13 juin, 2012

L’Armistice ou la Capitulation

La chute de l’ union soviétique fut la preuve pour tous que la technocratie ne pouvait fonctionner mais ce message constitua un véritable anathème pour toute la technocratie française, celle là même qui peuple les couloirs de Brussels à Paris. Pour les résoudre, ces astres arrivèrent donc à la conclusion que ce dont nous avions besoin était une nouvelle et plus franche source de technocratie afin d’échapper aux dangers du marches libres.

Quels était le plus grand danger pour ces gens là?

Le simple fait que l’économie allemande soit la mieux gérée de la zone euro, et qu’ à terme personne ne conserverait plus de francs français pour son épargne mais bien des Marks allemands. L’Allemagne serait ainsi devenue la puissance dominante de la zone euro d’autant que désormais le marché commun interdisait le contrôle de changes. Inutile de rappeler que cette monnaie commune était le premier pas vers un Etat européen qui permettrait de créer des tonnes d’emplois pour “nos garçons” comme aimaient à la rappeler les syndicats britanniques de la grande époque,; “nos garçons” étant bien sur les technocrates français.

Ceci fut perçu à juste titre par les marchés comme une déclaration de guerre.

Après tout, les taux de change ne sont jamais que les prix des marches déterminés par des facteurs comme la différence entre la vie économique des pays, l’attractivité des actifs d’un pays ou la différence de productivité entre le cout du travail et le capital.

Ce que les politiques et les eurocrates dirent alors les yeux rives vers l’horizon et la mâchoire serrée fut: « nous , le people d’Europe, allons expliquer aux marchés financiers qu’elles sont les règles du jeu, la leçon principale étant biens sur que les politiques triomphent de l’économie (comprendre « la finance » qui veut dire dans leur langage « les Anglos Saxons ».)

L’Euro devenant ainsi pour le eurocrates un projet politique avant d’être un projet économique afin d’expliquer au monde comment il convenait de dresser la bête sournoise et vile que l’on appelle marché. Et pour attester du sérieux de leur système, ils construisirent un système sans sortie, bien verrouillé. Du Victor-Hugo, hélas !

Le problème reste que l’euro n’a alors pas fonctionné, qu’il ne fonctionne toujours pas et qu’il ne fonctionnera probablement jamais . Les marchés en ont pris conscience et sans répit piétineront l’euro sans relâche désormais ;Ainsi, la guerre commence pour les supporters de l’euro et elle semble en passe de se terminer par une défaite des fonctionnaires qui mettrait Presque Azincourt et Crecy au rang des victoires nationales.

Quand on arrive face à une tell situation de défaite dans une guerre, on a en général deux options:

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  1. Signer l’armistice, ce qui en revient en général en pratique à dire à l’autre partie, OK, vous avez gagné, qu’elles sont vos conditions, discuter de ces conditions, les accepter et passer à autre chose ;
  2. Se battre à mort (choix des homes jeunes en général) et être forcé lors de la signature des traits de paix d’abandonner sa souveraineté nationale. Cela implique généralement de reconstruire de zéro, beaucoup de choses ayant été détruites, et accepter un sorte de protectorat de la puissance dominante (on pense spontanément à Mc Arthur au Japon)

Les eurocrates sont en train de perdre cette guerre de façon indiscutable et tout le monde commence à voir que le roi est nu. La vrai question qui saute alors aux yeux du spectateur consciencieux est donc désormais:

Les eurocrates doivent il demander l’armistice ou vont ils continuer à se battre à mort?

Cette dichotomie de choix nous impose de revenir sur ces deux notions

  • Armistice.

Un armistice commence par une double prise de conscience :

  1. L’euro ne fonctionne pas
  2. Le le marché commun (tel que définit communément) doit être à tout prix sauvé

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Ces deux points devraient logiquement conduire à ce qu’une monnaie nationale (la seule solution) soit restaurée, sans trop d’acrimonie et en bon ordre. Ceci implique que la dette des états serait alors remboursable en monnaie locale du pays et qu’une durée de taux de change flottant entre les nations devrait aussi être observée. Ceci impliquerait aussi que quelques institutions du système financier risquent de faire faillite et devront accepter des nationalisations.

Cela implique aussi que le niveau de vie des rentiers locaux (Détenteurs d’obligations ,retraités, fonctionnaires) diminuera de façon draconienne. Parallèlement, les entrepreneurs locaux commenceront alors à redevenir prospères à due mesure de la sous évaluation de la nouvelle monnaie locale, ce qui induirait également des taux d’intérêt très bas.

