14 janvier, 2013

La monnaie et le social Clientélisme

Commençons par deux petits rappels dans les acquis:

  • Le Social Clientélisme est ce régime politique qui se maintient au pouvoir en achetant les voix des électeurs  grâce à des emprunts qui seront remboursés par leurs enfants ou leurs petits- enfants. Il ne s’agit en aucune façon d’un régime démocratique puisque la Démocratie se définit par le vote des impôts et que nos enfants ou petits enfants qui ne sont pas encore nés et ne peuvent  donc certainement pas voter sur des prélèvements dont ils ne sauraient être l’objet. (Pour de plus amples explications, voir « l’Etat est mort vive l’état »  François Bourin éditeur Nov 2010).
  • Rip Van Winkle , est cet homme qui partit un  beau jour d’été 1810 de chez lui dans l’Etat de New-York, s’endormit à l’ombre d’un arbre et se réveilla… trente ans après pour trouver  son épouse  décédée, ce qui ne le chagrina guère car elle était fort désagréable, mais ce qui lui permit de finir ses jours tranquillement chez sa fille qui ne crut jamais trop à son histoire….

Ex1=Imaginons que notre Rip Van Winkle se soit endormi en France en 1789 (et non pas aux USA en 1810) et qu’il se soit réveillé en 1820. Plus rien de ce qui faisait le Royaume de France n’existait, la Révolution Française étant passée par là. Et donc il aurait eu bien du mal à s’adapter

Ex2=Imaginons que notre Rip se soit endormi plutôt en 1889, quelque part en Europe. S’il se réveille en 1920, alors là, le monde a vraiment changé.  L’Empire Austro Hongrois n’existe plus, la Russie s’est transformée en Union Soviétique, le Japon est la première puissance Asiatique, les USA  sont en train de devenir la première puissance industrielle, l’Allemagne en pleine déconfiture est ruinée et est devenue une République, la Pologne est de retour…

Ex3=Enfin, supposons que notre héros se soit endormi cette fois en 1989.Nous ne sommes pas au bout de son sommeil, mais déjà l’Union Soviétique a disparu, la Chine est devenue capitaliste, l’Allemagne s’est réunifiée,  la Tchequo-Slovaquie n’existe plus, la Lituanie est redevenue un pays indépendant avec les autres pays Baltes, le Moyen Orient est en plein bouleversement, les monnaies nationales ont disparu en Europe un peu partout et la moitié de l’Europe, celle du Sud, est en faillite .

En fait, il semble bien que la durée de vie de la plupart des institutions humaines depuis l’émergence du capitalisme et de la Révolution Industrielle soit d’environ 70 ans.Au bout de 70  ans, les Institutions deviennent tellement rigides et inflexibles qu’il n’y a pas d’autre solution que leurs disparitions, en général dans des convulsions extraordinaires. Et ici, je vais me livrer à une petite analyse sociologique, tout à fait Marxiste

Pour Marx, l’infrastructure  économique détermine toujours la superstructure politique.Par la, il veut dire que le mode de production génère à terme une structure politique qui lui est favorable.Notre organisation politique actuelle vient de la Révolution Industrielle qui organisait les activités humaines en immenses rassemblements structurés en forme de « pyramides”. Au sommet « le chef » donnant des « ordres » à  sa hiérarchie, laquelle les fait descendre vers le bas et rien ne remonte du bas vers le haut. C’est le mode organisationnel  des « Konzerns » ou des puissants Trusts Américains ou Anglais et bien sur des Parti Communiste ou Nazi tant le modèle politique se mit à calquer cette forme d’organisation

Le modèle précédent (celui de la fin du XVIII) était fondé sur la possession de la terre par l’aristocratie menant à  la domination de cette dernière dans l’appareil politique et il fut bien entendu détruit par la Révolution Industrielle, pour laisser la place au suivant, le modèle hiérarchique.Lorsque le système économique se « paye » un système politique devenu obsolescent, cela s’appelle une Révolution et de nombreuses structures que chacun croyait immortelles ( ie: la Royauté,  l’Union Soviétique) disparaissent.Et bien, la même chose est en train de se passer.

Le capitalisme est en train de changer à toute allure.

La structure pyramidale d’autrefois, ou la valeur ajoutée était créée par la mise en face de capitaux et de populations immenses est en train d’être remplacée par un système ou la valeur ajoutée est créée par l’invention. L’inventeur remplace le manager, le commando, les lourds escadrons blindés, la Démocratie directe le Parti Unique.

Les nouvelles structures économiques sont « plates » très flexibles, mobiles géographiquement, et très, très difficiles à taxer, au contraire des grandes structures pyramidales d’autrefois.Et pourtant nous continuons à  voir nos systèmes politiques organisés sous forme de pyramides gigantesques qui n’arrivent plus à se financer puisque la matière fiscale s’est organisée pour leur échapper.Il y a donc une contradiction gigantesque entre l’organisation de la Politique et les nouvelles structures  économiques et nous allons donc avoir révolution politique sur révolution politique pour que la politique s’adapte à nouveau à l’économie. Et tout cela est déjà fort visible… (Voir Union Soviétique, Chine, et les déboires actuels de nos finances publiques)

La grande affaire des années qui viennent sera donc : comment allons nous nous débarrasser de ces dinosaures étatiques alors même qu’une majorité de la population vit à  leurs crochets et continuent  à voter pour le maintien de ces structures obsolètes puisque ces monstres ne peuvent plus imposer une valeur ajoutée qui est devenue complètement immatérielle et qui leur échappe?

Dans ma grande naïveté, il y a deux ou trois ans, quand j’ai écrit « l’Etat est mort, vive l’état, » je pensais que les contraintes liées à l’endettement allaient forcer ces pays à reformer leurs Etats, un peu comme la Suède depuis 1992.

Erreur funeste. Les politiques ont  tout simplement pris le contrôle des banques centrales et ces banques centrales ont reçu l’ordre de financer les dettes étatiques en achetant directement les obligations émises par les gouvernements. Plus de différence entre les banques centrales et le Trésor Public, telle est la nouvelle donne. Les Etats ont nationalisé la monnaie.

