29 septembre, 2022

Italie : la crainte éculée du fascisme

On aurait pu s’attendre à des titres louageurs du type « pour la première fois, une femme Premier ministre en Italie », mais le féminisme de vitrine s’est heurté à cette dure réalité : la femme est question est « post-fasciste », ce qui interdit toute effusion de joie et contraint à demeurer la mine grave. Admirable expression que « post-fasciste » qui signifie « après le fascisme ». Il en va ainsi de tous les gouvernements italiens depuis 1945 sans que cela ait posé un quelconque problème. Mais voilà que Giorgia Meloni et son parti Fratelli d’Italia sont qualifiés d’extrêmes droites et de fasciste. Ce qui manifeste surtout l’ignorance des commentateurs qui continuent à placer à droite le fascisme, idée politique typiquement socialiste (même s’il est vrai que la droite française et le RN sont acquis au socialisme).

 

Fasci siciliani

 

Un petit retour historique s’impose. Benito Mussolini est un homme de gauche, socialiste, instituteur et journaliste à L’Avanti, organe de presse du parti socialiste italien. Le propre du fascisme est de placer l’État au centre de tout : tout pour l’État, tout par l’État, rien en dehors de l’État. Une idéologie authentiquement constructiviste et parfaitement socialiste. Le nom même de fascisme est tiré des fasci siciliani, organisation politique d’extrême gauche basée en Sicile. Le fascisme ne peut se comprendre sans son insertion dans le mouvement du Risorgimento, qui a conduit à l’unification de la péninsule italienne, c’est-à-dire la conquête du nord sur le sud. La maison de Savoie a renversé les Bourbons de Naples et s’est emparée de toute l’Italie, au nom du peuple italien et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. En émergeant dans les années 1920, le fascisme veut poursuivre l’œuvre du Risorgimento. Il est anticlérical, farouchement opposé à Rome, partisan des nationalisations et des corporations. L’idéologie est à la fois socialiste et futuriste, comme en témoigne la création du quartier romain de l’EUR qui vise à construire une nouvelle Rome qui doit être l’image de l’homme nouveau fasciste. Un des opposants historiques au fascisme, le prêtre don Luigi Sturzo, dans un texte fameux de philosophie politique a montré comment l’État s’est construit au cours des siècles, notamment depuis la Réforme, et comment cette construction étatique a conduit au fascisme. Sa pensée a fortement influencé un jeune étudiant libéral, Giovanni Batista Montini, qui deviendra le pape Paul VI, dont la pensée d’équilibre et de respect des personnes est très éloignée du péronisme autoritaire et sentimental de l’actuel résident du Vatican.

 

Le fascisme est une authentique et quasiment chimiquement pure pensée socialiste, dont les fascistes de la première heure reprochèrent assez vite à Mussolini de s’être embourgeoisé et d’avoir trahi les idéaux de sa jeunesse. Chassé de Rome en 1943, il crée l’éphémère République sociale italienne, à Salo, qui se veut un retour à la pureté originale du fascisme. Qualifier cette idéologie de « droite » est donc la marque d’une stupidité intellectuelle sans nom. Soit la droite est libérale, et donc elle n’est pas fasciste, soit elle est réactionnaire et elle ne l’est pas non plus, car le fascisme est résolument moderniste et futuriste. Bâtir l’homme nouveau, c’est rejeter la tradition et la réaction.

 

Si les chefs d’entreprise italiens ont misé sur Mussolini dans les années 1920, c’est pour conjurer un péril qu’ils estimaient plus grand encore, celui du communisme. Ils ont préféré Mussolini à Staline. On oublie trop vite aujourd’hui le poids très pesant du Parti communiste italien et à quel point l’Italie aurait basculé en 1945 sans l’intervention directe de Pie XII. Dans les années 1960-1970, le terrorisme d’extrême gauche fut terrible dans la péninsule, aboutissant notamment à l’enlèvement et à l’assassinat du Premier ministre Aldo Moro (1978). Entre les Brigades rouges internationales et les mafias, l’Italie est une terre de violence politique qui échappe à l’entendement français.

 

Mussolini contre Hitler

 

Particularité du régime fasciste, Mussolini ne fut jamais que le numéro 2 du pays, le chef de l’État demeurant le roi. C’est bien le Conseil national fasciste qui a renversé Mussolini en 1943, notamment pour signer la paix avec les États-Unis. Mussolini n’est pas tout puissant et dispose de pouvoirs beaucoup plus réduits qu’Hitler et Staline.

Dans les années 1930, il est l’allié objectif de la France tant son anti-hitlérisme est patent. En 1936, Mussolini s’oppose à l’Anschluss en positionnant ses troupes sur le col du Brenner et en menaçant l’Allemagne d’intervenir si jamais Berlin voulait toucher à Vienne. Face à cet usage de la force, Hitler est obligé de céder. Ce n’est que devant la lâcheté des démocraties que Mussolini, dégouté de leur attentisme et désireux de se rallier au fort, choisira le camp de l’Allemagne, aboutissant au congrès de Munich (1938). Il n’y a pas d’alliance naturelle entre nazisme et fascisme, mais une alliance de circonstance, dont Hitler s’est vite mordu les doigts face à l’incapacité militaire des Italiens.

 

Rejouer la comédie des « années 1930 » et de la « bête immonde » est donc particulièrement pénible, surtout quand on sait que c’est grâce à l’alliance conclue avec les communistes en août 1939 qu’Hitler a pu déclencher l’invasion de la Pologne et quand on connait l’orientation idéologique du Parti national fasciste (PNF).

 

Meloni et après ?

 

Giorgia Meloni est donc arrivée en tête des élections législatives, marquées par une abstention record : + 9 points par rapport aux précédentes élections avec 63% d’abstention. Une victoire donc à relativiser face à ce désintérêt de plus en plus marqué pour le suffrage universel.

