20 mai, 2022

Mali : rien ne va plus

Le retrait de Barkhane ne se passe pas comme prévu. Entre le refus de la junte malienne d’organiser des élections, la propagande anti-française et l’intensification des violences, l’armée française est dans une position plus que compliquée.

 

Nous devions venir apporter la paix et la sécurité, lutter contre le terrorisme et assurer le développement. Huit après le début de l’opération Barkhane (2014), la situation au Mali et au Sahel est de plus en plus dégradée. En dépit des pressions de la Cédéao, la junte malienne refuse d’organiser des élections avant deux années. Les militaires ont pris le pouvoir en mai 2021 et son bien décidé à le garder. Pour les faire fléchir, la communauté internationale a mis en place une idée lumineuse : des sanctions économiques. La Cédéao impose ainsi depuis janvier un blocus physique et monétaire. Brillante idée compte tenu du fait que le pays est enclavé et que celui-ci est déjà l’un des plus pauvres au monde. Et, comme à chaque fois, ces sanctions n’ont aucun effet sur la ligne politique. Ces sanctions économiques sont du keynésianisme diplomatique : l’histoire démontre leur inefficacité totale, mais on continue de les pratiquer.

 

La junte est donc bien installée, à la tête d’un pays exsangue et miné par les violences. Fin mars, près de 600 personnes ont été massacrées dans le village de Mourra. Le marché aux bestiaux s’est transformé en bain de sang, avec comme motif officiel la lutte contre les terroristes. Barkhane est donc un échec complet, ni démocratie ni développement ne sont apparus, ce qui était du reste parfaitement prévisible. Mais pour la France la situation se dégrade à grande vitesse ; le pire est tout à fait possible.

 

Gao : un futur Diên Biên Phu ?

 

Avec le démantèlement de la base de Gossi, il reste deux bases françaises au Mali : Ménaka et Gao. À Gao, la situation est particulièrement tendue. La base est encerclée par les forces maliennes, les routes sont coupées, les liaisons aériennes impossibles, le Mali ayant interdit le survol de son territoire aux avions français. Les militaires sont donc encerclés et ne peuvent rien faire sans l’aval du gouvernement malien, particulièrement hostile à la France. Le démantèlement de Gao est prévu pour août. Si tout se passe bien, la base sera démantelée sans anicroche majeure, mais avec beaucoup de vexations pour les Français. Mais le pire est tout à fait possible. Compte tenu de la tension extrême dans la région, de la haine à l’égard des Français et de la faiblesse de la position, une attaque de Gao par les soldats maliens n’est nullement à exclure. Compte tenu de l’état de tension, de la haine et de la volonté de vengeance, s’en prendre à la base est très tentant pour des militaires qui veulent montrer leur pouvoir. Si tel était le cas, les soldats français seraient dans une situation particulièrement délicate avec le choix de rendre les armes et de subir l’humiliation de la défaite, en priant pour que la junte n’aille pas plus loin, ou riposter et se défendre, ce qui est certes techniquement possible, mais politiquement problématique. Pour leur venir en aide, l’armée française devrait se résoudre à violer l’espace aérien malien. Après le piteux retrait d’Afghanistan d’août 2021, il est donc tout à fait possible d’assister à une déroute française en août 2022.

 

Togo : premières attaques terroristes

 

La dégradation de l’Afrique de l’Ouest est constante et profonde. C’est désormais le Togo qui, les 10 et 11 mai, fut touché avec la première attaque djihadiste mortelle sur son sol. 8 soldats ont été tués lors de ce raid lancé contre une base militaire du nord. 60 hommes armés et à moto ont attaqué la base le soir du 10 mai. Les combats ont duré toute la nuit, avant qu’ils ne repartent au petit matin vers le Burkina Faso, depuis longtemps un intense foyer de djihadistes. L’armée togolaise est incapable d’affronter ces mouvements. Compte tenu de la très petite taille du pays, les djihadistes peuvent très facilement fondre sur Lomé et ainsi prendre position dans l’un des principaux ports du golfe de Guinée. Un scénario qui, compte tenu de l’intensité des combats du nord, pourrait se produire dans les mois qui viennent.

