7 octobre, 2018

Guerre Commerciale Chine/ Etats-Unis

Si je devais résumer les articles que j’ai lu depuis que la « guerre commerciale » a commencé entre les Etats-Unis et la Chine, il me faudrait utiliser la célèbre formule que d’aucuns ont attribué au Maréchal de Mc Mahon : « Hier, nous étions au bord du gouffre, aujourd’hui nous avons fait un grand pas en avant ».

A lire tous ces braves plumitifs dont l’incompétence ne le dispute qu’à la suffisance, nous serions au bord de la catastrophe, l’économie Chinoise va s’effondrer, le retour de la grande dépression est imminent et d’ici peu, il va falloir se balader en bicyclette et en robes de bure, chaussées de brodequins de chrétiens de gauche et claquant des dents sous la bise glaciale qui ne va pas manquer de se lever. Nous serons à la fois pauvres et laids. Curieusement, ce sont les mêmes qui nous disent depuis des lustres que la surpopulation entrainera la pénurie et que nous allons devoir nous promener à bicyclette etc… (voir plus haut) si nous ne sacrifions pas immédiatement à la déesse Gaia (voir mon article sur la nouvelle Foi). J’imagine que dans le premier cas, ils pensent qu’eux aussi devront circuler à vélo à la place de se balader dans le second cas en voiture officielle bien chauffée, mais je suis peut-être injuste en pensant que ce qui les affole serait de se retrouver avec les gens du peuple, dont ils parlent beaucoup mais qu’ils n’ont jamais rencontré. Il est étrange de constater que ceux qui adorent l’Humanité détestent le peuple.

A mon humble avis, ces bienfaiteurs de l’humanité sous estiment gravement la capacité des Chinois à se préparer à ce qui leur apparaissait comme inévitable, c’est-à-dire un mouvement vers le protectionnisme de la part des Américains. Car en fait, les autorités de l’Empire du Milieu se préparent depuis dix ans au moins à cette éventualité et sont tout sauf surpris, car depuis 2008 au moins, ils organisent avec beaucoup de soin ce que j’ai appelé dans nombre d’articles « la dédollarisation de l’Asie »

Je m’explique.

Pourquoi 2008 ? Parce que c’est le moment ou les Chinois se sont rendus compte que nos banquiers centraux étaient des plaisantins dont le seul but était de demander au bourreau « encore cinq minutes » puisqu’ils n’hésitaient pas à foutre en l’air leur monnaie plutôt que de  forcer les politiciens à s’attaquer aux réformes de fond. Inutile de dire que la crise de l’Euro de 2012 et les « solutions apportées », qui consistaient à ruiner les épargnants pour permettre le financement à fonds perdus des Etats sociaux-démocrates les a renforcés dans cette conviction. Leur impression très nette fût que nous étions devenus incapables de « boire la soupe amère » (que l’on boit après une cuite) pour utiliser leur expression ce qui veut dire que nous serions devenus incapables de nous imposer la moindre contrainte, aussi temporaire et légère serait-elle.

Car qu’ont-ils vu en 2008 ? Alors que tout le commerce inter-asiatique se passait exclusivement en dollar, d’un seul coup, après la faillite de Lehmann-Brothers, il devint impossible de trouver le moindre dollar sur le marché des changes et importations et exportations asiatiques s’écroulèrent pour la simple raison que le numéraire (le dollar) n’était pas disponible. Et pourquoi ? Parce que les grandes banques françaises financent ce commerce international, ce qu’elles font en empruntant de l’argent à New-York pour le prêter en Asie. Et pendant quelques mois, le banques françaises et étrangères ne purent plus emprunter du tout à NY.

Et depuis, les autorités chinoises se baladent partout en demandant aux Coréens, Taiwanais et autres, pourquoi diable facturez-vous vos clients étrangers en dollar ? Ce à quoi lesdits Taiwanais et Coréens répondent que la volatilité de leurs monnaies était trop forte, les mouvements de change trop importants, ce qui leur faisait courir des risques qu’ils ne pouvaient prendre. Qu’à cela ne tienne, répondirent les Chinois, que chacun s’occupe de la volatilité de sa propre monnaie vis-à-vis du Yuan et nous nous occuperons du reste !  Après tout si chacun maintient sa monnaie vis-à-vis du Yuan dans des limites étroites, tout le monde sera stable.

Et voilà le résultat.

