26 septembre, 2018

« A Minsky moment » ou la revanche de l’économie réelle

Arrivée de Jean-Jacques Martin à l’IDL

J’ai rencontré Jean- Jacques Martin il y a bientôt 15 ans. Il était le patron de la gestion d’actifs à la Banque de France.

Très rapidement, et grâce à lui, la BDF devint un client de « Gavekal Research » et l’est restée depuis. C’est un des meilleurs connaisseurs de ce que l’on appelait autrefois l’école économique française qui commença sans doute avec Jean-Baptiste Say, continua avec Frédéric Bastiat, Gide et Rist et dont le dernier représentant fût sans doute Jacques Rueff. Cette école a disparu, hélas, submergée par les eaux pestilentielles du Keynésianisme qui stagnent encore.  

A la retraite depuis un an environ, vient nous voir de temps en temps à l’IDL pour discuter avec nous et nous sortons enrichis de ces rencontres. A ma demande, JJ Martin a accepté de nous donner un papier de temps en temps, où se mêlent son expérience extraordinaire des marchés financiers, sa connaissance hors pair du monde des banques centrales et ses connaissances théoriques puisées aux sources de l’école économique française.

Ses chroniques apparaîtront de temps en temps, et la bonne nouvelle est que nous en avons trois d’avance, que nous nous proposons de publier dans les deux mois qui viennent, une tous les quinze jours.

En tant que Président de l’IDL, je tiens à le remercier de bien vouloir contribuer à notre site et je demande à nos lecteurs de lui souhaiter la bienvenue

Sa première chronique traitera de ce qu’il est convenu d’appeler « le moment de Minsky « , du nom d’un économiste qui diagnostiqua que de la stabilité naît l’instabilité et que le passage de l’une a l’autre est toujours très violent. Ce passage depuis est communément appelé le moment de Minsky

Bonne lecture.

Charles Gave

*    *   *
Des créances de type Ponzi ont été introduites à profusion dans le système financier depuis 30 ans

 

 

Dans son ouvrage « Stabiliser une économie instable » Hyman P.Minsky distingue trois types d’opérations de crédit dans son chapitre traitant de la taxonomie des flux de trésorerie :

-les crédits couverts par les flux de trésorerie (hedge finance). Il s’agit de l’archétype de la finance prudente pratiqués par les chefs d’entreprises qui dans leur plan de financement des investissements se sont assurés que les cash-flow générés par les actifs immobilisés permettront de couvrir les intérêts et les remboursement du principal (intermédiaires et terminal).Autant dire tout de suite que ce type de finance prudente ne génère pas une forte expansion du crédit car sa mise en œuvre est conditionnée par une rentabilité des capitaux investis nettement supérieure au coût du crédit à long terme. D’autre part, elle ne peut se développer que dans contexte de visibilité et de stabilité économique sinon la « hedge finance » peut rapidement se transformer en « speculative finance »