 

Outre l’attaque au Togo, son voisin le Bénin a également été le théâtre, au cours du mois d’avril, de plusieurs raids djihadistes. Ces attaques ne sont que les dernières en date d’une escalade croissante de la violence djihadiste qui s’étend du Burkina Faso au littoral de l’Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire est également touchée, avec une attaque qui a tué un gendarme dans le nord du pays. Dans ces trois pays, Togo, Bénin, Côte d’Ivoire, la violence djihadiste se sont propagés à partir de leur voisin commun, le Burkina Faso. Mais, alors que jusqu’à présent ils utilisaient des pays comme la Côte d’Ivoire et le Bénin comme bases arrière pour organiser des attaques au sud du Burkina Faso, ce rôle est désormais inversé. La tache djihadiste est donc en train de descendre de plus en plus vers le golfe de Guinée. Le contingent français en Côte d’Ivoire risque à terme d’être mobilisé, voire attaquer si la guerre ethnique reprend. Là aussi, comme à Gao, il sera très difficile pour les militaires français de s’en sortir sans faire usage de leurs armes.

 

L’irénisme démocratique, le refus de voir la dégradation sociale et politique de cette région, la croyance dans le nation building et le « développement » est en train de se nouer au Sahel et en Afrique de l’Ouest et la désillusion risque d’être lourde.

 

L’Afrique ne pèse pas dans l’économie française

 

À cet égard, les derniers chiffres fournis par les services des douanes montrent que l’Afrique ne pèse rien dans le commerce français. L’Afrique noire représente à peine 2% du commerce français quand le Royaume-Uni en représente 6%. En 2021, les exportations vers l’Afrique (Maghreb et Afrique noire) représentaient 23,5 Mds€ quand les exportations vers la Belgique se sont montées à 37,2 Mds€. Les entreprises françaises vendant davantage à la Belgique qu’à l’ensemble du continent africain réuni. On comprend pourquoi Bolloré a vendu ses ports et a quitté le continent. C’est pourtant un continent où la France continue de dépenser un argent monstre en « développement », sous forme de dons, de prêts, de financements, sans aucun retour sur investissement ni réussite locale. Rien qu’à Gossi, la base que la France vient de quitter, ce sont près de 2 millions d’euros qui ont été dépensés depuis 2020, pour assurer le développement de la ville. En pure perte. Pas pour tout le monde toutefois, les élites locales en ont profité, tout comme les Chinois et les Russes. Comme me le disait lucidement un ami qui travaille dans une ONG : « le développement, c’est prendre l’argent des pauvres des pays riches pour financer les riches des pays pauvres ». En Afrique, cette boutade demeure la triste réalité.

 

Désormais, les Russes, les Chinois et les Turcs n’ont plus besoin de la France pour sécuriser les liens et protéger leurs affaires, ils ont leurs propres unités pour cela, dont les célèbres Wagner. Ainsi s’achève cette page de l’histoire coloniale française, qui risque, à Gao, de finir dans le sang d’ici août prochain.

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

34 Commentaires

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  • Garouda Hanuman

    13 juin 2022

    Depuis Sarkozy, la France se ridiculise sur tous les fronts, Macron, c’est l’apothéose de ce déclin, si j’ose cet oxymore.

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  • Patrice Pimoulle

    5 juin 2022

    1/il n’y a qu’a appliquer la jurisprudence du celebre general de Gaulle, le 5 septembre 1961: « le metier d’etre les possesseurs et les nourrisseurs de cette region, nous n’y yenons pas du tout ». Il avait raison, puisque la France a retrouve son « independance et sa puissance » (27 novembre 1967), Depuis, l’Algerie est une republiue socialiste amie de la Russie. Pourquoi ce qui est bon pour l’Algerie ne serait pas bon pour l’Afrique de l’ouest?

