3 décembre, 2020

L’océan indien, une mer française

La France est l’un des rares pays au monde à disposer d’une présence terrestre sur l’ensemble des mers ; l’océan indien étant l’un des espaces maritimes où s’exerce son influence. La Réunion et Mayotte sont les plus connues, même si ce sont aussi les plus couteuses. D’autres îles, plus réduites, certaines non habitées, constituent les axes de la souveraineté française dans cette mer : îles Éparses, Crozet, Amsterdam, Saint-Paul, Kerguelen, Tromelin. Ce sont en tout sept îles qui marquent la présence française et deux ensembles insulaires : Le Crozet, avec cinq îles, et les Kerguelen. La plupart de ces territoires sont intégrés dans les TAAF, les Terres australes et antarctiques françaises, une collectivité créée en 1955.

 

Les îles du canal du Mozambique

 

Parmi ces territoires la France possède notamment l’île Jean-de-Noves située dans le canal du Mozambique. D’une superficie de 4.8 km², elle est plate et entourée d’une barrière de corail. Elle ne possède aucun port, mais une piste d’aviation qui assure le ravitaillement. Autres îles, toujours dans le canal du Mozambique, les Glorieuses, situées à proximité des Comores. La surface de l’archipel est de 7 km². Il est situé dans un atoll allongé que bordent des plages de sable. Des images de cartes postales qui peuvent faire rêver, mais des territoires qui ne sont peuplés que de façon épisodique. On y trouve bien sûr Mayotte, aujourd’hui classé comme un département français, qui regroupe près de 260 000 habitants et qui concentre une multitude de problèmes liés à la pauvreté, à l’explosion démographique et à l’immigration illégale venant notamment des Comores. Dernière île du canal de Mozambique, l’île Europa. D’une superficie de 30 km², c’est une vaste réserve naturelle, notamment pour les tortues vertes. Très peu hospitalières, toutes les tentatives de colonisation humaine ont échoué. La France y place du personnel militaire et civil régulièrement relevé, notamment pour tenir éloignées les volontés de captation de Madagascar qui continue de revendiquer ces territoires.

 

Les Terres australes françaises

 

Les TAAF sont divisées en cinq districts : les îles Kerguelen, découvertes en 1772 par Yves de Kerguelen qui en a pris possession au nom du royaume de France ; l’archipel Crozet, découvert en 1772 également, mais par un autre marin, Marc du Fresne ; les Îles Saint-Paul et Nouvelle-Amsterdam, découvertes en 1522 par un portugais membre de l’expédition  de Magellan et rattaché à la France en 1892.

La Terre Adélie, découverte par Jules Dumont d’Urville en 1840, est elle aussi sous souveraineté française. La France y fonda en 1950 Port-Martin, première base antarctique française, destinée à l’exploration scientifique et à la découverte de ces terres australes. Paul-Émile Victor y passa une partie de sa vie d’explorateur.

Enfin, le cinquième district des TAAF est composé des îles Éparses de l’océan indien.

 

Ces possessions rappellent que la France est une puissance de mers, de découvertes et d’explorations. Elles sont la continuité des explorateurs et des aventuriers français qui à partir du XVIIIe siècle sont partis à la découverte des mers, notamment vers le pôle sud. Lapérouse et Bougainville en furent les précurseurs, mais ils eurent de nombreux successeurs comme Kerguelen, Fresne, Dumont d’Urville, Jean-Baptiste Charcot. La plupart sont morts au cours de ces expéditions, soit à cause d’un naufrage soit tué par des populations peu hospitalières. Elles rappellent aussi l’importance pour la France de disposer d’une marine puissante et de qualité. Ces îles doivent être ravitaillées, contrôlées et protégées, notamment de pays limitrophes qui tentent d’en faire main basse, activant souvent le jeu nationaliste et décolonialiste pour masquer leur impéritie et leur incapacité à développer leur pays.

