5 janvier, 2015

Le dollar qui monte… une bonne ou une mauvaise nouvelle ?

En 2014,  je n’ai cessé de plaider pour que les lecteurs  de l’IDL se constituent des portefeuilles  » équilibrés », 50 % dans des actions de leur choix, si possible aux USA ou en Asie et 50% en obligations longues de l’État Américain.Je constate avec satisfaction que les taux longs Américains sont passés de 4 % il y a un an à 2.75 % aujourd’hui, ce qui veut dire que l’obligation sous jacente est montée de plus de 35 % en dollars sur les 12 derniers mois,  tandis que le dollar montait également, en particulier vis à vis de l’Euro (+13 %), ce qui est bien.Une obligation longue Américaine est donc montée de plus de 50 % depuis un an en Euro, ce qui est convenable pour un placement prudent.

Quid de l’année qui vient ? Et le lecteur doit il garder ces positions ?

Une première remarque s’impose.

Si un lecteur avait établi ce portefeuille il y a un an en ayant l’autre moitié de son portefeuille dans l’indice de la bourse de Paris (le CAC) et s’il n’a rien touché depuis, il se retrouve aujourd’hui avec environ 65 % en obligations longues US  et 35 % en actions françaises, compte tenu de la stagnation du marché Français et de la hausse du cours des obligations couplée à la hausse du dollar.Son portefeuille sur l’année est donc monté de 25 % environ.Mais une répartition 65/35 ne constitue plus un portefeuille équilibré.

La première chose qu’il pourrait faire pour retrouver un équilibre serait de vendre une partie des obligations US, qui ont beaucoup monté, pour se retrouver à 50/50 en rachetant des actions française qui n’ont rien fait depuis un an.Ce serait là  une politique de placement parfaitement rationnelle et pourtant ce n’est pas celle que je vais recommander. L’instinct à ses raisons que la raison ignore…

Ma suggestion serait de ramener les positions obligataires US à 50 %, c’est à dire d’en vendre à  peu près un quart  et de garder le produit de cette vente en dollars  » cash »‘ en investissant dans un fonds de trésorerie en dollars US qui ne détiendrait que des papiers de l’État Américain (ou émis par des émetteurs AAA).

Le lecteur ne doit prendre AUCUN risque de signature.Voici pourquoi.

Je me trouve en effet devant un monde bizarre et qui m’effraie un peu.Tout semble indiquer que la monnaie US est en train de rentrer dans une hausse « structurelle », comme en fait foi le graphique suivant.

graphiqueQuelques commentaires sur ce graphique.

L’Euro est en dessous de sa moyenne mobile à 7 ans, ce qui semble indiquer qu’il est dans une baisse structurelle puisque tous ceux qui ont emprunté des dollars dans les 7 dernières années  pour investir en euro sont en perte en moyenne aujourd’hui.

Je ne suis pas un analyste technique, mais je sais tirer des traits comme tout le monde, et il me semble que si le dollar «casse» 1.20, nous risquons de nous retrouver très vite à 1, voir en dessous à 0.8.

Quelques commentaires sur ce graphique.

L’Euro est en dessous de sa moyenne mobile à 7 ans, ce qui semble indiquer qu’il est dans une baisse structurelle puisque tous ceux qui ont emprunté des dollars dans les 7 dernières années  pour investir en euro sont en perte en moyenne aujourd’hui.Je ne suis pas un analyste technique, mais je sais tirer des traits comme tout le monde, et il me semble que si le dollar «casse» 1.20, nous risquons de nous retrouver très vite à 1, voir en dessous à 0.8.

Et le dollar est dans une configuration similaire contre la plupart des autres grandes monnaies, à l’exception du Yuan Chinois.Le dollar a donc probablement entamé une hausse structurelle.Ce qui m’amène  à poser la question suivante.Que se passera t’il  donc si le dollar continue à monter?

Il se passera deux choses.

  1. Toutes les entreprises qui sont en concurrence avec des sociétés dont les coûts sont en dollar US seront plus profitables, ce qui est une bonne nouvelle pour leurs actionnaires. Il en sera de même pour les sociétés non américaines ayant des cash flow positifs en dollars. D’où la nécessité d’avoir des actions présentant ces caractéristiques.
  1. Toutes les entités (États, Sociétés industrielles ou commerciales, particuliers) qui se sont endettés en dollar US dans le passé vont voir la charge de leur dette exploser à due concurrence de la hausse du taux de change de la monnaie US.

