17 février, 2020

La loi de Pareto ou l’essentiel outil rappelé à nos lecteurs avisés

 

« Nous sommes des nains juchés sur les épaules de géants », disait Bernard de Chartres au XII ème siècle. Par-là, ce philosophe voulait dire que chacun de nous ne fait des progrès qu’en s’appuyant sur des connaissances qui ont été développées souvent bien avant notre naissance. Si l’on abandonnait des enfants sur une ile déserte, d’abord très probablement ils ne survivraient pas, et survivraient-ils, ils marcheraient sans doute à quatre pattes. Le mythe du bon sauvage, cher à Jean-Jacques Rousseau, est l’une des plus grandes crétineries qui ait été dite par cet homme, qui pourtant en a dites beaucoup.

Dans cet esprit à l’IDL nous nous sentons obligés de temps en temps de sortir de l’actualité pour rappeler un concept ou un autre, absolument essentiel à la compréhension du monde dans lequel nous vivons et dont on ne parle pas assez.

Cette semaine, je vais vous parler de la Loi de Pareto, loi qui régit à peu près tous les mécanismes vivants. Pareto était un économiste Italien de la fin du XIX -ème né à Paris, mort en Suisse où il enseigna à l’université de Lausanne. L’un de ses titres de gloire fut de repérer que la quasi-totalité des phénomènes sociaux étaient distribuées selon la loi dite des « 80-20 » décrite souvent aussi comme le « Principe de Pareto »

Je vous donne quelques exemples.

  • Dans un pays à un moment donné, quatre-vingt pour cent de l’alcool ingurgité l’est par 20 % des gens.
  • Dans le même pays, ou dans tout autre d’’ailleurs, 80 % des accidents de la route sont commis par 20 % des conducteurs (dont certains feront d’ailleurs partie aussi des alcooliques, mais ceci est une autre histoire).
  • Quatre-vingt pour cent de la valeur ajoutée créée chaque année dans un pays l’est par 20 % des gens —
  • Vingt pour cent des livres publiés font 80 % des tirages totaux et si l’on prend les vingt pour cent ayant eu les meilleurs tirages, on retrouve à nouveau la loi des 80—20. Et même chose pour les chansons ou pour les jeux vidéo.
  • Dans votre portefeuille, 20 % des positions seront responsables de 80 % de la performance.
  • Dans la nature 20 % des mâles bénéficient des faveurs de 80 % des femelles.
  • Etc.

Mais c’est surtout une loi qui s’applique à vous dans votre travail.

De la considérable valeur ajoutée que chaque lecteur de l’IDL produit dans son travail, 80 % est produit en 20 % du temps et les quatre- vingt pour cent du temps restant serviront à compléter les maigres 20 % qui n’ont pas été faits dans l’enthousiasme du début.

Ce qui m’amène à ma première remarque VOUS concernant. Je ne peux pas le prouver, mais je suis sûr que chacun d’entre vous produit plus de valeur ajoutée quand ce qu’il fait l’intéresse que quand ce qu’il fait l’ennuie profondément. Mais ce qui vous intéresse n’intéresse pas automatiquement le gars du bureau d’à côté et vice versa. Et donc, chaque fois que cela est possible, essayez d’échanger ce qui vous rase et l’intéresse contre ce qui vous intéresse et le rase lui.

Vous resterez à 80/20 et lui aussi, mais à deux vous produirez plus de valeur ajoutée et vous serez tous les deux plus heureux.

Et dans le fond, c’est là le boulot d’un entrepreneur : il doit mettre chaque personne employée dans une situation où elle travaillera le mieux possible, c’est-à-dire où elle fera ce qu’elle aime faire.

Ce qui veut dire que rester dans un travail qui vous ennuie à mourir est un péché contre votre liberté individuelle, c’est-à-dire contre votre bonheur. Et en plus, il est très probable que vous le ferez mal, ce qui est très mauvais pour l’idée que vous avez de vous-même. Prenez des risques, barrez-vous si vous vous ennuyez. Si vous n’avez jamais échoué, c’est que vous n’avez pas pris assez de risques dans votre vie.

Venons-en maintenant à la gestion d’une collectivité ou pire encore d’un Etat et acceptons le principe immuable que 80 % de la richesse créée dans le pays le sera par 20 % de la population.

Voila une vraie atteinte à l’égalité nous diront monsieur Piketty et le marxiste de base. Il faut que les pouvoirs publics corrigent cette abomination, ce qui sera fait bien sûr en augmentant les impôts sur les 20 %.

Mais, dans ma chère parabole des talents où le Christ décrit parfaitement la Loi de Pareto, cela revient à prendre du fric à celui qui sait quoi en faire pour le donner à celui qui va l’enterrer, et du coup tout le monde s’appauvrit.

Tout le monde…, sauf celui qui a le pouvoir de piquer l’argent des autres car il s’est approprié le monopole de la violence légitime et donc cet argent il peut le « voler légalement » Et bien entendu, 80 % de cet argent volé ira aux apparatchiks et autres ODS, le reste de la population se partageant les miettes de que les hommes de Davos veulent bien leur laisser.

Comme le disait Frederic Bastiat, si vous avez vraiment envie de quelque chose, il n’y a que deux façons de procéder pour l’acquérir :

  • Ou vous travaillez
  • Ou vous le volez, et la seule façon de le voler sans risquer d’être condamné, est de capturer le système législatif et de voter des lois qui vous permettront de voler légalement, et c’est ce que l’on appelle en langage courant le socialisme.

Et comme le rappelle le Christ, encore lui, toujours lui, dans la parabole du Maitre et de la Vigne, même si un vol est voté à la majorité de ceux qui travaillent dans la vigne, il n’en reste pas moins un vol et à la fin tous ceux qui se sont rendus coupables de ce crime sont envoyés en enfer.

Eh oui, l’enfer est certainement peuplé en majorité de socialistes et c’est ce que nous dit la sagesse populaire quand elle énonce cette vérité éternelle « l’enfer est pavé de bonnes intentions ».

On songe à Soljenitsyne qui disait « Une société où tout le monde est égal est une société où personne n’est libre, et une société où tout le monde est libre n’est pas égale »

Dans le fond, la liberté et l’inégalité sont l’envers et l’endroit d’une même pièce de monnaie

Faut-il donc accepter une société inégale ? Faut-il penser que les pauvres n’ont que ce qu’ils méritent ? Absolument pas, et voici pourquoi.

Et ici, je vais m’appuyer sur un film, Amadeus, que j’ai beaucoup aimé qui raconte t la vie de Mozart, génie musical mais crétin par ailleurs. Par un concours de circonstances extraordinaires, Mozart avait trouvé le domaine où il était certain qu’il serait parmi les 20 % de gagnants, celui de la création musicale, au grand désespoir de Salieri qui lui était très intelligent mais n’avait que du talent.

Et donc pour moi, une société « juste » n’est PAS une société où tout le monde est égal car cette société s’appelle l’enfer, mais une société où chacun est libre de chercher et éventuellement de trouver les domaines ou il sera parmi les 20 % qui raflent la mise et donc où il sera parfaitement heureux et sans doute prospère.

Une société juste n’est donc pas une société ou tout le monde est égal, mais une société où tout le monde est supérieur à 80 % des autres, dans l’activité que chacun aura choisi librement, et cela peut-être d’élever ses enfants.

Il ne faut donc en aucun cas lutter contre l’inégalité, il faut au contraire promouvoir la liberté pour que chacun puisse découvrir et exploiter le ou les domaines où il sera supérieur aux autres, ce qui veut dire que chacun de nous doit accepter qu’il soit inférieur aux autres dans 80 % des activités pendant toute sa vie.

Cette acceptation mutuelle d’une supériorité partielle et d’une infériorité générale est ce qui constitue l’essence même d’une société libre et donc harmonieuse.

Je peux parler ici de mon exemple personnel.

A 76 ans, je sais que j’ai beaucoup reçu dans le domaine intellectuel et je n’en tire aucune espèce de vanité, mais par contre, je sais encore plus que je suis un imbécile manuel et j’admire beaucoup ceux qui utilisent à bon escient ce merveilleux outil qu’est la main.  Ainsi, il y a bien longtemps, j’ai vu des compagnons du Tour de France bâtir un escalier monumental et c’était prodigieux. Du coup, j’allais me promener au BHV à Paris, un peu comme d’aucuns vont au musée, dans des rayons où il y avait des milliers d’outils dont je n’avais pas la moindre idée à quoi ils pouvaient bien servir. Mais j’étais émerveillé, un peu comme Salieri face à Mozart.

Encore une fois c’est ce que nous dit le Christ à la fin de la parabole des talents « Car il sera beaucoup donné à celui qui a beaucoup reçu et il sera peu donné à celui qui a peu reçu », ce qui parait inhumain et incompréhensible, voir « injuste »

Mais cela ne l’est absolument pas.

Ce que nous dit Jésus est simple : Chacun de nous a reçu beaucoup au moins dans un domaine(la musique pour Mozart) et probablement dans plusieurs.

Une société juste est donc une société qui permet à chacun de découvrir le ou les domaines où il a beaucoup reçu, pour qu’il s’y investisse à fond et du coup reçoive beaucoup puisqu’il sera dans les 20 % qui recevront les 80 %.

Et donc, une société libre favorisera naturellement les inégalités individuelles pour arriver in fine à une égalité de liberté, alors qu’une société technocratique ou marxiste (ce qui est la même chose) arrivera inéluctablement au résultat inverse.

