12 octobre, 2017

L’Éducation nationale a besoin rapidement d’un électrochoc

Il faut liquider l’héritage de 1968, si l’on veut que la France reparte un jour du bon pied. Les idées inspirées largement par Pierre Bourdieu selon lesquelles  le système scolaire ne serait qu’un instrument de reproduction des élites et que tous les manuels devraient systématiquement condamner le libéralisme et surtout l’enseignement privé sont de mauvaises idées.

Tous les  livres scolaires qui se revendiquent d’être  avant tout anticapitalistes n’expliquent pourtant jamais   pourquoi on vit deux fois plus longtemps qu’au siècle dernier. En trente ans, les modes de vie, le revenu, l’espérance de vie et le système productif ont changé dans le bon sens.  Sur chacun de ces indicateurs, les améliorations sont nettes, voire spectaculaires, alors que la plupart des gens, encouragés par des magazines comme Alternatives Economiques sont persuadés du contraire…

Au nom de quoi faudrait-il célébrer dans une école ou un lycée  les mérites de Fidel Castro et d’Hugo Chavez ?

 

Il faut savoir qu’au Lycée de Corbeil-Essones en face de la cité des Tarterêts, il y avait récemment un bâtiment où les enfants pouvaient se procurer des drogues dures et des « drogues douces », un étage où l’on pouvait trouver des préservatifs. A Toulon, on a pu entendre un représentant des élèves musulmans réclamer l’instauration de pratiques islamistes dans l’établissement au nom de ce que 25 élèves seulement sur 500 ne faisaient pas le ramadan. La mentalité de certaines cités n’est devenue rien d’autre qu’une forme de caïdat qui affiche son mépris pour les femmes, l’homophobie et l’antisémitisme…

Les Zones d’Education Prioritaire (ZEP) créées au lendemain de l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 visaient à « obtenir une amélioration significative des résultats scolaires des élèves notamment les plus défavorisés ». Il s’agit aujourd’hui de constater l’échec complet de ces politiques.

Quand on regarde la situation de  la jeunesse dans notre pays,  on retrouve l’essentiel des maux de notre société: exclusion, violence, chômage, déficits, délinquance voire terrorisme.  Il est urgent d’éduquer une jeunesse qui a été largement sacrifiée au cours des dernières décennies.  C’est la première condition pour  repartir dans la bonne direction.

 

Le pédagogisme et le renoncement à l’autorité ont ravagé l’éducation nationale.

 

La réalité c’est que l’école va de plus en plus mal. L’Éducation nationale est une machine aveugle qui broie les professeurs qui voudraient se donner du mal en leur ôtant toute liberté. Jacques Julliard qu’on ne peut suspecter d’être de droite, dans son dernier livre « L’école est finie » a produit un vibrant pamphlet contre la dernière réforme scolaire de Najat Valaud-Belkacem. Il  s’élève contre les discours égalitaristes et libertaires qui dominent la gauche depuis quarante ans. La quasi totalité des nouvelles pédagogies ont été des échecs : les activités d’éveil,  la grammaire fonctionnelle,  la lecture naturelle, les mathématiques modernes, l’auto-apprentissage, l’histoire des objets, le « décloisonnement de la créativité » etc…

La méthode globale d’apprentissage de la lecture et le « pédagogisme » ont été des échecs.  Si on définit comme illettré  une personne incapable de lire et d’écrire un texte simple, court, en rapport avec sa vie quotidienne, il faut savoir qu’il y a en France 8 % de jeunes adultes qui sont illettrés.

 

Ce sont les familles les plus défavorisées qui tiennent le plus à la vérité des notes, alors que « les bobos » ne veulent pas qu’on traumatise leurs enfants car l’évaluation serait un facteur de stress, surtout quand on se permet de noter les élèves. Une mère s’est récemment plainte de la punition infligée à son rejeton qui avait insulté un professeur en lui disant qu’il était « un fils de pute » et « un bâtard ». Le rectorat a bien évidemment annulé la sanction prise à l’encontre de l’élève par le Conseil de Discipline. L’école a renoncé à exercer toute autorité.

