22 avril, 2014

La Démocratie Libérale à l’épreuve du XXe Siècle

Notes de Lecture de l’ouvrage de Philippe Boulanger sur Jean -François Revel

« La Démocratie Libérale à l’épreuve du XX e Siècle » aux éditions Les Belles Lettres.

 

Dans le fonds, il y a deux sortes de Livres.Les premiers sont comme un monolithe tombé du ciel.Ils existent par eux mêmes et pour eux mêmes et le monde après leur apparition est différent de ce qu’il était avant. Dans cette catégorie, je mettrai par exemple l’Archipel du Goulag de Soljenitsyne…

Et puis il y a des livres qui sont comme les cailloux du petit poucet.L’auteur les laisse tomber les uns après les autres, ce qui nous permet de suivre sa pensée au fur et à  mesure qu’elle évolue dans le temps, en fonction des événements. Tout se passe comme si l’auteur menait une conversation avec ses lecteurs, qu’il interpelle, qu’il prend   à témoin, qu’il bouscule, qu’il fait réfléchir. Pour moi, les livres de Revel font partie de la seconde catégorie.On ne peut pas disséquer UN livre de Revel, il faut les étudier tous ensemble pour comprendre la pensée de celui qui les a écrit et pour réaliser à quel point cette pensée a évolué tout en restant attachée depuis l’origine  aux mêmes principes de base.

Comme dans les bandes dessinées de mon enfance, à la fin de chacun des ouvrages, il faudrait inscrire… » à suivre ».

 

C’est ce qu’a fort bien compris Philippe Boulanger qui vient de publier son ouvrage sur JF Revel.

Mais ici, je dois prévenir le lecteur: ce livre trouve son origine dans une thèse universitaire.C’est donc dire qu’il est très complet, fort bien fait, mais que les bonheurs d’écriture y sont …rares. En fait, on s’ennuie un peu.Mais ce léger inconvénient est compensé par la « couverture » historique quasi parfaite des idées de Revel et des combats qu’il a mené lors des débats qui ont émaillée toute sa vie, et qui d’une certaine façon restent les nôtres…    Philippe Boulanger  commence par nous expliquer les fondements philosophiques de la pensée  de  JF Revel. Mieux que quiconque , Revel sait que ce qu’il appelle la Démocratie libérale est un système imparfait, mais comme Churchill , il croit que « c’est le pire des régimes, à l’exclusion de tous les autres« .

 

Pour lui, séparation des pouvoirs dans le domaine politique et capitalisme contrôlé par le Droit et la Loi (et non par l’Etat) dans le domaine économique sont les deux fondements de toute société « heureuse » puisqu’ils permettent la critique au travers d’une information qui circule librement. Et l’on retrouve chez Revel, nous dit l’auteur, des idées exprimées sous une forme tout à fait semblable par Karl Popper ou Raymond Boudon par exemple, ce qui est juste.

Les fondements de sa pensée ayant été déterminés, on passe aux idées contre lesquelles Revel s’est battu toute sa vie et qu’il résume en une formule merveilleuse « l’Attrait pour le totalitarisme tempéré par l’Utopie », c’est à dire croyance qu’il existe un système parfait auquel on arrive par la Révolution et par la « table rase ».

Le débat est donc entre ceux qui pensent avec Marx que la Démocratie Libérale est condamnée à périr dans une crise ultime créée par ses contradictions et qui veulent la remplacer par un système ou des  »rois philosophes  » prendraient des décisions intelligentes pour le bonheur de l’Humanité et ceux qui constatent que toutes les tentatives de création de société parfaite se sont toujours terminées par un désastre sans nom ou misère et crime coexistaient avec l’émergence d’une Classe malfaisante et  nuisible. D’un coté des millénaristes, de l’autre des pragmatiques …

 

Ayant défini ce qu’il aimait (une société imparfaite mais perfectible) et ce qu’il haïssait (la croyance en un monde parfait géré par des rois philosophes), restait à Revel à se servir de son immense culture pour analyser la réalité.   Et cette mise en confrontation des idées de Revel avec la réalité de son temps nous donna tous ses grands livres, chacun de ses livres s’attachant à comparer les RESULTATS qu’avaient eu les idées totalitaires dans des réalités particulières, telles que la Liberté Individuelle, le niveau de vie, la corruption de la classe politique, le système juridique, la séparation des Pouvoir, les relations internationales …

Et c’est la que réside la grandeur de Revel.

