9 janvier, 2020

Les chiites, une des clefs de l’islam

Les jeux de bombes entre l’Iran et les États-Unis témoignent de l’une des fractures de l’islam, celle qui oppose les chiites aux sunnites. Comprendre l’importance du chiisme est donc essentiel pour y voir clair dans cette région qui s’étend de la Mésopotamie à la mer Caspienne. L’islam est divisé et séparée est une multitude de courants. Le terme même d’islam devrait toujours être employé au pluriel tant, outre le chiisme et le sunnisme, il y a aussi des écoles juridiques régionales, comme le malékisme ou le soufisme. Rêvant d’empire et de communauté des croyants (l’oumma), la religion musulmane est, dans la réalité, beaucoup plus fracturée et divisée selon les critères ethniques et nationaux (le watan). L’État islamique, comme avant lui l’Empire ottoman, sont donc des tentatives impériales essayant d’englober des disparités nationales. Généralement, les empires ne durent pas, sauf à assurer la sécurité des populations contre un ennemi extérieur, ou bien à opprimer ces populations, pour les empêcher de sortir.

 

L’une des fractures entre chiisme et sunnisme est donc d’abord ethnique : Perses d’un côté, Arabes de l’autre ; mais pas seulement et uniquement.

 

Les chiites dans le monde musulman

 

Les chiites représentent aujourd’hui environ 12% des musulmans. Mais leur poids politique et confessionnel est beaucoup plus important que leur poids démographique. Ils sont essentiellement présents en Iran (90% de la population est chiites), avec de grosses minorités en Irak (dans le sud), en Azerbaïdjan, au Pakistan, à Bahreïn et en Inde. L’Iran cherche à prendre le contrôle du monde chiite, en tentant d’établir un arc chiite allant de la Perse à la Méditerranée, en passant par la Mésopotamie et la Syrie. Cet empire perse chiite s’est opposé, au cours de l’histoire, aux Ottomans, Turcs sunnites, et aux familles régnantes arabes, notamment les Hachémites, qui dirigent encore la Jordanie, après avoir été aussi présents sur le trône d’Irak. Les Hachémites, descendants du shérif de la Mecque, avaient toute légitimité pour diriger les lieux saints de l’islam, à la place de la famille des Saoud, Bédouins du désert sans nobilité. Un autre choix fut opéré dans les années 1920, dont nous payons encore les conséquences avec la version frelatée du wahhabisme saoudien.

 

L’origine du chiisme

 

Sunnisme et chiisme sont nés à la mort de Mahomet (685). Un groupe de musulmans reconnaît comme son successeur Abou Bakr et fait de lui le dirigeant du califat. Cela a donné le sunnisme (sunna, la tradition). Un autre groupe s’est au contraire réuni autour d’Ali, le gendre de Mahomet, qui a tenté de prendre la direction du califat à la place d’Abou Bakr. Cela a donné le chiisme (la rupture). Le tombeau d’Ali est situé en Irak, à Nadjaf, dans une région majoritairement chiite.

 

Le chiisme est lui-même divisé en sous-courants, ce qui rend complexe sa compréhension. À la mort d’Ali, c’est Hasan qui est reconnu comme son héritier. Mais un groupe, les ismaéliens, reconnaît Hasan comme imam temporaire et Hussein (autre fils d’Ali) comme imam permanent. Hasan meurt en 670. Son frère Hussein tente alors de prendre le pouvoir et refuse de prêter allégeance aux Omeyyades. Son soulèvement est un échec et il meurt assassiné à Kerbala. La commémoration de son assassinat donne lieu à une fête importante tous les ans avec un pèlerinage des chiites sur son tombeau. Hussein est le troisième imam (après Ali et Hasan). Ce qui donne le chiisme duodécimain, c’est-à-dire qui croient dans les douze imams, qui est la branche majoritaire du chiisme. On trouve des duodécimains qui ne sont pas chiites (comme les alaouites) et des chiites qui ne sont pas duodécimains (comme les ismaéliens, qui se réfèrent au septième imam, Ismaël ben Jafar). Une branche du chiisme duodécimain croit en l’imam caché, c’est-à-dire le douzième imam, qui est censé revenir.

 

Tout cela est donc assez compliqué et démontre que le monde musulman est très loin d’être unitaire.