En voulant rendre l’école plus accessible, on a finalement orchestré son nivellement par le bas. Jamais Albert Camus, fils d’une femme de ménage illettrée, mais repéré et stimulé par un instituteur à l’ancienne ne pourrait aujourd’hui avoir le Nobel de littérature.

Ce n’est plus seulement l’institution scolaire qui est confrontée à l’antisémitisme, à l’islamisme et au sexisme, c’est toute la société. A force de déni, le mal s’est étendu bien au-delà des banlieues et de leurs écoles

 

Le ministère de l’éducation nationale résiste, engraissé par des ministres qui n’osent le réformer en profondeur, par des syndicats majoritaires bureaucrates (Snuipp-Fsu, SE-Unsa, SNPDEN-Unsa, SNES…) et par une gestion centralisée archaïque.  L’autonomie des établissements est combattue en permanence par les syndicats. En agissant de cette façon, la rue de Grenelle dénature complètement les idéaux de l’école républicaine.

Jean Michel Blanquer le nouveau ministre estime qu’il y a urgence à arrêter la  baisse de la France dans tous les classements (Pisa, Timss…)

Il faut « dégraisser le mammouth » disait déjà Claude Allègre aux enseignants en 1997,

Pour ce faire, il faut parler vrai. Expliquer pourquoi rien ne change. Se refuser à la résignation ambiante.  C’est possible avec  des mesures simples, rapides et efficaces. À l’unique condition que le système ultra-centralisé accepte de lâcher la bride et de faire confiance aux acteurs de terrain, dans les académies, les collectivités, et surtout au sein même des établissements scolaires.

 

La route sera longue et difficile car il s’agit d’une bataille contre le sectarisme.

 

Heureusement, l’économie du secteur de l’éducation va être bouleversée. Aujourd’hui l’éducation nationale est dans les mains de l’Etat, et sous le contrôle total des syndicats corporatistes. Cela ne devrait pas durer encore longtemps, car avec les cours en ligne sur internet, il va y avoir une hausse spectaculaire du niveau d’exigence scolaire. Tout le monde a envie d’accéder aux plus de choses possibles dans la sphère de ses intérêts…

 

Une Université puissante, capable de contribuer activement ã la croissance économique, de favoriser la cohésion sociale et de porter les ambitions culturelles d’un pays, est la meilleure garantie d’avenir dont celui-ci puisse se doter. Elle crée la confiance chez la jeunesse et ouvre des possibles pour la société entière.
Près de quatre cent soixante-dix mille jeunes s’orientent chaque année vers l’enseignement supérieur, afin d’y acquérir ce qui est considéré comme le meilleur atout pour une vie professionnelle et personnelle. Dans ces quelques années d’études, c’est l’avenir de notre pays qui se joue, génération après génération. Pourtant, malgré l’importance de cet enjeu collectif, les privilèges d’une bonne formation tendent à se concentrer au sein d’un vivier étroit de bénéficiaires.

Il faut bannir définitivement de l’école la phrase « Puisqu’il n’est pas bon pour les études il vaut mieux le mettre au boulot le plus vite possible »
Brigitte Macron qui enseignait à Franklin, le lycée privé jésuite Saint Louis de Gonzague, a laissé un très bon souvenir tant auprès de ses anciens élèves que des parents. On nous dit qu’elle veille à cette transformation si importante pour la France….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

27 Commentaires

Répondre à Gerldam

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  • calal

    19 octobre 2017

    il y a egalement la question que je pense assez centrale des programmes a l’en. alors l’eventail des connaissances « utiles » a un adulte s’elargissent de plus en plus ,( droit civil pour divorce,droit penal pour abus police ou tiers,droit social pour embaucher ou se defendre,psychologie,biologie,economie,informatique,techniques etc) , on reste amha avec une primaute des « lettres » et de la litterature dans nos ecoles francaises.
    de la decoule amha une trop faible orientation des jeunes vers des lycees techniques ou ils pourraient apprendre des choses plus utiles que de savoir faire un commentaire compose sur tel extrait de litterature.
    imaginez vous ce que l’on fait subir a nos enfants entre 14 et 18 ans? 4 ans d’enseignement general pour la plupart ,8 heures par jour ,5 jours par semaine de contenus qu’ils subissent alors qu’un systeme d’option pourraient leur faire decouvrir plein de domaines differents, domaines pour lesquels ils auraient davantage d’affinites.

