3 octobre, 2016

Milton Friedman

Dans les notes biographiques qui me concernent et que de gentils internautes  ont posté sur l’internet, il est souvent mentionné que j’aurais été un élève de Milton Friedman à l’Université de Chicago, ce qui n’est pas exact. Je l’ai connu certes, mais cette rencontre a été le fait du hasard, qui comme tout le monde le sait, fait parfois bien les choses.

En voici l’histoire.

En septembre 1973, j’ai créé avec Eric Auboyneau, mon ancien patron à la banque de Suez, une société de recherche sur l’allocation d’actifs qui s’appelait « Cecogest (Centrale de conseils de gestion) ». L’idée était d’aller voir les banques qui faisaient de la gestion de patrimoine pour leur expliquer comment elles devaient gérer l’argent de leurs clients. De l’avis général, à l’époque, c’était une idée complètement idiote et qui ne pouvait pas marcher. Quatre ou cinq ans après, nous avions une centaine de clients, dix ans après plus de trois cent clients dont la moitié en Grande Bretagne ou aux USA, quinze après, nous gérions $ 10 milliards de dollars…
A la fin des années 70, l’un de ces clients qui connaissait très bien Milton se à mit à lui faire parvenir (à mon insu) ce que j’écrivais de façon régulière et à ma grande surprise, un jour, je reçus une lettre de Milton analysant l’un de ces papiers, me disant qu’il était d’accord avec un point mais pas d’accord avec un autre et ainsi de suite.

Inutile de dire qu’il se retrouva immédiatement sur notre liste de diffusion et qu’il y resta jusqu’à sa mort en 2006.

Une chose m’avait beaucoup amusé dans sa lettre, et dans toutes les suivantes : il avait quitté l’Université de Chicago à la fin des années 70 pour rejoindre le Hoover Institute, domicilié dans l’Université de Stanford juste à coté de San Francisco. Et cet homme qui était « professeur émérite » de l’Université de Chicago, prix Nobel d’économie,  auteur de dizaines de best sellers traduits dans toutes les langues, mondialement connu… signait ses lettres : Milton Friedman, attaché de recherche au Hoover Institute, ce que je trouvais charmant. 
Mais dans le fond, cela voulait dire que la seule chose qui avait compté dans sa vie, ce n’était pas les honneurs dont il avait été comblé, lui le fils d’un petit tailleur immigré de New-York, mais la « recherche ».

Et donc, nous avons continué nos échanges épistolaires, Milton étant toujours à l’origine d’un nouvel échange tant je ne me serai jamais permis de l’importuner.

C’est lui par exemple qui me fit comprendre la différence entre la rentabilité du capital investi et le taux de croissance des bénéfices, différence que monsieur Piketty n’a toujours pas comprise (voir à ce sujet mon article sur le livre de monsieur Piketty sur ce site ou dans le livre « Sire, surtout ne faites rien » qui vient de paraitre).
J’ai  cependant failli à cette règle deux fois.

La première fut pour lui demander si par hasard il ne pouvait pas me faire une lettre de recommandation pour ma deuxième fille qui envisageait de faire acte de candidature pour Stanford. Il me répondit qu’il était tout à fait d’accord pour le faire, mais que compte tenu du coté gauchiste de Stanford, cela voulait dire qu’elle ne serait surement pas sélectionnée, ce que j’avais trouvé fort réaliste mais qui montrait aussi qu’il ne se faisait guère d’illusions sur le monde universitaire américain.

La deuxième fut pour lui demander de bien vouloir relire et préfacer mon premier livre « Des lions menés par des ânes » (il lisait le Français), ce qu’il fit fort aimablement. Et non seulement il le lut, mais il me força à réécrire un certain nombre de chapitres qui n’étaient pas assez clairs à ses yeux, ce que j’avais trouvé bien sévère de sa part. Et ce livre fut celui qui se vendit le mieux de tous mes livres. Un hasard sans doute…

Au début des années 2000, mon fils Louis, qui était au courant de nos relations épistolaires me dit : nous allons passer à San Francisco et il faut absolument que tu rencontres Milton Friedman avant qu’il ne disparaisse (il était de 1912 et je n’avais jamais osé solliciter un rendez-vous). Compte tenu de ma pusillanimité, il décrocha son téléphone et appela lui-même Milton Friedman et rendez vous fut pris.

Je n’en menais pas large quand nous sonnâmes à sa porte.
Il vint nous ouvrir et appela sa femme en disant «Rose, viens voir, c’est le français dont je te parle tout le temps» et nous passâmes deux ou trois heures délicieuses avec lui et son épouse.

En fait, j’ai eu le bonheur d’assister à une conversation extrêmement intéressante sur la vélocité de la monnaie entre mon fils, qui avait 25 ans et qui sortait de ses études, et lui. Cette homme qui était LE spécialiste mondialement reconnu de la monnaie, prix Nobel d’économie, qui avait fondé le monétarisme, a passé plus de deux heures à discuter d’arrache pied avec un homme de 25 ans pour savoir si la vélocité de la monnaie était une variable dépendante (ce qu’il soutenait) ou une variable indépendante (ce que mon fils, en bon disciple de son père soutenait à l’époque… les choses ont bien changé depuis. Le garnement se met à avoir des idées personnelles).

Et le plus étonnant, à la fin de la discussion fut qu’il nous avoua qu’il avait toute sa vie crû qu’il s’agissait d’une variable dépendante mais que dans le fond, il n’en était plus du tout aussi sûr. C’était un vrai esprit scientifique, toujours prêt à changer d’idées pour peu qu’on lui en donne les raisons.

