20 février, 2020

La drogue : trame de la géopolitique mondiale

 

 

Une erreur courante en géopolitique est de penser qu’un facteur unique est à l’origine des événements. En réalité, dans un monde complexe, il y a toujours plusieurs facteurs en jeux, même si certains sont plus importants que d’autres. Les événements se structurent par couches causales, et c’est l’accumulation de ces causes (lointaines, immédiates, profondes) qui engendrent les crises et les guerres. Il y a toutefois des facteurs qui sont plus importants que d’autres et dont les conséquences se font davantage sentir.

 

Il en va ainsi de la drogue, qui irrigue une grande partie de l’économie mondiale et dont l’argent sert à financer des rébellions, des gouvernements, des mouvements politiques et des syndicats. Les réseaux de la drogue n’expliquent pas tout, mais ils sont un facteur important à prendre en compte pour comprendre les raisons de certains événements.

 

Une consommation en croissance, qui concerne tous les continents

 

Le Rapport mondial sur les drogues de 2019, publié par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) nous apprend ainsi que la fabrication illicite de cocaïne dans le monde est estimée à 1 976 tonnes en 2017, soit une augmentation de 25% par rapport à 2016. La quantité mondiale de cocaïne saisie en 2017 a augmenté de 13%, atteignant 1 275 tonnes, soit la plus grande quantité jamais enregistrée.

La crise de surdose d’opioïdes synthétiques en Amérique du Nord a également atteint de nouveaux records en 2017, avec plus de 47 000 décès par surdose d’opioïdes enregistrés aux États-Unis, soit une augmentation de 13% par rapport à l’année précédente. Le rapport enregistre également 4 000 décès liés à des opioïdes au Canada, soit une augmentation de 33% par rapport à 2016.

 

L’Afrique de l’Ouest, centrale et du Nord subit la crise d’un autre opioïde synthétique : le tramadol. Les saisies mondiales de tramadol sont passées de moins de 10 kilogrammes en 2010 à près de 9 tonnes en 2013 et ont atteint le niveau record de 125 tonnes en 2017.

La drogue la plus largement utilisée dans le monde reste le cannabis, avec une estimation de 188 millions de consommateurs en 2017.

 

L’apparition de nouvelles drogues de synthèse, moins chère à produire, fabriquées dans des laboratoires décorrélés des zones de production des plantes permet une diffusion de la drogue sur l’ensemble des continents, avec une accessibilité désormais permise aux populations les plus pauvres (cas du tramadol).

 

D’après une étude de l’INSEE parue en 2018, le trafic de drogue génère un chiffre d’affaires de 2.7 milliards d’euros par an en France (0.1 point de PIB), dont un milliard pour le cannabis et 800 millions d’euros pour la cocaïne. Estimations bien difficiles à réaliser, dans la mesure où ce trafic n’est pas déclaré. À cela, il faut ajouter les revenus obtenus par le blanchiment de la drogue et le soutien apporté à l’économie souterraine.

 

Les sous-marins narcos

 

L’ouverture de nouveaux marchés couplés à l’accroissement de la surveillance contraint les narcos à développer d’autres canaux de distribution. Depuis quatre ans, ils ont accru le transport de drogue par sous-marin, dont un grand nombre traversent l’Atlantique pour livrer leur marchandise. En juillet 2019, les garde-côtes américains ont arraisonné un sous-marin transportant 18 tonnes de cocaïne et de marijuana. En novembre 2019, ce sont les douaniers espagnols qui ont intercepté un sous-marin transportant lui trois tonnes de cocaïnes, pour une valeur estimée à 100 millions d’euros. La même opération s’est répétée au large des côtes de Guinée Bissau, qui est aujourd’hui un État failli devenu un narco-État. Ces saisies ne sont que des carottages et ne donnent qu’une maigre estimation de l’ampleur de ce trafic sous-marinier.

 

Le financement des partis politiques et des mouvements révolutionnaires

 

Le renversement d’Evo Morales a permis de mettre à jour ce que beaucoup supputaient, à savoir qu’une partie de l’argent gagnée dans le trafic de drogue en Bolivie a servi à financer le mouvement espagnol révolutionnaire Podemos. Reste à savoir si cela a aussi financé d’autres mouvements de ce type. Le 20 janvier dernier, le ministre espagnol des Transports, José Luis Abalos, a rencontré, à l’aéroport de Madrid, Delcy Rodriguez, numéro deux du gouvernement de Nicola Maduro. Or celle-ci est sous le coup d’un mandat d’arrêt international et est interdite d’entrée dans l’Union européenne. En autorisant son atterrissage, le gouvernement espagnol a enfreint le droit international. En lui rendant visite, ce ministre a sciemment enfreint le mandat d’arrêt.  Les rumeurs et les supputations sur les causes de cette visite ont été intenses dans les médias espagnols. Certains se sont demandé si Rodriguez ne venait pas apporter de l’argent pour financer les partis de gauche espagnols. D’autres se sont interrogés sur le fait que la ministre aurait pu fournir au gouvernement des informations plus précises sur les modalités du financement de Podemos. Une façon, pour le gouvernement socialiste, d’éliminer son allié en menant une action judiciaire contre lui. Aucune rumeur n’a pu être confirmée.

