18 février, 2013

L’Or ou le Canari dans la mine

        Ceci n’est pas une recommandation de vente. J’essaye simplement d’expliquer les facteurs qui pourraient m’amener à devenir très pessimiste, en partant du principe qu’un homme averti en vaut deux.

 La plupart des gens se souviennent des mineurs de charbon qui gardaient au fond de la mine dans une cage posée à même le sol un petit oiseau, souvent un canari. Si la pauvre bête venait à mourir subitement cela voulait dire que du méthane était en train de se répandre et qu’un coup de grisou était probable. La mine était alors évacuée précipitamment. Comme les lecteurs le savent, je n’ai jamais été un grand partisan de l’or en tant qu’investissement pour toute une série de raisons que j’ai longuement expliqué dans plusieurs articles par le passé. Par contre, j’ai TOUJOURS fait très attention aux variations des cours de l’or qui peuvent donner des indications précieuses sur les mouvements de ce qu’il est convenu d’appeler la « Liquidité« .

Pour essayer de faire comprendre ce qu’est la Liquidité, je vais utiliser une vieille plaisanterie boursière. En bourse me dirent des « anciens » dés mon arrivée dans ce métier,  » l’essentiel est de savoir s’il y a plus d’argent que de titres ou de titres que d’argent ».Ce que ces chers anciens exprimaient au travers d’une formule imagée décrit en fait un phénomène mis en lumière bien auparavant par Irving Fisher, le grand économiste Américain sous la forme d’une tautologie mathématique qu’il exprimait comme suit :

 MV = PQ  

ou

M est la masse monétaire à un moment donné

P le niveau général des prix

Q la production nationale en volume

PQ étant ainsi le PIB nominal

V, la vélocité de la monnaie, le facteur qui permet aux deux parties de l’équation d’être égales à tout moment (ouf !).

V est  ainsi par construction et par définition un simple résultat qui permet à une tautologie d’exister et V est toujours calculée ‘ex post », c’est a dire après coup, une fois que l’on a eu les résultats comptables pour M, P et Q et V est donc toujours égal à PQ/M.L’idée simpliste qu’utilise les banques centrales à l’heure actuelle est que si l’on fait l’hypothèse que V va rester stable et que l’on fasse « marcher la planche à billets » = augmentation de M alors activité et/ou croissance ne peuvent que MONTER, soit parce que les quantités produites vont augmenter soit parce que l’inflation va  ré accélérer, soit les deux à la fois.

En attendant que PQ ne se mette à monter et  à condition que beaucoup de monnaie ait été créée depuis peu, une partie de cette liquidité excédentaire à court terme ira sans doute s’investir dans des actions, des obligations ou de l’or et il y aura « plus de monnaie que de titres« . Cette hausse de la valeur des actifs facilitera le redémarrage de l’économie (effet richesse).

L’ennui est que V est incroyablement volatil car ce n’est que l’expression monétaire des craintes, des peurs, des emballements et de la cupidité de chacun d’entre nous. Si les gens ont confiance, la monnaie va tourner à toute allure et la vélocité de la monnaie sera très élevée. Si les gens prennent peur, tout le monde se met à entasser des billets dans son matelas et la vélocité s’écroule … et avec elle l’activité.

Depuis 2008 et Lehmann Brothers, nous avons eu droit un véritable effondrement de la vélocité de la monnaie un peu partout dans le monde, que les banques centrales ont essayé de « contrer » ce qui était leur devoir. En effet, si V s’écroule et que M ne bouge pas , MV va s’écrouler et PQ va suivre…Or PQ n’est rien d’autre que le PIB nominal et nous aurons  alors une dépression… C’est ce qui s’est passé dans les années trente…et c’est ce que Milton Friedman reprochait vivement à la politique monétaire  conduite aux USA pendant cette période.

En cas de baisse avérée de V, Il faut donc que M (la masse monétaire) augmente fortement pour compenser un déclin de V que personne ne sait appréhender « ex ante », le but étant de stabiliser le PIB nominal.  Bref, un numéro d’équilibriste « sans filet » tout à fait remarquable puisqu’il s’agit de tenir compte de la variation à venir d’une valeur dont personne ne sait prévoir l’évolution. Si quelqu’un pouvait prévoir les paniques, celles ci n’auraient pas lieu…

Depuis un grand moment, les partisans de l’Or comme investissement (qui ne sont pas toujours les mêmes que ceux qui sont partisans de l’Or comme monnaie, mais les deux sous-ensembles ont tendance à se recouper) soutiennent que cette création de M est d’ores et déjà tout à fait excessive et qu’elle va nous amener à une hyperinflation le jour où la vitesse de circulation de l’argent repartira à la hausse, ce qui d’après eux ne saurait tarder.

Remarquons d’abord qu’ils font de fait une prévision sur l’évolution de la vitesse de circulation de la monnaie, ce que personne n’a jamais réussi à faire. S’ils ont raison, il est tout à fait évident que l’inflation va repartir et que les prix de l’or vont s’envoler. Voila qui est logique, mais qu’est qui leur permet de croire que leurs prévisions sur V sont meilleures que celles des banques centrales?

Imaginons  -horresco referens- que les prix de l’or, à la place de monter comme  tout un chacun semble l’attendre, se mettent à baisser.

Quelle serait la signification d’une telle baisse?

Comme M est en forte hausse, la première explication pourrait être que le métal jaune est trop cher par rapport à d’autres actifs « réels » (du style immobilier aux USA qui semble redémarrer) et qu’il s’agit d’un repli technique. Je n’aime pas ce mot  » repli technique » tant toutes les premières dégringolades dans les grands marchés baissiers sont toujours caractérisés ainsi…De toutes façons, nous saurons assez vite de quoi il retourne, les replis techniques étant brefs par nature.

Mais il existe une deuxième explication beaucoup plus inquiétante.

Si l’or baisse, c’est peut être tout simplement que il n’y a pas autant de « liquidités » dans le système économique que l’on veut bien me le  dire et que MV est entrain de se ratatiner malgré la hausse de la quantité de monnaie tout simplement  parce que V continuerait à baisser, les banques centrales n’ayant pas du tout réussi à rétablir la confiance.

En quelque sorte, nous aurions une espèce de « trou noir » dans notre système  monétaire qui avalerait la liquidité produite par les banques centrales plus vite que celles ci ne peuvent en créer. Si un tel trou noir existait, l’or à la place de monter se mettrait à baisser… (mon canari dans la mine)

Qu’est que je verrai d’autre dans les marchés, si tel était le cas ?