Il adorait enseigner et pour ceux qui parlent l’anglais, je ne saurai trop recommander de regarder ses vidéos disponibles sur le net, celle du crayon étant peut être la plus célèbre.  Il était prodigieux dans les débats  et celui qui lui était opposé en ressortait souvent en lambeaux, sauf s’il s’agissait d’un jeune ou de quelqu’un qui voulait vraiment comprendre. Alors là, il était totalement patient et se donnait un mal de chien pour développer de façon plus claire ses arguments.

Dans le fond, c’est sans aucun doute la personne la plus socratique que j’ai jamais rencontré.

Une anecdote célèbre raconte que pendant la même journée il avait dû défendre le libre échange contre le protectionnisme, d’abord contre un étudiant lors d’un débat interne à l’Université et ensuite contre un autre grand économiste Robert Triffin dans une réunion internationale.

Avec l’étudiant il fut tout d’indulgence. Le soir, et sur le même sujet, il mit Triffin en pièces et de façon fort méchante.

L’un de ses amis (qui me raconta l’histoire) et qui avait assisté aux deux débats lui demanda la raison de cette différence de traitement. Sa réponse fut superbe. L’étudiant ne savait pas ce dont il parlait et il fallait donc l’aider à comprendre sans utiliser l’argument d’autorité. Triffin, par contre, savait et mentait pour se faire bien voir par la gauche et par les autorités politiques. C’était donc un intellectuel qui trahissait pour des raisons de carrière et cela était impardonnable.

Ce géant de la pensée (qui devait mesurer un mètre cinquante) était l’un des hommes les plus drôles que j’ai rencontré. 
Quand je lui ai posé la question : « Mais enfin, la moitié au moins des grands penseurs du Libéralisme ont été français (Montaigne, Montesquieu, Benjamin Constant,  Say, Tocqueville, Bastiat, Raymond Aron, Revel et j’en passe) et pourquoi donc le Libéralisme n’a-t-il jamais été accepté en France ? 
Il me répondit en riant beaucoup : « Mais enfin Charles, pour bien décrire l’enfer il faut vivre dedans.» 
L’une de ses devinettes favorites était:
« Quelle est  la pire invention de l’histoire de l’humanité ? Réponse : « L’air conditionné ». Pourquoi ? Parce qu’avant l’air conditionné, les politiciens résidaient à Washington pendant 3 mois. Depuis cette invention, ils y restent toute l’année». C’est lui aussi  qui disait: « Quand le Congrès des Etats-Unis est en session, ni la vie, ni l’honneur ni les biens du citoyen de base ne sont à l’abri ».

Il avait un don incroyable pour rendre compréhensibles les questions les plus difficiles et cela lui a valu d’immenses succès de librairie. Pour les lecteurs qui voudraient se familiariser avec son œuvre et  aiment à comprendre, je recommanderai deux de ces ouvrages « Capitalisme et Liberté » et « La tyrannie du statu quo »
Mais en plus de ce talent pour rendre claires des choses fort compliquées, on ne pouvait s’empêcher d’éclater de rire à presque toutes les pages tant il écrivait de façon amusante. En cela, il me rappelait Bastiat et croyez moi, la plupart des économistes quand ils écrivent sont à la fois incompréhensibles (parce qu’au fond ils ne comprennent pas grand chose) et d’un ennui pesant. Pas ces deux là, et la filiation entre Bastiat et lui était parfaitement visible et il s’en réclamait.

Mais dans le fond, quel était le message essentiel qu’il essayait de défendre ?

Il était tout simple : l’homme n’est heureux que s’il est libre.

C’était donc tout autant un théoricien de la Science-Politique que de l’économie.

Et le principal soutien de cette liberté individuelle mais aussi son principal ennemi est bien entendu l’Etat.

Et le contrôle de cet Etat par des hommes politiques professionnels l’inquiétait au plus haut point. Par exemple, l’un de ces projets favoris était de supprimer la banque centrale dans chaque pays pour la remplacer par un ordinateur qui aurait pour charge d’augmenter la masse monétaire de 3 % par an. A chacun en suite de se dépatouiller.

Toute organisation chargée de contrôler  les initiatives individuelles lui semblait une incitation soit à la prise de risque non justifiée soit à la corruption soit le plus souvent les deux à la fois, comme on le voit fort bien avec les contrôles sur le système bancaire n’aboutissant qu’à une fragilité de plus en plus grande.
Inutile de souligner qu’il était contre la conscription, pour la libéralisation de la drogue, contre la guerre du Vietnam, contre les taux de change fixes, contre les manipulations de prix (contrôles des prix, contrôles des changes, contrôles des loyers, contrôle des taux d’intérêts)…
C’est lui qui est à l’origine de l’idée des « vouchers » éducatifs que chaque famille peut présenter à l’école de son choix. Et cette idée est en train de transformer le système éducatif aux USA après avoir  d’abord transformé celui de la Suède.

Dans le fond, il avait une confiance inébranlable dans la nature humaine et une méfiance profonde envers ceux que Sowell (qui était lui aussi à la Hoover Institution) appelle les « oints du Seigneur », c’est-à-dire ceux qui veulent le bien du peuple et terminent toujours en gardiens de miradors.

Tant que le monde a suivi ses prescriptions monétaires, c’est-à-dire de la fin des années 70 jusqu’à la fin des années 90, tout est allé fort bien. Et puis, nous sommes retournés vers le Keynésianisme, les taux de change fixes, les manipulations de taux d’intérêts,  les manipulations monétaires avec les sinistres Greenspan, Delors,  Bernanke, Trichet,  Yellen et consorts,  et inévitablement nous sommes passés de la mondialisation heureuse à la stagnation malheureuse comme cela était inévitable si on laissait faire à nouveau ceux qui de façon générale n’aiment pas la Liberté.