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  • Cren

    31 mai 2022

    C’est une situation désastreuse, surtout lorsqu’on a connu l’Afrique d’avant. je ne pense pas qu’il est été nécessaire de déployer près de 5000 hommes dans ce pays mais plutôt de nettoyer des quartiers entiers de notre pays et nous en avons bien besoin. La France veut s’occuper de tout , il n’y a qu’a voir les conséquences.

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  • PPL

    24 mai 2022

    Bonjour,

    Quelle découverte…
    Présente en Afrique de 1980 à 2010 et pas dans les hôtels de luxe fréquentés par nos plumitifs avides de voyages exotiques au frais de la princesse ou par les haut fonctionnaires français qui n’ont de haut que leur prétention et suffisance, j’ai pu constater la dérive africaine.
    Nous avons perdu nos places tous pays confondus du golf de Guinée. Aussitôt prises d’abord par les libanais ensuite les indonésiens, malaisiens musulmans, thaï pour passer aux Chinois maintenant fortement implantés en Afrique profonde, discrets, efficaces, travailleurs et aux moyens financiers et humains immenses. Indifférents aux problématiques locales, mais aussi bons que les premiers pour la corruption à tous les niveaux. Un peu les russes que je n’ai jamais vu travailler..
    Nous étions les naïfs les plus bêtes qui soient, notamment en voulant combattre la corruption. Sauf que nos élites n’ont jamais compris que la corruption en Afrique est un salaire indispensable pour leur permettre de manger..
    Cela fait quarante ans que les »anciens » préviennent de l’évolution et de la disparition française malgré les généreux investissements consentis pour rien, excepté pour certains profiteurs.
    La France a perdu l’Afrique par la faute de ceux qui nous gouvernent et se prennent pour des caïds, alors qu’ils ne sont que des pigeons.

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  • bernard deham

    24 mai 2022

    Wagner n’existe pas ! Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des sociétés de sécurité russes à pied d’oeuvre…

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  • bernard deham

    24 mai 2022

    l’Afrique est fatiguée de l’attitude néocolonialiste de la France, elle peut comparer le comportement des Russes ou des Chinois avec celui de la France dont la grosse erreur est avant tout d’être atlantiste en l’occurence ! La bonne idée est de s’allier à la Russie, mais trop con…rrompus et trop tard !

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  • whitelander1

    23 mai 2022

    Fin des années 50, à l’apogée de l’URSS, je me souviens de cette fresque murale, à l’Ecole Militaire d’Infanterie de Cherchell, mettant en évidence et partant de Moscou, une flèche rouge pointée sur l’Europe et une autre flèche rouge allant jusqu’en Afrique et prenant en tenaille les flancs S.E et Sud de l’Europe. A l’époque c-à-d, il y a plus de 60 ans, on parlait à mi-mot d’ennemi intérieur. Aujourd’hui , en toute insouciance des corps constitués, le cheval de Troie s’expose au grand jour dans la place . Y-a plus qu’à !

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  • H.

    23 mai 2022

    Bonjour,

    Juste quelques remarques, il m’étonnerait fort, si jamais les troupes françaises étaient attaquées par les forces maliennes, que l’on demande la permission au Mali pour intervenir par voie aérienne. la puissance aérienne malienne étant proche de zéro, les incantations de la junte sur ce sujet sont des vieux pieux. Idem en ce qui concerne la puissance militaire des forces régulières locales: après soixante ans de formation et de coopération, le résultat est également proche de zéro. Par contre, il serait très intéressant de connaître les faits et gestes des opérateurs de la société Wagner.
    Par suite d’une invraisemblable mais hélas dramatique politique depuis une trentaine d’années en Afrique de l’ouest, la France est chassée de son pré carré traditionnel. Initiée sous Balladur avec le lâchage du franc CFA pour que nous puissions rentrer dans l’euro et par l’absence de vision quant aux successeurs des chefs d’état historique (exemple : Houphouët, ancien ministre de la république, en RCI), la crise s’est accentuée avec les désastreuses politiques conduites par les trois derniers présidents, en particulier le refus de prendre en compte la dimension éthique des sociétés africaines, et a conduit notre pays dans cette impasse en Afrique. La crise ivoirienne aurait du alerter nos brillants décideurs mais il n’en a rien été. Le temps perdu ne se rattrape pas.

