3 mars, 2022

Guerre en Ukraine et esprit de défense.

Toujours soucieux de voir se réaliser leurs prévisions, un grand nombre d’analystes estiment que l’armée russe s’embourbe et que l’Ukraine résiste bien à l’offensive. C’est émettre un avis bien téméraire quant à une situation pour laquelle nous disposons de peu d’informations fiables.

 

D’une part, nous ne connaissons pas les objectifs de guerre de la Russie. Le but est-il de prendre Kiev ? De renverser le gouvernement ? D’ouvrir des négociations pour faire appliquer les accords de Minsk ? Ne connaissant pas les buts de guerre russe, il n’est pas possible de savoir si la Russie a atteint ou non ses objectifs, et donc si elle s’embourbe ou si elle réussit.

 

Comparer les guerres est toujours délicat, mais une brève mise en perspective de conflits récents permet de se faire une idée générale de la force de frappe russe.

 

Afghanistan 1979. Il faut trois mois pour officialiser la prise de Kaboul.

Afghanistan 2001. Kaboul est pris moins de trois semaines après le déclenchement des opérations.

Irak 2003. Les Américains mettent 19 jours pour entrer dans Bagdad.

Libye 2011. Il faut 6 mois aux forces otaniennes pour entrer dans la capitale.

Ukraine 2022. 2 jours et demi après le début de l’offensive l’armée russe atteint les faubourgs de Kiev, le gouvernement ukrainien demande l’ouverture de négociations.

 

Comparaisons hasardeuses, car aucune de ces opérations militaires n’est similaire. L’Ukraine étant limitrophe de la Russie il est plus facile d’y organiser une invasion qu’en faisant une opération de projection comme le firent les Américains en Afghanistan et en Irak. Toutefois, on ne peut nullement dire que l’armée russe s’embourbe. Trois jours après le déclenchement de l’opération se sont ouvert les premières négociations et le cessez-le-feu est déjà évoqué. À ce stade, il s’agit bien d’une opération militaire rapide et réussie. À ce stade seulement. Reste à voir ce qui adviendra dans les prochaines semaines. Gagner une guerre n’est pas trop difficile ; tenir un pays est beaucoup plus compliqué. D’un point de vue stratégique, la Russie a tout intérêt à signer un cessez-le-feu rapidement, à obtenir un accord favorable et à se retirer afin d’éviter une guerre urbaine et une guerre de partisans où elle ne pourrait que perdre.

 

La logique de l’Empire

 

Reconnaissons que Vladimir Poutine est l’ennemi idéal d’une Europe qui n’existait pas. Alors que l’OTAN était en état « de mort cérébrale » selon les mots d’Emmanuel Macron, celle-ci est ressuscitée grâce à Poutine. Cela tombe bien, les Américains sont en train de travailler sur le nouveau livre stratégique de l’OTAN, qui sera rendu public en juillet prochain. Grâce à la guerre russe, l’OTAN a retrouvé son utilité en Europe.

 

Beaucoup de Français ne comprennent pas l’OTAN alors que son fonctionnement est très simple : l’OTAN existe parce que les Européens le veulent. Il est beaucoup plus facile pour un petit pays de verser un tribut annuel aux Américains pour leur déléguer leur protection militaire que d’investir dans une armée. Avoir une armée digne de ce nom suppose de créer un « esprit de défense » qui repose sur un humus culturel et humain long à édifier. Il faut des familles de militaire où se transmettent les valeurs et l’esprit de la guerre, familles capables de susciter des fils prêts à s’engager. Il faut des écoles pour former les soldats et les officiers (en France Navale, Saint-Cyr, Maistrance, Saint-Maixent…), des lycées militaires, des classes préparatoires, etc. Il faut une industrie de défense pour équiper son armée. Il faut une histoire de victoires et de défaites pour entretenir le mythe et donner envie de se battre. Très rares sont les pays d’Europe à disposer de cet « esprit de défense ». Je n’en vois que trois : la France, l’Angleterre, la Suisse. Et la Russie, cas particulier.

