24 juin, 2022

Le monde selon Poutine

Il est toujours utile de revenir aux textes et aux discours pour comprendre ce que pensent, et donc comment agissent, les hommes politiques. Le dernier discours de Vladimir Poutine au Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) est donc essentiel pour comprendre sa vision de la guerre en Ukraine et son projet pour la Russie.

 

Organisé depuis 1997, le SPIEF est un forum des milieux d’affaires et politiques. Conçu comme un pendant russe du forum de Davos, il réunit chaque année des dirigeants de premier plan et des chefs d’entreprises internationales. Vladimir Poutine y intervient depuis 2005 pour un discours sur l’état économique du monde, pendant du discours sur l’état politique qu’il prononce lors du forum de Sotchi. Compte tenu du contexte international, le discours de cette année est particulièrement important.

 

La doctrine Poutine

 

Plusieurs points apparaissent comme primordiaux.

 

Le premier est qu’il a davantage employé le terme « Donbass » que « Ukraine ». Il a présenté l’intervention militaire comme une intervention au Donbass, et non plus en Ukraine, ce qui est une inflexion majeure par rapport aux discours de février dernier. Cela montre aussi que ses buts de guerre sont limités à cette région et non pas forcément au reste du territoire ukrainien.

 

Second point, le rejet exclusif de la faute de l’intervention sur les Occidentaux. Il présente son invasion comme un cas de légitime défense, qu’il pense justifiée par le droit international.

 

Troisième point, les aires géographiques de la Chine et de l’Asie ne sont pas évoquées dans ce discours. Poutine se concentre uniquement sur le Donbass et le monde occidental. Comme si lui-même pensait la Russie d’abord comme un acteur en Europe et non pas tant comme un acteur en Asie. Pourtant, les défis y sont nombreux, notamment en Asie centrale.

 

Quatrième point, il s’adonne à un long développement sur le développement intérieur de la Russie. Il a ainsi annoncé des plans d’investissements pour les villes d’Extrême-Orient, pour les familles et pour le tourisme, demandant à développer la protection des sites naturels, notamment du lac Baïkal. Nous sommes-là très loin des questions militaires et guerrières. Cela peut être vu aussi comme une réponse interne à ceux qui l’accusent de se préoccuper davantage de la position de la Russie sur la scène internationale que du développement intérieur. En somme, le Donbass plutôt que la Sibérie. Le discours du Forum montre qu’il n’en est rien.

 

Cinquième point saillant, aucune sortie de crise n’est avancée. Poutine n’évoque ni la paix, ni les négociations, ni la construction d’un ordre européen post-guerre en Ukraine. Dans ces conditions, la fin de la guerre semble particulièrement difficile.

La faute de l’Occident

 

Rejetant sur l’Occident la responsabilité du déclenchement de la guerre en Ukraine ainsi que l’inflation des prix des matières premières et énergétiques, le président russe s’est montré offensif dans ses accusations :

 

« Quant à l’Europe, l’échec de la politique énergétique, la dépendance aveugle à l’égard des sources renouvelables et les approvisionnements ponctuels en gaz naturel ont apporté une contribution négative supplémentaire au dérapage des prix, qui a conduit à la forte hausse des coûts énergétiques que nous observons depuis le troisième trimestre de l’année dernière – là encore, bien avant le début de notre opération dans le Donbass. Nous n’avons absolument rien à voir avec cela. Ils ont tout gâché eux-mêmes, les prix ont grimpé en flèche, et ils cherchent à nouveau des coupables.

 

À ses yeux, la Russie est donc un bouc émissaire, accusée d’être responsable de la hausse des prix afin de masquer les erreurs de l’Occident. :

 

« Les erreurs de calcul de l’Occident ont non seulement augmenté le coût de nombreux biens et services, mais ont également entraîné une baisse de la production d’engrais, en particulier des engrais azotés produits à partir du gaz naturel. Globalement, rien que du milieu de l’année dernière au mois de février de cette année, les prix mondiaux des engrais ont augmenté de plus de 70%. »

 

Il est vrai que l’inflation des matières premières a débuté avant l’intervention de février, que celle-ci a néanmoins amplifiée (aidée par les sanctions européennes).

 

La résistance de l’économie russe

 

Poutine évoque les difficultés rencontrées par l’économie russe à la suite des sanctions, difficultés qui sont d’après lui passées. Le rouble s’est redressé, les comptes publics sont sains, les entreprises ont su s’adapter aux sanctions. Évoquant la guerre des monnaies et donc la question du dollar, il s’en prend, sans la nommer, à cette monnaie dont il critique le monopole :

 

« Oui, certaines des monnaies de réserve du monde sont suicidaires aujourd’hui, c’est clair, en tout cas leurs tendances suicidaires sont évidentes. Bien sûr, cela n’a aucun sens de “stériliser” notre masse monétaire avec elles aujourd’hui. Mais le principe fondamental – dépenser en fonction de ce que l’on a gagné – demeure, et personne ne l’a aboli. Nous le comprenons. »

 

Le principe du « dépenser en fonction de ce que l’on a gagné » s’opposant ici à l’autre principe, très social-démocrate, du « quoi qu’il en coûte ».

