5 juillet, 2018

Le défi migratoire : l’Europe ébranlée

 

À l’automne 2015, je publiais cet ouvrage Le défi migratoire : l’Europe ébranlée, avec un camarade professeur à Saint-Cyr, Olivier Hanne, et le criminologue Xavier Raufer. C’était alors l’un des premiers livres à paraître sur ce sujet qui avait ébranlé l’Europe tout au long de l’été 2015 avec l’arrivée de Syriens fuyant la guerre et l’État islamique. Nous avions essayé de faire un bilan de la situation et de présenter le plus factuellement possible une crise dont on sentait bien qu’elle allait ébranler l’Europe.

 

Trois ans plus tard, qu’en reste-t-il ? Je me souviens des moqueries de ce journaliste d’un grand hebdomadaire à qui je disais que Daesh utilise les flux migratoires pour infiltrer des terroristes en Europe. Je ne faisais que reprendre des rapports officiels des renseignements, rapports accessibles en ligne. Pour lui, pour eux, c’était impossible. Nous étions en octobre 2015, quelques semaines avant les attentats de novembre au Bataclan et au Stade de France, dont l’enquête a démontré que deux des terroristes étaient des agents de Daesh infiltrés en Europe par la route des Balkans. J’ai revu ce journaliste au mois de juin 2016, lors d’un colloque sur les migrations, qui m’a alors assuré que bien sûr, en octobre, « tout le monde » savait que Daesh infiltrait des terroristes.

 

Depuis cette époque, pourtant récente, le dossier migratoire a changé. Daesh n’est plus, bien que l’État islamique ait fait trembler le Moyen-Orient. Si Daesh n’existe plus sous forme d’État ou de mouvement structuré, son danger demeure. Il n’y a quasiment plus de migrants venant de Syrie et d’Irak. Ces flux se sont arrêtés au cours de l’année 2016. Le défi, aujourd’hui, est de permettre le retour des réfugiés dans leur pays. Leur terre a absolument besoin de leurs compétences, de leur énergie et de leur courage pour rebâtir leurs villes et leurs régions. Comme nous l’expliquions alors dans l’ouvrage, et cela a été confirmé par la suite par de nombreuses sources, la fuite des réfugiés n’était pas due au hasard. L’État islamique a cherché à faire fuir les chrétiens d’Orient pour organiser une purification ethnique de la région et faire disparaître les populations non musulmanes. Bien que l’EI ait disparu, la très forte diminution du nombre de chrétiens en Syrie et en Irak est pour lui une victoire.

 

Des migrations qui enrichissent les mafias

 

Nous expliquions aussi dans l’ouvrage comment les migrations étaient un très fort investissement lucratif pour les mafias. Depuis leurs bases de Libye, avec des ramifications en Albanie, en Campanie, en France et en Angleterre, elles organisent le transfert des populations du centre de l’Afrique vers l’Europe. Là aussi, nous disposions déjà de tous les éléments officiels à l’automne 2015 pour démontrer cela. Et ce n’est que maintenant que les hautes autorités politiques françaises reconnaissent le rôle des passeurs dans les flux migratoires. Ces flux reprennent les antiques routes de la traite négrière et répondent aux mêmes logiques. Des villages d’Afrique sont ainsi prospectés et les personnes qui partent payent tout au long du chemin, le chauffeur de bus qui les emmène en ville, l’hôtelier qui les héberge, etc. En Libye, c’est un véritable marché aux esclaves qui est organisé, comme on en trouvait au XIXe siècle avant l’intervention des Européens au Maghreb. Xavier Raufer dressait alors le coût d’un passage où tout est vendu : la bouée de sauvetage, la bouteille d’eau, la communication téléphonique, etc. Pour ceux qui ne peuvent pas payer comptant, ils paieront par l’endettement, en travaillant en Europe au service des mafias.