Je n’ai aucune idée de ce que cela va nous amener à terme, inflation, déflation, protectionnisme, fin de la globalisation, appauvrissement général, ou que sais je d’autre? De cela, personne n’a la moindre idée, et je préfère donc rentrer dans cette période en détenant des actifs émis par le futurs vainqueurs c’est à dire des actions des « sociétés de la connaissance »  plutôt qu’en détenant des actifs qui n’ont aucune contre valeur dans une amélioration du système productif et donc ne « valent » rien, à terme.

Dans la Révolution précédente, il valait mieux être « long » les grands industriels et « short » l’aristocratie terrienne ».Aujourd’hui, à mon humble avis,  il vaut mieux être « long » la connaissance et « short » le Social Clientélisme. Ou pour faire simple: Il faut vendre de la monnaie et acheter du capital (productif).

 

C.G

14/01/2013

Politique  de reprise des Articles  de IDL

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en amont et à chaque fois

Règle applicable sans exception

Tous droits d’auteurs réservés.

Repris par le journal Atlantico le 21 janvier 2012

http://www.atlantico.fr/decryptage/voit-on-assez-que-creation-monetaire-et-dette-ont-davantage-servi-acheter-electeurs-qua-reformer-etats-612802.html

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

42 Commentaires

Répondre à ratel

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  • Antoine

    31 janvier 2013

    Merci Monsieur Gave pour votre billet et les réponses aux internautes.

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  • bbe

    21 janvier 2013

     » Le mode de production génère à terme une structure politique qui lui est favorable » , hypothèse très vraisemblable …mais probablement en cours de mutation , elle aussi, tout comme le capitalisme.

    De l’imprimante 3D à l’automatisation des chaînes de production,
    force est de constater que les modes de productions actuels se passent de plus en plus du travail humain quotidien , pour se focaliser sur son génie créatif ponctuel.
    Si le mode de production finissait toujours par influencer le pouvoir politique , c’est parce que l’intérêt général y trouvait son compte , en l’occurrence répondait à
    un besoin fondamental de l’homme : l’autonomie par le travail.En procurant des ressources , le système productif permet à certains de vivre, voir de survivre.

    Les structures pyramidales ont toujours besoin d’une base solide , question d’équilibre.Quel genre de pouvoir politique peuvent soutenir des populations désœuvrées, quel genre de pouvoir politique peuvent désirer les tenants d’un système de production où les postes de travail diminue?

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  • xleroy

    20 janvier 2013

    J’ai lu quelque part que les fonctionnaires représentaient 55 % du nombre total de députés. J’ai lu aussi que les grandes institutions de contrôle de l’Etat, le pouvoir judiciaire selon la définition classique, était également était entièrement entre les mains de (hauts) fonctionnaires : Cour des Comptes, Conseil constitutionnel, Cour de cassation etc . Nous sommes une « fonctionnairocratie ».

    Répondre
  • Jerome

    20 janvier 2013

    Bonjour Monsieur Gave,

    Je ne comprends pas pourquoi vous dites:
    « Plus de différence entre les banques centrales et le Trésor Public, telle est la nouvelle donne. Les Etats ont nationalisé la monnaie. »
    A ma connaissance, la BCE n’accepte toujours pas de financer directement les etats de la zone Euro !? un Bon du Trésor d’un état de la zone Euro ne peut pas être acheté par la BCE, n’est il pas ?

    Jerome

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    • Charles Gave

      20 janvier 2013

      Cher Jerome
      Que voila des distinguo qui vous honorent !
      Certes, la BCE ne peut acheter directement des obligations du Tresor Italien ou Francais et elle ne le fait pas
      Mais RIEN ne lui interdit d’escompter les titres Italiens
      Rien ne lui interdit de preter de l’argent a une banque Italienne qui donne en « garantie » des obligations de l’Etat Italien (a 0.50 % d’interet), et avec cet argent rien n’interdit a la banque Italienne d’acheter des obligations de l’Etat Italien qui rapporte du 4 % ou du 5 %, obligations qu’elle donne en garantie a la BCE pour acheter d’autres obligations et ainsi de suite ad infinitum puisqu’il n y a pas de reserves obligatoires sur les obligations de la zone euro
      Aucune raison de preter au secteur productif Italien puisqu’en plus il faudrait mettre des reserves obligatoires
      La seule difference avec un financement direct du deficit budgetaire Italien par la BCE est qu’en cas de faillite de l’Italie, la banque Italienne et donc la banque centrale Italienne seraient responsables et non pas la BCE
      Je suis sur que comme moi , vous voila rassure sur le cote sain de l’operation
      Amicalement
      cg

  • njaisson

    19 janvier 2013

    Certes elles sont légales mais elles ne sont pas aussi indépendantes du système que vous le croyez, puisqu’elles constituent le fondement de l’économie numérique mondialisée. Ce qui est en cause ici n’est pas leur lieu d’implantation. Il est bien évident qu’il vaut mieux s’installer dans les pays à faible imposition, lorsqu’on a le choix. Ce que je conteste c’est cette prétendue indépendance par rapport à l’Etat qu’elles nous apporteraient, sous prétexte que leur rayon d’action est mondialisé. Google comme YouTube sont soumis à la censure et aux réglementations locales bien que ces compagnies est une surface mondiale, comme l’ont montré les multiples affaires de délation en Chine ou aux US. Google tient par exemple un No spéciale à destination des autorités nationales pour livrer aux enquêteurs les identifiants de ses clients. YouTube élimine tous les jours des milliers de compte et de vidéos, sous prétexte que leur contenu enfreint les réglementations nationales. La presse alternative américaine soumise à la tyrannie de la Homeland security qui définit ses codes de bonne conduite en fait la pénible expérience tous les jours. Par ailleurs le nomadisme extrême dont font preuve ces compagnies basées sur l’immatériel s’effectue souvent au détriment des revenus des salariés dans les pays occidentaux qui s’alignent à la baisse sur ceux des pays émergents. L’uniformisation des marchés ainsi que les transferts de savoir-faire conduisent à un nivellement par le bas des salaires dans le secteur des prestations de service, ce qui entraîne une paupérisation croissantes des classes moyennes dans les pays dits riches. Le salaire moyen du salarié américain dans le secteur privé exprimé en dollars constants n’a cessé par exemple de diminuer a contrario de la rémunération des actionnaires qui eux profitent à plein de l’externalisation des services à forte valeur ajoutée, et pas seulement de la main d’oeuvre industrielle, dans les pays en développement. Donc je ne vois pas bien où se trouve la libération des consommateurs ou citoyens dans ce que vous prétendez être un progrès du capitalisme.