Inlassablement, il nous dit que les intentions n’ont aucun intérêt et que seuls comptent les résultats.Et  donc chacun de ses livres analyse la contradiction entre les résultats qu’attendait la pensée totalitaire et la réalité…Un sujet à la fois.

D’ou le coté cailloux du petit poucet…

 

Par exemple.

  • Dans ni « Marx ni Jésus » , il nous dit que la prochaine « Révolution », qu’il définit comme un changement inédit et total dans les domaines politiques, économiques, moraux  et sociétaux se passera non pas en URSS ou à Cuba mais aux USA, et qu’elle sera fondée sur une plus grande disponibilité de l’information, ce qui est prodigieux quand on sait que ce livre a été écrit à la fin des années 60. On imagine la fureur de ceux qui s’échinent à rejouer 1793 ou 1917 quand Revel leur explique que rejouer quelque chose qui a déjà été un four ne parait pas bien intéressant.  Mais cette fureur se transforme en rage incontrôlable quand il leur explique que la Révolution a d’ores et déjà commencé, en 1966, et aux USA,  l’ennemi emblématique de tous ces grands esprits….

 

 

  • Dans la Tentation Totalitaire, il explique comment une grande partie des intellectuels haïssent la critique que chacun peut faire de leurs œuvres (dans une société libre) et donc sont naturellement amenés à favoriser des régimes où ils ne seront pas critiquées pour peu qu’ils encensent le Pouvoir qui a l’ heureuse double capacité de les aider à faire taire leurs critiques et de les entretenir grassement. Comme le disait plaisamment Boudon, les intellectuels Français n’aiment pas le Libéralisme  parce que dans un monde libéral, ils seraient payés à leur vrai prix.

 

  • Dans l’Absolutisme Inefficace, il démontre que le « Présidentialisme » Français créé par la Constitution de la V eme, va amener le pays à une déconfiture morale, politique et économique sans précédent, ce qui est fort visible aujourd’hui puisqu’il n’ y a pas de séparation des Pouvoirs.

 

  • Certains de ses essais s’attacheront au contraire à voler au secours de ceux qui, imparfaitement bien sûr, essaient de maintenir en ordre de marche dans la réalité de tous les jours les principes de la Démocratie Libérale (voir l’obsession Anti -Américaine par exemple).

 

Mais ce qu’il y a de plus étonnant et qui ressort fort bien du livre de Philippe Boulanger,  c’est que Revel a toujours trouvé en face de lui les mêmes adversaires.

Qu’il dise du mal de l’URSS ou du bien des Etats-Unis, qu’il compare le Communisme et le Nazisme pour dire qu’ils sortaient de la même matrice, qu’il condamne la corruption éhontée qui sévissait dans l’Espagne Socialiste ou dans la France Mitterrandienne, il a toujours trouvé en face de lui les mêmes esprits faux et malhonnêtes intellectuellement, asservis aux oukases des Marxistes qui dominent les Media, l’Université et la Gauche Française.

Et ces gens ont toujours utilisé la même vieille technique stalinienne lors des débats avec Revel ou avec leurs adversaires tels Raymond Aron ou Raymond  Boudon qui souffrirent du même ostracisme.

  1.  On commence par mentir en accusant la partie adverse de mensonge. Ce que vous dites n’est pas vrai (voir l’affaire du travail en Allemagne de Georges Marchais par exemple),  alors qu’ils savent très bien que c’est eux mêmes qui mentent.
  2.  On continue en prétendant que refuser la discussion est démocratique si celui qui n’est pas d’accord avec vous n’est pas « convenable ». La discussion ne peut donc avoir lieu que si les deux parties sont d’accord au départ.  Vous n’avez pas le droit de dire une vérité parce que le FN ou le gouvernement Américain disent la même chose. On suggère donc une culpabilité par amalgame.
  3.  On termine par la menace : Ceux qui vous suivront dans vos idées peuvent s’attendre à avoir des ennuis et à être virés (de l’Université, par exemple… ).

 

Déni mensonger de la vérité, culpabilité par amalgame (reductio ad Hitlerium), menaces déguisées, furent utilisés avec beaucoup d’entrain par toute cette Classe  comme par exemple au moment de la sortie du fameux Livre Noir du Communisme que Revel soutint du mieux qu’il pût.Et bien entendu, ces trois techniques continuent à constituer le fonds de commerce de la Gauche Française d’aujourd’hui, comme on l’a vu dans de nombreuses « affaires »

Et donc, dans son dernier livre  » La grande parade »  Revel  prit directement à partie ces faussaires intellectuels,  les désignant pour ce qu’ils sont, la source de tous nos maux,  en montrant  à quel point  ils « chassent en meute » et ne font pas de quartier, la seule chose qui les intéresse étant le maintien de leurs positions de Pouvoir.