 

La Présidente de la Commission européenne, une Allemande non élue, avait tancé quelques jours plus tôt les Italiens. Debout face à un drapeau américain, elle les avait menacées de sanctions économiques si jamais ils ne votaient pas bien. Ils ont visiblement mal voté. On attend donc que la Commission accroisse le taux d’adhésion à sa superstructure en sanctionnant la démocratie italienne.

 

Meloni est arrivée en tête ; le plus difficile commence pour elle. Il lui faudra mettre sur pied une coalition gouvernementale, avec des partis plus petits, mais dont les appétits sont grands. Matteo Salvini est toujours présent, en dépit d’un score décevant et l’inusable Silvio Berlusconi, plus jeune que jamais, tient l’autre morceau de la coalition. Quand bien même Meloni serait Premier ministre, ses pouvoirs sont restreints et entravés, notamment par la décentralisation, qui donne beaucoup plus de pouvoir aux régions qu’en France. Il lui faut ensuite composer avec un Parlement où elle n’a pas la majorité, ce qui nécessite de devoir transiger avec ses alliés. Autrement dit, être élu est une chose ; appliquer son programme et obtenir des résultats en est une autre. Seul l’avenir permettra de dresser le bilan de Meloni.

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

46 Commentaires

Répondre à Marcel Depart

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  • Philippe

    5 octobre 2022

    L’amalgame fait entre fascisme et socialisme , par l’auteur de cet article , est un tour de passe-passe sémantique : le fascisme a eu pour premier objectif de casser au sens physique , les syndicalistes ouvriers et paysans.Le qualifier de  » socialisme  » est assez grotesque . La redistribution des rentes du capital était a 40% a l’Etat , a 40% au grand capital . La classe ouvriére – paysanne se contentait de 20% et d’une Securité Sociale . Le fascisme italien fut un Etatisme répressif à l’intérieur . Et un Etatisme agressif a l’extérieur ( Ethiopie – Axe en 1938 Grece- Albanie ) . Les memes entreprises ( FIAT – Ansaldo – Ilva acier ) qui ont poussé la propagande belliciste en 1915 dont Mussolini était déjà le portevoix , ont de nouveau appuyé le meme homme car il se portait garant de la répression sociale et de larges commandes . Mussolini était obsédé par son statut personnel et persuadé qu’il devait – coute que coute – jouer dans la Cour des Grands . Aucun rapport donc entre cet histrion tragique et la laborieuse Mme Meloni qui admet que l’Italie est fortement limitée au plan budgétaire , et politique .

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  • Dominique

    2 octobre 2022

    Mussolini a annoté, dans une troisième partie, la pensée de Gentile.
    A la lecture de ce manifeste que je découvre, il m’apparait que JB Noë s’est trompé en écrivant :  » Le fascisme est une authentique et quasiment chimiquement pure pensée socialiste « .
    Par ailleurs, les auteurs du manifeste condamnent le socialisme et caractérisent le fascisme comme un  » antisocialisme « .
    .
    Tenter de comprendre ce qu’est ou plutôt ce que fut ce fascisme italien nécessite, à mon avis, de comprendre surtout la définition de  » l’Etat fasciste « . Tâche évidemment difficile.
    L’histoire doit pouvoir nous aider, puisque leurs critiques contre le libéralisme, la démocratie libérale, l’État libéral, le socialisme etc. s’appuient sur leur analyse historique, selon les connaissances de ces hommes qui sortaient des luttes pour l’indépendance et de la boucherie de la Grande Guerre.
    .
    Le temps de vie du fascisme italien complique aussi l’analyse, puisqu’il fut bref et se déroula en périodes de troubles graves en Europe.
    L’Italie fut plus que perturbée par l’avant-guerre, et broyée par la guerre et la guerre civile. Vae Victis !
    Ce régime n’a pas eu le temps de vivre ou de mourir par lui-même. Des politologues et des historiens ont du éclairer le débat.

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  • Dominique

    2 octobre 2022

    Finalement, on n’a pas évoqué ici la  » doctrine fasciste « . Il me semble utile d’indiquer le ( seul ) texte signé par Mussolini :
    https://fr.m.wikisource.org/wiki/La_Doctrine_du_fascisme/Texte_entier
    Dans la première partie , Emilio Gentile traite de philosophie, de spiritualité, d’action etc. de démocratie pour un peuple défini par la quailté ( corporations, État ) et non par le nombre.
    Mussolini a écrit la seconde partie.
    Il y critique la démocratie ( individualiste et illusion de la loi du plus grand nombre ) et ne craint pas d’écrire que le fascisme est une  » démocratie organisée, centralisée, autoritaire « .

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  • Yakov

    2 octobre 2022

    Ne pas oublier aussi la conference de Stresa en 1935 ou Mussolini voulait creer un bloc (France+Angleterre+Italie) contre les appetits hitleriens.

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    • Patrice Pimoulle

      2 octobre 2022

      Cette observation est a rapprocher du traite d’alliance anglo-franco-autrichien conclu le 1er mars 1815 contre l’alliance russo prussienne (le pacte-gemano-sovietique, en somme).

    • Dominique

      3 octobre 2022

      1er mars 1815 ?

  • Dominique

    2 octobre 2022

    Leyern et Born savaient parfaitement que Meloni est de leur bord : atlantiste, pro-UE et euro, pro-OTAN, anti-slave, etc. tout fut du cinéma dans l’agitation « anti-faciste“.
    En fait, Draghi ayant épuisé ses possibilités en Italie, il fallait trouver un remplaçant pour continuer la politique mondialiste.
    Meloni appartient au mouvement néo conservateur américain et elle trahira les Italiens.
    .
    Les politiciens français dits de droite ont marché dans le plan médiatique de la “ jeune femme, de droite, mère de famille, anti-immigrés “ par bêtise ou par complicité puisqu’ils font partie de l’opposition contrôlée. Tous sont pour l’UE-OTAN, pour l’euro, etc.
    .
    Seul François Asselineau a révélé la manœuvre avant l’élection de Meloni ( voir sa chaîne YT ). Il est le seul politicien français anti UE-OTAN et euro et pro RIC, et de ce fait il n’obtint pas 500 signatures pour la présidentielle 2022.