Un mot pour conclure : cet homme fut l’un des plus grands esprit LIBRE du XXème siècle, et donc fort logiquement ceux que j’appelle les ennemis de la Liberté ont décidé de salir sa mémoire tant il avait démontré leur malfaisance et leur incompétence.
Leur but est de le faire oublier.

Des légendes noires courent sur ses relations avec le Chili de Pinochet, où il n’a jamais mis les pieds et qu’il ne connaissait pas, ou sur ses relations avec les banques ou que sais-je encore.

Ces esprits faux vont jusqu’à dire que les politiques monétaires suivis par les banques centrales actuellement seraient « monétaristes » ce qui est effrayant de mauvaise foi. L’euthanasie du rentier est une idée purement Keynésienne, et il s’est battu toute sa vie contre le keynésianisme qui pour lui était l’horreur absolue (et contre Samuelson qui en était le grand-prêtre et qui enseignait au MIT) puisque ces politiques faisaient croitre le rôle de l’Etat. Il détestait profondément l’idée du technocrate omniscient qui sait mieux que le peuple ce que le peuple veut.

Je n’ai qu’une chose à répondre à ce ramassis d’imbécillités (et je suis poli) : dans deux cent ans, tout le monde parlera encore de Friedman et plus personne ne parlera de ces ignoramus.

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

57 Commentaires

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  • REUILLARD Michel

    7 novembre 2020

    Mise au point très éclairante. J’avais jusqu’à ce jour de Milton Friedman la vision qu’en donne Naomi Klein dans son ouvrage « La stratégie du choc ». Est-il possible de connaître l’avis de Charles GAVE sur ce livre ?

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    • Robert

      17 avril 2021

      Ce serait intéressant en effet !

  • Garofula

    17 octobre 2016

    Cet article est un véritable collector. On ne remerciera jamais assez M. Gave d’avoir remis l’église au milieu du village à propos de Friedman dont la pensée a été tellement déformée et sa mémoire insultée par ses opposants depuis sa mort. Ils sont même allés jusqu’à tenter de faire croire que Friedman aurait été d’accord avec les politiques monétaires actuelles, lui qui a toujours démontré exactement le contraire, à savoir l’inanité des politiques monétaires et/ou budgétaires.

    Sinon, l’Ofce est un repère de crypto-étatistes servant la soupe au pouvoir, royaume de la pensée économique magique, exactement comme l’école d’économie de Paris. Espérons qu’un prochain pouvoir, un peu moins corrompu que les précédents, coupera toute subvention à ces catastrophes ambulantes, définitivement.

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  • BFM

    9 octobre 2016

    Intervention de ce vendredi 07 octobre 2016 chez Nicolas Doze.

    Belle contenance de Charles Gave.

    Xavier Timbaud coupait la parole en permanence à Monsieur Gave et Nicolas Doze le laissait faire, alors que dans le cas contraire Nicolas Doze demandait de laisser finir Xavier Timbaud. Et Xavier Timbaud a dû monopoliser à peu près la moitié du temps de parole de l’émission (même Nicolas Doze n’a pas trop parlé, ce qui est assez rare). Je suppose que chacun sait que BFM propose des services complémentaires aux intervenants (payants, cela va de soi).

    Jacques Généreux, Xavier Timbaud, Natasha Valla, Éric Ayer, même combat.

    En plus, Xavier Timbaud a ajouté le dénigrement et les insultes (traitant Monsieur Gave de «cochon», ce que n’a pas rectifié Nicolas Doze).

    Et il a fait preuve d’une mauvaise foi sans honte aucune.
    * «Les faux prix ne sont pas pertinents – mais je relève un paradoxe que le niveau de la dette est monté mais que les taux ont baissé»………………
    * «Les taux de marge ont augmenté, non à cause de la baisse de l’euro, non de la baisse du prix du pétrole et des commodities, et non des taux d’intérêts bancaires (le fameux alignement des planètes), mais à cause du CICE (la prétendue “politique de l’offre”)»…………………
    * «On ne peut rien conclure entre la réduction du temps du travail et l’augmentation de la productivité»………
    * «La rentabilité décroissante n’existe pas, on ira nulle part en prenant des exemples concrets pour expliquer (les «verres d’eau») – on a tout essayé contre le chômage – il faut passer aux 32h, faire des investissement d’avenir, et arrêter la politique de l’offre»………………
    * «le brain drain n’existe pas – les français qui sont des entrepreneurs et qui passent de 8000 à 22000 à HK n’ont aucune importance»………………
    * «le secteur de la mode est plus conséquent que l’automobile et l’aéronautique»……………

    Et, lol, les universités françaises auraient une attractivité internationale? Laquelle? Il est venu dans les universités pourries non entretenues, en grève, avec du matériel des années 90 voire 80, qui n’apparaissent dans aucun classement, et en particulier dans celui de Shanghaï/上海? Et il sait à quel point c’est horrible de faire un visa étudiant avec l’administration française? Sachant que le préposé au guichet de l’ambassade ne parle pas anglais, bien sûr. Et il sait que les étudiants étrangers ne peuvent pas avoir de visa de travail ensuite? Et donc les fameux étrangers repartent dans leur pays en maîtrisant le français (langue qui ne sert à rien) avec un diplôme français (aucune valeur car non reconnu)…? Et donc, combien il y a d’étrangers dans les universités françaises? Zéro. À l’X et HEC, je ne sais pas. Comme dirait Churchill, je n’ai confiance que dans les statistiques que j’ai moi-même trafiquées.