 

Poutine présente les sanctions économiques comme une opportunité, celle de développer l’indépendance de la Russie, notamment via le secteur technologique. Reprenant à son compte les avancées et les découvertes de l’époque soviétique, il annonce vouloir relancer l’industrie russe dans ces domaines.

 

« Bien sûr, les sanctions ont placé le pays face à de nombreux défis de taille. Certaines entreprises rencontrent encore des problèmes avec les pièces détachées. Toute une série de solutions technologiques est devenue inaccessible à nos entreprises. La logistique a été perturbée. Mais, d’un autre côté, tout cela nous ouvre de nouvelles possibilités – nous en parlons souvent, mais c’est la réalité. Tout cela incite à construire une économie dotée d’un potentiel et d’une souveraineté technologiques, manufacturiers, humains et scientifiques complets, plutôt que partiels. »

 

« À cet égard, le sixième principe de développement transversal, à mon avis, qui unit nos travaux, est de parvenir à une véritable souveraineté technologique, en créant un système holistique de développement économique indépendant des institutions étrangères en termes de composants critiques. Nous devons développer tous les domaines de la vie à un niveau technologique qualitativement nouveau et, en même temps, ne pas nous contenter d’être les utilisateurs des solutions de quelqu’un d’autre, mais disposer des clés technologiques pour créer des biens et des services pour les générations suivantes. »

 

Et plus loin :

 

« C’est exactement comme cela que les fondateurs de nombreux programmes scientifiques soviétiques ont travaillé en leur temps, et aujourd’hui, en s’appuyant sur un tel travail de base, nos concepteurs avancent dignement. Grâce à eux, la Russie dispose d’armes hypersoniques qui n’ont pas d’analogues dans le monde. Rosatom occupe une position de premier plan dans la technologie nucléaire et développe une flotte de brise-glace nucléaires. De nombreuses solutions russes en matière d’intelligence artificielle et de traitement des big data [données informatiques volumineuses] sont les meilleures au monde. »

 

Ces propos visent à montrer que la Russie est loin d’être un pays arriéré ou en retard, mais, comme à l’époque soviétique, qu’elle peut rivaliser avec les grands. C’est là un des éléments essentiels de la fierté russe. Alors que la Russie tsariste était très largement en retard dans les années 1910, la Russie soviétique put, 40 ans plus tard, envoyer un homme dans l’espace. La Russie peut toujours s’appuyer sur des ingénieurs et des mathématiciens de grande qualité, formés dans des filières d’excellence. C’est aussi une leçon pour l’Europe, et notamment pour la France, qui ne peut pas tenir son rang mondial avec un système éducatif aussi dégradé.

 

Vers un monde multipolaire

 

La grande idée de Poutine, développée depuis plusieurs années, est que nous avons quitté le monde unipolaire pour aller vers un monde multipolaire. Par ses errements, l’Occident a contribué à mettre fin à cette architecture mondiale.

 

« Les garanties de sécurité sont dévaluées. L’Occident a fondamentalement refusé d’honorer ses engagements antérieurs. Il s’est avéré impossible de conclure de nouveaux accords avec l’Occident. Dans cette situation, dans un contexte de risques et de menaces croissants pour nous, la décision de la Russie de mener une opération militaire spéciale a été forcée. Difficile, bien sûr, mais nécessaire et indispensable.

Il s’agit de la décision d’un pays souverain, qui a le droit inconditionnel, fondé d’ailleurs sur la Charte des Nations unies, de défendre sa sécurité. Une décision qui vise à protéger nos citoyens, les habitants des Républiques populaires du Donbass, qui subissent depuis huit ans un génocide de la part du régime de Kiev et des néo-nazis, qui ont reçu le plein patronage de l’Occident. »

 

La Sibérie plutôt que le Donbass ?

 

Chose plus surprenante pour un discours que l’on attendait centré uniquement sur les relations extérieures, Poutine consacre la fin de son intervention à ses projets pour le développement intérieur de la Russie. Une manière de faire taire les critiques de ceux qui l’accusent de se préoccuper davantage du Donbass que de la Russie. Il a ainsi annoncé un plan d’investissement pour la rénovation urbaine en Extrême-Orient, une politique nataliste offensive (« L’avenir de la Russie est une famille avec deux, trois enfants ou plus. »), le développement d’une politique touristique respectueuse de l’environnement et des sites naturels, ainsi que d’un programme pour la préservation du lac Baïkal.

