13 mai, 2014

Les dégâts économiques du développement durable ne cessent d’augmenter

Tout citoyen responsable est préoccupé par la diminution des ressources rares et la pollution. Il suffit de passer quelques jours dans les grandes villes chinoises pour comprendre qu’il est urgent de prendre les bonnes décisions.En France et en Europe nous avons eu droit à un monopole de l’écologie politique qui n’a pris que des décisions idéologiques qui ne vont pas du tout dans la bonne direction et aboutissent à un résultat inverse à celui qui était recherché.

 

Le combat des écologistes contre le nucléaire se traduit pour le moment par l’augmentation des importations de charbon américain très polluant. L’Europe vient de renouveler ses autorisations d’importation. Les exportations américaines sont passées de 13,6MT en 2003 à 47,2MT en 2013.Comme les verts allemands sont arrivés à imposer un retrait allemand progressif du nucléaire, il faut tout de même faire fonctionner les centrales électriques. La montée en puissance de la production d’électricité à partir d’énergies alternatives dans des conditions économiques satisfaisantes n’est pas du tout au rendez vous, il faut donc importer du charbon qui pollue beaucoup. Les énergéticiens allemands vont pouvoir continuer à polluer allègrement puisque le cours des droits à polluer a fortement diminué. Tel est le brillant résultat de l’écologie politique en Allemagne. Les valeurs concernées par la hausse de la consommation de charbon sont : Peabody Energy (le premier producteur américain), Murray Energy, Alpha Natural Resources, Arch Coal, Consol Energy (présent à la fois dans le charbon et le gaz). James River Coal et Patriot Coal ont fait faillite victimes de la concurrence des gaz de schistes.

 

La lutte des écologistes contre les OGM a aboutit au résultat qu’ils ont été définitivement interdits en France par un vote du sénat cette semaine. Les députés et les sénateurs qui ont voté ces textes auront une lourde responsabilité. La production de denrées alimentaires devra progresser de 60 à 100% d’ici 2050. Pour y parvenir il faudra disposer de plantes moins exigeantes en eau et résistant à la salinité des eaux. La France était très en avance dans ce domaine. Grâce au principe de précaution qui vise à interdire toute recherche préalablement, ce n’est plus le cas. Face à Monsanto aux Etats Unis qui domine le secteur quelques sociétés européennes résistent : Vilmorin(n°4 monde des semences avec Clause et Jacquet , Brossard dans la boulangerie. La société est détenue par Limagrain/France) tous les nouveaux centres de recherche sont désormais créés à l’étranger. KTG Agrar (Allemagne), KWS Staat AG (Joint Venture avec Vilmorin pour la transgénèse du maïs/Allemagne)

 

La forêt en France est un autre exemple de très mauvaise gestion de nos ressources. La filière bois est un véritable gâchis, car nous possédons 16M d’ha de forêts soit 50% de plus que l’Allemagne. Malgré cela, le chiffre d’affaire de la filière bois en France est de 60Md€ avec 400 000 d’emplois) est inférieur à celui de l’Allemagne (117Md€/1,5M d’emplois). Plus de 150 scieries disparaissent chaque année et l’écologie politique ne semble pas avoir encore intégré que la forêt stockait 20% du carbone émis en France. Résultat, nous accusons un déficit de 5,6Md€ dans notre balance commerciale. Nous exportons des grumes et les réimportons ensuite en produits valorisés comme des planches, des parquets etc… Pour les investisseurs qui souhaitent exposer leur portefeuille à cette classe d’actif il faut se tourner vers de grandes sociétés internationales comme : Weyerhauser(US), Plum Creek Timber (US), Rayonier (US),West Fraser Timber (Canada), Canfor Corp (Canada), UPM Kymene oyj (Finlande), Stora Enso (Finlande), Oji Holdings Corp (Japon), Smurfit Kappa (Irlande). Il existe aussi un trackers qui est le iShares Global Timber & Forestry UCITS ETF

 

Le gaz de schistes dont nous avons souvent parlé est encore un domaine dans lequel les écologistes pratiquent le diktat du principe de précaution sans avoir cherché si l’on pouvait scientifiquement trouver des solutions. Conrad Schlumberger, entrepreneur alsacien, inventeur des tests sismiques pour la recherche pétrolière doit se retourner dans sa tombe.Heureusement le Groupe est parti il y a longtemps s’installer aux Etats Unis, cela lui a permis de devenir le leader mondial des services pour l’industrie pétrolière.