    Il aurait vraiment gagné sa place au dîner du mercredi soir s’il n’avait pas recouru au dénigrement et aux insultes.

    Alain Madelin nous manque.

    Monsieur Gave, merci pour votre courage. Je pense pouvoir dire que nous sommes avec vous. Et que ce que vous faites a beaucoup de valeur.

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  • zorgbibe

    9 octobre 2016

    je viens de visionner le débat de Bfm : intéressant de voir CG ferrailler, d’autant que Doze ne lui laisse pas trop la parole. Ce qui est remarquable c’est qu’on ne comprend rien à ce que dit Timbeau. Cg est clair et accessible à des cerveaux moyens. Mais l’avoir lu et lire ses billets finissent sans doute par créer une accoutumance.

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  • Du Guesclin

    9 octobre 2016

    Très bonne question de CG sur le fait que le libéralisme ne s’impose pas en France mais pas compris le « pour bien décrire l’enfer il faut vivre dedans ».

    Voir le site de chevallier.biz qui crédite Greespan.

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  • Pierre G.

    8 octobre 2016

    Bonjour Monsieur Gave, et merci aussi de nous faire partager vos connaissances. En particulier de nous dresser cet exposé sur la liberté et le rôle de l’Etat vus par Milton Friedman.
    Mon message aussi pour vous remercier de votre combattivité face au « Directeur du département analyses et prévisions de l’OFCE », Xavier Timbeau, ce vendredi 6 octobre 2016 dans l’émission Les Experts sur BFM. Bravo d’avoir su porter vos idées face à cet archétype de polytechnicien fonctionnaire, « technocrate omniscient qui sait mieux que le peuple ce que le peuple veut ». Surtout, s’il vous plaît, continuez à nous rafraichir par vos propos qui sonnent juste à nos oreilles, alors que nos élites politiques et médiatiques sont désormais contraints de brandir le thème du populisme pour étouffer la voix du peuple. Bien cordialement.

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  • duff

    8 octobre 2016

    Bien que l’émission des experts d’hier a passablement agacé mes amis libéraux navrés de voir Charles se faire régulièrement couper le sifflet voire interrompu sur des broutilles de sophistes, j’ai comme toujours aimé son intervention…

    Il était de bon ton de rappeler qu’au printemps nous parlions, enfin nous étions sommés de parler, du « ça va mieux ». Ce bon vieux Thierry Mandon a mis les pieds dans le plat sur la sélection à l’université mais quid de son « choc » de simplification avec l’estimable Guillaume Poitrinal? La pression fiscale étant flat, les réglementations tatillonnes succédant à de légères allègements, non il n’y a aucune raison de penser que la France peut renouer la croissance.

    Puis vinrent les vraies questions macro-économiques, sorte de matrice qui organise tout : L’UE et l’€.

    On croyait Pierre de Menthon capable de dire du mal des socialistes et pencher vers des politiques libérales, patatras, il aurait pu jouer la troisième voie entre le keynésien intéressé de l’OFCE et le vilain gros méchant turbo-libéral mais non, d’un point de vue politiquement correct, c’était plus plaisant de rester bien au chaud…

    Ce qui me désole c’est que personne n’ose dire à Charles qu’il est d’accord avec lui. On a vu certains entrepreneurs pourtant aimables à entendre (Laurent Vronski), possiblement Bruno Van Ryb, piste à tester. En dehors d’un excellent duo avec Christian Saint-Etienne il y a déjà quelques mois voire années, faut dépoussiérer des échanges de Charles avec Jean-Pierre Petit, Alain Madelin ou Jean Marc Daniel pour retrouver un débat de qualité.

    Ce n’est pas parce que Charles n’arrive pas en placer une ou est interrompu par un tocard auquel l’histoire donnera tort qu’il faut se décourager au contraire, ce sera un jour j’en suis certain instructif.

    Merci à Charles et à l’IDL.

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    • Aljosha

      9 octobre 2016

      j’aime bien le petit geste pour demander deux minutes, comme on commande deux bières.
      Timbeau, « qui n’est pas entrepreneur », prend ça dans tes dents, est quand même très solide sur ses positions et dans l’exercice télévisuel.
      Cela renforce ma motivation d’étudier ces sujets, pour démonter le système en place ou m’en extirper autant que possible.
      Permettez-moi de m’associer aux remerciements 😉

  • nolife

    7 octobre 2016

    Le Sterling est passé sous les 1.19 $ ce matin avant de remonter à 1.24 !

    Est-ce le moment d’en acheter ?

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  • Jlmh

    6 octobre 2016

    Ce n’est pas vraiment surprenant que les économistes, politiciens et autres banquiers centraux préfèrent Keynes a Friedman ou Bastiat. L’un leur dit qu’ils sont indispensables et leur propose une variétés d’outils qui augmenteront leur pouvoir. Les autres suggèrent que çe qui rajouterait vraiment au bonheur des peuples serait qu’ils prennent, par exemple, des leçons d’origami.
    Leur choix est vite fait.

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  • Edouard wallaert

    5 octobre 2016

    Quel délicieux papier!
    Je note: on pourrait remplacer les banques centrales par un ordinateur qui augmente la masse monétaire de 3% l’an. C’est ce qui ne fonctionne plus.
    Dites nous un de ces jours ce que vous pensez de l’hélicoptère Money’
    Edouard wi

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    • idlibertes

      5 octobre 2016

      Ah je crois que CG a déjà pas mal exprimé tout le bien qu’il pensait des banquiers centraux de la trempe de Bernanke….