-les crédits spéculatifs (spéculative finance). Dans ce cas, les flux de trésorerie générés par les actifs immobilisés peuvent à court terme ne pas couvrir les charges intermédiaires (intérêts et remboursements partiels du principal), bien que la rentabilité des capitaux investis ressorte à long terme comme supérieure au coût du crédit. Dans ce cas la valeur des actifs immobilisés permettra de dégager à l’issue du crédit un gain en capital destiné à couvrir les arriérés d’intérêts et le principal. Les cas classiques de « speculative finance » sont les leverage buy out (LBO), le financement des courbes en J des concessions lors de leur mise en place ou plus simplement les achats à terme d’actifs financiers sur les marchés. D’une façon générale la « speculative finance » aboutit à refinancer une partie des engagements de paiement arrivés à échéance (intérêts et /ou remboursement partiels de principal) par une expansion de l’encours de crédit accordé en ayant recours à un refinancement à court terme de façon à en minimiser le coût. Le contexte financier le plus propice au développement de ce type de finance est l’existence d’une courbe des taux fortement pentue favorable au financement à court terme de positions long terme. A cet égard force est de constater qu’au cours des 30 dernières années, toutes les politiques monétaires accommodantes destinées à enrayer  les récessions économiques sous couvert de théories keynésiennes n’ont eu pour résultat que d’encourager et de stimuler le développement de la finance spéculative conduisant à des crises financières à répétition dont la résolution a exigé des taux monétaires à court terme de plus en plus bas et pour des périodes de plus en plus longues (crises de 1987, 1992, 2003 et 2008). Le développement de la finance spéculative explique en partie mais pas seulement l’expansion des bilans des banques et des encours de titrisation. Il est à l’origine de l’instabilité endémique des marchés financiers et des économies elles-mêmes tant les positions spéculatives qui s’accumulent à l’occasion des politiques de relance économique s’opposent ultérieurement à toute tentative de normalisation monétaire sous la menace d’un effondrement des marchés financiers privés de leur source de refinancement bon marché à court terme. Admettons que toutes les tentatives de normalisation monétaires depuis trente ans ont toutes débouché sur des crises économiques et financières. La raison en est simple. Donnons la parole à Hyman P.Minsky :  «  les débiteurs et les banquiers engagés dans la finance spéculative ou à la Ponzi prévoient d’honorer les engagements de paiement générés par les dettes au moyen du refinancement ou de l’accroissement de la dettes ou par la vente de stocks d’actifs immobilisés superflus. Tandis que les unités prudentes peuvent éprouver des difficultés à respecter leurs engagements financiers uniquement si les recettes sont en deçà des attentes, en revanche les unités spéculatives et à la Ponzi sont vulnérables aux évolutions de marchés financiers. Unités spéculatives ou à la Ponzi doivent être en mesure de réagir à l’évolution des conditions des marchés financiers tandis qu’une unité prudente sera insensible à ces changements. ». Dès lors la politique monétaire cesse d’être un outil de politique économique mais devient un outil de stabilité financière destiné à répondre aux exigences de valorisation des actifs financiers qui sous-tendent la viabilité réelle ou supposée des finances spéculatives ou à la Ponzi (crise immobilière).

– les crédits à la Ponzi constituent la forme ultime de perversion du marché du crédit. Alors que les unités spéculatives construisent leur plan de financement en misant sur le fait que les gains en capital sur la cession des actifs immobilisés (totale ou partielle) permettront de rembourser le principal et les arriérés d’intérêts tout en dégageant une rentabilité globale de leurs immobilisations, les unités de Ponzi selon les termes de Minsky « prévoient d’honorer les engagements de paiement générés par les dettes au moyen du refinancement ou de l’accroissement des dettes ». Créance frauduleuse par excellence, contrepartie nullissime de la « fiat monnaie» le crédit à la Ponzi est conçu dès l’origine comme une dette irrécouvrable destinée à être reconduite indéfiniment. Il faut garder à l’esprit qu’un financement de type Ponzi se présente dès sa mise en place comme une opération d’extorsion de fonds perpétrée auprès de créanciers complices ou naïfs. Le financement de type Ponzi concernent le plus souvent le financement de projets d’infrastructure dont la rentabilité à long terme est faible voire nulle. Un cas emblématique des 30 dernières années a été le financement du projet de tunnel sous la Manche .D’une façon générale, hormis ces cas de financement d’infrastructure, les crédits de type Ponzi sont assez rares dans la sphère privé. Mais il arrive souvent que les crédits de type spéculatif se transforment en crédit de type Ponzi à la suite d’un effondrement de la valorisation des actifs immobilisés.