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    • Patrice Pimoulle

      2 octobre 2022

      Asselineau a tout compris depuis qu’il a lu « C’etait de Gaulle » d’Alain Peyreffite, C’est une une curiosite, sans plus.

    • Patrice Pimoulle

      3 octobre 2022

      Asselineau est un phobique et un maniaque; qu’il le veuille ou non, la France est un pays 1/ europeen, 2/ occidental, 3/ et atlantique. dire que la France et un paysnon aligne, afro-asiatique ou arabo-musulman est l’indice d’une paranoia perverse.

  • Alain

    2 octobre 2022

    Le pacte germano-soviétique est aussi le résultat de la fatigue de Staline devant l’attentisme des démocraties, il avait d’abord proposé un pacte avec la France et la Grande-Bretagne. Il n’était pas dupe de sa pérennité mais il pensait s’être donné plus de temps qu’il n’en a eu

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  • Di Vedo

    2 octobre 2022

    bonjour
    je ne crois pas que les titres louageurs louent des biens par contre ils peuvent etre aux anges comme des louangeurs
    Si vous connaissiez l’Italie votre article serait différent
    Con cortesia e rispetto
    un siciliano

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  • Marcel Depart

    1 octobre 2022

    L’auteur Jean-Baptiste Noé remet l’histoire a sa place. Le socialisme et communiste transcende le nationaliste, il y a un sou entendu, l’adhésion au mondialisme. La théorie de gauche, socialiste ou communiste, prend ses origines avec l’international socialisme de Marx. Le Fascisme n’adhère pas à l’internationalisme mais se concentre au sociale national. L’état est roi, doit être la seule bénéficière à redistribuer pour le bien-être de ses citoyens. La Chine est fasciste bien qu’une nouvelle appellation, moins choquante, lui a été donnée « Oligarchie ». La liberté d’action est très limitée, pas de grandes différences entre le fascisme et l’oligarchie.
    Le conservatisme, représente la liberté d’avoir atteint le niveau de succès de son l’ambition. Le conservatisme non seulement permet la faillite, mais doit y participer. La faillite permet le renouvèlement nécessaire pour le bien être sociale. Cette particularité est impossible si l’état gouverne absolument. En Chine, la faillite n’existe pas, les leaders, des businesses, n’adhérant pas aux régulations de l’état, font des stages de réhabilitation de plusieurs semaines, un petit lavage de cerveau ? Puis tout revient dans l’ardre.
    Merci Jean-Baptiste Noé.

    Répondre
  • Philippe Marcel Landras

    1 octobre 2022

    L’auteur Jean-Baptiste Noé remet l’histoire a sa place. Le socialisme et communiste transcende le nationaliste, il y a un sou entendu, l’adhésion au mondialisme. La théorie de gauche, socialiste ou communiste, prend ses origines avec l’international socialisme de Marx. Le Fascisme n’adhère pas à l’internationalisme mais se concentre au sociale national. L’état est roi, doit être la seule bénéficière à redistribuer pour le bien-être de ses citoyens. La Chine est fasciste bien qu’une nouvelle appellation, moins choquante, lui a été donnée « Oligarchie ». La liberté d’action est très limitée, pas de grandes différences entre le fascisme et l’oligarchie.
    Le conservatisme, représente la liberté d’avoir atteint le niveau de succès de son l’ambition. Le conservatisme non seulement permet la faillite, mais doit y participer. La faillite permet le renouvèlement nécessaire pour le bien être sociale. Cette particularité est impossible si l’état gouverne absolument. En Chine, la faillite n’existe pas, les leaders, des businesses, n’adhérant pas aux régulations de l’état, font des stages de réhabilitation de plusieurs semaines, un petit lavage de cerveau ? Puis tout revient dans l’ardre.
    Merci Jean-Baptiste Noé.

    Répondre
  • Lambey

    30 septembre 2022

    Dans cette affaire, ce qui m’inquiète une fois encore, c’est que les invectives d’une gauche sans foi ni loi à l’adresse d’une élue incontestable s’imposent dans les medias, tandis que les droites toujours complexées continuent de s’adresser aux porteurs de pancarte et de slogans en usant d’ironie ou de discours au second degré qu’à part les vieux comme moi, plus personne ne comprend vraiment par manque de culture ou de connaissance. Alors, qui osera dire aux faux démocrates qu’ils sont pires que les fascistes, des suppôts du stalinisme criminel, antisémite et incapables, cyniques et prêt à tout pour rétablir un système totalitaire. Il faut leur parler cash, le seul langage qu’ils connaissent, sans nuance, ni savoir. Il faut leur parler dans leur langue, sinon ils poursuivront leur entreprise de destruction de la France.

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  • Steve

    30 septembre 2022

    Bonjour M. Noé

    A part le fait que ce soit la première femme premier ministre d’Italie, ce qui devrait fondamentalement plaire en démocratie, je crois comme François Asselineau que c’est un non évènement dans la mesure où elle a pris soin de faire allégeance à l’U.E bien avant les élections.
    Matteo Renzi lui même a déclaré que parler d’un risque fasciste en Italie était ridicule et que Georgia Meloni n’est pas fasciste.
    Mais bon, user des vieilles ficelles pour détourner l’attention des imbéciles de la vraie situation de la France et de ce qui se prépare, nous en avons l’habitude même si cela devient pathétique. Voir E. Borne déclarer à ce propos d’un air grave que l’Europe et la France seront très attentives au respect des « valeurs » ne peut qu’inspirer le mépris.
    Tant il est vrai que les seules « valeurs » que ce gouvernement respecte ce sont sont celles des hyper riches: les 277 milliards que la France devra emprunter en 2023 devront être remboursés par tous alors que l’emprunt permet aux riches de payer moins d’impôts et de s’enrichir davantage en achetant cette dette qui leur fera une rente supplémentaire.
    Proverbe chinois: quand on montre la lune à un imbécile il regarde le bout du doigt.
    Pointez l’état de la France à un imbécile, il écoutera la Borne et il regardera Meloni.

