6 février, 2022

Le Kaboul de la France

Avec la présence française en Afrique, des générations de Français révèrent à la colonisation, découvrirent les espaces africains, les peuples, les coutumes. Après les indépendances des années 1960 ce furent les coopérants et les humanitaires qui prirent la suite de la présence française, d’une autre façon, mais avec le même esprit : l’idée que l’Afrique était essentielle à la puissance française et qu’il fallait apporter, non plus la civilisation, mais le développement, à des peuples qui ne demandaient qu’à nous ressembler. Il y avait des accros bien sûr, des guerres, des génocides, des famines, des coups d’État et des épidémies, mais il y avait aussi la coopération militaire, les films de Belmondo et les sauts sur Kolwezi. Il y avait la Françafrique, existante sans exister, dont on devait sans cesse promettre la fin tout en la faisant muter.

 

Il y avait eu « les objectifs du millénaire ». Avec de l’argent, bien posé, bien investi, avec la démocratie, avec la bonne gouvernance, avec la tutelle, d’une façon ou d’une autre de la France, nous resterions toujours, bien que différemment, et nous pourrions ainsi accomplir le rêve de Jules Ferry et de Léon Blum, les espoirs des Pères blancs et des humanitaires. Il y avait la fin de l’apartheid en Afrique du Sud, et qu’importe si ce pays, qui avait vu la première transplantation du cœur, n’avait plus ni eau potable ni nourriture assurée, mais les violences et le chômage. La France croyait encore à son rôle de stabilisation, de pacification et de développement. Les militaires y trouvaient l’occasion de faire la guerre et de monter en grade, les politiques de maintenir leurs réseaux et leurs connivences.

 

Guerre au terrorisme

 

Puis nous partîmes en guerre contre le terrorisme. Depuis 2011, tout fut mal embouché : les buts de guerre absents, la stratégie ratatinée, la légitimité contestée, la vision éteinte. Au Mali, au Tchad, au Burkina, en Côte d’Ivoire, la France s’évaporait et ne voulait pas le voir. Les Chinois bâtissaient la Chinafrique, regardée avec mépris, car purement économique et sans porter d’attention à la démocratie et aux droits de l’homme. Mais ce furent finalement les Russes qui menèrent une guerre éclair. D’abord un travail de sape, une guerre de réseaux et d’informations pour fabriquer une mauvaise image de la France et savonner la planche sur laquelle celle-ci essayait encore de tenir. Puis les coups d’État s’enchainèrent, les mercenaires de Wagner protégèrent les nouveaux dirigeants et ceux-ci coupèrent les ponts avec l’ancienne puissance coloniale. Le nouveau Mali expulsait l’ambassadeur et avec lui les rêves de la France. C’était notre Kaboul. Nous étions vaincus et chassés par ceux que nous étions venus libérer. Non pas une présence de 20 ans, mais de près de deux siècles. Et les travaux des ethnologues, des historiens et des géographes ne servirent à rien ; tout fut négligé, et les peuples et l’histoire et les lieux. Nous étions chassés, non comme les Américains par des éleveurs de chèvres, mais par nos illusions et nos aveuglements.

 

L’évaporation de la France

 

Après le Mali, le jeu de domino entrainera le Burkina Faso, le Niger puis la Côte d’Ivoire. La tache djihadiste descend du nord vers le sud, rencontrant la montée des cartels de la drogue. Le front est désormais situé à Bouaké, deuxième ville de Côte d’Ivoire, et ce n’est plus qu’une question de temps, de mois ou d’années, que ce pays tombe à son tour. Mais contrairement au Mali, où la présence française est composée de militaires, en Côte d’Ivoire les civils sont nombreux. Comme lors de la révolte des Mau-Mau des Kenya, comme lors de l’indépendance du Congo belge, comme durant la guerre de 2010-2011, ces civils seront des cibles de choix. Mais, contrairement à 2011, la force militaire est moindre et la violence ethnique sera plus grande. L’aveuglement risque de conduire à d’autres Kaboul africain.

 

Quels intérêts pour la France ?