 

L’Union européenne fait appel aux migrations

 

Dans cet ouvrage, nous citions aussi des documents de travail de l’Union européenne (là aussi accessible en libre-accès) expliquant qu’il fallait faire venir plusieurs dizaines de millions de migrants en Europe, afin de combler les besoins en main-d’œuvre. C’est une vision économique à courte vue, qui ne prend pas en compte la mécanisation et l’automatisation à venir, ni les défis de l’intelligence artificielle ni, encore moins, les exigences de l’intégration. Sur ce dossier, l’UE n’a pas varié. Mais dès l’été 2015, le patronat allemand exprimait son scepticisme à l’égard de la politique d’Angela Merkel, expliquant qu’il n’avait pas besoin de cette main-d’œuvre, qui du reste était moins formée et moins employable que ce que la chancelière avait promis. Un début de divorce qui s’est confirmé dans les élections générales de 2017. Dans ces documents, l’UE montrait son total détachement à l’égard de la pensée et de la volonté des peuples. Chose curieuse d’ailleurs : les instances européennes ne cessent de vanter la démocratie, mais appellent populisme toute expression populaire qui ne va pas dans leur sens. On pense ce que l’on veut des gouvernements d’Europe, il n’empêche que Messieurs Orban, Kuntz et Salvini ont été élus dans le respect des règles de droit et de la démocratie.

 

Ce que nous avions esquissé dans cet ouvrage c’est désormais passé et est devenu officiel. Nul mérite à cela : il suffisait de lire les documents en libre accès et de les analyser.

 

Un changement géopolitique des migrations

 

Depuis l’automne 2015, plusieurs changements ont néanmoins eu lieu.

 

1/ Les migrations en provenance de Syrie ont quasiment cessé. Celles-ci se sont arrêtées au cours de l’année 2016. L’Irak et la Syrie débutent leur reconstruction. Notons que Bachar Al-Assad, qui devait tomber dans les six mois en 2011 est toujours à la tête de la Syrie. La diplomatie française n’a plus qu’à faire preuve de réalisme sur ce dossier, à accepter la direction de la Syrie par Assad et à travailler avec lui pour reconstruire ce pays, qui a longtemps été notre allié et qui est une clef essentielle dans la stabilisation du Proche-Orient. C’est un crève-cœur que de voir des villes comme Alep ou Homs détruites, d’autant que l’Europe a une part de responsabilité dans ces destructions.

 

2/ Les migrants qui viennent d’Afrique ne viennent pas à cause de la guerre. Tout simplement parce qu’il n’y a quasiment pas de guerre en Afrique. La Centrafrique s’est calmée, de même que la région de la Corne. Il y a des troubles, des déstabilisations, des zones de pauvreté, mais pas de guerre, au sens où nous avons connu la guerre du Rwanda ou du Biafra.

 

3/ Les flux de passeurs se sont intensifiés et les mafias ne cessent de s’enrichir. Certes, le commerce de migrants est moins rentable que celui des armes et de la drogue, mais il est aussi moins dangereux.

 

4/ Le grand changement est du côté européen : l’Europe telle que nous la connaissons est en train d’exploser.

 

Une nouvelle Europe

 

L’Europe de l’Est a renforcé le groupe de Visegrad qui vise à s’opposer à la politique migratoire de l’Ouest. Ce groupe recrée l’ancien Empire austro-hongrois, dans une permanence historique qui rappelle que l’histoire et les frontières ne peuvent jamais s’effacer totalement. Viktor Orban qui devait, aux dires des correspondants de presse présents en Hongrie, perdre les élections les a brillamment remportées. Sébastien Kuntz a gagné en Autriche. Deux autres pays de l’ancien Saint-Empire Romain Germanique ont également basculé : l’Italie et l’Allemagne.

 

À l’automne 2015, c’était le sémillant Matteo Renzi qui dirigeait l’Italie. Né en 1975, il devenait Président du conseil italien à l’âge de 39 ans. Ayant travaillé dans la publicité et le marketing, il savait faire usage des atouts de son métier dans la politique. Il apportait un vent de fraîcheur en Italie, après les années Berlusconi et Prodi, mettant un terme à l’ancien monde. En décembre 2016, deux ans à peine après son arrivée au pouvoir, il était renversé. On connaît la suite : La Liga et Cinque Stelle ont remporté les élections italiennes, la première au nord, le second au sud. Fini les années Renzi. C’est indubitablement la question migratoire qui a renversé le gouvernement et qui a promu ces deux parties. Dans notre ouvrage de 2015, nous expliquions que l’Europe politique allait être transformée par la question migratoire ; c’est chose faite.