    Bonne journée

    Répondre
  • pierre estevenon

    23 mai 2022

    Le karma de la France en Afrique n’est guère réjouissant mais à force de prendre les autres pour des cons on s’expose à de lourdes représailles. Qu’importe puisque nos  » dirigeants  »  » dirigent  » depuis un bunker anti-atomique sous le palais royal de l’ Elysée.

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  • CASSIAU

    23 mai 2022

    C’était le plus beau jour de sa vie disait le tartuffe Hollande, ce sera le cauchemar de la France. Quand on élit des promoteurs du parti de l’étranger, qu’on ne s’étonne pas que la France en crève.

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  • CASSIAU

    23 mai 2022

    C’est de la connerie ou de la naïveté. Le plus beau jour de la vie politique du nul Hollande se transforme en cauchemar pour la France. Belle réussite et ça n’est que le début de ce qui nous attend également par ailleurs. On élit des français du parti de l’étranger. La France en crève mais elle l’à voulu.

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  • Konan

    23 mai 2022

    l’Afrique ne pèse pas dans l’économie française… L’ analyse est trop simpliste car pour qu’on parle d’échange de bien, il faut production qui nécessite des matières premières. Je suis curieux de connaître l’origine de ces matières premières et leurs coûts sachant que la France les paie en monnaie nazie le franc CFA sans débourser de devises. Vous parlez du Mali de pays pauvre selon quelle norme? Cette définition unilatérale occidentale de la pauvreté ? Si vous êtes fières des tonnes d’or de la France, posez vous la question de sa constitution sans les colonies… Le gel des avoirs en franc CFA du Mali est la même que pour la Russie… On s’étonne que les sanctions ne marche pas lorsqu’on donne de la valeur a du papier fiduciaire qui peut être produire à l’infini s’il y a toujours du bois… Cherchez à connaître les tonnes d’or qui sortent du sous-sol du Mali par an et la chacun comprendra les enjeux de toutes guerres car elles sont toujours économique…
    J’apprécie vos réflexions mais celle a deux balles gardez la svp car toute information a un but précis et la neutralité n’existe jamais…

    Répondre
  • H.

    23 mai 2022

    Bonjour,

    Juste quelques remarques, il m’étonnerait fort, si jamais les troupes françaises étaient attaquées par les forces maliennes, que l’on demande la permission au Mali pour intervenir par voie aérienne. la puissance aérienne malienne étant proche de zéro, les incantations de la junte sur ce sujet sont des vieux pieux. Idem en ce qui concerne la puissance militaire des forces régulières locales: après soixante ans de formation et de coopération, le résultat est également proche de zéro. Par contre, il serait très intéressant de connaître les faits et gestes des opérateurs de la société Wagner.
    Par suite d’une invraisemblable mais hélas dramatique politique depuis une trentaine d’années en Afrique de l’ouest, la France est chassée de son pré carré traditionnel. Initiée sous Balladur avec le lâchage du franc CFA pour que nous puissions rentrer dans l’euro et par l’absence de vision quant aux successeurs des chefs d’état historique (exemple : Houphouët, ancien ministre de la république, en RCI), la crise s’est accentuée avec les désastreuses politiques conduites par les trois derniers présidents, en particulier le refus de prendre en compte la dimension éthique des sociétés africaines, et a conduit notre pays dans cette impasse en Afrique. La crise ivoirienne aurait du alerter nos brillants décideurs mais il n’en a rien été. Le temps perdu ne se rattrape pas.