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  • njaisson

    19 janvier 2013

    CG dit: Les nouvelles structures économiques sont « plates » très flexibles, mobiles géographiquement, et très, très difficiles à taxer,

    Vous voulez dire sans doute par là que nous vivons dans un système dual avec d’un côté l’économie administrée, celle où travaille le salarié lambda, qui supporte une fiscalité de plus en plus lourde et de l’autre une économie occulte mondialisée profitant de réseaux de financement préférentiels offerts par les organismes financiers et leur canaux de marché vers le secteur financier non réglementé, qui échapperait à la taxation parce que devenu insaisissable à force de dématérialisation.

    En effet ces trente dernières ont vu l’émergence d’entreprises dites plate-formes, c’est-à-dire reconfigurables à volonté en fonction des variables micro et macro qui guident les financiers comme les chefs d’entreprises dans leurs décisions de répartition de leurs actifs productifs qui composent la chaîne de valeur conduisant à la génération d’une valeur ajoutée maximisée en fonction de l’intérêt des actionnaires. Parallèlement ce sont en mis en place des montages de financement faisant appel aux ressources de l’ingénierie financière et juridique dans le montage de véhicules spéciaux sis dans des contrées exotiques (cf. L’affaire Enron qui a visiblement fait école auprès des banquiers) permettant d’élaborer des structures de financement rendues possibles par la libre circulation des flux financiers entre les bourses de l’économie mondiale. Ce sont précisément ces structures entre le secteur réglementé et celui non réglementé (shadow banking system) qui ont permis l’émergence de l’économie virtualisée au gré des décisions prises par les financiers se jouant des lois et des règlements échouant au commun des mortels. Par exemple les groupes bancaires sont passés d’un modèle de type « originate to distribute » à un modèle « originate to securitize » en utilisant les ressources du financement de hors bilan offertes par les hedge funds acheteurs de CDO émis par des SPV. On aboutit ainsi à un système d’esclavage dominé par les multinationales et les banques qui paient des impôts très modiques par rapport à leurs bénéfices, alors que le commun des mortels subit de plein fouet à la fois l’arbitraire des décisions managériales prises en fonction de modèles économiques déconnectés des contraintes de la vie réelle et le cumul des lois innombrables sensées lutter contre les abus du système financier alors qu’elles ne font que perpétuer le système en noyant le poisson dans le marais opaque de la réglementation .

    C’est le bien le vice des financiers que de tenir un double langage fondé sur la préservation des intérêts de leurs déposants forcés, alors qu’ils pratiquent la spoliation à une échelle industrielle par la création de fausse valeur monétaire s’appuyant sur les actifs d’une population dont le patrimoine ne cesse de se réduire sous la charge conjuguée de l’érosion monétaire et de l’inflation fiscale. En fin de compte celui dont la valeur monétaire est issue de son travail est mis systématiquement à rançon par celui qui crée de la monnaie de façon virtuelle dans des proportions telles qu’il peut reconfigurer les marchés à sa guise en actionnant les leviers de gestion qui guident les flux monétaires.

    C’est donc une escroquerie intellectuelle que de laisser croire que le capitalisme s’est réinventée en se fluidifiant ce qui lui permettrait de se jouer des Etats. Le capital n’a jamais autant circulé qu’aujourd’hui grâce par exemple aux outils perfectionnés de trading algorithmique alimenté par la monnaie banque centrale, mais il n’a jamais aussi peu profité aux épargnants comme aux salariés à cause de sa captation par les créateurs de fausse valeur monétaire servant les intérêts exclusifs des oligarques acoquinés à des administrations toutes puissantes, dont les règlements servent à la préservation de leur hégémonie économique et non à la libération du consommateur qui peut faire le deuil de sa qualité de citoyen confisquée par la superstructure politique.

    Répondre
    • idlibertes

      19 janvier 2013

      Cher njassion,

      Je crois que vous confondez création de richesses, de valeur et circulation monétaire. Alors oui, effectivement, la monnaie n’a jamais aussi bien circulée puisqu’elle est dématérialisée ; cependant,cela ne fait la circulation de richesse n’est ce pas?

    • njaisson

      19 janvier 2013

      L’ennui est que l’accélération de la circulation des capitaux profitent bien plus aux banquiers qu’aux salariés, dans la mesure où cette monnaie électronique reste captive des circuits de marché qui servent aux banques pour leurs transactions financières, notamment le trading des produits dérivés qui se chiffrent en trillions. Donc l’essentiel de la valeur ainsi créée par les banquiers sur leurs opérations de financement internationales ne profitent pas au corps social, mais surtout à la sphère financière qui dérive de moins en moins ces ressources vers l’économie réelle sous la forme de création de crédits par exemple, alors même que leurs déposants mettent à leur disposition des moyens de financement quasi gratuits. Il y a là une injustice considérable qui demande à être corrigée sous peine de créer des déséquilibres fâcheux, à la fois dans la distribution de la richesse créée, souvent confondue avec la création de valeur monétaire (les banquiers entretiennent à dessein la confusion sémantique), comme dans la gestion des moyens monétaires qui échappent complément aux contrôle des gouvernements nationaux dépendants du marché international de la dette pour leur financement budgétaire.

