

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  • f de Carbonnel

    30 septembre 2019

    je suis 100% d accord, et ai le plus grand mépris pour Draghi ( G.S. :titrisation pour le Grèce pour « tricher  » sur les ratios pour l Euro, Banque d Italie : rien fait pour controler les mauvaises banques, ECB : taux négatifs et cavalerie…)

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  • Jacques Ady

    22 septembre 2019

    Finalement, ces questions d’endettement totalement déraisonnable des États ne se résument-ils pas quelque part à l’utilisation totalement irresponsable de la planche à billets ?
    Je ne suis pas un spécialiste des questions monétaires ni un financier, mais de mes cours d’économie je me souviens qu’une des premières choses que nous apprit notre prof était que faire tourner la planche à billets créait automatiquement de l’inflation, autrement dit que c’était une pratique à prohiber.
    Pour corser le tout, ce sont depuis plusieurs décennies les banques qui concrètement créent de la monnaie au travers des prêts qu’ils octroient, ce qui me paraît, personnellement, hallucinant – et cela, même si des limites leur sont imposées.
    Pour éviter toutes les dérives auxquelles nous assistons (et dont nous pâtissons, au moins collectivement en tant que citoyens de la zone Euro), une solution radicale ne serait-elle pas que : 1- seul l’État (français en l’occurrence) soit habilité à faire, le cas échéant, tourner la planche à billets et 2- que cette possibilité soit encadrée sévèrement, voire interdite ?

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  • Loïc

    22 septembre 2019

    Monsieur,
    Je vous recommande ce lien d’un Français qui travail dans le bâtiment en Angleterre… du caviar!
    Et la fin pique un peu mais ne manque pas de saveur!
    https://youtu.be/eo4ZQLV5BIA

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  • Ockham

    19 septembre 2019

    Vos réflexions soulignent que le capitalisme n’est pas lié au capital mais à la monnaie. Preuve en est que communisme avait pour but la suppression de la monnaie. En effet la monnaie est le seul intermédiaire pratique pour résoudre la question des échanges de flux courants et de patrimoine. Les échanges sur les marchés impliquent une profonde dissymétrie entre ceux qui sont des familiers des échanges et ceux qui suivent les évaluations en s’y adaptant lorsqu’ils vendent leur force de travail (physique et intellectuelle) ou leur patrimoine pour obtenir une quantité nominale épargnée ou pas. Donc vous faites bien de souligner qu’il se passe quelque chose d’anormal et de très inquiétant sur les monnaies et les taux d’intérêts. Cela étant les personnages publics au milieu de ce nouveau maëlstrom de « l’e-économie » ne savent probablement pas plus que nous ce qu’il va advenir de ce bouleversement. La dissymétrie de l’information change radicalement et donc va changer le statut de la monnaie ce qui implique celle de l’épargne. C’est le statut de la monnaie qui est en cause donc pas seulement l’Euro qui ne se manipule effectivement plus comme avant mais surtout du dollar. La recherche doit continuer car si la dissymétrie de l’information des acteurs change, ce sera la fonction planétaire de la monnaie qui va changer et donc le capitalisme, la monnaie, les taux d’intérêts et l’épargne.
    Ils ne faut pas oublier que la quantité de monnaie nécessaire aux échanges de la planète est mal connue d’une part et d’autre part que les progrès fulgurant dans l’espace de l’information a probablement une résultante déflationniste du fait du transfert à un coût négligeable autour de la planète de l’information. Est-ce que nos banquiers centraux sont tétanisés par le souvenir qu’il n’y a rien de pire que la déflation ? C’est possible alors ils réagissent mécaniquement au jour le jour ce qui les éloigne complétement des sentiers battus.

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  • Philippe

    17 septembre 2019

    Mr Gave

    Imaginons que Paul Volcker soit a la BCE en 2008 , qu’ allait il faire ?

    Avec quelles consequences ( chomage faillites d’ entreprises ….)