    Bonne journée

    Répondre
  • Matthieu

    23 mai 2022

    Merci pour votre article très éclairant

    Répondre
  • Nanker

    23 mai 2022

    « Sans stratégie, la fin de la France en Afrique noire fut pour la plupart des pays une longue agonie, depuis 1944 à Brazzaville jusqu’à nos jours. »

    Je crois qu’avec ou sans stratégie, c’est l’agonie qui attendait et attend l’Afrique. Je viens de voir des images de « migrants » coincés à la frontière entre l’Amérique et le Mexique et il n’y avait quasiment QUE des gens à peau (très) noire. Explication : des Africains de l’Ouest du continent prennent légalement l’avion pour le Brésil et ensuite entament la remontée vers les USA.
    Je crois donc que l’Afrique va être un formidable (au sens ancien du terme cad « terrifiant ») agent de déstabilisation des pays dit riches (pour encore combien de temps?) et il convient de se protéger de cette menace.
    Notre 21ème à nous européens se bâtira dans des relations horizontales (cad Est-Est avec… la Russie! Oui le grand Satan) et en bannissant tout lien avec le Sud.

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    • Dominique

      23 mai 2022

      Nanker,
      Sauf quelques pays dont des chefs communistes coupèrent brutalement les ponts avec la France, l’ensemble des pays africains francophones fut plutôt désolé du départ de la France, si je peux m’exprimer ainsi.
      Cette décolonisation voulue par des politiciens français fut à mon avis une erreur funeste, surtout dans les conditions dans lesquelles ils voulurent la réaliser.
      Les Britanniques ont su, eux, quitter leurs colonies sans les lacher, et je ne parle pas des colonies ou les Britanniques avaient supplanté les autochtones ( voire exterminé comme en Nouvelle Zélande ) mais drs autres colonies commes les Indes et l’Afrique du Sud qui sont membres du Commonwealth et des dizaines d’autres ( au total 54 pays indépendants aujourd’hui ).
      On n’abandonne pas de la sorte des populations qui finissent par apprécier, et même vous aimer.
      La faute de ce fiasco revient aux dirigeants de la république française, et non des populations africaines.
      L’invasion migratoire est un autre sujet. Pour la France elle a été essentiellement… algérienne, puis musulmane tous pays d’immigration confondus et il s’agit d’une immigration de peuplement orchestrée par les Maitres du Nouvel ordre mondial.
      Se couper du « sud  » serait une erreur supplémentaire.

  • Dominique

    21 mai 2022

    La fin de la France en Afrique du Nord fut brutale. Les départements d’Afrique du Nord furent donnés à des révolutionnaires islamistes, et ce fut aussi un cadeau pour l’URSS. Et les politiciens abandonnèrent les Français qui avaient chassé les Ottomans puis bâti ces départements, rempart formidable contre les Islamistes.
    Les pays d’Afrique noire furent abandonnés sans se préoccuper de leur avenir, alors que nos politiciens pouvaient s’appuyer sur des liens forts : langue française, 2 guerres mondiales, entreprises, universités, CHUs, etc.
    Sans stratégie, ma fin de la France en Afrique noire fut pour la plupart des pays une longue agonie, depuis 1944 à Brazaville jusqu’à nos jours.
    Hors de l’Empire, les peuples africains avaient besoin de sécurité ( et les Français expatriés aussi ). Il eût fallu leur fournir des armes.
    Or, nos politiciens firent le gendarme pour montrer la “grandeur » de la France et ils ont traité les Africains en « peuples inférieurs », comme les socialistes de la IIIème qui décidèrent de coloniser pour les « éduquer’’. Et ce comportement a été aggravé par les idéologies des droits de l’homme, de l’écologie etc.
    Voici le programme initial de Macron avec Merkel :
     » L’aide se déclinera en quatre grands axes : éducation-formation, agriculture, gouvernance-justice et lutte contre le changement climatique. » Hallucinant !
    Ensuite sont venues les sanctions injustes, et vexatoires particulièrement pour les militaires.
    Donc, rien n’a répondu aux besoins de sécurité, et finalement 5.000 soldats français ont affronté des ennemis dans un Sahel grand comme 5 fois la France.
    Les militaires maliens ont fini par tirer la leçon de l’échec de Barkhane, il s’agit d’un point de bascule.
    D’autres politiques étaient possibles pour l’Empire colonial, à l’exemple des Britanniques, mais la “république française” ( et ses avatars impériaux ) est une dictature révolutionnaire qui a toujours fait chuter la France : 93/94, 1812, 1870, 1905, 14/18, 39/40, 1954, 1958, 1992.
    Le fiasco actuel en Afrique francophone ajoute à cette liste, silencieusement.