    • Charles Gave

      19 janvier 2013

      Cher Njaisson
      Mais la quasi totalite de ces structures « plateformes » que vous semblez croire criminelles, sont parfaitement legales (Google, YouTube, Microsoft, Dassault Systemes etc)
      Pourquoi voulez vous qu’elles s’installent en France plutot qu’en Allemagne ou il y a 40 % de fonctionnaires de moins qu’en France pour 100 habitants et ou les services publics sont de meilleure qualite?
      Ou en Suisse? ou en Irlande?
      Payer des gens a ne rien foutre ( une grande specialite Francaise, voir le livre completement debordee) est la forme la plus abominable de la corruption
      Aujourd’hui, la richesse est creee par les idees.
      C.est une merveilleuse nouvelle.
      Nous voila enfin liberes de l’esclavagisme etatique du style impot a 100 %
      Nous arrivons a la fin de la kleptocratie qui nous regit depuis trente ans etqui a foutu mon pays bien aime en l’air et vous voudriez que je me lamente ?
      Soyons serieux
      cg

  • yoananda

    19 janvier 2013

    Mr Gave,
    je suis rarement d’accord avec l’ensemble de vos propos car j’ai une approche différente de la votre, mais j’apprécie quand même vos analyses et votre érudition.
    Cependant, ce n’est pas le cas de ce texte.
    Je ne me souviens plus le rythme des cycles de Kondratieff, mais je suppose qu’on peut le rapprocher de votre cycle de 70 ans (apparemment c’est plutôt 60 ans pour Kondratieff).
    Il y a aussi un coté « démographique » a l’affaire, car on est dans un cycle de l’ordre d’une durée de vie humaine, ou bien, de 2 ou 3 générations.
    Je ne sais plus quel scientifique disait (Einstein ?) : une théorie révolutionnaire fini par s’imposer quand tous ses opposants ont fini par mourir. Ou quelque chose dans le style.

    La, c’est un peu pareil : le temps que la nouvelle génération émerge, fasse sa place, et construise son « capital » pour avoir suffisamment d’importance économique pour être représenté par une force politique.

    Le « capitalisme cognitif », ou l’économie de pollinisation, ou la 3ème révolution industrielle (selon les auteurs) est en cours d’avènement en effet, et elle va balayer (a l’horizon 2050 probablement) les structures actuelles.

    La résistance de l’état que vous observez n’est somme tout que la réaction « classique » qu’on peut observer tout au long de l’histoire et qui se manifeste par, entre autre, l’avilissement de la monnaie et le social clientélisme.
    Le déclin de l’empire romain est à ce titre riche d’enseignements. Par exemple, comment le Solidus (monnaie or) a vu son taux d’or progressivement dilué, comment les taxes ont poursuivi les citoyen dissidents jusqu’au confins de l’empire, etc…
    Je suppose (mais je ne l’ai pas étudié en détail) qu’on pourrait voir les même cycles en observant la montée puis le déclin des puissances qui ont dominées le monde : Portugal, remplacé par l’Espagne, puis la Hollande, puis la France, puis l’Angleterre, puis les USA… puis ??? le cyberespace ???
    A chaque fois, une monnaie est dominante, puis fini par être remplacée.

    Répondre
    • idlibertes

      19 janvier 2013

      Cher yoananda,

      Effectivement, sauf la conclusion qui est en contre exemple puisque le déclin de l’empire romain ne s’est pas fait en une génération mais plus en quoi 5 siécles?
      et oui, avec la loi de Gresham que la bonne monnaie chasse l’autre. Reste à définir pour CG qu’elle va être cette bonne monnaie avant les autres 🙂

      Amicalement

      Idl

  • Gilles Hector

    18 janvier 2013

    Question qui n’a rien à voir mais qui me trotte dans la tête depuis un moment : que pensez vous de la politique économique de D Cameron et de la banque centrale UK ?
    Quelqu’un qui envisage de sortir de l’UE à l’insu de son plein gré ‘poussé par son peuple… ) est forcément moins incompétent que le premier de nos élus.

    Question pour CG que je remercie au passage mais je suis aussi intéressé par l’avis des lecteurs et auteurs.

    Répondre
  • Thomz

    18 janvier 2013

    Quel article sensationnel!

    Merci, Mr. Gave, d’offrir à votre lectorat une si brillante lecture – d’autant plus rafraichissante qu’elle fait suite à plusieurs articles acerbes et partisans franchement discutables.

    Comme en témoigne la petite histoire de l’homme qui s’endort, le monde change à une vitesse folle; aucune certitude ne demeure jamais longtemps, à part une – que la génération d’aujourd’hui, commes toutes celles qui l’ont précédé, jettera sur le monde de demain un regard ahuri et dépassé.

    De l’absolue futilité de penser pouvoir prédire, et de l’adaptabilité comme premier garant de la survie, etc.

    Je me permets d’apporter une légère nuance à la conclusion de l’article; »vendre de la monnaie, acheter du capital productif » – soit transférer le pouvoir d’achat du trésorier vers l’industriel – est l’objectif premier d’un investisseur, quelle que soit l’époque ou la lattitude, crise de la super-structure politique ou non!

    Bref, du grand Gave!

    Encore!

    Répondre
  • Homo-Orcus

    18 janvier 2013

    Si vous souhaitez avoir une pierre angulaire de réflexion et disons le, une bible, il vous faut vous pénétrer (pas seulement lire) Gustave Le Bon – psychologie des foules (un monument) – psychologie du socialisme. C’est incontournable pour comprendre bien des… choses – Uqaq a des versions word, mieux que Gallica.

    Répondre
  • Jean

    17 janvier 2013

    M. Gave,
    Que pensez-vous du « fiscal cliff » aux US?
    Est-ce une mascarade ou bien faut-il vraiment s’en inquiéter?
    Cordialement.

    Répondre
  • FrancisC

    17 janvier 2013

    Bonjour M. Gave,

    selon vous, faut-il accorder de l’importance au rapatriement par l’Allemagne de l’or qu’elle détenait à la Fed ou en France? Comment interprétez-vous cette décision?