En revanche la sphère publique, en maintenant l’illusion de la solvabilité des Etats, s’est engagé depuis trente ans dans un mécanisme indiscutable de Ponzi en émettant une dette publique dont les charges d’intérêts ont été continuellement financées par des émissions de dettes nouvelles et le principal voué à une reconduction perpétuelle sans que ne soit jamais mis en place le moindre mécanisme d’amortissement. Ces dettes destinées principalement à financer les dépenses de fonctionnement des Etats n’ont été adossées à aucun actif immobilisé et leur valeur ne repose que sur la capacité des Etats à lever des impôts, laquelle dans une économie mondialisée s’avère de plus en plus fragile.

Des artifices de politique monétaire peuvent momentanément  limiter la nocivité des crédits spéculatifs et des Ponzi

Tout ceci est-il vraiment dangereux pour la stabilité financière ? Non tant que :

-la proportion de crédit spéculatif et de crédit Ponzi est faible dans l’encours global de crédit

-les taux courts peuvent être maintenus ultra bas pour minimiser la charge de refinancement des intérêts impayés

-la pente de la courbe des taux est positive de façon à encourager le développement de la finance spéculative et partant entretenir la surévaluation des actifs financiers notamment des actions considérées comme un proxy de la valeur des actifs immobilisés

S’en tenant à ces trois éléments, Minsky considérait que pendant les booms économiques la finance capitaliste spéculative se développait notamment au travers du financement externe de l’investissement mais aussi de la consommation au point de générer une instabilité endémique. En bon keynésien, Il restait assez optimisme néanmoins sur la capacité des institutions à contrôler tout risque systémique résultant de l’instabilité financière « Le boom est interrompu chaque fois que les taux d’intérêt à court et à long terme augmentent au point d’atténuer ou de renverser les   relations entre valeurs actualisées …L’interruption du boom peut entrainer une crise financière, la déflation par la dette, une profonde dépression ou une récession non traumatique Tout dépendra de la liquidité globale, de la taille relative du secteur public et de l’ampleur des opérations de prêts en dernier ressort de la Reserve fédérale». Il ressort de ce propos que Minsky était très conscient que les crises financières seraient de plus en plus graves et nécessiteraient la mise en œuvre d’outils de moins en moins conventionnels de politique budgétaire et monétaire.

Mais le redressement de la rentabilité du capital sera fatal à la finance de Ponzi

Mais hélas, il est une condition à la pérennisation de la finance spéculative ou de Ponzi qui s’ajoute aux trois précédentes et que Minsky n’a jamais évoquée. C’est que la finance spéculative ou de Ponzi se développe surtout tant que les opportunités d’investissements réels à forte rentabilité restent rares.

Au cours des trente dernières années, la baisse tendancielle de la croissance économique et concomitamment de la rentabilité des capitaux investis a encouragé le développement de la finance spéculative et de la finance de Ponzi. L’ensemble des innovations financières observé sur cette période (marchés de futures, marchés d’options, market-making, credit default swap, produits structurés…) n’a eu pour effet que d’accroitre les effets de levier dans la sphère financière et de faciliter le placement auprès des épargnants de créances spéculatives ou de type Ponzi sous couvert de rendements attractifs.

Dès lors, s’il est vrai que la remontée des taux monétaires fragilise la finance spéculative et la finance de Ponzi, là n’est cependant pas le vrai danger, la vraie source du Minsky moment tant redouté par l’auteur éponyme du terme. Le Minsky moment procède de la remontée rapide de la rentabilité du capital à la suite du démarrage d’un nouveau cycle technologique de long terme. Dès lors, les capitaux investis dans la finance spéculative et la finance de Ponzi cherchent à se réorienter rapidement vers les opportunités d’investissement offertes par les nouvelles technologies dans le cadre d’une finance prudente délaissant les effets de leviers. La remontée de la rentabilité du capital rend sa prééminence à l’économie réelle et à la finance prudente et marginalise l’économie financière et la finance spéculative. Ce basculement ne peut se faire qu’au prix d’une réévaluation généralisée des créances et des actifs qui y sont adossés. Il se traduit par une violente remontée des taux longs compatible avec le nouveau régime de croissance économique et un effondrement des actions des entreprises ou des banques qui ont trop longtemps masqué leur baisse de rentabilité par la dégradation de leur bilan. Ce Minsky moment est donc un instant proprement schumpétérien de création destructrice non pas dans la sphère productive mais dans la sphère financière. Le krach boursier révèle alors la vraie valeur des choses. Le juste prix des actifs permet d’orienter de nouveau efficacement l’épargne vers les secteurs en expansion. Le vrai Minsky moment est donc le point de départ d’un nouveau cycle long de type Kondratieff entrainant la disparition des organisations financières et industrielles anciennes dont les ratios bilanciels sont trop déséquilibrés pour faire place aux nouvelles structures porteuses de générations de cash-flow récurrents.