 

« Chaque année, de plus en plus de touristes cherchent à visiter les plus beaux sites naturels de notre pays : parcs nationaux, réserves naturelles et réserves de faune. On estime que cette année, le flux de touristes dépassera les 12 millions de personnes. Il est important que les agences gouvernementales, les entreprises et les touristes sachent ce qui est autorisé et ce qui ne doit pas être fait dans ces zones, où les installations touristiques peuvent être construites et où cela est strictement interdit, où cela crée des risques pour les écosystèmes uniques et vulnérables. »

 

Comme tout discours politique, celui-ci ne doit pas être pris pour argent comptant. Il y a une marche importante entre les intentions, les effets d’annonce et les réalités. Quand Poutine annonce vouloir relancer la natalité, c’est une politique qui est déjà menée depuis 20 ans avec des résultats très mitigés, la Russie ayant perdu 1M habitant en 2021. Néanmoins, ce discours est essentiel pour comprendre la façon dont Poutine voit le monde, le développement de la Russie et la place de celle-ci dans l’architecture mondiale. Essentiel aussi de constater qu’il ne parle pas de la paix en Ukraine ni des conditions ou des possibilités de sortie de guerre. La guerre qui dure depuis trois mois risque donc d’être encore très longue.

 

 

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

36 Commentaires

Répondre à Dominique

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  • Dominique

    29 juin 2022

    Quasiment tous les dirigeants du bloc mondialiste ( en gros le G7 plus les pays de l’UE et l’OTAN ) sont membres d’organisations mondialistes privées plus ou moins discrètes.
    .
    Tous ces dirigeants de grandes entreprises, d’organisations supra étatiques, d’états etc. agissent de concert. Aux mêmes moments, les mêmes déclarations, les mêmes décisions : QRcodes, injections, passeports intérieurs, sanctions contre la Russie etc. tout est bouclé en 24 heures de Washington à Tokio.
    L’espace et le temps n’existe pas pour eux : EUA, Canada, Japon, Australie, et pays UE/OTAN sont les terrains de jeux des membres du CFR ( aux EUA ) et de ses filiales.
    A côté, la Franc-maçonnerie est devenue un club de sans-dents.
    .
    C’est dans ces organisations qu’ont été élaboré les folies du Quantitative Easing ( au CFR et à la FED tous deux sous la férule des grands banquiers américains ), de l’UE devenue un soviet suprême, de l’Euro pour détruire les nations européennes, de l’OTAN pour détruire des gêneurs ), du méchant pétrole ( qui ferait chauffer la planéte, bobard gigantesque ) et de l’affreux carbone ( aux sources de la Vie mais diabolisé pour détruire le développement ), etc. jusqu’au « wokisme » pour achever le christianisne et ce qu’il a engendré sur la planête Terre.
    .
    Toutes ces monstruosités ont vu le jour dans ces organisations dont certaines ( le FEM par exemple ) manipulent au grand jour les plus crétins des dirigeants mondialistes : je désigne les chefs d’états occidentaux, alors que les plus importantes organisations restent secrètes ou le redeviennent ( comme le CFR américain ).
    .
    Tant que ces organisations sataniques – je pense que c’est le terme qui convient – existeront, le  » monde occidental  » courera à son auto-destruction et se transformera en une société transhumaniste, ayant vocation a détruire l’Homme.
    Nous vivons cette  » transition  » ( … écologique n’est ce pas ? )
    .
    Il faut en prendre conscience, dénoncer ces organisations – faux think tanks – et OBTENIR QU’ELLES SOIENT DÉCLARÉES HORS LA LOI.
    Ils sont les centres de recherche et de développement des théories mortifères, des stratégies et des moyens de destruction de la civilisation.
    Nous sommes en plein dans cette tyrannie destructrice.
    .
    Pour le moment, la mise hors la loi de ces organisations, et l’INTERDICTION faite à leurs membres d’exercer tout mandat, public comme privé, ne sont pas à l’ordre du jour.
    Ceux qui ont compris sont intimidés par les services secrets de l’empire ( c’est à cela que servit Epstein ), neutralisés ( le fondateur de Wikileaks, Trump ) ou physiquement liquidés ( John Mc Afee ).
    Nous ne savons pas si ce système a infecté le reste du monde. Nous constatons que les pays qui résistent ont été détruits ou sont attaqués par l’empire, ou subissent les « sanctions  » des pays des droits’l’homme.
    .
    Rien n’arrêtera le CFR et ses filiales : ils devront être détruits pour que l’Homme survive.