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    • Patrice Pimoulle

      5 juin 2022

      Ce qui interesse les dirigeants, c’est-a-dire ceux de la Ve Republique, depuis 1945, c’est la ligne bleue des Vosges, l’arme atomique et la solidarite franco-soviwtique pour resister aux « tentatives hegemoniques anglo-saxonnes ». Les peuples ont les dirigeants qu’ils meritent.

  • Dominique

    21 mai 2022

    Jean-Baptiste Noé ramène la fin de la France en Afrique à la fin de l’histoire coloniale. Il a raison : l’abandon de l’Empire colonial fut effectué sans considération des intérêts de la France. Et il ne reste plus rien de l’Empire colonial, mis à part quelques Départements et Territoires d’Outre-mer intégrés a la France.
    Au contraire, l’Empire britannique fut transformé en Commonwealth, lequel compte une cinquantaine d’états indépendants, et se porte très bien. Trop bien même si on voit le rôle des Big Five dans la mondialisation.

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  • Nanker

    21 mai 2022

    « Ainsi s’achève cette page de l’histoire coloniale française »

    Une clôture des relations franco-africaines (que je souhaite personnellement…) impliquerait la remigration forcée des centaines de milliers d’Africains qui n’ont aucun droit à rester ici : soit parce qu’ils sont clandestins, soit parce qu’ils parasitent l’économie française.

    Oui je sais un voeu pieux… Nous allons encore perdre une guerre mais rassurons-nous nous allons garder les prisonniers ennemis. Qui squattent dans ce pays et vivent essentiellement de la CAF.

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    • pascal Lafond

      21 mai 2022

      Entièrement d’accord avec vous et en plus ils ont mis un « pognon de dingue » en Afrique pour rien….. mais les Français aiment bien élire des bons à rien à la tête de la France , c’est pitoyable.

    • Henrie N.

      23 mai 2022

      Un peu simpliste votre analyse, si vous lisez bien l’article et que vous vous donnez la peine de farfouillez un peu de littérature à ce sujet vous comprendrez vite les dirigeant français en particulier ont la « belle manie » de maintenir les potentats à travers lesquels les détournements de la fameuse reste possible et « retro-commissionable  » vers l’Europe afin que tous ces malhonnêtes puissent se servir…l’Afrique noire n’est pas dirigée par le fait de pacte mafia… dans ce contexte, c’est en effet un voeu pieux de s’attendre à ce que l’immigration baisse …elle augmentera même… mais rassurez-vous, la CAF sera exsangue du fait du chômage endémique induit par des politiques économiques « petits bras » des dirigeants français, bien avant que les « renégats » de la colonisation aient pu se construire des châteaux au bled avec les alloc’ que vous pensez si mirobolantes.