 

Un enjeu de souveraineté, un levier de puissance

 

Pour la France, les intérêts de ces possessions sont multiples. Cela lui permet tout d’abord d’être une puissance de l’océan indien, donc d’avoir un droit de regard sur la géopolitique de cette zone qui assure la transition entre Suez et Malacca, l’Afrique, l’Inde et l’Asie du Sud-est. Le canal du Mozambique est l’un des principaux axes de passage dans le monde. Avec sa présence à Djibouti, la France verrouille l’espace oriental de l’océan indien.

L’intérêt est aussi scientifique. La richesse de la faune et de la flore, la protection des fonds sous-marins, des atolls et des barrières de corail sont des enjeux majeurs. Les scientifiques et les chercheurs français peuvent ainsi travailler et mieux connaitre ces espaces particuliers.

Enfin, l’intérêt est économique et maritime. Toute possession d’îles assure une Zone économique exclusive importante. Les îles Éparses par exemple représentent 44 km² de terres émergées, près de 120 km² de lagons, elles n’ont aucun habitant, mais elles s’insèrent dans 640 000 km² de ZEE. C’est dire l’immense potentiel de ces zones en matière de recherches océanographiques et d’explorations off-shore. Avec l’ensemble de ses possessions maritimes, la France dispose ainsi de la deuxième ZEE au monde, derrière les États-Unis, avec plus de 10 millions de km².

 

L’océan Indien contient un des sous-sols les plus riches de la planète. Il renferme près de 55 % des réserves mondiales de pétrole, 60 % d’uranium, 80 % de diamant, 40 % de gaz et 40 % d’or, et ce, sans compter les réserves halieutiques. Des réserves estimées, que l’exploration peut encore accroître.  40% du pétrole mondial passe par le détroit d’Ormuz et 7,5% du commerce maritime mondial transite par la Corne de l’Afrique. Les détroits d’Ormuz, de Malacca, de la Sonde ou de Lombok au large de l’Indonésie, de Palk entre l’Inde et le Sri Lanka, mais aussi les canaux de Suez et du Mozambique font en effet les frais de la piraterie qui sévit dans la région. Pour contrer ce fléau, la France prend part à l’opération Atalante ou à l’Accord de coopération régionale contre la piraterie et le vol à main armée contre les navires en Asie, organisations mises en place pour sécuriser la zone et permettre la libre circulation du trafic maritime.

 

Le pivot vers l’Est

 

Depuis que nous assistons au « basculement de puissance » vers l’Est, le Pacifique et l’Asie, la France redécouvre l’importance de ce territoire. Neuf membres du G20, que sont l’Australie, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, l’Indonésie, la France, les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon sont présents dans l’océan Indien. La stratégie chinoise du « collier de perles » fait de l’océan Indien « l’étranger proche » de Pékin. L’Inde, outre sa ZEE de plus de 2 000 km2, dispose pour sa part d’une diaspora de 6 à 7 millions de ressortissants en Asie du Sud-Est, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Son plan d’armement naval de 2017-2027 prévoit de doubler le nombre de ses bâtiments de surface, sous-marins et aéronefs. Autant d’alertes qui doivent nous faire prendre conscience de la valeur de cet océan.

Comme le disait Alfred Thayer Mahan, officier de la marine américaine au XIXe siècle, « la puissance qui dominera l’océan Indien contrôlera l’Asie et l’avenir du monde se jouera dans ses eaux ». Troisième plus grand océan du monde, cet espace est devenu autant une zone d’influence qu’un point de frictions entre les principales puissances du monde. La présence de la France au sein de l’ASEAN Defence Ministers Meeting-Plus ou du Programme régional océanien pour l’environnement, par exemple, mettent en avant sa volonté de peser sur l’avenir de cette zone stratégique. La puissance est une ressource neutre : elle n’existe pas en soi, elle n’existe que si l’on s’en sert. Ces territoires ne servent à rien s’ils ne sont pas valorisés, développés et mis en valeur. Certes il y a la ZEE, mais  les terres pourraient elles aussi être développées. Pourquoi ne pas faire de l’une de ces îles l’équivalent d’un Jersey ou Guernesey de l’océan Indien en en faisant un paradis fiscal permettant l’immatriculation des navires et des entreprises ? À proximité de l’Asie, il pourrait être intéressant d’y construire un paradis fiscal sur le modèle de Saint-Marin ou du Lichtenstein. La créativité et l’inventivité permettraient de valoriser au mieux ces espaces qui sont hélas encore inconnus de nombreux Français.

