24 novembre, 2015

Il faut cesser le double discours avec l’armée, la police, la justice…et les déficits publics

A force d’avoir utilisé l’Armée et la Défense comme variable d’ajustement pour contenir le déficit budgétaire, on se rend compte aujourd’hui que le budget militaire allemand est devenu supérieur à celui de la France, hors nucléaire. Si la gauche au pouvoir entend se donner les moyens de lutter efficacement contre le terrorisme des islamistes radicaux, elle doit renoncer à un certain nombre de postures notamment en matière de justice qui a une grande responsabilité dans le laxisme avec lequel ont été traités nombreux criminels et délinquants, François Hollande n’a toujours pas dit non à Christine Taubira et tout ce qu’elle symbolise. Quand on regarde la guerre de communiqués entre le Syndicat de la Magistrature du 16/11/2015 et le Syndicat des Commissaires de la Police Nationale du 17/11/2015, on se rend compte de tout le mal qui a été fait à l’autorité de l’Etat.

En matière de ventes d’armes il va devenir de plus en plus compliqué de continuer à vendre des équipements à des pays qui participent largement au financement des terroristes en Europe. Enfin, en ce qui concerne l’immigration, il va devenir impératif d’arrêter la folie d’une Europe sans frontières…

 

Le « Pacte de Stabilité » est remplacé par le « Pacte de Sécurité », nous a expliqué le Président de la République, ce qui devrait permettre, une fois de plus de ne pas respecter les engagements de la France en matière de réduction du déficit, vis à vis de Bruxelles…

 

La position économique de la France est fragile. Tant que la gauche gardera une réticence à toute mesure qui peut être bonne pour les entreprises, l’économie ne repartira pas et la position compétitive de la France se dégradera progressivement.

Tout ce qui se passe permet au gouvernement de ne pas se concentrer sur la diminution des dépenses publiques, sur le phénomène de l ‘augmentation de la pression fiscale de plus de 20% entre 2008 et 2014 et surtout sur les jeunes hyperqualifiés qui continuent de quitter la France. …

 

 

En Europe la baisse des taux ne peut pas tout

 

Mario Draghi a promis de tout faire pour que l’inflation reparte. Cela ne fera pas forcément repartir l’économie, car comme la BCE l’a dit de nombreuses fois, elle ne peut se substituer aux étatset en particulier ceux, comme la France, qui ne prennent aucune mesure structurelle pour diminuer leurs dépenses publiques.

Comme l’a montré l’économiste Knut Wicksell à la fin du XIXème siècle en Suède, la croissance économique ne dépend pas uniquement du niveau absolu des taux d’intérêts. Elle est fonction du rapport entre deux niveaux de taux d’intérêts : le « taux naturel » et le « taux du marché ». Il explique que l’allocation d’actif pour être efficace peut se produire que s’il y a un écart entre les deux. Pour générer de la croissance, il faut donc que les taux d’intérêts soient supérieurs au rendement des actifs existants et en dessous du rendement marginal d’un investissement sur de nouveaux actifs. Si l’on déroge trop longtemps avec cette hiérarchie des taux, on ne fait que pousser le rendement des actifs existants. C’est très exactement ce qui se produit depuis le début de la crise en Europe.

 

Pour le moment, l’excédent courant européen augmente en septembre avec des importations et des exportations qui baissent et l’Euro est au plus bas depuis sept mois. Tout sera fait par la BCE pour retourner à la parité avec le USD.

 

Le Japon reste un pays attractif pour l’investisseur

 

Les résultats du commerce extérieur s’améliorent en octobre malgré une baisse en volume des exportations. Les salaires augmentent. Le pays est un grand bénéficiaire de la baisse du prix du pétrole. Cela n’empêche pas certains économistes de nous expliquer que le Japon replonge en récession malgré le volontarisme de Shinzo Abe le premier ministre. La raison principale de leur pessimisme repose sur le soi disant « Cercle vicieux d’un endettement massif sans fin ». Certes il représente 240% du PIB, 16 années de recettes fiscales et l’équivalent de huit budgets annuels. C’est évidemment beaucoup, sauf que cette dette est pratiquement due à des épargnants japonais. Cela n’a rien à voir avec la situation de la France dont la dette se rapproche de 100% du PIB mais se trouve détenue à plus de 65% par des investisseurs étrangers. Ce qui n’est pas du tout la même configuration et le même niveau de vulnérabilité.