Dans la zone monétaire où le trou noir se trouverait , je verrai le taux de change de la monnaie dominante dans cette zone se mettre à monter fortement (hausse déflationniste du taux de change), chacun qui le peut essayant d’emprunter à l’extérieur pour couvrir ses dettes en monnaie locale. Imaginons que ce trou noir soit dans la zone euro. Tous ceux qui le peuvent vont essayer d’emprunter des dollars ou des yen pour nourrir le  trou noir qui cependant n’accepte que des euro. Les Dollars et yen empruntés doivent  donc être convertis en Euro. Hausse de l’Euro, baisse du dollar et du yen s’ensuivent. Avec l’or baissant et l’Euro montant, les marchés des actions Européens vont se rendre compte à un moment ou à un autre qu’il y a quelque chose qui cloche et vont piquez du nez également, tandis que les écarts de taux entre bons et mauvais emprunteurs recommenceront à se creuser à nouveau, malgré monsieur Draghi qui n’en pourra mais…

Bref, de façon générale, s’il est vrai que je n’aime pas l’or, j’aime encore moins le voir baisser tant cela veut -peut être- dire qu’un coup de grisou est à la veille de se déclencher.

En tout cas, si je commence à voir l’Euro monter à nouveau, l’or baisser et les actions européennes avoir une sale allure je me demande si je ne vais pas paniquer un petit coup. Après tout, tant qu’à faire de paniquer, autant être le premier à prendre l’ascenseur vers la surface… Il y a encore des places…

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

57 Commentaires

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  • Nicolas Jaisson

    15 mars 2013

    C’est toujours pareil:comme ceux qui savent ne disent rien, il faut aller chercher la vérité soi-même en rassemblant les pièces du puzzle une par une. Par exemple, je viens de tomber sur cet article du Handelsblatt (cf. scandale du Gold fixing) qui met en évidence les règles de fixation du prix de l’or par le cartel des grandes banques de la City (cinq banques fixent le prix de l’or spot deux fois par jour). Ce nouveau scandale n’est pas sans rappeler la collusion entre les grandes banques d’investissement dans la fixation journalière du taux Libor/Euribor qui sert de base aux opérations de financement des actifs bancaires, en particulier les dérivés de financement, donnant du même coup du travail aux cabinets d’avocats au moins pour un siècle. Enfin, sans doute moins, car ce « marché libre », ce révèle pour e qu’il est et a toujours été, c’est-à-dire une association de malfaiteurs au service de la technocratie.qui va s’effondrer en vertu de la justice immanente à la Nature.
    Jeden Tag das gleiche Ritual, seit fast hundert Jahren. Fünf Banken setzen in London den Goldpreis fest, einmal morgens um 11.30 Uhr und einmal nachmittags um 16 Uhr deutscher Zeit. Es ist ein verschwiegener Kreis – mit großem Einfluss. Für den Weltmarkt spielen die Vorgaben aus London eine wichtige Rolle. Auch viele Finanzprodukte sind daran gekoppelt.
    Gerüchte, dass es beim sogenannten „Gold Fixing“ nicht mit rechten Dingen zugehen soll, halten sich hartnäckig. Jetzt nimmt sich die Commodity Futures Trading Commission (CFTC) in den USA der Sache an. In internen Diskussionen werde geprüft, ob es Möglichkeiten der Manipulation gebe, berichtete das „Wall Street Journal“ am Mittwoch unter Berufung auf Insider.
    http://www.handelsblatt.com/finanzen/rohstoffe-devisen/rohstoffe/moegliche-manipulation-goldpreis-unter-verdacht/7929744.html

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  • Jean-Francois

    27 février 2013

    Même avec une vélocité qui s’effondre, l’augmentation de M2 elle-même suffit à créer de l’inflation (ce qui confirme la définition par l’École autrichienne de l’inflation, à savoir l’augmentation de la masse monétaire).
    Après le raisonnement est simple, s’il y assez d’inflation, nous avons alors des taux réels négatifs sur les bonds du trésor américain, ce qui est plutôt positif pour l’or.

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    • David

      15 mars 2013

      ne devrait on pas plutôt voir l’inflation comme « les prix qui augmentent » et rien d’autre ?
      même en augmentant la masse monétaire, si elle n’est pas placée dans les mains de ceux qui peuvent tirer les prix vers le haut par la demande … et bien les prix n’augmenterons pas.
      on en revient donc à la vélocité de l’argent, car le placer entre les mains qui l’utiliserons pour acheter des biens, c’est aller dans le sens de la vélocité.

  • Jean-Francois

    27 février 2013

    Monsieur Gave,

    En ce qui concerne M0, M2, l’inflation et la vélocité, voila un article du blog financier zerohedge qui remet les idées en place.
    Personnellement, je n’aime pas non plus l’or. Mais, les arguments proposés dans cette article sont une des raisons pour lesquelles l’or n’a pas fini sa hausse.

    http://www.zerohedge.com/contributed/2012-08-10/inflation-m2-and-velocity-money

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    • idlibertes

      27 février 2013

      Merci beaucoup. Les notions developpées dans l’article sont les mêmes toutefois l’auteur y est juste un tantinet péremptoire « don’t be fooled that velocity isn’t creating inflation »

      Et l’or n’est pas évoqué.

      Cdlt

      idl

  • DIDIER

    25 février 2013

    Pour apporter ma pierre à l’édifice:

    Il semble que ce qui rassemble les vues, c’est que:
    + la période est à « qui ne perd pas, gagne ».
    + ça va bouger pour tous les actifs, du fait des masses monétaires en jeu et des produits dérivés hors de contrôle

    Dans quel sens et quand? C’est là où les divergences de vues apparaissent.

    Dans ces cas-là, je joue les options (straddle synthtétique), avec un scénario privilégié sur le sous-jacent et une approche probabiliste pour l’option.

    On s’affranchit du sens, mais le timing et les objectifs de cours deviennent critiques.
    Il faut attendre le/les bons signaux et prier de ne pas se faire prendre par la faillite de sa banque.
    Mais cela me semble moins risqué que de se positionner en sens unique, dans le « fog of war ».

    Pour un particulier, les couvertures accessibles sont sur les changes, les actions, les matières premières et métaux précieux.

    Je reste en dehors de l’immobilier, car:
    + ratio trop fort prix des biens / revenus des ménages occidentaux
    + immobilier dans les émergents ingérable pour un particulier
    + les SCPI et ETF n’enrichissent que leur gestionnaire et les fonds seront totalement illiquides et période de crise aigüe.

    Pour les dettes souveraines, car c’est le « pot de terre contre le pot de fer ». C’est la raison d’état qui primera.