 

Le jeu de l’Iran

 

Depuis la révolution de 1979, l’Iran a officiellement adopté le chiisme duodécimain et le pays joue la carte chiite dans le monde musulman. Cela lui permet d’une part d’étendre son influence au-delà de ses frontières et d’autres parts de maintenir sa cohésion à l’intérieur de l’Iran.

 

L’Iran n’est pas composé que d’Iraniens. On y trouve notamment de nombreux Azéris qui sont certes chiites, mais qui regardent du côté de l’Azerbaïdjan. Le risque est que cette minorité demande un jour son rattachement à l’Azerbaïdjan, jeune État fondé en 1991 sur les ruines de l’URSS. Défendre l’islam et tenir la doctrine chiite est donc une façon d’effacer les différences ethniques à l’intérieur de l’Iran pour renforcer la cohésion politique du pays. Si les logiques nationales devaient l’emporter sur la structuration religieuse, l’Iran, reste de l’ancien Empire perse, prendrait le risque de l’éclatement. Choix idéologique, la carte religieuse est aussi une nécessité politique. Elle permet aux mollahs de conserver l’unité de l’Iran et de s’allier aux minorités chiites à l’extérieur de ses frontières.

 

La Perse est l’un des plus anciens empires du monde et l’Iran peut s’enorgueillir d’une continuité étatique depuis plus de 3 000 ans. Cet empire a bordé la Méditerranée et s’est attaqué aux Grecs, où ils échouèrent à plusieurs reprises, avant d’être conquis par Alexandre.  L’arc chiite est une façon de renouer avec la trace de l’Empire.

 

Le bras armé du Hezbollah

 

« Le parti de Dieu » a été fondé en 1982 au Liban sur des financements iraniens. Il est le bras armé de l’Iran dans la région, un levier et un moyen de pression. Luttant tout à la fois contre Israël et l’État islamique, il sert les intérêts des chiites et des mollahs. Il a pris le contrôle d’une partie du Liban et a soutenu Bachar Al-Assad contre les islamistes sunnites. À la fois parti politique, maître à penser, mouvement terroriste et armé de mercenaires, le Hezbollah est le bras armé d’un pays qui intervient ainsi de façon indirecte dans le jeu régional. Les États-Unis l’ont classé comme organisation terroriste, ainsi que Bahreïn, qui est pourtant chiite. L’opposition nationale Iran / Bahreïn a donc ici primé.

 

L’Iran a un adversaire déclaré, Israël, dont il est le seul pays de la région à vouloir sa disparition, après que les pays arabes ont renoncé à cela à la suite de leurs nombreuses défaites. C’est un moyen d’avoir un adversaire idéologique et de récupérer la cause palestinienne, donc de mettre un caillou dans la chaussure sunnite.

 

Mais son véritable adversaire demeure l’Arabie Saoudite dont les guerres interposées déchirent le Moyen-Orient. En Irak et en Syrie, via l’État islamique, au Yémen, où les Houthis chiites s’opposent au gouvernement soutenu par l’Arabie, dans une guerre oubliée qui est pourtant un drame humanitaire.

 

Le drapeau du chiisme est donc essentiel aux mollahs pour assurer la survie du régime iranien. Une des particularités du chiisme est son culte des martyrs, né dans le culte rendu à Ali et à Hussein. L’assassinat du général Soleimani a d’ores et déjà été présenté comme un nouveau martyr. De quoi renforcer la puissance idéologique d’un régime qui est à bout de souffle. On ignore le nombre exact de manifestants réprimés, mais il est fort nombreux. Trump a pu lancer un bâton de dynamite dans la poudrière, mais il peut aussi espérer fragiliser un régime qui sera obligé de répliquer et donc, en provoquant une forte tension à Téhéran, de faciliter la chute d’un régime politique qui déstabilise le Moyen-Orient depuis 1979. Facteur de troubles et de guerres, les chiites pourraient ainsi devenir un élément pacificateur du Moyen-Orient.

 

 

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

27 Commentaires

Répondre à Blondin

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • Cyrus

    19 janvier 2020

    C’est un plutôt bon article de M. Noé en ce qui concerne la question géopolitique iranienne.

    Cependant, il y a quelques erreurs concernant l’Iran en lui même.