 

D’autres pays ont pu avoir un esprit de défense, mais celui-ci a disparu du fait de la disparition de la structure politique qui le portait. L’Espagne à l’époque de son Empire. Mais c’était en réalité un empire de Castille et de Bourgogne qui a duré jusqu’au XVIIIe siècle et a disparu ensuite. L’Autriche-Hongrie, là aussi jusqu’en 1918. La Prusse, jusqu’à la disparition de l’Empire allemand en 1945. Depuis, ces pays ont liquidé leur armée et sont entrés dans une logique pacifiste à tout va. Pour les petits pays issus du démembrement de ces empires, Belgique, Tchéquie, Slovénie, etc., il était beaucoup plus simple de se rattacher à une structure impériale plus vaste ; ce fut l’OTAN.

 

L’Empire nait d’un contrat implicite. Une région soumet une partie de sa souveraineté, notamment militaire, en gardant une autonomie locale et en payant un tribut qui permet à l’Empire de garantir la sécurité de la région affiliée. C’est le fonctionnement de la ligue de Délos, où Athènes joue le rôle de l’Empire protégeant les autres cités de l’attaque perse. C’est le rôle de l’Empire romain et, aujourd’hui, de l’Empire américain. Faire le choix de l’OTAN est un choix rationnel pour les pays qui n’ont pas d’esprit de défense et qui délèguent ainsi à d’autres le soin de les défendre. L’OTAN a un autre intérêt : faire carrière. Difficile d’être officier supérieur dans l’armée belge, hollandaise, slovaque ou autrichienne. En intégrant l’OTAN, les officiers voient s’ouvrir des postes plus prestigieux, des carrières plus saillantes, des rémunérations plus grandes. Nulle trahison à leur pays d’origine puisque celui-ci a fait le choix de l’Empire en faisant le choix de l’OTAN, qui est un choix rationnel et politiquement juste compte tenu de la petitesse du pays et de son absence d’esprit de défense. Quelle différence pour une garde hongroise ou pour une armée brabançonne de servir l’empereur de Vienne ou l’empereur de Washington ? La logique historique et politique est la même, celle de l’intégration à l’Empire.

 

La guerre d’Ukraine est donc une guerre impériale qui voit s’affronter deux Empires, le russe et l’américain, via des provinces autonomes situées en Europe, pour le contrôle d’un pays tiers, l’Ukraine, qui est la zone du grand jeu impérial, comme le fut l’Afghanistan entre l’Empire russe et l’Empire anglais. La logique voudrait que cette zone restât neutre, comme le fut la Thaïlande, zone tampon entre l’Empire des Indes et l’Indochine française, ou une partie de la Syrie, entre l’Empire romain et les Parthes.

Si beaucoup d’Européens ne comprennent pas la Russie c’est parce que, jouant le rôle de province au sein d’un Empire, ils ne comprennent pas le jeu politique d’un pays qui lui-même se voit empire.

 

L’accélération de l’OTAN

 

À la suite de cette invasion, on voit ainsi l’Allemagne souhaiter réarmer, la Suède et la Finlande vouloir accélérer leur processus d’intégration à l’OTAN, la Suisse rompre avec sa neutralité. Face à l’agression d’un Empire, beaucoup de pays ont compris qu’ils ne pouvaient pas rester seuls et qu’il leur fallait donc payer tribut et rejoindre un empire protecteur. Défaite donc pour la Russie et victoire pour les États-Unis.

 

Sur cette guerre lorgne un troisième empire, le chinois. Puisque les Occidentaux refusent de mourir pour l’Ukraine, ils refuseront d’autant plus de mourir pour Taïwan. L’invasion de l’île par Pékin a fait un grand bond depuis que les chars russes ont franchi la frontière. Le gouvernement de Taïpei a dû souci à se faire et devrait armer au plus vite son pays et sa population, non pour éviter une invasion chinoise, mais pour infliger à l’empire communiste de lourdes pertes en cas d’agression. D’autant que cette fois-ci l’Occident ne pourra pas infliger de sanction économique à la Chine compte tenu de son degré de dépendance à l’égard de celle-ci. En menant cette guerre du siècle dernier, Poutine risque fort d’avoir enhardi l’Amérique, fortifié la Chine et affaibli son pays.

