22 août, 2012

L’Allemagne a préparé un plan B pour l’Europe

Dans le monde, les marchés ont connu une quinzaine contrastée : baisse quasi générale pour la semaine se terminant le 10 août (CAC 40 en hausse de 8,73% depuis le début de l’année). Remontée au cours de la semaine se terminant le 17 août (CAC 40 en hausse de 10,4% depuis le début de l’année).  L’indice MSCI pourrait monter de 19% d’ici la fin de l’année prédit Nomura.

En Europe, la crise financière européenne se transforme en crise économique.Le plan A ne fonctionne à l’évidence pas, dans la mesure où la situation de l’Espagne pollue celle de l’Italie. Il faut donc réfléchir à un plan B organisant la sortie des états qui ne peuvent se plier à la nécessaire discipline de la monnaie commune. C’est semble t il un sujet sur lequel a beaucoup réfléchi Angela Merkel pendant l’été. D’ailleurs, l’idée selon laquelle la solution de la crise actuelle se trouverait dans une Europe Fédérale commence à être remise en question. Mathieu Laine, auteur du « Dictionnaire du libéralisme », pense que ce n’est pas un manque de centralisation et de régulation qui a créé la crise, mais d’un excès.  Les économies européennes sont pour la plupart malades d’un dirigisme débordant qui a découragé l’entrepreneuriat, sclérosé le marché du travail, érodé leur compétitivité et fait exploser leurs dépenses et dettes publiques.

 Marchés actions : les contradictions de la nouvelle taxe sur les activités financières en France

L’Allemagne est clairement entrée en récession. La conjoncture allemande donne les premiers signes de fatigue. Angela Merkel est en position délicate. A un an des élections générales, la Chancelière est débordée par ses alliés eurosceptiques et ses adversaires qui la poussent à faire plus pour l’Euro.

 En France, le doute s’installe. la production industrielle a stagné en juin et la croissance a été nulle au T2. La France a évité de justesse de glisser dans la récession. Le gouvernement donne l’impression de naviguer à vue. C’est ce qui  se dégage des principales mesures prises par François Hollande pendant les cent premiers jours de son quinquennat. Le meilleur exemple est probablement la nouvelle taxe sur les transactions financières  qui frappe les achats de valeurs françaises effectuées à Paris par des investisseurs à long terme,  mais pas les « day trader » ! Tout cela va se traduire par une diminution de l’activité de la place de Paris et encourager encore plus les opérations spéculatives des Hedge Funds et les  délocalisations, soit le résultat inverse à celui qui est annoncé ! La perspective d’une récession vient remettre en cause la stratégie présidentielle d’exécution du traité budgétaire. La  stratégie du « on taxe et on dépense » a ses limites qu’il est urgent de fixer. Faute de quoi on va assister à un exode massif de la richesse pense Luc Ferry ancien Ministre de l’Education.  Si le gouvernement veut ramener le déficit à 3% du PIB en 2013, le gouvernement devra donc  augmenter la CSG de 3 à 5 points estime Patrick Artus, Directeur de la recherche économique chez Natixis. Cela n’épargnera bien évidemment pas les classes moyennes.

La France souffre toujours de déficits structurels anormalement élevés. Ils résultent selon Philippe Aghion et Jacques de Larosière,  d’inefficacités dans le fonctionnement de l’état : multiplication excessive des échelons administratifs, empilement de subventions opaques, assurance maladie trop coûteuse et en déficit permanent, système de retraite toujours déséquilibré, fiscalité compliquée et inopérante. Le constat n’est pas très original mais ce qui l’est plus, c’est que Philippe Aghion, professeur d’économie à Harvard,  fait partie des économistes qui ont soutenu François Hollande dans le manifeste publié par Le Monde du 18/04/2011.

Aux Etats Unis l’économie ralentit mais les ventes de détail restent convenables

Les bénéfices des sociétés américaines pourraient progresser à un rythme supérieur à celui du PNB. C’est ce que prédit David Bianco le stratégiste valeurs américaines de Deutsche Bank.. Le retour sur investissement peut êtrefort dans un contexte de croissance faible des résultats. Brian Belski de BMO a calculé qu’entre 1951 et 1991, il y a eu onze années pendant lesquels cette situation s’est produite. La variation moyenne des résultats pendant ces périodes a été de -6,6% alors que les cours de bourse ont progressé de 22%.

En Chine, de nombreuses sociétés côtées à Hong Kong ont émis des avertissements sur résultats. Il ne faut pas oublier qu’en 2009, cette situation avait correspondu au plus bas de l’indice. La confirmation d’un ralentissement chinois laisse espérer un plan de relance. L’excédent commercial de la Chine s’est réduit en août

Matières premières : la poursuite de la hausse du pétrole va peser encore sur la croissance

Le pétrole est au plus haut depuis 3 mois. Les prix record vont peser sur la croissance. Le blocage des prix à la pompe constitue un véritable casse tête pour le gouvernement. L’or pourrait monter à 1900$  d’ici la fin de l’année expliquent les analystes de HSBC. Le maïs a progressé de 21% depuis le plus bas du mois de juin.

 Secteurs : l’offensive des banques américaines se poursuit

Banques: les banques américaines se préparent à un retrait de l’Europe car elles craignent de subir des pertes en cas de sortie d’un pays de l’Euro. On assiste clairement à une offensive des banques américaines sur leurs homologues européennes. Cela avait commencé avec la Suisse et se poursuit avec la Grande Bretagne. Les sociétés ne sont pas en reste puisque Shell a annoncé qu’elle retirait ses fonds des banques européennes !

Devises : Jean Claude Trichet s’est trompé sur l’Euro

L’euro est mortel a écrit Charles Gave de GaveKal,  dans le Figaro. L’Euro a été aussi efficace que la ligne Maginot qui avait été soutenue comme l’Euro aujourd’hui par les élites françaises de l’époque…. La hausse du dollar devrait donc être favorisée par le contexte macro économique.

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!