    D’abord tous les habitants d’Iran sont « Iraniens », ce que M. Noé voulait dire je pense c’est que tous les habitants d’Iran ne sont pas Perse. En effet, l’Iran est constituée d’une multitude d’ethnies, les majorités étant les Perses (environ 60% de la population), les Azéris (30% de la population, je reviendrai sur eux après), les Arméniens, les Kurdes etc.

    Concernant les Azéris d’Iran, ils sont la deuxième ethnie du pays (d’ailleurs le guide suprême Khamenei est un Azéri), et il y a plus d’Azéris en Iran que d’Azéris en Azerbaïdjan (on peut considérer ça comme un fun fact).
    D’ailleurs le point sur lequel se trompe M. Noé sur les Azéris, c’est dans la crainte éventuel d’une envie de rattachement avec l’Azerbaidjan. Pour plusieurs raisons, jamais les Azéris d’Iran ne voudront être indépendant ou se rattacher avec leur voisin.
    D’abord parce que contrairement à leur voisin qui ont subit un « lavage de cerveau » de la part des Russes et de leurs gouvernements (dictateurs) successifs, qui eux se considèrent comme Turc avant tout, les Azéris d’Iran se considère comme Iraniens et héritiers de la culture persane au même titre que leurs compatriotes Perses, avec une connotation turque, mais jamais ils ne se sont considérés comme une population à part.

    Ensuite pour continuer sur ce sujet, l’Iran ne se fracturera jamais ethniquement (sauf conflit militaire venant de l’extérieur), pour la simple et bonne raison que ça fait 3000 ans que tout ce beau monde vit ensemble sous la même bannière (ils répondent tous à l’idée de nation que M. Gave a expliqué dans des précédents articles).
    D’ailleurs la Perse n’a jamais existé au sein de la population iranienne, en effet depuis la fondation de l’empire par Cyrus II aux alentours de 550 avant JC, ce pays s’est toujours appelé Iran (ou Eranshahr, soit littéralement l’Empire d’Iran), et ce n’est que en 1935 que Reza Shah demande à la communauté internationale d’appelé son pays l’Iran et non la Perse, puisque c’est comme ça que les habitants ont toujours appelé leur pays.

    Maintenant je souhaite répondre à ceux qui en commentaires, se permettent de faire des jugements à la volée ou sans rien connaître du pays ou de son fonctionnement politique.

    D’abord la population n’est pas majoritairement pratiquante et encore moins fanatisée. Arrêtez de croire tout ce qu’on vous peint dans les médias, et regardez plutôt les vlog que font des français sur YouTube sur leurs voyages en Iran. Ou devenez ami avec des iraniens vivant en France (et qui n’ont pas d’animosité particulière envers le régime, parce que si vous rencontrez un Iranien qui a eu un problème avec le régime bien sûr que l’objectivité ne sera pas au rendez-vous. De même que si vous devenez ami avec un Iranien ayant de la famille fonctionnaire ou proche du pouvoir. Ça marche dans les deux sens).

    Si vous pensez que les Mollah sont le problème, vous vous trompez royalement. Les Mollah ne constituent pas un socle homogène et autoritaire dans la politique, il y a beaucoup de courants adversaires et pas du tout convergent. Ce sont même plutôt les ultra-conservateurs (je suis obligé d’utiliser le terme d’ultra même si je n’aime pas ce terme parce que globalement dans la politique iranienne ils sont tous conservateurs) et les nationalistes impérialistes les plus dangereux (les politiques proches des Gardiens de la Révolution, comme par exemple Ms. Raïssi et Larijani), ou l’ex président Ahmadinejad.

    Et dire que 80% de la population vit dans la terreur c’est encore une connerie monumentale. Les seuls qui vivent dans la terreur sont les opposants au régime, les indépendantistes kurdes et autres fauteurs de troubles. Et ils sont très peu.
    Si une manifestation déborde, là bien sûr on n’est pas en France à envoyer 3 CRS avec des flashball, la répression sera dure, mais ça ne sera pas une surprise.
    Beaucoup d’iraniens s’en moquent de la politique et de la géopolitique, tout ce qu’ils veulent c’est vivre convenablement, aller travailler et vivre leur vie. Ils ne sont pas tous « gilets jaunés », faut arrêter de vivre dans ce délire collectif à penser que les gens sont oppressés.
    Beaucoup se demandent pourquoi les occidentaux les emmerdent (désolé d’être malpoli) sur la question nucléaire, car même si l’Iran dit vouloir détruire Israël (ce qui est faux mais on éludera ce sujet tant dès qu’on parle d’Israel les fanatiques sortent de leurs trous), l’Iran n’a jamais déclenché de guerre contre un autre pays, et n’est pas assez bête pour lancer une bombe nucléaire (même si la encore, ils ne cherchent pas l’obtention de l’arme nucléaire et ça tout le monde le sait, il n’y a que les gens bêtes qui soutiennent le contraire).