    Cordialement.

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    • Dominique

      2 octobre 2022

      Leyern et Born. savent parfaitement que Meloni est de leur bord : atlantiste, pro-UE et euro, pro-OTAN, anti-slave, etc.
      Tout est du cinéma dans cette agitation « anti-faciste « , pour faire croire aux Italiens de droite qui, trompés, ont voté Meloni, que leur candidate va les défendre.
      En fait, Draghi était usé et il fallait placer un nouveau traître à Rome qui continue la politique mondialiste.
      .
      Rien ne changera donc, sinon en pire puisque le peuple italien de droite pourrait du temps pour réaliser qu’elle l’a fait cocu. D’ici là il paiera et l’Italie sera dépecée, et les EUA renforceront leur présence militaire. Après les Grecs, les Italiens vont être trahis.
      .
      Tous les politiciens français dits de droite tombent évidemment dans le panneau par bêtise, ou complicité puisqu’eux également font partie de  » l’opposition contrôlée : tous sont pour l’UE – OTAN, pour l’euro, pour l’atlantisme etc.
      .A l’exception de celui que vous citez, François Asselineau, d’où le barrage qui l’ empêcha d’avoir 500 signatures pour être candidat à la présidentielle 2022. Il eut karcherisé macron et eut été le seul candidat anti-UE / OTAN et anti-euro.

    • Dominique

      2 octobre 2022

      Elle fait très fort, pour ne pas dire qu’elle est gonflée, façon Macron qui rendit obligatoire de nombreux vaccins pour les enfants le lendemain de son élection. et façon Leyern qui imposa les produits Pfizer à  » l’Europe « .

  • Raymond Rouquet

    30 septembre 2022

    il vaut mieux être post fasciste que post démocrate

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  • Massa

    30 septembre 2022

    Une erreur… 63% de participation et non pas d abstention…faible certes mais mieux que chez nous!

    Répondre
  • FEG

    30 septembre 2022

    Il semble qu’une erreur chronologique involontaire ait échappé à la mémoire pourtant vigilante du rédacteur, sans nuire pour autant à la rectitude de son exposé sur l’antagonisme initial entre les régimes mussolinien et hitlérien ainsi que sur l’amalgame expéditif entre la coalition actuelle des droites italiennes avec le fascisme du Duce.

    En effet, les nazis ont tenté une première fois de réaliser l’Anschluss en 1934 (et non pas en 1936) par un coup d’état raté, conjugué avec l’assassinat du chancelier autrichien Dollfuss (25 juillet 1934) ; tentative à laquelle s’était opposé Mussolini par la menace d’intervenir en force, matérialisée par la concentration de troupes italiennes au col du Brenner sur la frontière autrichienne.

    Mussolini n’a pu alors que constater la solitude complète de son intervention et l’apathie parallèle de la France et de la Grande-Bretagne. Cette apathie franco-britannique s’est poursuivie pendant la campagne nazie pour le référendum de la Sarre (janvier 1935) et par la faiblesse de leurs réactions spontanées initiales suite au rétablissement de la conscription par le régime nazi (16 mars 1935), lequel a officialisé la remilitarisation allemande et dénoncé ainsi les clauses du traité de Versailles de juin 1919.

    Présidée par Mussolini, la conférence italo-franco-britannique tenue aussitôt sur les rives du lac Majeur à Stresa (11-14 avril 1935) a dû réaffirmer le traité de Locarno (16 oct. 1925) et assurer l’indépendance de l’Autriche, afin d’accorder les trois anciens alliés de « 1915-1918 » sur leur engagement commun à interdire de concert toute violation ultérieure du traité de Versailles et à isoler, voire à proscrire l’Allemagne hitlérienne.

    Toutefois, le traité naval signé par le Royaume-Uni et par le Reich nazi à Londres (18 juin 1935), à l’insu de la France et de l’Italie qui n’avaient pas même été consultées, a fait immédiatement voler en éclats ledit « front de Stresa » ; au demeurant, ce traité naval a causé des ressentiments profonds dans la Marine française jusqu’au sabordage de Toulon (nov. 1942), voire très au-delà.

    À la conférence de Stresa, la très longue et très ancienne crise italo-éthiopienne pourtant concomitante mais n’ayant quasi pas eu d’importance lors des discussions communes, à l’étonnement de Mussolini, celui-ci avait subordonné un engagement collectif italien à la reconnaissance de ses ambitions territoriales sur l’Éthiopie par la Grande-Bretagne et par la France ; or les déclarations des 2 puissances signataires à cet égard s’étaient montrées pour le moins « détachées » et alors fort ambigües, afin de ne pas s’aliéner l’Italie vis-à-vis de Berlin.

    Vu l’échec du projet SDN de « sécurité collective » mis-à-mal par le traité naval germano-britannique de 1935, bilatéral et insoupçonné (sans compter l’antériorité de l’impuissance témoignée par la SDN en 1931-1933 lors de l’invasion japonaise du Mandchoukouo), vu la lenteur procédurale de la SDN portant sur le conflit éthiopien et l’échec d’un comité d’arbitrage y afférent, outre enfin les atermoiements de la part de nombreux États notamment coloniaux pour contraindre l’Italie, Mussolini, se considérant libéré désormais de toute obligation formulée à Stresa, a envahi l’Abyssinie le 2 oct. 1935.