    Répondre
  • Harry Vederchi

    29 juin 2022

    L’Occident pseudo-démocratique est un danger mondial à cause de la folie de sa classe dirigeante. Malthusianisme extrême mâtiné d’eugénisme, technocratisme, wokisme: Autant de billevesées.
    Le poisson pourrit par la tête.
    Il est probable que bien des peuples voient cet effondrement intellectuel et moral avec effroi vu notre capacité de destruction, qu’ils nous craignent comme la peste et découvrent avec joie que le peuple Russe nous résiste et semble avoir les moyens de repousser l’agression occidentale, aussi bien militairement que psychologiquement – même s’il est possible que les EUA aient la haute main en guerre biologique, comme on pourrait le penser au vu de leur maillage planétaire de laboratoire de recherche.
    L’hégémonie est l’objectif officiel des néoconservateurs au pouvoir aux EUA, et cet objectif est parfaitement illégitime. Stupide aussi car il suffirait que ces socialistes invétérés renoncent à leur dirigisme pour que les EUA retrouvent un dynamisme qui eur assure cette hégémonie sans même la chercher.
    Les Russes eux ne réclament que leur souveraineté. Il n’agressent pas l’Ukraine, c’est Kiev qui agresse les Républiques séparatistes. Le plus plausible est que les sécessions sont effectivement voulues par les peuples concernés. La charge de la peuve est à ceux qui prétendent le contraire. Un nouveau référendum sous supervision fiable, par exemple. Il n’aura pas lieu car le résultat giflerait l’Occident.
    Je vois défiler nos représentants affirmant que les traités internationaux entre puissances doivent être imposés aux peuples: C’est un retour à une vision féodale. Les peuples ne sont pas la propriété de qui possède le territoire où ils vivent. Ces traités m’indiffèrent. Que la Crimée appartienne à Kiev est une désision des criméens, et la décision de Kroutchev dans les années 50 ne vaut rien (du reste lui-même ne lui donnait pas une telle portée).
    Nos prétentions à la Démocratie et aux Droits de l’Homme sont donc en contradiction frontale avec notre action et cette hypocrisie n’échappe qu’à nos population savamment manipulées pour ne pas voir ce qui crève les yeux.
    Quant aux autres, nous les menaçons de nos politiques antinatalistes qu’ils rejettent et du wokisme qui dresse les groupes les uns contre les autres et risque de déstabiliser leurs nations.

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    • Dominique

      1 juillet 2022

      Je souscrit pleinement à votre analyse.
      .
      Ce conflit en Europe est seulement une partie du plan de domination mondiale par les EUA.
      Leur but est d’éliminer leurs concurrents et d’exercer un contrôle absolu sur le monde : populations, resources, et nations.

    • Dominique

      2 juillet 2022

      Les deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki ont montré que les EUA sont aux mains de monstres. Sans ultimatum préalable, ils avaient déclenché le feu nucléaire ! Et sans la rédition de l’empereur des Japonais, l’USAF aurait continué.
      Auparavant, des milliers de tonnes de bombes américaines avaient été déversés sur les villes allemandes ( et japonaises ) et avaient tué des millions de civils. Un massacre au nom de la liberté, déjà, inauguré par les EUA et qui devait continuer par la suite !
      .
      Depuis, seule la peur des bombes atomiques russes a empêché ces monstres qui tiennent les EUA de vitrifier Moscou et Saint Petersbourg.
      .
      Dans l’allocution du 22 février 2022, Poutine a clairement annoncé la couleur : Moscou a dénoncé le projet des monstres, et a annoncé être prêt au conflit atomique si Wahington ne recule pas.
      Ce fut un revirement majeur.
      .
      Les pays qui ne sont pas aux ordres de Washington ( le reste de la planête au delà du G7 ) ont compris ce message des Russes. D’où le soutien des BRICS et d’autres états.
      Dans ces conditions,  » l’opération militaire spéciale  » de la Russie en Ukraine a tourné une page : nous avons quitté la guerre froide – avec ses points chauds comme la Syrie, l’Irak, le Yemen etc. – pour entrer dans la 3ème guerre mondiale.
      Parce qu’ils sont des crétins, les dirigeants européens ( manoeuvrés par Washington ) envoient des armes en Ukraine sans se rendre compte que l’UE/OTAN ne fait pas le poids face à la Russie.
      .
      Les monstres n’abandonnent pas leur projet de défaire la Russie. Projet qui est une étape à une attaque de la Chine.
      Logiquement les forces stratégiques russes et chinoises doivent être en état d’alerte, car Moscou et Pékin savent que les monstres qui tiennent les EUA sont également des fous

    • Dominique

      3 juillet 2022

      Votre synthèse est parfaite.