    Aller faire un tour là-bas 2 semaines, et si l’alcool ou les femmes non voilés (d’ailleurs les ruses et les goûts des femmes iraniennes pour mettre en valeur le fait de porter le voile rend sa vue dans la vie de tous les jours beaucoup moins abject que la population musulmane française) ne vous manque pas je vous garanti que vous ne voudriez pas rentrer en France.

    NB : je ne défend pas ce régime qui feint la démocratie et qui est corrompu des pieds à la tête, cependant je tiens à vous dépeindre comment est réellement ce pays d’un point de vue objectif et surtout instruit sur le sujet.

    Répondre
  • Philippe

    13 janvier 2020

    A Mr Heyd , bien plus grave que le prochain attentat , le prochain arsenal nucléaire dans les mains d’un régime fanatique , radical, révolutionnaire , agressif aux visées mondiales . L’idéologie di 12eme Imam qui sortira de sa cachette seulement après une apocalypse mondiale est la clé de compréhension du chiisme duodécimain . La volonté de martyre est la mélodie permanente de ce régime . Ce n’est pas le conflit frontalier limité entre Pakistan et Inde , c’ est un conflit mondial dont les ayatollahs souhaitent la venue . D’ou la profonde méprise des occidentaux qui ont signè l’accord de Vienne en 2015 avec ce régime .

    Répondre
  • Philippe

    12 janvier 2020

    Le régime des ayatollahs en place depuis 1979 est une théocratie révolutionaire . Cette theocratie doit exporter sa révolution a l’ exterieur pour maintenira l’interieur la façade  » pure et dure  » d’un régime corrompu , oppressif a l’extreme . 80% des iraniens vivent dans la terreur , l’arbitraire des milices des gardiens de la révolution , de la police , de l’armée imposent une chape de plomb sur la population qui souffre . Seuls les affidés du régime en profitent .
    Ce régime poursuit une fuite en avant militaire pour effrayer autant sa propre population que les pays voisins.
    Je pense donc que votre conclusion Mr Noé , plaçant un role pacificateur dans les populations chiites du Moyen-Orient est une lubie .
    La seule issue pour le régime de Tèhéran est la sanctuarisation militaire par le passage du seuil nucléaire .
    Le traité de 2015 mis au point par Obama a de fait accepté que l’ Iran se nucléarise au bout de 10 ans .
    Il s’agissait d’une reddition totale des USA et de l’Europe acceptant de jure que le régime de Téhéran s’installe dans la durée. et poursuive son expansion militaire dans tout le moyen-orient .
    Trump a jeté au panier ce traité et a renversé le cours de l’histoire qui etait une copie des accords de Munich de 1938 .
    La dernière carte du régime de Téheran sera joué entre aout et le 1er novembre 2020 . Téhéran augmentera le seuil d’enrichissement de son uranium de 3,67 % a 20% et passera de facto a la production d’ ogives nucléaires . Trump devra réagir pour empécher la sanctuarisation atomique . Ainsi la campagne electorale américaine pourrait produire un Prèsident démocrate qui abdiquera ( comme le fit Obama ) face aux ayatollahs . C’est la carte que va jouer Téhéran , son énième fuite en avant .

    Répondre
    • Charles Heyd

      12 janvier 2020

      Je suis plutôt d’accord avec vous; chiisme et sunnisme c’est kif kif pareil!
      Cela nous fera toujours une belle jambe de savoir que le dernier attentat ait été perpétré par un sunnite ou un chiite!

    • Cyrus

      19 janvier 2020

      Vous savez pourquoi tout ce que vous dites sont des conneries ?

      Pour la simple est bonne raison que l’Iran n’exporte pas son influence pour une quelconque « révolution » (faut arrêter de tout prendre au pied de la lettre), mais uniquement pour défendre l’intégrité de son territoire.