Et c’est que le bat blesse.

En effet, d’après le dernier rapport de la BRI (la banque centrale des banques centrales), le stock de dettes accumulées depuis une dizaine d’années par des emprunteurs en dollar non basés en dollar US serait de …$ 9 trillions, ce qui est gigantesque. Si le dollar se met à monter, la tentation de couvrir des positions qui sont en fait des positions « à  découvert » va devenir irrésistible, et plus le dollar montera, plus il faudra couvrir, vite.Certains ne pourront pas couvrir et feront faillite, ce qui fut le cas de beaucoup de pays dans des circonstances similaires en Amérique Latine dans les années 80,  ou dans un certain nombre de pays Asiatiques dans les années 90.Si ces gens ont emprunté des dollars en émettant des obligations, le détenteur de ces obligations prendra une claque et se retrouvera appauvri, ce qui n’est pas trop grave.

Si en revanche, les débiteurs qui ne peuvent rembourser ont emprunté auprès des banques , la perte sera supportée par les fonds propres de la banque et nous risquons de nous retrouver dans une nouvelle crise bancaire, accompagnée d’un effondrement des prêts nouveaux (les banques n’ayant plus assez de fonds propres pour émettre des prêts nouveaux et étant obligées de rappeler des prêts anciens) et donc nous aurons une accentuation des tendances à la récession dans les pays, dont la monnaie a commencé à s’écrouler tels le Brésil, l’Afrique du Sud,  la Russie, les pays pétroliers, l’Australie…. Et  ils vont donc exporter de la déflation dans le reste du monde  puisque tous ils vont vouloir  exporter plus en baissant leurs prix et importer moins ….

Ceux qui sont en concurrence avec eux vont voir leurs marges laminées, ceux qui leur vendaient des produits vont devoir baisser leurs prix très sérieusement et donc vont voir leurs profits baisser.

Voilà qui pourrait avoir un effet très désagréable sur les marchés des actions.

J’ai donc deux scénarios en face de moi.

Dans le premier, l’économie Américaine  » tire » le reste du monde, un peu comme elle l’a fait de 1998 à 2000 et dans ce cas, les marchés des actions montent, en particulier en dehors des USA, mais les taux longs remontent aux USA pour retourner vers 3. 5 %, leur niveau d’équilibre à long terme. D’où ma décision de ne pas rester 65 % en obligations longues…

Dans le second, la hausse du dollar devient incontrôlable et déclenche des faillites ici ou là,  et cela au milieu d’une nouvelle crise bancaire.Dans ce second cas, les taux longs US iraient faire un tour vers 1% où en dessous, ce qui voudrait dire que mes obligations longues monteraient à  nouveau très fortement et cette hausse me protégerait contre la baisse des actions.

En effet, dans ce second scénario, les marchés des actions seraient très vulnérables et baisseraient très fortement, et assez rapidement apparaîtraient des occasions d’achat sur les  » belles » valeurs, qu’il faudra savoir mettre à profit.

Mais pour cela il faudra avoir mis du cash en réserve…D’où les 20 % de cash.

Comme à l’accoutumée, je n’ai strictement aucune idée de ce qui va se passer, mais il me semble qu’un portefeuille adapté à un futur bien incertain aurait 40% en actions,40 % en obligations longues US et 20 % en CASH en dollars, provenant des prises de profit sur les obligations achetées il y a un an.Il s’agit la bien sur d’un portefeuille très défensif.

Il y a en effet des moments où il faut être agressif et des moments où il vaut mieux être prudent.A mon avis, le moment de la prudence est arrivé.Le risque que la demande de dollars soit très supérieure à l’offre de dollars est en effet loin d’être nul et donc mettre des dollars cash en réserve me paraît sage.Dans les marchés, il faut toujours essayer de répondre à la question: Y a  t’il plus d’argent que d’investisseurs ou plus d’investisseurs que d’argent?

Je crains que nous ne soyons dans le second cas.

Il s’agit rarement de moments plaisants.

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

42 Commentaires

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  • alexis

    30 janvier 2015

    Cher Charles, vous evoquez un scenario de forte baisse des actions us. Je comprends parfaitement ce raisonnement dans un contexte economique  » normal ou traditionnel ». Or nous connaissons depuis quelques annees une experience monetaire inedite par son ampleur, sa duree et son extension mondiale. Ne croyez vous pas que si les marches actions commencent a baisser alors QE4 et stabilisation du systeme? A moins que l’on soit proche du point de rupture ou les banques centrales perdent le controle du systeme ….