Quand l’automobile remplace les diligences, quand le pétrole remplace le charbon, aucune politique monétaire ou budgétaire ne peut s’opposer à ce mouvement de réorientation de l’économie réelle sauf à se soustraire définitivement aux bienfaits de l’économie de marché et au rôle central accordé à l’entrepreneur dans la vraie création de richesse et opter pour une économie centralisée et étatisée.

 

 

 

Auteur: idlibertes

Profession de foi de IdL: *Je suis libéral, c'est à dire partisan de la liberté individuelle comme valeur fondamentale. *Je ne crois pas que libéralisme soit une une théorie économique mais plutôt une théorie de comment appliquer le Droit au capitalisme pour que ce dernier fonctionne à la satisfaction générale. *Le libéralisme est une théorie philosophique appliquée au Droit, et pas à l'Economie qui vient très loin derrière dans les préoccupations de Constant, Tocqueville , Bastiat, Raymond Aron, Jean-François Revel et bien d'autres; *Le but suprême pour les libéraux que nous incarnons étant que le Droit empêche les gros de faire du mal aux petits,les petits de massacrer les gros mais surtout, l'Etat d'enquiquiner tout le monde.

21 Commentaires

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  • PHILIPPE LE BEL

    3 octobre 2018

    Bonjour,

    Une analyse logique et limpide. Sa compréhension permet au lecteur d’espérer une certaine intelligence.
    Le Keynésianisme porte en lui-même les gènes de son échec, c’est-à-dire l’humain. Les hommes politiques, et non les hommes d’Etat, sont faibles, lâches, menteurs. Ils ne pensent qu’à leur élection et leur réélection. Pour cela, ils lâchent les cordons de la bourse (le budget), puis quand elle est vide (c’est à dire déficitaire), vont piocher directement dans celle du peuple, et celle de ses enfants (par la dette), à qui il propose du pain et des jeux.

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  • Homer

    1 octobre 2018

    Bienvenu Mr Martin et merci pour votre article riche et éclairant.

    Une question :

    Supposons comme Minsky qu’une nouvelle révolution industrielle ou technologique survienne…

    La concentration des richesses (dont création de la monnaie) ainsi que le volume colossal des dettes et de bilans ne tuent-t-ils pas dans l’œuf le redémarrage de l’économie réelle ?

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  • sassy2

    28 septembre 2018

    Ce qui est intéressant est le tunnel sous la manche ainsi que les infrastructures.

    Car auparavant il y a eu Suez puis Panama.
    Les parlementaires ont trempés dedans (selon les mécanismes décrits de placements etc… notamment Clemenceau)

    Les US ont récupéré Panama aussi grace aux parlementaires français.
    Mais surtout, en lien avec le communisme de cette semaine (pompé intellectuellement à 100% sur la Sainte Trinité Hegel..Baron d’Holbach engel marx) JAMAIS l’ URSS n’aura pu voir le jour sans les emprunts russes placés auprès des épargnats français grace encore une fois à leurs parlementaires stipendiés.
    Une fois répudiés, toute l’infrastructure est tombé dans les mains des communistes, qui n’auraient JAMAIS existé de la sorte sinon.
    Ensuite l’urss aurait perduré avec la complicité de gens de wall street.