Leur Foi est morte et bien morte, mais l’Eglise Marxiste est restée puissante et l’Inquisition qu’elle contrôle ne pardonne rien.

En conclusion donc un très bel ouvrage de référence, non seulement sur Revel mais sur toute la période qui va de 1960 à 2004, tant il est vrai que cette époque a été traversée de nombreuses crises , entrainant de tout aussi nombreux débats et que chaque fois Revel a participé, brillamment,  à  toutes ces joutes.

Et l’Histoire lui a donné raison beaucoup plus souvent qu’à ses adversaires…

Excellent outil de travail donc pour ceux qui ont quarante ou moins aujourd’hui, dans la mesure où ils pourront comprendre pourquoi notre pays est là où il en est: parce que ses élites n’aiment ni la Liberté, ni la Démocratie et donc vivent dans le mensonge et le déni.

Terminons par une note d’actualité.Ce qui est intéressant aujourd’hui est que ce sont les adversaires de toujours de Revel qui sont arrivés au pouvoir il y a deux ans en France, avec monsieur Holland et les partis socialiste , communiste et écologique .Que je regrette qu’il ne soit plus là pour nous éclairer et commenter leur faramineux échec comme il l’avait fait pour Brejnev ou pour Gorbatchev!Car après tout ,entre la France de Holland et l’URSS de Brejnev, il n y a guère  de différence si ce n’est que les troupes de Brejnev savaient que ce qu’elles disaient était idiot.Mais toute l’œuvre de Revel montre qu’arracher le pouvoir à  ces gens qui toujours et partout ont échoué ne s’est jamais fait sans convulsions énormes.

Les années qui viennent vont donc être passionnantes car nous sommes en France dans une situation comparable à celle de l’URSSS aux alentours de 1986…

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

20 Commentaires

Répondre à FriedrichList

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • franck

    28 avril 2014

    ……et surtout également par les médias qui sont sans arrêt contraint de tenir des discours toujours plus alarmant afin de conserver leur emploi.

    Répondre
  • BA

    27 avril 2014

    A propos de la France :

    1978 : dette publique équivalent à 72,8 milliards d’euros, soit 21,2 % du PIB.
    1981 : dette publique équivalent à 110,1 milliards d’euros, soit 22 % du PIB.
    1986 : dette publique équivalent à 249,3 milliards d’euros, soit 31,1 % du PIB.
    1993 : dette publique équivalent à 515,4 milliards d’euros, soit 46 % du PIB.
    1997 : dette publique équivalent à 752,5 milliards d’euros, soit 59,5 % du PIB.
    2003 : dette publique de 1004,9 milliards d’euros, soit 63,3 % du PIB.

    2007 : le nouveau Premier ministre, François Fillon, déclare : « Je suis à la tête d’un Etat en faillite ».

    Chaque année, pendant cinq ans, François Fillon a rajouté un étage de dette publique supplémentaire.

    2007 : dette publique de 1211,6 milliards d’euros, soit 64,2 % du PIB.
    2008 : dette publique de 68,2 % du PIB.
    2009 : dette publique de 79,2 % du PIB.
    2010 : dette publique de 82,4 % du PIB.
    2011 : dette publique de 85,8 % du PIB.
    2012 : dette publique de 1841 milliards d’euros, soit 90,6 % du PIB.

    Dimanche 27 janvier 2013 :

    Michel Sapin évoque un État « totalement en faillite ».

    « Il y a un État, mais c’est un État totalement en faillite. » Le constat dressé par le ministre du Travail, Michel Sapin, dimanche sur Radio J, n’est pas nouveau.

    Aujourd’hui, Michel Sapin est ministre des Finances.

    2013 : dette publique de 1925,292 milliards d’euros, soit 93,5 % du PIB.

    Jean Tulard est un historien de la Révolution française et du Premier Empire.

    En novembre 2013, dans l’émission « Ce soir ou jamais », Jean Tulard annonce que la France va se déclarer en défaut de paiement : ce sera la 9ème fois de son histoire.

    Jean Tulard parle du dernier défaut de paiement de la France : « la Banqueroute des Deux Tiers » a eu lieu le 30 septembre 1797.