      Je vous met en prime 2 exemples :
      -Le renversement du gouvernement démocratique de Mossadegh par la CIA (opération Ajax)
      -La Guerre Iran Irak

      Pourquoi la guerre Iran Irak ? Parce que au lendemain de la révolution iranienne, avant même que cette nouvelle république soit « mauvais » les occidentaux (tous sans exception, anglais américains français russes) ont financé et armé l’Irak de Saddam pour attaquer et envahir l’Iran. Et ça le régime et la population ne l’a jamais oublié.

      D’ailleurs les seuls pays à avoir soutenu en cachette L’Iran dans cette guerre fut la Corée du Nord et Israel (oui oui Israel, parce que eux avaient bien senti que Saddam était un plus gros danger que l’Iran pour l’intégrité du pays).

      Alors rangez vos violons, et instruisez vous correctement sur le pays, dans le cas contraire abstenez vous d’émettre un avis complètement biaisé.

  • Anxo

    12 janvier 2020

    Très intéressante synthèse. Vous dites que les chiites sont une forte minorité en Irak. Je croyais qu’ils étaient majoritaires mais maintenus sous le boisseau laïc par Saddam Hussein dont la disparition a disloqué le pays (Chiites, Sunnites, Kurdes…)

    Répondre
    • Cyrus

      19 janvier 2020

      30% de la population musulmane irakienne est chiite.

  • PHILIPPE LE BEL

    10 janvier 2020

    Bonjour,

    Nous ne devons pas oublier que les chiites sont un contrepoids aux sunnites.
    Les saoudiens veulent être les meneurs des sunnites et du monde musulman. Les Saoud et les iraniens se détestent et luttent pour dominer le moyen orient. Les Saoud ne sont pas forcément, tous, des amis de l’humanité… l’affaire khaschoggi le prouve.
    Ils ne faut pas oublier que Trump dans son discours suite à l’élimination d’un général iranien à souligner ostensiblement que les Etats Unies étaient indépendant énergiquement… message en direction de son « allié » saoudien : je n’ai pas besoin de vous ne comptez pas sur moi. Il faut se rappeler de l’attaque d’un pétrolier saoudien par les gardiens de la révolution, apparemment, restée sans réponse forte…
    Il s’agit d’une zone territoriale où l’ennemi de mon ami peut être mon ami et l’ami de mon ami mon ennemi.
    Qui a financé massivement DAECH et AL QUAEDA ? La péninsule arabique sunnite.
    Les chiites sont pires que les « coufards » ou les croyants d’autres religions pour les sunnites. Les chiites sont des traites pour eux.

    Répondre
  • Steve

    10 janvier 2020

    Bonjour

    Selon les travaux de la regrettée Patricia Crone, la figure du Prophète a été mise en avant, bien après sa mort, pour maintenir l’unité de l’empire arabe. On assisterait donc à la réutilisation d’une recette éprouvée un peu partout. Il est intéressant de constater que la figure du Christ a aussi permis de conserver l’unité de l’empire romain pendant quelques siècles.
    Pour ce qu’il en va du théâtre d’ombres qui nous est assené, on peut lire, en restant vigilant, l’analyse de :https://www.strategic-culture.org/news/2020/01/08/the-deeper-story-behind-the-assassination-of-soleimani/.
    Nous ne devon spas oublier que les mauvaises relations entre les USA et l’Iran datent du renversement de Mossadegh par un coup monté par la CIA raison : le pétrole, même raison que la mise en place des Saoud à la place des Hachémites par les mêmes compagnies pétrolières américaines !
    Et ici c’est toujours le pétrole et la montée en puissance de la chine qui doivent être gardées constamment à l’esprit pour pouvoir espérer entrevoir quelque chose de ce qui se passe dans cette région. Sans oublier la théorie du chaos constructif fort appréciée des néo-cons américains.
    Cordialement.

    Répondre
  • Alexandre

    9 janvier 2020

    Le problème n’est-il pas que l’Iran parvient à contrôler et à gouverner l’Irak ?

    Auquel cas, ne faudrait-il pas concevoir un gouvernement quadripartite en Irak, entre les USA, l’Iran, les chiites et les sunnites ?