 

Et ce que l’on voit apparaitre après 10 ans, c’est un très joli serpent monétaire du style de celui que l’on avait en Europe avant l’introduction du détestable Euro. Et du coup, tout le monde peut faire du commerce dans sa monnaie nationale, celui qui serait en déficit pouvant se faire financer sans difficultés par la banque centrale Chinoise ou par les nouvelles institutions internationales créées par les autorités chinoises dont je vais parler maintenant.

Car les autorités chinoises ont créés  il y a quelques temps un nouveau FMI et une nouvelle banque mondiale dont ils offrirent une part du capital à tous les pays qui le voulaient bien, non seulement en Asie,  mais partout ailleurs, ce que la Grande-Bretagne s’empressa d’accepter, mais pas le Japon…Et du coup, si un pays a un problème, le nouveau FMI s’en occupera et si un autre a besoin de capitaux a long terme, la nouvelle banque mondiale sera très heureuse de fournir des prêts à long terme, en Yuan …

Continuons

Pour prévenir un ralentissement à craindre si les USA devenaient protectionnistes, quoi de plus normal que de préparer des listes de grands travaux à effectuer dans tous les pays d’Asie dans le cadre des nouvelles ‘routes de la soie » qui relieront tous ces pays à …la Chine, tant il est vrai qu’il n’existe pas d’empire sans que toutes les routes ne mènent à Rome.

Hélas, la Chine reste très dépendante et du pétrole et du dollar, puisqu’il lui faut payer ce pétrole en dollars…

Qu’à cela ne tienne, Xi et Putin ont passé des accords selon lesquels la Russie fournira de plus en plus de pétrole et de gaz à la Chine, la Chine finançant les pipelines, et ce pétrole sera payable en yuan et non plus en dollars, ce qui change tout. Il devient en effet beaucoup moins indispensable pour la Chine de gagner des dollars puisqu’elle peut acheter tout ou partie de son énergie en yuan…

Oui mais voilà, du coup la Russie va se retrouver avec plein de yuan, dont elle ne saura pas trop quoi faire…

Aucun problème, la Chine a ouvert au début de cette année un marché àterme du pétrole, non pas en dollar comme tous les autres marchés à terme de l’or noir, mais en Yuan, ce qui permettra à tous ceux qui passeraient des contrats à long-terme avec la Chine de se couvrir sans difficultés, sans passer à aucun moment par le dollar et sans risque donc de tomber sous le joug des lois américaines, qui ont une fâcheuse tendance à s’appliquer de plus en plus aux non-américains.

Et si la Russie a encore trop de Yuans après s’être couverte, la Chine semble prête à convertir ces yuans en …or et pour ce faire stabilise sans doute le cours de l’or en Yuan qui a été extraordinairement stable depuis deux ans. Chaque fois que l’once d’or passe en dessous de 8200yuans par once « quelqu’un » achète de l’or et ce quelqu’un est très probablement la banque centrale Chinoise. Tout se passe comme si la Chine garantissait que le prix de l’or ne sera pas autorisé à baisser en dessous de 8200 y, ce qui donne une garantie de stabilité à tous les détenteurs de yuans.

Bien entendu, tout cela pourrait être le fruit du hasard, mais je n’en crois pas un mot.

Les Chinois savaient depuis longtemps qu’un conflit commercial était inévitable avec les USA et ils ont soigneusement préparé le terrain.

Qu’est que tout cela veut dire en termes de placements ?

Voilà qui est simple.

La plupart des observateurs scrutent le cours du yuan vis-à-vis du dollar tous les jours et en tirent toutes sortes de conclusions qui n’ont aucun intérêt.

La seule chose qui compte pour la Chine est la stabilité des monnaies asiatiques vis-à-vis du yuan.  En aucun cas, il ne faut que la monnaie chinoise dévalue contre les autres monnaies asiatiques, puisque cela les rendrait moins compétitifs et les affaiblirait. La Chine a sans aucun doute décidé de passer par pertes et profits ses excédents avec USA, qui ont sans doute duré plus longtemps qu’ils ne l’espéraient et vont s’attacher à organiser LEUR zone.

Et comme tous ces pays vendent plus à la Chine qu’aux USA (dans un rapport de 3 à 1) et que le taux de croissance des exportations asiatiques vers la Chine est le double du taux de croissance des exportations asiatiques vers les USA, le lecteur comprendra sans peine pourquoi ces pays savent de quel côté leur tartine est beurrée…et écoutent avec beaucoup de soin ce que leur dit l’oncle Xi.