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  • Tudeski

    16 octobre 2017

    Voici une étude américaine de K. Arnold sur les premiers de la classe, publiée en 1995. 81 premiers de la classe ont été suvis pendant 14 ans. Quels sont les résultats de cette étude? Qu’ils disparaissent dans la masse. Ils ont un succès professionnel, mais sans éclat. Ils deviennent des gens standards, indistinguables.

    https://archives.library.illinois.edu/erec/University%20Archives/3901018/Topic%20Files/N-Z/Valedictorian%20Study.pdf
    https://www.amazon.com/Lives-Promise-Valedictorians-Fourteen-year-Achievement/dp/0787901466

    Dans l’autre sens, on sait que les millionnaires ont été des élèves moyens voire médiocres (cf. Trump qui a fait une université inconnue, alors que Obama a fait Harvard).

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    • idlibertes

      17 octobre 2017

      Quand Charles a commencé son MBA aux US, le prof d’eco est arrivé et leur a dit » vous savez ce que vous avez tous en communs » « on est des génies/ on a testé au dessus de / etc etc

      Non, vous n’êtes pas des créateurs sinon vous y seriez déja !!

    • Tudeski

      17 octobre 2017

      Il y a un proverbe anglais qui dit que ceux qui obtiennent des A travailleront pour ceux qui obtiennent des C.

  • sassy2

    15 octobre 2017

    C’était, avant Trump une offensive mondiale, avec à leur tête des cohn bendits (qui a chauffé la salle récemment à la Sorbone pour le Président: quel naufrage…).

    Manipuler l’éducation, la sexualité ou toutes valeurs possibles est nécessaire lorsqu’on manipule par une banque centrale toutes les classes d’actifs. (#weimerica weimar…)

    Voyez par exemple à Long Beach:
    https://twitter.com/HarmlessYardDog/status/919548970678046721

    (si jamais elle lit ce forum, j’en profite pour dire au fameux beagle Lokoum de suivre Battle Beagle @HarmlessYardDog . Ils sont faits pour s’entendre!)

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  • Jepirad

    15 octobre 2017

    Bonjour, le réquisitoire est implacable voire impeccable. Enfin presque.
    Quelques chiffres, en 2011 en Allemagne le ministère de l’éducation déclarait que 9% de la population étaient analphabètes fonctionnels. En 2014 les Suisses déclaraient que les analphabètes représentaient 12 à 15% (dont 10% d’autochtones) de la population (sources les Échos et Challenge me semble-t-il?)
    À noter que les enfants ne sont pas tous faits pour des études longues et difficiles. Certains n’en veulent pas, c’est certainement dans leur gènes, ce qui n’est pas rédhibitoire pour réussir dans la vie.
    D’ailleurs combien de grandes entreprises françaises aujourd’hui de renommée mondiale, ont pour fondateurs des gens qui n’ont pas le bac voire le brevet.
    Ne pas confondre l’école pour tous (apprendre à lire à écrire et à raisonner) et la réussite scolaire.
    Je suis soixante huitard de fait. Mes enfants ont appris à l’école publique. Ils ont plutôt réussi. Tout n’est probablement pas à jeter parce qu’il y a des instituteurs trices et professeurs faits pour l’enseignement quelque soit les méthodes pédagogiques utilisées.
    Remette le savoir au centre de l’enseignement est probablement la bonne méthode. Les associations de parents d’élèves sont une des plaies du système éducatif. Quant aux méthodes, faut certainement distinguer celles qui sont des outils lesquels bien utilisés par les éducateurs sont efficaces, des méthodes doctrinales qui généralement servent les idéologues et les politiques. Là à surveiller de près notamment lorsque l’enseignement numérique et les bigdatas supplanteront l’enseignement classique. Déjà que nous sommes cernés et que nous perdons progressivement la maîtrise de nos propres données donc de nos libertés…