    Autre mystère : vu que les taux ne cessent de baisser pour rendre la chute de la croissance moins dure , les prix des Government Bonds ne cessent de monter , on est quasi sur d’ y gagner . Donc pourquoi cela devrait il s’arreter ?

    En d’ autres termes qui est capable de présenter la note a la BCE ? Avec un chantage a la clè : On ( Chine Pays Petroliers ) vont retirer leurs sous , vendre leurs T Bonds sauf si Pekin rentre au capital majoritaire des 15 plus grandes technologiques d ‘ europe …

    AMHA la Chine est le facteur critique

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    • candide

      18 septembre 2019

      entre une crise économique et l’asservissement à des puissances étrangères, il faut choisir la crise, sans hésiter.
      On se remet d’une crise.

  • PHILIPPE LE BEL

    17 septembre 2019

    Bonjour !

    Mario « DRAGHILLA » a ouvert les vannes pour ne pas partir avec à gérer une explosion économique, boursière et financière. Selon Jean-Claude TRICHET, et non VAN DAMME, « la situation est complètement dramatique », selon les propos rapportés par Philippe BECHADE.
    La suivante, Christine LAGARDE, aura à ramasser les morceaux avec la glue.

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  • Jacques Peter

    17 septembre 2019

    « Normalement, le but d’un bon banquier central est de créer les conditions monétaires pour que le système crée le maximum de richesse avec le minimum d’inflation. Et la meilleure façon de faire est d’essayer d’avoir des prix de marché aussi bien pour le taux de change que pour les taux d’intérêts. »

    Voilà un rappel utile que Madame Lagarde, et nos dirigeants, devraient relire tous les matins avant d’aller au boulot.

    Répondre
  • Thierry Balet

    17 septembre 2019

    Mener une politique dont on sait à l’avance qu’elle produira l’inverse de ce que l’on pretend, ca porte un nom: La traîtrise. Cet adjectif va à merveille pour le club de « Davos »…..
    Quant à la ligne Maginot je ne me prononcerais pas bien que j’en comprenne le sens. Par contre, je me permets de rappeller que dans les années 1930, plus on parlait de paix, plus on se rapprochait de la guerre……
    Aujourd’hui on ne parle que de « relance »…… A quand le chaos?

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  • Arsene Holmes

    17 septembre 2019

    Je ne suis pas un fan de Draghi et à ce jour je pense que beaucoup de banquiers et autres haut fonctionnaires auraient du aller en prison.

    Cela dit avec QE, Draghi n’a fait que suivre ce que faisaient les USA depuis 2008 et le Japon depuis 15 ans. Meme le UK s’y était mis.

    Je pense qu’il s’agit plus d’une mauvaise solution (QE) decidée par des personnes n’ayant jamais été exposé au vrai monde vivant dans un monde théorique qui a malheureusement des répercussions dans le vrai monde.

    Honnetement depuis Volcker, il n’y a pas eu un seul central banker occidental qui ai fait le poids.

    Le mélange de politiciens ineptes économiquement et politiquement et de banquiers centraux dépassés par les évènements vont nous amener la plus grande crise économique et financière de l’Histoire

    Répondre
  • breizh

    17 septembre 2019

    merci monsieur Gave.

    Pouvez-vous en dire plus sur les 55 milliards de dollars laissés en ardoise au FMI ?

    merci

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    • idlibertes

      17 septembre 2019

      55 milliards prêtés à l’Argentine qui est en train de faire faillite un an après.

    • Bebas

      18 septembre 2019

      Lors de la periode Lagarde, 61% des engagements du FMI se sont portes sur l’Argentine, un tel niveau est contraire a la reglementation propre au FMI et ces prets se sont realises sans qu’il y ait eu au prealable un vote du parlement argentin les autorisant.

  • Landeric

    17 septembre 2019

    Le Point commun entre Christine Lagarde et le Général Gamelin?