Qui plus est, dans le passé, quand le dollar montait, comme tous les emprunts locaux avaient été effectués en dollar, la région s’appauvrissait et les bourses locales baissaient. Et quand le dollar baissait, tout montait.

Et comme le dollar est monté cette année, tout le monde a vendu avec abandon l’Asie, ce qui était sans doute une erreur en raison des préparatifs de la Chine dont peu de gens ont perçu l’importance.

Et donc, à mon avis, cette baisse récente constitue une occasion d’achat, non pas simplement sur la bourse chinoise (qui n’est pas chère) mais aussi sur toutes les autres bourses asiatiques qui pèteront à la hausse le jour où les marchés se rendront compte que l’Asie est devenue indépendante du dollar.

Quand cela se produira-t-il ? Aucune idée. Je n’ai jamais eu le moindre sens du « timing » et, en plus de quarante ans de carrière je n’ai jamais acheté le jour du plus bas ni vendu le jour du plus haut. Mais 10 ans après, cela n’avait plus aucune importance.

Aussi, je pense en toute honnêteté que le meilleur portefeuille pour les années qui viennent sera constitué par des positions qui seront 50 % en obligations longues de l’état Chinois et 50 % d’actions dans la zone Asie Ex Japon.

Et demander à quelqu’un comme la HSBC de vous le constituer ne doit pas être au-dessus des capacités d’une banque dont le siège est à Hong-Kong/Londres (après avoir été à Shanghai).

Et je signale immédiatement aux râleurs de services (si, si, il y en a parmi les lecteurs de l’IDL) que je ne toucherai aucune commission de cette vieille institution dont l’origine remonte au trafic de l’opium au XIX -ème siècle, ce qui rassurera tout un chacun sur sa solidité financière, et qu’en tout état de cause, comme tout un chacun, je peux me tromper et que les fonds propres de l’IDL seront insuffisants pour compenser leurs pertes.

Parr contre, ils peuvent être certains que s’ils perdent, je perdrais sans aucun doute autant qu’eux.

 

 

 

 

 

Auteur: Charles Gave

Economiste et financier, Charles Gave s’est fait connaitre du grand public en publiant un essai pamphlétaire en 2001 “ Des Lions menés par des ânes “(Éditions Robert Laffont) où il dénonçait l’Euro et ses fonctionnements monétaires. Son dernier ouvrage “Sire, surtout ne faites rien” aux Editions Jean-Cyrille Godefroy (2016) rassemble les meilleurs chroniques de l'IDL écrites ces dernières années. Il est fondateur et président de Gavekal Research (www.gavekal.com).

28 Commentaires

Répondre à Victor

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  • Cédric

    26 octobre 2018

    Merci M. Gave pour cette article très instructif. Toutefois je ne suis pas sûr de bien comprendre la phrase suivante:
    « Tout se passe comme si la Chine garantissait que le prix de l’or ne sera pas autorisé à baisser en dessous de 8200 y, ce qui donne une garantie de stabilité à tous les détenteurs de yuans. »
    Je comprends que la Chine a besoin de limiter l’appréciation du yuan par rapport à l’or pour pouvoir garantir la convertibilité (sa réserve d’or étant limitée). Mais un détenteur de yuan aurait intérêt que le prix de l’or tombe en dessous de 1200 y. Non?

    Répondre
  • Alexandre

    14 octobre 2018

    D’où l’intérêt des USA de promouvoir les monnaies privées dans les pays d’Asie et au UK.. hors Chine et Japon !?

    Répondre
  • BENETEAU

    9 octobre 2018

    M. Gave,
    L’Amérique réussit justement parce qu’elle applique des mesures protectionnistes (sur l’acier, les produits chinois).
    L’emploi se porte très bien et la croissance est meilleure que prévus. Entre autre, Amazon vient d’augmenter les salaires.
    La France et les USA ont perdu trop d’emplois industriels à cause du libre échange et des bas coûts de main d’oeuvre d’Asie, Europe de l’est ou au Maghreb.
    Je pense que ça va être difficile pour vous de l’admettre. Le protectionnisme, ça marche.
    Au plaisir de vous lire.

    Répondre
    • Alicot

      9 octobre 2018

      Il n’y a pas de repas gratuit.