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

41 Commentaires

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  • christian lhorte

    9 mars 2022

    excellente analyse MERCI

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  • jf akar

    8 mars 2022

    Il faut toujours relire Toynbee et le méditer. La culture russe n’a rien à voir avec celle de l’ Europe occidentale étendue aux USA. Elle est spécifique. Pierre le grand a eu beau essayer de européaniser son empire, interdire le port de la barbe et des pantalons bouffants, obliger la noblesse à envoyer ses enfants visiter l’ Europe (comme lui), et même réorganiser l’ Eglise( ce qui a suscité un schisme), le peuple a toujours refusé ces réformes qu’il qualifiait de « latines », c’est à dire catho-romaines. Les paysans résistaient et leurs enfants devenus ouvriers à partir de 1880 aussi. Les étudiants secrètaient les anarchistes qui ciblaient tous les responsables politiques modernisateurs: le tsar qui abolit le servage ou le ministre qui ouvrait l’école aux filles, ou celui qui construisait les chemins de fer: tous trucidés au nom de la révolution démocratique et populaire. En adoptant le marxisme, le peuple a adopté ce qui est le contraire de la civilisation européenne . C’est pourquoi en Russie, seule une petite élite accepte nos principes: le règne de la Loi avec des tribunaux impartiaux et de l’ habeas corpus, et des élections , et la liberté du commerce et de l’industrie, bref la culture gréco-romaine modernisée par la Réforme. Le plus grand nombre demeure … russe.

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  • Jean de Peyrelongue

    7 mars 2022

    La Russie n’est pas en train de vouloir annexer l’Ukraine mais elle veut s’assurer qu’elle ne tombe pas dans les bras de l’Otan. Elle veut aussi se débarasser des néonazis qui viennent de la Galicie et qui haîssent les russes et la Russie .

    La Russie se sent attaquée par les US et leurs colonies: l’UE, la Grande Bretagne, le Canada, l’Australie et la Nouvelle Zelande. Cet ensemble veut imposer sa loi et son idéologie (Cancel culture, Woke, LGBT, Changement climatique et la transition énergétique, Reset) au reste du monde. La Russie qui vient de recouvrer sa liberté ne veut pas être à nouveau
    embrigader dans une idélogie pire encore que le communisme. Elle veut amener les US à comprendre son besoin d’indépendance et la nécessité de mettre en place un système de garanties pour assurer la paix en Europe. La Russie n’est plus l’Union Soviétique. Elle n’a pas besoin comme les communistes ou les tenants de l’ordre mondial d’imposer
    son idéologie au monde entier pour assurer sa pérénité. Elle n’est pas aggressive comme l’est l’Occident, elle veut la paix. Cette guerre en Ukraine était inévitable, Poutine n’a fait que devancer l’adversaire.

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  • Robert

    7 mars 2022

    Votre dernière phrase résume en quelques mots la situation.
    Poutine met son pays dans la main des chinois qui ne manqueront pas de « présenter la note » le moment venu.
    Quant à l’ UE, elle sera plus que jamais un protectorat américain.
    Un rapprochement historique entre l’ UE et la Russie a été manqué lors de l’effondrement de l’ URSS. Les russes étaient demandeurs, mais les américains n’ en voulaient pas…

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  • Marcel Depart

    7 mars 2022

    L’empire Russe a toujours été dictatorial. Depuis la prise de pouvoir de Linine 4 coup d’états ont changés, soi-disant, la Russie. Poutin, le dernier, n’a pas changé la doctrine dictatorial Russe. Le monde Occidental projette la « Démocratie ». Mon expérience de vivre dans une démocratie, me permet d’être un adepte sans arrière-pensées, que la « Démocratie » est l’idéal. Poutin a peur de perdre son pouvoir qu’il veut absolu, plus que de perdre la Russie. La, reste la différence, oui la démocratie est préférable. Faire une guerre pour protéger son pouvoir absolu, fini toujours male pour l’obsédé. Dans ce cas Poutine.

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  • Félix

    6 mars 2022

    Intéressant. Sur la notion de « tribut », vous pensez sans doute à la rente de contrats dont bénéficie l’industrie militaire
    américaine de la part des membres de l’OTAN.. Exemple : le F35 de Lookheed Martin que presque toutes les armées de l’air du continent ont commandé.

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  • Miriam

    5 mars 2022

    Comment acheter des obligations chinoises et russes ?