A ce point de l’analyse, le lecteur va me demander à haute et intelligible voix, que faire pour arriver a cette société idéale ? La réponse est simple ;tout passe par l’éducation.

En voici un exemple, qui une fois n’est pas coutume, va m’amener à dire du bien de notre cher Président. Comme chacun le sait, le bulletin de salaire que reçoit un employé à la fin du mois est complètement incompréhensible. En cherchant bien cependant on trouve une ligne qui précise qu’une somme équivalente à 1 % du salaire (?) est versée tous les mois au titre de la formation professionnelle à une organisation qui sera chargée de gérer ces sommes. Et bien entendu, la France étant ce qu’elle est, le salarié ne pouvait disposer de ces sommes qu’en les dépensant auprès d’organismes « agrées », dépendant des syndicats… Ce qui voulait dire que l’on avait créé toute une nouvelle série de rentes au profit d’une sous bourgeoisie étatique et que la possibilité de s’éduquer librement n’existait pas.

Et c’est récemment que s’est produit un miracle sans doute dû a un moment d’inattention de ceux qui nous gouvernent : le nouveau Président a pris la décision que puisque ces sommes appartiennent au salarié, il pourra les dépenser au profit du formateur de son choix

Quelques exemples au hasard.

  • Vous êtes employé de banque, vous avez toujours rêvé d’élever des chèvres dans le Larzac ?  A vous de trouver le gars qui vous expliquera comment faire et vous pourrez devenir le meilleur éleveur de chèvres au monde.
  • Vous êtes homme politique, ce qui ne vous amuse plus, et vous voulez vous reconvertir dans la photographie pour laquelle vous avez un talent certain. Là encore, aucun problème, des formations à la photographie existent partout, y compris sur le Net.

Il s’agit la d’une VRAIE révolution puisque pour une fois, c’est VOUS qui allez décider comment VOUS allez dépenser l’argent de VOS impôts.

Mais à la place de monsieur Macron, je me méfierais. Imaginez que cela marche et que l’on soit obligé d’étendre cette idée à la totalité de l’enseignement, chaque famille recevant un ticket par enfant à présenter à l’école de son choix, ce qui amènerait les mauvaises écoles à fermer et les bonnes écoles à se développer, les mauvais professeurs à chercher autre chose à faire et les bons professeurs à être augmentés.  Voila qui réintroduirait la concurrence dans l’enseignement sans y rétablir la primauté de l’argent, puisque l’argent viendrait des impôts et serait redirigé par les consommateurs vers ceux qui leur donnent satisfaction. Vous imaginez le désastre si on faisait la même chose pour les retraites, pour la santé, pour les transports en commun, pour la gestion de votre commune…Tout le monde faisant ce qu’il aime et donc étant heureux, plus personne ne voterait à gauche ou ne demanderait de faveur à l’Etat et les politiciens ne serviraient plus à rien. Voilà qui serait un drame dont la classe politique aurait du mal à se remettre.  La classe politique peut-être mais la France s’en porterait certainement mieux.

Car, après tout ce pays existe et chacun voit à quel point tout le monde y est malheureux et ce pays c’est bien sur la Suisse. Il n’y a pas de déficit budgétaire, pas de chômage, pas d’inflation, il a la monnaie la plus forte du monde, n’a pas eu de guerre depuis deux siècles au moins, a eu le plus grand nombre de prix Nobel par habitants dans le monde (ceci pour les ignoramus qui disent que la seule chose que les Suisses aient inventé c’est le coucou) … Ce constat amène à une question et à une seule. Qui parmi les lecteurs de l’IDL connait le nom d’un politicien Suisse ? Cette ignorance explique peut-être ces succès ?  Et les Suisses le savent fort bien. A un homme politique français qui demandait finement à un Suisse réputé sot comme tous les Suisses pourquoi ils avaient un ministère de la marine, le Suisse avait répondu « Et pourquoi pas ? Vous avez bien un ministère des finances ! »

 

 

 

.

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

50 Commentaires

Répondre à Le Rabouilleur

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • Marc Ottavi

    5 septembre 2020

    Je partage votre déclamation.Pour les entrepreneurs autodidactes la bride de l’Etat est encore plus insupportable que pour ceux que l’enseignement a endoctriné . La médiocrité impose ses choix dont je sais qu’ils sont absurdes , voir néfastes et contre productifs. Ma révolte est grande et j’espère Le moment cruel mais pour l’ Instant la violence légitime de l’état et la veulerie de la population semblent indépassables

    Répondre
  • Laurent WILDI

    3 mars 2020

    Excellent article, comme d’habitude. Malheureusement, Suisse habitant en Suisse, je ne peux pas partager le commentaire positif final de Charles Gave sur notre pays. C’était vrai il y a trente ans, mais aujourd’hui a classe politique suisse, les fonctionnaires ainsi que les médias officiels, que les citoyens et les entreprises subventionnent par une redevance obligatoire, ressemblent étrangement à ceux qu’on trouve dans les pays qui nous entourent. À part l’UDC (Union Démocratique du Centre), cataloguée par nos médias et les médias étrangers comme parti d’extrême droite, ce qui est faux, tous les partis politiques et les médias sont aux ordres de l’Union Européenne. Comme pour l’instant le bon peuple semble peu enclin à une adhésion, celle-ci se fait de manière rampante, par la méthode du salami: signature de l’accord sur la libre circulation, adoption de la directive sur les armes, soumission du Tribunal Fédéral aux arrêts de la Cour européenne, reprise de la législation UE, non application de la votation de 2014 contre l’immigration de masse. Il semble que le peuple suisse se soit endormi. L’apparente prospérité de la Suisse mériterait une analyse des chiffres approfondie. Bien sûr que le PIB augmente mécaniquement, si on considère qu’en 13 ans, la population compte un million d’habitants supplémentaires. mais la population autochtone en profite-t-elle? Il est permis d’en douter, malheureusement une telle analyse ne fait pas partie de la propagande distillée quotidiennement sur les ondes de la RTS (Radio Télévision Suisse) surnommée à juste titre Radio Télé Socialiste. L’avenir de la Suisse va se jouer bientôt. Le 17 mai prochain, la population est appelée à se prononcer sur l’initiative populaire pour une immigration modérée. Le gouvernement, les partis politiques, les organisations patronales, les syndicats et les médias, activant comme d’habitude le mécanisme de la peur, vont se déchaîner contre cette initiative, sous prétexte qu’elle met les accord bilatéraux en péril et mettra fin à la soi-disant prospérité de la Suisse. Ceci est faux, bien sûr, mais je prends le pari que le bon peuple, apathique, décérébré par une propagande éhontée, ayant perdu bon sens et fierté, rejettera cette initiative à 65%. Ce faisant. il ouvrira la voie à la signature d’un accord cadre institutionnel avec l’UE, qui n’est autre qu’un accord de soumission et d’abandon de la souveraineté de la Suisse. La signature de cet accord marquera la fin de la démocratie directe, système démocratique s’il en est et tant vanté à l’étranger. Rendez-vous à la fin de l’année, mais je crains de ne pas me tromper.

    Répondre
  • PATYDOC

    20 février 2020

    Il est regrettable que vous preniez comme exemple musical un film hollywoodien complètement fabriqué, et qui ne reflète en rien la réalité historique ! D’une part Mozart n’est pas un « génie », mais simplement le meilleur de ses contemporains à l’époque (et encore, pas partout) ; mais, d’autre part, il était très loin d’être l’abruti dépeint par Milos Forman : lisez donc la correspondance de Mozart dans sa bio de référence en français ( B . Massin) !

    Répondre
  • Pierre 82

    19 février 2020

    Monsieur Gave
    Etant parfaitement d’accord avec ce que vous écrivez, je vais me permettre de vous parler de Salieri, qui n’est abordé que secondairement dans votre article. J’ai chez moi un exemplaire du « Grand Larousse du XXème siècle », datant de 1906. Regardons la notice sur Antonio Salieri. Elle fait 42 lignes, ce qui n’est pas rien. L’article le décrit comme un compositeur majeur de son temps, et qui a connu tous les honneurs. Aucune référence à W.A. Mozart. Passons à Mozart, maintenant: l’article est bien sûr plus important, car il a laissé plus de traces, mais on n’est qu’à 112 lignes. Tous deux sont qualifiés de « musiciens de génie ».
    Milos Forman a présenté Salieri comme un médiocre besogneux, mais c’est uniquement pour romancer son récit. De plus, s’il est probable que comportement de Wolfgang le hérissait, tout comme il indisposait toute la Cour de Vienne, ce ne serait pas très étonnant. Peu importe. Pour moi, comparer Mozart et Salieri, c’est comme comparer Freddie Mercury avec Frédéric François. L’un est un génie, l’autre un artisan. Naturellement, Monsieur Gave, tout comme moi, vous êtes un peu jeune pour être fan de Frédéric François, mais je le considère comme un excellent artisan, si on considère la longévité de sa carrière, et la fidélité de son public. J’ai beaucoup d’estime pour les bons artisans. Et ils sont plus nombreux que les génies.
    Tant qu’on parle musique:
    – le Grand Larousse de 1906 ne contient aucune notice sur Antonio Vivaldi (il n’a été redécouvert que dans les années 1920)
    – Le compositeur le plus joué du XIXème siècle français est un certain Daniel Auber. Complètement tombé dans l’oubli aujourd’hui. Juste une gare à Paris, dont personne ne sait à qui il fait référence. Comme quoi.