    Répondre
  • JR

    12 janvier 2015

    Bonsoir,

    J’ai une question qui me vient suite à cet article. Que se passera-t-il si les taux US remonte dans quelques mois : le prix des obligations US achetées aujourd’hui ne va-t-il pas baisser ? N’y a-t-il pas un risque fort de perte de capital si j’investis aujourd’hui en obligation US ?

    Répondre
  • BA

    6 janvier 2015

    Le mot de l’année 2015 : le Grexit (= Greece exit).

    Mardi 6 janvier 2015 :

    Allemagne : pour le patron de l’Ifo, la Grèce doit quitter la zone euro pour éviter le défaut.

    Après Angela Merkel, c’est au tour de Hans-Werner Sinn, patron de l’Ifo, d’évoquer sans tabou l’hypothèse du Grexit.

    C’est ce que l’on appelle « jeter de l’huile sur le feu ». Après la chancelière allemande Angela Markel, qui a fait savoir qu’une sortie de la Grèce de la zone euro n’est plus un problème, le patron de l’institut Ifo, Hans-Werner Sinn, scelle le destin de la Grèce. Ces propos sont rapportés par l’agence Handelsblatt. Pour Hans-Werner Sinn, la Grèce peut éviter un défaut en sortant temporairement de la zone euro.

    « Avec une forte coupe de la dette, évidente ou dissimulée, il y aurait une autre banqueroute. S’ensuivraient de nouveaux prêts et de nouvelles coupes de la dette, encore et encore lors des prochaines années, si on ne rétablit pas la compétitivité du pays via une sortie de la zone euro et une dévaluation de la monnaie », renchérit-il.

    Ce n’est pas la première fois que l’homme évoque le « Grexit », un scénario qui coûterait 77 milliards d’euros à l’Allemagne, selon les calculs de l’Ifo. Et 66 milliards d’euros à la France. « La situation grecque est insupportable pour la population et les prêts continus ne sont pas soutenables pour la communauté », a-t-il déclaré, rappelant que la Grèce a subi une chute de 30 % de sa production industrielle par rapport aux niveaux d’avant la crise.

    http://bourse.lesechos.fr/infos-conseils-boursiers/actus-des-marches/infos-marches/pour-le-patron-de-l-ifo-la-grece-doit-quitter-la-zone-euro-pour-eviter-le-defaut-1023134.php

    Répondre
  • Pierre

    6 janvier 2015

    Garder du cash en dollars US… Alors pourquoi pas un petit peu d’or ?

    😉

    L’or se ressaisit et on peut profiter indirectement de la hausse du dollar US.

    Bien cordialement et tous mes bons voeux pour 2015

    Répondre
  • BA

    5 janvier 2015

    Lundi 5 janvier 2015 :

    Grèce : pour la Commission européenne, l’appartenance à la zone euro est « irrévocable ».

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/01/05/grece-pour-la-commission-europeenne-l-appartenance-a-la-zone-euro-est-irrevocable_4549370_3214.html

    L’appartenance à la zone euro est « irrévocable » !

    J’éclate de rire !

    Lisez ce dialogue entre Charles de Gaulle et Alain Peyrefitte :

    – De Gaulle : Le Marché Commun, il n’y a en fait que deux ans qu’on a commencé à le réaliser. Or notre expansion industrielle remonte à bien avant deux ans. L’expansion industrielle allemande, italienne, de même. Ceux qui racontent des histoires sur les bienfaits incomparables de l’intégration européenne sont des jean-foutre.

    – Alain Peyrefitte : Le traité de Rome n’a rien prévu pour qu’un de ses membres le quitte.

    – De Gaulle : C’est de la rigolade ! Vous avez déjà vu un grand pays s’engager à rester couillonné, sous prétexte qu’un traité n’a rien prévu pour le cas où il serait couillonné ? Non. Quand on est couillonné, on dit : « Je suis couillonné. Eh bien, voilà, je fous le camp ! » Ce sont des histoires de juristes et de diplomates, tout ça.

    Alain Peyrefitte, « C’était De Gaulle », Fayard, tome 2, page 267.

    Répondre
    • idlibertes

      5 janvier 2015

      Oui mais ça c’était « avant ».

      Avant Maastricht.

    • BA

      6 janvier 2015

      L’Histoire est un gigantesque cimetière de traités internationaux, qui ont vécu quelques décennies, … puis qui ont été violés, bafoués, tués.