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  • olivier

    5 mars 2022

    Nous avons plus en commun avec la culture Russe que la culture américaine. Pourquoi ce déni de nos gouvernants européens, qui depuis des décennies se prosternent devant les américains (se prostituent je dirais). Si nous avions choisi de nous rapprocher des Russes, ca ne serait jamais arrivé, l’espace économique européen avec la Russie est tout à fait logique. Mais les américains ont gagné, ils nous ont poussé à haîr nos cousins, ils ont poussé Poutine à la faute et ont poussé la Russie dans les bras de la Chine… Les seuls perdants ici ce sont les pays européens

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  • Paul Agratey

    5 mars 2022

    La Russie voulait la neutralité de l’Ukraine ou sa finlandisation et composée de régions bénéficiant d’une certaine autonomie tenant compte de la diversité des populations, de leurs cultures et langues qui composent ce pays. Dans ce cadre apaisé l’Ukraine pouvait ainsi conserver sa souveraineté et conclure des accords commerciaux avec les uns et les autres sans que cela puisse nuire aux « Empires ». Or le NIET constant et déterminé de l’occident à satisfaire aux demandes Russes pour garantir sa sécurité, l’impossibilité d’établir de nouvelles règles de sécurité pour le continent Européen, la fin de non recevoir sur la non intégration de l’Ukraine à l’Otan et le refus de faire appliquer les accords de Minsk, tout cela a conduit Poutine à conclure avec certitude que les membres de l’Otan menés par l’Amérique avaient un plan ferme bien défini à l’avance, à savoir : 1) intégrer en quelques années l’Ukraine dans l’Union Européenne 2) et dans la foulée l’accueillir immédiatement dans l’Otan. Et cela Poutine ne pouvait l’accepter, il lui fallait donc agir avant que cette stratégie sournoire et hostile considérée à juste titre comme catastrophique pour la Russie, devienne réalité. L’occident a donc conciemment ou inconciemment créé les conditions pour que cette guerre survienne, probablement pour le malheur de tout le continent Européen, sauf bien entendu pour ceux qui constamment divisent pour régner bien à l’abri dans leur citadelle de l’autre côté de l’Atlantique. Que l’Otan décide de se renforcer ? Et alors ?, mais Poutine aura atteint son but ultime, non pas celui de recréer « l’Empire » comme certains l’affirment, mais de stopper net l’avance constante de l’Otan et sécurisé le flanc Sud-Ouest de la Russie, cela vaut bien de supporter quelques rages hystériques haineuses et sanctions relatives venant du « camp du bien » !..

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  • Pierre 82

    4 mars 2022

    Vous écrivez ceci à props de Taïwan:
    « Le gouvernement de Taïpei a dû souci à se faire et devrait armer au plus vite son pays et sa population, non pour éviter une invasion chinoise, mais pour infliger à l’empire communiste de lourdes pertes en cas d’agression »
    Je connais Taïwan pour y avoir résidé 6 mois en l’an de grâce 1988. Naturellement, c’était il y a longtemps, et les choses ont pu changer.
    A l’époque, l’armée était omniprésente – j’ai même assisté à un exercice militaire, un « touch and go » sur une autoroute, quelque part entre Miaoli et TaIzong, où l’armée a stoppé le trafic pendant une vingtaine de minutes, dégagé la berme centrale, et on a assisté au spectacle d’une dizaine de chasseurs faisant leur manœuvre – impressionnant.
    A l’époque, les Taïwanais avaient l’air extrêmement motivés à se battre dans le cas où « Mainland China » essayait d’attaquer, et leur aurait infligé d’insupportables pertes, d’autant qu’à l’époque, l’armée chinoise n’était pas vraiment ce qu’elle est devenue, et encore moins ce qu’elle s’apprête à devenir.
    Est-ce que la situation aurait changé, ont-ils perdu leur motivation, je n’en sais rien, je n’y suis jamais retourné.
    Charles Gave expliquait d’ailleurs qu’il suffit à la Chine continentale d’acheter l’île, nul besoin de l’attaquer. Si c’est le cas, alors effectivement, leur adhésion se fera sans tirer un coup de feu, du moins au début.

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    • OneSt

      7 mars 2022

      Très proche de Taiwan, par mariage, j’ai suivi l’évolution de près. Le rapport de force ayant complètement changé, le soutien international s’étant réduit d’année en année, les taiwanais ayant fait fortune par leurs usines en Chine, il n’ont aujourd’hui aucune raison de se battre dans un combat perdu d’avance.