    Répondre
    • Sebaba

      28 février 2020

      Lucien Rebatet explique très bien comment tous ces faux artistes ont été promus par une caste aux oreilles d’acier. Il leur faut beaucoup de temps pour entendre un Beethoven. JS Bach a été oublié pendant des décennies tandis que les vraies génies qui allaient le suivre se formeraient à ses études. Et il en est ainsi pour presque tous les musiciens depuis 3 siècles. Voilà qui explique les erreurs grossières dans le Larousse, erreur de toute une bourgeoisie et pas du dictionnaire en question. Si Mozart est un génie de la bonne humeur (genre mineur), Salieri est un eurocrates. Il est normal qu’il n’en reste rien ou presque. Tout comme Lully et son pédantisme très monarchie de droit divin. Des vains, des fats, d’horribles boulets qui ont été imposés comme des exemples indépassables de talent pour l’humanité à l’égal de ceux qui fourmillent de nos jours, et dont il ne restera absolument rien.

  • Jiff

    19 février 2020

    Aux états-unis débute un mouvement, pour l’instant à peine embryonnaire, dans certaines entreprises axées sur la programmation informatique qui sont bien conseillées ; basé sur une constatation simple, le métier de programmeur étant un métier de créatif¹, il est idiot de vouloir les enfermer dans l’entreprise 45H/semaine, la créativité ne se décrétant pas.
     
    L’idée est donc simple, pour ceux qui le veulent, retour… où ils veulent et seules comptent les dates butoir pour lesquelles le travail doit-être fonctionnel et rendu. Comme les statistiques des premiers à avoir expérimenté le travail à distance l’ont montré depuis longtemps, chacun a son propre profil de travail, ce qui constitue justement la force du procédé, certains choisissant de travailler la nuit, d’autres le week-end, le matin, l’après-midi, voire de bourriner quelques heures avant l’échéance, etc.
     
    La qualité du code généré par ces programmeurs s’en ressent, elle est au-dessus de celle des employés normaux et ils apprécient beaucoup la presque entière liberté qui leur a été donnée. Effet de bord intéressant, ce mode de travail a une forte tendance à épurer les entreprises de leurs cadres les plus inutiles, les DRH, qui sont de plus, coûteux.
     
    C’est bien sûr un sous-ensemble avancé de ce que CG décrit, puisque les programmeurs ont quasiment tous choisi ce métier par goût. Ça n’est pas une panacée, car certains supportent très mal cette liberté et reviennent au bureau, mais l’important est que tout le monde trouve son compte dans cette façon de faire.
     
    À l’heure où certaines entreprises françaises décident de basculer leurs bureaux en open-space, alors que ça fait pratiquement cinq ans que les Américains sont en train de rétro-pédaler sur la question à cause des pathologies induites (dépression, dégoût de l’entreprise qui fait ça à ses employés, turnover montant en flèche, etc), nul doute que cette façon de faire tout à fait logique dans cette branche finira par arriver dans ce pays… dans vingt ans peut-être.
     
    Ce que CG a décrit ici est l’avenir, ça risque de prendre un certain temps puisque certains évènements désorganiseront un peu tout ça, mais In Fine, les gens œuvreront plutôt que de travailler bêtement.
     
    ——
    ¹ – Malgré ce que beaucoup peuvent penser (surtout ceux qui, en général, n’y connaissent strictement rien, mais ont un avis sur tout et fort malheureusement, le pouvoir), particulièrement en france, partir de caractéristiques pour arriver à un programme les suivant à la lettre a une grosse composante artistique ; d’ailleurs, avec l’habitude, on finit par facilement reconnaître un programmeur comme on reconnaît un écrivain, rien qu’à son style.

    Répondre
  • Alexandre

    18 février 2020

    A horizon de 10 ou 30 ans je crains que l’avenir de l’éducation, de la psychiatrie, de la politique et de la police ne soit neuralink.

    Un transpondeur biocinétique obligatoirement implanté dans le cerveau dès l’adolescence (comme il est aujourd’hui obligatoire d’avoir un téléphone portable pour disposer d’un compte bancaire) se chargerait par des tests de Rorschach cognitifs sous la forme d’un dialogue avec des voix imaginaires, de construire des dualités antithétiques de telle sorte que l’individu pourtant conscient de sa propre servitude, ne serait plus employé que comme un robot social.

    Sous cette condition l’individu n’aurait plus que pour choix le suicide ou la soumission et s’il choisissait le suicide, ce même transpondeur l’empêcherait de commettre cet acte, par des suggestions antithétiques qui anticiperaient les chaînes d’actions qui mèneraient à cet acte.. il en irait de même pour les crimes ou les attentats politiques.. qui ne seraient pas déjoués, mais empêchés non par censure, mais par une manipulation mentale continue.

    Selon la loi de Pareto, 80% des individus consentiraient consciemment à cette servitude, car ils la vivraient comme une expérience sensorielle mystique et transcendante (pour les mêmes raisons que les français passent au cours de leur vie plus de temps à regarder la télé qu’à travailler). Des gourous, prêtres new-age et autres métaphysiciens des sciences, à coup de concepts relatifs à la sérendipités, à la rétro-causalité, à la physique quantique, causeraient une religion unique qui fonderait l’acception sociale de cette nouvelle servitude biocinétique. On ne serait ainsi plus esclave, mais Homme révélé, transcendé, augmenté, éveillé. On ne parlerait plus de lavage de cerveau, mais d’éveil de conscience et de « montée de Kundalini ». On ne parlerait plus d’orgie, de désoeuvrement ni de prostitution, mais de « champs vibratoires » et de « chakras »..

    Autrement dit, dans notre belle société où même en Suisse les individus viennent à 63% de voter la criminalisation des propos jugés « homophobes » et la criminalisation des « discriminations », nous marchons vers le génocide des divergences cognitives et un régime de gouvernance par « chaos control » (exemple : gilets jaunes).

    Face à cette perspective certains dissidents civils ou militaires (Julian Assange, Edwar Snowden, moi-même sans prétention etc.) étudient la possibilité de pousser ce modèle jusqu’à son paroxysme afin de le détruire avant qu’il ne cause ce qui est ci-dessus évoqué.

    Cela peut ainsi passer par le fait de retourner les armes atomiques contre ceux qui les portent, y compris par des simulations de perte de commandement en conditions réelles.

    Il s’agit de tester le modèle de société et de défense associé jusqu’à son extrême limite, y compris en courant le risque de causer une guerre atomique, pour déterminer si l’espèce humaine est ou non hypertélique (autodestruction d’une espèce vivante par elle-même, ex : mégacéros).

    Il s’agit d’un stress test de Homo Sapiens Sapiens, qui peut aboutir en cas d’insuccès, soit à son extinction, soit à sa mise sous servitude par les futurs évolutions de neuralink.

    Il s’agit là de l’introduction d’un roman de science-fiction sur lequel je travaille, qu’en pensez-vous ?

    Répondre
    • Jiff

      19 février 2020

      @Alexandre
      Vu l’état actuel de la médecine et de la science, je pencherais plutôt pour 1,000 ans que pour 30 pour un tel dispositif… Or, à ce moment-là, nous aurons appris à utiliser la technologie pour le plus grand profit de tous et plus pour la domination de certains.

    • Alexandre

      19 février 2020

      @Jiff :

      Ne croyez-vous pas que certains pourraient avoir 1000 ans d’avance sur d’autres ?

      Prenez par exemple un africain qui habiterait encore à l’age de pierre dans une steppe isolée. Pour ce dernier un simple téléphone s’apparenterait à de la magie noire. Pourtant nous parlons bien pour lui du même présent que pour nous. Il y a bien 10000 ans d’écart d’évolution technologique entre les humains sur terre selon leurs peuplements.

      Je ne crois donc pas que la dystopie précédemment évoquée soit à craindre pour un lointain futur, mais je crois qu’elle est déjà notre présent.

      Il y a même dans les commentaires ci-dessous un lecteur qui naturellement évoquait la « sérendipité ». Tiens, d’où vient ce mot, que recouvre-t-il, d’où vient cette mode, cette croyance ?

      S’il existe un moyen autre que les ondes radio pour communiquer et si le cerveau humain est plus ou moins réceptif à cet autre moyen.. (dépendamment de l’ontologie et de l’épigénétique de l’individu), effectivement neuralink est peut-être déjà obsolète.

      Imaginez que les publicités ou les discours du gouvernement vous soient directement inspirés dans votre sommeil ou même consciemment alors que vous pourriez croire dialoguer avec dieu, avec des anges, avec des extraterrestres ou avec votre propre subconscient..

      Neuralink n’est peut-être qu’une façade, le vrai neuralink fonctionnant sans implant, par des armes à rayon dirigé.

      De là des concepts comme la « sérendipité », les « logiques non duelles », la « néguentropie sociale », la « rétro-causalité » etc. sont autant de potentiels implants psychiques aptes à potentiellement préparer le terrain ontologique de l’individu pour rendre sur lui efficientes ou plus efficientes les suggestions biocinétiques des armes à rayon dirigé ci-dessus évoquées..

    • Jiff

      19 février 2020

      @Alexandre
      Bien que beaucoup de technologies soient cachées au grand public, je trouve que vous poussez un peu là IRL.
       
      Par contre, pour votre roman, pourquoi pas – sachant que la réalité dépasse souvent la fiction, mais pas toujours dans le sens compris habituellement ; par exemple, le plan, c’est de mélanger les populations, ce qui se passe de moins en moins bien et pas qu’ici, puis de les asservir financièrement (une crypto-monnaie et hop, on peut vous couper tout subside d’un seul click), mais là encore, le troc revu et corrigé (façon SEL) reviendra à toute vitesse et les gens trouveront de toutes façons toujours le moyen d’avoir une monnaie et de pirater cette crypto-monnaie.
       