    La SDN a condamné l’Italie dès le 5 oct. 1935 et a demandé en particulier au Royaume-Uni et à la France, quoique récalcitrantes, d’appliquer des sanctions à son encontre, malgré leurs propres ambiguïtés lors de la conférence de Stresa tenue moins de six mois auparavant ; sanctions que la propagande italienne a présenté comme une « trahison » supplémentaire, dans le droit fil des promesses faites par les alliés en 1915 pour obtenir l’engagement de l’Italie à leurs côtés dans la 1ère guerre mondiale mais que Lloyd George et Clemenceau avaient balayées comme inopportunes dans le traité de Versailles, causant ainsi un fort ressentiment italien parmi d’autres faits générateurs de l’essor du fascisme transalpin.

    Proposé en déc. 1935 par Samuel Hoare, secrétaire d’État du Foreign Office britannique, et par Pierre Laval, président du Conseil français, le « pacte Hoare-Laval » visait à mettre fin rapidement à la guerre italo-éthiopienne par une partition de l’Abyssinie afin de ménager les ambitions territoriales de Mussolini et de l’empêcher de se rapprocher de l’Allemagne hitlérienne. Bien que ce pacte, auquel Churchill ne s’était pas opposé, aurait préservé l’indépendence d’une partie de l’Éthiopie, les gauches britannique et française ont obtenu son abandon par leurs gouvernements, ce que Mussolini a considéré une ultime « trahison » et que d’aucuns apprécient comme une erreur diplomatique cardinale dès lors qu’elle a poussé l’Italie fasciste à se rapprocher du régime hitlérien pourtant encore méprisé par elle à ce moment-là.

    En violation des dispositions des traités de Versailles et de Locarno, la remilitarisation de la Rhénanie par des éléments de la Wehrmacht (7 mars 1936) a achevé de convaincre Mussolini de l’inanité des déterminations britannique et française en matière internationale et de sécurité collective en Europe. La déclaration d’Albert Sarraut, qui n’était pas « disposé à laisser Strasbourg sous le feu des canons allemands », a été dénoncée comme une rodomontade par la presse italienne, dès lors que le premier ministre britannique Alec Baldwin avait refusé un affrontement armé avec l’Allemagne de ce chef, que la France s’interdisait par conséquent d’intervenir seule (son état-major militaire était de surcroît récalcitrant) et que les élections législatives françaises devaient avoir lieu moins de 2 mois plus tard.

    Les négociations subséquentes tenues entre les puissances européennes à la SDN se sont enlisées et n’ont abouti à rien : ni intervention militaire, ni sanctions économiques. Cette inaction a provoqué au sein des pays de l’Europe centrale, soit un attentisme durable, soit des renversements d’alliance, jusqu’à procurer une influence déterminante aux courants politiques polonais pro-allemands lesquels ont fait participer la Pologne au dépeçage tchèque en oct. 1938.

    En bref, la solitude italienne lors de la tentative d’Anschluss en juillet 1934, la rupture du front de Stresa en juin 1935, l’isolement italien après sa conquête éthiopienne dès oct.-déc. 1935 et la désagrégation des dispositions des accords de Locarno après mars 1936 constituent les principaux jalons d’un processus sinon d’un prologue, au terme duquel Mussolini s’est accordé avec l’Allemagne nazie : reconnaissance par Hitler de la conquête de l’Éthiopie par l’Italie (25 juillet 1936), proclamation de l’Axe Rome-Berlin par Mussolini à Milan (1er nov. 1936), intervention conjointe massive dans la guerre d’Espagne (dès fin 1936), retrait italien de la SDN (11 déc. 1937), adhésion du royaume d’Italie au pacte anti-Komintern (6 nov. 1937) déjà signé par l’Allemagne nazie et l’empire du Japon (25 nov. 1936).

    Tel a été l’engrenage factuel, prélude à l’Anschluss effectif (mars 1938), laissé sans réactions significatives de la part des alliés pourtant garants des termes du traité de Versailles et du traité de Saint-Germain-en-Laye sur l’Autriche, puis à l’annexion de la Tchécoslovaquie, entérinée d’abord par l’annexion des Sudètes (Munich, 30 sept. 1938) puis par l’invasion militaire (15 mars 1939).

    Lors des accords de Munich en sept. 1938, il y a donc beau temps que Mussolini a lié le sort de l’Italie fasciste au régime hitlérien, dont Ciano et lui-même ne sont que des comparses diplomatiques intermédiaires. L’attaque de l’Albanie par Mussolini (7-12 avril 1939) et l’alliance militaire entre Berlin et Rome renforcée par le pacte d’Acier (22 mai 1939) ont ensuite achevé de sceller le destin funeste des populations italiennes jusqu’en 1944.

    Il semble que seul le ministre des affaires étrangères Louis Barthou, parmi la classe politique française de l’époque, ait été vraiment conscient des véritables menées hitlériennes dès 1934 ; son assassinat (avec celui du roi de Yougoslavie en oct. 1934 à Marseille) l’a empêché de tenter de constituer un front anti-allemand avec le Royaume-Uni, l’Italie et l’URSS.

    Également, il semble que seul Winston Churchill parmi la classe dirigeante britannique ait pris conscience de la nature profonde du nazisme après son voyage de fin 1932 dans une Allemagne alors en ébullition ; qu’il ait seul mesuré dès 1932 le grave impact du réarmement allemand par la république de Weimar puis par le régime nazi et dont certains hauts fonctionnaires l’informaient (i.e. Ralph Wigram au Foreign Office) ; qu’il se soit alors résolu à penser contre lui-même et à revenir sur ses jugements (cf. par exemple son inclination initiale en faveur de Mussolini pendant les années 20), à s’opposer à son parti jusqu’à l’isolement (cf. Alex Baldwin, Lord Halifax, Neville Chamberlain, etc.) et même à agir contre son milieu (cf. la mise à l’écart d’Édouard VIII, qu’il avait pourtant soutenu au moment de son abdication, et celle d’Halifax, lorsqu’il a appris par les services secrets britanniques l’étendue des sympathies pro-nazies au sein d’une fraction de l’aristocratie anglaise d’origine germanique).