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

17 Commentaires

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  • Dominique

    13 décembre 2020

    Toutes mes excuses à vous et aux lecteurs pour avoir parlé de bauxite en Nouvelle-Calédonie. En fait c’est bien sûr le nickel qui est exploité en N-C et la SLN qui sera en danger si l’île devient indépendante, d’autant que le gouvernement français força en son temps la SLN à céder de ses parts de capital à des communautés territoriales, par pure idéologie des gouvernants français !
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    Pour me raccrocher aux branches, je dirais quand même que jamais un roi de France n’aurait nationalisé les grands fleurons de l’industrie française comme le fit le gouvernement socialo-communiste en 1981, ce qui entraîna leurs chutes, et n’aurait évidemment pas laché Péchiney ni d’autres sociétés françaises. Georges Besse et Jean Gandois, après les grands Boussac, Dassault et etc. ces grands patrons industriels nous manquent. Les derniers grands patrons d’industries auront lutté jusqu’au bout de leurs forces, mais le poids des CHARGES SOCIALES et fiscales, et les contre-stratégies des technocrates de Bercy issus de l’ENA ont ruiné notre économe et en tout premier nos industriels.
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    Les faux-libéralismes comme actuellement celui de Macron et des commissaires de Bruxelles ont fait ensuite de nos industries – celles qui réussirent à survivre – des proies quasiment offertes aux entreprises étrangères des grands pays libres. La liste est très très longue de ces cessions forcées aux industriels étrangers, américains, canadiens, allemands, danois, italiens … Et au final nous n’avons plus d’industries alors que nous fûmes à la fois précurseurs et leaders mondiaux dans tellement de secteurs !!!
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    Quelques grands aventuriers ont alors tenté leurs chances hors de France, comme chassés par nos gouvernants, surtout vers cette Asie autour de l’océan indien. Citons Essilor, pour y produire afin d’échapper au fisc français – première motivation – et aller conquérir de nouveaux marchés, aux Indes et en Chine. D’autres entrepreneurs moins connus mais tout aussi courageux ont connu aussi des succès remarquables en Asie comme les ( alors tout petit ) chantiers navals vendéens Bénéteau, qui s’implanta aussi aux USA, pays à fort pouvoir d’achat pour des voiliers et bateaux à moteur d’exception.
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    Enfin des financiers de talent , comme Charles Gave, s’ enfuirent également du goulag économique que devint la France devenue socialo-communiste en 1981. Et les banques françaises suivirent comme C. Gave nous l’a expliqué. Tout cela ne contribua pas, hélas, à remonter l’industrie et donc l’économie française, et développa en même temps l’industrie chinoise ouverte par l’OMC ( un plan du CFR états-uniens ). Or cette industrie chinoise est dans les mains du PCC parti communiste chinois et nos investissements participent aux moyens de cette monstrueuse idéologie qui fait de la RPC un danger immense menaçant le monde entier. Pour les Français c’est donc, hélas, la double peine de la ruine économique et du grand abaissement géo-stratégique.
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    Alors que, comme vous l’écrivez, des zônes franches sur ces territoires maritimes français hors métropoles auraient pu développer des industries nouvelles notamment dans cet océan Indien. Et pourquoi pas des zônes franches en France sur nos côtes notamment ? Bénéteau et Essilor et tant d’autres produiraient alors énormément en France, et exporteraient.
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    L’histoire de France nous a montré que seul le régime de monarchie eut une véritable stratégie géo politique et économique, ( sous Napoléon III l’empire restauré eut aussi une stratégie économique mais fut hélas et tragiquement nul.sur le plan géo-stratégique ), alors que le régime de démocratie n’en fut jamais capable. Il n’y a jamais eu d’état républicain qui fut stratège, ni économiquement ni militairement.
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    En s’appuyant sur l’histoire de France : l’ascension de la France durant des siècles jusqu’à la tragique épreuve révolutionnaire de 1789, puis la lente décomposition de toutes les forces du pays, on doit craindre que la France reste absente de l’océan Indien et des autres océans et mers de la planète. Seuls nos marins extraordinaires, qui ont existé depuis toujours, avec quelques petits chantiers nautiques, et des entreprises françaises motivées pour les financer, maintiennent au plus haut notre pavillon sur les mers. Mais comme vous le savez les Chantiers de Saint Nazaire ne sont plus français, sauf erreur de ma part.
    Sur la terre de France aussi des hommes et des femmes exceptionnels maintiennent ce qui peut encore être sauvé des vrais métiers agricoles, d’élevage, de la pêche, et de l’artisanat. Courageusement, ils maintiennent tous selon leurs possibilités le feu du génie français que nous devons à des siècles d’histoires chrétiennes et royales.
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    Il faut rétablir les institutions d’avant 1789 puisqu’elles elles sont supérieures en toutes choses à notre quasi tyrannie mondialiste, capitalo-communiste, actuelle. Alors Charles Gave reviendra investir en France 😊 et … vous pourrez devenir un champion des zônes franches dans nos territoires maritimes ( ministre antithèse évidemment de Michel Rocard et Ségolène Royal ) et nos près de 10 millions de chômeurs retrouveront du bon travail.