      Pour la technologie cérébrale, je peux me tromper, mais les seules qui aient réellement fait leurs preuves, ce sont les endoctrinements sous drogues diverses avec privation de sommeil ; quant’à passer une info d’un appareil à un cerveau, on en est loin. Mais là encore, pour votre roman, pourquoi pas – personnellement, je partirais de l’existant qui est déjà bien gratiné et je n’y mêlerais que quelques technologies de science-fiction pour rester plausible.

  • Dr Slump

    18 février 2020

    J’aimerais que Mr Gave, ou un des aimables contributeurs et commentateurs de ce site me dise quel est ce livre de Vilfredo Pareto qu’on m’avait vanté, dans lequel il expose ces lois générales comme la loi des 80/20.

    Répondre
  • Patrick Boissy

    18 février 2020

    Tout a fait d’accord avec vous

    Répondre
  • Baloo

    18 février 2020

    Je suis bien d’accord avec vos propos.

    > «Il ne faut donc en aucun cas lutter contre l’inégalité. (…) Dans le fond, la liberté et l’inégalité sont l’envers et l’endroit d’une même pièce de monnaie»

    Tellement vrai.

    > «Faut-il donc accepter une société inégale ? Faut-il penser que les pauvres n’ont que ce qu’ils méritent ? Absolument pas, et voici pourquoi.»

    Il faut définir ce qui est entendu par «inégale».

    Il faut être égaux _*_en droit_*_. Parce que nous avons tous la même dignité. Sinon, aucune autre égalité n’est ni possible, ni réalisable, ni désirable. Ou plutôt, si nous sommes égaux devant l’Éternel, il y a un anti-Éternel devant lequel nous sommes égaux: la mort – nous mourrons tous un jour.

    Nous sommes tous nés différents, avec nos qualités et nos défauts. Nous sommes tous nés inégaux. Nier cette différence, nier cette diversité, est nié l’humanité. Cette différence et cette diversité sont d’autant plus nécessaires que nous sommes finis, et que nous avons absolument besoin de l’autre pour pallier nos insuffisances (mécaniques, intellectuelles, mémoires, la vérité). Si Adam Smith introduisit la si fameuse division du travail, Hayek introduisit le concept de la division de la connaissance. Et comme nous sommes finis, la seule façon de tester une vérité est de la mettre en pratique, de les mettre en compétition et en concurrence les unes avec les autres. Et le système d’information de cette katallaxie sont les prix. Si le libéralisme classique permet le progrès technologique, il permet aussi le progrès de la vérité (par la compétition et la concurrence) (d’où la haine vicérale des Sachants pour la concurrence et la compétition).
    Pour revenir au concept d’égalité, pour que cette katallaxie fonctionne, il est impératif de la laisser fonctionner et de ne pas intervenir: laisser les prix se former (id est, l’information se propager), de ne pas zombifier des idées ayant perdues la compétition (par ses bonnes connexions), et de ne pas avoir des idées qui sont «gratuitement» parrainnées (généralement, parce que «c’est le Bien»). Nous avons donc besoin d’un droit fort dans tous ces domaines; un droit réellement applicable, «enforçable». Voilà une égalité: iso-règles – les mêmes règles pour tous.

    Nous naissons inégaux mais nous pouvons construire une société où nous nous traitons et considérons également les uns les autres.

    À ce sujet, contrairement à ce que clament les pseudo-élites, elles possédées par l’envie, les inégalités ne sont pas à l’origine de la violence ou des révolutions. Une fois, un communo-maçon (trop jeune pour avoir été collabo) m’a dit que les riches avaient forcément volé leur argent. Mais c’est bien le seul. À nouveau, personne n’a jamais craché sur Bill Gates (sur ses produits et leur qualité, oui – jamais sur le fait qu’il soit devenu immensément riche); je n’ai ni lu ou ni entendu que c’était un franc-maçon, ou un talmudiste, ou que sais-je encore; aucune «théorie du complot» à son encontre n’a jamais dû être démontée. Idem pour Steve Jobs. Etc.
    Non, si les élites sont habitées par l’envie et regardent dans le miroir pour expliquer le peuple, ce n’est fondé en rien.
    Ce qui met justement le peuple en colère est la non iso-application des règles; plus encore, de constater qu’il existe des règles différentes pour différentes classes de gens (des privilèges donc). Par exemple, sujet d’actualité, la retraite de ces déchets siégeant à l’assemblée nationale fonctionne par _*_capitalisation_*_ ; en revanche, pour le peuple, lui on lui met un système par répartition; et bien sûr, ces cancrelats ne s’incluent pas dans la fameuse réforme des retraites «sans exception».

    Ensuite, la charité et la création de richesses sont deux choses indépendantes. Peu importe la cause qu’une personne soit dans le besoin – c’est un objet de la charité (de la «solidarité»), et certainement pas du système de création de richesses.
    Au contraire, tout devrait être fait pour le capital puisse se réallouer aussi aisément que possible. Virer du personnel devrait être très facile. Cela ne veut pas dire de les envoyer à la rue. Si il y avait une authentique volonté, on pourrait mettre en place un système de solidarité pour les recevoir. Et, à nouveau, outre-Atlantique, untel peut se faire remercier sur le champ; et ce pays est le plus riche et le plus puissant du monde; peut-être qu’il y a un lien?

    Non, les «pauvres» n’ont pas ce qu’ils méritent. Il faut être bien crétin pour penser cela. Nous sommes tous des cas particuliers. On ne connaît pas les raisons qui ont conduit telle personne à cet état. Et elles sont souvent compliquées, complexes, et multiples – ce qui est bien embêtant pour faire un jugement péremptoire à l’emporte-pièce (comme l’autre grognasse dont le nom m’échappe demandant si untel avait été sage et bon élève à l’école, expliquant ainsi sa démise – prouvant par ailleurs que les pseudo-élites ne sont intellectuellement pas vraiment brillantes, d’autant plus que cette charmante dame dût être bonne élève à l’école en dépit de ses déficientes capacités).
    Et c’est d’ailleurs l’avantage des honnis US: chiffres exacts à retrouver, mais il semblerait que, au cours de la même vie, un américain aurait 30% de chance d’être prolétaire mais aussi de faire partie du 1% – on se demande pourquoi les prolétaires ne choisirent pas le rêve des goulags promus par St Sartre, mais partirent pour le Nouveau Monde – sacrebleu, ces travailleurs sont vraiment idiots et ne savent vraiment pas ce qui est bon pour eux – comment peuvent-ils préférer «The Land of the Free» à «The Land of the Equals»!

    Enfin, il y a aussi le sujet des innovations de ruptures. C’est toujours une blague d’entendre que les grandes entreprises favorisent les innovations de rupture – bien sûr, c’est dans l’antre du soldat manageur, dont la qualité recherchée est justement qu’il soit parfaitement obéïssant et prévisible, donc fade et sans personnalité, mais ce serait ces mêmes gens qui produiraient des innovations de rupture?
    Les innovations de rupture sont réalisées par des esprits indépendants, des chevaliers, qui sont habités par une vision. Cf. André Citroën. Cf. Rudolph Diesel. Etc. (Qui sont tous les deux morts sans le sous.) Le bitcoin n’a pas été inventé chez Microsoft, ni même chez Apple (certains parlent de la CIA, mais j’attends toujours de voir un commencement de preuve). Et là le libéralisme classique est très important. Sans propriété privée, il ne peut pas y avoir d’inventeurs indépendants. Et pour financer une vision nouvelle, dont on ne sait pas si elle marchera a priori (en dépit de ce que j’ai pu lire dans des écrits de l’administration fiscale…), il est nécessaire d’avoir des financements privés et indépendants. Le droit et la propriété privé.

    Qui plus est, comme le bitcoin le prouve, les innovations de rupture mettent en danger les prébendes existantes: la Ford T supplanta les calèches, et l’âge de pierre ne s’est pas terminé faute de cailloux. Les têtes des grandes entreprises ne sont en fait pas favorables à l’innovation – c’est le mauvais conservatisme: il faut figer l’économie afin de conserver sa place sociale. Je connais d’ailleurs un cas d’une start-up qui se fit racheter par Bloomberg et qui la liquida juste après l’achat.

    Pour continuer sur le sujet de l’entrepreneur («Et dans le fond, c’est là le boulot d’un entrepreneur : il doit mettre chaque personne employée dans une situation où elle travaillera le mieux possible, c’est-à-dire où elle fera ce qu’elle aime faire.»), cela ne correspond pas tout à fait à mon expérience. Les entrepreneurs ne sont pas des manageurs. Leur boulot est double, par ordre d’importance: (i) trouver des clients; (ii) faire en sorte que le produit soit délivré («make it happen»). Donc, concernant le (ii), de mon observation, il ne chipote pas sur les détails: il a autre chose à faire; et il embauche et délègue comme il peut. C’est mieux avec des gens de qualité, mais on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Quant à l’intra-allocation des ressources, l’approche est différente: on ne peut pas aller contre le courant («we can’t go against the flow»); si l’entreprise s’auto-organise d’une certaine façon, il laisse faire. Il a d’autres choses en tête. Et il ne va certainement pas micro-manager son business (sinon, qui va trouver des clients?). Il doit choisir ses combats. Et il ne s’impliquera dans la tambouille interne uniquement quand il n’aura pas le choix.
    De mes observations, l’entrepreneuriat est plutôt un art qu’une science dure; et les mecs y vont au pifomètre, et ils n’ont certainement pas fait une étude de marché formelle ou un truc du genre, sachant que le marché n’existe pas forcément (ils en ont sans doute fait une dans leur tête, directement ou indirectement, en mettant en place une stratégie pour obtenir des clients).
    C’est donc un art, certainement pas une science carrée, et comme le disait justement Karl Popper, il faut que le coût de cet essai soit minime: minime à l’entrée, minime à la sortie. On ne connaît pas les vainqueurs a priori. Et pour qu’il y ait des vainqueurs, il faut qu’il y ait des gens qui entrent dans l’arène.
    Voilà un autre droit fort qu’il faudrait mettre en place.