    Gamelin était un Général d’administration qui n’avait jamais commandé d’unité combattante dans toute sa carrière.
    Mais il avait la particularité d’être un fidèle de la République et des ses oeuvres.
    La France ne manquait pas d’officiers supérieurs compétents mais avec le défaut d’être trop « français », un peu comme ces « déplorables » qui votent RN.

    Christine Lagarde est dans ce schéma, fidèle à ses maîtres LREM ainsi qu’à la « gauche » et la fausse droite, son cursus est dans le droit pas la finance.

    Gamelin pleura la percée de Sedan des blindés de Guderian qui mena au défilé des allemands à Paris. Lagarde jouera le rôle de Gamelin et j’aimerais bien savoir où aura lieu la percée?

    Répondre
  • Xavier Haerrig

    16 septembre 2019

    Hors sujet : je viens d’entendre Monsieur Caccomo parler du soutien de Charles Gave lorsque tout le monde l’avait oublié.
    Ça conforte mon jugement initial sur vous : Vous êtes un honnête homme et je vous tire mon chapeau.
    En revanche, être honnête et dire la vérité vous exposera à subir les pires vilenies ( exemple éclatant avec le traitement scandaleux qu’a subit Emmanuelle)
    Je vous souhaite bonne chance.

    Répondre
    • Scardanelli

      17 septembre 2019

      Pour avoir entendu Monsieur Caccomo je confirme votre jugement et je tire, moi aussi, mon chapeau à Charles Gave. Espérons que ce site qui est un lieu de dialogue et d’invention ne rencontre pas des problèmes techniques… Bon courage et bonne continuation.

  • Scardanelli

    16 septembre 2019

    Bonjour Monsieur Grave,
    À nouveau mes félicitations pour votre article qui risque hélas de s’avérer prémonitoire.
    En guise de commentaire, j’aurais voulu jouer les avocats du diable, mais ce serait faire injure au Prince des Ténèbres que de le soupçonner de gérer ses affaires aussi mal que le Général Gamelin ou Madame Lagarde.
    Néanmoins, je rappellerai que la ligne Maginot, en soi, n’était pas un si mauvais calcul. Encore eût-il fallu qu’elle s’étendît continûment de Bâle à Dunkerque.
    La percée de Sedan, à travers le Massif des Ardennes, était inimaginable. Julien Drac dans « Un balcon en forêt » relate le surgissement des blindés allemands comme un événement surréaliste au sens strict où l’entendaient André Breton et Salvador Dalí.
    Il fallait être visionnaire pour sortir les chars de leur rôle d’encadrement de l’infanterie et concevoir une division intégralement motorisée. De Gaule et Guderian passaient pour des hurluberlus. Si Guderian fut entendu, c’est qu’il trouva, tout en haut de sa hiérarchie, encore plus hurluberlu que lui.
    Vous reconnaissez à Monsieur Draghi le sens de l’obstination. Gageons qu’il passe le relai à Madame Lagarde, convaincu de léguer une ligne infranchissable.
    Depuis 2011, le front tient, pour de mauvaises raisons, mais il tient.
    Où peut bien se trouver la faille que Monsieur Draghi a oublié de bétonner ?

    Répondre
    • breizh

      17 septembre 2019

      [petit hors sujet]

      les manoeuvres de 1938 ont montré que la percée de Sedan (traversée des Ardennes) étaient tout à fait possible.

      Le drame de l’armée française à l’époque est que ses chefs de l’entre deux guerres (Pétain jusqu’en 1931, Weygand de 1931 à 1937 et Gamelin de 1937 à 1940) étaient restés ceux de la première Guerre Mondiale, lequels n’ont cessé de justifier leurs actions en 1914-1918 (cf. tous les ouvrages de mémoires, souvenirs,…). Il n’y a à cette époque quasiment aucun ouvrage critique et les écrits du colonel de Gaulle sont vigoureusement combattus (par Weygand notamment).
      Weygand devait tout à Foch, et Gamelin tout à Joffre dont ils avaient été les adjoints.