 

Angela Merkel était insubmersible. Sa non-victoire aux élections est déjà une défaite. La percée de l’Afd est une gifle. Nul ne sait si elle sera encore chancelière à la fin du mois, mais l’ultimatum posé par la CDU de Bavière est une rupture historique majeure, CDU et CSU étant unis depuis 1945. La vie politique allemande a volé en éclat sous l’effet de la mauvaise gestion de la crise migratoire, le bipartisme allemand est terminé, la CSU se retrouve avec des alliés qui ne partagent pas ses vues. Le pays fort, le pays indéboulonnable est fissuré et si sa chute fut rapide c’est parce que ses fondements sont sapés. Même si Angela Merkel se maintient à la tête du gouvernement elle est tellement fragilisée que son action politique ne pourra pas être aussi forte.

 

L’Autriche a pris la présidence de l’UE le 1erjuillet, avec un gouvernement bien décidé à contrôler les frontières, voire à les fermer. Une telle décision aura un effet de chaîne sur les pays limitrophes : Slovaquie, Italie, Hongrie. On ne parlait quasiment pas de ces pays, regardés avec une certaine condescendance par les gouvernements des grands pays de l’UE. Ces pays périphériques, issus de l’ancien empire austro-hongrois, sont en train de se réveiller et semblent bien décider à défendre ce qu’ils considèrent comme leurs intérêts face à l’Allemagne et à Bruxelles.

 

L’Union européenne a longtemps été un sujet assez ennuyeux et soporifique. C’est l’un des mérites de cette crise que de replacer la réflexion sur le sens de l’UE au centre des préoccupations et, finalement, de reparler de l’Europe.

 

Deux pays à contre-courant

 

Il y a deux pays à contre-courant : la France et l’Espagne. Mariano Rajoy est tombé par la coalition de ses adversaires. L’arrivée au pouvoir du socialiste Pedro Sanchez est une erreur historique. Il ne dispose pas de la majorité au Sénat et à la Chambre. Ses jours sont comptés. Pour l’instant, il joue sur l’idéologie en s’attaquant aux monuments du franquisme et en accueillant les migrants à bras ouverts. Mal lui en prend. L’Espagne est un pays cassé et fracturé. Les indépendantistes de nombreuses régions, Catalogne, Pays basque, Navarre sont virulents, les nationalistes de Madrid ne veulent pas laisser leur pays s’étioler. La situation espagnole rappelle en bien des points celle de 1934, et il faut toute l’intelligence et la sagesse du roi Felipe VI pour contenir un pays où chacun prend un malin plaisir à jouer avec les fractures des autres.

 

La France enfin, plus que jamais isolée sur la scène européenne. Emmanuel Macron n’a aucun allié. Angela Merkel est très affaiblie et il s’est fâché avec l’Italie et l’Europe de Visegrad. Le Royaume-Uni est empêtré dans le Brexit et les liens avec la Russie sont rompus à cause des sanctions. La France est seule, or le défi migratoire ne peut se régler qu’à l’échelle européenne. Certes, on ne parle plus de la jungle de Calais et des camps de rétention des migrants. Cela ne signifie pas que les problèmes ont disparu. Contrairement à Matteo Renzi, Emmanuel Macron est protégé par les institutions de la VeRépublique. Mais c’est par le bas que la dissolution politique a lieu. Des parties importantes de la population ne se reconnaissent pas dans ce gouvernement et ce chef de l’État. Les Français s’arment, ils sont de plus en plus nombreux à s’inscrire dans des clubs de tir et à passer le permis chasse. La défiance à l’égard du système politique est croissante.

 

Le défi migratoire a déjà emporté des gouvernements solides et établis. Il ne reste que la France à tenir encore et à ne pas avoir été balayé par cette vague. Jusqu’à quand ? Si l’on ajoute les fragilités économiques de l’Europe et la crise de l’euro qui viendra, l’Europe est de plus en plus ébranlée par ce défi qu’elle ne sait pas résoudre.