    Et c’est aussi pour ça qu’il faut absolument rémunérer le risque: sinon, le mec reste chez lui à se tripoter (cf. le fabuleux bouquin «The Noblest Triumph» de Tom Bethell).

    > «Ce qui m’amène à ma première remarque VOUS concernant. Je ne peux pas le prouver, mais je suis sûr que chacun d’entre vous produit plusde valeur ajoutée quand ce qu’il fait l’intéresse que quand ce qu’il fait l’ennuie profondément. Mais ce qui vous intéresse n’intéresse pas automatiquement le gars du bureau d’à côté et vice versa. Et donc, chaque fois que cela est possible, essayez d’échanger ce qui vous rase et l’intéresse contre ce qui vous intéresse et le rase lui.»

    +1
    Cela doit se faire au niveau micro. Parce que, au niveau macro, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. D’où un autre intérêt de développer son savoir-être. On peut rendre sa vie moins pire.

    Sinon, je suis en total désaccord avec le fait qu’il faut suivre ses émotions et faire ce que on aime. Parce que, primo, nous ne sommes pas des animaux. Secondo, généralement, les gens n’en ont aucune idée de ce qu’ils aiment, surtout quand ils sont imberbes (c’est vraiment des putains de conneries). Ce n’est que plus tard, bien plus tard, quand on apprend à se connaître, à connaître ses capacités, ses talents, ses aptitudes, ce qu’on aime mieux faire et ce qu’on aime moins faire. Même Steve Jobs quand il est né ne savait pas ce qu’il allait faire. Il bringuebalait ses guêtres dans l’université. C’est sa rencontre avec Wozniak qui changea tout. D’autant plus que le domaine dans lequel il allait performer n’existait simplement pas. Ensuite, bien entendu, il oublia d’aller à l’université (Ohhh! Le p’tit con.) et se concentra dans ses activités de garage avec l’autre Steve. Idem pour Bill Gates. Il lança sa boîte de logiciels avec un pote (feu Paul Allen) et oublia de retourner à l’université.
    On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Et les améliorations se font au niveau micro. Et il faut que le coût de faire un essai, de prendre un risque, soit aussi faible que possible. Sinon Wozniak aurait dit à Jobs que, si cela ne marche pas, il serait sans diplôme et donc sans job, donc deviendrait un gilet-jaune, et donc il ne marche pas, car trop risqué.

    Pour revenir à la parabole des talents, effectivement, nos talents nous indiquent où nous devons travailler: l’endroit où nous créons le plus de richesses est celui où nous devons travailler. Et cela se mesure à ses fruits: le rendement obtenu par ce travail (un système de prix libre est donc également un impératif moral pour vivre en conformité avec l’enseignement de Jésus).

    Mais ces talents ne sont pas connus a priori. On les découvre à tâtons, avec le temps.

    > «Ce qui veut dire que rester dans un travail qui vous ennuie à mourir est un péché.»

    On fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Cf. ci-dessus.

    Merci.

    Répondre
  • Haskar

    18 février 2020

    Superbe billets ! Merci de nous servir une vison cohérente et correcte du libéralisme économique dans vos articles, je suis fan. Le libéralisme de connivence propager dans les médias par des pseudos expert-intellectuelle et autres politiciens véreux donne a tort une vision négatif de ce système a la fois économique, philosophique et social.De plus un pouvoir limitée des politiciens par une nouvelle constitution permettra un meilleur fonctionnement de la société française, plus fluide, plus naturel.La prise de pouvoir des citoyens sur la distribution de leurs impôts me parait être également une très bonne idée (mème si ce n’ai qu’une petite partie). Cette proposition peut permette de réduire la stagnation provoqué par un système éducatif trop rigide, créant une reproduction social ou ceux qui réussissent sont loin d’être le meilleur sur le plan intellectuelle, encore moins sur le plan humain.

    Répondre
  • Scardanelli

    18 février 2020

    Bonjour Monsieur Grave,
    Toujours dans l’attente de vos billets, tant ils ouvrent de multiples pistes de réflexions.
    Sur la captation de la violence légale, déjà Montaigne concluait ses essais (III, 13 De l’expérience) en déplorant : « Car nous avons en France plus de loix que tout le reste du monde ensemble, et plus qu’il n’en faudroit à reigler tous les mondes d’Epicurus. »
    Les systèmes culturels et éducatifs qui se sont depuis succédés, ont inculqué au français une vénération superstitieuse envers son système législatif. Détroussez-le autant qu’il vous plaira, sa patience sera quasi infinie. En revanche, si vous ne lui assénez pas une réglementation flamboyante d’alinéas et de contradictions, il se sentira perdu et craindra dieu sait quelle ruse de votre part.
    « Des lions menés par des ânes » dites-vous ? assurément, et si le revers de cette médaille était : « Des moutons menés par des hyènes » ?
    Pour ce qui est du crétinisme de Mozart, je le prends comme une illustration de votre, par ailleurs, très pertinente analyse du « Principe de Pareto ».
    Je renverrai à l’ouvrage du regretté Jean-Victor Hocquard « La pensée de Mozart ». On y apprend que, — par-delà le génie musical qui allie faculté combinatoire et faculté émotionnelle — on trouve dans l’œuvre de Mozart une authentique métaphysique et un don d’analyse psychologique presque unique dans l’histoire de la musique. À la différence de Parsifal ou de Turandot, qu’on peut écouter comme des symphonies ; Don Juan, Papageno, Figaro sont d’authentiques personnages scéniques. Leurs émotions, leurs ruses et même leurs sous-entendus — dignes de Molière dont Mozart avait fait un de ses auteurs de chevet — passent par le langage musical.
    Je corrige mon en-tête : toujours dans l’attente de vos billets, tant ils ouvrent de multiples pistes de réflexions ET D’ESPÉRANCE.
    Bien à vous,

    Répondre
  • Pierre Frugier

    18 février 2020

    Article perspicace, qui révèle chez son auteur un esprit encore attaché à l’exubérance créative du village gaulais. La Loi de Pareto pourrait-elle s’appliquer à cette chose particulière qu’est la monnaie? Les rares banquiers centraux sont très bons pour émettre la monnaie à partir de rien et en imposent l’usage à tout un chacun. Le réglage du degré de monétisation c’est-à-dire de la part du PIB constitué par la masse monétaire en circulation, influe beaucoup sur l’humeur de tous. A 94% comme en France on peut vivre, à un peu plus de 40% comme en Russie, c’est plus difficile.

    Répondre
  • PHILIPPE LE BEL

    18 février 2020

    Bonjour !

    « Nous sommes des nains juchés sur les épaules de géants »… très belle citation… et tellement vraie.

    Je me permets de rajouter une autre citation de Churchill : “Le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère”.

    Répondre
  • Alex

    18 février 2020

    Un de vos meilleurs articles assuremment, merci beaucoup et continuez surtout!

    Répondre
  • Le Rabouilleur

    18 février 2020

    La loi de Pareto s’applique dans le commerce :
    80 % du chiffre d’affaires se fait avec 20% des clients.
    MAIS,
    Les 20% actuels ne sont pas forcément les 20% de demain.
    Tel gros client d’aujourd’hui sera mort demain.
    Tel petit client d’aujourd’hui sera votre plus gros client demain.
    DONC,
    Vous ne pouvez maltraiter aucun client, sauf excellente raison.

    Répondre
  • Bilibin

    18 février 2020

    Cela me rappelle cette chose que l’on appelle le « flow » (ou « la zone » en français je crois), c’est à dire le fait d’être si plongé dans une activité (à la fois intéressante et un tantinet difficile) que l’on n’a plus aucune connexion avec l’extérieur et que les heures s’écoulent ni vu ni connu.
    Cela m’est déjà arrivé de passer 7 heures sur un dessin et d’en oublier de manger par exemple. On a alors l’impression de revenir d’un voyage, de redécouvrir sa chambre, comme si on l’avait quittée durant tout ce temps pour un autre endroit.
    Il semble alors que quelque chose est parti en même temps que l’on s’est aperçu de sa présence. Comme si durant tout ce temps Dieu avait penché discrètement son visage par dessus notre épaule avec un doux sourire, et qu’il avait disparu dès que l’on s’était retourné.
    (Je suis d’humeur poétique ce soir mais cette image ne m’a jamais quitté)
    Il faut trouver les activités qui déclenchent cette sensation exquise en nous!

    Répondre
  • Shell

    17 février 2020

    Dans le fond, je suis d’accord avec vous. Par contre je pense qu’en pratique la Suisse ne va pas si bien que cela. Malgré son apparence.

    Même si effectivement le système est en grande partie bien pensé, les politiques carriéristes et le copinage dans l’administration commencent à poser problèmes. Il faudrait que les gens aient un esprit critique mieux développé, des médias davantage neutres – ils ne laissent pas assez la contradiction- et une liberté de parole plus étendue, car l’intelligence des foules se développe quand il n’y a pas trop d’influence et quand tout discours est possible. Heureusement, les référendums sont des gardes fous. Malheureusement, le gouvernement tend de plus en plus à les contourner (par exemple sur certain sujets concernant l’Europe).