    « La Révolution française naît de la crise des finances publiques : 2 milliards de déficit, le roi ne peut plus emprunter, il est dans l’impasse.
    On va trouver des solutions : on va nationaliser les biens du clergé, on va inventer le papier-monnaie, l’assignat, on va multiplier les solutions les plus invraisemblables. Pour aboutir à quoi ? A la Banqueroute des Deux Tiers sur tout le territoire. La banqueroute est inéluctable dans ce type de crises.
    Qui paie dans la banqueroute ?
    – Tous les crétins qui ont prêté à l’Etat.
    – Tous les crétins qui ont acheté des actions.
    – Tous ceux qui n’ont pas investi dans la terre, dans la pierre (c’est-à-dire les Biens Nationaux pendant la Révolution).
    Quand vous faites le bilan de la Révolution française, à la fin du Directoire, vous constatez que les perdants sont tous ceux qui ont épargné, qui ont investi, etc, et que les gagnants sont ceux qui ont acheté de la terre.
    La banqueroute met tout à plat. C’est la solution idéale. La banqueroute met tout à plat.
    Paraît Bonaparte qui, sur les ruines du système financier, bâtit le franc-germinal, qui va durer jusqu’au franc-Poincaré.
    Voilà. C’est très simple. Nous finirons sur une banqueroute. Elle est inéluctable. »

    https://www.youtube.com/watch?v=8LaRGDYM_-M

    Répondre
  • PETRONE

    26 avril 2014

    Mr GAVE,

    J’attends avec impatience un recueil de tous vos éditos sous forme de livre. Ils sont tout simolement géniaux de pédagogie économique. Il s’agirait d’un livre que j’offrirai à mes enfants pour leur expliquer le vrai fonctionnement de l’économie réelle.

    Pour le reste, je reviens vers votre forum. Absent depuis quelques temps pour aller méditer loin de tout raz de marée d’information diverses et variées.

    J’avoue que je commençai à m’ennuyer terriblement entre toutes les mauvaises nouvelles accumulées et toutes les tromperies ou pitreries de nos leaders.

    J’en arrive à la simple conclusion qu’il est temps d’arrêter de se bercer d’illusion et d’attendre que Mr VALLS se transforme en HEROS grec. Mais comment pouvez vous écrire çà d’ailleurs?!? Vous y croyez vraiment???

    Nous sommes au bout du système et il n’y a que deux alternatives. Un renversement complet ou un esclavagisme total.

    Je suis assez d’accord avec le monsieur qui explique très biens l’alliance des trois courants (capitalisme-socialisme-fascisme) fondateur d’un système moderne.

    J’ai traîné dans l’underground ces derniers temps et oui, une Révolution gronde et se prépare. Plus grand monde n’est dupe des grandes manipulations de masse (il n’y a qu’a regarder la place occupée par l’information sportive sur BFM Tv ou Itélé ou LCI pour comprendre qu’il faut absolument faire diversion…). Tout cela ne marche plus.

    Deux conclusions:

    1/ j’achète de l’or… a votre grand dépit j’imagine. Mais je crois trop à une guerre civile pour m’en dispenser… Je veux continuer à nourrir concrètement ma famille comprenez vous.

    2/ Je me rapproche beaucoup des méthodes fondamentales liées au survivalisme. Se passer de réseaux communs (eau/égout/électricité/alimentation…) puis se préparer à lutter contre les bandes de pillards qui se promènerons bientôt partout sans avoir peur du semblant de police qui se préfigure.

    Bref, je ne parle plus de placements financiers,je parle juste de continuer à vivre et à transmettre concrètement un style d’existence.

    Un livre très intéressant: « survivre à l’effondrement économique » de Pieo San Giorgio.

    Vous voulez savoir quoi… je suis plus heureux à renouer avec le potager et le poulailler que nous venons de construire, je suis plus heureux de prendre le temps de jouer avec mes enfants plutôt que de m’acharner à convaincre tous ces idiots de fonctionnaires, tous ces satisfaits de leur médiocrité qui nous entourent, que le pays mérite un redressement salutaire.

    et puis ME… quoi, il y a en marre de tout feutrer. Langages, mots et idées doivent rester châtiés alors que nous nous dirigeons tranquillement vers une réédition de 1789 (comparez Hollande et sa clique avec les marquis poudrés d’alors… c’est saisissant. A ce propos, je verrai bien NKM en Marie Antoinette tellement elle est loin des réalités celle là!!!)

    Pardon pour mon ton sombre.

    Bonne préparation à vous tous.