      Rares ont été les généraux de la 1ère guerre mondiale à admettre les erreurs de commandement et à reconnaître le sacrifice inhumain/inutile des soldats dû à ces erreurs (sauf Castelnau qui a d’ailleurs refusé d’écrire ses mémoires à cause de cela).

      la ligne Maginot, c’était le fruit/pensée de la guerre de tranchée, immobile par définition.

      La création des divisions blindées, avec leur très grande mobilité et puissance de feu, a rebattu complètement les cartes. Mais Weygand et Gamelin (sauf au printemps 1940) n’en ont pas voulu.

      [fin du hors sujet]

      Je crains que madame Lagarde n’ait été nommée à nouveau que pour l’alibi féminin qu’elle représente et pour faire croire que la France pèse encore dans l’UE.

      Au prix de la rémunération du poste, madame Lagarde veut bien jouer ce rôle, sans risque pour elle : comme ces gens là ne paient jamais leurs erreurs (ils ne jouent surtout pas leur peau pour reprendre l’expression de Nassim Nicholas Taleb)…

      Les différends commentaires sur madame von der Leyen ne sont guère plus favorables, mais elle permet à l’Allemagne de garder la main sur l’UE et sa machinerie bureaucratique (je doute de l’esprit d’indépendance de cette nouvelle présidente de commission vis à vis de madame Merkel qui l’a fait nommer, mais il peut y avoir des surprises).

      Bref, les taux vont rester anormalement bas, les dettes étatiques (françaises) vont continuer de croître et les impôts et la réglementation écolos ont de très beaux jours devant eux.

    • candide

      17 septembre 2019

      La ligne Maginot était une ineptie absolue et il n’était pas si difficile de le voir. Le maréchal Pétain, ministre de la guerre en 1928 démissionna quand cette stratégie fut adoptée. Lui préconisait l’utilisation massive de chars et d’avions, c’est à dire peu ou prou ce que firent les Allemands.

      Cela pouvait être vu pour au moins deux raisons :
      en 1918, les nouvelles armes pouvaient faire craquer les fronts, comme l’a parfaitement démontré la seconde bataille de la Marne (juillet 18). De plus, la stratégie était fondée sur un jeu d’alliance de revers, avec la Pologne par exemple, ce qui impliquait une forte capacité de projection de troupes pour soutenir nos alliés. C’est à dire le contraire d’une armée vissée au sol contrainte d’attendre que l’on veuille bien l’attaquer. La contradiction entre la stratégie militaire et la stratégie diplomatique était totale.
      Quant à la « surprise » de l’attaque des Ardennes, il faut vraiment avoir la mémoire courte pour être surpris : c’est toujours par là que passent les Allemands.

    • cedivan

      20 septembre 2019

      La ligne Maginot telle qu’elle a été faite supposait que les Belges résistent. Ce qu’ils n’ont pas vraiment fait. C’était peut-être illusoire de compter sur cette résistance mais pas forcément idiot. Il y avait bien la ligne Siegfried en face.

  • candide

    16 septembre 2019

    Pourquoi dites-vous que Mme Lagarde ne fait pas partie des vrais cercles de pouvoir ? Son parcours de ministère en FMI semble plutôt indiqué le contraire.
    Certes, elle n’est pas plus monétariste que moi, ce qui la rend a priori incompétente pour le poste, mais cela indique plutôt qu’elle est bien intégrée aux cercles d’influence.

    Répondre
    • idlibertes

      16 septembre 2019

      Car elle a été nommé par Sarko pour faire l’alibi féminin mais in fine elle n’est ni Énarque ni Inspecteur des finances. Elle ne fait pas partie du Gentlemen’s Club.

    • duff

      17 septembre 2019

      D’accord avec Candide. Son job c’est « whatever it takes » pour assurer l’intégrité de la zone €. Preuve que les allemands renoncent à gérer directement (du moins en plein jour) la suite des événements. Ces événements ça pourrait être des gros soucis en Italie avec des faillites bancaires et risque de contagion. Lagarde serait utilisée comme « arbitre neutre » pour que les allemands puissent refiler la responsabilité de l’échec sur les italiens?