      Les traités européens actuels rejoindront leurs aînés.

      Au cimetière.

    • idlibertes

      6 janvier 2015

      Surement, surement.

      Reste que la question demeure « comment y arriver » en pratique.

    • nolife

      6 janvier 2015

      En attendant que tout s’écroule, ce qui ne saurait tarder …

    • olivier

      6 janvier 2015

      La question est plutot, comment trouver la volonté…

    • nolife

      6 janvier 2015

      Je ne suis pas expert mais à vrai dire l’ex-URSS n’avait sans doute rien dans ses traités pour une scission, pareil pour l’ex-Yougoslavie.

      On improvisera sûrement en catastrophe comme nos hommes politiques ont l’art de le faire plutôt que de réfléchir à froid et sagement.

    • idlibertes

      7 janvier 2015

      Je pense que moins de systèmes financiers en dépendaient.
      Qu’en tout cas, cela aura eu peu d’importance sur le Codevie de 65 M de mes compatriotes, ce qui malheureusement n’est pas le ças de l’euro.

      Nous partons des influences potentielles des monnaies entre elles (cf dollar)/ Je pense donc que le // avec l’ex URSS n’est pas virulent.

  • Sirius

    5 janvier 2015

    Cher CG,
    N’est-on pas tres proche du scenario « black Swan » que vous evoquiez recemment comme possible avec cette hausse si brusque du dollar ?
    Bien a vous
    Sirius

    Répondre
  • albon

    5 janvier 2015

    Bonjour et merci pour cet excellent article (as usual)
    Dans l’optique d’un portefeuille équilibré, indépendamment du problème de la poche de cash, pourquoi choisir d’équilibrer son portefeuille sur la valeur des différentes classes d’actifs, ce qui se fait couramment, plutôt que sur leur volatilité respective, ce qui me paraît plus rigoureux. Depuis que j’ai modifié la structure de mon portefeuille de 50-50 pour 75-25 j’en ai considérablement réduit la volatilité globale.
    Bien cordialement

    Répondre
  • BA

    5 janvier 2015

    Lundi 5 janvier 2015 :

    Grèce : la Bourse d’Athènes clôt dans le rouge (-5,63%), les élections législatives en toile de fond.

    L’indice général de la bourse d’Athènes (Athex) a terminé lundi avec d’importantes pertes de 5,63%, à vingt jours d’élections législatives anticipées en Grèce qui raniment les inquiétudes sur l’avenir de l’économie du pays.

    C’est la première fois depuis des mois que l’Athex passe en dessous de la barre des 800 points, terminant à 789 points, ont souligné plusieurs sites d’informations financières.

    Des législatives auront lieu le 25 janvier, dont le parti d’extrême-gauche Syriza, qui prône la fin de la politique d’austérité, est donné favori.

    L’édition en ligne du magazine Spiegel a affirmé samedi que la chancelière allemande Angela Merkel était prête à laisser la Grèce sortir de la zone euro, au cas où Syriza remettrait en cause la politique de rigueur budgétaire à l’oeuvre depuis 2010 en échange d’un programme de prêts internationaux pour éviter la faillite du pays plombé par sa dette.

    Répondre
  • emmanuel

    5 janvier 2015

    Il est à mon humble avis urgent de rester en dehors de tout ceci.
    Vu l’état général du patient ont est au delà du coma dépasse.
    Financer la dette de pays qui finiront par faire défaut, sous prétexte de chercher à être prudent, me semble étrange.
    Et détenir des actions d’entreprises qui gonflent les dividendes en rachetant leurs propres titres me semble tout aussi étrange.
    Mais bon je me trompe surement.

    Depuis 5ans c’est Casino Royal au service des rentiers.
    Il semblerait que le Casino soit sur le point de fermer.

    Analyser l’évolution d’une monnaie papier est ce que cela a encore un sens.
    La monnaie me semble avoir change de nature, et malgré une abondance sans limite de liquidité dette il n’y a pas d’inflation.
    Bien au contraire la déflation est mondiale.

    Et le Forex n’est qu’un compartiment du Casino.

    C’est quoi l’économie dollar juste des montagnes de dettes: « mais en dieu nous croyons ».
    Et sur 30ans 1 dollar de dette à fabrique 0.10$ de croissance.

    Etc…

    Pour résumer sur 2008 rien n’a été appris et compris.
    Alors attendre la prochaine catastrophe qui imposera cette fois des reformes me semble la seule prudence digne de ce nom.