 

Le drame africain de la France est que n’avons jamais défini nos intérêts dans le continent. Ils ne sont pas économiques en tout cas. Avec 1,8% du PIB mondial, l’Afrique ne compte pas. La France fait plus d’échanges commerciaux avec la Belgique qu’avec l’ensemble du continent africain. Et dans ce continent, c’est essentiellement le Maroc qui compte, avec le port de Tanger Med, et l’Égypte, à qui nous vendons Rafales et frégates. L’uranium du Niger est de faible qualité. Le gaz d’Algérie s’épuise et ne vaut pas celui de Méditerranée orientale et de la Caspienne. Bolloré vend ses ports. Total a dû quitter le Mozambique et n’a guère de passion pour l’instabilité du Nigéria. Les intérêts économiques de la France sont en Europe, en Amérique, en Asie, mais pas en Afrique.

 

Alors que reste-t-il ? Des intérêts stratégiques ? Ceux-ci n’ont jamais été définis. La lutte contre le terrorisme ? Autant chasser les mouches avec une passoire. Reste l’argument ultime : notre présence empêcherait une plus grande migration vers l’Europe. C’est oublier que l’une des causes essentielles de cette migration est l’explosion démographique du continent, qui ne trouve pour l’instant aucune solution. À cela s’ajoutent la pompe aspirante des aides sociales et les vecteurs directeurs des mafias. Deux choses que l’on peut combattre sans occuper le Sahara.

 

Que veulent les Africains ?

 

À force de parler de développement, on semble avoir oublié que celui-ci ne pouvait se faire sans les Africains. On parle beaucoup d’Afrique, en oubliant bien souvent sa population. Ce sont près de 200 000 Maliens qui vivent en France. Aucun d’entre eux n’a témoigné d’empathie particulière pour son pays ni n’a choisi de s’engager auprès de la France pour restaurer là-bas l’ordre et la démocratie. Les diasporas africaines en France font bien quelques virements, mais pour l’essentiel elle semble se désintéresser de leur pays. Les étudiants viennent pour se former puis ne sont nullement pressés de retourner développer leur terre. Lors des épidémies d’Ébola on a vu des médecins italiens et français se presser au chevet des malades, mais pas de médecins africains vivant en Europe. Cette asymétrie dans l’intérêt n’a jamais été pensée ni analysée, mais elle explique bien des échecs et des impasses. Le développement du continent ne pourra pas se faire sans les Africains, qui doivent être impliqués dans ce processus.

 

Retour au XIXe

 

Face aux territoires extra-européens deux visons ont toujours partagé  la France. Une portée par les républicains, puis les missionnaires et une partie de la droite, qui voyaient dans l’Afrique un mélange de devoir humanitaire à exercer et de levier de puissance à faire valoir. C’était l’association de l’Empire, de l’évangélisation et du développement qui permit d’associer des courants politiques opposés. L’autre vision était celle de Bastiat, de Tocqueville puis de Raymond Aron et de Charles de Gaulle, qui virent dans ces terres soit une aventure inutile et ruineuse, soit une ingérence qui n’avait pas de sens. Quand certains préconisaient de prendre le contrôle de l’intérieur du continent, Guizot défendait la politique des points d’appui, consistant à contrôler quelques ports et à pouvoir envoyer des forces de projection militaire si besoin. Avec l’évaporation de la France, c’est vers la solution Guizot que nous retournons aujourd’hui. Retour aux années 1840 et au XIXe siècle.

 

Ce phénomène n’est pas des moins inintéressant. Alors que nous progressons dans la technique et dans la modernité, nous retournons au XIXe siècle dans les relations internationales. Les ethnies reprennent le dessus sur les États, l’Afrique se dissout et se fragmente, les pays d’Europe ne contrôlent plus que quelques points de présence. À cela s’ajoutent le craquement du vernis chrétien et musulman et le retour aux religions traditionnelles, animisme et vaudou. Un phénomène qui va aller croissant. Même l’islam du Mali n’a pas grand-chose à voir avec l’islam d’Arabie. Cette religion est beaucoup plus plastique et adaptable qu’il n’y parait.

Bien évidemment l’UE est absente de cette crise, comme toujours et comme d’habitude. Il ne reste donc plus grand-chose, si ce n’est l’amertume de toutes les erreurs commises. Puisque nous sommes à l’année 0, autant reconstruire en définissant une véritable stratégie pour la France.

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

26 Commentaires

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  • gug

    22 février 2022

    Depuis 2011, tout fut mal embouché : les buts de guerre absents, la stratégie ratatinée, la légitimité contestée, la vision éteinte. Au Mali, au Tchad, au Burkina, en Côte d’Ivoire, la France s’évaporait et ne voulait pas le voir.