Une monnaie sous évaluée liée à des taux d’intérêt très bas permettraient le retour à une croissance forte et permettraient également de résoudre le problème de la trappe à dettes (cf Article de Charles Gave de Septembre 2011).Dans un monde tel que décrit, le consommateur allemand serait le gagnant, le producteur allemand le perdant, et le système financier allemand serait le premier à faire faillite.

Dans ce nouveau système, et si personne ne devient protectionniste, l’euro apparaitrait alors assez vite comme le cauchemar qu’il est et l’Europe, tel le phénix pourrait enfin renaitre de ses cendres.

  • Capitulation

Dans ce second scenario; nous restons dans la donne actuelle, et l’Europe au bord du gouffre fait un redoutable bond en avant. A ce stade, nous pouvons craindre que le bébé ne soit jeté avec l’eau du bain, c’est à dire que la victime expiatoire risqué fort d’être la marché commun.

Dans ce scenario, que je suis loin d’appeler de mes voeux, il n’y aurait aucun gagnant, que des perdants, il n’y aurait aucun transfert de richesse des rentiers aux entrepreneurs mais juste une perte de richesse massive et générale. Dans ce scenario, le rentier européen serait littéralement piétiné; avec en prime des baisses de niveau de vie plus qu’important.

Je n’ai aucune idée sur lesquels de ces deux scenarios va prévaloir.

La seule chose que je sache est que les 10 pays qui sont européens mais qui ne sont pas dans la zone euro tels que la suède, la Grande Bretagne; la Pologne etc auront un rôle prédominant afin de déterminer la moins mauvaise solution a choisir. La France et l’Allemagne ont été les meneurs de l’Europe depuis 10 ans et ils ont échoués. À d’autres de passer devant.

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Source Louis Gave , GAVEKAL research

et aussi

Nigel farage Euro Titanic

Armistice or Capitulation

The collapse of the Soviet Union was as big a proof that anyone could wish that technocracy does not work. This message however was a real anathema to the French technocrats populating the corridors of power in Brussels or in Paris, who came to the conclusion that what was needed was a new and improved dose of technocracy for Europe to escape the dangers created by a free market. What was the biggest danger for these fellows? The simple fact that since the German economy was the best managed in Europe, pretty soon nobody would be using the French Franc to save and that the German DM was thus going to be the dominant financial power in Europe, since the Common market forbade capital or exchange controls within Europe . The solution found was of course to abolish the DM, the FF and all the other currencies of countries which had stupid enough governments or populations to accept it to replace them by a common currency.

Needless to say this common currency was the first step towards a European State which would create a lot of jobs for the boys as the British Trade Unions used to say, the boys being of course the French technocrats.

This was of course a declaration of war made by civil servants and politicians to the markets.

After all , exchange rates are nothing but market prices determined by factors such as the differences in where each country is in its economic cycle, the relative attractiveness of the local asset markets, the differences in productivity of labor and capital …

What the politicians and the Eurocrats said with square jaws and with their eyes firmly fixed on a distant but glorious future was fairly simple: We, the people of Europe are going to teach the financial markets a lesson, the lesson being that politics trumps economics (financial in their parlance means Anglo Saxons). The Euro, or so they said, is NOT an economic project it is a political project which will show the world how to domesticate the wild beast represented by this horrible monster, the market (s).

And in order to show how serious they were, they built a system without any exit.

The problem is that the new system did not work as expected, does not work now, and never will and that the markets have realized it and are starting to tear it apart for all the reasons that I have been explaining for the last ten years..

So the war started by the Euro supporters is not ending as they expected in a triumph of The Eurocrats and of Politics but as a dismal defeat for the French civil servants, which makes Crecy or Agincourt appear like triumphs…

When one is taking a terrible beating in a war, usually one has two options.

  1. File for armistice, which means saying to the other guy, OK, you have won what are your conditions to stop the bloodshed? discuss these conditions and accept most of them and move on
  2. Fight to death (usually of everybody but the generals, especially of young men,) and be forced into a capitulation in which the country loses its sovereignty, its mode of government, its ability to fight in the future etc… This means reconstructing from scratch, everything having been destroyed, usually under some sort of foreign proconsul (Mc Arthur in Japan comes to mind).