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  • Dominique

    11 décembre 2020

    J’ai eu la modeste idée un peu audacieuse d’un Tour du Monde à la voile des ports français pour faire connaître aux Français ce patrimoine maritime et « vendre » aux Français un ( des ) port franc de taxes et d’impôts en océan Indien.
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    Si on ne fait rien de la sorte, ces iles resteront les cailloux qu’ils sont et elles subiront finalement le sort de la Nouvelle-Calédonie : à mon avis, d’autres pays s’en saisiront, ou des sociétés étrangères, qui mettront en valeur leurs richesses potentielles.

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  • Dominique

    10 décembre 2020

    https://m.youtube.com/watch?v=jWDy66LzLSE

    Arrêts sur images sur l’océan Indien :
    Lors des épopées des grands navigateurs de la Couronne, ceux ci découvraient des terres pour les annexer au royaume de France, ou en rapporter des collections de plantes et d’arbres nouveaux.
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    En ce moment des marins se font plaisir ( tant mieux pour eux ) en fonçant à travers l’océan Indien sur des voiliers très élaborés. Ils souffrent aussi et risquent leur vie, mais ils ne s’arrêteront nulle part sauf avarie ou naufrage, et ils ne seront pas les ambassadeurs de cette France des mers et océans, dont celle dans l’océan Indien.
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    Qui inventera un Tour du Monde des océans français, avec des classes de voiliers moins onéreux pour plus de navigateurs ( moins fortunés ) en solo, duo ou plus, pour que les Français découvrent leurs territoires maritimes et soient également fiers de leur histoire ? Une course par étapes d’iles en iles et de ports en ports français – voir anciens comptoirs comme Pondichéry – avec assistance de la Marine Nationale qui est déjà présente sur les océans. Peit-être ferez vous avancer cette idée dans vos séminaires ? 😊 Je sais qu’il en faut cent pour une bonne…
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    Hélas les hauts fonctionnaires n’ont d’idées que pour détruire notre pays. Alors qu’un monarque n’aurait jamais laissé tomber nos iles : les nodules métalliques, champs pétroliers, et zônes de pêche seraient exploités, avec les franchises fiscales comme vous le suggérez. Et en Nouvelle-Calédonie, la Société Le Nickel produirait encore la bauxite française et Pechiney serait toujours un fleuron français !
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    Eric Tabarly fut autant un extraordinaire inventeur de 8 voiliers ( les PenDuick II à VII plus le Paul Ricard ) qui gagnèrent toutes les grandes courses, qu’un bon ambassadeur de cette France maritime. Il fut aussi soutenu comme il convenait par le ministère de la Marine. Alain Colas inventa aussi un voilier fantastique de 4 mats conçu pour être manoeuvré par un seul homme ! J’ai eu le plaisir de naviguer avec lui durant une demie journée lorsqu’il fit un tour des côtes afin de financer l’entretien.
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    Nous avons des hommes de génie et courageux qui sont issus du « peuple », tant de ces marins que d’avionneurs ( Marcel Bloch dit Dassault par exemple) et nous avions de très grands industriels. Hélas c’est en « haut » que c’est catastrophique depuis longtemps sinon ces iles françaises en océan Indien, et ailleurs, auxquelles vous aspirez à juste titre existeraient déjà.