    Pour l’or, et pour la portion congrue, je reste du côté des longs, malgré les arguments toujours aussi convaincants (et déstabilisants) de M. GAVE,
    + tant que les taux d’intérêts réels resteront négatifs
    + pour prévenir un effondrement du marché des dérivés, avec des acteurs incapables de tenir leurs engagements sur les options (c’est mon assurance ultime).

    Un effondrement du marché des options signifierait que le système bancaire mondial serait en ruine.
    Un peu d’or et un toit sur la tête ne me semblent pas une mauvaise idée (ainsi que des armes, citoyens, ou un billet d’avion pour « pas-chère-la-vie » island).

    Enfin, mon interprétation toute subjective de la baisse actuelle de l’or, « étayée » par l’étude de corrélation de cours de l’or et des indices actions sur les deux dernières années:

    Les institutionnels prennent leurs profits sur l’or car:
    + stagnation des cours sur les deniers mois et cassure par le bas
    + marché dérivé « débile » papier/physique à 99/1, potentiellement incontrôlable
    + S&P au plus haut

    C’est une manière de maintenir une bonne rentabilité relative pour les fonds, en conservant les portefeuilles actions.
    Peu de gestionnaires travaillent en rentabilité absolue, car c’est beaucoup difficile de garder ses clients, lorsque l’on a tort tout seul.

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  • porschecollec

    25 février 2013

    Bonjour,
    apres avoir lu l’article et les commentaires, je me retrouve dans la situation du taupin capable de resoudre tous les problemes de ressortir par coeur toutes les lecons, mais qui n’a en fait rien compris (je modelise/simplifie bien sur). je suis alors la meme demarche que celle utlisee dans les sciences « dures »: muni de cette base qui apres tout peut servir, je recommence redemarre sur la base de modeles simples, d’observations, quitte a tout remettre en cause. J’applique tout cela a la zone que je connais le mieux, la france.
    1) le pays est en declin lent et regulier depuis plusieurs annees. Plethore d’indicateurs militent pour ce resultat intermediaire (travail mal reparti, gaspillage generalise, direction choisies par des incompetents dans tous les domaines, absence de methodes efficaces, nombreux comportement herites du sovietisme, dettes, etc.). Nous nous enfoncons dans ce que je nomme depuis mon reveil (2010) une economie confisquee (comme on confisque les billes a l’enfant qui joue dans la cour, pour ne rien en faire…sauf qu’ici les billes sont les ressouces necessaires a l’economie), ce qui est tres different de l’exploitation « ultra-liberale » (mot inadapte mais dont le sens est generalement partage bien qu’utilise a tort) ou de la dictature « communiste » (idem remarque pour ultra-liberal).
    2) chaque jour qui passe ne montre que des decisions allant dans le sens de l’enfoncement, axees generalement sur plus de confiscation, dirigisme, privilege des (fausses) elites, mauvaise allocation des ressources, tout cela pour le plus grand interet (a court terme a mon sens) de l’oligarchie.
    3) implication directe: baisse de la vraie production P. Implication indirecte: baisse de la confiance et de la capacite a investir, donc de l’investissement (donc de P) et des echanges (V).
    4) il est clair que M3 augmente. Toute choses etant egales par ailleurs, j’en deduit que Q augmente, ce qui est vrai en moyenne. Plus pour les maisons a 45 Millions ( car c’est la que va l’argent cree) pour pour celle a 30.000 euros (car les pauvre le sont encore plus) mais le bilan final me semble etre de l’inflation.
    5) la question finale est donc: l’or est-il achete par les pauvres (donc il doit baisser) ou par les riches (commes maisons de luxe et ferraris, il doit monter).

    Sur l’ensemble de la creation monetaire pertinente (derniere decennie) je constate une hausse entrecoupee de correction, et j’ai l’impression que les contributions principales aux achats sont les riches: banques centrales, gros investisseur -eventuellement mutualises-. DOnc comme les performancdes passees sont characteristiques des performances futures, c’est bien connu, j’en deduit que la derive de la courbe valeur de l’or/monnaie scripturale a forte creation est positive, au moins en moyenne temporelle. Mon cerveau est trop simple pour me donner des indication sur les derivees d’ordre superieur, mais toute information suffisamment claire, simple et validee de la part des intervenants a ce forum peut me permettre d’ameliorer mon modele conceptuel archi-simple.

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    • porschecollec

      25 février 2013

      Aie aie aie, dans mes 3) et 4), j’ai inverse P et Q! c’est fondamental, si Q augmentait, tout irait bien. Malheureusement, nous produisons de moins en moins (de choses utiles; les trous et les bosses sur les routes, ou les batiments pour loger de nouvelles commissions qui reflechiront sur les prochains impots a lever, ou les programmes inadaptes aux besoins et aux machines, ca nous produisons de plus en plus). Manque de maitrise des notations. P c’est Prix, et non production. Q c’est production, et non prix. Donc inverser P et Q dans ma bafouille. Ah et aussi, si quelqu’un peut me prouver que le fondamental n’est pas la production de choses utiles (a definir, mais ce que je mange, bois, ce dans quoi j’habite, avec quoi je me soigne ou fait des choses agreables ou confortable me semble une bonne base de reflexion) mais le trifouillage de chiffres et la production de papiers dans les bureaux (personnellement j’en utilise peu, excepte a un endroit que la decence m’interdit de nommer, et encore les papiers produits dans tous ces bureaux sont trop sales et durs pour cela), je suis preneur de son raisonnement. Accessoirement, si je suis hermetique a ses explication, je peut cependant lui donner tous les papiers qu’il souhaite en echange des biens bassement terre a terre dont il m’aura prouve l’inutilite (ses voitures, ses maisons, son confort et sa nourriture chez Fauchon par exemple…).

  • 2bermond

    25 février 2013

    La vélocité est effectivement à prendre en compte avec l’importance de la masse monétaire.

    Comme le fait remarquer SIRIUS, il y a des lieux de stagnation… plus ou moins visibles. Les différents niveaux m0, m1, m2 et m3 sont sans doute le reflet d’un certain défaut d’exigibilité, plus ont monte dans ces chiffres et moins les dettes sont exigibles, et donc moins elles circulent (vélocité faible)…

    Qu’il s’agisse des bonds d’état ou des hauts de bilans bancaires la question de leur circulation n’est jamais un problème…. sauf que lorsque le problème surgit, il devient énorme…..

    Les emprunteurs à de tels niveaux considèrent les fonds empruntés comme des quasi fonds propres… et les prêteurs semblent tenir pour acquis qu’ils seront remboursés…. 2008/2009 ont prouvé que sans injection rapide et importante, le système bancaire pouvait faire défaut très rapidement…. de même que les états (Les PIGS, sont désormais rejoints par d’autres…).