 

L’argent de la drogue a servi à financer les Farc, en Colombie, et l’État islamique, en Irak. La drogue est un double carburant à l’action révolutionnaire : elle finance ces mouvements et elle détruit les jeunesses des pays occidentaux contre lesquels ces mouvements sont en guerre. Elle est à la fois un moteur et une arme, terriblement efficace, devenant levier de subversion contre l’Occident.

 

Une arme contre l’Amérique latine

 

La crise sociale traversée par le Chili est due à plusieurs facteurs, internes et externes. Parmi les facteurs externes, il y a la volonté de déstabilisation du pays par le Venezuela, qui a cherché à casser un pays qui fonctionnait bien (le plus riche et le plus stable d’Amérique latine). Le gouvernement du Venezuela a financé les mouvements de gauche révolutionnaire, entre autres avec l’argent de la drogue, leur permettant de mener leurs actions violentes (destruction d’un grand nombre des stations de métro à Santiago, attaques d’églises et d’usines). Il a aussi envoyé des experts pour encadrer les manifestants et les former à l’action de rue. Comme en Europe avec les Black Bloc, il y a une internationale des casseurs et des pilleurs urbains.

 

Produite dans les Andes et transformée dans la zone caraïbe, la poudre blanche percole ensuite le reste du continent. C’est ainsi que la zone frontalière entre l’Argentine et la Bolivie ne possède pas de radars. Les autorités civiles argentines ne peuvent donc pas contrôler les mouvements d’avion et donc voir si des aéronefs en provenance de la Colombie ou du Venezuela atterrissent pour déposer de la marchandise. Cette zone grise est devenue une plaque tournante du trafic de drogue, qui alimente ensuite les villes de Buenos Aires et de Montevideo.

 

Entre insouciances des consommateurs quant aux risques géopolitiques (et sanitaires) et absence de contrôle et de regard des autorités, qui oscillent entre corruption active et passive, la drogue trouve toutes les portes utiles pour s’infiltrer dans les sociétés et les détruire. Dans un monde qui a oublié le sens du conflit, du danger et de l’ennemi, elle est aujourd’hui l’une des principales menaces géopolitiques.

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

21 Commentaires

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  • Gérard Gervais

    3 avril 2020

    Bonjour,

    Je me permets une contribution qui n’est pas complètement hors sujet, puisqu’on y parle de l’agent de la drogue… illicite ! Or il existe aussi des drogue licites !

    J’ai découvert il y a quelque temps, peu avant le Grand Débat, et un peu par hasard en cherchant « économies sur les coûts pour la France », un rapport fort sérieux et passionnant demandé par l’OFDT, Observatoire Français de Drogues et des Toxicomanies, et rédigé par le Pr. Pierre Kopp, de l’université Paris-Sorbonne.

    Ce rapport, très méconnu, hélas ! est intitulé « Le coût social des drogues en France ».

    Une note de synthèse (10 p.) a été publiée en septembre 2015, et le rapport lui-même (75 p.) a été publié en décembre 2015.

    J’e les ai lus dans leur intégralité, et c’est une étude parfaitement rigoureuse au plan méthodologique.

    Tout y est recensé, tant les recettes que les coûts et économies, directes ou indirectes (par ex. parmi d’autres, les économies sur des pensions de retraites non versées ou seulement partiellement versées à des personnes décédées à un âge anormal les taxes perçues par l’Etat, les dépenses de santé, les années de travail et de productivité perdues par maladie et décès prématuré, etc…).

    Voici les liens vers la note de synthèse et vers ce rapport, permettant de vérifier les sources d’où sont extraits les coûts que j’ai indiqués :
    Lien vers la note de synthèse : https://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/eisxpkv9.pdf ;
    Lien vers le rapport proprement dit : https://www.ofdt.fr/BDD/publications/docs/epfxpkvc.pdf

    La première chose qui m’a sauté aux yeux, et j’ai relu plusieurs fois, pour être bien sûr que je ne me trompais pas, ce sont les chiffres des montants de ces coûts, tant ils sont astronomiques ! à une période où l’Etat cherche à faire des économies, en parlant de quelques milliards d’euros par-ci ou par-là. Je me suis pincé plusieurs fois pour être sûr que je ne me trompais pas !