  • Cedric

    5 octobre 2016

    Cette histoire d’ordinateur incrémentant la masse monétaire de 3% par an fait étrangement écho à l’apparition des cryptomonnaies (Bitcoin, Ethereum …)

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    • idlibertes

      5 octobre 2016

      CG ne pense pas que le bitcoin soit une monnaie donc je vais devoir dire non. (ps c’est un système d’échange)

  • Gerhom

    4 octobre 2016

    « Mais enfin Charles, pour bien décrire l’enfer il faut vivre dedans.»
    Cette phrase m’a bien fait rire, et m’a rappelé une phrase de Thomas Sowell en parlant du Socialisme:

    « Le socialisme ne fonctionne qu’au paradis, où l’on peut s’en passer, et en enfer, où on l’a vraiment. »

    Répondre
  • brousse.ouillisse

    4 octobre 2016

    Monsieur Gave, pour ma part, j’ai eu la chance d’entendre parler de M.Friedmann en classe de première grâce à un certain M. Pichon, que j’ai eu plaisir à voir vous entretenir sur Youtube.

    Votre article a le don de remettre l’église au milieu du village, car j’ai été surpris il y a environ un an, par un documentaire d’Arte qui présentait la « stratégie du choc », théorisée par la journaliste Naomi Klein dans le libre éponyme. Elle y décrivait en des termes catastrophiques le choc économique subi par le Chili de Pinochet, « sous l’influence » de M. Friedmann, avant d’extrapoler pour dire que les Bush avaient également utilisés cette stratégie pour faire accepter le Patriot Act au peuple américain.

    Merci donc, M. Gave, pour tous vos écrits et ouvrages, pour votre bibliothèque libérale et pour votre volonté de nous éduquer sur la voie du libéralisme économique (et donc, de la liberté et de la responsabilité). Me trouvant assez inculte, j’apprends beaucoup ici, sous votre œil exigeant !

    Je ne peux toutefois m’empêcher de me demander si vos idées influenceront les futurs candidats au pouvoir…Car si les lions sont toujours menés par des ânes, sont-ils encore des lions ? Mieux vaut-il être savant ou malin, finalement ?

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  • Ockham

    4 octobre 2016

    Et oui quitter le pays où le Léviathan règne avec ses lois hiéroglyphiques pour rejoindre le pays où coule le lait et le miel est irrésistible mais là aussi assez rapidement le dragon du pouvoir prend vite d’assaut tous les passages et tous les gués pour rançonner ces minuscules personnes qui s’affairent simplement!

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  • stéphane

    4 octobre 2016

    Un autre grand libéral français actuel : Pascal Salin.

    Et un autre livre de milton Friedman : la liberté de choix

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    • TYLOLO76

      5 octobre 2016

      Exact, il écrit fort bien, je préconise la lecture de « Pour en finir avec les crises, revenir au capitalisme » sur l’interventionnisme étatique comme cause des crises et des catastrophes ou encore « Libéralisme ».

  • Abel Magwitch

    3 octobre 2016

    Excellent article ! Mais comme il serait dommage qu’il subsiste dans cette belle copie une coquille je suggère de corriger : « l’un des plus grands esprits LIBRES »
    Cordialement

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  • Sémaphore

    3 octobre 2016

    MF a beaucoup été critiqué d’ avoir été un suppôt de Pinochet parce que ce dernier avait décidé de mettre en oeuvre une politique économique basée sur les principes de lEcole de Chicago.
    Je suis toujours étonné qu’on ne soit pas informé mieux que cela des résultats d’ icelle, 40 ans après. Etant donné que cela n’ a pu être qu’une catastrophe à côté de laquelle l’ engloutissement de l’ Atlantide n’ est qu’une péripétie mineure, comment se fait-il que la TV Grançaise ou les journaux apportant l’ Information au peuple, demeurent habituellement très silencieux ???

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    • nolife

      3 octobre 2016

      Oui, mais comme cité plus haut, il faut avoir vécu en enfer pour bien le connaître. Le Chili avait sombré dans le communisme, l’inflation et les pénuries avaient fait leur apparition comme au Vénézuela en ce moment, alors de plus en 1973, c’est le choc pétrolier qui fera exploser le pays, il est donc normal d’aller chercher le plus opposé à cela.

      Les Polonais qui eux ont vécu le communisme sont aujourd’hui les plus libéraux sur le continent.

      Pinochet a donc recruté des experts. Ensuite il a quand même organisé un référendum, l’a perdu et est parti avec noblesse comme un certain de Gaulle.

  • TYLOLO76

    3 octobre 2016

    « En d’autres termes, si la masse monétaire augmente plus vite que la croissance du produit national brut, il est selon eux plus que probable que l’inflation va suivre. »
    Dans le cas présent on ne parle pas de l’inflation des produits de grande consommation mais d’inflation des actifs (immobilier, actions, obligations) ; est-ce que je me trompe ou est-ce encore l’effet des gains de productivité en Asie qui cache l’inflation ?
    Concernant le système des taux de change flottants, n’a-t’il pas été dévoyé par le « privilège exorbitant » des Etats-Unis, ce qui a créé en grande partie l’inflation monétaire (double hélice de la dette) et les bulles depuis 73 ?

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  • Vincent L-F

    3 octobre 2016

    Je ne suis pas aussi optimiste que vous sur la postérité de Milton Friedman.