    De plus, les 7 conseillers fédéraux ne sont pas élus directement par le peuple. Ils sont élus par des représentants (élus par le peuple) ce qui est important pour faire consensus, mais peut créer des collusions. Cependant, le fait de ne pas avoir un seul président mais plusieurs conseillers évite les extrêmes. Il y a toujours le système de votations qui n’est pas optimum (comme partout), en effet il n’est pas tout à fait équivalent au vainqueur de Condorcet.

    Mais selon moi le problème le plus important est que le système monétaire suisse n’est pas vraiment sous contrôle du gouvernement (même si théoriquement il l’est). Le conseil fédéral nomme les dirigeants de la banque centrale dite BNS (représentant de représentant). Ainsi, la BNS a davantage de risque de ne pas servir les intérêts des citoyens.
    D’autre part les Suisses ont une confiance aveugle envers les experts. Le bilan de la BNS augmente sans qu’il y ait ajout de fonds propres. Ce qui équivaut à un effet de levier. Elle a acheté des monnaies et dettes européennes et américaines. Ainsi, son bilan a été multiplié par environ 10 depuis 2008 et sans jamais baisser. Le jour où l’Europe aura des problèmes la Suisse coulera peut être même plus rapidement que les pays limitrophes. La position enviable actuelle de la Suisse se fait au prix d’une politique monétaire risquée. De plus, la BNS est assez opaque, elle n’a pas fourni de renseignements précis aux politiciens qui les demandaient.

    De plus, les banques sont beaucoup trop importantes dans l’économie du pays, comparativement aux USA. On sait ce qui se passe au Liban.

    Répondre
  • Taote

    17 février 2020

    Ps
    Souvenez vous de ce mot d Albert Einstein qui a dit en cas de guerre nucléaire….c est terrifiant…personne ne pourra plus écouter Mozart

    Répondre
  • Taote

    17 février 2020

    Bel article sauf votre avis sur Amadeus.film ridicule…d ailleurs ce cinéaste fait partie des 80% inutiles
    Allez flâner à Vienne ….le divin n était certainement pas ce sot …et je suis sûr vu que la musique est un mélange d art et de mathématiques pures était d une intelligence exprimable dans de multiples domaines
    Et vive la Suisse

    Répondre
    • Philippe

      17 février 2020

      Vous eviterez soigneusement quelques films comme  » vol au dessus d’un nid de coucous  » –  » Hair  » –  » Ragtime  » –  » Valmont  » – Larry Flint – Les amours d’une blonde , c’ est a dire cinq chefs d’oeuvre de Milos Forman . Vous apartiendrez ainsi au 80 % qui n’ aiment pas le cinéma quand il est d’une qualité certaine ….Que puis-je vous proposer ? Les Bronzés ? Asterix aux J.O ? People Jet set ? Une anthologie de frank Dubosc ? Il n » y a pas que 80% d’inutiles , il y a aussi pas mal d’ incultes .

  • BKK

    17 février 2020

    Tres puissant comme article j adore Charles Gave, un vrai patriote français ceci dit en pratique rien ne peux ce jouer sans au préalable avoir crée une nouvelle architecture juridique et constitutionnelle. Il faut avoir un ou une juriste suffisamment innovante afin de bâtir un projet crédible au préalable .

    Répondre
    • Charles Heyd

      17 février 2020

      Il n’est pas nécessaire de faire la VIème république comme le ressasse sans cesse un certain Mélenchon, qui est tout sauf démocratique!
      Il suffit de revenir aux fondements de la Vème, c-à-d d’annuler une vingtaine d’amendements dont: le principe de précaution, le quinquennat, et mettre en pratique une fois par an environ un vrai RIC (référendum d’initiative citoyenne);
      Il faut aussi impérativement couper la série élection présidentielle – législatives et d’instituer le vote blanc comme suffrage exprimé; il n’est pas besoin pour cela de revenir au septennat mais s’assurer que des législatives aient lieu vers la mi-mandat du président;
      il faut aussi, je dirais même surtout, que les margoulins de tout poil soient sûrs de finir en prison ou leur tête au bout d’une pique si leur honnêteté (leur morale devrais-je dire) est prise en défaut!

  • Béret vert

    17 février 2020

    Encore un article remarquable de Charles Gave, dont le talent pour expliquer des concepts un peu difficiles -puisqu’ils paraissent généralement mal compris- dans un langage simple, est tout simplement stupéfiant. J’aurais plus appris avec ce monsieur depuis que j’ai découvert « des lions menés par des ânes » à sa sortie qu’en écoutant la myriade d’experts économistes qui défilent sur mon écran de télévision.
    Ce n’est pas très élégant de parler de soi mais j’ai envie de remercier monsieur Gave d’avoir fait « ma soirée » avec cet article, étant donné toutes les prévisions d’échec que l’on m’a fait quand j’ai décidé d’ouvrir mon petite site, ce qui ne m’a pas empêché de persévérer, bien au contraire ;-))