    Mais bon encore une fois peut être que le Japon aura sa banque centrale qui imprimera pendant les 50 prochaines années.
    Sinon l’avenir du Japon me semble assez précaire. Et le Krak obligataire mondial c’est à cela que nous conduira l’incident de crédit du Japon.

    Allé je quitte, ou je vais me faire traiter de millénariste,…
    Mais non mais non je n’ai pas « l’apocalypse » sur ma table de cheve.
    Je pense juste que quand on joue avec le feu au milieu de barils de poudre cela fini toujours mal.

    Répondre
  • Arsene Holmes

    5 janvier 2015

    A moins qu’il y ait une crise sur l’euro a cause de la Grece ( et je ne suis meme pas sur que cela le ferait baisser vu que beaucoup de gens serait ravi que les Grecs ne soient plus dans l’euro)

    Répondre
    • Arsene Holmes

      5 janvier 2015

      Merci

      Quid de ma question précédente quant a l’impact de l’excedent commercial de la zone euro comme support de la monnaie.

      Ou peut etre l’euro serait déja a parité sans ce surplus

    • charles gave

      5 janvier 2015

      Cher Arsene
      Bonne question
      Mais imaginez que de braves speculateurs aient emprunte des milliards et des milliards de dollars pour acheter de la dette Francaise ou Italienne
      Si la position short sur le dollar est d 900 milliards (le dixieme de la position totale, ce qui me parait peu), que pese 40 milliards d’euro ?
      Amicalement
      cg

    • Arsene Holmes

      5 janvier 2015

      C’est vrai.

      Cela dit il serait intéressant, si c’était possible d’avoir un breakdown des devises concernées.

      L’euro, aurait la part la plus importante, mais quels sont les % de Yen, Sterling, Rouble, Real etc.. etc..
      ca ne doit pas etre négligeable

    • emmanuel

      6 janvier 2015

      Cher Monsieur Gave,

      Vos gentils spéculateurs vivent dans leur monde et servent un gigantesque Casino.
      Cette valse des milliards ne concerne pas le kidam de base. C’est à dire 99% de la population classe moyenne.
      99% de la population classe moyenne (ce qu’il en reste) aspire juste à épargner en toute sérénité avec un maximum de confiance.
      Et ce Marché m’inspire que défiance.
      Et la confiance et l’une des clés pour sortir de la ou nous sommes.

      Comment un chef d’entreprise comme vous peut accorder la moindre crédibilité a ce marché: hier -3% sur le Cac40 et aujourd’hui c’est de nouveau dans le vert. Qu’est ce qui a changé entre hier et aujourd’hui?
      SVP expliquez-moi…
      Concernant le Marché on nage dans l’irrationnel.
      Et les fous ont les clés de l’asile comme en 2007.
      Et le risque d’un nouveau Tchernobyl est plus que jamais d’actualité.

      Les dettes comme certain ont l’honnêteté de le reconnaitre sont gigantesques. Et la dette est le seul levier connu pour une croissance type 30 glorieuses que l’on maintient artificielement depuis 40ans.

      Alors soit la croissance va rester plus relative longtemps. Et le marché va devoir interpréter cela.
      Soit il va falloir deleverager. Autrement dit la prochaine crise sera un gigantesque krak obligataire.
      Et a ce moment la une partie de votre portefeuille présupposer sécuriser votre épargne sera vaporisé.

      Acheter de la terre ou de la pierre reste de loin le seul placement qui protege.

      Et pour le Casino le risque est absolu.

      Cordialement

      Emmanuel

    • idlibertes

      6 janvier 2015

      Cher Emmanuel,

      Il est un adage connu. Il y a trois façons de perdre de l’argent « la plus drôle est une danseuse, la plus rapide est le jeux et la plus constante est la terre ».

      Quant à l’immobilier, c’est imaginer que ce dernier ne serait pas tenu par des spéculations ce que les années 84/86 pour la France nous ont démontrées faux.

      Personne ne dit que les marchés financiers seraient la panacée universelle ni que les conseils de CG concerneraient le plus grand nombre , en revanche, si l’on ne devait s’intéresser qu’aux choses qui nous concerne …on n’étudierait ni la philosophie, ni la littérature, ni les sciences humaines etc car qui s’en « sert » au jour le jour?