    J’ai à peu près 10 ans de moins que Louis Vincent et à peu près à la même époque que votre rencontre avec Milton, il n’y avait qu’à la gloire de Keynes ou consort qu’hurlaient mes professeurs de Lycée(comme une meute face à la lune). Aucun de ses braves focntionnaires n’a daigné ouvrir la pensée de jeunes gens comme nous l’étions aux lumières de MF (trop dangereux?).
    C’est vous qui m’avez appris l’existance de Frédéric Bastait par exemple, pas l’école…

    J’opère acutellement pour un client qui devrait compter quelques gens instruits, curieux à tout le moins, (dans la partie investment banking d’une systémique Française). Aucun ne connait Friedman, Bastiat ou Charles Gave. Navrant, je ne m’en relève pas.

    Je crois que vais compter sur moi même pour que mes bambins comprennent qu’un crayon ne peut pas etre fabriqué QUE en France et toute la magie des échanges qui’il y a derrière. Heureusement qu’il y aura quelques livres de la biliothèque de l’institut des Libertés pour m’aider.

    Bonne journée,

    VLF

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  • dede

    3 octobre 2016

    « dans deux cent ans, tout le monde parlera encore de Friedman et plus personne ne parlera de ces ignoramus. »

    Tout le monde, peut-etre pas (voyez Bastiat aujourd’hui), mais certainement plus que des autres.
    Internet est un media merveilleux : toute ma jeunesse, « Milton Friedman » etait un gros mot. Avant internet, il aurait fallu une bonne dose de doutes et d’interet pour aller trouver un bouquin et construire sa propre idee (ce que je n’ai malheureusement pas fait) mais aujourd’hui, la disponibilite des videos, des textes ou des bouquins est tellement facile qu’il n’y a plus d’excuses.

    Je serais etonne qu’il n’y ait pas une trouzaine de personnes supplementaires qui ne s’interesse a sa pensee dans les prochaines annees, y compris en France.

    Vous ne citez pas la collection « Free to Choose  » donc je le fais : une dizaine de videos longues d’une heure chacune, morceau d’antologie que, d’apres ce que j’ai lu, seule la television francaise n’a pas diffuse a l’epoque (j’exagere : je crois que l’Union Sovietique non plus). Je ne sais pas si il existe une version sous-titree aujourd’hui mais c’est facile a trouver en anglais.

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  • Miosolo

    3 octobre 2016

    Milton Friedman a été au Chili en 1975, pour une série de conférences. Il a de plus entretenu une correspondance avec Pinochet (voir l’article de Wikipédia en Anglais, qui contient un paragraphe « Chili). Voir aussi les mémoires écrites en commun par Milton et Rose Friedman : « Two Lucky People », très enrichissant et plein de joie de vivre.

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  • Ma pomme

    3 octobre 2016

    Pour une part, certes, mais surtout, selon moi, car ce qu’on voit, c’est l’utilisation de l’état pour ruiner et enquiquiner les autres, ce qu’on ne voit pas, c’est la perte de sa propre liberté.

    Répondre
  • Poux

    3 octobre 2016

    «ceux qui veulent le bien du peuple et terminent toujours en gardiens de miradors.»

    Pas mieux. ☺

    Un mot: merci Monsieur Gave. ☺

    Répondre
  • OSIFE

    3 octobre 2016

    « Je n’ai qu’une chose à répondre à ce ramassis d’imbécillités (et je suis poli) : dans deux cent ans, tout le monde parlera encore de Friedman et plus personne ne parlera de ces ignoramus. »

    C’est faire le pari de l’intelligence. Puisque libéralisme et QI sont positivement corrélé.
    http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160289614000373

    Mais dans un monde ou l’intelligence, mesurée de façon objective, baisse, par exemple pour la France :
    https://edwarddutton.files.wordpress.com/2013/07/franceiq.pdf

    Est-ce bien raisonnable ou profitable de miser sur une augmentation de l’intelligence ?

    A mon avis l’age d’or est passé, il faut en profiter là ou il est encore présent, mais des grosses hausses de libertés ou de logique je n’y croit plus.

    Répondre
    • Dede

      3 octobre 2016

      The Rational Optimist, Matt Ridley.

      Ce bouquin devrait pouvoir vous requinquer. Comme l’indiquait Charles Gave recemment, les pessimistes sont des idiots malheureux, les optimistes sont des imbeciles heureux.

      Il est parfois tellement plus agreable de faire partie du deuxieme lot…

    • OSIFE

      3 octobre 2016

      Je viens de jeter un coup d’oeil rapide sur wikipédia pour savoir qui était cet auteur.
      Selection naturelle, génétique, limitation du gouvernement, climatosceptique, pro gaz de schiste, eurosceptique.

      Ca m’a l’air d’un bon gars.

      Je le rajoute à ma liste.

      Merci.

  • Feyton

    3 octobre 2016

    Cher monsieur,

    Merci pour cet article. Une petite erreur factuelle toutefois : m. Friedman s’est bien rendu au Chili (ce qui n’en faisait naturellement pas un supporteur du dictateur d’alors).

    Bien à vous

    Répondre
  • nolife

    3 octobre 2016

    Milton Friedman a quand même une qualité que le rend appréciable par rapport à Bastiat et bon nombre d’économistes, il n’est pas ARROGANT envers ceux qui ne pensent pas comme lui.

    Le Monsieur est très « gentlemen », même si ses idées virent parfois à l’extrême.

    Par contre, il y a un truc que je n’ai jamais compris chez lui :

    « L’inflation a partout et toujours été un phénomène monétaire »

    Répondre
    • idlibertes

      3 octobre 2016

      oui, c’est pour cela qu’on ne râle pas si fort :))

  • Gerhom

    3 octobre 2016

    « C’est lui par exemple qui me fit comprendre la différence entre la rentabilité du capital investi et le taux de croissance des bénéfices »

    Voici un sujet pouvant faire un très bel article !
    Un très Grand Monsieur ce M. Friedman.