 

L’activité en Europe donne des signes positifs

 

La perspective d’une grande récession s’éloigne et la reprise se renforce dans les grands pays développés. Plusieurs indicateurs permettent de confirmer cette affirmation.

 

La perspective d’une grande récession s’éloigne et la reprise se renforce dans les grands pays développés. Plusieurs signes confirment cette perspective.

 

Le transport maritime peut maintenant augmenter ses prix. Le cours du Shanghai Containerization Freight Index qui est l’indice représentatif du coût de transport d’un container entre Shangai et Rotterdam va augmenter de 500$. Il est à 1305$ venant de 221$ au plus bas de la crise. Le cours est toutefois toujours en baisse de 23% depuis le début de l’année. Les valeurs concernées par cette évolution plutôt favorable sont : AP Moeller Maersk (Danemark) , CMA CGM (France) , Mediterranean Shipping Co (Suisse) Container Corp of India, Mitsui OSK Lines, China Cosco, Hanjin Shipping, China International Marine Containers -CIMC

 

La Grande Bretagne a vu son PMI avancer à 59,2 en avril contre 57,8 le mois précédent. Sa production industrielle est en hausse de 2,3% sur les douze derniers mois.

Elle est vraiment concernée par les prochaines élections européennes, car plus de 4M d’emplois sont liés au maintien de son adhésion à l’Union Européenne. L’Espagne et l’Italie ont également enregistré une hausse de leur PMI.

 

En France, si l’économie française n’est plus en récession, elle n’est pas encore toutefois en phase de reprise. Le crédit en France progresse très faiblement (+0,3% contre -3% dans le reste de l’Europe). Adecco le numéro un mondial du travail temporaire est devenu un peu moins pessimiste sur les perspectives du marché de l’emploi.

 

En Europe, Mario Draghi le président de la BCE a indiqué qu’il optait pour le statu quo malgré les pressions du FMI, de l’OCDE et d’Arnaud Montebourg ! Il attend de voir si la remontée de l’activité en Europe est soutenable et a indiqué qu’il interviendrait probablement en juin sans préciser les mesures qu’il utilisera. Cela fait des mois que la BCE préfère le discours à l’action, le problème est désormais de savoir combien de temps la complaisance des marchés va se poursuivre.

Parmi les signes moins positifs, il faut noter plusieurs points qui méritent d’être surveillés :

 

En Europe, le hard discount en Europe est victime de la guerre des prix. Les principales sociétés concernées sont : Aldi (Germany), Lidl (Germany), Dia (Espagne), Netto (France/Intermarchés). Leader Price (France/Casino). Le groupe de distribution de Jean Charles Naouri président de Casino va introduire en bourse aux Etats Unis ses activités de e commerce. Cela en dit long sur la perte de compétitivité du marché de Paris. A force de taxer les investisseurs, de ne pas avoir de fonds de pension qui devraient fournir de l’épargne longue, les entreprises françaises vont la chercher ailleurs pour accélérer leur développement et améliorer leur visibilité. C’est bien triste.

 

En Allemagne, l’excédent commercial a baissé en mars, ce qui s’explique par la crise ukrainienne et le ralentissement de l’économie chinoise.

 

En Italie, les banques n’ont pas résolu tous leurs problèmes. Elles sont encore exposées à hauteur de 15% à la dette de leur gouvernement et détiennent encore plus de 10% de leurs encours de crédit qui sont considérés comme non performants. Cela explique pourquoi elles n’ont pas encore remboursé les fonds empruntés dans le cadre des opérations de LTRO menées par la BCE pendant la crise. Les valeurs concernées sont : Banca Monte dei Paschi di Siena, Unicredit, Intesa, Banco Popolare Emilia Romagnia , UBI Banca, Banca Popolare di Milano, Banco Popolare Emilia Romagna

 

Au Danemark, le marché hypothécaire est dans une situation difficile, car les ménages danois ont un taux d’endettement qui représente maintenant 309% de leur revenu disponible.Cela pourrait entrainer des pertes importantes pour les banques, les fonds de pensions et les fonds monétaires. A suivre …

 

En Chine, la production manufacturière s’est de nouveau contractée en avril. La menace sur la croissance immobilière est toujours là…. Au Japon l’excédent de la balance courante diminue …