    L’Etat ne sait pas ce qu’il veut obtenir (end state), c’est pour les politiques et eux seuls. La tactique, la stratégie, c’est pour les militaires. Pas pour les nombreux guignols qui n’ont pas fait leur service mais ont des visions. Moi, officier supérieur pendant des lustres, j’admire toujours ce que font mes frères d’arme avec tant d’abnégation.

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    • Dominique

      23 février 2022

      Gug,
      Difficile pour notre armée d’assurer une présence dans des pays amis alors que nos entreprises ont levé le camp.
      Pour avoir travaillé 10 ans dans un groupe français de dimension internationale et implanté en Afrique, aujourd’hui disparu comme tant d’autres, j’ai pu constater tous les effetsnpositifs pour la France et l’Afrique de notre présence économique.
      C’est du passé.
      Évidemment l’attitude anti française d’un Young Leader à l’Élysée ( ses dénigrements de la France à l’étranger, sa nomination d’une anglophone à la tête l’organisation Francophonie etc. ) et un ministre des affaires étrangères arrogant n’arrangent rien.
      Comment les Français qui ont encore des affaires en Afrique continueraient ils à investir ?
      Pour nos militaires en Afrique, Force et Honneur évidemment.
      Malgré les trahisons ils combattent comme des lions et ils offrent leurs vies comme toujours pour protéger les populations.

  • Dominique

    19 février 2022

    Nous rappelant Saint-Michel, le candidat Éric Zemmour a tenu devant le Mont Saint-Michel un discours géopolitique qui permettrait de  » définir une stratégie pour la France. »
    Surtout ne pas recourir à l’UE pour cela, car iil revient à chaque pays de défendre son âme.
    Cela passera par l’augmentation du budget des armées à 70 milliards, et la réhabilitation du combat spirituel contre les forces du diable.
    Ne craignons pas de parler vrai.

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  • Nanker

    14 février 2022

    « Vous croyez vraiment que vous avez un rôle de civilisation pour les Africains? »

    Non effectivement, car sur le continent la situation est au-delà du désespéré… Y-a-t-il un autre endroit sur Terre où l’on commet de mini « Oradour-sur-Glane » tous les 3/4 matins? https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220108-nigeria-plus-de-140-civils-tués-par-des-bandits-à-moto-dans-le-nord-ouest
    Y-a-t-il un autre endroit sur Terre où l’on viole des femmes avec des baïonnettes, comme on le fait dans le Kivu?
    https://www.rfi.fr/fr/afrique/20181006-viol-comme-arme-guerre-fleau-est-rdc-mukwege

    Idrissa je vous souhaite BEAUCOUP de courage dans votre oeuvre de civilisation car effectivement, vous partez de très très loin…

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  • Nanker

    14 février 2022

    « Le développement du continent ne pourra pas se faire sans les Africains, qui doivent être impliqués dans ce processus »
    Un développement pour quoi faire? Pour que le continent passe à 2 ou 3 milliards d’habitants, croule sous son propre poids démographique et déborde vers l’Europe, comme elle le fait déjà. Non je ne vois vraiment pas l’intérêt de « développer » l’Afrique.

    Personnellement je crois que la France aurait TOUT intérêt à cesser nos relations Nord-sud qui ne nous apportent que du mauvais depuis les années 80, et nous tourner vers l’Est… OUI vers Poutine! La Russie possède toutes les ressources naturelles qui existent aussi en Afrique mais ne nous apportera le désordre social et civilisationnel que le continent/trou noir infuse chez nous (la drépanocytose problème de santé publique **en France**c’est pour dans 20 ans…).
    Pourquoi parier sur le renouvellement de l’Europe par les Africains, cad des gens qui ont ABSOLUMENT tout raté chez eux depuis les décolonisations. Des perdants sur le continent africain qui se métamorphoseraient en « winners » comme par miracle, une fois le pied posé en Europe? La fable est sympathique…

    Non je crois qu’il faut laisser le radeau de la Méduse africain aller vers son destin (cad le naufrage) sans plus s’impliquer aucunement… car autrement ils pourraient encore nous tenir responsables de leur échec. La Russie nous tend les bras, l’avenir de la France et de nos enfants est de ce côté!