    Répondre
  • josick

    3 octobre 2016

    « il est souvent mentionné que j’aurais été un élève de Milton Friedman à l’Université de Chicago »
    « Elève de Milton Friedman », effectivement je l’ai lu et je pensais que cela faisais partie de la biographie officielle… Je pensais l’avoir vu au dos des ouvrages, mais non après en avoir contrôlé 3. Serait-ce sur l’un des blogs défunts ?

    Cela me fait penser aux mensonges qui ont contribué à faire passer le Brexit !

    Répondre
    • nolife

      3 octobre 2016

      Vélocité de la monnaie ? Késako ?

    • Charles Gave

      3 octobre 2016

      Mon cher nolife
      Et voila!
      A force d’ecrire en anglais la plupart du temps, je me mets a commetre des anglicismes
      L’expression correcte en francais est la vitesse de circulation de la monnaie et non pas velocity, que j’ai traduit malencontreusement pr velocite
      Desole
      CG

    • Greg

      3 octobre 2016

      Monsieur Gave,

      je crois que vous n’avez pas fait d’erreur en employant le terme vélocité.
      Dans beaucoup d’articles sur internet, on emploie aussi ce terme pour désigner la vitesse de circulation de la monnaie

    • idlibertes

      3 octobre 2016

      Je suis d’accord avec vous que cela fait partie des idiomes employés en économie. Le littré a, surement une autre position mais je pense que nos lecteurs, qui auraient lu les articles sur Wicksell par exemple, auront compris ce qui , au pire est un anglicisme d’usage.

      merci.

    • idlibertes

      3 octobre 2016

      Vous savez

      Les monétaristes considèrent que le niveau de la masse monétaire est important parce qu’il a un impact direct sur l’inflation selon l’équation :

      MV = PQ

      où M représente la masse monétaire, V la « vélocité de la monnaie », le nombre de fois qu’une unité monétaire change de main chaque année, P le prix moyen des produits vendus chaque année et Q la quantité moyenne vendue chaque année.

      En d’autres termes, si la masse monétaire augmente plus vite que la croissance du produit national brut, il est selon eux plus que probable que l’inflation va suivre.

    • nolife

      3 octobre 2016

      Ah ok parce qu’en d’habitude je voyais masse monétaire ($), vitesse (unité ? $/s ?), prix ($) et quantité (scalaire).

      Et donc je me demandais si il n’y avait pas un problème dans cette équation.

      En physique, c’est simple, quand l’électron se balade de la borne – vers la borne +, on associe un courant allant de la borne + vers la borne -.

      Mais comment la monnaie peut-elle aller plus vite ?

      A chaque transaction la monnaie doit-être changée contre de la marchandise, des services, des devises, des produits financiers …

      On ne peut pas faire tourner l’argent sans contrepartie.

      Je me demande toujours ce que les économistes veulent définir par là.

      Par analogie avec la physique (position, vitesse, accélération), on devrait avoir (selon mon modeste point de vue) :

      Stock de monnaie = Prix * quantité de produits
      Flux de monnaie = Prix * quantité de produits vendus par année
      Croissance de monnaie = Prix * croissance de la quantité vendue par année.

      Et ensuite la belle intégrale qui équivalent at²/2 + vt + d = 0 nous donnerait :

      (croissance de la monnaie)*t²/2 + (flux de monnaie)*t + Stock de monnaie = 0

      Et donc quand on double la monnaie en coup, on ferait doubler les prix en une fois, mais quand on maintiendrait un taux de croissance de la monnaie plus élevée que le taux de croissance, on aurait une accélération des prix d’ordre 2, O(n²) comme disent les informaticiens ou f(x) = ax² + bx +c pour les matheux.

      Ce système d’équations a l’avantage de pouvoir dissocier une augmentation discontinue d’ordre 1 de la masse monétaire liée par exemple à un QE ou une faillite bancaire, celle liée à un blocage de la vélocité de la monnaie (comme avec la faillite de Lehmann Brothers ou peut-être celle de la Deutsche Bank) et celle liée à la croissance trop forte de la quantité de monnaie (Venezuela) tandis que celle de Fischer ne prend en compte que le « vélocité ».

      Ensuite l’inflation ou la déflation peut-être due aux progrès techniques, découvertes géologiques … Le pétrole de schiste a crée une déflation dont personne ne se plaint en Europe sauf les économistes, politiciens et banquiers centraux

      J’ai pu m’acheter un disque SSD de 120 Go pour 70 € là où il fallait débourser le double ou le triple il y a quelques années, personne ne manifeste dans la rue pour faire remonter les prix.

      Si je peux encore faire le pédant, dans la « variable prix », il y a un certain nombre de facteurs « internes » qui ne dépendent pas de la masse monétaire comme notamment le progrès technique.

      Ensuite, les peuples ont un vécu, un ADN collectif, une mémoire … les Allemands sont effarouchés par l’inflation, la société allemande s’est donc adaptée depuis 1945 pour avoir des structures d’inflation très basse en ayant peu recours aux augmentations de salaire. Les gens y sont plus fourmis qu’au Sud de l’Europe, ils ont donc aussi des taux d’intérêts plus bas, exigeant moins de hausse de prix pour « solder » leurs emprunts.

      Comment se fait-il qu’en ayant la même monnaie (€), nous ayons eu des inflations différentes ?

      Ensuite, dernier constat, je remarque toujours ou presque que l’inflation finit par rattraper le taux de croissance.