    Répondre
  • Dalla vecchia Luigi

    17 février 2020

    Hum ! Pas très convaincu par certains arguments, même si d’ordinaire j’apprécie beaucoup chez vous le libéral doté d’une colonne vertébrale chrétienne que vous êtes ( un peu « cléricalisée » me semble-t-il, par rapport à la conception de st François d’Assise). En effet, a contrario de ce que vous prônez en général, ce qui caractérise d’ordinaire le libéral c’est d’être sans colonne vertébrale, d’être amoral donc sans vergogne, d’être autiste aux enjeux stratégiques puisque sa seule foi réside dans le « business as usual » (pas dans le développement) et d’être permissif à l’excès sur les sujets mineurs (mœurs, sociétal) pour faire oublier aux classes inférieures qu’il les défavorise en prônant la loi de la jungle, en n’acceptant aucune contradiction (à la manière d’une secte) et en se rendant aveugle à tous les processus d’accaparement. Les politiques adorent être libéraux puisque c’est un bon prétexte pour eux d’être oisifs et ainsi se laisser dicter leur conduite par des « experts » d’un monde qui s’autoproclame « économique » (même si ce monde dit « économique », est surtout rentier et décadent et porte en son sein le paradoxe de s’être justement émancipé du mécanisme économique, donc de la règle du jeu qui s’applique aux autres). En effet, les libéraux et les politiques de leurs crus, ne portent pas le système, ils se laissent porter par lui et ce faisant, ne gèrent rien d’autre que leur concupiscence. Bref vous l’aurez compris, votre libéralisme à vous, me semble bien plus sympathique que le leur, quant à votre façon d’aborder la règle de Pareto, elle ne me sied pourtant qu’à 50% ; d’accord sur la suggestion brillante du partage sur les désirs qui sous-tendent les savoir-faire, pas d’accord sur l’abord de la valeur ajoutée…
    La règle de Pareto est enseignée dans les écoles de management pour leur rappeler 2 choses : d’une part que s’ils veulent emporter leurs équipes dans une émulation de projet, il ne faut pas qu’ils attendent d’avoir 100% des collaborateurs derrière eux, ils n’en auront que 80 ; d’autre part, qu’ils ne doivent pas laisser de côté, combattre ou disqualifier les 20% qui restent (20% c’est loin de n’être rien et il ne faut surtout pas dans un esprit totalitaire s’en faire des « radicalisés »)… Un de mes professeurs disait que le 20% qui reste, c’est le sel de la vie et qu’il ne faut pas les considérer comme des « mismatcher », mais les amener à être le grain de sel qui améliore la sauce tout en leur permettant leur particularité. De toute façon si l’on a habitué ses collaborateurs à des hiérarchies mouvantes au gré de l’émergence d’un porteur de projet, chacun sait réfléchir un nouveau projet dont il sera plus tard le leader, tout en se mobilisant dans l’instant présent derrière le projet d’un autre…
    La loi de Pareto c’est une incitation à « …faire… » tout en n’oubliant pas d’ouvrir les yeux, son cœur et son intelligence à ce qui ne va pas dans son sens… Seul moyen de prendre du recul et d’être efficient. (Dans le spatial, si tout le monde suit la parole du chef, la fusée explose….Il faut cultiver ces petites différences qui font qu’un doigt peut se lever pour objecter et être pris en considération)
    La loi de Pareto peut être vraie en moyenne, à la louche sur les très gros agglomérats et toujours fausse en particulier ; c’est une aide à agir, en se posant en recette de cuisine pour une aide à penser dans l’action.
    Je n’approuve absolument pas de dire que la valeur ajoutée est due en majorité à l’effort de 20% des gens. Les études sur le sujet ont des biais évidents et dans la méthode et dans le contexte d’où elles émergent (financement _ introduction dans un milieu _ prestige et diffusion médiatique) … Il s’agit de faire plaisir à une certaine catégorie (souvent de non-entrepreneur) parce que cela rapporte. De plus, c’est un jeu mondial de destruction des identités au travail qu’opèrent les multinationales (lire st Saulieu) pour justifier de la segmentation des moyens de production afin d’accaparer la valeur ajoutée au bénéfice de ceux qui n’y ont pas participé, mais qui en revendiquent la paternité….
    Personnellement, je vais être libéral et dire que ce qui s’applique aux uns peut s’appliquer aux autres et comme ce beau monde parle de « reste à vivre » pour tous ceux qui travaillent (de l’ingénieur au manœuvre) afin de sonder la profondeur de leurs poches et leur dire qu’au regard de leurs besoins , ils en ont trop… Hé bien je refuse de parler en terme abusif de pourcentage et j’exige que l’on parle de « reste à vivre » pour le gratin qui se plaint soi-disant qu’on lui prend 70% de ce qu’il a… quand le « reste à vivre » de 30% s’incarne dans des millions voire des milliards, alors cette catégorie de rentiers a gagné le droit légitime de participer même si cela lui est insupportable… En effet je suis de ceux dont le biais cognitif pense qu’il faut rémunérer le travail ou l’utilité sociale, être solidaire de la part d’humanité qui nous unit et ne pas favoriser les formes de parasitisme mondain.
    Donc, demeure la question du curseur, entre la part d’argent qui va au travail, à l’utilité sociale, à la solidarité humaine et la mesure que l’on peut en faire, qui passe pour moi par le « reste à vivre » de chacun (pas les uns « s’automesurant » en pourcentage de prélèvement et les autres en argent de poche…).
    Je dois préciser par honnêteté autant que par conviction que le « vrai » financier n’est pas pour moi un parasite mondain, mais un arpenteur de « monde » (microscopique ou macroscopique), un fureteur qui va accepter de pérégriner avec un partenaire en liant son sort dans une aventure humaine censée lui apporter félicitée ou infortune : en un sens c’est un parieur, mais dont l’amour du jeu ne va pas jusqu’à l’addiction et dont l’utilité sociale se mesure à sa capacité à être dénicheur de talent (c’est cela sa compétence) et à ce titre il est légitime à être secouru en cas d’infortune. Mais les parasites mondains ont bien compris que l’amour du jeu pouvait être une fin en soi commode pour être oisif (moyennant qu’on truque les règles) ; ils ont alors transformé la démocratie en médiacratie, et les institutions en casino (État, banques et banques centrales) ; Le rôle de l’état-casino étant de faire gagner les grosses mises sur le dos des petites… Et désormais les politiques libéraux qui gèrent ces casinos pour le compte de tiers, parlent de « fléchage de l’épargne » comme d’ailleurs des capitalisations « retraite » (pour être plus sûrs encore que votre épargne aille aux papiers spéculatifs et à tous les intérêts contraires aux vôtres, sans votre consentement ) . Nous voulons tous au contraire plus de transparence dans les placements et pas de l’infra-administratif occulte qui, par derrière le contrat, détourne les finalités que vous voudriez donner à votre épargne, et ce quels que soient les mérites d’un placement vanté par les médias… En définitive, plutôt que ma propre épargne alimente des intérêts qui détruisent les conditions de mon propre labeur, je préfère brûler mon argent, j’ai bien dit brûler, pas du tout consommer quoi que ce soit avec…D’ailleurs je n’ai plus aucune confiance dans l’Euro, même si j’ai envie d’Europe (mais pas de celle des banquiers et parasites mondains)! Comme tout le monde nous aspirons à utiliser librement notre « reste à vivre » et à ce que l’on en respecte les finalités auxquelles on veut le consacrer et là je vous rejoins…personnellement je suis pour une société « socle » où le « care » ne sert pas à aider des bobos à acheter leurs trottinettes, vélos, appartements au centre de paris, ou « gestation pour autrui », mais à porter secours à ceux qui ont eu des accidents de vie, à ne jamais laisser tomber l’humain innocent, fautif, malade, ou discriminé ( on ne rachète pas son éventuelle irresponsabilité, mais on ne le laisse pas crever ni vivre misérablement en complexifiant à souhait les règles et dispositifs dont il dépend pour le subordonner ou l’aliéner afin de satisfaire une pingrerie contre-productive de classe) …
    En tout cas , un grand merci à vous pour vos articles et interventions qui me font toujours plaisir même si je ne suis pas toujours entièrement d’accord, ni sans doute du même bord politique (bien que je sois bien en peine de me déterminer dans l’offre politique d’aujourd’hui : les politiques ou ministres sont devenus des animateurs de télévision au même titre que Lagaffe ,Nagui, Drucker, Ardisson…ils font de « l’Entertainment » et n’ont aucune capacité de diagnostic personnel, ne maîtrisent pas leurs dossiers ; ce sont des alibis, des hommes de paille sans compétence spécifique, qui jouent les perroquets et s’improvisent dans tout et n’importe quoi comme un artiste sans talent le ferait pour occuper la scène avec une improvisation de tous les instants). Heureusement il nous reste les intellectuels et quelques professionnels pour partager savoirs et idées sans duplicité, merci à eux, merci à vous.

    Répondre
    • Charles Heyd

      19 février 2020

      Je cite: « La loi de Pareto peut être vraie en moyenne, à la louche sur les très gros agglomérats et toujours fausse en particulier ; c’est une aide à agir, en se posant en recette de cuisine pour une aide à penser dans l’action. ».
      Cela me rappelle ma vie militaire où je devais noter mes subordonnés lors de la notation annuelle suivant une courbe de Gauss imposée par la direction du personnel; effectivement plus une unité est importante plus facilement on peut s’y plier mais elle n’est pas toujours fausse en particulier; il ya tout simplement des cas qui ne rentrent pas dans la courbe et ce d’autant plus que les cas sont peu nombreux!
      C’est ce qui me fait dire que des lois telles celle de Pareto sont plus un outil statistique à posteriori qu’un outil de décision (de planification) dans l’action immédiate; et CG le souligne magnifiquement, on peut parfaitement être peu productif dans un poste où on n’est pas à l’aise et exceller dans un autre après changement de fonction. C’est d’ailleurs autant à chacun de voir cela qu’au « chef » d’orienter ses décisions dans le management de ses effectifs!

  • plutarque

    17 février 2020

    Merci Monsieur Gave pour vos billets que je lis régulièrement.
    Je m’immisce aujourd’hui pour apporter une précision relative à la dernière partie de votre billet, et qui tempérera -si il en est besoin- votre admiration pour notre Très Cher Président.
    Je veux parler de la réforme de la formation professionnelle.
    Je resterai bref et synthétique, le sujet est aride.
    La réforme en question ne s’est pas contentée de laisser au salarié le choix de l’usage des fonds qui auront été ponctionnés à son employeur : elle oblige également tous les organismes de formation de France à se faire certifier, selon un référentiel qualité draconien, par un organisme « de leur choix » (AFNOR, Bureau Veritas…). Les coûts et charges engendrés par ce volet « certification » aboutisses de facto à la suppression de toutes les structures de petite taille (en gros, moins de 2 personnes entièrement dédiées à l’administratif).

    Il s’agit, ni plus ni moins, d’une tentative de contrôle par l’Etat d’un secteur d’activité…

    Répondre
    • Jiff

      19 février 2020

      C’est vrai que ça paraissait beaucoup trop beau et surtout, manquant singulièrement de corruption pour un agissement de ce gouvernement (c’est d’ailleurs la seule trace qu’il laissera dans l’histoire).

  • Puentedura

    17 février 2020

    Félicitations pour la finesse de vos analyses, votre ouverture d’esprit qui s’appuie sur une solide culture.
    Votre opinion sur la formation professionnelle et son usage libéré par le Président Macron le ferait-il sortir du cercle des ODS?
    Merci encore pour vos billets du lundi Cher Monsieur Gave.

    Répondre
  • Rapp

    17 février 2020

    J’ai été directeur technique dans de nombreuses sociétés de construction sociale, je déléguais 80% du travail à des personnes choisis et volontaires et effectuais 20% du reste là où j’étais le « meilleur » Pour moi tout poste de « pouvoir » doit raisonner ainsi sous peine de créer ce que je nomme la « chien lié » merci Charles!

    Répondre
  • PHILIPPE LE BEL

    17 février 2020

    Churchill disait : “Le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère.”

    Répondre
  • Ockham

    17 février 2020

    Le lien que vous établissez à partir de Pareto avec Rousseau via Jésus jusqu’au spécialiste de l’escalier, compagnon du Devoir, est génial.

    A propos de Rousseau vous donnez une bien mauvaise leçon aux élèves. Écrire en France que Rousseau est un crétin profond vous prive du bac donc de science-po donc de l’ENA et donc de la politique. Incidemment votre conseil éloigne aussi de l’islam si cher à Rousseau ! Il n’y aurait pas de lien ? Les chiens ne font pas des chats. En tout cas vous sauvez une âme de la foi dans ces âneries.

    Ensuite tout le monde sait maintenant que les fonds de la formation ont été sciemment, volontairement et idéologiquement détournés par dizaines de milliards pour créer une armée de fonctionnaires-sociaux-à-vie pour encadrer la création de l’homme rouge nouveau. Ces gens qui défilent sans cesse ont pour premier article de hurler à la mort de l’apprentissage comme de tout perfectionnement choisi et pour second de produire le plus possible de ratés de l’enseignement dits décrocheurs pour servir de bélier à la révolution rouge. C’est un peu caricatural mais cela correspond à la situation depuis 1974 – massacre idiot de l’apprentissage par Giscard – jusqu’à mai 2017.

    La décision de Macron d’ouvrir la voie aux talents dits « manuels’ est effectivement un miracle. En fait le dit manuel est aussi puissamment mental sinon plus que le « par-cœur » hors-sol. Cette sérendipité a déjà des conséquences immédiates et heureuses sur l’emploi qu’il faut généraliser effectivement à la formation de base et continue. Il va falloir l’arracher des mains de ces sorbonnards à la Marat et de leurs alliés, ces cancrelats marxisants, en défilé permanent et non intermittent.