The main idea of this paper is thus that the Euro was nothing but a declaration of total war made by technocrats to the markets, very similar in many instances to the similar declaration of war made by the communists to the markets in the previous century.

The Russians always excessive, fought to the death, had to capitulate and have not recovered yet under the yoke of a kleptocracy, while the Chinese, always pragmatic filed for the armistice before it was too late, got a truce and have been doing fine ever since.

The Eurocrats are losing this war big time as everybody can see, so for external observers the question should be: are the Eurocrats going to file for an armistice or are they going to go for a scorched earth policy preceding the unavoidable capitulation?

This dichotomy forces us to precise what would be an armistice and what would be a capitulation in this very strange kind of war.

Here is an attempt to provide an outline for each.

  • Armistice.

It has to start with a double realization.

  1. The Euro does not work
  2. The most important thing is the EUROPEAN PROJECT usually called the common market, which must be saved at all cost.

These two points should lead to making sure that when we return to national currencies (the ONLY solution), this return should be done in good order and without too much acrimony.

It means that the local government debt will have to be converted in the local currency which will be allowed to float freely for a while.

It means also that quite a few participants in the financial systems in EuroLand will go bankrupt and will have to be nationalized.

It means also that the standard of living of the local ‘’rentiers” (bond holders, pensioners and civil servants) will take a huge beating.

Conversely, it means that the local entrepreneurs would start to become very prosperous again as soon as the local currency would be undervalued enough, which would lead to very low interest rates.

An undervalued currency coupled with very low interest rates would lead to a massive increase in the local growth rate which could go a long way into solving the debt trap problem.

In this world, the German consumer would be a huge winner, the German producer a huge loser and the German financial system would be the first one to go broke.

In this new deal, and providing nobody goes protectionist, the Euro will soon appear as the nightmare it was and Europe, like a Phoenix will resuscitate from its ashes (title of a paper I wrote in 1983 when the US Dollar started to go up, in which I strongly recommended to buy European equities).

  • Capitulation

In this second scenario, we stay with the current set up and Europe walks towards its unavoidable demise.

In this case, it is to be feared that the baby will be thrown out with the bathwater, meaning that the common market would probably be the victim.

When the Euro was created I wrote quite a few papers saying that the Euro had to be killed to save the Europe that I liked. Nobody likes a free Europe more than I do and this is why I have hated the Euro so passionately.

If this scenario were to take place, then there will be NO winner, just losers, since there will be no transfer of wealth from the Rentier to the Entrepreneur, but a massive and general loss of wealth.

A European investor might want to be invested in the small sample of European companies which are quoted somewhere in EuroLand and have very little to do with it. But the only thing which will happen is that these investors will lose less than the rest of the population.

In such a scenario, maximizing the position that one could have in US Dollar cash is probably the best solution. One should also be worried about the US companies which have a significant portion of their sales in EuroLand.

To make a long story short: the reader may remember the graph on what we call the “acceleration phenomenon”

Whatever happens, in each scenario, the European Rentier is due to take the mother of all beating, with his standard of living going down big time. All the expenditures situated at the right of the curve will register tremendous falls. To put it bluntly, one has to buy only the producers of the goods which are totally revenue inelastic.

In the first case however, the exporters of the goods which are price elastic and revenue elastic for the non Europeans should be favored.

I have NO clue which one of the two scenarios is going to take place.

The only thing that I know is that the 10 countries which are in Europe but not in the Euro (Sweden, the UK, Poland etc..) will have a predominant role in making sure that the least bad solution is chosen

France and Germany have led Europe for the last 50 years. They have failed. The time has come for Sweden, Poland and the UK to step in and replace the current leadership in EuroLand, which has failed miserably.

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Auteur: idlibertes

Profession de foi de IdL: *Je suis libéral, c'est à dire partisan de la liberté individuelle comme valeur fondamentale. *Je ne crois pas que libéralisme soit une une théorie économique mais plutôt une théorie de comment appliquer le Droit au capitalisme pour que ce dernier fonctionne à la satisfaction générale. *Le libéralisme est une théorie philosophique appliquée au Droit, et pas à l'Economie qui vient très loin derrière dans les préoccupations de Constant, Tocqueville , Bastiat, Raymond Aron, Jean-François Revel et bien d'autres; *Le but suprême pour les libéraux que nous incarnons étant que le Droit empêche les gros de faire du mal aux petits,les petits de massacrer les gros mais surtout, l'Etat d'enquiquiner tout le monde.

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