      A titre personnel, je n’ai pas de portefeuille mais comme je suis pas plus idiot que mal habillé, j’aime bien savoir ce qui se passe dans le monde autour de moi et savoir que le dollar à une vie m’intéresse et j’aime pouvoir me joindre à une conversation.

      Maintenant, ceux qui ne veulent pas jouer sont libres de passer leurs tours mais ne venez ps reprocher à un homme dont le travail a été l’étude de ces dits marchés, leurs fonctionnements. CG n’y est pour rien, il est un observateur des mécanismes qu’il décrit et dont il cherche à sortir ses clients et lui même le moins plumés possible.

      Avec succès depuis 30 ans.

      Cdlt

      Idl

    • emmanuel

      6 janvier 2015

      Cher Monsieur Gave,

      Je suis rassure vous ne prenez pas part a cette grosse farce qu’est le Marche.
      Mais vous essayez de permettre à vos clients de naviguer en eau trouble (vraiment trouble).
      Ce qui me semble a présent relativement difficile, pour ne pas dire impossible quand on considère seulement le Trading Haute Fréquence.
      A moins de computer aussi vite que CA, les analyses sont obsolètes avant même d’être publiées.
      Le trading haute fréquence est en position d’initie permanant.

      Si une composante n’est pas libérale dans l’absolue c’est bien le Marche (tout du moins ce que l’on en a fait).

      On a besoin d’actionnaires mais pas de joueurs de loto pour le financement de l’activité économique, et des entreprises.

      Que dire de ces gros actionnaires qui poussent les comités de direction à détruire massivement le capital de l’entreprise avec de la dette (rachat massif de titres). Je pense que l’on peut affirmer que les fous ont pris les clés de l’asile.

      2008 n’a pas été compris, et je dirai même pas interprété a la marge.
      Et les régulateurs on négociés les règles avec les criminels.
      Volcker a été dénaturé, et Vickers sera peut être mis en application en 2019. Quant a Barnier, nouvel CE, nouveau programme.

      Les fous ont pris possession de l’Asile. Et plus que jamais la Finance Casino ne sert pas l’activité économique mais la rente de certains rentiers.

      Et les Banques Centrales qui cherchent à rassurer les Acteurs du Marche servent les Fous qui ont les clés de l’asile.

      ETC…

      La dernière farce du jour que l’on doit prendre comme telle.
      Trois options seraient envisages par la BCE pour son QE:
      – ne racheter que de la dette de pays notée AAA, (AH AH AH il ne reste plus grand monde),
      – racheter la dette au prorata de la clé de répartition des pays dans le capital de la BCE (le pays le mieux servi serait l’Allemagne qui ne veut pas de QE),
      – faire racheter la dette par les Banques Centrales de chaque pays (et oui c’est une monnaie unique sans banque centrale unique). L’objectif serait donc de faire peser le risque sur chaque Banque Centrale, et les Contribuables correspondant.
      Et dire que certains sont très biens payes pour pondre CA.

      Cordialement

      Emmanuel

  • Arsene Holmes

    5 janvier 2015

    Tres bon article comme d’habitude et avant tout Meilleurs Voeux pour 2015 ( on va en avoir besoin :-))

    J’ai une question:

    Il semble qu’il y ait un short massif du dollar ( $9Trillions) et par conséquent un danger d’une hausse brutale.

    Tout le monde est tres bearish sur l’euro, moi le premier, mais considerant que la zone euro a un surplus mensuel d’environ $40 Milliards cela ne peut il pas enrayer la baisse ?

    Répondre
  • JB

    5 janvier 2015

    Bonjour,

    en poursuivant votre analyse, si je detiens de l’or, je detiens des dollars, vu que le settlement de l’or est en $…donc l’or va t il monter?

    merci

    Répondre
    • idlibertes

      5 janvier 2015

      L’or est un moyen de voter avec ses pieds donc l’or quelque part vous tient en dehors de la balance des autres monnaies. L’or est son propre esclave et maitre.

  • riz

    5 janvier 2015

    Le dollar je le vois aller sur 0.9 en 2017-2018 ce qui n’est pas forcément bon signe car toute crise grave a pour corollaire une hausse fulgurante du dollar .
    Pour le cac je vois un diamant = losange sur l’année 2014 , on voit le toît et son symétrique par le bas en construction c’est une tête épaule tronquée dont la sortie est opposée à l’entrée donc baissière et violente donc cible sur 3400 et 3100 .
    Pour le nasdaq on ira chercher le gap monthly à 3000 d’ici 2018 toujours .