    Répondre
  • Robert

    17 février 2020

    J’ ai adoré votre dernier exemple illustrant la loi de Pareto…
    Plus sérieusement, concernant la Suisse, que je connais car ma campagne est ressortissante de ce beau pays, une comparaison avec la France revient à comparer une carpe et un lapin. Ce petit pays est discipliné, organisé, avec une classe politique discrète et qui n’est pas coupée des réalités comme la nôtre.
    Dans le même temps, la vie y est chère, les assurances maladies coûteuses, et les droits sociaux réduits (par rapport à la France).
    Je ne peux m’empêcher d’observer qu’il y a quelques milliers de Suisses qui vivent leur retraite en France, dans le sud en particulier … Chacun fera ses déductions… Bien à vous.

    Répondre
    • Baloo

      18 février 2020

      J’ignore votre commentaire sur les «droits sociaux» dont on parle tant et qu’on ne voit jamais. Autant se lancer dans l’ovni-logie. D’ailleurs les gilets-jaunes sont dans la rue parce qu’ils se vautrent dans les acquis sociaux. Peu importe.

      En revanche, oui, le commentaire sur le déséquilibre de l’appariemment est un vrai sujet de société.

      Effectivement, la femelle humaine est «picky», elle choisit et sélectionne. Contrairement aux chimpanzés, poissons, chiens, etc., la femelle humaine ne se donne pas à n’importe qui, elle se refuse, choisit, et sélectionne. Pour un mâle, elle est à fois la vie et la mort. C’est même très probablement ce qui est à l’origine de la taille de notre cerveau: en imposant une sélection darwinienne drastique, elle força une évolution à marche forcée de l’être humain (comme il est dit dans la Génèse, c’est la faute de Ève si Adam est devenu conscient) – les 80% qui étaient comparativement moins bons ne se reproduisaient pas, point à la ligne. Et le fait est que nous avons deux fois plus d’ancêtres femelles que mâles (Oh la grosse inégalité!).

      Si ce phénomène a certainement permis un développement drastique de l’espèce humaine, les sociétés qui en résultaient devaient être extrêmement violentes. Tant que l’homme n’avait pas la conscience, il ne comprenait pas les conséquences pour lui de ce phénomène, et les sociétés devaient être modéremment violentes. En revanche, le jour où le perdant comprît que cela signifiait la mort pour lui, la société humaine dût devenir très très violente. Parce que, simplement, quand un homme n’a rien, il est prêt à tout. Et dans ces sociétés primitives, faire des boucheries ne devait pas le traumatiser.
      Cette sélectivité de la femelle humaine fut sans doute utile pour gagner la compétition des espèces, mais le jour où l’homme gagna la conscience, cela ne pouvait plus continuer ainsi. Pourquoi il n’y a aucune société matriarcale? Parce que un homme qui n’a rien est prêt à tout.
      Et remettre au goût du jour ces atavismes est très dangereux. Les inégalités ne causent pas la violence. La survie, oui. Un homme qui n’a pas de femmes n’a rien et ne reculera devant rien. Favoriser la façon de vivre pré-conscience engendrera une société violente – il n’y a pas d’autres possibilités.
      Plus encore, si leur nombre grandit, ils n’auront aucune pitié à s’organiser, à faire la révolution, et à casser l’ordre existant dont ils n’avaient rien et étaient des marginaux.

      Et on l’observe déjà. Bien des incels sont aigris et en colère. Et certains trouvèrent une catharsis dans la violence. Et ils furent applaudis. Ce n’est vraiment pas bon. Il n’y a rien de plus dangeureux que des hommes sans femmes – parce qu’ils n’ont rien. Avoir de l’eau ne sert à rien si tu n’as pas de femme. Avoir à bouffer ne sert à rien si tu n’as pas de femme. Respirer ne sert à rien si tu n’as pas de femme.

      À ce sujet, outre le fait que leurs aptitudes sociales ne leur permettent pas de performer au jeu de la séduction, ce même manque d’aptitudes leur cause également du tort au niveau professionnel – ne serait-ce que pour avoir un job. Bref, quelque soit les autres talents qu’ils puissent avoir, être un autiste social est une vraie tare. Si auparavant le patriarcat et la communauté jouait le rôle de filet de sécurité, ce n’est plus cas dans cette grande compétition sans foi ni loi.
      Pire encore, apprenant l’existence des incels, d’aucuns purent observer sur tweeter l’appel de _femmes_ à ostraciser ces gens, si ce n’est pire. C’est de toutes évidences une résurgence atavique: connaissant effectivement le danger que les perdants représentent pour l’ordre existant, les incels préhistoriques devaient être la cible de pogroms.
      En outre, cela correspond à mes observations: on nous parle de l’empathie des femmes, mais celles-ci n’ont aucune empathie pour les perdants. Et de fait, ataviquement et logiquement, elles voient les perdants comme un danger pour leur sécurité.
      Non seulement tu es sous-doué, mais en plus on t’ostracise parce que tu es sous-doué. Effectivement, à ceux qui n’ont rien, tout sera pris. J’ai du mal à croire que cela corresponde à l’enseignement de Jésus.

      Et c’est un vrai problème de société – parce que, quand tu n’as rien, l’enseignement de Jésus, tu t’en balances.

      Ce n’est pas un progrès vers la paix sociale et c’est inquiétant.

  • H.

    17 février 2020

    Bonjour,

    Excellente synthèse et lumineuse explication de la loi de Pareto.

    Merci beaucoup

    Répondre
  • Rizal

    17 février 2020

    Beau texte, et qui amène deux autres questions :
    – comment trouver le métier qui nous plaira ?
    – il y a t-il un marché en face ? (maréchal ferrant peut être un métier passionnant, mais c’est peu demandé)…

    Répondre
  • Le Rabouilleur

    17 février 2020

    Vous êtes un excellent prédicateur.
    Ce billet le prouve.
    Je vous en félicite et je vous en avertis :
    Vous allez vous faire beaucoup d’ennemis.

    Pour ma part, dans l’exemple du politicien qui se veut se reconvertir dans la photographie, j’aurais plutôt cité une reconversion dans la vidéo amateur.
    Allez savoir pourquoi !

    Répondre
  • Leroy

    17 février 2020

    Merci beaucoup M. Gave,
    Je suis dans une situation professionnelle (et par conséquent familiale) délicate, qui correspond exactement à cet article.
    Cela me touche beaucoup.

    Répondre
  • JulesXR52

    17 février 2020

    Si, si, je connais un homme politique suisse (sans majuscule): Oskar Freysinger. Mais je crois qu’il a abandonné la politique. Il a dû estimer qu’il avait fait son travail, et qu’il était temps de laisser la place à d’autres. Heureux Suisses (avec majuscule), ils ont trouvé la martingale !

    Répondre
    • Alexandre

      18 février 2020

      Je vous recommande le dernier livre d’Oskar Freysinger « Le côté obscur de la lumière » éditions Payot, qui magnifique et poétique, explique « l’enfer » qu’il vécu lorsqu’il était au gouvernement du Valais (le canton sis entre Lausanne et l’Italie, là où se trouve la fameuse ville de Sion..).

      On ne peut tenir seul en politique face à une horde de loups enragés..

  • Charles Heyd

    17 février 2020

    Je vais encore me faire incendier par un ou deux de mes amis à qui je vais retransmettre ce cours de cathé!

    Répondre
  • LALEYE

    17 février 2020

    Je vous remercie M. Gave pour votre excellent article.
    Je vous souhaite aussi un grand grand âge.

    Répondre
  • Lausanne vous salue

    17 février 2020

    Cela fait plaisir de vous lire aussi positif envers la Suisse, je voudrais juste corriger sur le fait qu’en Suisse le choix de l’école n’est pas libre, ce qui n’est pas dit mais sous -entendu dans l’article. Et même en Suisse, les idées roses-vertes ont beaucoup progressé en 50 ans et toute la partie francophone protestante est déjà sous contrôle de la gauche des idées, le phénomène tendant à se renforcer de lui – même suite aux multiples politiques de copinage et arrosoir..

    Répondre
  • Thierry Balet

    17 février 2020

    Bonjour Monsieur Gave,
    Heureusement que l’IDL est là, votre billet (toujours motivant) du lundi a remplacé ma léthargie à l’idée à recommencer une nouvelle semaine……je dois donc prendre plus de risque et quitter au plus vite le club des 80%……… (un peu d’humour fait aussi du bien…)
    Ce billet du jour sur les notions de « liberté » et « d’égalité » bousculent les esprits…..ce qui est donc salvateur et je vous remercie.
    Pour terminer, comme je vous écrit de suisse, effectivement nous n’avons encore pas trop à nous plaindre. Mais nous avons aussi nos ODS dont j’estime qu’ils sont malheureusement en forte croissance.
    Il ne me reste plus qu’à espérer que ces derniers n’atteignent jamais les 20% de notre classe politique pour eviter 80% de malheurs……
    Bien à vous !

    Répondre
  • vendeo

    17 février 2020

    Bonjour,

    Je pense que cet article est un article fondateur. Tout est dit. Merci encore.

    Répondre
  • Aljosha

    17 février 2020

    Merci pour ces épaules qui nous élèvent …
    Ce week-end, les media ont beaucoup parlé du droit fondamental de la vie privée. Dans un accord unanime.
    Or, il ne saurait y avoir de vie privée sans propriété privée.
    Du coup, tout le monde devrait être d’accord pour appliquer la loi de Pareto à l’impôt : sur 100 gagné, 20 en impôt pour la collectivité, le reste c’est privé.

    Répondre

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!