      Peut être que pour nous éclairer il faut regarder le board de la BCE.
      https://www.ecb.europa.eu/ecb/orga/decisions/govc/html/index.fr.html

      Hélas comme avec chaque entité européenne c’est un grand foutoir incompréhensible. Il ne faut pas s’étonner du coup de l’incapacité de prendre d’autres décisions que celles qui assurent la pérénité de leurs postes grassement payés.

      Si Lagarde est une potiche, je ne pense qu’il soit si facile pour autant de prévoir la suite.

    • Robert

      17 septembre 2019

      Candide : Pétain adepte de l’utilisation massive des chars ? C’est nouveau ! Je crois plutôt que vous confondez Pétain et … de Gaulle !

    • candide

      17 septembre 2019

      @Robert :
      Il [Pétain] écrit dans la Revue des Deux Mondes du 15 février 1935 : « Il est indispensable que la France possède une couverture rapide, puissante, à base d’avions et de chars […] ». Et lors d’une conférence à l’École de Guerre en avril 1935 : « Les unités mécanisées sont capables de donner aux opérations un rythme et une amplitude inconnus jusqu’ici […] L’avion, en portant la destruction jusqu’aux centres vitaux les plus éloignés fait éclater le cadre de la bataille […] On peut se demander si l’avion ne dictera pas sa loi dans les conflits de l’avenir […] »72. Ainsi que dans la préface d’un ouvrage du général Sikorsky : « Les possibilités des chars sont tellement vastes qu’on peut dire que le char sera peut-être demain l’arme principale »73

    • Dominique

      30 septembre 2019

      Bien d’accord avec Candide ! Même si cela nous entraine hors du sujet de notre hôte, toute vérité est bonne à dire. Pétain fut un visionnaire.

      Et De Gaulle n’inventa nullement la stratégie françaie de l’utilisation des blindés … pire, nommé général provisoire pour commander un régiment de chars, il abandonna ses hommes et leurs chars en plein combat. D’où sa condamnation à mort par contumace.

      A Weygand nous devons la trop tardive mais néanmoins efficace réorganisation de l’armée française car il fut nommé trop tardivement à la tête des armées. Lire  » Weygand mon père  » écrit par son fils, officier de La Légion Etrangère. Un livre très intéressant et remarquablement documenté.

      Endi il est vrai que les gradés français manquaient didées de stratégie offensive. N’oublions pas que nous déclarames la guerre à Berlin en septembre 1939 et n’osames pas attaquer ! Finalement ce sont les Allemands qui nous envahirent.

      Et pourquoi : la vérité est tohte simple : nos gradésnde 39, capitaines, colonels et généraux avaient pour la plupart vécu l’horrible boucherie de 14-18. Ce qui n’arrangea rien.

  • Aurel

    16 septembre 2019

    Les Européens ont laissé au pouvoir des escrocs et à tous les niveaux (les gouvernements Français sont un bel exemple). Il est urgent que les britanniques se tirent de ce merdier, malheureusement leurs parlementaires sont aussi pitoyables que sur le continent, pour la liberté et l’espoir des Européens il est vital qu’un brexit net ait lieu. Sinon, il ne nous restera plus que le grand large (ou la mort).

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  • Charles Heyd

    16 septembre 2019

    Il part la retraite, la vraie, ou il va occuper un poste chez Goldmann Sachs ou une autre banque américaine comme un ancien président de la commission européenne?

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    • Dominique

      30 septembre 2019

      Dragui ira vraisemblablement dans un poste de pouvoir pépère, comme le calamiteux Trichet qui préside maintenant la Commission exécutive de la Trilateral pour l’Europe … un poste d’influence. Et nul dout que la place est bonne.

  • MVS

    16 septembre 2019

    ça pour le coup, c’est un résumé d’anthologie!
    😉
    (article vide lors de ma consultation)

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    • Homer

      28 septembre 2019

      Article que j’imprime sur papier broché et que j’encadre.

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!