  • Philippe

    4 mars 2022

    Vous assénez une vision manichéenne de l’invasion russe de l’ukraine : et ce faisant vous passer sous silence que le bras armé de l’empire US avait le funeste projet de faire un bond 1300 km de la frontière Roumaine-Moldave jusqu’a la frontière Russie-Ukraine . Que diriez-vous si votre puissant mais lointain voisin se rangeait tout a coup devant votre portail ? Vous seriez fort mécontent et peut etre songeriez-vous a le repousser. Poutine a pris les devants . Pas jolis ses maniéres mais avait il le choix ? L’Ukraine a un 3eme choix entre l’empire US et la Russie c’est de rester neutre , et cela aurait évité ce drame . C’est la vision d’Henry Kissinger , de la mer noire a la baltique , il faut un corridor neutre , preferable a une ligne de front .

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    • Paul Agratey

      5 mars 2022

      Je n’aurai pas dit mieux.

    • Robert

      7 mars 2022

      @ Philippe : Très juste concernant Kissinger. Feu Brezinski (pardon d’écorcher son nom), pourtant un « faucon » des présidents américains, pensait la même chose concernant une Ukraine neutre …

  • Jean Charles

    4 mars 2022

    Le probleme de la Chine est qu’avec les 200 miles marins de ZEE, l’acces a la haute mer est bouche du Japon au Vietnam.
    Certes un sous marin peut passer discretement mais il peut se faire reperer!

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  • breizh

    4 mars 2022

    Une hypothèse :

    Au final, Poutine va réussir à dégager l’Ukraine des tentatives d’influence occidentale, y réimplanter solidement l’influence de la Russie et démontrer que personne n’a pu l’en empêcher, mettant un coup d’arrêt à l’Occident.
    Celui-ci sera ainsi mis à nu (surtout l’Europe), sur les plans militaire, diplomatique et économique (avec les sanctions).

    mais « wait and see »…

    Répondre
  • YB

    4 mars 2022

    La confrontation de l’Otan avec la Russie est principalement néfaste aux intérêts européens.

    a- Les USA nous laisse tomber.
    b- L’Europe est énergétiquement dépendante des autres, ainsi que dans bien d’autres domaines (matières premières, alimentation…).
    c- L’Europe va dépenser en armement, alors que nous aurions pu nous en passer et qu’en plus certains pays de l’Union sont dans la dèche.

    La Russie fait partie de l’Europe et il était plus logique pour l’Europe de l’ouest (France, Allemagne,,,) d’établir un rapprochement avec la Russie. Bien évidemment maintenant la Russie va se rapprocher de la Chine, c’est la seule solution possible pour ce pays !

    Le problème dans le Donbass ne date pas d’aujourd’hui !

    Peut-être que même avec un certain rapprochement de l’Europe avec la Russie, la confrontation aurait eu lieu, mais en attendant nous sommes certains que maintenant il y a une confrontation !

    Nous allons donc assister à la saison II de ″La planche à billet, le retour″.

    Quant à la géopolitique, faites vos jeux, rien ne va plus !

    Répondre
    • Sitonia

      4 mars 2022

      La Chine commence à se « retirer » de l’aide à la Russie car elle a encore besoin de produits des Américains.

    • YB

      4 mars 2022

      Le Chine ne peut pas approuver l’invasion de l’Ukraine, elle observe sans trop en dire !
      On ne sait jamais ce que pense un chinois !

  • Bohrer Christian

    4 mars 2022

    J ai l impression que le risque le plus grand pour la population ukrainienne si la Russie prenait le contrôle..ce serait de voir son niveau de vie s améliorer rapidement..Terrible!!!

    Répondre
  • Vauban

    4 mars 2022

    Les choix de perdre sa souveraineté en délégant sa défense est un choix rationnel!!!?
    C’est surtout le choix de désarmer sa population pour pouvoir mieux l’asservir.

    Répondre
    • Cheunbaba

      4 mars 2022

      C’est le choix suivi par tous les peuples qui se sont faits racketter depuis l’aube de l’humanité par les barbares. Les Gaulois ont racketté Rome avant que Rome ne les rackette. Idem pour Attila ou pour le Francs qui sont arrivés en Gaulle. Malheur au vaincu. Et nous sommes des vaincus de l’histoire, en ce moment. Les nuls n’ont pas le droit à la souveraineté. Ils doivent fermer leur gueule surtout. Parce qu’ils sont ridicules quand ils se croient forts. La souveraineté est une idée entretenue en France par des politiciens menteurs et corrompus, et qui n’existe plus depuis belle lurette, grâce à eux et à ceux qui ont voté pour eux. Il faut en prendre acte, dans l’espérance de changer les choses.