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    • Sarcastik

      16 octobre 2017

      Le problème n’est pas de savoir si un enfant est fait ou n’est pas fait pour de longues études. Certains le sont dès 14-16 ans, d’autres suivront la norme quand certains reprendront des études à 30 ans et d’autres, jamais.

      A chacun selon ses capacités et son rythme, des études qui offrent de vraies perspectives de carrière et ne sont pas un moyen de différer les chiffres du chômage.

      En France, c’est marche ou crève. Si tu n’as pas fait classe prépa + grande école, tu as raté ta vie. 5 années, entre 18 et 23 ans, décident pour une écrasante majorité de quel côté de la chaussure ils se trouveront. Pour la plupart, ce sera sous la semelle et on ne se privera pas de leur rappeler.

      On connaît tous l’anecdote de deux énarques qui, cherchant à se mettre d’accord décident de donner raison à celui qui aura eu le meilleur classement de sortie à l’école.

      Il reste certes la méthode du patinage en politique, qui a fort bien réussi à certains pourvus dès la naissance (ou la sortie du placard) d’un beau carnet d’adresses ou, à défaut, dont l’avidité suppléa à tous les manques, au service du bien commun cela va de soi.

  • bibi

    14 octobre 2017

    L’éducation nationale n’a pas besoin d’un électrochoc elle a juste besoin d’être supprimée.

    Rien que l’intitulé du ministère est déjà à lui seul un problème car il n’est en rien du rôle de l’état que d’éduquer la nation.

    On peut débattre à souhait du rôle de l’état en matière d’instruction mais le préalable à toute réforme comme le démontra déjà brillamment Bastiat est la disparition des grades universitaires d’état à commencer par le baccalauréat.

    Après si on veut un financement public de l’instruction via un chèque instruction (et non pas éducation) on peut comprendre que la seule exigence en retour soit que les élèves à la fin du primaire parle et écrive le français rien de plus et rien de moins et qu’une fois cela fait il n’y a aucune raison de faire assumer les couts d’instructions par le contribuable.

    Par conséquent vous comprendrez que ce n’est pas l’héritage de 1968 qu’il faut liquider mais celui de la révolution qui a décider ce qui devait être enseigné par qui et comment, et que l’on ne vienne pas me parler du bon vieux temps des hussards noir de la république qui ont réussi à éduquer les français au point d’en faire pour bon nombre de parfaits serviteurs zélés du régime de Vichy.

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    • valerie

      14 octobre 2017

      Bonjour,

      Par défaut , j’ai dû opter pour l’instruction  » libre » et conforme au programme de l’EN , par contre je peux vous assurer que nous sommes clairement considérer comme des parias car dans l’inconscient collectif , nous échappons au système!!!!!!
      Ce qui est faux car les examens classiques sont à ce jour les mêmes pour tous.
      Et l’instruction n’est pas gratuite c’est aussi une fausse idée.
      Et puis en France il n’y a pas d’encouragement financier probant pour les très bons élèves.

    • Charles Heyd

      14 octobre 2017

      je réponds à #valerie
      mes enfants aussi étaient pour une bonne partie de leur enseignement dans des écoles libres (en Bretagne) et je pense en effet qu’ils sont considérés comme des parias, surtout dans des terres « rouges » comme ici;
      mais il faut subventionner les écoles Diwan et là le consensus est quasi général!
      comprenne qui pourra!

    • sassy2

      15 octobre 2017

      oui!