    Répondre
    • zelectron

      26 avril 2014

      LE RÔLE DE L’ÉTAT C’EST D’ARBITRER, PAS DE JOUER LA PARTIE. (YSMV)

    • idlibertes

      28 avril 2014

      pas taper, pas crier

  • BA

    25 avril 2014

    Pendant l’année 2013, les pays européens ont dépensé des dizaines de milliards d’euros pour le Mécanisme Européen de Stabilité.

    Malheureusement, le Mécanisme Européen de Stabilité est incapable de stabiliser quoi que ce soit !

    – Pendant l’année 2013, l’Italie a payé 44,156 milliards d’euros

    – la France a payé 50,3 milliards d’euros

    – l’Allemagne a payé 67 milliards d’euros

    – l’Espagne a payé 29 milliards d’euros.

    Lisez cet article du Corriere della sera :

    E infatti nel 2013 l’Italia ha speso 44,156 miliardi di euro per gli aiuti ai paesi dell’eurozona sotto programma di assistenza internazionale, in particolare Grecia, Irlanda e Portogallo. Il contributo della Francia è stato pari a 50,3 miliardi (e il suo deficit è ammontato a 87,566 miliardi), quello della Germania a 67 miliardi (e i conti pubblici hanno registrato un’eccedenza di 190 milioni), e quello della Spagna a 29 miliardi (deficit a 72,577).

    http://www.corriere.it/economia/speciali/2014/europa/notizie/crisi-44-miliardi-conto-dell-italia-gli-aiuti-stati-difficolta-8e5396cc-cb00-11e3-9708-d10118a39c2a.shtml

    L’Union Européenne, c’est des pays surendettés qui se surendettent encore plus pour prêter de l’argent à des pays en faillite qui ne les rembourseront jamais.

    L’Union Européenne, c’est un suicide collectif.

    Répondre
  • Jules

    25 avril 2014

    « Thomas Piketty, un « Karl Marx » français à la conquête des Etats-Unis »
    (…)
    « Le livre de l’économiste français Thomas Piketty, Le Capital au XXIe siècle, est un best-seller aux Etats-Unis, alors qu’il dénonce l’accroissement des injustices dû à l’accumulation du capital. Il est lu jusqu’à la Maison Blanche. »
    (…)
    En France, il a appelé à une « révolution fiscale » pour créer un nouvel impôt sur le revenu, plus progressif, qui remplacerait plusieurs taxes existantes, dont la CSG. Méfiant, le Wall Street Journal le qualifie tout simplement de « visionnaire utopiste » et l’accuse de relativiser l’échec du modèle soviétique. »

    L’Expansion

    Répondre
    • zelectron

      25 avril 2014

      Piketty? un économiste? plutôt un fumiste!

  • FriedrichList

    25 avril 2014

    Aujourd’hui, plus personne ne se revendique officiellement du marxisme, par contre du 23 au 25 mai 2014, il y aura probablement une forte poussée nationaliste

    A ce propos, je soumets à votre sagacité habituelle un écrit tiré de la CasaPound, officine néo-fasciste au sujet des types de régime.