    La seconde chose qui m’a surpris est lors du Grand Débat, car j’y ai participé et ai parlé de ce rapport. Or nul ne le connaissait ! Aucun des journalistes, aucun des élus, aucun des citoyens participants, même un membre de la cour des comptes (qui fut le seul à s’y intéresser !), n’en avait entendu parler.

    De plus, en regardant attentivement la liste des textes et rapports mis à la disposition des citoyens, ce rapport n’était pas dans la liste des textes de référence. Ahurissant qu’une telle « bombe » n’y figure pas !J’ai écrit pour demander qu’il soit rajouté à la liste des textes mis à disposition du public, mais il ne le fut pas. Il est vrai que c’était vers la fin du Grand Débat, mais quand même !

    Je vous donne donc ces chiffres ci-dessous (coût annuels par ordre décroissant). Rappelez-vous bien en les lisant que rien n’e doit en être retranché, puisque les économies et recettes directes et indirectes pour l’Etat y sont incluses :

    Coût annuel dû au tabac : ………………..122 milliards d’euros (79.000 morts annuels)
    Coût annuel dû à l’alcool : …………………118 milliards d’euros ( 49.000 morts annuels)
    Coût annuel dû aux drogues illicites : …8,7 milliards d’euros (1.600 morts annuels)

    Une précision, bien dite dans le rapport Kopp, on ne peut pas ajouter ces nombres pour avoir le total du coût social, car il est des personnes qui fument et boivent trop d’alcool, voire se droguent en plus, tout à la fois…

    Ces coûts s’expliquent par le nombre de vies perdues annuellement et le coût annuel d’une vie perdue, estimée à 115.000 euros. Le résumé essentiel est présenté en première page de la note de synthèse et aborde l’explication de la raisons des similitudes des coûts sociaux pour tabac et alcool, malgré des différences très importantes du nombre des décès. Une importante partie du rapport est dédiée à la méthodologie de l’étude.

    Pourquoi donc nul ne parle jamais, je dis bien JAMAIS de cela. Même le jour de la journée sans tabac, si les journalistes ont dit simplement cela coûte cher, nul, pas un seul n’a annoncé ce coût. Pourquoi. On tire (par exemple) sur l’ISF, censé rapporter 4 milliards, quand on a à portée de main 30 fois, voire 45 fois plus. On parle de la fraude fiscale, entre 20 et 80 milliards d’euros (?), mais c’est une goutte d’eau ! Je ne plaide pas pour la fraude, c’est clair et elle doit être réprimée sévèrement, c’est évident ! De qui se moque-t-on ? Même si ça ne se fait pas en un jour, c’est entendu ! Mais c’est un gisement énorme d’économies qui serait salvateur pour le pays !

    Pour mémoire, chiffres du budget de l’Etat (2015) :

    Impôt sur le revenu : ………………………………69,3 milliards d’euros
    Impôt sur les sociétés : ……………………….. 33,5 milliards d’euros
    TICPE : ……………………………………………………..13,8 milliards d’euros
    TVA : ……………………………………………………….141,8 milliards d’euros
    […]
    Recettes fiscales nettes : …………………..280,1 milliards d’euros

    Source, budget de l’Etat 2015, cour des comptes :
    https://www.ccomptes.fr/sites/default/files/EzPublish/20160525-rapport-budget-Etat-2015-resultats-gestion.pdf

    Cela laisse rêveur !

    J’estime, quand on voit de tels montants, bien supérieurs à la somme de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les société et des prélèvements sociaux, probablement du même ordre que la TVA, que ces chiffres devraient être martelés, matin, midi et soir pour que les français prennent conscience de ce que leurs comportements déviants* coûtent en équipements et personnels dont on manque cruellement.

    ;Car il est bien évident que ce coût n’est dû qu’à des comportements anormaux concernant ces drogues-là.

    J’espère que cette bouteille à la mer fera son chemin… et aura éclairé aussi un peu du débat sur la drogue. Les drogues illicites semblent en tous cas moins désastreuses que les drogues licites. Mais ne croyez pas qu’en disant cela, je milite pour les drogues illicites… D’ailleurs je souhaite non seulement qu’elles soient et restent illicites, mais aussi que tout soit fait pour que tout trafic cesse… et ce, sans les rendre licites !