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  • Scardanelli

    10 février 2022

    Une question : pourquoi les Russes interviennent-ils au Mali ? N’ont-ils pas été dégrisés par l’épuisante implication de l’URSS en Éthiopie ? S’ils n’ont aucun intérêt ni envie de s’aventurer en Ukraine — c’est ce qu’assure Vladimir Poutine et on a envie de le croire — que vont-ils faire dans cette galère ?

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    • dl

      19 février 2022

      Helas, c est plutot la France qui a le role de l URSS en Afrique, avec des interventions ideologiques.
      L intervention au Mali de la Russie est un duo Chine – Russie.
      La Chine occupe la partie commerciale.
      La Russie se contente via des mercenaires d une operation low cost qui consiste a proteger le gouvernement. En plus le Mali paie ces mercenaires.

  • IDRISSA

    10 février 2022

    Vous croyez vraiment que vous avez un rôle de civilisation pour les africains? Pensez-vous que sans vraiment que les africains avaient besoin de la civilisation occidental? Les migrations africaines sont uniquement le résultat du désordre que FRANCE et les autres occidentaux foutent en Afrique.
    Et là vous croyez encore que c’est vous qui allez les questions démographiques des africains? La seule chose que vous pouviez faire c’est de vous occupez de vos problèmes et de laisser les africains s’occuper des leurs.

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    • Dominique

      23 février 2022

      Idrissa,
      Nanker vous a répondu.
      La politique de la France fut désintéressée au plus haut point. Quitteraintenant les peuples africains c’est les abandonner au Nouvel ordre mondial ( Chinois y compris ).
      Et les sociétés françaises qui y ont créé des entreprises ont participé à une oeuvre civilisationnelle : les Africains y ont appris nos techniques et mos sciences. Par exemple la France y a construit des CHU et aujourd’hui le centre de recherches épidémiologiques sénégalais n’a rien à envier aux centres français.
      Pour avoir été reçu dans des familles en Afrique, je sais que la France a laissé de très bons souvenirs. Ainsi que notre langue qui est un trésor civilisationnel et la religion catholique
      Tous dehx restent vivants tant que des islamistes ne les broient pas.
      Écoutez le cardinal Sarah : il vaut plus que tous les arguments que je pourrais vous présenter.

  • Catoneo

    9 février 2022

    Effectivement nous n’avons pas d’intérêts économiques cruciaux en Afrique, et le rallye souvent invoqué des voix de la francophonie à l’Assemblée générale des Nations-Unies est en péril.

    Le développement auquel nous (et l’UE surtout) consacrons beaucoup d’argent et une manière de lutter contre l’émigration, même si l’effort est vain tant qu’on n’aura pas réglé les surplus démographiques de l’Afrique noire.
    Sans doute serait-il préférable de laisser l’UE « s’occuper de l’Afrique » dans le cadre du Global Gateway où les fonds engagés se comptent en milliards d’euros, ce que la France en quasi-faillite (dette colossale et déficits partout) ne pourra jamais assurer. Prenons notre juste part sans nous mettre en avant à chaque crise.

    Mais que deviendront nos bureaux d’études, agences d’investissements, sociétés de développement diverses et variées qui mangent sur la bête ? Enormément de monde est intéressé au néo-colonialisme, qui poussent à l’interventionisme de l’Etat français.

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  • max

    9 février 2022

    Nous avons un bon africaniste : Bernard Lugan. Qui est systématiquement mis à l’écart.
    « Controversé » comme on peut le lire dans Wikipédia.
    Mais les faits sont têtus et montrent qu’il a eu raison dans ses analyses.
    Voir Afrique réelle sur internet, ou encore mieux s’abonner à la revue. « L’Afrique réelle ».
    Dommage que nos dominants ne s’y intéressent pas.
    Dominants , et non élites.
    De même que je préfère « Gros medias » à « grands medias ».
    Max

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  • caussejeanlouis@orange.fr

    7 février 2022

    Anciencopérant volontaire,50 ans après, je ne retrouve plus rien: Les souvenirs s’estompent, plus aucune suite! etc.

    Répondre
  • Scardanelli

    7 février 2022

    Une question : pourquoi les Russes interviennent-ils au Mali ? N’ont-ils pas été dégrisés par l’épuisante implication de l’URSS en Éthiopie ? S’ils n’ont aucun intérêt ni envie de s’aventurer en Ukraine — c’est ce qu’assure Vladimir Poutine et on a envie de le croire — que vont-ils faire dans cette galère ?