    Répondre
    • Charles Gave

      17 janvier 2013

      Cher lecteur
      L’or est sous le controle de la Bundesbank, (et non pas du gouvernment Allemand)et ma chere Bundesbank doit se sentir bien seule en ce moment de folie monetaire.
      A mon avis, elle essaie de signaler au gouvernement Allemand que la fin de la recreation va sonner et qu’il vaut mieux avoir range les billes dans son pupitre plutot que de les laisser dans les pupitres des voyous qui terrorisent le reste de la classe. Je ferai surement pareil si j’étais elle.
      Amicalement
      CG

  • ratel

    16 janvier 2013

    bonsoir ,article interessant concernant la monnaie

    Euro/Franc suisse : quand la bulle éclatera…

    Publié le 16/01/2013

    La Banque Nationale Suisse a choisi de limiter les variations du Franc suisse par rapport à l’Euro. Un choix qui aura des répercussions importantes lorsque la bulle éclatera.

    Par Pierre Chappaz.

    Les conséquences de la décision de la Banque Nationale Suisse (BNS) d’attacher le Franc suisse à l’Euro sont rarement discutées. Il s’agit pourtant d’une action dont les conséquences vont bien au-delà de la Suisse.

    Face aux anciennes monnaies européennes, puis face à l’Euro, le Franc suisse a historiquement toujours été dans le sens de la hausse. Un pays plutôt bien géré, un centre financier puissant, tels sont les deux principaux facteurs qui ont de tout temps fait de la monnaie helvétique une monnaie-refuge.

    Avec la crise de l’Euro à partir de 2010, la hausse du Franc suisse a connu une accélération foudroyante, suscitant les inquiétudes des exportateurs de la confédération, largement relayées par la presse.

    La BNS a donc décidé en Septembre 2011 de mettre un terme à cette hausse, en fixant un cours maximum de 1 Euro = 1,20 Chf. Depuis elle soutient l’Euro en procédant à des achats « illimités ».

    On ne saura jamais ce qui se serait passé si la BNS n’avait pas décidé d’arrimer le Franc à l’Euro. Les industries exportatrices suisses auraient sans doute souffert pour un temps, mais on peut penser que leur positionnement haut-de-gamme et leur habitude ancienne d’une monnaie forte leur auraient finalement permis de s’adapter sans trop de casse. De plus, d’autres armes étaient à la disposition de la banque centrale suisse pour ramener le Franc a un niveau plus aisément supportable : des taux d’intérêt négatifs par exemple.

    On ne le saura jamais, mais ce qu’on sait maintenant, c’est que cette décision a des conséquences très difficilement réversibles.

    Pour défendre le Franc et donc l’empêcher de monter au-delà du cours fixé, la BNS achète des Euros et d’autres devises. Déjà près de 200 milliards d’Euros, qui sont placés en obligations d’État allemandes et françaises.

    Après avoir failli s’effondrer en 2012, la monnaie européenne remonte un peu de ce moment, grâce aux achats de la Banque Nationale Suisse, mais plus encore aux effets du 3e quantitative easing aux US et de la nouvelle politique d’expansion monétaire à outrance au Japon. Il y a une véritable course à la dévaluation entre les grandes devises : Dollar, Euro et Yen, chacun espérant gagner des parts de marché à l’export.

    L’Euro va un peu mieux, mais ce n’est qu’un sursis car les problèmes économiques de la zone ne sont pas réglés, en particulier la divergence de compétitivité entre les économies du Nord et du Sud de l’Europe.

    En l’absence de dévaluation possible de leurs défuntes monnaies nationales, les PIGS (Italie, Espagne, Grèce, Portugal) sont condamnés à baisser les salaires pour essayer de rattraper leur gap de compétitivité avec l’Allemagne. Mais la baisse de salaires est socialement beaucoup plus difficile à faire accepter à leur population qu’une dévaluation car elle réduit bien plus directement le pouvoir d’achat. En Grèce les salaires des fonctionnaires ont déjà été réduits de 30%. Et toute hausse de l’Euro ne peut qu’aggraver la situation de ces pays.

    La France, de son côté, ne fait rien de sérieux pour regagner sa compétitivité perdue. Elle est dans le déni, pour reprendre le terme employé en couverture de The Economist. Ce qui est paradoxal, c’est que la BNS favorise ce déni en achetant massivement les obligations d’État françaises, ce qui maintient les taux très bas. En voulant empêcher le Franc suisse de monter, la BNS alimente la bulle de la dette en France !

    La crise de l’Euro va continuer de se diffuser dans l’économie réelle. Après les avoir droguées au crédit pas cher, l’Euro ruine les économies du Sud de l’Europe.

    Les taux de chômage vont donc monter en 2013 en Espagne, Italie, France. La dette de ces États aussi. La fuite en avant monétaire (la Banque Centrale Européenne qui prête aux banques pour qu’elles achètent la dette des États etc.) permet d’éviter l’explosion immédiate du système financier, mais elle fait encore gonfler la bulle d’endettement, qui fera d’autant plus de dégâts quand elle éclatera.

    À la prochaine alerte sur l’Euro, sommes-nous certains que la BNS va pouvoir en acheter assez pour défendre le cours de 1,20 ? Et si les digues devaient céder, à quelles pertes devrait-elle faire face ? Avec quelles conséquences pour la Suisse, l’Euro et le système monétaire international ?

    En vérité les banques centrales, qui sont les grandes responsables de la crise d’endettement , se tiennent toutes par la barbichette. Si l’une défaille, elles tombent toutes.

    En 2013 elles vont donc continuer à faire tourner leurs planches à billets, et ça peut durer encore un bon moment, à en juger par le Japon qui creuse sa dette allègrement au-delà des 200% du PIB. Un bon moment, mais pas éternellement.