      Il est parfaitement inutile de changer continuellement les programmes en latin /grec ou mathématiques ou en français.
      Il suffit de remettre le certificat d’études en place.
      Quelles découvertes ont fait Jacqueline de Romilly et Pythagore depuis 1968 justifiant des changements de programme? aucune et ils n’en feront plus.

      Quant aux prof d’eco jusqu’au lycée il faut les réassigner. D’autres cours sont à supprimer.

      Les investissements urgents à faire pour l’éducation ne concerne pas l’éducation nationale:
      1 la police&la justice pour y éradiquer la drogue
      2 la nourriture à la cantine

    • bibi

      15 octobre 2017

      Un des problèmes dont on ne parle pas dans les établissements et qui est un véritable problème est l’état des sanitaires qui poussent certains enfants à se retenir toute la journée en particulier les filles provoquant ainsi des déshydratation et des infections urinaires à répétitions.
      On a beau avoir un ministère qui nous explique que l’école est un lieu de vie, il n’est pas foutu de faire en sorte que cela soit un lieu de vie acceptable.

  • Gustave IV

    13 octobre 2017

    Bravo, enfin quelqu’un qui parle des illettrées…. Lors de mon service militaire en 1982 le taux d’illettrés était de 5%, donc belle progression bravo les Français… trop drôle. Beau succès des francs-maçons, Hollande désespère de les rejoindre pour se faire payer. hahahaha

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  • donfra

    13 octobre 2017

    Bonjour,

    Je me permets une réaction:

    « La quasi totalité des nouvelles pédagogies ont été des échecs »
    « La méthode globale d’apprentissage de la lecture et le « pédagogisme » ont été des échecs. »

    Je ne suis pas du tous d’accord, c’est pédagogies et méthodes ne sont pas du tout un échec, mais une réussite quasi parfaite. C’est juste que vous ne comprenez pas (ou ne voulz pas voir) que leur but n’est évidemment pas d’élever le niveau intellectuel et moral des français.
    Leur but est de détruire la France et pour cela d’abrutir les français. De façon annexe, cela permet que seuls les enfants des ODS puissent bénéficier des meilleurs places.
    Et ça marche, pour notre malheur !!!

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    • Charles Heyd

      13 octobre 2017

      J’ai fait du covoiturage la semaine dernière et une de mes passagères était une prof des écoles (instit dans mon temps) qui vient de démissionner de l’Educ Nat pour exactement les raisons (arguments) que vous décrivez!

  • Steve

    12 octobre 2017

    Bonjour M. Netter

    La question de l’éducation nationale n’a peut être pas été envisagée assez profondément.
    Au delà des performances techniques, il conviendrait peut être de se poser la question de sa véritable fonction. Un indice possible pour une réflexion plus profonde serait la persistance de la mainmise des syndicats.Celle ci assure la fonction première de l’éducation nationale qui est d’ancrer dans les têtes, dès le plus jeune âge, les présupposés de la république et sa vulgate. La transition entre la monarchie et la république ne s’est pas faite naturellement, mais par la violence. La spécificité sacrée de la monarchie française n’ a pas été suffisamment prise en compte dans l’analyse de l’inconscient français, non plus que le « meurtre du père », l’assassinat légal de Louis XVI. De ce fait la république fut longtemps instable. Il a donc fallu un effort énorme pour justifier intellectuellement son existence et installer une légitimité construite de toutes pièces dans l’inconscient collectif. De ce fait, la prééminence des syndicats est l’image directe de cette volonté de justifier « l’identité narrative » du régime. Or, le monde a changé. Longtemps, la France s’est suffit à elle-même et a pu imposer sa vision à une partie du monde. Ce temps est révolu. Les difficultés de l’éducation nationale et de notre pays sont à examiner à l’aune du changement de civilisation, marqué par le triomphe d’un langage pragmatique, d’artisans, à savoir l’anglais, sur un langage conceptuel se référant à des « principes », le français.
    Tant que nous croirons qu’un service public ne peut être correctement fourni que par des fonctionnaires, nous ne pourrons pas progresser ou amender nos pratiques.
    Après tout, un service public c’est avant tout un cahier des charges et un engagement particulier. Et il existe des officiers ministériels assermentés qui ne sont pas des fonctionnaires. Croire qu’on ne peut être un bon professeur que si l’on est un fonctionnaire est une aberration de l’intelligence, et c’est le pouvoir républicain, qu’il soit de gauche ou de droite qui est , in fine, l’ultime responsable de la situation.
    Cordialement.