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  • Dominique

    8 décembre 2020

    Par quel miracle ces cailloux abandonnés peuvent ils marquer la présence de notre royal pays ? En vérité le recul de la France est total, jusqu’à devenir un souvenir.

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  • sangmelima

    5 décembre 2020

    Très bon rappel géopolitique et stratégique !
    Et voilà pourquoi des forces souterraines, depuis des années déjà, « travaillent » à faire exploser ces TOM et DOM français… les australiens reluquent depuis longtemps le Nouvelle Calédonie qu’ils adoreraient s’approprier (exploitation de nickel entre autres) et nos faux amis américains ne verraient pas d’un mauvais œil la dépossession des départements caraïbiens…
    Encore faudrait-il réhabiliter d’urgence des programmes d’éducation nationale (et non pas mondialistes !) dans les écoles où l’on formate les esprits de demain. Sur ce point crucial, la droite à laisser le terrain à une gauche mondialiste dont les choix sont dévastateurs à dessein pour la récupération d’une souveraineté opérationnelle.
    On espère que les critiqueurs du Brexit auront enfin pigé, en observant les grandes manœuvres anglaise – et plus spécificiquement celles de la City et des anglo-mondialistes – que la sortie de tout pays de l’UE est la seule façon de reprendre le destin géo politique, diplomatique et surtout économique d’un peuple…

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    • breizh

      5 décembre 2020

      ce sont plutôt les chinois qui s’installeront en Nouvelle-Calédonie si elle devient indépendante…

    • Charles Heyd

      6 décembre 2020

      Je réponds en fait à #breizh;
      Si les Chinois s’installent en Nouvelle-Calédonie après notre départ ce sera en fait la fin de l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie; mais c’est en effet le scénario le plus plausible!

  • Charles Heyd

    4 décembre 2020

    Au milieu des années 70 je suivais mon cours d’officier à l’Ecole Navale (EMF);
    bien sûr on nous parlais de droit maritime, de la ZEE notamment; on faisait même des exposés sur les richesses potentielles de cette zone (la ZEE); les nodules métalliques notamment qui devaient nous assurer non seulement une large autonomie, même à moyen terme, pour certains métaux (tungstène, or, etc…) mais même une position mondiale enviée puisque notre domaine maritime (avec la ZEE) est le deuxième derrière les USA, si je ne me trompe pas;
    près de 50 ans après, je constate tristement, que non seulement rien, ou très peu de choses, n’a réellement changé!
    Et notre Marine Nationale, noble institution, que j’ai intégré avec le « Plan Bleu », de 1969 si mes souvenirs sont bons, n’est plus que l’ombre de celle de cette année! Encore plus triste, je ne vois rien qui permette d’espérer que la situation change rapidement.
    Mais consolation, je garde un souvenir impérissable de ma campagne « Jeanne d’Arc » qui s’est principalement déroulée dans cet océan magnifique qu’est l’océan Indien!