    Répondre
  • causse

    7 février 2022

    Je soutiens moralement un voisin du bas rouergue

    Répondre
  • BOZE Dominique

    7 février 2022

    Excellent article. Écrit dans un style enlevé et posant bien les données géopolitiques de la question africaine. C ‘est bien à cette aune qu’une politique nationale, et non européenne, doit etre repensee. En tout cas, sans chercher à faire prévaloir un quelconque progressisme. L’Afrique aux africains. Assurément !

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  • LANDRAS Philippe

    7 février 2022

    L’Afrique est une Démocratie “Tribal”. La tribu avec le plus grand nombre de membres gouverne. Le membre d’une tribute, ne peut que voter pour le membre de sa tribute. Ne pas voter pour le membre de sa tribute est la trahison suprême !
    Les membres de la tribu majoritaire font du clientélisme, qui n’a qu’un but, la bienveillance des membres de sa tribu. Les tribus minoritaires se distribue les restes ou émigrent. Certain font du terrorisme, d’autre se battent pour leur religion, l’Islam surtout si la tribu majoritaire est Chrétienne.
    La France veut imposer la démocratie à la Française, basée sur les droits de l’homme. L’Afrique est tribal, les droits de l’homme sont pour et les hommes, et plus ou moins les femmes, de la tribu majoritaire. L’Afrique ne changera pas ! La France perd son temps, son argent et ses hommes !

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  • Thyssen

    7 février 2022

    Je vois que vous participez à la russophobie ambiante. Les Russes n’ont pas « sapé » la France et si les Africains remplacent les pays colonialistes par la Russie et la Chine, c’est sans doute que les échanges avec eux sont gagnant-gagnant.
    Je pense que tout le monde en a assez de cette hypocrisie des droits de l’homme et les missionnaires n’étaient que d’autres « soldats ».
    Les pays colonialistes n’ont jamais souhaité le bonheur des indigènes, la France a gaspillé ses soldats pour défendre les intérêts de quelques-un et aussi gaspillé la vie de beaucoup d’Africains pour des guerres qui n’étaient pas les leurs.

    L’Afrique nous rejette et c’est une bonne chose.

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  • Cicéron XIV

    7 février 2022

    Tout y est sauf une chose: les Français (à part une infime minorité) se moquent de l’Afrique, comme, au siècle dernier, ils se moquaient de l’Indochine, et, déjà, de l’Afrique. Enfin, avant de définir une véritable stratégie pour la France en Afrique, il conviendrait de définir une vision pour la France, elle-même, dans l’Europe et dans le monde.

    Répondre
    • Nestor

      7 février 2022

      Tout à fait d’accord. Bien vu.

  • Scardanelli

    7 février 2022

    Une analyse très profonde. Je voudrais poser une question : pourquoi les Russes interviennent-ils au Mali ? N’ont-ils pas été dégrisés par l’épuisante implication de l’URSS en Éthiopie ? S’ils n’ont aucun intérêt ni envie de s’aventurer en Ukraine — c’est ce qu’assure Vladimir Poutine et on a envie de le croire — que vont-ils faire dans cette galère ?

    Répondre
  • Robert

    7 février 2022

    Une analyse remarquable.
    En ce qui concerne l’année 0, c’est le cas pour la France en Afrique mais aussi dans l’ UE.
    Il n’ y a plus que dans notre pays où l’on fait semblant de croire au « couple franco-allemand ».
    Il serait grand temps de redéfinir nos priorités à l’international, et avec quels partenaires. Mais je crois notre actuelle classe politique au pouvoir bien incapable d’une telle remise en question…

    Répondre
  • Roger Galinié

    7 février 2022

    Ceci confirme une chose : si nous avons colonisé ces régions d’Afrique de façon plutôt positive, malgré quelques actes négatifs, nous avons surtout très mal décolonisé, sans avoir fini le travail qui aurait dû amener les populations colonisées au niveau des colonisateurs. Au lieu de cela, sous la pression de l’idéologie de gauche, nous avons « rendu leur dignité » à des peuples qui n’en avaient jamais été, et dont les populations ne souhaitaient rien d’autre que d’accéder à notre niveau de développement. Qu’elles viennent aujourd’hui chercher en Europe.
    La seule solution à long terme pour ce continent serait d’être « recolonisé », en finissant cette fois le boulot proprement.