    Voici la fable du communisme (le schéma est le même avec la revolution française, saisie des biens du clergé…collaterization, la Revolution française n’a jamais rien construit ni n’a jamais inventé de nouveaux procédés ni de nouvelles technologies)

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    • sassy2

      28 septembre 2018

      …L’une des seules portes de sortie d’un Ponzi pour un politicien est l’insurrection ou la révolution ou un trouble important pour essayer de retomber sur ses pattes. Remise à 0 des compteurs.

      Mais il y a pire.
      La perte de valeurs. La fuite hors du réel.
      Si un passif peut devenir un actif, un actif peut muter en un passif.

      Par exemple Gsachs alors que sa dette sur le marché se dévalorisait en 2009 constata, non sans raison, un gain à l’actif (car elle aurait pu la racheter sur le marché par exemple à 60cts au lieu d’un euro).
      Symétriquement un actif peut valoir moins que 0 (une usine désuète pour la fermer nécessite de remettre au pot, et c’est normal. – si mauroy avait fermer downsizé mieux la métallurgie il aurait pu envoyer les ouvriers concernés au club med-)

      Je pense que notre croissance depuis 30/40ans aurait pu être de grosso modo de 2pts supérieure, si nos parlementaires n’avaient pas investi dans des infrastructures très spécifiques notamment de type champs de coton ou cie du Missipi.
      Alors que la Chine est dans l’OMC depuis 2001

      Ce dernier secteur que nous pourrions appeler W, doit d’ailleurs être intégré dans notre comptabilité nationale dans un poste afférent à la fonction publique.
      Nous sommes donc bien au delà des 55% / PIB.

      Sniff test, j’estime que 30% de notre dette à financé le W, qui
      1/ ne rapporte pas à collectivité.
      2/ va fermer
      3/ va nécessiter de remettre au pot. (comme si l’angleterre avait du régler un chèque à l’Inde pour se barrer…)

      Je pense donc que la F va être un des premiers pays à succomber à la FED qui hausse les taux et à Trump qui hausse le ton.

    • Charles Heyd

      1 octobre 2018

      mon pauvre #sassy2!
      je me permets de vous interpeller comme cela car je suis un investisseur de (presque) la première heure d’Eurotunnel (1989 si mes souvenirs sont bons)!
      je partais alors travailler à l’étranger et je ne me suis pas beaucoup occupé de mon investissement pendant plusieurs années; Internet n’existait pas encore et même le téléphone était aléatoire; je devais acheter une voiture neuve avant mon départ de France mais comme je partais j’ai investi la somme disponible dans Eurotunnel, vous savez, un investissement de père de famille!
      Je ne vous dit pas le résultat mais vous le connaissez en regardant les archives; par la suite j’ai boursicoté sur ce titre et j’ai pu me refaire un peu mais en gros c’est une gamelle!
      Je ne sais pas qui a trempé dedans, selon vos propres paroles, mais comme dirait Charles Gave, n’investissez jamais dans une entreprise d’état, ce qui était quasiment le cas d’Eurotunnel, et donc où officient des énarques et autres polytechniciens parachutés (ODS)!

  • Ockham

    28 septembre 2018

    Votre présentation de Minsky est très intéressante. Le raisonnement que vous poursuivez, est passionnant et je vous suggère de continuer votre conclusion avec « quand l’énergie fossile sera remplacée par …et accélérant le mutation technologique quand la poste, les petits commerces, les établissements d’enseignements, administrations, transports enfin et surtout la robotisation de la production… quand tout cela sera conduit et régulé par l’électronique -si l’énergie suffit, alors l’économie réelle nouvelle enterrera l’ancienne. La volatilité peut être très violente. Certes mais celui qui veut être Dieu veut savoir quand, en une ou plusieurs fois ou encore par palier qu’il ne faut pas rater!