    Un pétrole bas (je vois un test du gap à 42 sur le brent cette année) va renforcer la déflation d’autant plus que 80% des produits chinois transitent par bateau est que le fuel lourd qui les meut est quasi détaxé donc attention au renforcement de la concurrence au niveau mondial.

    Une hausse du dollar c’est une baisse des matières premières donc de la déflation en sus donc normalement une baisse des taux .Si nous avons de la déflation des prix de production le chômage dans l’industrie manufacturière pourrait s’accroître on le voit 55 000 destructions d’emplois dans le privé rien qu’au T3 en France et l’interim annonciateur de l’activité poursuit sa déconfiture .
    On peut avoir des problème géopolitiques (effet papillon d’autres pays qui battent de l’aile) ? les candidats ne manquent pas à l’appel : Grèce , Russie , Vénézuela , Nigeria (-50% sur le pétrole avec 180 millions de crève la faim c’est un cocktail explosif à mon sens Boko Haram a de beaux jours devant lui en ralliant les frustrés du delta du Niger) …
    Il ne faudrait pas avoir une contagion des problèmes grecs à l’Italie car à 140% du pib d’endettement le message sera ce qu’il sera si les créanciers de la Grèce sont à nouveau floués : sauve-qui-peut des Etats surendettés puisqu’il n’y a aucune garantie .
    Les baisses de l’euro et pétrole sont censés être bon pour la France mais fera son malheur dégageant Hollande des réformes et c’est pas des réformettes ridicules à la Macron que les marchés attendent .
    Attention au marché des semis (semiconducteurs) jusqu’à présent c’étaient les smartphones et tablettes qui tiraient le marché mais là avec les fondeurs chinois et architectures arm , les Xiaomi, Huawai, Lenovo on a respectivement les intel , apple et samsung qui vont avoir de sacrés soucis dans les deux ans et le marché va cesser de croître en valeur du fait d’un effondrement des prix et d’une quasi saturation en Chine et quand les semis ne vont pas et bien rien ne va plus .
    Quant aux prix du pétrole des banques d’affaires pourraient sauter c’est tout de même la première industrie du monde et la plus capitalistique que celle du secteur pétrolier .
    Et le Canada qui est une économie importante pourrait souffrir plus que l’on ne croit de la baisse des prix du pétrole tout comme le Brésil avec ses financements sur une base de 100$ de ses champs présalifères offshore .
    Et quand rien ne va plus le pompier de service c’est la Chine qui va venir boucher les trous en Russie , au Vénézuela , en Afrique , en Amérique du Sud d’où un regain d’influence sur la scène mondiale .
    N’oublions pas que la bonne santé des us ces dernières années était aussi due au boom du gaz et pétrole de schiste d’où un retour de bâton où il n’ y aura plus un million de baril supplémentaire par an brut .
    Mais la baisse pourrait être suivie d’une hausse de même ampleur car les hedge funds savent que les années en 5 ne sont pas baissières sur le dow et donc peut-être une opportunité après la chute pour une méga chute plus tard dans le temps vers 2017 .

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  • BA

    5 janvier 2015

    L’euro va exploser.

    Chacune des 19 nations qui ont l’euro va revenir à sa monnaie nationale.

    Que nous apprend l’Histoire à propos des constructions supranationales ?

    Réponse :

    1- Au début du cycle, il y a des nations, des nations indépendantes et souveraines.

    2- Ensuite, à l’intérieur de ces nations, certaines élites décident de commencer à bâtir une construction supranationale.

    3- Ensuite, grâce à la propagande, ces élites parviennent à convaincre les peuples que cette construction supranationale va leur apporter la croissance économique, le progrès social, la baisse du chômage, la solidarité entre tous les hommes, et patati, et patata.

    4- Ensuite, les peuples votent pour cette construction supranationale, en pensant qu’elle va réaliser toutes ces belles promesses. Pendant des décennies, il y a de plus en plus d’intégration. C’est la PHASE ASCENDANTE.

    5- Ensuite, il arrive toujours un moment où les peuples finissent par comprendre que cette construction supranationale NE profite PAS aux peuples, mais qu’elle profite aux élites. Les peuples finissent par comprendre que cette construction supranationale ne profite qu’à la nomenklatura dans les pays communistes, aux élites politiques et aux élites financières dans les pays occidentaux.

    6- Ensuite, les peuples commencent par se révolter, parfois dans la rue, parfois dans les urnes. La construction supranationale entre dans une phase d’implosion, d’effondrement. C’est la PHASE DESCENDANTE.