    Bref, je laisse ceci à votre sagacité..

    Bonne lecture !

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  • Jacques Ady

    23 février 2020

    @ Jean-baptiste Noé : la question de la légalisation est en effet interpellante.
    Il suffit de se rappeler de ce qu’a donné la prohibition de l’alcool aux USA dans les années 30. Or l’alcool est aussi une dro gue, qui peut tuer ! (et qui tue : certaines histoires – vraies – sont effarantes)

    Répondre
  • Jacques Ady

    23 février 2020

    Pourquoi ne puis-je pas poster (3 tentatives avortées) ???

    Répondre
    • Jacques Ady

      23 février 2020

      Et de quatre…

  • Philippe

    23 février 2020

    L’ Amerique du Sud est seulement une des zones de production . L’europe est irriguée par la Turquie , qui concentre les arrivages d’ heroine libanaise ( monopole de production du Hezbollah ) et afghane ( milices Talebani ) . De la Turquie l’ heroine entre en Bulgarie et rejoint Berlin , Bruxelles , Paris . La Turquie d’Erdogan ferme les yeux , et prend sa dime au passage .
    Quant aux consommateurs européens , la mise en quarantaine sociale ( assignation a résidence en centre de desintoxication ) est la seule pratique efficace .

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  • calal

    22 février 2020

    un des usages de la drogue est sa consommation par les soldats et gens d’armes de tous bords: il faut se donner du courage et un soldat shooté est plus difficile a arreter. De meme, la consommation de drogue permet de s’abrutir pour oublier les exactions commises en obeissant aux ordres.

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  • Armand

    22 février 2020

    Merci M. Noé pour cet excellent article.
    Pourriez-vous aller plus loin en nous expliquant les points forts et faibles qu’entraîne la législation (du cannabis par exemple) sur l’arrêt de ces mannes financières néfastes pour les individus/sociétés.

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    • Jean-Baptiste Noé

      22 février 2020

      Je n’ai pas d’opinion sur ce sujet. Certains estiment que la légalisation du cannabis coupent les réseaux et les privent de leurs ventes et qu’il faudrait donc légaliser pour assécher les mafias. L’argument peut se défendre. Mais, privées de cannabis, les mafias vendront autre chose : héroïne, cocaïne, drogues de synthèse, ce qui est déjà le cas.
      Le problème vient surtout des consommateurs. C’est vers eux qu’il faut agir, par la prévention et les soins.

  • Tonton Flingueur

    21 février 2020

    Se pourrait-il qu’au contraire, entre-autres aux USA, les « autorités » contrôlent « justement » la situation au moyen d’une soi-disant « Guerre Contre la Drogue » très lucrative, et ainsi:

    1. Assurent le maintient de prix élevés de la drogue, au bénéfice de dealers, criminels, banquiers, blanchisseurs d’argent?

    2. Créent une avalanche d’argent au black servant, à la demande, pour financer des campagnes politiques et interventions militaires illégales?

    3. Maintienent une abondance de forces de « sécurité » au « boulot »?

    4. Assurent la prospérité du système carcéral privatisé?

    En résumé, un business permettant de s’en mettre plein les poches – pas pour protéger les citoyens, ni améliorer la société?

    Témoignage d’un ancien dealer, ayant été incarcéré aux USA:

    https://youtu.be/L7uhMZ9btUY
    https://en.wikipedia.org/wiki/Shaun_Attwood

    Est-ce pour cela que la CIA est également appelée la Cocaine Import Agency?

    Qui sera en tête de la guerre contre la drogue lors des prochaines élections présidentielles?

    Lui peut-être, à nouveau un inconnu venu de nulle part?

    Media darling Pete Buttigieg was in unit that worked with the CIA in Afghanistan
    https://thegrayzone.com/2020/02/07/pete-buttigieg-cia-afghanistan/

    Manque à l’article les Etats, gouvernements et gouvernants drogués et accros à la dette.

    Mettre ces derniers en taule en tant que dealers?