    On a jamais vu de bulle qui gonfle, qui gonfle… et qui ne finisse pas par éclater.

    source contrepoints

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  • reporting

    15 janvier 2013

    salut tout le monde. Toujours très agréable de lire un article de CG. C’est autre chose que les charlataneries de certains sites qu’on ne nommera pas. Comme le dit Bruno, à considérer que le système gaulo communiste de 1945 ait aussi une durée de vie moyenne de 70 ans cela amène sa fin vers 2015. Soit exactement la date prévue pour l’achèvement et l’avènement du bloc euro atlantique. Notre système pourrait voir sa fin à cause du mondialisme. Certes certains diront que c’est pareil mais à une autre échelle. En tout cas j’espère être toujours là pour voir ce système de cafards et de cloportes s’écrouler. Je m’interroge également de savoir si un système comme le 1% patronal pensé en 1942 et établit en 1953 survivra à l’effondrement du système ainsi que les structures parasitaires qui le gèrent soit le patronat du Medef et les syndicats dits représentatifs. Que ces derniers, qu’on a pu voir négocier un accord sur la flexibilité, viennent à disparaître corps et biens (à savoir leurs demeures et châteaux) me remplirait de joie. Encore deux ou trois ans de patience. Mais je pense qu’on va bien se marrer pour une fois. Que crève également le système média (c’est insupportable). PS : la chute du Virgin Mégastore me fait dire que c’est autant de CD et autre bouquins pourris qui ne se vendront plus à cet endroit très fréquenté par la foule.

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  • d'Halluin

    15 janvier 2013

    @ Monsieur Gave,

    Avec un peu de recul je vous remercie de votre commentaire.
    Bonne réception et bonne journée

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  • Nicolas

    15 janvier 2013

    Pas vraiment d’accord avec vous concernant la Révolution.
    Il y aurait beaucoup à dire, et surtout qu’elle a largement été déifier et manipulé par la gauche..

    « Ex1=Imaginons que notre Rip Van Winkle se soit endormi en France en 1789 (et non pas aux USA en 1810) et qu’il se soit réveillé en 1820. Plus rien de ce qui faisait le Royaume de France n’existait, la Révolution Française étant passée par là. Et donc il aurait eu bien du mal à s’adapter »

    En fait les historiens disent que vivre en 1770 ou en 1830, c’est concrètement kif kif…

    « Le modèle précédent (celui de la fin du XVIII) était fondé sur la possession de la terre par l’aristocratie menant à la domination de cette dernière dans l’appareil politique et il fut bien entendu détruit par la Révolution Industrielle, pour laisser la place au suivant, le modèle hiérarchique. »

    C’est du Marxiste ! 😉
    La Révolution a largement retardé le passage au capitalisme moderne. En 1815 le retard sur la GB est tel qu’il est irrattrapable (et de fait, il a fallut attendre le wellfare stat pour nous leur passions devants, 150 ans plus tard !).

    En France même,le capitalisme commence vaguement dans les années 1840. Mais si le phénomène est médiatique, et à un effet considérable sur l’enrichissement du peuple dans la seconde moitié du XIXéme siècle, il ne faut pas oublier qu’en pourcentage du PIB il reste minoritaire. L’aristocratie terrienne est donc resté dominante jusqu’en 1914..
    Au passage cette histoire de « Révolution Bourgeoise » est une fumisterie. La bourgeoisie n’a en gros aucun rôle dans la Révolution, déclenché, conduite (mal) et conclu par des nobles..
    Sur 1200 députés, 1 paysan et 100 bourgeois.. Il s’agissait de montrer qu’aurait existé une « lutte des classes » entre nobles et bourgeois -ce qui relève du délire total- et que le Société se réforme par la violence et les changement de classe ayant le pouvoir. Modèle donc pour « le peuple » de la futur révolution qu’il est prié de faire pour porter Marx au pouvoir.

    Bref, s’il y a une leçon a tirer ce serait que le système socialiste français s’effondrera le jour ou des énarques et autres fonctionnaires (les nobles de notre époque sous un autre nom) le voudront et seront assez puissant pour l’imposer à leur collègues..

    On peut aussi se poser la question de savoir si c’est la mondialisation qui cause la crise de l’Etat, ou si ce n’est pas la crise de l’Etat qui provoque la mondialisation, le n’importe quoi français durant maintenant depuis plusieurs décennies et les acteurs finissant par s’adapter. Si ca fraude autant dans le sud, n’est-ce pas aussi parce qu’il y a des limites au « consentement à l’impôt » par les gens ordinaire ?

    Toujours est-il que l’Etat français est en train de s’écrouler sous son propre poids. Ceux qui ont refusé toute réforme depuis 20 ans ont pris le risque, croyant tout gagner, de tout perdre..

    Un pays bien pourri..

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  • roger duberger

    14 janvier 2013

    Bonsoir à tous et merci à Mr Gave,
    Je crois comme David que la branche est morte, mais mettra énormément de temps à se décrocher.
    C’est vrai que les impôts sont de plus en plus lourds et vont encore croitre, pour des rendements décroissants (courbe de Laffer) car la base d’imposition va baisser…
    Les fiscalistes sont très ingénieux – surtout en France – (nous sommes les inventeurs de la TVA) et je suis certain qu’il y aura moyen de taxer l’innovation.
    Le social clientélisme va continuer de fonctionner à fond. Tout est corrompu par les aides et personne ne va casser le biberon qui le nourrit.
    Par ailleurs, ceux qui sont à l’origine de la valeur ajoutée, vont être empêchés de partir et dans tous les cas ne sont pas prêts à se rebeller car ils ont trop à perdre.
    Je ne sais pas, mais si j’était PDG de Total ou d’autres grands groupes Français qui réalisent plus de 70 % de leur chiffre d’affaires hors de métropole, j’aurais demandé à mes actionnaires de voter une résolution pour déplacer le siège social hors de métropole….
    Malgré tout, je vois bien que toute l’Europe est corrompue par le social clientélisme, et que petit à petit, on entretient une certaine haine à l’égard des riches. Il n’y a qu’à voir l’affaire Depardieu ou B. Arnault, à qui on cherche des noises pour s’installer en Belgique, alors que l’on fait beaucoup moins de cas pour recevoir les clandestins ( eux ne seraient pas des fraudeurs ! Elle est bien bonne celle là et ils vont apporter du bien être à l’Europe !).
    Non, je ne vois pas de gros cataclysme, plutôt des petits pas dans un sens puis dans l’autre, avec au final toujours plus de dettes, un Etat omniprésent et omnipotent qui contrôle mais bloque tout.