 

Dans le caoutchouc naturel, les stocks de la Chine, premier importateur sont au plus haut depuis neuf ans. La Thailande essaye de diminuer les siens qui s’élèvent à 200 000 tonnes. Les valeurs concernées par cette situatio sont : Sipef (France), Sumitomo Rubber (Japon), Southern Rubber Industry (Vietnam), Danang Rubber (Vietnam), China Hainan Rubber Industry (Chine), , Astra Agro (Indonésie), Kuala Lumpur Kepong (Malaisie)

 

Le renouveau des marchés émergents et des marchés frontières se précise

 

Les marchés émergents, principalement les « fragile five » n’étaient pas du tout à la mode à la fin de l’année dernière. Ils le sont aujourd’hui alors que ni la croissance ni les perspectives de résultats ont changé. Depuis le début de l’année, l’Indonésie a remonté de 21,9%, les Philippines de 15,1% et même la Thailande de 8,9% malgré la crise grave que traverse le pays. La Russie a progressé de 6,7% la semaine dernière.

 

Les marchés frontières sont en train de connaître une recomposition de leur indice. Les Emirats Arabes Unis et le Quatar passeront de marché frontière à marché émergent. Cela aura pour conséquence que le Koweit pèsera plus de 27% de l’indice MSCI Frontier Market Index.

Le Vietnam est en baisse de 13% depuis son plus haut du mois de mars. Plusieurs

gérants estiment que les niveau actuels constituent un point d’entrée. Les investisseurs peuvent avoir accès à un ETF DB FTSE Vietnam Index ETF UCITS. Le Cambodge et le Laos sont aussi considérés comme attractifs.Pour Fidelity le grand gérant américain, le meilleur moyen d’être exposé à ces pays est d’acheter Siam Cement.

 

 

 

 

 

 

 

 

Auteur: Romain Metivet

Romain Metivet est économiste et dirigeant d'une entreprise dans les nanotechnologies.

11 Commentaires

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  • Marius

    17 mai 2014

    « Elle (la Grande-Bretagne) est vraiment concernée par les prochaines élections européennes, car plus de 4M d’emplois sont liés au maintien de son adhésion à l’Union Européenne. »

    Ca c’est ce qu’on voit… (et encore, des jobs qui exportent vers l’UE ne veut pas dire qu’ils disparaîtront, la GB aura son traité de libre-échange avec l’UE si elle sort, qui est le fou qui pense le contraire ? Donc ces emplois ne vont pas mourir ou peu) Mais ce qu’on ne voit pas… est bien plus grand je pense, dans le sens inverse. Libérée des réglementations/normes européennes (qui s’imposent à toutes les entreprises même celles qui ne commercent pas avec l’UE…) et avec le droit de négocier directement des traités de libre-échange avec les autres pays du monde (aujourd’hui la GB ne peut pas négocier sans attendre la Commission avec les pays du Commonwealth !!! Leur deal seraient bien meilleurs et rapides sans ce filtre de la Commission qui vient brouiller les intérêts de la GB par ceux des autres pays européens). Bref, le boost d’une sortie de l’UE serait à mon avis positif, et non pas négatif, niveau emplois et croissance.

    Les arguments de l’UKIP me semble fondées. Leur slogan c’est « sortir de l’UE pour s’ouvrir sur le monde », tout autre que le slogan FN qui serait plutôt « sortir de l’UE pour se replier sur la France ». Voilà toute la différence, et elle est de taille.

    Quant aux dégâts de l’écologisme khmerique… j’ai entendu que ça allait coûter 40.000 milliards de $ mondialement, le délire continue, pendant ce temps là la moitié des jeunes du sud de l’UE sont au chômage, les entreprises ferment etc.