    Clementine Churchill estimait pendant les années 30 que la situation politique intérieure britannique était, selon ses propos, « déprimante ». Il est aisé de porter aujourd’hui une appréciation, souvent sans nuance et auto-gratifiante, sur la lucidité d’autrui lorsque la suite des événements est avérée et, surtout, quand la teneur de la plupart des cartes, connues ou ignorées par les responsables contemporains des faits à l’époque (qu’ils soient politiques, militaires, économiques ou civils), n’a été révélée que par le travail patient, contradictoire et bientôt centenaire des historiens de nombreuses nationalités.

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    • Dominique

      2 octobre 2022

      Merci pour votre résumé de l’histoire de l’Italie durant le années 30.
      Je partage votre conclusion.
      Londres réussit à imposer des « sanctions » ( méthode anglo saxonne ) et poussa Rome vers Berlin. Le Duce ayant fini comme les « dictateurs » de Bagdad et de Tripoli ne fut pas jugé ni le régime fasciste ( de quoi d’ailleurs ? )

    • Patrice Pimoulle

      3 octobre 2022

      Merci pour cette analyse. Il est certain qu’apartir de 1919 l’Angleterre s’est opposee a la France et Clemenceau lui-meme s’en est apercu. A ceci s’ajoute que l’Angleterre a desarme la France Loi de 1928), qu’elle luia impose la strattegie du « plan Dyle » et qu’elle lui a refuse son aviation en juin 1940. C’est ceci sans doute qui a jete la FRance dans les bras des Etats-Unis a partir des annees 30; ce sont les Etats-Unis qui ont fait Munich sur demande de la France. L’Angleterre s’est adoucie a Dakar qund elle a compris qu’il valait mieux pour les allies que ce soit la FRance plutot que l’Allemagne qui tienne Dakar. Ajoutons aussi, pour etre juste, c’est que l »Angleterre s’est retiree par ce que la marine anglaise a refuse de tirer sur les Francais (amiral Auphan).

  • Dominique

    30 septembre 2022

    Le sabotage de North Stream par l’empire du mal nous a fait entrer, lundi, dans une nouvelle dimension du conflit est-ouest.
    D’un coup, nous voilà considérés par Moscou non plus en tant que soutien de l’Ukraine ) avec nos canons CAESAR ), mais comme les alliés des EUA, l’agresseur de la Russie.
    La situation devient évidemment dangereuse pour les Français et les membres de l’OTAN qui ont sur leurs sols des vecteurs nucléaires américains.
    Notre situation est d’autant plus dangereuse que nous avons des sous-marins avec des missiles nucléaires.
    .
    Le géopolitogue des Chroniques du grand jeu écrit :  » à Moscou, chacun commence à comprendre que le seul moyen de débloquer la situation est de s’en prendre directement aux parrains de Kiev.  »
    https://www.chroniquesdugrandjeu.com/2022/09/cet-engrenage-qui-s-installe.html

    Répondre
    • Patrice Pimoulle

      3 octobre 2022

      Certainement. On est loin du temps ou Roosevelt allair a Yalta, ou Truman refusait de faire la guerre a la Chine communiste et ou Eisenhower refusait d’user l’arme nucleaire a Dien Bien Phu. Les Etats-Unis, comme avant euxNapoleon en 1811, Hitler en 1940, pensent que leur interet est de prendre l’Ukraine a le Russie; c’est evidemment une erreur.

  • Patrice Pimoulle

    30 septembre 2022

    Article interessant, merci.l’image du fascisme nous vient de la strategie stalinienne du front Populaire, qui avait besoin d’assimiler la droite au fascisme pour les besoins de leur cause;cette strategie rejoignait l’ideologie qui pretend imposer la « culture de contrat » contre l’Etat, qui justement se trouve au centre du fascisme. Chez nous, Laval aussi venait du socialisme. Maintenant relisez de Gaulle: lui aussi voulait que  » l’Etat ait une tete, c’est-a-dire un chef », et lui aussi voulait que l’Etat donne l’impulsion a l’economie.

    Il me semble que ce vote, comme celui des autres peuples europeens, signifie que l’Italie veut se debarasser de Maastricht, de la »culture du contrat », de « l’economie de marche » et du « demantelement des monopoles »; en ce sens les Italiens ne sont ni plus ni moins fascistes que les Allemands ou les Francais.

    Répondre
    • Dominique

      30 septembre 2022

      Les Italiens peuvent vouloir se débarasser de Maastricht mais ils ont été trompé et ont donné la majorité électorale ( enfin pour 24 % de ceux qui ont voté ) à une très chaude partisane de l’UE-OTAN et de l’euro.

  • Kevin

    30 septembre 2022

    Merci pour cet article, cela devrait être rappelé à l’école…

    Répondre
  • Robert

    30 septembre 2022

    Méloni risque fort d’ être un « feu de paille  » politique, dans ce pays particulièrement instable sur le plan politique.
    Quant aux ritournelles style « le facisme ne passera pas » , c’est le message martelé par les médias subventionnés à destination des gogos tentés de mal voter !

    Répondre
  • jean

    30 septembre 2022

    Il faudrait nous faire un article comme ça sur le national SOCIALISME…

    Répondre
  • Thierry Balet

    30 septembre 2022

    L’Europe (UE) s’inquiète plus des tergiversations internes italiennes que d’un éventuel repoussoir européen. On est toujours mieux entre amis….
    Mais le programme de Meloni ne comprend ni une sortie de l’UE, ni de l’euro, ni de l’Otan.
    Donc, dans quelques jours, Von der Layen pourra à nouveau dormir tranquille.

    Répondre
  • BERNARD MARTOIA

    30 septembre 2022

    l’auteur remet habilement les pendules à l’heure.