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

27 Commentaires

Répondre à mud ben garbaoui

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  • marc

    4 mars 2020

    Je me suis efforcé d’être neutre, objectif, et de vous aider

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  • Tonton Flinguer

    11 juillet 2018

    > Le défi, aujourd’hui, est de permettre le retour des réfugiés dans leur pays.

    Il y a un autre défi, tout aussi important: traduire en justice
    pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité les « personnes »
    à l’origine de ce désastre. Un exemple:

    http://www.jeuneafrique.com/357651/politique/libye-rapport-parlement-britannique-accable-sarkozy-cameron-de-lintervention-de-2011/

    Et qu’une fois derrière des barreaux dans une cellule dont les
    murs seront des miroirs, leur nom soit changé en « personne »
    et tatoué en grandes lettres capitales sur leur front.

    Cela les fera réfléchir. Et pas simplement quand ils se rasent.

    Répondre
  • Robert

    9 juillet 2018

    Une remarque sur la Suisse, pays que je connais. Les étrangers qui y séjournent (légalement) sont là pour travailler… et travaillent. Ils sont majoritairement de culture « occidentale ». Cela étant, à Genève, on peut sentir l’influence de la « chienlit » française toute proche…

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    • chris83

      11 juillet 2018

      +1

  • Ockham

    6 juillet 2018

    Il est évident que l’expression de cinquième colonne musulmane à base « salafiste et frère musulman » pratiquant la taqiya tout en utilisant ces pauvres migrants endettés – pour quoi faire (?)- est une expression complotiste vide de sens! Qu’il n’y ait aucune zone de non-droit notamment dans le pays des droits de l’homme est une évidence pour une télévision publique. Où irait-on ? Les télés et radios privées toutes aussi gauchisantes et larmoyantes ne sont que les perroquets de la précédente avec une belle unanimité. C’est le résultat du « pas de vague, nous maîtrisons, et de plus intelligemment comme ces militaires armés interdits de tirer au bataclan ». La mainmise de ces hauts-fonctionnaires-politiques devenus gestionnaires, calmes et responsables de rien, conduit au sort de Constantinople. C’est commencé en France il y a 40 ans par le centre-droit et accélérée par l’Arsouille comme disait De Gaulle de Mitterrand! L’idée d’une cinquième colonne complotiste est probablement une contre-vérité dans certains quartiers de très nombreuses villes en France, Belgique, Allemagne … où l’électricité est gratuite, les instituts statistiques ne recensent plus et les polices font des estimations sans les vérifier in situ « sur ordre ». Tout le monde sait que la carte d’identité, le permis de conduire et les charges sociales sont des détails… des bêtises, obligatoires uniquement pour ceux qui payent l’impôt ; ainsi ici et là sur de grosses tâches de territoire en croissance il y a 10 à 20 % de la population totalement inconnue qui vit et se reproduit vite en haïssant ces gêneurs que sont les autochtones. Toutefois c’est au plus grand profit du taux de naissance trompété par les hérauts de l’administration de certains pays! La table de fréquences de prénoms est assez claire. Le peuple n’était pas si idiot car il chantait bien très ironiquement avant Daladier et Chamberlain : « Tout va très bien Madame la Marquise. Un petit rien …une bêtise » Avec ce qui se prépare, comme vous l’écrivez, l’Europe coule ou renaît!

    Répondre
  • hoche38

    6 juillet 2018

    Peut-être est-il temps de réfléchir aux causes de l’échec de l’Union de Bruxelles. L’une des plus fondamentales me semble que l’espace démocratique réel est celui des solidarités. Or, cet espace des solidarités est toujours celui des vieilles nations.

    La Commission, qui était un organe technique, a tenté de prendre le pouvoir politique sans en avoir la légitimité démocratique. Ils ont cru pouvoir se fabriquer cette légitimité en bricolant des lois constitutionnelles et ça n’a évidemment pas marché.