    7- Dernière étape, la construction supranationale se désintègre, se disloque. Les nations qui la composaient reprennent leur indépendance. Fin du cycle.

    Aujourd’hui, l’Union européenne est à l’étape 5.

    Lundi 5 janvier 2015 :

    Europe : l’implosion qui vient.

    http://www.michelsanti.fr/europe-implosion/

    Répondre
  • Gerldam

    5 janvier 2015

    Toujours très instructif, comme d’habitude pourrait-on dire. Cependant, je ne comprends pas bien votre dernière phrase: « y a-t-il plus d’argent que d’investisseurs ou y a t-il plus d’investisseurs que d’argent? ». En effet, il me semblait que c’était les investisseurs qui avaient de l’argent à investir, sinon des investisseurs sans argent ce sont surtout des velléitaires, non?

    Répondre
    • idlibertes

      5 janvier 2015

      C’est peut être une référence à la masse monétaire? Qu’en pensez vous?

      Sinon, souvenez vous Quand on parle « d’argent » il y a deux choses à considérer :

      son prix
      sa disponibilité

      Donc l’argent peut être :

      cher et disponible,
      cher et non disponible (crise de liquidité),
      bon marche et disponible,
      bon marche et non disponible

  • dede

    5 janvier 2015

    « plus de 50 % depuis un an en Euro, ce qui est convenable pour un placement prudent. »

    Avec le recul et vu le chiffre de 50%, peut-on vraiment parler d’un placement prudent? Gagnant certes mais il est totalement deraisonable de sortir ce type de performance avec un risque faible, non?

    Répondre
  • FrancisC

    5 janvier 2015

    Il est curieux de voir comme dans ce mouvement à la hausse du dollar, des devises périphériques à l’euro, comme la couronne suédoise ou norvégienne se sont dépréciées plus vite que l’euro. Dans le cas de la Norvège, on peut peut-être le mettre sur le compte du pétrole, mais pour la Suède…?

    Répondre
    • idlibertes

      5 janvier 2015

      Peut être parce que ces monnaies ne sont pas artificiellement tenues par des banques centrales et qu’elles se contractent donc comme il se doit devant le marché, anticipant se faisant ce que l’euro va se prendre en retour de boomerang en un énorme Tsunami?

    • nolife

      5 janvier 2015

      Des investisseurs de la zone qui ont peut-être vendu leurs actifs suédois pour acheter de la dette d’état € en anticipant un rachat de celle-ci par la BCE.

    • idlibertes

      5 janvier 2015

      Personne ne rachète de la dette d’état. Non, au pire c’est pour se désendetter autre part.

  • nolife

    5 janvier 2015

    Bonjour,

    si jamais les taux directeurs remontent, les taux des obligations monteront ou pas ?

    Répondre
    • charles gave

      5 janvier 2015

      Cher nolife
      Bonne question
      A mon avis, si les taux courts montent aux USA, cela va amplifier la hausse du dollar et donc les pressions deflationnistes aux USA
      Et ces pressions deflationnistes devraient faire baisser les taux longs
      Nous devrions donc avoir ce que les specialistes appellent « un aplatissement de la courbe des taux », l’ecart entre le court terme et le trente ans se reduisant
      C’est un avis totalement minoritaire dans le marche aujourd’hui
      Amicalement
      cg

    • nolife

      5 janvier 2015

      Ok merci,c’est d’ailleurs ce qui s’est passé en octobre, les marchés actions ont baissé et les taux US sont passés sous les 2 %.

    • CharlesM

      5 janvier 2015

      « c’est un avis totalement minoritaire.. »
      Cher Monsieur Gave, fin 2013 vous étiez ultra minoritaire sur les treasuries US. Chapeau!
      Les avis minoritaires ont l’immense avantage d’être mûrement réfléchis. Merci pour ces analyses.
      Cdlt

    • alexis

      3 février 2015

      Dois je en conclure que si les taux court terme montent alors il y aura une baisse des taux long terme et que si les taux court terme montent alors les pressions inflationistes feront baisser les taux long terme. Par ailleurs’ en cas de tempete boursiere, le dollar et les obligations us seront les valeurs refuges. En conclusion’ achetons des oblig us long terme.

      On oeut imaginer un scenario de forte croissance us ramenant les taux long terme a 3,5 pc mais en cas de forte croissance’ il y aura une hause des taux ….

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