    Répondre
    • PHILIPPE LE BEL

      10 janvier 2020

      + plus les Kurdes et les Irakiens chrétiens si il en reste.

    • Cyrus

      19 janvier 2020

      L’Iran contrôle déjà indirectement l’est de l’Irak en finançant les milices armées chiites et les politiciens chiites.

  • Guillot

    9 janvier 2020

    L’analyse du excellent blog ci-dessous avec ses sources se trouve à contrepied de celui de M. NOÉ de même pour les commentaires.

    http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2020/01/sagesse-provocations.html

    Déjà écrire « l’IRAN veut rayer l’ISRAEL de la carte » est inepte issu d’un biais d’interprétation et met en doute le bien fondé de la conclusion de cet article…

    Sinon que dire des juifs qui vivent encore en IRAN?

    Répondre
    • Jacques Ady

      10 janvier 2020

      « L’empire » pour parler des USA : même rhétorique qu’un certain Soral. Belle crédibilité…

      Quant à votre avant-dernière phrase, elle met en doute votre crédibilité toute entière.

  • Vaik

    9 janvier 2020

    « Trump a pu lancer un bâton de dynamite dans la poudrière, mais il peut aussi espérer fragiliser un régime qui sera obligé de répliquer et donc, en provoquant une forte tension à Téhéran, de faciliter la chute d’un régime politique qui déstabilise le Moyen-Orient depuis 1979. Facteur de troubles et de guerres, les chiites pourraient ainsi devenir un élément pacificateur du Moyen-Orient. » Hein?

    Trump a fait une erreur stratégique majeure avec cet assassinat, qui plus est totalement inutile. Trump est un idiot arrivé au pouvoir car le camp d’en face était plus corrompu que lui, mais il reste face à ses propres faiblesses:
    1 . Incapable de garder un cap et de s’y tenir. Au début il se prétendait isolationniste, maintenant on voit comment ça tourne
    2. Dit des keynésiens qu’ils sont les économistes les plus bêtes du monde mais fait 4% de déficit par an et pousse le n°1 de la FED a baisser ses taux. A ce niveau là c’est de la schizophrénie. Je ne comprend pas bien pourquoi Charles gaves le soutiens
    3. Idiot comme ses pieds, comme il y a un mois où il a posté un photomontage de son visage sur le corps de Rocky, et en disant que l’argentine fait exprès de dévaluer sa monnaie contre le commerce américain… ce qui fait chuter les marchés… Il vient de la télé-réalité, ne l’oublions pas.

    Il ne fait que réitèrer des erreurs stratégiques commises avant, par exemple il a tendu ses relations avec le Japon pourtant allié le plus important contre la Chine. Il est irresponsable au point d’avoir tweeté il y a quelques jours: « Tout va bien… Pour le moment. »
    Cet homme n’a rien de l’homme honnête et apte à redresser les états-unis comme notre cher Charles veut bien nous le faire croire. Il n’y a rien d’étonnant au fait que sa femme le déteste et qu’elle ne soit là que pour l’argent, il est laid, idiot, pour ne pas dire autre chose, accusé dans de nombreuses affaires de viols et détestable en tout points.

    Comment peut-on dire que c’est l’Iran qui est générateur de tension? Tout ça parce qu’ils sont musulmans? Ce n’est rien d’autre que les états-unis qui ont provoqué le chaos dans cette région, et qui avec leurs alliés Israël et l’Arabie saoudite ne font que de le semer. Pas étonnant quand on voit que la production de pétrole américaine vient d’atteindre son pic cette année:
    https://srsroccoreport.com/the-u-s-shale-industry-hit-a-brick-wall-in-2019/

    Trump ne fait qu’amener son pays un peu plus profondément dans le mur, comme ses prédécesseurs dont l’odieux Obama qui selon Snowden a été celui qui a le plus étendu la surveillance mondiale, et qui a continué la politique impérialiste des états-unis, ou encore Bush, qu’on ne présente plus.

    Répondre
    • marc durand

      10 janvier 2020

      – Trump ne veux pas d’un 2eme Benghazi.
      – Dans la guerre monétaire actuelle, il faut faire baisser la monnaie pour exporter plus. (Trump a baisser les impôts les chinois aussi, les seuls qui ne comprennent rien, ce sont les européens).