    Répondre
    • Charles Heyd

      13 octobre 2017

      Jusqu’à preuve du contraire la fonction des syndicats n’est pas de décider ni de la pédagogie ni des contenus des programmes;
      c’est bien là notre problème; c’est au ministre et son cabinet aidé de pédagogues ou autres experts de l’éducation de décider ce qui doit être enseigné et comment sur les propositions faites lors de la campagne électorale précédente;
      la problématique est simple, mais il faut appliquer les bonnes solutions et les syndicats ne devraient même pas avoir voix au chapitre dans cette problématique!
      Il existe déjà des écoles dites « libres » en France mais les profs y sont (presque) aussi syndiqués et politisés que dans l’Educ Nat;
      en Angleterre, des écoles libres, je ne souviens plus exactement de leur nom, sont créées à la pelle avec un succès foudroyant; le principe: des parents d’élèves récupère un « chèque » éducation, au prorata de ce que dépense l’Etat pour un élève et en respectant les programmes définis par le ministère, se regroupent et ouvrent une école avec des profs qu’ils recrutent eux-mêmes; les résultats sont au-delà de toutes les espérances! Motus et bouche cousue en France à ce propos!

  • sassy2

    12 octobre 2017

    Peut être le niveau s’est-il constamment effondré depuis 1914, je ne sais pas.
    Il y a des statistiques fiables sur les taux de réussite au certificat d’étude.

    Répondre
    • Bismarck

      12 octobre 2017

      C’est ce qui arrive quand on « scolarise la canaille », forcément le niveau baisse …

  • ClauZ

    12 octobre 2017

    Très bon article, et juste malheureusement!
    Je crois qu’il faudrait plutôt parler d’instruction publique et non d’éducation. Ce n’est pas à l’État d’éduquer mais aux familles.

    Répondre
  • TYLOLO76

    12 octobre 2017

    Bonjour Mr Netter, un grand merci pour le passage sur les apports immenses du capitalisme à l’humanité, et oui le fameux ruissellement fonctionne à partir du moment où nous ne sommes pas dans un capitalisme de connivence, n’en déplaise à ceux qui veulent retenter l’aventure communiste, là pour le coup cela n’a pas marché, c’est certain, ah non pardon on me dit qu’en fait c’était pas du vrai communisme qu’il faut réessayer et que çà marchera sans problèmes, sans déportations, sans restriction des libertés, et en plus la planète sera sauvée, ouf on respire !

    Répondre
    • Bismarck

      12 octobre 2017

      Ce n’est même pas un « ruissellement » mais une « irradiation ».

      Steve Jobs est riche parce que NOUS sommes contents de ses produits.
      Bill Gates est riche parce qu’il a démocratisé l’ordinateur.
      Bernard Arnault est riche parce qu’il manufacture des produits plaisants.

      Si leur argent ne ruisselle pas directement chez nous, leurs produits si, pour le plus grand bonheur des 2 partis.

      Ah oui, il reste une cohorte de gros jaloux et aigris squattant la fonction publique pour distiller leur venin à la jeunesse en espérant y insuffler un souffle révolutionnaire … mais ça ne prend plus … et tant mieux, il ne reste plus qu’à envoyer à la retraite Guillaume Duval, Christian Chavagneux, Thomas Piketty …

  • Bismarck

    12 octobre 2017

     » Les idées inspirées largement par Pierre Bourdieu selon lesquelles le système scolaire ne serait qu’un instrument de reproduction des élites et que tous les manuels devraient systématiquement condamner le libéralisme et surtout l’enseignement privé sont de mauvaises idées. »

    84 % des dirigents du Parti Communiste Chinois … sont des descendants de l’ancienne aristocratie pre-1949.