    Répondre
    • Nicolas

      15 janvier 2013

      « Par ailleurs, ceux qui sont à l’origine de la valeur ajoutée, vont être empêchés de partir et dans tous les cas ne sont pas prêts à se rebeller car ils ont trop à perdre. »

      Ils peuvent être bloqué momentanément, mais par petite touche, on peut complètement vider de sa substance une société pour délocaliser..

      « Il n’y a qu’à voir l’affaire Depardieu ou B. Arnault, à qui on cherche des noises pour s’installer en Belgique, alors »

      Alors que les riches de gauche sont parti, eux, depuis longtemps !!
      Bergé, BHL, Marceau, Sinclair, Béard, etc, etc, etc..
      Ah, oui, mais ils sont de gauche..

  • David

    14 janvier 2013

    Bonjour Monsieur Gave,
    Dans cet article vous reprenez un cheminement d’idée (sur la structuration sociale et politique du capitalisme) que j’ai lu chez d’autres auteurs donc un que vous n’appréciez peut être pas, il s’agit de Jeremy Rifkin, et il développe ceci dans son dernier ouvrage ( la troisième révolution industrielle).
    Il montre comment le mode de production capitaliste à modelé notre système économique, financier, politique et éducatif.
    Il pense tout comme vous que l’avenir est aux petites structures légères et dynamique, et que le capitalisme pyramidal est en train de mourir.
    Ayant fait carrière dans la hightech, comme concepteur, créateur d’entreprise, consultant et puis manager je comprend tout à fait votre argumentaire… car je le vit de l’intérieur.
    J’ai d’ailleurs le sentiment d’évoluer dans un autre monde que celui dans lequel on m’explique que je suit.
    Quand à nos élites politiques, je comprend progressivement qu’elles ne font plus que de la communication, leur capacité d’action étant devenue négligeable (contrairement à leur capacité de nuisance qui reste d’actualité).
    Je voudrais aussi apporter ma pierre à l’édifice sur ceci :

    « Je n’ai aucune idée de ce que cela va nous amener à terme, inflation, déflation, protectionnisme, fin de la globalisation, appauvrissement général, ou que sais je d’autre? »

    j’entends parler de risque d’hyperinflation façon Allemagne des années 20 ou de déflation à la Japonaise.
    Au final, j’ai le sentiment qu’il ne va « rien se passer », c’est a dire que cette masse de création monétaire ne va que combler les trous occasionné par les destructions de capital effectives ou à venir (dettes étatiques et autres).
    Au final on a fabriqué de la monnaie par le crédit, cela à provoqué de l’inflation, ces crédits ne serons pas remboursés (et donc aucune valeur n’aura été fabriquée pour offrir une équivalence) et on fabrique de la monnaie pour combler le trou (principalement à destination des banques).
    Donc en gros, l’inflation on l’a déjà eue…. et quand à l’hyperinflation elle ne peut être provoquée que par des achats panique suite à une perte de confiance de la valeur faciale de la monnaie. Rien n’indique que ça se prépare a démarrer.
    Donc, voila comment je vois les choses.

    Répondre
  • Charles Gave

    14 janvier 2013

    @d’Halluin

    Cher Monsieur,

    L’or comme vous le savez peut avoir deux fonctions: une fonction de déni de la monnaie de son propre état, ce que l’on appelle « voter avec ses pieds » et je n’ai aucun problème, n’en ais pas eu par le passé et n’en aurai pas pour l’avenir, à jouer l’or en réserve comme vous le mentionnez sur de courtes périodes. Cependant, à long terme, je sais ce calcul faux (voir commentaires précédents sur or versus standard SP). De même, et pour d’autres raisons, l’or ne saurai pour moi servir de monnaie. Il le peut, bien sur, mais je pense structurellement en tant que professionnel que cela n’est pas souhaitable. Vous savez dans la monnaie, comme dans beaucoup de domaines, il y a les théoriciens, et les praticiens. J’ai j’habitude de dire que décrire la monnaie est un peu comme si un aveugle tentait de décrire un éléphant. Les théoriciens se mettent à plusieurs pour chacun décrire une partie de l’animal (qui des oreilles, qui de la queue) , ne sont évidemment jamais d’accord puisqu’ils ont tous raison sur leur partie. Moi, je suis assis sur l’animal depuis 30 ans. Après, je ne prétend pas que ma description soit parfaite, mais je sais approximativement conduire cet éléphant.

    Répondre
    • Daniel

      14 janvier 2013

      M. Gave,
      Préconisez-vous toujours la détention de devises telles la couronne suédoise, dollar de singapour.
      Si oui comment expliquez-vous l’appréciation rapide de l’euro face à ces mêmes devises?
      Cdt

  • bruno31

    14 janvier 2013

    @CG
    « Les Etats ont nationalisé la monnaie.

    Je n’ai aucune idée de ce que cela va nous amener à terme »

    Difficile effectivement de prévoir les détails (inflation/déflation, etc), mais le contour général, lui, me paraît très clair : étant donné que ce genre de manipulation n’a pas d’autre objet que d’alimenter la dépense publique, leur effet est semblable à une augmentation des prélèvements, c’est-à-dire que in fine, l’Etat ponctionne une part toujours croissante de la production économique réelle. La manipulation monétaire n’est ici qu’un moyen commode de contourner la démocratie, surtout lorsque la coupe est pleine sur le plan fiscal.

    Le résultat final est donc parfaitement prévisible : stagnation, puis effondrement économique, et enfin révolution politique, comme cela s’est toujours produit en pareilles circonstances. Et comme les 70 ans de notre « modèle social » issu du CNR de 1945 seront fêtés en… 2015, nous pouvons en conclure que par toutes les mesures imaginables – économiques ou sociologiques à la sauce marxiste revisitée -, la fin semble proche.