      L’ouverture du commerce extérieur permet d’allouer son capital plus optimalement. (La spécialisation de Ricardo.)

      La contrepartie est que nous devenons dépendant de nos fournisseurs extérieurs. En cela, on ne devrait pas appel à des extérieurs quant il s’agit de la souveraineté.

      Autre point que vous soulevez: le social. Oui, nous sommes un peuple, une nation, et la délocalisation peut avoir des conséquences sociales. Et cela ne nous est pas indifférent parce que nous sommes un peuple et une nation. Cependant, la création de richesses et la charité (la «solidarité») sont deux domaines indépendants. Il ne faut surtout pas embêter nos entrepreneurs avec ça (les créateurs de richesse). Et il faut que la réallocation du capital se fasse. D’autant plus que les prix sont un système d’information (très puissant et très efficace). En revanche, il faut aussi aider nos frères de nation. Et si il y avait un intérêt authentique des oints envers le peuple, on pourrait trouver des solutions. D’ailleurs, vous n’entendez jamais un français geindre quand il s’agit de venir en aide à son prochain; mieux, je crois que tout le mobde répondrait à l’appel. Le problème n’est pas le peuple, mais les oints.

      Troisième point, le protectionnisme permet le développement d’une élite dans le domaine protégé. C’est donc un coût qui est un investissement (investissement pour l’avenir). Si pour x raisons on veut développer nationalement un secteur, alors oui mais ce n’est pas gratuit.

      Quatriéme point, dans l’ultra-majorité des cas, les cas de défense de protectionnisme présenté sont uniquement du capitalisme de connivence: la concurrence, c’est mal; je veux créer un cartel et extorquer le peuple pour mon propre bénéfice.

      Pour revenir à la question initiale du protectionnisme, celle-ci doit être modulée par la souveraineté; le social est sujet important mais indépendant.

    • PHILIPPE LE BEL

      10 octobre 2018

      Bonjour,

      Quand comme les Etats Unies ont fait 1000 milliards de déficit budgétaire, que le PIB augmente anormalement… c’est normal. Les effets attendus du protectionnisme n’ont pas encore agi. Les usines ne sont pas près de revenir.

    • rogger

      10 octobre 2018

      la productivité par salarié est énorme. (Robotisation extreme des entrepots logistiques)

      Augmenter les salaires pour eux a un très faible impact sur leurs résultats.
      En revanche, cela fait changer leur image>>>PUB.

      Enfin, amazon sait aussi que les compagnies de distribution classique ne peuvent pas augmenter ainsi leurs salariés, ça serait un suicide

  • Yes-comment

    9 octobre 2018

    Nul doute sur ce raisonnement solidement établi, et issu d’une longue et difficile lecture des marchés, pour accompagner une ruée vers la Chine.
    L’analyse ne livre pas sa conclusion, qui devrait voir l’Empire reconstitué, boire à notre santé.
    Mais est-il possible de faire l’impasse sur le « China way of life » ?
    Quelles brillantes intelligences accepteront l’incarcération de leur vie sociale et privée pour le nouveau dernier empereur, qui livre ses discours menotés ?
    Mike Pence a indiqué la fin du pillage des technologies, ce qui va permettre de faire le clair sur la créativité de notre espèce.
    S’il est confirmé qu’il y ait un lien entre la liberté et la créativité, les meilleurs chinois devraient opter pour le jeu de go… to west, pour fuir un 4ème Reich possible.
    Moment pour les portefeuilles de se préoccuper du sort de leurs économies…

    Répondre
  • CharlesM

    9 octobre 2018

    Bonjour, le dollar monte, les fluxs de capitaux vont vers les US , et en même temps le 10ans US atteint des plus hauts; C est inhabituel , pourquoi cette tension sur le 10ans ?

    Répondre
  • poipoi31

    9 octobre 2018

    obligations de l etat chinois, dur dur de trouver en PA, et les fonds/ETF sont soit un rip-off soit tres illiquides, soit les deux… vivement une plus grande ouverture du marche/bond connect…

    Répondre
    • Aljosha

      9 octobre 2018

      Vous devriez bien vous entendre avec Sassy2 😉

    • Alicot

      9 octobre 2018

      D’ailleurs il est où Sassy2?

      Parce que, depuis un moment, on ne peut plus voir les commentaires sur ZH et c’est bien dommage.