    Répondre
  • breizh

    5 juillet 2018

    le cas de la Suisse est intéressant : plus de 2 millions d’étrangers pour 8 millions d’habitants…et l’un des pays les plus riches du monde !

    Répondre
    • Nicolas

      5 juillet 2018

      Oui et la Suisse n’est ni dans l’UE ni dans l’Euro, incroyable ! Pourtant, on trouve encore des gens pour nous expliquer que la France serait trop petite pour se défendre a l’international sans l’UE…

    • marc

      5 juillet 2018

      Des étrangers oui, des français, des italiens, des allemands … Tous issus de la même civilisation greco-romaine.

    • jemapelalbert

      5 juillet 2018

      @ breizh : Il faut tout dire : oui, à majorité catholique d’Europe,formés et diplômés. 300 000 étrangers en 1951 2 000 000 en 2016, pour deux qui entre , un quitte la suisse.
      Qu’entendez-vous par pays le plus riche au monde ! si c’est ce qu’en disent les médias vous pouvez oublier, beaucoup de Suisses on de la peine à finir le mois, les retraités tirent la langue, mais c’est vrai que le travail est là et le chômage très faible pour qui veut travailler alors qu’en France même si vous travaillez vous n’y arrivez pas. Vous m’avez compris, je parle des Suisses et français moyens, les riches seront toujours riches quelque soit le pays. Mais j’en ai plus qu’assez qu’on culpabilise les Suisses, « vous êtes riches », « les plus riches du monde » etc… petit rappel : 44 heures par semaine,4 semaines de congés par an et retraite 63 et 65 ans POUR TOUS !! On parle même de remonter l’âge de la retraite alors que nos voisins la baisse.
      C’est vrai que la délinquance existe aussi , bien sûre, et que les gangs de dealers africains sont là, le trafiquants d’armes yougoslave aussi (serbes ? albanais?), quelques fou d’Allah aussi, mais la grande majorité des étrangers qui vivent en Suisse travaillent bien, sont sérieux et payent bien leurs impôts.
      Après il faut bien comprendre aussi que quand vous avez un Français qui vit en Suisse, vu qu’il suffit de monter sur un balcon pour en obtenir la nationalité même si vous venez d’Afrique illégalement, les chiffres migratoires ne veulent alors plus rien dire.

    • Claude

      6 juillet 2018

      La question a se poser est de savoir comment la Suisse est devenue riche… Et de l’utilité de la migration italienne, espagnole, portugaise. Puis dès les années 60, les entreprises helvétiques vont chercher en ex-Yougoslavie les saisonniers qu’elles ne trouvent plus en Italie ou en Espagne… Ce sont des migrants que la Suisse a été chercher pour des raisons économiques, ce n’est pas le cas de l’immigration dont parle l’article…

    • Charles Heyd

      6 juillet 2018

      En Arabie et au Koweit où j’ai travaillé les étrangers aussi sont nombreux, voire majoritaires!
      Mais on ne rentre pas dans ces pays avec l’Aquarius ni par des cols alpins et on ne s’implante pas en gardant sa culture d’origine! Les étrangers présents travaillent avec un contrat préalable à leur entrée sur le territoire, certains même comme esclaves (Skri-lankais, etc.), et retournent chez eux dès la fin du contrat de travail qu’ils aient résidé en famille ou seuls ce qui est le cas d’ailleurs de tous les travailleurs du bas de l’échelle.

    • jimmie

      6 juillet 2018

      FAUX!
      La population étrangère en Suisse comprend 1455679 personnes, y compris les très nombreux résidents non permanents qui devront partir dès qu’ils n’auront plus d’emplois. Source : https://www.bfs.admin.ch

    • Noname

      8 juillet 2018

      Peut-être parce que les étrangers restent étrangers en Suisse.