    Dans la même veine, le nazisme est une contraction passant sous silence la racine socialiste du parti unique du Troisième Reich.

    Die Nationalisozialistische Deutsche Arbeiterpartei (NSDAP) se traduit en français comme suit : le parti national-socialiste des travailleurs allemands.

    « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » Albert Camus

    C’est ce que font sans relâche les journalistes qui ne connaissent pas l’histoire tragique de l’Europe durant la première moitié du vingtième siècle.

    Répondre
    • Dominique

      1 octobre 2022

      L’intitulé du parti de Adolf Hitler crée un écran de fumée sur la caractéristique essentielle du parti de Hitler : sa doctrine raciste anti-slave et anti-juive.

  • Harry

    29 septembre 2022

    Dans l’Archipel du goulag, je crois me souvenir que les dissidents étaient accueillis dans des camps aux cris de « V’la les fascistes! »

    Le mot « fascisme » a été utilisé par le socialisme comme un repoussoir pour faire croire qu’il existe à l’opposé du soclialisme une bête immonde dont il faut se préserver à tout prix.
    Il n’en est rien, le fascisme et le nazisme sont des variantes du socialisme dont le contraire est le libéralisme – celuil-là veut des « politiques sociales » et celui-ci les rejette au nom de la liberté/propriété/non-agression.

    Le mot « fascisme » comme le mot « complotisme » relève de la pure manipulation, de l’opération psychologique, et n’a rien à voir avec une quelconque réalité – historique ou autre. Du reste la répétition à l’identique des mêmes slogans par les « talking heads » suffit à démontrer qu’on est en pleine propagande.

    Pour quels objectifs ? Allez savoir. Mais quant aux conséquence, soyez assuré que ce sera un désastre qu’aucun humain ne maîtrise. Car comme l’enseignait leur précurseur Goebbels, ceux qui nous manipulent aujourd’hui sont les jouets de leurs propres manipulations.
    « Répétez, répétez, on vous croira … et vous y croirez vous-mêmes »

    Répondre
    • Dominique

      2 octobre 2022

      L’ antifascisme se développa surtout en Allemagne dans les années trente pour faire barrage au… nazisme. Le parti communiste et le parti socialiste créèrent le logo des Antifas qui est toujours actuel 90 années après : deux drapeaux, alors rouges, dans une bouée de sauvetage.
      La couleur noire d’un des deux drapeaux vient de leur alliance avec les anarchistes.
      .
      Staline repris l’idée et fit fonder par le Komintern, en 1935, cette ligne alternative appelée  » antifascisme « . Jusque là le fascisme fondé en 1922 par Mussolini n’était pas l’ennemi. Les relations entre Moscou et Rome étaient même bonnes.

  • Philippe

    29 septembre 2022

    Pour comprendre le fascisme italien , il faut connaitre l’Italie et surtout LES italiens qui contrairement aux français ne sont toujours pas unifiés culturellement , meme apres 161 ans d’unité nationale . En 1848 il y avait HUIT etats sur ce territoire . De 1848 a 1861 le Piémont plus moderne , dirigé par Cavour s’etend a la Lombardie . en 1868 la Vénétie rejoint le royaume . Ce n’est qu’en 1924 que le L’Italie unifiée nait par l’initiative Francaise ; Napoléon III , et Maçonnique des cercles libéraux . La naissance est donc un combat du Nord contre le Sud des Bourbons et des Libéraux contre les Cléricaux . C’est aussi une manoeuvre française pour combattre l’ Autriche . Avec la naissance du Royaume d’Italie, disparait l’Etat Pontifical qui régnait sur le centre du pays . Cette naissance fortement assistée fait naitre un Etat qui est désuni , pauvre au centre , au sud , dans les Iles . C’est la famine persistante qui pousse 2,500,000 italiens a émigrer partout dans le monde . L’émigration reste encore aujourd’hui un phénomène profond . En 1914 , le pays bien qu’unifié est dans la misére et la famine et s’en tient a la neutralité . De 1914 a 1915 , les cercles nationalistes APPUYES par les industriels du Nord ( Fiat – Ansaldo ) alimentent la propagande belliciste . Le leitmotiv est de jouer d’égal a égal avec les grandes puissances GRACE au conflit . En 1915 , l’Italie déclare la guerre a l’Autriche et revendique Trieste , la Dalmatie-Slovénie qui sont en partie peuplées d’Italophones . Les histrions D’Annunzio et Marinetti excitent l’opinion . La guerre sera un désastre , 800,000 tuées, 1,500,000 bléssés . La conclusion de la guerre sera un second désastre diplomatique car l’italie ne récupére que Trieste et Fiume st seulement accessible aux italiens sans etre rattachée. Woodrow Wilson et Clémenceau se sont opposés aux revendications sur la Dalmatie . l’adieu cuisant aux rodomontades de la droite et du socialiste belliciste Mussolini , provoquent une onde de colére populaire contre les bellicistes, contre les industriels qui se sont enrichis par les fournitures aux armées . Le cout de la vie entre 1915 et 1919 est multiplié par 4 . Les ouvriers et paysans occupent les usines, réclament des augmentations qui leur sont refusées . Ce mouvement prend de l’ampleur , avec le soutien des communistes . Mussolini sent l’opportunité de se refaire une virginité politique – lui le belliciste donc ayant pris part au désastre politico-militaire – en organisant les vétèrans en milices de rues ( les chemises noires ) sur le modéle des Frei Korps allemands , pour sauver le patronat , sauver la monarchie à l’intérieur . A l’exterieur il tonne contre les démocrates qui n’ont presque rien obtenu au Traité de Rapallo . Le roi Victor-Emmanuel III qui est un nain politique et un nain tout court , lui cède les pleins pouvoirs apres la marche sur Rome ( octobre 1922) . Le gouvernement élu de Facta démissionne . C’est donc un caméléon de la politique , socialiste a ses débuts, puis opportuniste , puis apotre de la violence , qui crée le fascisme dans un vide politique ou ni les libéraux, ni les catholiques , ni les socialistes ne sont capables de voir plus loin que leurs petites boutiques . L’Etat est trop désorganisé par la guerre, le roi est un mou .
    Par la suite Mussolini instaure un etat autoritaire, de 1922 a 1926 , une forme d’Etatisme extreme ou du berçeau au tombeau l’Italien est encadré par le fascisme .La démocratie parlementaire et locale est supprimée ; les pleins pouvoirs passent aux Podestats du régime .
    Ce n’est donc pas du socialisme démocratique ( Front Populaire ) ou il y aurait redistribution vers l’individu mais de l’accumulation étatique de pouvoirs et de rentes au service de l’ Etat . Le seul bénéfice social dont vont profiter les italiens est la sécurité sociale ( INPS ) .
    De 1933 a 1938 , se représente a nouveau la meme situation qu’en 1915 . L’ italie pense pouvoir jouer d’égal a égal avec la France, la Grande-Bretagne , dans un premier temps pour freiner l’Allemagne, tout en réclamant un empire sur la Tunisie, ( pour contrer la France ) l’Ethiopie ( pour contrer la Grande-Bretagne ) . Ses revendications ayant échoué Mussolini s’allie en 1938 avec Hitler pour jouer – comme en 1915 – ce role d’égal à égal – lors du Pacte de Munich . Par son don theatral , Mussolini captive l’opinion , lui chante le mérite de la guerre à venir , tout comme le meme Mussolini avait déjà poussé a la guerre en 1915 . Le désastre serait de retour en 3 ans . Durant les 21 ans du fascisme, les libéraux , les industriels, les banques , le clergé , la monarchie , et 80% des italiens se sont accommodé du fascisme. quand le désastre est devenu trop flagrant , l’armée a débarqué Mussolini ( septembre 43 ) mais il était déjà trop tard .