    Cela étant dans la préhistoire, l’histoire et aujourd’hui, toute densification du temps par une diminution forte des coûts de l’énergie conjointement à une densification de l’espace par une diminution brutale des coûts de transaction nominale est explosive et… lourde en massacres. Aucune mutation n’a échappé à la règle de perte de repères pour l’individu et d’inutilité fâcheuse d’institutions dépassées!
    Cela dit il reste le gros travail du où, quand et comment.

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  • roger Duberger

    27 septembre 2018

    Bonjour et bienvenue sur le site. Vos compétences et votre approche vont donner un nouvel éclairage. Ce que vous écrivez est passionnant, je vais quand même prendre des vitamines et relire tout ça deux fois pour être sûr de tout comprendre…Bonnes salutations

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  • Olivier

    27 septembre 2018

    Bonjour et merci pour cet article intéressant. On peut se demander si ces montages à la Ponzi ne vont pas durer encore un moment tant on ne voit pas venir de nouvelle « révolution industrielle » ou technologique ayant une véritable influence sur la rentabilité du capital ou la productivité.

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  • calal

    27 septembre 2018

    J’avoue ne pas savoir que penser des personnes qui,une fois a la retraite donc « without skin in the game », viennent expliquer les defauts d’un systeme qu’ils viennent de quitter.Sans doute suis je trop radical ou trop peu evolue pour saisir les nuances de gris qui existent.
    « que votre oui soit oui,que votre non soit non,tout le reste vient du malin ».Matthieu 5:37

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  • Scroubignon

    27 septembre 2018

    Je me réjouis de cette nouvelle arrivée. Il est toujours intéressant de varier les points de vue surtout quand la qualité suit. J’attends les prochains articles avec enthousiasme! Merci à vous de nous faire partager vos connaissances.

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  • Roger

    26 septembre 2018

    Très bonne article, merci de ce nouvel éclairage.

    Pour revenir sur la remarque de Denis Monod :
    – si la contre partie des impôts et taxes est de fournir des services gratuits ou sous-facturés à l’ensemble de la collectivité (routes, polices, …) alors il semble logique de le rattaché non pas au budget de l’état mais bien au PIB.
    – ceci étant, un déficit en pourcentage du PIB c’est comme même plus présentable qu’un euro sonnant et trébuchant 🙂
    Ce n’est pas depuis Giscard qu’ils sont ainsi présentés ?
    Peut-être devrions-nous faire de même avec son banquier …

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  • Arsene Holmes

    26 septembre 2018

    A la base, ce sont deux conceptions différentes du capitalisme:

    – Le capitalisme Anglo-Saxon Ponzi
    – Le capitalisme continental, plus latin hedge finance

    et l’Anglo-Saxon a remporté la bataille

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    • sassy2

      26 septembre 2018

      Si c’est anglo saxon alors cela serait Ecossais
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Système_de_Law

      Et, cela reste aussi aujourd’hui une spécialité française car en lisant entre les lignes, il y a de grosses similitudes entre la Vieme République dévoyée et la cie du mississipi.

    • calal

      27 septembre 2018

      je pense plutot a une difference capitalisme « stock » et capitalisme « flux ».
      capitalisme stock une encyclopedie,une citerne de fioul ou un stere de bois ,capitalisme flux, wikipedia ,le chauffage au gaz de ville. La difference entre les deux est que le capitalisme « stock » libere, la capitalisme « flux » asservit.Effectivement tout va bien avec le capitalisme « flux » tant que l' »on » ne ferme pas les robinets: poutine peut tourner le robinet du gaz russe,google maps commence a augmenter le prix de consultation de ses cartes etc…

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    26 septembre 2018

    Bienvenue à vous Mr Martin. Merci beaucoup de nous partager vos connaissances. Je n’ai pas tout saisi à la première lecture, c’est souvent le cas sur ce site que j’apprécie depuis longtemps. Alors à lire, à relire, à cogiter. J’attends avec impatience vos prochaines interventions. Merci à tous les auteurs du site Enseigner est une grande miséricorde disait St Thomas ( d’Aquin !) Mon ignorance une grande misère ! Avec reconnaissance.