    Répondre
  • Dominique

    21 février 2020

    Si la vente de drogue était légal cela changerait beaucoup de choses en bien…bien sûr il faudrait faire beaucoup de prévention afin qu’il y ait le moins possible de consommateur. Pour moi cela est similaire à l’alcool et au tabac: l’interdiction et la répression est pire, l’expérience de la prohibition aux Etats-Unis l’a démontrée…

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  • Philippe Hanchir

    21 février 2020

    Je me demande ce qui est, aujourd’hui, le plus rentable… La production et la vente de drogue dans la plus parfait illégalité via sous-marins et tout le tralala ou la production et la vente de ces mêmes substances mais dans les règles (à supposer une improbable légalisation générale) càd taxes, main d’oeuvre, impôts, etc…

    Répondre
  • JLP

    21 février 2020

    Tant qu’il y aura des personnes assez bêtes pour se lever le matin aller travailler pour s’acheter de la drogue, permettant ainsi à des gens bien plus fainéants mais malins qu’eux se s’enrichir à leurs dépends tout en restant faire la grasse matinée tous les jours, les dealers ont de beaux jours devant eux…

    Répondre
  • Blon

    21 février 2020

    Article très intéressant. Merci.
    Il est quand même stupéfiant (c’est le cas de le dire) que ce financement de Podemos ne fasse l’objet d’aucune recension (à ma connaissance) dans les médias français.
    Serait-ce parce qu’il s’agit d’un mouvement de gauche ?

    Répondre
  • Ben

    21 février 2020

    Je vois production cocaine 1976 tonnes, cocaine saisie 1275, seule 701 tonnes sont donc consommées? Près des 2/3 de la production serait ainsi détruite?

    Répondre
    • Jean-Baptiste Noé

      21 février 2020

      Les deux chiffres ne peuvent pas être comparés car la cocaïne pure est ensuite diluée pour être vendue. La cocaïne saisie est donc le produit final, celui qui a été plus ou moins coupé, à partir de la cocaïne pure. Avec une tonne de cocaïne produite on peut en faire plusieurs consommées, en fonction du pourcentage de coupage.

  • Bernard

    21 février 2020

    Je ne suis pas sur que le perfide Sanchez souhaite l’ élimination de Podemos car sans Podemos le PSOE (Pedro Sanchez Odia Espana….. :)) perd la majorité. Ce qui est sur c’ est que la gauche et les séparatistes veulent au final en finir avec la monarchie

    Répondre
  • Dr Slump

    20 février 2020

    J’ai bien compris que le sujet est l’impact géopolitique du trafic de drogues, mais j’ai quelques remarques critiques à émettre, sur des détails qui vont paraître annexes, mais qui sont à mon avis essentiels.

    – d’abord, cette façon systématique de parler du problème de « la » drogue. « LA » drogue?
    Les drogues ne peuvent être réduites à un seul et même qualificatif, pour un seul usage, qu’on imagine facilement être celui du toxicomane junkie, immoral et dépravé qui se ruine la santé (et même qui  » « détruit l’avenir de la race », comme je l’ai lu récemment…). Différentes drogues renvoient à différentes réalités, sont utilisées dans différents contextes, par différents types de consommateurs, et cela compte. Consommer du cannabis n’est pas du tout la même chose que consommer de l’héroïne, ou des médicaments détournés de leur emploi d’origine, tel que la kétamine, ou encore des plantes psychotropes à l’état naturel, cela ne présente pas les mêmes risques, n’a pas les mêmes modes de production, et pas les mêmes canaux de distribution.

    – on ne peut pas se contenter d’observer le phénomène des drogues que du point de vue de leur production (et donc de leur trafic), et faire l’impasse sur ses différents modes de consommation. La consommation de plantes et produits stupéfiants ou psychotropes est aussi vieille que la prostitution. Même les animaux mangent des plantes psychotropes en sachant les effets qu’elles vont provoquer, cela a été observé. Réduire le phénomène de la consommation de drogues aux seuls problèmes causés par le trafic, et donc par la prohibition, revient à survoler, pour ne pas dire caricaturer le sujet.

    Aucune politique, qu’elle soit de lutte, de dépénalisation ou de légalisation, ne pourra jamais fonctionner tant que ces deux aspects ne seront pas pris en compte, et toute analyse géopolitique, aussi pertinente qu’elle soit, ne fait que traiter des conséquences secondaires. Ainsi, j’espère que vous l’aurez compris, parler de « la » drogue fait l’impasse sur un phénomène humain beaucoup plus profond, plus varié, et plus significatif que la seule image, certes réelle, mais partielle, du trafiquant et du junkie.

    Répondre
  • Charles Heyd

    20 février 2020

    M. Macron disait que les premiers de cordée allaient faire ruisseler l’argent sur toute la société;
    il devrait peut-être consulter les caïds narco car eux savent mieux faire « percoler », comme dirait M. Noé, la drogue partout y compris, et peut-être surtout en Espagne puis vers la France!

    Répondre
  • Arsene Holmes

    20 février 2020

    Article très intéressant.

    Pourriez vous citer vos sources quant aux financement de Podemos ou des agitateurs au Chili ainsi que d’autres sources touchant ces sujets

    Merci

    Répondre

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