  • jacqueshenry

    9 octobre 2018

    Cher Monsieur Gave,
    suivant vos conseils je convertis mes maigres économies en yens (ici en Espagne on ne peut pas acheter pour plus de 3000 euros par mois d’une devise étrangère).
    Il me semble que le Japon est lié par des accords de swap Yen-Yuan depuis plusieurs années, ce pays étant l’un des principaux partenaires commerciaux de la Chine.
    Il reste à savoir quelle position va adopter Abe vis-à-vis des USA quand le problème nord-coréen sera résolu. Comme vous êtes loin de l’ignorer la géopolitique a aussi une importance dans l’économie. Je pense donc que d’une manière ou d’une autre le Japon, pays que je connais très bien, mon dernier fils habitant dans ce pays depuis près de 15 ans et travaillant dans une société de gestion de portefeuilles, le Japon, donc, va à terme se désolidariser de la politique américaine actuelle et à la limite « virer » toutes les forces militaires américaines stationnant sur le sol nippon (plus de 50000 hommes, armes nucléaires comprises) car le peuple japonais n’en veut plus !
    Si la Corée du Nord entre dans le rang alors le Japon n’aura plus besoin de cette occupation américaine et ce pays pourra acheter du pétrole ou du gaz à l’Iran. Il s’agit, comme pour la Chine d’une situation existentielle. Merci pour vos articles d’une haute teneur intellectuelle !
    Depuis Santa Cruz de Tenerife.

    Répondre
  • SC

    8 octobre 2018

    « Et ce que l’on voit apparaitre après 10 ans, c’est un très joli serpent monétaire du style de celui que l’on avait en Europe avant l’introduction du détestable Euro »

    En quoi le SME est il moins détestable que l’€ ?
    Il me semble me souvenir que la politique du franc fort pour coller au mark avait été fort dommageable à l’économie française.

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    • Roger

      9 octobre 2018

      Le SME permettait sous l’action des différentes banques centrales européennes, une certaine stabilité entre devises européennes; toutefois dans certaines circonstances et à plusieurs reprises il autorisait les dévaluations (Lire, FF, etc …) et la réévaluation d’autre (DM). Il apportait donc bien une certaine stabilité tout en permettant les ajustement plus lourd quand c’était nécessaire.

  • Victor

    8 octobre 2018

    Cher Monsieur Gave,

    Merci pour cet article très intéressant.
    Une petite question (je m’adresse également aux lecteurs de l’IDL): où acheter des obligations de l’état chinois ? Avez-vous un fonds à conseiller éventuellement ?

    Bien à vous

    Victor

    Répondre
  • JLP

    8 octobre 2018

    Le problème c’est que la Chine doit payer en dollars ses matières premières hors énergie (cuivre…); heureusement ils ont quelques années de réserves dollars d’avance.

    Concernant les remarquables prévisions chinoises sur les guerres sans fin contre le reste du monde y compris leurs « alliés » menées par les USA par l’intermédiaire du dollar, je vous rappelle que l’Europe a fait de même avec l’euro après de longs et durs travaux.

    Non?
    Ah ben çà alors!
    Total, Peugeot et autres Rubis vont devoir quitter l’Iran avec moultes pertes et laisser la place toute chaude à…la Chine!

    Répondre
  • François ROBIN

    8 octobre 2018

    Bonjour Monsieur,

    Merci pour cette analyse pertinente, il faut dire que l’on ne sait plus trop que penser,en effet Monsieur Grumberg prétend lui que Trump est en train de gagner son bras de fer contre la chine. Pour un néophyte comme moi, cela m’amène une incompréhension.

    Répondre
    • dede

      9 octobre 2018

      « Monsieur Grumberg prétend lui que Trump est en train de gagner son bras de fer contre la chine »

      Je ne connais pas M. Grumberg mais il semble avoir des idees rigolotes.
      Personne n’a jamais gagne une « guerre commerciale » et la seule chose a faire avec Donald Trump est de l’ignorer (apres tout, les droits de douane sont des taxes US payees par les Americains).
      Cela pourrait eventuellement le lasser et c’est exactement ce que font les Chinois quand ils refusent de participer a de nouvelles discussions commerciales sous la « menace » de nouveaux droits de douane (genre : « si tu continues, je me donne une claque »)…

  • hardy

    8 octobre 2018

    Le fameux shift d’un empire sur l’autre , le dernier précédent pendant l’interwar des années 20 a généré chez l’ancien premier de la classe une réaction quelque peu épidermique . Gageons que cela ne passe pas de la même façon cette fois ci… car Montagu Norman s’il venait à donner des idées à Mr Powell nous rierions tous d’une couleur qui se melant au rouge donne un agrume.