    Répondre
  • jurgenv

    14 janvier 2013

    Je suis d’accord avec françois,nous risquons d’être plus proche des argentins que de l’argent…en passant je demande qui sont les sociétés de connaissances présentes où futures? Merci à vous

    Répondre
  • françois ROBIN

    14 janvier 2013

    Bonjour Monsieur Gave,

    bravo pour votre analyse, mais il ne faut pas oublier qu’après la création de fausse monnaie, l’état prépare le hold hup du siècle sur l’épargne des français, voyez comme le discours s’oriente en ce moment, et les prises de postion disant qu’il faut réorienter l’épargne vers des secteurs plus productifs!
    Non seulement les Français vont être, excusez l’expression, les cocus de leurs hommes politique qu’ils auront librement élus , mais ils vont se révéiller sous peu complètement ruiné et leur épargne confisquée .

    Répondre
  • VXLV

    14 janvier 2013

    Me relisant un peu tard, je constate n’avoir pas mentionné l’hypothèse d’une drastique réduction des dépenses de l’Etat, ce que certains pourraient soulever comme hypothèse de sortie honorable d’une crise.
    Honnêtement, je n’y crois pas car les dépenses étatiques n’ont cessé de croître depuis presque quarante ans en étant de moins en moins proportionnées à l’inflation et/ou à l’augmentation des administrés.
    Aucun gouvernement de cette période, quelle que soit sa couleur affichée dans la gamme exclusive allant des roses teintés de rouge à ceux teintés de bleu, n’a jamais entrepris le moindre effort en ce sens qui soit palpable en dehors de l’effet tam-tam.
    Réduire sensiblement les dépenses reviendra immédiatement à réduire le social-clientélisme, ce que ce dernier n’acceptera pas puisqu’il se sentira menacé directement dans son confort et sa survie.
    Un gouvernement social-clientéliste n’envisagera donc pas cette option, sauf contrainte de violence, ce qui renvoie aux autres hypothèses.

    Répondre
  • VXLV

    14 janvier 2013

    Comment se débarrasser des dinosaures étatiques idolâtriquement soutenus par des cohortes de crédirentiers ?
    Je crains que cela ne soit impossible par des voies normales d’élections démocratiques parce que la tendance évidente et naturelle des sociaux-clientélistes est de renforcer en permanence ces troupes d’affidés, gages de leur maintien au pouvoir, même si éventuellement, ce renforcement de pseudo-rentes finit par être davantage en trompe-l’oeil que réel.
    Il suffit que la rente paraisse augmenter pour satisfaire le gros des troupes.
    Dès lors, ces crédirentiers continueront de voter pour que leur confort matériel soit préservé, fût-ce aux dépens des payeurs minoritaires et des successeurs de tous qui ont le défaut de ne pas être en mesure de s’opposer à tout cela.

    Je crois beaucoup plus probable un dévissage brutal le jour où la France ne trouvera plus de prêteurs à bon compte pour le bouclage de ses budgets étatiques, inclus ceux des rentiers.

    Deux options pour la poursuite du dernier instant avant le bourreau:
    – taxer à mort au moyen de la contrainte de la violence légale qui ne pourra concrètement aller bien loin : prélèvements déjà records rendus de plus en plus difficiles à augmenter sur une fraction isolée de la population sans devoir à un moment ou à un autre déborder sur d’autres fractions qui finiront bien par se trouver être les actuels crédirentiers.
    L’exercice de la violence légale suppose aussi que les contraints restent très minoritaires par rapport aux contraignants parce que si la masse des premiers cités s’accroît sensiblement en proportion des seconds cités, apparaîtra le risque de rébellion, de sécession, etc… accompagné probablement de troubles sociaux, émeutes et autres atteintes aux personnes physiques.
    Saisir en masse les patrimoines des récalcitrants, outre que le risque cité ci-dessus augmentera à mesure, ne résoudra rien d’immédiat : un patrimoine n’a de valeur véritable que s’il est cessible contre espèces sonnantes et trébuchantes, ce qui deviendra très hasardeux dans une ambiance comme je l’imagine. Nous avons l’exemple de la saisie des biens religieux au moment de la Révolution qui devant servir à financer la République, ne lui a pourtant pas rapporté grand chose…

    – augmenter le nombre et le tirage des photocopieuses à billets, ce qui est déjà réclamé véhémentement par un tribun gauchisant. Dans ce genre de fuite en avant qui ne met qu’un petit intervalle de temps supplémentaire, la fin est connue d’avance puisque cela ne serait pas une expérience inédite.

    Il est donc de la plus haute probabilité que cela va secouer fortement dans les mois à venir…

    Répondre
  • d'Halluin

    14 janvier 2013

    Bonjour Monsieur Gave,

    Je pense pouvoir dire que vous n’êtes pas vraiment un adepte de l’OR. Mais le dollars, l’euro sont devenus des monnaies de singes qui ne pourront nous apporter que de l’inflation, la ruine de beaucoup d’épargnants (euthanasie du rentier).
    Ne vaut il pas mieux « patienter » un peu en achetant de l’or et le revendre ensuite lors de la chute de ce social clientèlisme pour acheter ensuite des actions?
    J’imagine une action européénne (côtée en euro). L’euro est dévalué… Le cours de cette action sera donc dévalué puisque côté en euro? – l’action se redressera ensuite.
    Cette analyse vaut également pour toutes les valeurs en dollars.
    Toujours très heureux de lire vos commentaires.

    Répondre
  • El oso

    14 janvier 2013

    M. Gave nous a promis de détecter de nouveaux Siemens…

    Répondre
  • jurgenv

    14 janvier 2013

    Acheter du siemens plutôt que du Deutschmark en gros? c’est ce qu’il s’est passé pendant la seconde guerre je crois…

    Répondre
  • Jaedena

    14 janvier 2013

    Une coquille dans le texte : l’infrastructure economique*

    Répondre
    • idlibertes

      14 janvier 2013

      Merci beaucoup, en effet. Coquille originel de l’auteur, je précise (tellement irrité par la corruption qu’il l’a présagée en amont). Cdlt
      Idl

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