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  • Gerldam

    26 septembre 2018

    Effectivement, il ne faut être grand économiste pour se rendre compte que, lorsque l’état français se colle au fameux deficit de 3% su PIB alors que la croissance n’est que de 1,5% (tendancielle 1,2%) et que la dette est à 100% du PIB, la dette ne peut qu’augmenter jusqu’au moment où une augmentation des taux fait s’écrouler le bel édifice. A ce moment, plus personne ne veut plus prêter à la France, le haut de la courbe de Laffer étant déjà largement dépassé et toute augmentation des impôts se traduisant par une collecte en baisse.

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    • Denis Monod-Broca

      26 septembre 2018

      On nous parle sans arrêt du rapport entre le déficit du budget de l’État et le PIB de la France. Il est donné en pourcentage. Et est censé rester en-dessous de ce fameux 3%. Ce taux n’a arithmétiquement aucun sens. On apprend qu’on additionne pas des pommes et des poires. On ne calcule pas non plus un pourcentage entre deux grandeurs différentes. Cela n’a littéralement pas de sens.
      Le pourcentage du déficit du budget de l’État se calcule par rapport au budget de l’État. Il est de 26%, pas de 3%. Ces 26% sont un vrai pourcentage. Tous les Français devraient l’avoir en tête. Depuis des années et des années, à quelques fluctuations près, les dépenses de l’État sont de 390 milliards d’euros, ses recettes de seulement 290 milliards d’euros ! Il manque chaque année 100 milliards d’euros, soit 26% par rapport aux dépenses, 34% par rapport aux recettes. Il nous faudrait dépenser 26% de moins, ou engranger 34% de plus, pour avoir un budget en équilibre.
      Impossible, et pourtant il faudra bien un jour régler nos comptes. Cela ne peut pas durer toujours.
      De qui se moque-t-on avec ce minuscule, anodin, mais mensonger 3% ?
      Notre déficit est de 26%. Telle est la triste vérité arithmétique. Quel ménage pourrait supporter un tel surendettement ? Quel pays ?
      Il nous manque 100 milliards par an. 100 milliards que nous dépensons mais que nous devons emprunter car nous ne les avons pas. C’est insensé !

    • sassy2

      26 septembre 2018

      Les 3% c’était pour faire fondre la monnaie de k(t)*3%,
      pour fluidifier l’économie (ce que l’on peut comprendre comme faire suer le burnous -épargnants et salariés-).
      k variant au cours du temps, malheureusement pour eux.

      Aujourd’hui (comme hier?) cela ne fonctionne keynesiennement pas.
      Pensent-ils toujours que cela est bon pour l’économie? que cela liquiderait harmonieusement leur stock de dettes?

      Les dettes seront forcément liquidées, c’est mathématique et divin, mais de façon tout sauf ordonnée. La seule question Minsky est quand.

    • MVS

      27 septembre 2018

      Et ce qui est encore plus alarmant, c’est quand vous « corrigez » le coût de la dette française avec des taux historiques… Le budget serait encore plus déficitaire de 45 milliards… (2% de plus sur les taux, avec 2250 milliards de dette).
      Mais non, il n’y a pas trop de fonctionnaires.

  • Denis Monod-Broca

    26 septembre 2018

    Passionnant.
    Et renversant : c’est sous nos yeux, avec notre argent, en toute connaissance de cause, pour notre bien disent-ils, que se construisent ces montagnes de dettes, véritables pyramides de Ponzi !

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    • Charles Heyd

      26 septembre 2018

      Bienvenue sur l’IDL (comme lecteur) même si je n’ai pas tout bien compris de votre premier article!
      En tout cas des positions « à la hauteur »!

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!