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  • Nicolas

    15 mai 2014

    DIA ( hardiscount francais, d’origine carrefour -ED- et d’espagne) est a vendre…

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  • ph11

    14 mai 2014

    En Belgique, le parc éolien a couté 35G€ soit 10% du PIB et produit actuellement environ 3% de l’électricité. Rien que ça a déjà un impact sur les prix de l’électricité. Et je ne parle pas du cout d’entretien et de renouvellement…

    Alors, extrapolons comme le font les écolos en prolongeant les courbes : arriver à 90% d’électricité éolienne, cela coutera donc 90% du PIB actuel, le cout de l’énergie va exploser, détruisant alors la rentabilité économique et la compétitivité, faisant qu’énormément de secteurs économiques qui étaient rentables ne le seront plus, amenant une régression économique, technologique et autre… En plus, vu le fonctionnent erratique de cette production sans backups, (avec lesquels, ces énergies ne remplissent plus leur rôle concernant les GES), j’ai peu de difficultés à imaginer l’impact qu’aura une panne d’une semaine ou des pannes de quelques heures sur l’économie informatisée et robotisée, sur la réfrigération, dans les hôpitaux, tout ce qui est sanitaire…

    Mis-à-part la catastrophe sanitaire que cela amènera, vu l’effondrement des moyens de production et de leur rentabilité, la production va alors s’effondrer. Avec cela, les dépenses publiques, les retraites publiques, ce sera mécaniquement fini.
    Vu l’effondrement économique, ce système éolien verra son poids s’alourdir encore, ce qui fait que ce ne sera de moins en moins entretenu…

    On va me reprocher l’alarmisme de mes prédictions, mais c’est de bonne guerre… Les socialistes verts prédisent l’apocalypse, je prédis que l’apocalypse viendra par leurs solutions.

    Le problème des socialistes, c’est qu’ils reprochent à l’économie de marché des problèmes qui ne sont problématiques que dans leurs solutions.

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    • RogerDuberger

      14 mai 2014

      Bonsoir,
      Je suis d’accord avec vous, mais avec les chiffres que vous donnez -si l’on raisonne algébriquement- pour arriver à 90 % d’éolien, il faudrait 3 années de PIB…bon il y a la lois des économies d’échelle etc.
      Dans tous les cas on ne pourra jamais faire qu’avec seulement de l’éolien ou du photovoltaique – tels qu’actuels-.
      Salutations

    • ph11

      14 mai 2014

      Erreur de ma part. Je voulais dire 300%.

  • LP

    14 mai 2014

    Merci pour ces informations. Juste pour la bonne forme : Sipef est bien une société belge et non française et, parmi les producteurs de caoutchouc, on peut ajouter Socfin, société franco-belge détenue en partie par le groupe Bolloré et cotée à Luxembourg.

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  • Listfriedrich

    13 mai 2014

    Merci pour cette rubrique toujours très chiffrée et extensive

    Phobie du nucléaire : oui c’est une catastrophe y compris en France où nous sommes encore les leaders pour combien de temps avec Ségo?

    Emissions de CO2 : quitte à choquer les oints de Saint Von Mises. Taxer la tonne de carbone aurait été probablement moins coûteux que de subventionner éolien et photovoltaïque en laissant le choix au marché des meilleures technologies : des smart-grids au …. nucléaire

    Forêts : parcelles très éclatées sans forcément de visée d’exploitation du bois + qualité moindre (résineux plutôt que feuillus) + coût de la main d’oeuvre?

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  • zelectron

    13 mai 2014

    Tout le monde se doute ( sait? ) que par exemple l’industrie automobile peut fabriquer des véhicules d’une durée d’utilisation de 30 ou 40 ans à un prix guère supérieur à 2 fois celui d’aujourd’hui, asservi par un système robotique avec pour conséquences un certain nombre d’avantages qui balayent (écrasent) totalement les inconvénients, sauf un seul: l’argument économique du détruire pour reconstruire !
    Je vous laisse apprécier cette intervention au sujet de laquelle dès les années 80 je commençais à avoir une réponse, alors aujourd’hui …

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    • ph11

      14 mai 2014

      Revoilà le complot de l’obsolescence programmée…

    • Nicolas

      15 mai 2014

       » à un prix guère supérieur à 2 fois celui d’aujourd’hui, »

      Deux fois plus chère, une paille !

      Au fait, vous seriez comment avec votre voiture des années 70/80 sifflant 12 litres au cents et plus aux normes de sécurités ?

  • RogerDuberger

    13 mai 2014

    Merci pour ces informations. Pas évident de passer en revue l’ensemble des marchés et de collationner toutes ces informations. Je suis bien d’accord avec vous sur l’état de la recherche OGM en France (on est à côté du train, qui démarre à grande vitesse…). Quand au nucléaire, on échappera à Tchernobyl mais on mourra lentement des particules fines des centrales à charbon !
    Bien cordialement

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