    Il ne s’agit pas de donner des leçons. Il ne s’agit pas non plus de
    retourner à un quelconque passé. Il s’agit d’inventer quelque chose de
    nouveau, de mettre sur pied un Projet qui offre une Image, qui donne une
    forme, un contenu, à tout ce ferment d’idées, d’élans, d’espoirs… qui sont
    là, qui bouillonnent, sourds et enfouis encore, mais haletants aussi. Un
    Projet innovateur. Mais un Projet qui ne doit pas non plus laisser à l’écart ce
    qui peut être repris des trois grands Projets de la modernité. Des Projets –
    le penseur russe Alexandre Douguine le rappelait récemment – qui ont été,
    et sont toujours seulement trois : libéral-capitalisme, socialisme et
    fascisme.
    Laissons un instant de côté leurs misères. Bornons-nous à ce qui pourrait
    être repêché dans chacun d’entre eux.
    Le libéral-capitalisme
    Nous avons déjà parlé de la « grandeur » qui marque le libéral-capitalisme.
    Nous l’avons fait d’une façon ironique, en parlant du Grand Alibi qui se
    cache derrière le principe de la liberté d’opinion qui en constitue le pilier.
    Mais si un tel alibi peut marcher, s’il a connu un succès aussi foudroyant,
    c’est pour une simple raison : ce qu’il implique est plus, beaucoup plus
    qu’un simple alibi. C’est, en même temps, l’expression de la plus légitime,
    presque atavique, des attentes : celle d’avoir le droit de tout dire, de tout
    penser, de tout critiquer, un droit qui devient, certes, le droit de ronchonner
    pour ceux qui, n’adhérant pas aux autres principes du Système, se voient
    priver des moyens économiques et médiatiques d’exercer avec efficacité un
    tel droit. Mais le principe est là, ancré, enraciné dans nos âmes ; ce principe
    implique que rien n’est donné une fois pour toutes, que tout peut être
    discuté, débattu ; que personne, par conséquent, ne peut être poursuivi
    pour défendre ses idées ; ce principe, en un mot, qu’il est impératif de
    repêcher et de préserver à tout prix, à une seule condition : qu’il ne nous
    fasse pas sombrer dans le bourbier nihiliste où tout se vaut et rien
    n’importe.
    10
    Le socialisme
    Y a-t-il quelque chose à repêcher dans ce socialisme qui, tout en ayant dans
    le libéral-capitalisme son principal ennemi, partage avec lui son matérialisme
    et son individualisme ? (Les foules que le socialisme agite ne sont
    pas celles d’un peuple organiquement uni : ce sont celles d’atomes agissant
    et s’opposant entre eux sur la seule base de leurs intérêts de classe.) Et
    pourtant, il y a bien quelque chose à repêcher aussi dans le socialisme
    (dans le vrai, dans le socialisme révolutionnaire : non pas dans cette socialdémocratie
    devenue aujourd’hui l’affaire des bobos et de certains
    milliardaires). Ce qu’il y a lieu de repêcher ce n’est rien d’autre que cette
    impulsion première du socialisme : sa mise en question du capitalisme, de
    ses fourberies, de sa cupidité, de son « usure », comme disait Ezra Pound.
    Oui, il faut combattre le capitalisme ; mais sur la base de postulats et de
    principes qui n’ont rien à voir avec ceux de l’égalitarisme et du ressentiment
    qui a pour non « lutte de classes ». Il faut combattre le capitalisme, mais
    non pas pour engendrer, comme dans le communisme, faim et misère. Il
    faut combattre le capitalisme et sa folie, mais non pas pour en liquider les
    richesses et abolir le capital : pour en finir avec sa folie. Il n’est pas
    question d’abolir le marché, l’argent, la propriété. Il est question de leur
    imposer des limites, de leur mettre des bâillons qui les empêchent de nous
    dévorer. Ce qui signifie qu’il faut que le Marché, l’Argent, l’Economie ellemême
    soient descendus du piédestal où ils ont été hissés depuis deux
    siècles. Il est question qu’ils deviennent ce qu’ils sont vraiment : cette
    chose secondaire, subalterne… quoique indispensable, constituée par
    l’ensemble des moyens, rien que des moyens, nous permettant de
    subsister.
    C’est ainsi et seulement ainsi qu’il sera possible de répondre aux aspirations
    plus que légitimes telles que le pain, la justice, le bien-être… L’économie :
    voilà cette chose subalterne face aux grands défis du monde. C’est vrai.
    Mais l’économie, c’est aussi une chose dont les enjeux exigent une
    résolution impérative, pressante, une résolution qui n’est pas utopique : elle
    est faisable. Car nous voilà regorgeant de biens et de technologies qui ne
    permettent pas à tous, c’est vrai, de vivre dans l’égalitaire pays de Cocagne
    que certains illuminés prétendent. Mais ces biens et ces technologies
    permettent autre chose : la fin de la précarité, de la pauvreté, de l’injustice,
    à la condition de couper court à l’usure et à la convoitise ; à la condition
    d’imposer les bâillons dont nous parlions tout à l’heure. Il n’y a pas de
    contradiction entre ces deux choses : répandre pour tous le bien-être
    matériel, et atteindre pour le Tout l’être qui charpente. Les deux vont de
    pair.
    Le fascisme
    Et le fascisme ? Nous avons déjà suffisamment parlé de ce fascisme dont il
    faut retenir, en synthétisant ce qui a été dit, l’ambition de charpenter dans
    une unité supérieure la multiplicité, aujourd’hui inarticulée et éparse,
    d’individus, de croyances, d’espoirs. Cette unité fut – elle peut et doit être
    toujours – la Nation. Mais une Nation qui ne peut ni ne doit, sous aucun
    concept, devenir nationaliste ; une Patrie qui ne peut ni ne doit se
    déshonorer en tombant dans les bassesses qui ont pour nom chauvinisme.
    11
    La Nation non nationaliste, la Patrie non chauvine… est-ce ce qu’on appelle
    aujourd’hui « société civile » ? Est-ce là la société libérée de la politique, du
    pouvoir et de l’Etat ? Non, certainement pas. La Nation n’est pas cette