    Je crois que le sujet qui fait peur, au-delà de l’inflation et de l’absence de vélocité (V), ou des trous noirs monétaires…., c’est la disparition systémique et anarchique (non coordonnée) de (M ).

    En effet M est à 99% de la dette sur autrui (j’exclus les signes monétaires étatiques qui ne sont plus des créances, mais seulement libératoires par convention).

    La situation du Crédit Agricole (- 6.5 milliards) ou de la Générale me semble aussi préoccupant pour le détenteur de comptes et de valeurs boursières en France, que le risque inflationniste lui-même.

    Le défaut c’est la disparition simultanée de V et de M. C’est un peu extrême…
    Mais bon….. C’est vous Monsieur GAVE qui nous parlez de faillite.

    Bien à vous

    Répondre
  • jeean

    24 février 2013

    J’ai acheté de l’or il y à 5 ans quand l’ai vu l’état des banques et la masse de dettes et J’ai vécu juste après la correction de 2008.
    amha il n’y à aucun changement fondamental et je dors tranquille sur mes lingots en physique bien sur et hors du système bancaire.
    J’envie ceux qui savent surfer sur le court terme et ma jalousie aime à me faire croire qu’ils sont peu nombreux et qu’ils se plantent assez souvent. Les conseilleurs n’étant pas les payeurs je me limite à donner ma position. cordialement.

    Répondre
  • Thibault Danjou

    24 février 2013

    Bonjour de Singapour! Du Charles Gave 100%. Brillantissime comme d’habitude.

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  • fifilafiloche

    24 février 2013

    Pour thésoriser la monnaie, ne faut il pas avoir confiance en cette monnaie? En effet, si au fur et à mesure de l’inflation, la monnaie locale perd de la valeur par rapport aux autres monnaies, au lieu de la stocker, les acteurs économiques ne chercheront ils pas à la changer contre du « dur » qui ne se dévalorise pas en termes internationaux? (or, immobilier…)

    Dans le cas Argentin, l’équation MV=PQ ne fonctionne pas. L’Etat argentin a émis en 2012 40% de masse monétaire supplémentaire. Le résultat n’a pas été une diminution de la vitesse de circulation (V=PQ/M) mais une augmentation, car conserver du peso signifie l’assurance de s’appauvrir. La monnaie brule alors les doigts et il faut s’en débarasser au plus vite contre des biens durables dont l’utilité ne se dépréciera pas au rythme de la monnaie.

    Cette équation théorique rencontre donc ses limites au contact de la réalité

    Répondre
  • Homer

    23 février 2013

    « …prendre l’ascenseur vers la surface… Il y a encore des places… »

    Bonjour à toutes et tous. Merci à Charles et ses équipes pour l’IDL.
    Ayant lu l’intégralité des réactions de ce post de Charles, il me semble que personne n’a associé cet « ascenseur » à ce qu’il me semble être, à savoir la zone pacifique dans son ensemble. A chacun de définir quels investissements sont les plus appropriés selon sa propre culture, la hauteur (ou pas) de patrimoine disponible, ses partenaires, etc.

    Pour ma part, j’achète US Corporate et Fonds Euro positionnés sur ASEAN.

    Plus achat d’immo aux US (peut-être via le Delaware, mais pas sûr). Encore qu’avant de réaliser cette phase, je suis en train de me renseigner sur la Thailande où je dispose d’un partenaire de choix français qui connaît bien le terrain. Je crains d’avoir raté les 2 premiers wagons…

    Bien à vous.

    Répondre
  • ZENITH

    23 février 2013

    Tout à fait d’accord avec Philippe!

    Répondre
  • Philippe

    23 février 2013

    Sur l’or je trouve beaucoup trop polèmique le ton des intervenants; on dirait une guerre de religion. L’or me semble convenir aux deux extremes opposès .Nous sommes en regression-croissance quasi-nulle, dèflation en europe depuis l’adoption de l’euro en 2002 .Or l’Or commence son ascension a cette date .Passant de 300 a 1900 $ l’once en 10 ans il est très normal que l’or marque des pauses.Pour moi la pause actuelle peut descendre a 1200.Mais le retour de l’ inflation est dèjà là donc nous allons vers la stagnation-inflation.Avec quel actif voulez-vous battre les 5% d’inflation rèelle qui mange votre richesse ?
    Le canari au fond de la mine: c’est la disparition de l’argent rèel , de l’argent qu’on a dans la main, avec lequel on forme et finance des projets.Si vous ne voyez qu’un avenir de misère en Europe, inutile d’acheter le moindre objet superflu, on tire sur la ceinture.Je comprends l’appelation  » trou noir « .Il ya un trou noir monètaire, les banques ne pretent pas, les consommateurs ne consomment pas, les fabricants ne fabriquent plus.C’ est une maladie sociale et morale.Je ne vois qu’un choc politique de grande ampleur pour en sortir: seul un pays majeur qui sortirait de l’Euro peut le crèer et ce pays c’est l’Italie.Je fonde donc beaucoup d’espoirs ( qui seront sans doute dècus ) pour que la  » renaissance econnomique  » vienne d’un choc politique italien: Gouvernement Berlusconi-Grillo et sortie de l’euro.

    Répondre
  • Vlad XXII

    20 février 2013

    « Comme les lecteurs le savent, je n’ai jamais été un grand partisan de l’or en tant qu’investissement pour toute une série de raisons que j’ai longuement expliqué dans plusieurs articles par le passé. »

    L’or n’est pas un investissement, c’est une assurance.
    Et dans les temps qui courent, l’une vaut mieux que l’autre.

    Pour rester de plus dans la métaphore animalière, le sort du canari m’inquiète un peu moins que les deux gros éléphants (‘derivatives’ et ‘quantitative easing’) qui se baladent actuellement dans le magasin de porcelaine des marchés.

    Je recommande enfin à tout le monde la lecture des sites Zero Hedge et Jim Sinclair’s Mineset pour se donner une idée un peu plus large du problème parce que, j’en suis désolé pour Charles Gave dont j’apprécie toutefois les analyses politiques et économiques, s’accrocher à une formule telle que MV = PQ pour définir une stratégie financière, c’est un peu comme réduire les sciences physiques à la célèbre formule d’Einstein.

    Cela peut être utile, certes, mais nous sommes quand même très loin du compte.

    Et, Dieu merci, E=mc2 ne dépend ni de la Fed, ni des keynésiens de tout poil.