  • Dominique

    27 juin 2022

    Philippe,
    C’est bien vu de placer en tête le Council of Foreign Relations.
    Le CFR fut créé en 1920 par les grands banquiers Rockefeller, Rothschild pour succéder à Chatham House installé à Londres depuis 2 siècles ( Rothschild véritable maître du Commonwealth ).
    Aujourd’hui le CFR dirige les EUA, rien que cela :
    Ses quelques 3.000 membres occupent les plus hauts postes dans l’État Fédéral et les grandes entreprises US : ils constituent “ l’État Profond  » inamovible.
    Cette pieuvre contrôle ainsi le gouvernement, la FED évidemment ( puisque propriété des banquiers ), les agences FBI CIA NSA etc. les grandes fondations, bref toute la structure fédérale qui dirige les EUA.
    100 sénateurs à Washington DC ne font pas le poids et le président obéit au CFR sinon il est empêché ou éliminé ( Trump ). Les EUA ne sont plus en démocratie mais en oligarchie.
    .
    Évidemment Soros, Gates, Zuckerberg, Bolton, font partie de ces 3.000 détenteurs du vrai pouvoir aux UEA.
    Je viens de consulter le site cfr.org : la liste des membres ( avec bios et photos ) a été retirée du site. Le CFR devient donc une organisation secrète !
    Voir la revue Thenewamerican.com qui analyse régulièrement les méfaits du CFR ( cf. la fonction recherche ).
    .
    R et R ont également créé le Comité Bilderberg et la Commission Trilatérale. Les listes des membres sont toujours publiées et c’est édifiant..
    En Europe le CFR a un petit clone : le European CFR :
    https://ecfr.eu/leaders
    En France, la French American Foundation et Le Siècle sont des courroies de transmission, comme l’Institut Montaigne que vous mentionnez ( de Castries est membre du Goldenberg ).
    .
    Et… notre ainsi nommé président ( young global leader du FEM créé par Rockefeller ) reçoit ses ordres washingtonnesques par l’intermédiaire de McKinsey.

    Répondre
  • Robert

    25 juin 2022

    Poutine s’ allie à la Chine, mais cette dernière lui présentera la facture à moyen terme : les matières premières de la Sibérie l’ intéressent diablement !

    Répondre
  • Dominique

    25 juin 2022

    A propos des risques de guerre EUA – Russie, – les déclarations du 21 février 2022 du 24 contre Kiev, et contre la “ menace mortelle” de Washington furent l’aboutissement d’années de réflexions du gouvernement russe et de ses négociations infructueuses avec Washington pendant 20 années.
    .
    Pour le moment, les Russes libérent leurs compatriotes qui vivent au Donbass et ils y sont accueillis comme des libérateurs : même l’AFP le reconnait.
    Mais ces déclarations restent en vigueur et l’objectif majeur est de supprimer l’encerclement de la Russie par l ‘OTAN., elles figurent en tête des vidéos du site du président de la Russie.
    http://en.kremlin.ru/events/president/news/67843

    Répondre
  • Dominique

    25 juin 2022

     » Le monde selon la Russie  » serait mieux approprié car évidemment Poutine n’est qu’à la tête de la nation russe même si son rôle est primordial comme pour tout chef.
    Je vous taquine mais ce point est important : c’est, à mon avis, l’ensemble des Russes qui travaillent à l’unisson, de la base jusqu’au sommet, et cela fait de la Russie actuelle un pays à part. Je le ressens comme cela.
    .
    Poutine n’est pas seul non plus au Kremlin – même si nos médias menteurs ne parlent que de lui – oú il assume son rôle en tant que président, jour après jour.
    Le site ci-après contient toutes les déclarations, réunions du président, comme il est d’usage en Russie pour rendre compte aux Russes ( Medvedev, Lavrov, etc. ont aussi leurs sites ).
    Son agenda est impressionnant – d’autant que les questions confidentielles n’y figurent pas – et Poutine ne peut en être l’unique réalisateur :
    http://en.kremlin.ru/events/president/news

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  • Charles Heyd

    25 juin 2022

    Ceux (et celles) qui espéraient une fin rapide dans cette guerre et la « victoire » de l’Ukraine sont des utopistes! J’éspère qu’il il y aura une vraie pénurie de gaz et pétrole cet hiver, en Allemagne surtout, et qu’il sera froid (l’hiver)!
    Das ist nicht Schadenfreunde, nur Realität!

    Répondre
    • breizh

      25 juin 2022

      s’il y a pénurie de gaz et pétrole, ce sont les plus pauvres qui vont la payer le plus cher…

    • Charles Heyd

      26 juin 2022

      Je réponds à #breizh;
      évidemment ce seront les plus pauvres qui seront touchés en premier comme déjà actuellement dans l’augmentation des prix du carburant et autres produits; mais cela aidera peut-être certains pauvres à réfléchir; après tout ils ont aussi un bulletin de vote, comme les riches!