      Le taux de croissance, finit par entraîner une hausse de salaire pour débaucher les meilleurs salariés qui donc augmentent leurs achats, le « delta » (différence entre demande et offre) étant non comblée, cela entraîne une hausse des prix qui ensuite s’estompe une fois la production augmentée pour répondre à la nouvelle offre.

      Un pays en forte croissance voit donc ses prix augmenter, ne serait-ce que l’immobilier ou les prix internes en général (coiffeur, médecin, services non délocalisables et non compressibles avec le progrès technique).

      Ensuite, il y a l’effet Malthusien la croissance affolante de la Chine a fait exploser les prix des matières premières pendant un moment, ce qui n’était pas du à l’€ comme le répète le peuple, puisque quelle que soit la monnaie, le prix du baril a augmenté.

      Les pays dont la population active diminuent, voir leur épargne augmenter et leurs dépenses diminuer, les dépenses diminuant, la vélocité ne peut donc que baisser, ainsi que la croissance de la monnaie comme nous l’a abondamment montré le Japon.

      En conclusion, expliquer que la fonction des prix ne serait que facteur de la monnaie comme un certain blogueur français pour qui la croissance ne dépend que de la circulation monétaire (sang de l’économie), c’est être assez sectaire.

      Le Samuelson dont vous parlez et pas mal d’économistes de son genre proviennent des sciences physiques et tentent calquer leur « mécanique » à l’économie. Mais l’économie, c’est aussi des humains, avec différentes mentalités, cultures, histoires individuelles et collectives, des aléas climatiques, des révolutions technologiques …

      Le Japon, pays-cancre selon les économistes se porte bien avec une inflation négative tandis que la Grèce non. Pourquoi donc ?

    • idlibertes

      3 octobre 2016

      Oh, je ne saurais vous répondre de façon appliquée mais si, la monnaie a une vitesse et c’est même une notion économique sur laquelle des économistes éminents se sont cassés les dents (comme Pinay par exemple).

      C’est aussi ce qui explique que l’injection de monnaie dans un système à un instant donné ne va pas FORCEMENT se traduire en une relance par la consommation (si les menages épargnent par exemple par manque de visibilité). Calculer la vélocité de la monnaie, c’est un peu comme définir le potentiel « charme » en plus de la beauté d’une femme.

      Cela peut faire toute la différence, on le voit, on le perçoit mais bien malin celui qui arrivera à la traduire en une équation linéaire….

    • idlibertes

      3 octobre 2016

      Non, pas de chez nous de fait.

    • Qu

      3 octobre 2016

      Sur la velocite de la monnaie, je conseille la lecture du livre de Richard Cantillon (« Essai sur la nature du commerce en general », la 2e partie).

    • sassy2

      5 octobre 2016

      conclusion

      « Il est donc constant qu’une banque d’intelligence avec un ministre, est capable de hausser et de soutenir le prix des fonds publics, et de baisser le prix de l’intérêt dans l’État au
      gré de ce ministre, lorsque les opérations en sont ménagées avec discrétion, et par là de libérer
      les dettes de l’État ; mais ces raffinements qui ouvrent la porte à gagner de grandes fortunes, ne sont que très rarement ménagés pour l’utilité seule de l’État ; et les opérateurs s’y corrompent le plus souvent. Les billets de banque extraordinaires, qu’on fabrique et qu’on répand dans ces occasions, ne dérangent pas la circulation, parce qu’étant employés à l’achat et vente de fonds capitaux, ils ne servent pas à la dépense des familles, et qu’on ne les
      convertit point en argent ; mais si quelque crainte ou accident imprévu poussait les porteurs à demander l’argent à la banque, on en viendrait à crever la bombe, et on verrait que ce sont des
      opérations dangereuses. »

      il a shorté Law et la banque centrale

      #maga

  • sassy2

    3 octobre 2016

    merci!

    sinon la vélocité est plus ou moins dépendante 😉
    (dépendante en plus du tout; plus fort, c’est peut être la seule chose intéressante. Et si la cible non révélée pour la fed -depuis 1913- n’était même pas le tx ni l’inflation mais la vélocité elle même?)

    Aucun doute qu’avec des tx à 0% elle tende vers 0.
    qu’à 100% elle explose, mécaniquement

    Répondre
  • F.ROBIN

    3 octobre 2016

    Bonjour Monsieur Gave et merci de ce commentaire sur Milton Friedman.
    Je me pose toujours la question de savoir pourquoi dans notre monde civilisé, beacoup d’hommes choisissent librement la servitude à la liberté, en mettant leur avenir entre les mains des etatistes de tous poils?

    Répondre
    • Samuel

      3 octobre 2016

      Peut-être parce que l’absence de liberté individuelle implique l’absence de responsabilité individuelle?

      Jean-François Revel dans « la grande parade » detaille beaucoup ce point et les stratégies de communication des politiques pour se dédouaner des responsabilités …

    • PloufPlouf

      3 octobre 2016

      Réponse facile: la facilité. La servitude évite d’avoir à réfléchir et à prendre ses responsabilités. C’est le prix à payer pour avoir une vie tranquille.

    • Guillaume_rc

      3 octobre 2016

      J’y ajouterai l’absence de culpabilité.
      Un monde libre est un monde dans lequel on est responsable. Et on porte donc la responsabilité de ses réussites (relativement facile) mais aussi de ses échecs (beaucoup plus difficile à assumer).
      Dans un monde de servitude, on peut rejeter toute responsabilité hors de soi. Ce qui est nettement plus facile à vivre.

      Tout ça a été écrit (et infiniment mieux que je ne saurais le faire) par La Boétie dans le Traité de la servitude volontaire.

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