  • Roger

    21 mai 2022

    On espère que le pire sera évité pour nos soldats. Pour les africains comme pour nous, il est grand temps de supprimer l’amarrage du Franc CFA (j’ai oublié son nouveau nom) à l’EUR. Changer le nom d’une monnaie sans changer le système ne sert qu’à endormir les gens.

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  • breizh

    21 mai 2022

    « se défendre, ce qui est certes techniquement possible, mais politiquement problématique » : se poser une telle question montre jusqu’où nous sommes descendus…

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    • Charles HEYD

      21 mai 2022

      Hélas oui, monsieur Noé n’envisage même pas sérieusement que les militaires et ceux qui peuvent leur apporter leur aide de l’extérieur puissent se battre si cette base était attaquée! La question de violer leur espace aérien est vraiment un argument choc. L’enfant de Hollande, Macron, serait alors vraiment sacré roi (des cons) et la France une fois de plus bafouée comme rarement!

  • breizh

    21 mai 2022

    merci à ceux qui ont renversé Khadafi…

    on finit toujours par payer la médiocrité, voire la crapulerie de ceux qui nous gouvernent.

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  • Cévennes

    20 mai 2022

    C’est que le début d’une lente agonie nous allons perdre tout se que nos ancêtres on accomplit,en Afrique mais pas que..