  • swen ekfa

    25 juin 2022

    L’Europe, et la France seule seraient bien inspirées de se fixer les mêmes objectifs :
    « le principe de développement est de parvenir à une véritable souveraineté technologique, en créant un système holistique de développement économique indépendant des institutions étrangères en termes de composants critiques. Nous devons développer tous les domaines de la vie à un niveau technologique qualitativement nouveau et, en même temps, ne pas nous contenter d’être les utilisateurs des solutions de quelqu’un d’autre, mais disposer des clés technologiques pour créer des biens et des services pour les générations suivantes. »

    Répondre
  • lez

    25 juin 2022

    La relance évoquée de la natalité , outre qu’elle est nécessaire dans ce vaste territoire, est aussi un pied de nez à l’eugénisme exprimé des adeptes du guru de Davos

    Répondre
  • Kingkong

    24 juin 2022

    Le discours est clair : La Russie vise la souveraineté intégrale : industrielle, alimentaire, energétique, technologique…
    Cela peut être effectivement terrifiant pour l’Europe, car je ne vois pas d’éléments qui pourraient les empêcher d’atteindre ce but.
    Conséquemment, on pourrait se retrouver dans 20 ans avec une Russie s’étendant jusque l’est du Dniepr (et la frontière polonaise via son sbire bielorusse), integralement souveraine (donc ne nécessitant plus de nous exporter des matières premières), et étendant sa zone d’influence dans l’ensemble de l’eurasie, allié au pays qui sera alors le plus puissant au monde (la Chine), et qui nous sera globalement hostile grâce aux fines connaissances géopolitiques de nos dirigeants actuels.
    La perspective fait froid dans le dos pour l’Europe. Heureusement il reste un talon d’achille à la superpuissance qui se construit à l’est pour le moment, c’est la démographie. Les élites russes en ont conscience, ce point faible est sans doute dû aux périodes troubles qu’a traversée le pays dans les années 90 ne suscitant pas une grande confiance en l’avenir (et les périodes de sanctions successives connues depuis). Les élites préfereraient sans doute un pays à 300 millions d’habitants, surtout que l’espace ne manque pas.

    Répondre
    • Dominique

      25 juin 2022

      Que la Russie soit souveraine cela n’est pas nouveau, et ne nous portait aucun préjudice.
      En quoi la souveraineté d’un pays serait-elle terrifiante pour nous ?
      Et pourquoi nous deviendrait-il elle hostile ?
      Alors que la Russie exporte gaz, pétrole, blé, engrais et avait ouvert ses portes à nos industriels et commerçants !
      .
      C’est plutôt Washington qui est hostile à la Russie ( avec l’OTAN qui encercle la Russie ) et à la Chine ( avec l’arc de confinement qui va du Japon jusqu’à Singapour ). Et l’UE/OTAN qui sanctionne les Russes.
      Et la France dont des armes tuent des civils russes au Donbass ( à Donestk les habitants meurent en ce moment sous les obus de nos canons de 155 Caesars ! )
      .
      Ce qui fait froid dans le dos, pour nous Français – outre que nous allons avoir froid en refusant le gaz le pétrole russe – c’est plutôt :
      d’être un pays déchiré ( depuis la révolution ), communiste , mondialiste, déchristianisé, sans ressources du sous-sol, désindustrialisé, ruiné, envahi par une immigration de remplacement, et ravagé par la violence. Effectivement, France et Russie sont bien différents…
      .
      Et le talon d’Achille n’est pas russe mais français : la démographie veut que la France sera arabo-africano musulmane dans 25 ans. Pas chez les Russes.
      Comprenez que la russophobie washingtonesque vous empêche de penser correctement.

    • breizh

      25 juin 2022

      commentaire pertinent : merci !

    • Robert

      25 juin 2022

      La Chine soutient la Russie comme la corde le pendu.
      A moyen terme, les chinois, qui visent l’ hégémonie mondiale ( à cet égard ce qui se passe en Ukraine est une plaisanterie face à la rivalité Chine-USA ) sauront montrer aux russes leur appétit pour les matières premières de Sibérie…

    • Robert

      25 juin 2022

      @dominique : Commentaire pertinent, en particulier votre conclusion « washingtonienne  » !