    • Charles Heyd

      9 juillet 2018

      je réponds en fait à #Noname;
      oui, les étrangers en Suisse, admis comme résidents suisses, sont là-bas avec un contrat de travail et rentreront dans leur pays d’origine à l’issue de leur contrat;
      c’est le cas de la (très) grande majorité des Français expatriés que ce soit en Suisse ou ailleurs et je ne parle même pas des travailleurs frontaliers (français, italiens et peut-être même allemands dans le cas précis de la Suisse); bien sûr, quelque uns resteront dans leur nouveau pays d’adoption suite à un mariage ou d’autres raisons; j’ai un ami d’enfance qui s’est expatrié il y a une 20 ou 30 ans en Colombie après un mariage avec une Colombienne et qui est maintenant à la retraite (en partie française et colombienne) mais … insuffisante pour vivre en France; il restera donc finir ses jours en Colombie à la fois pour des raisons financières mais étant aussi bien intégré dans son pays d’adoption!

  • Dyr'

    5 juillet 2018

    Merci pour cet article monsieur Noé,

    je suis content que vous pointiez du fait que les français s’arment et sont de plus en plus nombreux à s’inscrire dans les stands de tir ou à passer le permis de chasse.

    Mais la fréquentation de ces stands n’a pas tellement augmentée. Tiens donc ? La FFTir sait bien que son business (car c’est pas autre chose) repose sur la vente de licences à des gens qui ne veulent que pouvoir acheter une arme dans un but défensif.

    Comment mettre ça en évidence ? Facile, on compare la hausse du nombre de licences avec celle des signatures sur les cahiers de présence. Et là, pas besoin de notion en statistiques pour confirmer la tendance.

    A ce propos, « Code-RNO » un vidéaste pas aussi raffiné que l’IDL, ancien Troupe de Marine, a mis le doigt sur certaines vérités qui pourraient déranger à propos des armes, du cadre légal de leur usage et de la FFTir. Et vu la censure, pardon.. son traitement par les médias (France TV) et en pleine loi anti-fake news, il a tapé juste.

    Répondre
  • mud ben garbaoui

    5 juillet 2018

    Brillant article.. Bravo !

    Répondre
  • PHILIPPE LE BEL

    5 juillet 2018

    Bonjour,
    Madame MERKEL a voulu avoir des bras pour son industrie, pour contenir le coût de la masse salariale, faire pression pour que les prix et l’inflation ne monte pas ou peu grâce à une main d’œuvre bon marché.
    Madame MERKEL a voulu des migrants pour tuer le SPD lors des dernières élections, pour marcher sur leurs plates-bandes, en pensant pouvoir contenir la fronde, faire la police dans son camp. Madame MERKEL a joué sur la charité chrétienne comme la fille de pasteur qu’elle est.
    Cela dérape manifestement. Elle s’est loupée. Mais cela n’est pas le plus grave.
    Les réfugiés ne partiront pas d’eux-mêmes. Ils se réuniront en communauté dans des quartiers, ouvriront des restaurants, des petits commerces, leurs enfants iront à l’école…etc… Ils s’intègreront difficilement, voir pas, ne renonceront pas à leur culture ou leur religion, il n’y aura aucune assimilation.
    Dire qu’ils seront renvoyés dans les pays d’entrée de l’UE, et encore plus dans leur pays, est un mensonge, une escroquerie. Comment renvoyer plus d’un million de personnes (en Allemagne) sans heurts ??? Sans violences ??? Sans drames ???
    Madame MERKEL avoue son échec, au mieux, voir sa duperie en réalité.
    Les années qui arrivent seront difficiles pour l’Allemagne et pour les autres pays européens. Les tensions ne sont pas finies et ne font que commencer. Madame MERKEL a donné un coup de fouet à l’AFD et aux mouvements populistes partout en Europe.
    Certains dirigeants européens ont voulu tout accepter pour apparaître comme des sauveurs, des faiseurs de paix… une redite de la faiblesse lors des accords de Munich de 1938 ?

    Répondre
    • Dyr'

      5 juillet 2018

      Bras qui ne serviront à rien pour l’industrie (si tant est qu’elle en ait besoin bien sûr) si des usines de voitures ferment de façon… inattendue (voir les articles de CG sur le Brexit)

    • sassy2

      5 juillet 2018

      oui Monsieur Dyr,

      Et Merkel (ainsi que les globalistes) n’avait pas du tout anticipé les tariffs sur wolfsburg…

      Et à l’époque n’importe quel dirigeant européen normal aurait du interdire à ses partenaires l’immigration de masse (= le globalisme: ce que combat Trump même en Allemagne).