    Répondre
  • PHILIPPE LE BEL

    8 octobre 2018

    Bonjour,

    Une nouvelle fois une note très intéressante.
    Donc, si je comprends bien les chinois se sont un peu inspirés de Bretton Woods et du Gold Exchange auquel a mis fin Nixon avant de se faire virer.
    Pourquoi pas. Mais les américains n’ont ils pas la possibilité de casser le prix de l’or avec leur propre réserve et surtout avec leurs banques ?
    Les pays d’Asie ont ils assez confiances dans l’Empire chinois ? Ne craignent-ils pas de devoir marcher aux pas (chinois) ?
    Les chinois leur offrent sans doute une certaine protection, mais celle-ci n’est pas désintéressée. Ils le savent.
    Les chinois peuvent aussi compter sur leurs opposants historiques : l’Inde, la Corée du Sud et le Japon, qui ne sont pas des pays faibles économiquement, financièrement, culturellement et militairement. Ils vont renforcer ces derniers points dans les années à venir à n’en pas douter au vu de la volonté de Donald TRUMP de faire du donnant donnant quant à la protection militaire des USA. Le Japon veut revoir sa constitution pacifiste à ce sujet… L’Inde a engagé un renforcement de ses armées avec un renouvellement profond de son matériel (avions, missiles…) et qu’ils ont une frontière en commun avec la Chine, avec sur laquelle il y a quelques tensions. La Chine fait même peur aux Australiens qui se sont équipés massivement de sous-marins Français… Les matières premières australiennes intéresseraient un peu trop les chinois…
    Bref, la nouvelle route de la soie ne sera pas un long fleuve tranquille.

    Répondre
  • Patrick

    8 octobre 2018

    Merci M. Gave pour vos chroniques toujours pertinentes.

    Répondre
  • Denis Monod-Broca

    8 octobre 2018

    En effet, et je crois que tout est là, nous sommes devenus « incapables de nous imposer la moindre contrainte, aussi temporaire et légère serait-elle », incapables de « boire la soupe amère ».
    Les Chinois ne sont évidemment pas les seuls à s’en être aperçus. mais ils ont eux les moyens d’en tirer les conséquences.

    Ce ne sont pas ces « réformes de structure » dont on nous rebat les oreilles qui peuvent nous sauver. Nous devons convertir notre mode de pensée. Sacrée « soupe amère », ou soupe sacrément amère.

    Répondre
  • Philippe

    8 octobre 2018

    Cher Charles,
    Merci pour cette chronique sur les tensions actuelles Chine / USA. Je rajouterais juste que la semaine dernière a été épique pour tous les acteurs internationationaux qui font du carry trade en USDCNH. Typiquement, on utilise le forex swap pour shorter le CNH 12mois (prêter) et emprunter le dollar. Cette position short est ensuite refinancée à court terme (1 semaine, un mois, trois mois,…) jusquà arriver à zéro après 12 mois. La semaine dernière les taux courts ont plus que doublé ce qui a tué tous les deals de carry trade (des banques us, FR et autres). Les banques locales chinoises on acheté massivement en fxswap le CNH, ce qui a tout décalé vers la droite (donc + cher d’emprunter le CNH).

    La guerre commerciale passe du côté de la technique financière et tous les coups sont permis.

    Répondre
  • Charles Heyd

    8 octobre 2018

    Je suis un râleur, pas contre l’IDL, mais contre nos élites financières et politiques, c’est d’ailleurs parfois, pour ne pas souvent, les mêmes!
    ce que vous écrivez est en effet très clair et très probablement judicieux bien que je trouve que le total des investissements que vous préconisez en ASIE (50%50%= 100%) me parait un (peu) trop important.

    Répondre
    • Charles Heyd

      8 octobre 2018

      oups! je suis mal réveillé (Je suis un râleur, pas contre l’IDL, mais contre nos élites financières et politiques, c’est d’ailleurs parfois, pour ne pas dire souvent, les mêmes!
      ce que vous écrivez est en effet très clair et très probablement judicieux bien que je trouve que le total des investissements que vous préconisez en ASIE (50%+50%= 100%) me parait un (peu) trop important)

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