    • Dominique

      25 juin 2022

      Avec plaisir, breizh 😊

    • Kingkong

      27 juin 2022

      Dominique : Je me suis peut-être mal fait comprendre, je souhaitais dire que dans 20 ans la Russie nous sera forcément hostile du fait de ce que l’on fait aujourd’hui
      Je souscris du reste à tout ce que vous dites, en dehors de la démographie : que ce soit l’une de nos innombrables faiblesses n’exclut pas que ce problème soit également prégnant chez eux
      (le souci étant, naturellement, que c’est presque leur seul problème quand c’est un parmi tellement d’autres ici)

    • Amike

      27 juin 2022

      @Robert: « La Chine soutient la Russie comme la corde le pendu. »
      Ces illustrations imagées (appétit…) ne veulent pas dire grand chose. Pourquoi la Sibérie plutôt que l’Amazonie du Brésil ou le Katanga du Congo ? La Chine s’intéressera à tout partout quelle que soit la distance.
      Vos prédictions sont aussi vague sur la manière (on a échappé à la route de la soie), imprécise dans le temps, qu’inutile.

  • PETRE GRIGORESCU

    24 juin 2022

    ,,EXTRANGE’’: Des constats, des constats et (que) plein d’interprétations !

    Premièrement : Poutine n’est pas SEUL ! ,,POUTINE’’ c’est UN SYSTEME !
    Le Quel ? IDL ( Jean-Baptiste Noé) ne le dit pas ! Pour quoi ?!?
    Ce que Mr. Noé oublie comme par hasard, c’est L’Aveuglement (depuis au moins 100 ans) sur La Vérité sur l’idéologie communiste, l’URSS, et le post-l’URSS/La Russie !
    ET, l’héritage KGB-ist, absolument phénoménal, essentiel et décisif, d’après 1989 !!!
    Est-ce que les accords de Minsk ont été respecter ??? Bien sûr que NON !
    NON respectés par Qui ?!? L’U.E. et U.S.A. ont fait Quoi ? L’Ukraine ???
    Quand ,,L’OCCIDENT’’ joue (depuis 100 ans ) le jeu (suicidaire) de L’IGNORIANT intellectuellement endoctriné, ça ne peut pas être étonnant que le niveau des analyses des annalistes ,,intelligents’’ font partie banalement aujourd’hui (depuis 100 ans) du paysage médiatique-intellectuelles pour AMALGAMER TOUT !

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  • Steve

    24 juin 2022

    Bonjour M. Noé
    Les amérindiens du nord savent depuis longtemps ce à quoi il faut s’attendre lorsque l’on signe un traité avec les USA, ou qu’on se fie à leurs promesses.
    Les Russes ont bien du finir par s’en rendre compte.
    Le vieil adage de Staline:  » Ce qui est à moi est à moi, ce qui est à vous est négociable » est dépassé, désormais son évolution outre atlantique c’est  » Ce que je veux est à moi, pour ce que vous croyez être à vous je vous ferai une offre que vous ne pourrez pas refuser! »
    En attendant, Vladimir Poutine peut prononcer un long discours bien construit , Joe Biden lui a en main une petite fiche qui commence par:  » a) lorsque vous entrez en scène, dites bonjour; 2) ensuite allez vous asseoir – sur la chaise du milieu;
    3) etc…
    En Europe, il y a bien le Concours de l’Eurovision du futur …. mais apparemment, les 27 membres de la chorale n’ont pas tous reçu la même partition et les courants d’air, à cause du chauffage qui ne fonctionne plus bien, en ont enrhumé plus d’un .
    Et, il faut bien le dire, Zelensky en chef d’orchestre n’arrive pas à la cheville de Louis de Funès dans la Grande vadrouille; pourtant il est bien mieux payé!

    Cordialement

    Cordialement.

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  • Robert

    24 juin 2022

    La guerre en Ukraine amènera la Russie, coupée des occidentaux, à regarder toujours plus vers l’ Asie.
    Notamment vers la Chine, qui la soutiendra comme la corde soutient le pendu : à terme des revendications chinoises sur les matières premières russes, notamment en Sibérie, sont probables…

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  • breizh

    24 juin 2022

    Quand les pays de 140 millions d’habitants parlent, les pays de 40/60/80 millions les écoutent !

    Surtout quand ce pays fait une démonstration militaire impressionnante, tant technologique qu’opérative : les opérations en Ukraine ne se feraient qu’avec moins de 200 000 soldats russes et les forces ukrainiennes sont en train de se faire dramatiquement détruire.

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    • Antoine

      25 juin 2022

      J’imagine que votre commentaire sur la démonstration de force est à prendre au second degré

    • breizh

      26 juin 2022

      ben non, je suis très sérieux : les effectifs russes engagés dans l’opération sont bien faibles vu la dimension de la zone d’opération. Malgré cela, les russes progressent et écrasent les ukrainiens (qui ne manoeuvrent pas).
      Et personne en Europe ne peut tout simplement s’opposer à cette démonstration russe.