      Trop d’impôt tue l’impôt, trop d’immigration tue l’immigration: il y aura d’énormes changements d’ici dix ans… Car nous sommes en guerre (= gros mouvements de populations + gros mvts financiers), et les guerres ne se terminent jamais comme prévu.

  • Denis Monod-Broca

    5 juillet 2018

    « La France est seule, or le défi migratoire ne peut se régler qu’à l’échelle européenne »

    D’où sort cette certitude que le défi migratoire ne peut se régler qu’à l’échelle européenne ? N’a-t-on pas sous les yeux la preuve du contraire? La fameuse « subsidiarité » ne devrait-elle pas au contraire ici s’appliquer ? Seul un pays peut savoir ce qu’il veut et ce qu’il n’en veut pas en la matiere.

    L’Europe supprime les frontières mais s’enferme. C’est absurde.

    C’est le contraire qu’il faut faire : avoir des frontières et les ouvrir.

    C’est ce que la France ferait si elle croyait encore en ses propres principes.

    Répondre
  • Madelaine

    5 juillet 2018

    Merci, pour toutes ces vérités,

    Comme le dit un dicton populaire, « ça va finir en eau de boudin… »

    Répondre
  • gustaveIV

    5 juillet 2018

    Superbe, Merci très très beau et bien écrit- J’aime bien le club de tire et les permis de chasse- si s’était vrai nous serions plus calme.

    Bravo….

    Oui quand je rentre a Paris par autoroute du Nord je suis effarée par les bidons villes fou fou fou – Semblabe a Caraccas-

    Un gros nettoyage est nécessaires avant que tous ces gens soit loges au frais du contribuable dans la Plaine de Roissy , mais la corruption en France est totale , donc c’est un beau reservoir de clients pour les entreprises de travaux public.

    Répondre
    • toulouse

      10 juillet 2018

      la pauvreté a été très bien organisée par la ponction publique !!!

  • Guillaume_rc

    5 juillet 2018

    Votre article – très complet comme toujours – montre de manière lumineuse l’aveuglement total de l’ensemble de ce qu’il est convenu d’appeler les élites.

    J’y ajouterai que je suis régulièrement sidéré (lors de conversations ou en lisant tel ou tel propos) par le manque de culture générale (notamment en Histoire, Géographie, Economie) de ces mêmes élites.
    Ceci explique cela.

    Et, petit bémol, on ne parle plus de la jungle de Calais, mais à Paris et surtout en Seine-St-Denis, le problème est de plus en plus difficile à masquer. Un rapport parlementaire vient d’indiquer que le « 9-3 » compte de 8 à 20% de clandestins.

    Répondre
    • sassy2

      5 juillet 2018

      Aucun aveuglement tout était planifié dés le départ, depuis des décennies.
      Ils ont disjoncté, avec une accélération finale:

      La cia a livré Daesh
      fabius hollande ont fait la MEME chose,
      l’union européenne la CAF se sont spécialisés dans le financement/élevage hors sol de salafistes, pour devenir les plus GROS au monde.

      Les mêmes plans, avec des variantes marketing, aux US avec le Mexique/amerique du sud ont totalement foiré car ils ont provoqué l’élection de Trump.
      Ce qui a provoqué le FN a 35%, Kurz puis Salvini…

  • jimmie

    5 juillet 2018

    « marché aux esclaves qui est organisé, comme on en trouvait au XIXe siècle avant l’intervention des Européens au Maghreb ».

    Effectivement la colonisation de l’Algérie au XIXe siècle a permis la libération de plus de 50000 esclaves rien qu’à Alger (le crime contre l’humanité dénoncé par Macron?), mais il a fallu attendre l’intervention de la France en 1922 au Maroc pour l’interdire.

    Non, non, ne craignez rien, il n’y a pas trace de regrets ou de repentance dans ces pays!!

    Répondre

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