 

Le tourisme au Japon bat des records. Plus de 30M de visiteurs sont attendus pour les Jeux Olympiques de 2020, ce qui devrait contribuer au soutien de la consommation.

Parmi les sociétés qui devraient en profiter on peut citer :

Dans les transports : All Nippon Airways, Japan Airlines, Seibu (chemins de fer, hôtels et loisirs), Fuji Kyuko (transports), HIS (agence de voyage discount),

Dans l’hôtellerie : Imperial Hotel (chaine d’hotels de luxe), Japan Hotel REIT,

Dans les loisirs : Oriental Land (opérateur de Tokyo Disney Land),

Dans la consommation : le secteur va bénéficier de l’afflux de visteurs chinois. Fast Retailing (=Uniqlo), Unicharm Rakuten, Suntory, Don Quijote, Shiseido, Isetan Mitsukoshi, Seven Bank (le seul ATM japonais ouvert 24h/24 acceptant les cartes de crédit étrangères),Kose (marque de cosmetique populaire proposant des crèmes régénératives), FujiFilm (nouvel acteur de la cosmetique et de la pharmacie), Komehyo (vente de luxe de seconde main seconde main), Zojirushi (cuiseur de riz)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Auteur: Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est diplômé de l’École Supérieure de Commerce de Bordeaux, titulaire d’une licence en droit de l’Université de Paris X. Il a été successivement fondé de pouvoir à la charge Sellier, puis associé chez Nivard Flornoy, Agent de Change. En 1987, il est nommé Executive Director chez Shearson Lehman Brothers à Londres en charge des marchés européens et membre du directoire de Banque Shearson Lehman Brothers à Paris. Après avoir été directeur général associé du Groupe Revenu Français, et membre du directoire de Aerospace Media Publishing à Genève, il a créé en 1996 Concerto et Associés, société de conseil dans les domaines de le bourse et d’internet, puis SelectBourse, broker en ligne, dont il a assuré la présidence jusqu’à l’ absorption du CCF par le Groupe HSBC. Il a été ensuite Head of Strategy de la société de gestion Montpensier Finance.

2 Commentaires

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • Reze

    25 novembre 2015

    Le problème n’est pas le laxisme de la Justice ou le manque d’autorité de l’Etat.
    Ils sont très autoritaires quand il s’agit de taxer, re taxer et re re taxer. Ou quand il s’agit de condamner des crimes sans victimes (diffamation, réglementations, etc).
    Le problème est que justement le système judiciaire sanctionne les crimes sans victimes, et qu’en plus il sanctionne de moins en moins les vrais crimes (agressions, vols, etc).
    La justice et l’armée en France sont hypertrophiés, il n’y a qu’à voir la masse d’interventions qui ont été menées suite aux attentats. Les moyens sont là, et sont pléthoriques. Ils sont juste complètement mal alloués.
    Tant que la réponse sera « plus de moyens, plus d’autorité pour l’Etat », rien n’ira mieux, et le déficit continuera sa course.

    Répondre
  • nolife

    24 novembre 2015

    « une fois de plus de ne pas respecter les engagements de la France en matière de réduction du déficit, vis à vis de Bruxelles… »

    Les cadavres même pas encore enterrés ont directement servi à F. Hollande pour justifier son clientélisme …

    Vautour ….

    Pour le Japon, ce pays a des déficits budgétaires assez importants et son voisin connaît une croissance plus faible et surtout sa population vieillit et la population active tend à diminuer, n’est-ce pas grave ?

    Répondre

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!