    • Kingkong

      1 juillet 2022

      Antoine : La Russie attaque à un contre 3.5 (200000 contre 700000) un pays armé jusqu’aux dents par l’OTAN, et continue d’avancer, infligeant des pertes monstrueuses à l’adversaire.
      Il faut considérer que l’Ukraine a dévalisé la moitié voire les deux tiers des stocks de l’ensemble des pays de l’OTAN, et que ce n’est toujours pas suffisant…

  • Philippe

    24 juin 2022

    Il ne manque que la liste des promesses des responsables américains quant aux restrictions a la présence de l’OTAN en europe centrale . L’ex ambassadeur américain a Moscou Jack Matlock en etait le porte-parole . Vous pourriez creuser la question par la lecture du livre d’ André Liebich  » les promesses faites a Gorbatchev – avenir des alliances au crépuscule de la guerre froide  » publié dans Relations Internationales 2011/147 . Matlock admet que les USA ont promis ces restrictions et il se félicite que les USA les ait violé …Cette lecture pourrait éclairer votre lanterne ?

    Répondre
    • Dominique

      25 juin 2022

      Kissinger a récemment rappelé cette « erreur historique » de Washington.
      Historiquement, l’Ouest a toujours fait la guerre aux Russes : Londres était à la manoeuvre.

    • Philippe

      26 juin 2022

      Après Kissinger qui avait une vision personnelle élevée , historique du role des puissances , et des cultures , ont pris les renes du pouvoir les  » Think-tank  » dominés et financés par le Big Business américain . Les roles du CFR , de Brookings, Rand Corporation , Carnegie endowment , Heritage foundation , American enterprise Foundation sont à étudier , leurs objectifs sont a long terme ( soumission de l’ Europe – démembrement de la Russie – domination de la Chine ) des universitaires sont chargés de mettre en forme et faire passer leurs messages dans les médias . On a vu que Georges Schultz , secretaire d’etat des USA sous George Bush Sr. était un dirigeant de Bechtel qui a reçu d’importants contrats pour la reconstruction de l’Irak ; détruire puis reconstruire un pays , c’est un jeu qui paye bien . En France les relais sont l’Institut Montaigne , l’IFRI , l’IRIS ( gauche du PS ) , les médias ( L’Express, le Point , l’Observateur , les chaines de TV et les radios ) sont des relais serviles .Seule la soumission de l’Europe aux USA et a l’Allemagne a été obtenue rapidement ( facilitée par tous les présidents français depuis Giscard ). Pour le démembrement de la Russie il va falloir attendre un peu ….

    • Dominique

      26 juin 2022

      Philippe,
      Bien vu de placer en tête le Council of Foreign Relations.
      Le CFR est de l’avis des grands analystes l’organisation qui dirige les EUA. Rien que cela.
      Je viens de consulter son site cfr.org : toute la description de son organisation a été retirée du site !
      Alors que tous les membres y étaient présentés : de l’ordre de 3.000 personnes ayant les plus hauts postes dans l’État Fédéral et les gtandes entreprises : ils constituent le  » Deep State  » américain. ( État Profond ).
      A leur tête : les grands financiers Rothschild et Rockefeller et tous les autres grands banquiers américains qui créèrent le CFR en 1920 lorsque son prédécesseur anglais ( Chattam House ) fut délaissé par les Rothschild.; le temps de l’empire britannique était révolu.
      R et R ont également créé le Comite Bilderberg et la Commission Trilatétale : jusqu’à présent leurs membres étaient aussi affichés dans les sites et par exemple on pouvait découvrir que JC Trichet est le directeur de la Zône Europe à la Trilateral …
      Si les grands banquiers ont décidé de cacher désormais les noms des membres du CFR c’est bien parce que le journal US en ligne TheNewAmerican rêgle régulièrement son compte ( voir la fonction recherche dans le ssite de TNA ) au CFR, cette pieuvre qui contrôle le gouvernement de Washington, la présidence, les ministères, la FED évidemment, les agences FBI CIA NSA etc. les grandes fondations, bref toute la structure fédérale des EUA.
      Biden et les autres ne sont que des acteurs qui jouent la comédie du pouvoir.
      Evidemnent Soros, Gates, Zuckerberg font partie de ces 3.000 détenteurs du vrai pouvoir aux UEA.
      .
      En Europe le CFR a un clône : le European CFR.
      Ses dirigeants sont pour le moment toujours affichés publiquement dans le site du ECFR :
      https://ecfr.eu/leadership/
      La consultation vaut le détour, notamment pour connaître les membres français.
      Et des ignorants/ imbéciles ne comprennent pas que la manipulation est totale.

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