    Répondre
    • idlibertes

      20 février 2013

      Cher Monsieur,

      Encore une fois, réduire l’analyse financiére à l’étude de l’or, est, excusez- nous en notre temps, beaucoup plus affolant de votre part.

      Mais nous sommes absolument certains que Chales Gave ne manquera pas de vous remercier chaudement pour votre ouverture tellement enrichissante sur les notions financières de QE et de derivatives jettées en pature sans une once de prologue. C’est assez drôle, il est vrai de venir içi tenir ce genre de propos à un financier pur souche mais passons,il faut bien que jeunesse se passe.

      Cdlt

      Idl

    • Vlad XXII

      21 février 2013

      « Encore une fois, réduire l’analyse financiére à l’étude de l’or, est, excusez- nous en notre temps, beaucoup plus affolant de votre part. »

      Sauf que ce n’était pas du tout mon intention.
      Tout ce que j’ai écrit, c’est – je le répète – que l’or n’est pas un investissement mais une assurance.
      Si j’avais vraiment envie de polémiquer, je vous dirais qu’un canari dont la valeur passe de $300 à $1600 en l’espace de 10 ans, c’est un animal qui se porte plutôt bien, mais je vous l’avoue bien humblement, je ne suis pas non plus – hélas ! – un ornithologue pur souche.

      Quant à mon absence de prologue, vous me voyez là aussi désolé de ne pas être d’abord monté sur mes grands chevaux pour vous présenter au préalable un cours magistral sur les QE et les derivatives.

      Je pensais, assez sottement sans doute, qu’il était clair que si l’évolution du cours de l’or est à suivre, il existe néanmoins, me semble-t-il, de plus gros gibiers à observer. C’est tout.

    • idlibertes

      21 février 2013

      Cher Monsieur,

      C’est ce que Charles gave dit depuis toujours si vous reprennez des articles plus anciens à savoir que l’or n’est jamais qu’une façon de voter avec ses pieds (donc contre un systéme gouvernemental); au titre des investissements de même, nous avions publié un graphique sur le standard S&P sur 50 ans versus l’or dont la conclusion est: l’or a fait beaucoup moins bien car evidemment l’or ne produit pas de dividendes.

      Dans cet article, le propos de l’auteur encore une fois est de dire « surveillons l’or car c’est un indice  » si le canari créve , les enfants il faut sortir vite. Si l’or devient absurde, il faut sortir aussi vite , vite.

      no worries

      idl

  • Ben Oït

    20 février 2013

    Mmmh, qu’entendez vous par prendre l’ascenseur qui remonte vers la surface?
    Des parts de google, amazon?
    ça y est je panique, et je me sens au 3eme sous sol!

    Répondre
  • Nicolas Jaisson

    20 février 2013

    Les courbes des réserves monétaires chinoises et du prix de l’or sont étroitement corrélées. On constate un effet de seuil sur les réserves de change chinoises, à un moment où les niveaux d’inflation entre la Chine et les Etats Unis se sont alignés. La Chine semble maintenant réorienter ses investissements non plus vers des actifs monétaires comme l’or ou les T-bonds qui lui servaient à stériliser ses excédents monétaires provenant de sa balance des paiements excédentaire, mais vers des acquisitions « brick and mortar » sous la forme de rachats d’actifs économique en Europe et aux Etats-Unis qui passe par la création de zones économiques spéciales sur le territoire américain par exemple qui servent de base productive non vers le marché américain mais vers le marché chinois. La crise a servi de vase communiquant de la substance économique des pays développés vers les pays émergents BRICS qui épongeaient les mauvaises dettes des vieux pays industriel surendettés. Maintenant que les mauvaises dettes bancaires sont en voie de résorption (cf. reprise immobilière aux US), la croissance peut repartir, mais sur de nouvelles bases caractérisées par l’appauvrissement des pays riches et la domination industrielle et bientôt financière des pays émergents.

    Répondre
    • Martin T

      20 février 2013

      Tout à fait Nicolas, c’est d’ailleurs le sujet du troisième livre de la brillante Dambisa Moyo publié en Juin 2012 intitulé « Winner Take All: China’s Race for Resources and What It Means for the World ».

      Je vous recommande la lecture également de son deuxième ouvrage intitulé « How the West Was Lost: Fifty Years of Economic Folly – And the Stark Choices that Lie Ahead » paru en 2011.

      Cordialement,

      Martin T.

  • Daniel

    19 février 2013

    Je ne comprends pas bien l’idée de « hausse déflationniste du taux de change ».
    N’est-ce pas antinomique?

    Répondre
    • Charles Gave

      20 février 2013

      Cher Daniel
      Pas vraiment
      Imaginez que votre syteme bancaire soit inoperationnel et que votre banque vous demande de lui rembourser l’argent que vous lui devez
      Vous ne pouvez emprunter en France, mais vous pouvez emprunter aux USA
      Vous emprunterez des dollars , que vous devrez convertir en euro pour rembourser votre banque, ce qui fera monter l’euro vis a vis du dollar
      La combinaison d’un systeme bancaire bloque en Europe et operationel aux USA peut tout a fait etre la cause de la hausse de l’euro depuis plusieurs mois
      C’est ce que l’on appelle une hausse deflationniste du taux de change et cela se termine en general dans un bain de sang
      Amicalement
      cg

    • Daniel

      20 février 2013

      Cher M. Gave,
      Merci beaucoup pour cette explication très claire.
      Petites questions subsidiaires: « Existe t-il à votre connaissance un ou des précédents d’une hausse déflationniste d’un taux de change? Si oui quelles en ont été les conséquences?
      Et last but ont least: quelle attitude adopter dans ce genre de situations?
      Cordialement.

    • Charles Gave

      21 février 2013

      Mon cher Daniel
      L’archetype d’une hausse deflationniste est la hausse du yen en 1995 apres le tremblement de terre de Kobe
      Les compagnies d’assurance Japonaises furent contraintes de vendre les actifs qu’elles avaient a l’etranger pour payer les sinistres
      Sous l’effet de cet afflux de capitaux, le taux de change du yen passa ‘au travers du toit » et la banque centrale Japonaise, de facon incomprehensible laissa faire, un peu comme ce qu’elle fit pendant la crise de 2008
      Cette hausse du yen, vous vous en souvene peut etre fit « sauter » la banque Barings a Londres, son trader a Singapour etant « short »le yen.
      Le Yen baissa apres coup, mais les degats etaient faits et l’economie Japonaise, deja plombee par un surendettement lie a l’immobilier au Japon ne s’en remit vraiment jamais
      En remontant plus loin dans le passe, on peut citer la hausse du ff a l’epoque de Rueff Laval (1934) , la France restant colle a l’etalon or quand tout le monde en sortait, ce qui tua l’economie Francaise et nous amena le front populaire en 1936. Le parallele avec l’euro et la situation de l’Europe du Sud est tout fait frappant
      Amicalement
      cg

    • daniel

      21 février 2013

      Merci M. Gave pour votre réponse et ces parallèles historiques qui sont toujours très intéressants afin de mieux appréhender les événements d’aujourd’hui et pouvoir les mettre en perspective.
      C’est un régal de vous lire.
      Cdt

    • Nicolas Jaisson

      20 février 2013

      L’Espagne émet des obligations en dollars US sur le marché américain pour refinancer sa dette.