    Répondre
  • Dominique

    6 février 2022

    Dans votre description historique de la présence française en Afrique, vous vous exprimez imparfaitement : en effet le lecteur pourrait penser que la présence de la France a entraîner des génocides, des famines ! Vous vous êtes sans doute mal exprimé et ce serait bien de rectifier.
    .
    Je note également que vous chargez la Russie. Mais peut-on en vouloir sux Maliens de préférer l’efficacité des commandos russes à la lourdeur de l’armée française. Puisque finalement quelqjes centaines de commandos Wagner s’avèrent plus efficaces au Mali que notre armée avec son état-major etvses plans, ses armements lourd et sa logistique. Il fallait amener au Mali : des  » Commandos de chasse  » comme ceux qui ont décimèrent les fellagas en Afrique du nord. Ce sont ces Commandos de chasse, constitués en prélevant dans les réhiments les éléments les meilleurs et les plus déterminés, les Paras et les Légionnaires qui anéantirent le FLN.
    Notre échec au Mali est aussi diplomatique avec un déplorable ministre des Affaires Étrangères qui insulte les dirigeants ivoiriens ! Quel gouvernement accepterait celà ?
    .
    Mais ce sont là des détails puisque terminez votre description historique en demandant une stratégie française. Demande évidemment légitime…
    .

    1 – Mais alors QUELLE STRATÉGIE extérieure pour la France en Afrique ? ( Et bien sûr quelle stratégie extérieure mondiale )
    Il serait intéressant que vous en proposiez une. Donnerez vous une suite à votre présent article ?
    .
    2 – Le gouvernement actuel n’a pas de stratégie internationale et en plus il est en train de casser le Quai d’Orsay qui en est le moyen essentiel, bien avant l’armée.
    .
    Macron a en effet entrepris une réforme ( sans le faire savoir comme tous ses coups bas ) qui réservera la diplomatie de la France aux seuls fonctionnaires ! Alors que la fonction diplomatique a toujours été très ouverte. Et cette ouverture a fait la grande compétence de la diplomatie française : une exception dans les gouvernements.
    .
    Toujours cette ardeur de la part de Macron à détruire notre pays. En cela il sert les intérêts de ses maîtres mondialistes. Et il le fait également dans la tradition républicaine : selon saint Just  » La république c’est la destruction « . Il a de la sorte l’accord de sa base car elle est gauchiste.
    .
    Ce gouvernement de traîtres joue donc sur du velours. Et vous le laissez faire …
    .
    Un candidat comme Zemmour accueillerait certainement vos suggestions si vous lui proposiez une STRATÉGIE EXTÉRIEURE pour la France, et de maintenir l’ouverture du recrutement de la DIPLOMATIE française.

    Répondre
  • Charles HEYD

    6 février 2022

    Cela fait un bout de temps qu’on est à l’année 0! Et on y est resté. Des erreurs ont certes été commises mais quid de l’an 1, puis 2, etc.? En fait, mais cela est dit en filagramme, il faut faire comme les Chinois: voir ce qui peut nous intéresser et laisser tout simplement tomber tout le reste! Zemmour rajouterait: ne plus accorder un seul visa aux pays qui nous tournent le dos et même aux soi-disant demandeurs du droit d’asile! C’est peut-être un peu « hard » mais l’intérêt de la France c’est celui-là!

    Répondre
    • Paul

      7 février 2022

      Fort pertinent. Tout simple comme solution sans s’embarquer dans des délires…

    • Dominique

      23 février 2022

      Charles Heyd,
      Je comprends votre position.
      Mais au delà de notre protection en Europe contre des envahisseurs musulmans, il y aussi une stratégie en protégeant sur place des Africains attaqués par des islamistes, d’ailleurs le plus souvent des catholiques.
      Et en protégeant ainsi des Africains, des Français pourraient créer des entreprises.
      J’étais en Mauritanie pour travailler pour la Cominor ( société d’exploitation du minerai de fer ) lorsque le Polisario massacra des familles de travailleurs français. Cela fit les Unes.
      Idem en Côte d’Ivoire, où un collègue en route vers Yammousoukro vit son chauffeur tué par une balle. Ce genre d’éléments ne faisait pas la Une en France mais explique que des entrepreneurs français ont finalement délaissé les pays africains.
      Nous aurions beaucoup à gagner avec des Français à nouveau installés en Afrique francophone si la paix règnait dans les pays victimes d’islamistes..

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