  • Vauban

    4 mars 2022

    Je suis surpris de ne voir aucune allusion à un état profond, ni à une super classe mondiale, à la préservation des identités, à l’ingérence forme de guerre occultée par le fait que le procédé n’est pas officiel. Ni à la Liberté. … Trop pour un seul article sans doute

    Répondre
  • Adrian Dillier

    4 mars 2022

    L’esprit de défense n’existe plus en Suisse. Il a disparu avec l’afflux massiv d’étrangers, la déliquescence des élites suisses et le discrédit jeté sur la génération qui a été mobilisée en 1939. A cela s’ajoute la perte de souveraineté considérable qui a résulté de l’adhésion de la Suisse à de nombreuses organisations internationales.
    Je fus soldat dans les troupes d’élites Suisses dans les années 80-90, je croyais dur comme fer que servais mon pays et les traditions de mes ancêtres pour constater il y a quelques années, que dans un conflit j’aurais surtout servi les intérêts d’une oligarchie prête à sacrifier les jeunes hommes pour leur lamentables intérêts particuliers.
    Qui veut mourir pour des pantins (les autorités) pourris (la ploutocratie qui détient le pouvoir)?

    Répondre
  • François Delaunay

    4 mars 2022

    Bonjour,
    Je ne partage pas complètement cette analyse pour deux raisons:
    La première est qu’en faisant le choix de l’Otan, l’Europe renonce à être une fédération puissante et autonome et donc, se rend très fragile et encore plus dépendante des USA.
    La deuxième est que Poutine n’a que faire de l’Europe dans les conditions actuelles, son seul intérêt réside dans l’assurance de ses frontières puisque l’Otan et l’Europe ont renoncé à la parole donnée après la chute du mur. La situation ne fait que renforcer l’autonomie et l’économie Russe dont l’Europe a malgré tout besoin (pour les réserves de gaz notamment) et elle précipite son rapprochement vers la Chine qui à terme, en fait un pôle économique de premier plan.
    Où est l’Europe là dedans? Aux oubliettes!

    Répondre
  • breizh

    4 mars 2022

    On peut ajouter que les européens ont peur de la mort, peur de mourir…

    Cela ne les empêche pas de mourir, mais de vivre /exister !

    Répondre
    • Xavier D.

      4 mars 2022

      Vu l’esprit de troupeau qui existe en Europe, c’est à se demander si le continent européen n’est pas déjà dans l’état d’un mourant d’avant guerre …

    • Emile

      4 mars 2022

      La Corrida est le bon exemple : c est le refus de voir la mort en face pour l un les deux acteurs au milieu de l Arene , les memes sont dans leur canapé et regardent les chaines infos sans gêne !! Les Piccacadors de l Information font la même oeuvre:
      faire baisser la tete de la bête récalcitrante ! Et la Mondialisation est elle encore Heureuse dans le Marais !!

  • SysATI

    4 mars 2022

    « En menant cette guerre du siècle dernier, Poutine risque fort d’avoir enhardi l’Amérique, fortifié la Chine et affaibli son pays. »

    Il aurait donc du laissez l’OTAN s’installer à Odessa et accepter une Nieme flotte dans la mer noire ainsi que quantité de silos de missiles devant sa porte pour « faire moderne » ?

    D’aucuns pensent qu’il a plutôt réussi à montrer au monde entier que l’OTAN n’est qu’une coquille vide.
    La suite des opérations peut également mener à une dédollarisation massive dans le monde ce qui signifirait ipso facto la fin de l’empire américain. L’Europe, ou ce qui en reste, n’aura alors qu’à se trouver un nouveau protecteur…

    Petit détail amusant : les 30 pays ayant votés les sanctions contre la Russie achètent 8 Mb par jour à des pays dont AUCUN n’a voté pour les sanctions aux Nations Unies; y compris l’Arabie Saoudite et les autres monarchies du golfe. Ca devrait donner à réfléchir à l’occident…

    Répondre
  • SysATI

    4 mars 2022

    « En menant cette guerre du siècle dernier, Poutine risque fort d’avoir enhardi l’Amérique, fortifié la Chine et affaibli son pays. »

    Il aurait donc du laissez l’OTAN s’installer à Odessa et accepter une Nieme flotte dans la mer noire ainsi que quantité de silos de missiles devant sa porte pour « faire moderne » ?