    C’est encore et toujours le meme complexe d’infériorité qui vient de pousser l’Italie en 1992 a adhérer a Maastricht , pour jouer dans la cour des grands , et c’est tres clairement un nouveau désastre , dont Charles Gave explique fort bien ici les mécanismes économiques .

    Quant a Mme Meloni, elle a un seul but réalisable, acheter le gaz russe par la Hongrie d’Orban et réussir a baisser le cout de l’ enérgie qui paralyse le pays . Ce n’est pas du fascisme , loin de là mais une évidente urgence économique .
    Le reste de son programme sera passé au crible et au veto de Bruxelles donc pas de changements profonds en perspective . Si sa coalition tente de passer en force sur le changement de la constitution ( vers le présidentialisme avec un scrutin majoritaire a l’anglaise ) elle se fera débarquer par le président de la république qui dissoudra le parlement .
    Depuis 1946 , l’Italie a connu 62 gouvernements donc le pays est totalement instable .
    NB: Depuis 2002 , le PIB recule en permanence, l’industrie diminue , les fleurons sont vendus aux Allemands ( Ducati-Lamborghini font partie de VW ) et les italiens continuent d’émigrer .
    Plus cela change et moins cela change …

    Répondre
    • Patrice Pimoulle

      30 septembre 2022

      Merci pour cette contribution erudite.

      Deux questions me viennent a l’esprit: 1/ pourquoi Clemenceau a t-il refuse de donner satisfaction a l’Italie’ pays ami de la France? la reconciliation franco-italienne, oeuvre de Barrere en 1902, precede l’Entente Cordiale.

    • nikopppol

      30 septembre 2022

      trés instructif

    • Dominique

      30 septembre 2022

      Cette analyse du volet pro-UE du programne politique de Fratelli Italia vous parait elle pertinente ? Selon E. Verhaegue, Fratelli d’Italia est l’héritière de la conception européenne du fascisme antislave.
      D’où le raliement de Meloni à l’UE-OTAN qui l’a fait exclure Salvini de son gouvernement, et la « loyauté » qu’elle a récemment exprimée à Zelinski.
      https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/09/30/un-petit-coming-out-russophobe-pour-meloni-un-grand-pas-de-la-caste-vers-le-fascisme-gris/

    • Philippe

      4 octobre 2022

      A P.Pimoulle ; Clémenceau a pour seule preoccupation de faire payer l’Allemagne . Pendant la guerre L’Italie a fait la guerre surtout contre l’Autriche-Hongrie , et n’a envoyé que tres peu de soldats au coté de la France contre l’Allemagne. Apres la guerre , il importe a la France que le royaume des Serbes-Croates-Slovénes soit le rempart contre l’Autriche , donc Clémenceau appuie les revendications des slaves sur Fiume et la cote dalmate contre les Italiens .

  • Dominique

    29 septembre 2022

    Vous discutez à propos du post fascisme de G. Meloni imposé par les médias dominants. Leur but était d’attaquer une personne et de ne pas parler de programme politique.
    Et vous ne parlez pas, non plus, du programne de Meloni ( et de ceux de ses partenaires ).
    G. Meloni s’est suffisamment s’exprimée : elle est pro-UE, pro-euro, pro-OTAN. pro-américain.

    Répondre
    • denis chabassiere

      29 septembre 2022

      « Larvatus prodeo”, j’avance masqué, peut être comme la phrase de Descartes , et c’est mon souhait le plus cher, cache t-elle son jeu comme elle l’a déjà fait au sujet de son diplôme « universitaire: « https://pagellapolitica.it/articoli/curriculum-meloni-liceo-linguistico. En touts cas elle n’est pas Young global leader et n’a pas fait de stage d’endoctrinement aux Etats_unis. C’est déjà cela !
      Quel plaisir de lire cette parfaite description du fascisme, dont les médias de grand chemin font semblant d’ignorer qu’il est une des têtes de l’hydre de gauche, pas moins malfaisante, pas plus …

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!