    addition d’intérêts privés, détachés du pouvoir, libérés de l’histoire, réduits
    au pur présent. La Nation est indissoluble de l’histoire et du pouvoir, de
    toute l’impulsion politique qui lui donne forme et force, qui lui apporte la
    marque d’un ordre, qui lui ouvre sa voie.
    La Nation est indissociable de l’Etat.
    Et c’est là que tout se complique.
    Qu’est-ce que l’Etat, se demande Nietzsche. Écoutez bien, je vais
    vous dire ma parole sur la mort des peuples. On appelle Etat le
    plus froid de tous les monstres froids. Il est froid même quand il
    ment. Voilà le mensonge qui sort de sa bouche : « Moi, l’Etat, je
    suis le peuple. »
    Ce que Nietzsche appelle « peuple », c’est ce que nous appelons « Nation ».
    Si l’Etat moderne est le plus froid des monstres froids, comment alors la
    Nation qu’il étreint ne se verrait-elle pas pervertie ? N’est-ce pas là la raison
    même de la dégénérescence du grand principe unificateur qu’est ou peut être
    la Nation ? Comment invoquer l’Etat pour qu’il donne forme au Peuple, pour
    qu’il ouvre la voie à la Nation ? Ne faut-il pas, bien au contraire, réduire les
    compétences de l’Etat à la portion congrue ? Ne faut-il pas en finir avec cette
    gigantesque machinerie qui nous accable avec sa bureaucratie et ses impôts,
    qui engendre toute une caste parasitaire et adore fourrer son nez dans tous
    les recoins de notre vie ?
    Bien sûr qu’il faut en finir avec un tel fléau. C’est de cela qu’il s’agit : de
    liquider le monstre. Le paradoxe est que, pour en finir avec lui, il ne faut
    pas réduire le pouvoir politique de l’Etat. Il faut, au contraire, lui rendre, à
    lui, et, à travers lui, à la Nation, la nature politique qui est la sienne.
    Cette nature politique, il l’a perdue. Ou on la lui a chipée. Ce qui a disparu
    de notre existence, c’est la marque même du pouvoir et de l’histoire, ce
    qu’Hannah Arendt appelle l’« espace public », le « domaine du politique ».
    Ce qui a disparu, c’est cela même qui, autrefois, était appelé Polis. Il
    s’appelle désormais « société civile » : domaine du domestique, addition
    d’intérêts particuliers dont le seul sens se borne à satisfaire les besoins
    matériels qui sont nécessaires pour survivre, ou pour vivoter.
    Mais ne nous y trompons pas. La société civile n’occupe pas à elle seule le
    domaine imprégné jadis de destin collectif, d’histoire, de pouvoir. Ce sont
    les deux, l’Etat et la société civile, qui se trouvent installés là où la Polis
    régnait autrefois. C’est vrai que l’Etat et la société civile n’arrêtent pas de se
    quereller : l’Etat veut étreindre la société civile, tandis que celle-ci veut que
    l’Etat la nourrisse de services et lui fiche la paix. Mais tous les deux
    recherchent la même chose, ils ont un seul horizon : l’ordre du domestique,
    du matériel. Non pas l’ordre du politique, non pas ce domaine dans lequel, à
    travers des institutions et des symboles, les hommes s’entrelacent entre
    eux, ont un destin en commun, cessent d’être seuls : ces hommes voués à
    12
    la fugacité du temps et à la dévastation de la mort ; ces hommes qui
    seulement ainsi parviennent à la vaincre.
    Les morts et ceux à venir, la marque déposée dans le temps, le destin d’un
    peuple, son histoire…, qu’est-ce que l’Etat et la société civile ont à faire de
    telles vétilles ? L’ « Etat » domestique, veux-je dire : cette chose qui est
    devenue aussi domestique et peu politique que la société composée de ces
    citoyens-clients que l’ « Etat » écrase de tout son poids, étreint de toutes
    ses prestations et séduit en leur offrant tous les quatre ans la possibilité
    d’aller s’incliner devant une urne en verre.
    Il était politique l’ « Etat », et le voilà devenu domestique. Tout a été
    domestiqué, à commencer par nous-mêmes. « Vols domestiques », disonsnous,
    par exemple, influencés par le pays où domestic équivaut à national.
    Jamais la langue n’a été aussi fidèle à la réalité des choses.
    Il faut pourtant l’avouer : je me suis trompé en disant tout à l’heure que la
    Nation, ce principe unificateur, est indissociable de l’Etat. Il l’est, certes ;
    mais non pas de l’ « Etat » domestique. Celui-ci n’a rien à unifier ni à
    charpenter. Finissons-en avec lui, non seulement avec la chose, mais aussi
    avec le nom. Je viens de mettre des guillemets à « Etat », mais les
    guillemets ne servent à rien. L’institution appelée « Etat » est à ce point
    pervertie, elle diffère tellement du domaine politique qui devrait être le sien,
    qu’il faut bien lui chercher un autre nom.
    Appelons-le, en reprenant des échos de notre langue mère, Res Publica :
    l’affaire publique, la chose de tous, de ce tous qui est supérieur à la somme
    de tous. Res Publica: non pas l’ensemble de l’ « Etat » et de la société
    civile. Res Publica: l’ensemble de tout un peuple et de tout un pouvoir.
    Comment articuler, comment organiser la Res Publica ? Comment structurer
    ce tout organique fait d’histoire et de présent, d’autorité et de commandement,
    de consensus et de liberté, pour que tous – et le Tout – s’y
    reconnaissent et s’y affirment ? De quelle façon, plus particulièrement,
    peut-on et doit-on exercer le pouvoir pour qu’il ne soit pas la proie ni des
    castes parasitaires, ni des vilenies chauvines, ni des dérives totalitaires, ni
    des vacuités démocratiques ?
    Il suffit de poser les principes portant sur un nouveau Projet instituant – sur
    un nouveau Mitème, comme le dirait Georgio Locci – et mille questions
    éclatent à l’instant entre nos mains. Laissons leur réponse pour une autre
    occasion – il y en aura, c’est promis. Bornons-nous à énoncer les principes
    généraux d’un tel Projet.