    D’aucuns pensent qu’il a plutôt réussi à montrer au monde entier que l’OTAN n’est qu’une coquille vide.
    La suite des opérations peut également mener à une dédollarisation massive dans le monde ce qui signifirait ipso facto la fin de l’empire américain. L’Europe, ou ce qui en reste, n’aura alors qu’à se trouver un nouveau protecteur…

    Petit détail amusant : les 30 pays ayant votés les sanctions contre la Russie achètent 8 Mb par jour à des pays dont AUCUN n’a voté pour les sanctions aux Nations Unies; y compris l’Arabie Saoudite et les autres monarchies du golfe. Ca devrait donner à réfléchir à l’occident…

    Répondre
  • marc durand

    4 mars 2022

    La Chine n’envahira pas Taiwan, ca serait un très mauvais signal pour les pays limitrophe de sa zone d’enfluence Vietnam, Laos, Cambodge, Philippine, Malaisie … c’est mal connaitre la Chine et la situation dans le coin.

    Cette fausse propagande atlantiste permet une seule chose de dépecer les entreprises a hautes valeurs ajouté de Taiwan, TMSC construit une usine de puce en Arizona, d’autres entreprises au Japon …. (Le dépeçage est une spécialité américaine, voir le dirigeant Français incarcérer jusqu’à la vente de l’entreprise aux américains).

    Ce n’est pas les usines de chaussettes qui déménagent, quand il n’y aura plus d’entreprises a hautes valeurs ajoutes a Taiwan, les américains les abandonneront, les Taiwanais demanderont d’eux meme de revenir dans le giron de la Chine.

    Répondre
    • breizh

      4 mars 2022

      la Chine continentale a un intérêt pratique à récupérer Taïwan : l’accès à la haute mer pour ses sous-marins.
      Et puis à force de rhétorique de politique intérieure…

      Mais une telle action de force reste hasardeuse… car je n’ai pas le sentiment que les Taïwanais se laisseraient faire facilement…

    • YB

      4 mars 2022

      Je ne pense pas non plus que l’intérêt de la Chine soit d’envahir Taiwan, c’est trop risqué. C’est certain que l’écueil majeur des chinois est la technologie des semiconducteurs dont Taiwan est un leader mondial, mais cela n’empêche nullement de faire des échanges commerciaux Chine Taiwan !
      L’argent bouge des montagnes !

    • Thufir

      4 mars 2022

      Charles Gave ajoute volontiers que la Chine offre des avantages imbattables aux ingénieurs de Taiwan. Dans 10 ans, quand l’île n’offrira plus d’avantage particulier à l’occident, le fruit tombera mûr dans les mains du PCC.

    • breizh

      4 mars 2022

      @Marc Durand,

      pour atteindre les eaux profondes, il lui faut passer par des détroits.

    • Sitonia

      4 mars 2022

      J’en connais au moins un qui pense la même chose que vous!!!

    • WaveTrader

      4 mars 2022

      Il est tres facile pour Taiwan d’eviter la guerre avec la Chine : eviter de declarer officiellement l’independance (la ligne rouge fixee par Pekin). L’Ukraine etait dans une situation plus compliquee a cause de la Crimee et des separatistes du Donbass.

  • Delabarre

    3 mars 2022

    Bonjour
    J’ai déjà beaucoup écrit à ce sujet sur les LIC. Il est clair que les européens n’ont pas compris, que Vladimir a déjà prévenu ce qu’il attendait, et comme l’a dit un économiste qui le connait bien, il faut toujours accepter la 1ere proposition sans quoi, le prix à payer sera plus cher pour la seconde et ainsi de suite. L’application pratique est ce qui se passe désormais dans toute l’Ukraine au lieu de s’arrêter aux frontières du Donbass.
    L’autre point à ne pas négliger, c’est la capacité pour la Russie de tout avoir sur son sol, de détenir l’énergie et les produits fondamentaux, et son très grand point faible, la fabrication de puissants microprocesseurs est désormais comblé. Alors et pour conclure, plus la pression de l’Europe sera élevé, plus le prix à payer pour sortir de l’engrenage sera élevé. C’est simple.

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