      High quality global journalism requires investment. Please share this article with others using the link below, do not cut & paste the article. See our Ts&Cs and Copyright Policy for more detail. Email ftsales.support@ft.com to buy additional rights. http://www.ft.com/cms/s/0/b4246d88-7b54-11e2-8eed-00144feabdc0.html#ixzz2LTtP4xS2

      Spain sold a $2bn dollar-denominated five-year bond sale yesterday in an effort to capitalise on the robust appetite for higher yielding bonds among investors.
      The bond was priced at about 300 basis points above mid-swaps, a funding benchmark, and bankers on the deal said it was well-received by investors outside the US as well.
      http://www.ft.com/intl/cms/s/0/b4246d88-7b54-11e2-8eed-00144feabdc0.html#axzz2LTVBVf5m

  • P.M

    19 février 2013

    Le jour ou les planches à billets arrêteront de fonctionner à plein régime,je me ferai du souci pour l or et autre actifs « réels »
    Libre aux simplets de passer à côté

    Répondre
    • Avranche

      20 février 2013

      Le jour où les planches à billets s’arrêtent… c’est l’Armageddon planétaire. Heureux alors seront les possesseurs d’or…

  • laurent

    19 février 2013

    La seule chose que les banques centrale savent faire c’est imprimer de l’argent et ils vont le faire jusqu’a la destruction totale de l’argent papier . L’or est une monnaie depuis 5000 ans choisi par le marche et non par des banquiers criminels . Il est devenu impossible de nos jours de donner une valeur a quoi que ce soit .Une forte pression de hausse sur le marche des metaux precieux est inevitable . Achetez de l’or physique et attendre la fin du desastre est la seule chose a faire …Bonne chance il est encore temps !!!!!

    Répondre
  • svl

    19 février 2013

    je constate qu’une chose c’est que personne n’en sait franchement rien.

    Et le comble ce sont les Etats qui attendent chacun leurs tour que l’un est l’audace de prendre une décision afin d’y proposer une hypothèse de solutions

    En bref aujourd’hui c’est simplement un coup de POKER

    il y a deux règles au poker :

    1) Si dans l’heure tu n’as pas compris qui était le pigeons c’est que le pigeons c’est toi …

    2) Si vous jouez au poker c’est seulement avec l’argent dont vous n’avez besoin…

    2bis) Connaissez vous vos pertes ?

    Car au poker on ne se refait pas

    cordialement

    Répondre
  • Alain

    19 février 2013

    L’or est l’anti-dollar et jouera un rôle primordial dans le nouveau système monétaire international qui va se mettre inévitablement en place d’ici peu. Les achats d’or par les banques centrales sont un signe clair, notamment en Chine.

    Par ailleurs je ne crois pas du tout à une déflation durable, on va plutôt vers une stag-flation, voire une dépression hyperinflationniste. L’inflation cachée, non officielle est très significative, alimentée par le pic des matières premières et par l’impression monétaire massive, dont une partie se retrouve dans l’économie.

    Répondre
  • Martin T

    18 février 2013

    Cher monsieur Gave,

    Si on se tient à M2 aux Etats-unis, V est à 1.53 et continue de chuter et cela depuis Juillet 1997, où la vélocité M2 était de 2.13 et le taux de participation à l’emploi aux Etat-Unis était à 67.3% contre 63.5% aujourd’hui, soit au même niveau qu’en 1981.

    M2 est aujourd’hui au même niveau qu’en 1965!

    La hausse de M n’entraîne pas la hausse de Q, avec V qui n’en fini pas de chuter.

    Depuis 2008, deux stratégies bien contraires ont été payantes.

    D’une part l’achat de bons du trésors US (on se couvre contre la déflation), et d’autre part, l’achat d’or (on se couvre contre l’inflation). Toute la question est de savoir si la déflation, ou l’inflation va l’emporter in fine…

    Pourquoi?
    Les obligations sont une option sur les taux d’intérêts courts, et l’or une option perpétuelle sur le dollar. Les deux s’apprécient avec une hausse de la volatilité en principe, cf article en Anglais de David Goldman sur le sujet:
    http://seekingalpha.com/article/286821-gold-vs-treasuries-it-s-all-about-optionality

    David Goldman conclue son article en indiquant que l’or est une option sur la disparition du statut de monnaie de réserve du dollar.

    La chute actuelle de l’or semble indiquer, que malgré tous les efforts des banques centrales (QE, etc.), elles n’arrivent pas à générer de l’inflation!

    Pour Keynes la vélocité de la monnaie doit toujours accompagné le niveau d’activité économique (et le taux d’intérêt) et pour ce dernier, la quantité de monnaie n’est pas importante. Pour Keynes, comme pour Bernanke, maintenir les taux bas devrait permettre d’arriver au plein emploi. Quel échec…

    Pour Friedman, il aura fallu attendre le 19 Août 2003, pour que ce dernier reconnaisse que la vélocité n’est pas constante comme vous l’indiquez très justement.

    A mon humble avis, et c’est là où il faut s’inquiéter, c’est que la crise que nous traversons comporte trois phases distinctes (telle les vagues scélérates dénommées trois soeurs ayant coulé le bâteau SS Fitz sur le lac Michigan…):
    1ère vague: crise financière
    2ème vague: crise souverraine
    3ème vague: crise de devises

    Si le dollar recommence à manquer, et à ce moment là, je vous rejoins, notre prix de l’or est un « canari », alors cela risque de secouer pas mal et il convient de surveiller les déficits des comptes courants de certains pays, en particulier émergents (Egypte, Argentine, etc.).

    Cordialement,

    Martin T.

    Répondre
    • Nicolas

      19 février 2013

      Rien compris.

      Si la FED imprime 40 milliards par mois, où vont ils ?