    • jacques Ady

      10 janvier 2020

      Vous devriez moins lire les médias français : ils ne rendent pas intelligents, surtout quand il s’agit des États-Unis, surtout quand il s’agit des Républicains.

      Pour votre gouverne, Trump a axé et axe encore sa politique iranienne sur les sanctions économiques : il reste opposé à la guerre, fondamentalement. Il y a cependant des moments où vous devez signifier que la ligne rouge a été franchie, sans quoi on vous marchera dessus, et en la matière les mollahs iraniens sont des experts.

    • Vaik

      10 janvier 2020

      Veuillez m’excuser mais je ne crois pas les médias français, qui nous ont par exemple inventé un tissu de mensonge sur le financement russe de Trump, avant de nous dire neuf mois plus tard qu’il n’y avait aucune preuve et que cela venait des démocrates. Si j’avais été américain jamais je n’aurais voté Clinton. Je tiens juste une vision plus complexe.
      Son erreur stratégique est majeure: Il viens de mettre toute la population iranienne en bloc avec le gouvernement alors que celui-ci était impopulaire, s’il l’avait laissé céder par les énormes manifestations iranienne, le régime serait tombé ou serait devenu très affaibli et sa stratégies des sanctions aurait marché.
      Je ne dis pas qu’ils sont gentils, ils sont antisémites, fort bien, ils soutient des groupes terroristes (comme leurs adversaires d’ailleurs), fort bien. Ce n’était pas une raison pour tendre la situation comme ça. Vu leurs état depuis les sanctions c’est plutôt les états-unis qui leur marchait dessus!
      Mais surtout Trump a fait une erreur de communication majeure, il aurait du mieux méditer la situation avec ses généraux plutôt que de prendre des décisions à l’emporte pièce.

      Même les milieux libéraux hétérodoxes français comme La Tribune Agora (Bill Bonner) commence à le lâcher, alors qu’au début ils étaient franchement partisans.

      Je ne suis donc pas bien sur que ce soit moi qui m’aveugle dans l’histoire.

  • Stefano

    9 janvier 2020

    Indépendamment de ce que l’on peut penser du général Suleimaini
    (je n’en pense rien), ,ce qui est très inquiétant c’est qu’un Etat supposé de droit, qui en plus veut donner des leçons au monde entier, viole délibérément le droit international pour assassiner – par un drone à distance – quelqu’un qui le gêne, en plus dans un Etat tiers qui n’a pas donné son accord.

    Répondre
    • Jacques Ady

      9 janvier 2020

      Et les gens comme Souleimani, qui violent 365 jours/365 et depuis des décennies le « droit international » pour assassiner des Juifs israéliens, des Américains partout sur la planète, y compris civils, des Français (attentat de Beyrouth 1983, par exemple), des Saoudiens, et j’en passe, ça ne vous émeut pas ?
      La République islamique d’Iran est en guerre larvée ou ouverte contre les USA – et plus largement l’Occident – et Israël depuis sa création, elle ne doit pas s’étonner que de temps en temps, les USA répondent par des actes de guerre (et encore, limités et ciblés).
      Et encore, vous avancez le « droit international » : c’est quoi, ce machin ? Quel rapport avec le droit naturel ? Quelle légitimité à une organisation (l’ONU) qui place aux postes de responsabilité de sa commission des droits de l’homme des pays dont les régimes sont parmi les pires de la planète (Pakistan, Somalie, Soudan, Qatar, Mauritanie, Libye, Vénézuéla…), et qui partant, passe son temps à condamner la seule démocratie objective du MO et à laisser tranquilles les criminels ?

      Moi je dis un grand bravo à Donald Trump : la république des mollahs terroristes est en deuil et va désormais y regarder à deux fois avant de se livrer à ses activités favorites.