    Partout, dans tous les systèmes, on se rend compte que les « filles et fils de » finissent par reformer la classe intellectuelle dominante malgré parfois des pertes totales de ressources ou de violences à leur égard (Révolution française, pogrom, déportations de Juifs ou d’Arméniens …

    Il n’y a rien à faire l’intelligence serait génétique et héréditaire. L’environnement ne permettant jamais qu’un meilleur épanouissement.

    Mais dans le fond, on se rend compte que l’égalité des chances qu’offrait la République semble un concept désuet, le piston, le réseau des écoles … semble être le facteur premier de réussite.

    « Les Zones d’Education Prioritaire (ZEP) créées au lendemain de l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 visaient à « obtenir une amélioration significative des résultats scolaires des élèves notamment les plus défavorisés ». Il s’agit aujourd’hui de constater l’échec complet de ces politiques.

    Quand on regarde la situation de la jeunesse dans notre pays, on retrouve l’essentiel des maux de notre société: exclusion, violence, chômage, déficits, délinquance voire terrorisme. Il est urgent d’éduquer une jeunesse qui a été largement sacrifiée au cours des dernières décennies. C’est la première condition pour repartir dans la bonne direction. »

    Pour intégrer les « Maghrébins » et « Sub-Sahariens », il eût fallu réduire les flux d’immigration entrant de manière à ce qu’ils restent une minorité qui devienne imprégnée de la majorité « française », en chimie, on parle de saturation, précipités … à force d’être trop nombreux, il se forme des « gouttes », « tâches » … La France, épidermiquement, devient « dalmatien ». C’est sans trop tard pour rééduquer ces marmots.

    Je crains que comme en Pologne, Ukraine, Biélorussie, on verra des « Shteytl islamiques » en plein pays blanc catholique avec des vieux barbus, femmes voilées … vivant dans leurs « ghettos » en dehors de la communauté nationale et parlant leur « argot », avec non plus un Allemand mâtiné de slaves et d’hébreu mais un Français mélangé avec des mots d’Arabe et d’Anglais, « Yes, la meuf est dead ».

    Pour éviter cela, il fallait voter Le Pen en temps voulu …

    « il faut savoir qu’il y a en France 8 % de jeunes adultes qui sont illettrés. »

    Macron en a fait le constat et s’est attiré les foudres de pas mal de gens …

    « Jamais Albert Camus, fils d’une femme de ménage illettrée, mais repéré et stimulé par un instituteur à l’ancienne ne pourrait aujourd’hui avoir le Nobel de littérature. »

    Paradoxalement, avec la gauche qui dénonçait l’école comme « élitiste » et qui voulait démocratiser l’Enseignement a fini par niveler le niveau tellement bas, qu’en fait seuls les « riches » peuvent se payer un enseignement digne pour leur progéniture.

    Comme toujours avec les technocrates, ils viennent sur une situation imparfaite et aggravent le mal nécessitant encore plus d’interventions … Ca me fait penser à l’€ qui crée des déséquilibres monstres, puis après, un « ministre des finances de la zone € » pour redistribuer tout ça …

     » Pourtant, malgré l’importance de cet enjeu collectif, les privilèges d’une bonne formation tendent à se concentrer au sein d’un vivier étroit de bénéficiaires. »

    L’abréviation de faculté, FAC, est brocardé comme étant « Fabrique à chômeurs ».
    Les pays germaniques (Allemagne, Autriche et Suisse) ne s’encombrent pas à former des bataillons d’étudiants dont le savoir n’a presqu’aucune utilité pratique mais envoient presque 2/3 d’une génération apprendre de vrais métiers, le résultat est merveilleux, ils ont maintenu une industrie de pointe sur tout le territoire même profond (loin des métropoles et des côtes).