    • david

      19 février 2013

      ces 40 milliards ne sont pas vraiment imprimés en « papier ».
      ils servent a racheter des créances douteuses.
      En gros il fabriquent de la monnaie pour racheter des titres de créance qui dans les faits ne valent plus rien.
      ça évite aux porteurs de déclarer une perte, voire de se déclarer en faillite.
      On a fabriqué un système économique ou il est interdit de faire faillite, je ne pense pas que ce soit une bonne chose.

    • Martin T

      19 février 2013

      Cher Nicolas,

      Les crises de liquidités entraînent toujours des crises financières:
      Asie en 1998, crise financière en 2008, crise majeure évitée en 2011 avec la mise en place de lignes de swaps avec la Fed par ce que les banques européennes ne pouvaient plus se financer en dollar ce qui pénalisait entre autre les activités de financement structurés (financement aéronautique, shipping, etc.).

      Le dollar étant encore la monnaie de réserve et de transactions pour les commodités, un manque de dollar, ou d’accès au dollar, pour des pays comme l’Egypte où les réserves de change s’amenuisent et très dépendant des importations, cela peut vite devenir un problème.

      C’est un problème de flux et de stocks.

      Cordialement,

      Martin

  • konebien

    18 février 2013

    la surface c’est ou????

    Répondre
  • david

    18 février 2013

    Cher Monsieur Gave,
    J’ai tenu un raisonnement similaire au votre il y a quelques mois (quand l’or à commencé à baisser) , mais la conclusion était un peu différente.

    Je vous cite:
    « Si l’or baisse, c’est peut être tout simplement que il n’y a pas autant de « liquidités » dans le système économique que l’on veut bien me le dire et que MV est entrain de se ratatiner malgré la hausse de la quantité de monnaie tout simplement parce que V continuerait à baisser, les banques centrales n’ayant pas du tout réussi à rétablir la confiance. »

    J’avais pour ma part privilégié l’hypothèse que ce n’était pas V qui baissait mais M et ce malgré la quantité de monnaie hallucinante crée par les banques centrales.
    Je m’explique:
    La crise que nous vivons depuis 2007 a été destructrice de capital, que cela vienne des obligations d’états qui ont été « dépréciées » ou de faillites pure et simple d’acteurs privés, bancaires, ou de ménages.
    Et si donc malgré la création massive de liquidités c’était le capital qui manquait ? Si il n’avait pas été fabriqué aussi vite que la destruction ?
    J’ai dans l’idée que les bilans des banques et autres investisseurs contiennent des actifs qui n’en sont pas et des créances qui ne serons jamais remboursées, ce capital n’existe pas ou du moins n’existera plus.

    La crise des années 30 a constitué une machine à détruire le capital, et j’ai le sentiment que la crise actuelle partage la même propriété. Nous n’avons juste pas encore reçu la note.

    Vous avez très certainement raison quand vous dites que V est au ralenti, mais je pense que M n’est pas si bien fourni que l’on pourrait le croire.

    Cordialement.

    Répondre
    • Nicolas

      19 février 2013

      Hum.. Delamarche parle de 400 milliards de pertes pour les banques Espagnols..

    • jepirad

      21 février 2013

      Il y a un truc qui ne va pas. « MV se ratatine » voudrait dire que le PIB fait de même : c’est loin d’être le cas pour le moment.
      D’autre part en quoi le PIB serait indexé sur le prix de l’or?

  • jepirad

    18 février 2013

    Bonjour, très intéressant.
    « 150 000 tonnes d’or ont été extraites depuis l’origine de la production, et nous en extrayons actuellement 2 500 tonnes par an. Il reste environ 100 000 tonnes extractibles (sources : site « les-crise.fr). »
    La règle mathématique que vous utilisez ne tient pas compte du paramètre « volume des stocks ». Est-ce que ce paramètre est vraiment sans intérêt dans l’analyse que vous faite?

    Répondre
  • Amellal Ibrahim

    18 février 2013

    Bonjour,

    Comment se fait-il que des banques vendent des « métaux-papiers », en gros des billets de métal pour faire artificiellement baisser le coût des métaux précieux et cela en toute légalité ?

    Répondre
    • Avranche

      20 février 2013

      Oui il y a clairement et depuis longtemps une manipulation des cours des métaux précieux, ce qui fausse tout raisonnement du type de celui de Mr Gave…

    • idlibertes

      20 février 2013

      pfffff et une théorie du complot pour la une, allez

    • Amellal Ibrahim

      22 juillet 2013

      Contrepoints devient complotiste ….

      http://www.contrepoints.org/2013/07/22/131749-lor-de-lallemagne-et-de-la-fed-est-parti-en-chine

      En pratique, cela fonctionne ainsi : la Fed contacte son « agent », souvent JP Morgan, quelques fois Goldman Sachs, et lui dit : « Ok, il faut empêcher le prix de l’or de grimper, alors voici 20, 30, 40, ou 50 tonnes d’or que nous allons vous louer. En théorie, nous pouvons vous le réclamer ».

  • reporting

    18 février 2013

    article qui remet certains à leur place. Tout le monde sait qui prêche depuis cinq ans l’achat d’or et d’argent pour sauver ses économies. Avec bien sûr la petite maison dans la prairie. Gave au moins sait de quoi il parle. Non seulement l’or baisse mais également l’argent. Sur tout mes placements (actions, métals) je suis en perte. Reste le livret A mais c’est abonder les cafards du logement social. Que faire ? J’avoue n’avoir pas bien compris le passage du trou noir.

    Répondre
    • Nicolas Jaisson

      18 février 2013

      Les hedge funds se positionnent pour racheter l’or massivement à 1500/1450 US$ l’once.

    • Alain

      19 février 2013

      Une source svp ? Ou c’est une opinion personnelle ?

      S’ils le font comme vous dites, n’est-ce pas en vue d’une remontée massive du cours de l’or ?