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    • Robert

      7 décembre 2020

      Notre marine devient, année après année, celle d’un pays de « seconde zone » et l’ état de nos finances ainsi que la pleutrerie de nos gouvernants n’augurent rien de bon…
      La France a de beaux restes qui ne peuvent qu’attirer la convoitise à l’avenir.

    • breizh

      8 décembre 2020

      cela coûte très cher une marine, alors que la France ne cesse de s’appauvrir (plus d’industrie).

    • Dominique

      8 décembre 2020

      @ Charles Heyd
      Des hauts fonctionnaires ont mis la main sur notre royal pays. Ces énarques qui sont PARTOUT ne savent que mettre le peuple en coupe rêglée, briser les énergies et empêcher les initiatives. Il est fini le temps des La Pérouse, Jacques Cartier, Duquesne : on coupe les ailes aux hommes de talents et sur la mer il ne leur reste que le Vendée Globe pour démontrer leurs qualités formidables.
      .
      Si nous voulons retrouver la France traditionnelle, il faut renverser cette dictature de tyrans ; et remettre le régime de monarchie à la française ( absolue et de droit divin ) à la place du régime de démocratie, car tous nos maux viennent de là. C’eat ringuard évidemment de dire cela et pourtant ce sera la seule solution pour relever ce qui restera de la France.

  • Essentielliste

    4 décembre 2020

    Merci à J.B. N de ce nouvel excellente synthèse sur cette partie du monde peu connue de nous Français.
    En revanche la chute de l’article est totalement inattendue et je pense que l’idée de faire un paradis fiscal de l’une de ces iles ne va pas tout à fait dans le sens des vertueux qui cultivent le politiquement correct!
    J.P.D

    Répondre
  • Vauban

    4 décembre 2020

    Je souhaite voir de mon vivant JBN à un poste clé du gvnmnt !
    Cela signifiera que la France se redresse.

    Répondre
    • breizh

      4 décembre 2020

      si vous êtes jeune, vous n’êtes pas à l’abri d’un coup de chance 🙂 !

  • PL Malphettes

    4 décembre 2020

    Cher Monsieur Noé,

    Excellent point, trop souvent ignoré depuis le faubourg St Germain et c’est bien dommage. Vous évoquez effectivement la présence de la Chine dans cette zone, illustrée en particulier par ses initiatives en Afrique de l’est – pays anglophones.
    C’est bien de mentionner Mayotte qui se trouve à la croisée des chemins.
    Aussi important de situer dans le « temps long » la présence française dans cette zone, en particulier dans l’histoire de la Réunion et l’expérience de Madagascar.
    N’oublions pas enfin l’extraordinaire jeunesse qui émerge de ces territoires, intelligente et pleine d’énergie. Nous avons une énorme responsabilité dans leur formation et dans leur préparation à prendre une place sérieuse dans l’avenir de cette zone.
    Cela ne se fera pas avec les méthodes de Jules Ferry mais bien plutôt des jeunes générations qui marquent l’émergence de middle class aussi bien en Afrique, au Moyen-Orient qu’en Inde, les véritables voisins de cette zone.

    Répondre
  • syko

    4 décembre 2020

    Merci pour cet article très intéressant.
    1- j’étais persuadé que le Royaume Uni avait une ZEE plus grande que la France.
    2 – » La plupart sont morts au cours de ces expéditions, soit à cause d’un naufrage soit tué par des populations peu hospitalières » Je dirais plutôt que les populations en questions avaient peur d’une immigration française incontrôlable.
    Cdlt
    Sylvain

    Répondre
  • Steve

    3 décembre 2020

    Bonsoir M. Noé
    Excellent rappel! Sera t’il entendu , c’est une autre paire de manches! Il y a aussi le territoire maritime du pacifique et ses nodules polymétalliques…
    Espérons que le domaine français de l’Océan Indien ne sera subira pas le sort de la Louisiane…!
    Je ne vois pas aujourd’hui d’homme politique français qui , à l’instar du Mrch. Bazaine, ne s’écrierait pas  » Que d’eau! Que d’eau! » devant cette étendue.

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