    La sagesse qu’avaient les Rois de France :

    « Quand une institution est vérolée et incurable, on crée une institution pour répondre aux mêmes besoins mais avec les gens compétents qu’on récupère à gauche et à droite et puis on dissout l’ancienne institution »

    C’est ce qu’on appelle … la disruption …

    Ouvrir un secteur à la concurrence oblige les établissements à se réformer par eux-mêmes.

    De la même façon que France Telecom a du se décarcasser pour rester viable, les lycées devront se bouger le derche pour fournir un enseignement de qualité sans quoi les parents mettront leurs gamins ailleurs.

    Au passage la vidéo qui fait le BUZZ sur Twitter en ce moment est celle-ci :

    https://twitter.com/Mimsoou/status/917855434027032576

    Répondre
    • Jean Gignac

      19 octobre 2017

      Incroyablement, et surtout tristement en accord avec vous. Au Quebec d’on je vient, on tente de faire la meme chose. On nivele par le bas, comme on dit chez nous. Si un individu s’avere moins bon a l’ecole, on abaisse la difficulte. Drole a dire, mais tres idiot a adopter. Avec toutes les plaintes que nos dirigeants entendaient, ils ont decider de mettre un X sur un enseignement, peut-etre religieux mais efficace, pour le remplacer par celui du peuple, soit pauvre. Ils ont commencer par abolir les degrees. lolll Enrichie ca fait snob, Regulier c’est trop comme les autres, et allegees ca fait que son fils n’est pas motivees et que les autres rient de lui. Ouchhhhhh. Excuse ! Aujourd’hui, ton fils, il as quoi comme metier ??? Securite sociale, ah! C’est bien. Faute a l’education probablement. Non, faute a personne, c’est un nouveau metier qu’il m’as explique, dit sa mere. lolll
      Desole, je le dit depuis tres longtemps, l’Education est la base de toute societe. Et si on veut des societes saines, on inserent une education saine. Depuis des millions d’annees on fait les choses comme ca. De 1 a 12. Premiere annee a douzieme annees. Dixieme metier. Onzieme pour les technologies, et douze pour l’universite. Comment se peut-il etre plus facile. Pouquoi as t-on complique tout ca. Au Quebec, on fait de 1 a 6, puis secondaire 1 a 5, puis CEGEP, puis Universite. Ne vous tromper pas, dirigeant du Quebec, si il y as pleins d’etudiants etrangers chez vous, c’est que c’est moins chere. Ce n’est en aucun cas l’education, bande d’imbeciles.
      Comme si ce n’etait pas assez, vous changer aussi le contenue. Mes professeurs etaient des freres. Ils etaient tous dotees de connaissances extremes. Ils les communiquaient rapidement aux etudiant en enrichie, plus lentement aux regulier, et lentement aux allegees. Comment peut-on etre plus simples ???
      Je dois partir, je continuerai demain mon commentaire. Merci !

  • Patrick

    12 octobre 2017

    La France a le système qu’elle mérite. Nos élites n’ont de solution que celle de toujours plus taxer. Patron est devenu une insulte, l’argent une chose detestable…..

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  • Gerldam

    12 octobre 2017

    Vous avez, une fois de plus parfaitement raison. Encore que je ne qualifierais pas ce que 1968 nous a donné comme catastrophes d’héritage mais de séquelles gravissimes d’un mal très profond.
    Une récente bonne nouvelle fut le départ d’un certain Lussaut.
    A mon avis, on ne pourra réformer le mammouth qu’en utilisant une formule à la suédoise: le chèque éducation et la concurrence de toutes les écoles entre elles. Les mauvaises disparaitront d’elles-mêmes selon la loi de Schumpeter.
    Tenter de réformer le système actuel me parait mission impossible, ne serait-ce qu’à cause des syndicats et des innombrables gauchistes qui y sévissent. Il faut une petite révolution en changeant totalemnt d ‘architecture. Le systèmùe suédois a l’avantage de conserver le financement de l’éduction par l’état (auquel trop de français tiennent), sans les inconvénients.

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