  • Nicolas Jaisson

    18 février 2013

    Selon vous le marché contiendrait une rationalité immanente qui déclencherait des corrections, face à un déséquilibre de prix entre l’offre et la demande. Encore faudrait-il pour cela que le fonctionnement du marché soit réellement libre, c’est-à-dire que les prix soit le reflet fidèle du rapport entre les acheteurs et les vendeurs. Or l’exemple remarquable de l’or est là pour nous montrer que tel n’est pas le cas, puisque l’or continue infailliblement sa descente vertigineuse, alors même que la demande ne faiblit pas, bien au contraire, puisque l’Inde, comme la Russie et la Chine continue à renforcer leurs stocks de métal précieux. A l’heure où, les marchés électroniques et de la dématérialisation des titres et autres produits dérivés à effet de levier, le simple rapport entre l’offre la demande se trouve faussée par des prises de position sur des instruments alternatifs ayant comme sous-jacent l’or ou les actions des sociétés minières qui ont pour effet de créer un risque de liquidité. La demande papier ne pouvant pas être intégralement satisfaite par l’offre d’or réelle, les valeurs affiliées à l’or auraient tendanciellement tendance à perdre de la valeur, à mesure qu’augmente les prises de position spéculative sur l’or (ETF forward, futures, CFD, warrants, options, etc). Par ailleurs les banques du cartel bancaire international disposent d’une force de frappe considérable sur ce marché en monopolisant le trading des instruments à terme, sous-prétexte de les utiliser comme instruments de couverture pour leur clientèle privée (voir les pertes récentes de JP Morgan sur l’argent). Dans le cadre du rééquilibrage des portefeuilles actions, les grandes banques ont décidé de prendre des positions vendeuses sur l’or, considérant que le plus fort de la crise était dernière nous et que les excédents de liquidité banque centrale créées par la FED et la BCE dans le cadre des opérations d renflouement des banques commerciales commençaient à se résorber (cf. remboursement des liquidités LTRO par les banques françaises et allemandes). L’or va donc continuer à baiser tant que les pronostics de reprise sur les marchés actions se confirment et que les Etats continuent à poursuivre leurs efforts de désendettement budgétaire de part et d’autre de l’Atlantique.

    Répondre
  • El oso

    18 février 2013

    Prendre l’ascenseur? Cela signifie quoi concrètement?
    Vendre Air Liquide, LVMH, Schneider et autres belles valeurs que vous recommandiez naguère?
    Si oui, quoi faire du cash? Le placer sur un compte en couronnes suédoises?
    L’euro serait-il menacé à court terme?
    Bref, on n’y comprend plus rien…

    Répondre
    • bert

      18 février 2013

      En plus il y a de moins en moins de monnaies solides : franc suisse arrimé à l’euro, couronne norvégienne qui va bientôt être dévaluée, dollar canadien qui doit être plus ou moins arrimé au dollar us…

      Si on continue sur ce chemin les monnaies asiat hors yen vont dévaluer aussi pour soutenir leurs exportations.

      Donc prendre l’ascenseur en se positionnant sur du cash me semble un peu périlleux.

      Personnellement je croyais que l’or était la porte de l’ascenseur, mais il semblerait d’après l’article que ce soit la porte du placard à balais finalement 🙂

  • Sirius

    18 février 2013

    Cher CG,

    Parfait débutant en marco-économie, j’ose une question de compréhension :
    Si la création monétaire va se stocker principalement dans des sovereign bonds à rendement nets négatifs avec une vraie question sur la valeur du principal, dans quelle mesure il faut la prendre en compte dans la masse monétaire ? Certes, elle existe comptablement, mais de fait elle a une valeur économique limitée. Aussitôt créé, l’argent ne vaut rien pour l’économie réelle qui n’en a pas accès. Bien sur, le cas serait différent si cet argent circulait dans l’économie réelle pour la financer à travers obligation, actions…
    Si ces sommes créées vont dans des parkings (trou noir…), et bien il n’y a tout simplement pas de vélocité ? Il ne circule pas, pas d’utilité économique.
    N’y a-t-il pas des éléments à retraiter dans le calcul de M, pour passer d’une valeur comptable à une valeur économique ?
    Vu de ma fenêtre (économie réelle), je ne vois pas beaucoup d’indice d’accroissement de la masse monétaire (financement difficile des banques traditionnelles, allègement de leur bilan, deleverage des entreprises, peu de liquidité sur le marché action, les entreprises se constituent des réserves de cash…). Et si le trou noir était une bulle sur les sovereign bond, entre banques centrales et états ?
    N’ont-elles pas créer une sorte de circuit fermé qui détourne les flux de monnaie créés de l’économie réelle ?

    S’agissant de l’or, les niveaux actuels sont encore très élevés il me semble, 4 fois ceux d’il y a 10ans. Je suis d’accord avec vous, c’est un bon indice de confiance/crainte. A mon sens, le fait qu’il arrête de monter n’est pas une mauvaise nouvelle.
    Peut être verra-t-on un canal entre 1500 et 1800, dans lequel le cours va varier selon les humeurs de Mr Market, puis plus tard descendre progressivement à mesure que la confiance revient (augmentation progressive de PQ) ?

    Merci bcp,

    Répondre
    • Charles Gave

      18 février 2013

      Mon cher Sirius
      Tres, tres bonne remarque.
      Si la realite est ce que vous dites, eh bien l’economie reelle va se recasser la figure et nous aurons une deflation depression
      Dans ce cas l’or n’a pas fini de baisser…
      cg

    • david

      18 février 2013

      Bonjour Sirius,
      votre remarque est compatible avec mon hypothèse que j’ai posté plus bas.
      J’estime pour ma part que cet argent sert à combler des destruction de capital « non avouées » chez les acteurs financiers (principalement les banques), et dans tous les cas qu’il soit stocké pour équilibrer des bilans ou qu’il soit stocké pour ne pas se retrouver en banqueroute au moment ou les dépréciations deviendrons plus ou moins publiques, le résultat est le même. Cet argent n’est pas destiné à aller dans l’économie réelle.

    • vivelafrance

      23 février 2013

      La BCE fait l’inverse de ce que fait la FED ou la BOJ (banque centrale Japon) car son bilan se contracte au fur et à mesure des remboursements de prets octroyé sur 3ans. Donc les liquidités baissent alors qu’elles s’accentuent aux usa et au Japon.
      Le rapatriements des actifs detenues par les banques à l’etrangers, la reduction progressive du bilan de la BCE, les raisons évoqués par CG ou d’autres internautes font que l’euro augmente.
      Mais comme cela penalise les exportations et donc la croissance en zone euro et que nous assistons à une guerre des changes il me semblerait LOGIQUE PERSONNELLEMENT que le president de la BCE va certainement reinjecter des liquidités (QE comme au USA) pour faire baisser l’euro qui asphyxie les économies des pays du sud les plus fragilisés par la crise……..mais bon !!!!
      La politique monetaire de l’euro a toujours été celle d’un euro fort d’un taux d’interet plus élevé que le taux de croissance, et la lutte infinie contre l’inflation donc cela me semble peu probable que cela change.
      Comme dirait CG, l’euro est un frankeintein financier pénalisant nos économies et sans doute encore plus auj qu’auparavant non ?

    • vivelafrance

      23 février 2013

      Les articles et les remarques des internautes sont pertinentes et c’est un plaisir. Je ferai tout si j’en ai l’occasion pour inciter d’autres personnes à venir consulter ce site.
      Merci à tous, respectueusement.

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