    • Demokratia

      9 janvier 2020

      Deux remarques à votre propos :
      – cet acte est une réponse à une attaque de groupes armés semble-t-il commandés par Suleimani. Dans ce cas ne peut-on le voir comme une opération anti-terroriste comme les Américains le pratique en Irak depuis qu’ils y sont ? Suleimani n’étant pas en Iran et pas (à mon savoir) invité par l’Irak, son statut de général iranien n’entre à mon sens pas en ligne de compte : il serait simplement un agent terroriste en Irak. Se pose alors la légitimité des opérations de « police » que les Américains pratiquent en Irak. Je ne sais dans quelle mesure ils sont appelés/autorisés par le gouvernement Irakien pour faire ce genre de choses depuis la fin de la guerre d’Irak et s’ils ont donc une légitimité quelconque pour le faire. Dans ce cas-ci encore aurait-il fallu que l’Amérique présente Suleimani comme chef d’organisation et non comme général Iranien, ce qu’il n’ont pas fait.
      – cette pratique d’assassinats ciblés a été suivie durant longtemps par le président Obama personnellement, sans que cela ne choque grand monde. Cela ne justifie pas que Trump continue, mais jouer aujourd’hui les vierges effarouchées est très hypocrite. Je ne parle pas de vous et votre commentaire dont je comprend tout à fait le propos (et que j’approuve dans le fond si les Américains n’ont pas de légitimité de faire de la police en Irak), mais de la plupart des media qui n’ont pratiquement jamais parlé ou critiqué Obama sur ce point (prix Nobel de la paix tout de même) et se réveillent tout à coup maintenant.

    • Oblabla

      9 janvier 2020

      Malheureusement rien de nouveau sous le soleil… Quand on pense que tous les matins, Bush continue paisiblement à promener son chien sans être inquiété sur les gazons de Dallas. Alors qu’il est responsable de millions de morts en Irak pour une guerre qu’il a déclenchée sans accord de l’ONU et sous des prétextes fallacieux…

    • Charles Heyd

      9 janvier 2020

      Question subsidiaire: que faisait ce général « iranien » en Irak? Une visite de courtoisie, officielle ou … préparait-il des attaques d’ambassades ou autres balivernes comme des prises d’otages ou des attentats?

    • Cyrus

      19 janvier 2020

      Soleimani voyageait entre la Syrie et l’Irak depuis 2012 pour combattre l’Etat Islamique. Il avait une autorisation de circulation de Assad et de l’ex Premier Ministre Irakien.

      Et la frappe américaine l’ayant tué n’est pas en elle-même le problème. Le problème est la façon dont cela a été fait, les politiques américains sont de la pire espèce.

      Soleimani depuis 2015 coordonnait ses offensifs contre l’Etat Islamique avec le soutien de l’Armée Américaine (!!!).
      Le jour où il a été tué par les américains, Soleimani avait reçu une invitation de la part d’émissaire saoudiens pour négocier un apaisement entre l’Iran et l’Arabie Saoudite dans le golfe (entre le conflit au Yémen et les attaques de tanker).
      C’était une idée des américains cet apaisement, et cela s’est révélé être un piège pour assassiner Soleimani, alors que depuis 4 ans militaires iraniens et américains étaient en contact cordial sur le terrain.

      C’est pour cela que le régime iranien est sorti de ses gonds. Si Soleimani avait été assassiné de manière conventionnel, l’Iran aurait été mécontent mais pas excédé à ce point.

      D’ailleurs les attaques sur le personnel américain précèdent l’assassinat de Soleimani ne sont pas issus de milices chiites mais de sunnites révolutionnaires et antigouvernement et anti-américain. Imputé ça à Soleimani c’est de la mauvaise foi pure.

  • Blondin

    9 janvier 2020

    J’ai lu que le deuil autour de Soleimani n’était pas si unanime qu’on veut nous le dire.
    Il semblerait que nombre d’Iraniens sont assez heureux d’être débarrassés d’une brute belliciste.
    Confirmez-vous ce point ?

    Répondre
    • Sergio L.

      9 janvier 2020

      Votre remarque est évidente, c’est un big chef des pasdarans cette espèce de gestapo iranienne, pour faire simple…

    • Cyrus

      19 janvier 2020

      Soleimani n’était pas une brute et encore moins un belliciste.

      C’était un militaire qui effectuait son devoir de militaire. Il était pressenti pour avoir une belle carrière politique.

      Les iraniens ne l’aimaient pas particulièrement mais comme il a toujours été humble et feignait un désintérêt pour la politique, en plus de défendre la nation, les iraniens l’ont toujours eu en bon estime.

      Après oui l’engouement vu dans les médias autour de son deuil c’est juste de la propagande.

      Mais dire qu’ils sont heureux qu’il soit mort c’est une ignonimie.
      Si un général français meurt au Mali, aucun français d’en sera heureux. Faut savoir rester digne 2 minutes quand même.

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!