    Répondre
  • Dominique

    20 mai 2022

    JB Noé,
    Vous réduisez la fin de la présence de la France en Afrique ( francophone ) à la fin de l’histoire coloniale française.
    D’une part vous avez raison : la fin de l’histoire coloniale fut décidée par le grand bradeur des intérêts français en AFN et dans les pays africains francophones.
    Pour l’Algérie, ce fut un cadeau à des révolutionnaires, et cela fut conforme à la vocation révolutionnaire de la  » république française « , cette dictature révolutionnaire qui cache son nom.
    Ce fut aussi un cadeau pour la Russie soviétique qui récupéra des bases navales militaires et un pays longtemps soumis à Moscou. Aujourd’hui encore, l’Algérie achète son armement aux Russes… y compris des avions de combat et des missiles.
    Ce fut aussi hélas une trahison envers plus d’un million de Français expatriés dans les départements français d’Afrique du Nord pour protéger la France et l’Europe du sud des Ottomans. puis pour y bàtir un pays neuf.
    Ce pays neuf, tel une image de la France métropolitaine, était devenu un rempart im-pre-na-ble contre les Islamistes car la population autochtone avait choisi le camp de la liberté, et donc de la France.
    On ne refera pas l’histoire, mais il est nécessaire de la rappeler.
    Puis de Gaulle, puisqu’il s’agit de lui – RIP – larga avec brutalité les pays africains de notre ex-Empire, sans se préoccuper de leur avenir, ni du nôtre comme l’a montré ensuite l’avancée des armées islamistes dans les pays du Sahel, et l’invasion de la France par des populations du Sahel. Ces deux drames ne sont pas survenus hier.
    Vous avez donc raison, mais partiellement. Car rien n’empêchait les gouvernements français post gaulliens de raisonner objectivement, et tirant un trait sur notre  » puissance  » de colonisateurs, de profiter de nos avantages : langue commune, histoire commune, entreprises communes etc.
    L’intérêt de la France, et de ces pays africains était de développer des relations commerciales, et éventuellement militaires.
    Or, les dirigeants de la France voulurent devenir le gendarme dans ces pays, une façon de montrer malgré leur renoncement notre  » rayonnement  » aux yeux du monde, mais sans vision stratégique., et ne se préoccupèrent pas mieux des intérêts de ses industriels et commerçants.
    Évidemment, les relations internationales ont horreur du vide. Et l’Islam a par ailleurs une stratégie expansionniste depuis toujours.
    Pour faire court, et se borner à l’invasion du Sahel par les guerriers de l’Islam ( Djihadistes ) , il aurait suffit de fournir des armes aux militaires des pays du Sahel et de faire confiance aux dirigeants : nul autre que soi-même n’est mieux apte à assurer sa sécurité.
    Ce que 5.000 soldats français – fussent ils les meilleurs de saint Cyr, des Paras, et de la Légion – ne peuvent faire sur un territoire grand comme 5 fois la France ! ( Avec 200.000 gendarmes et policiers, la sécurité intérieure n’est pas assurée en France ).
    Hélas, les hommes-de-l’état français ne connaissent l’Afrique que par les cours de Sciences Po et de l’ENA, avec donc un siècle de retard sur l’Afrique réelle.
    Les Africains sont pour eux des  » peuples inférieurs  » tels que les voyaient les dirigeants socialistes sous la IIIème république. Sinon le soi-disant chef de la diplomatie française ne parlerait pas avec mépris au chef d’état du Mali.
    Ce comportement raciste, disons le sans détour, a été accompagné par la folie des  » droits de l’homme « , de l’écologie. etc.
    Voici le programme initial de Macron et de l’UE avec Merkel de l’époque :
     » L’aide se déclinera en quatre grands axes : éducation-formation, agriculture, gouvernance-justice et lutte contre le changement climatique. »
    Alors qu’ils fallait des armes puisque les peuples africains avaient, et ont toujours, besoin de sécurité avant tout. Et les Français expatriés aussi.
    Ensuite sont venues les  » sanctions  » que vous évoquez. Non seulement elles sont nuisibles, mais elles sont vexatoires pour des chefs, et je pense particulièrement aux militaires africains, qui conservent leur fierté.
    C’est donc une fois de plus un carton rouge pour toute la macronie. Nos diplomates reniés par leur hiérarchie élyséenne doivent enrager, et aussi nos soldats dont des frères d’arme ont donné leur vie – RIP.
    A force de renoncements, de trahisons, de soumissions aux mondialistes ( le drame de la Côte d’Ivoire où fut imposé Ouatara ), d’imbéciilté, et de mépris, nos dirigeants successifs auront tout perdu de l’ex-Empire y compris notre honneur et notre sécurité.
    Les Maliens ont fait le choix de la sécurité, étant donné l’échec de l’opération Barkane. Ils n’avaient pas le choix.
    Ceci dit, ne cédez pas à la doxa, les dirigeants militaires maliens ne sont pas des sauvages comme le furent les Vietmins et nos soldats ne seront pas attaqués à Gao et ensuite exterminés en captivité. ( Rappelons que Ho chi minh fut un grand ami de politiciens de la  » république française « . )
    Continuez sur votre lancée 🙂 et portez loin vos connaissances, car ce fiasco en Afrique de nos  » dirigeants  » est emblématique du déclin de la France dans tous les domaines, en France et partout dans le monde.

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    • Patrice Pimoulle

      5 juin 2022

      En realite, il est vraisemblable que la decolonisation avait un double but, soit de sedonner une image « liberale: face aux Americains, et ensuite de servir de caisse noire a la Ve Republique, qui, comme tout regime insurrectionnel, a besoin de resoources occultes pour assurer sa perennite.

  • Faget

    20 mai 2022

    Que nos gouvernants supposés formés à la vision géopolitique n’ont RIEN VU mais on TV continué à faire mourir nos soldats POUR RIEN ! ( ans de perdus avec Macron!.

    Répondre
  • Philippe

    20 mai 2022

    Les groupes djihadistes en Afrique ont besoin d’un financier , et celui-ci est chinois . Le djihad est un paravent pour obtenir l’expulsion des européens . Que fait le Quai d’Orsay ?

    Répondre
    • hel7n

      22 mai 2022

      Ça ne se passe pas si bien que cela avec les chinois, qui ont des financements mais ramènent une forme d’esclavage!…

    • Paul V

      23 mai 2022

      Le Quai d’Orsay disparaît sur l’autel de l’Europe grâce à M. Macron le fossoyeur

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