    Répondre
  • El oso

    22 avril 2014

    Les livres de Revel sont malheureusement introuvables.
    Ne pourriez-vous pas user de votre influence pour que Bourrin les réédite?

    Répondre
  • Amellal Ibrahim

    22 avril 2014

    Bonjour, je regardais un débat sur la 2 vendredi soir, il y avait 3 oints de l’Etat, un keynésien, une marxiste qui était face à vous et une feignasse objecteur de croissance et je me demandais qui était l’auteur de cette citation.

    En France, en Iran ou ailleurs un clergé peut-il se maintenir durablement et pacifiquement si le peuple n’a pas foi en son crédo ?

    Pour ce qui est de Revel j’ai la grâce de l’Etat qui n’apporte pas grand chose et j’ai réussi à me procurer la grande parade, ni marx ni jesus ainsi que l’obsession anti americaine qui attendent sagement d’être lu pour porter un jugement.

    Au fait, la France peut-elle fonctionner autrement que dans un système de type monarchiste ?

    Honnetement, je n’ai jamais bien saisi le sens et l’utilité d’une séparation des pouvoirs que ce soit judiciaire ou monétaire ni même le fait de voter, ici en Belgique la seule décision qui a eu un impact sur ma vie est le passage à l’€, pourquoi ne pas déléguer les pouvoirs au Roi ?

    Autant comprends votre pensée sur l’économie autant je suis sceptique sur un pouvoir châtré …

    Et vous qui connaissez bien les USA et la Chine, le XXIeme siècle sera chinois ou américain ?

    A titre personnel je vous vois faire des éloges dithyrambiques de personnes (Friedman ou Revel) dont vous avez quand même l’air un cran au-dessus.

    Répondre
  • zelectron

    22 avril 2014

    les instructions « secrètes » aux cadres du parti communiste qui ont été publiées depuis cette époque inhumaine en montrent l’hypocrisie mortelle. L’une d’entre elle résume les dizaines de milliers d’autres :
    – LA FIN JUSTIFIE LES MOYENS*
    *Klausewitz était à la mode

    Répondre
    • FriedrichList

      25 avril 2014

      Machiavel

    • zelectron

      25 avril 2014

      Bien sûr, mais j’évoquais Klausewitz v/s Sun Tzu .
      Quant au Prince il ne pouvais pas deviner que dans le futur une secte politique néfaste s’approprierait ses aphorismes jusqu’à les transgresser dans l’horreur.
      Je reviendrais pour commenter (tout en l’admirant ) le vôtre du « 25 avril 2014 à 12 h 26 min »

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!