14 avril, 2022

Géographie électorale : le vote de l’épée

Chaque élection présidentielle dessine une carte électorale riche d’information sur la situation politique et sociologique d’un pays, celle de 2022 n’ayant pas fait exception. Un clivage Est / Ouest se déploie doublé d’une ligne Nord / Sud qui dessine le vote Macron / Le Pen. Les départements de l’ouest côtier, de la Normandie au Pays basque, ont majoritairement voté pour Emmanuel Macron, à quoi s’ajoutent la vallée de la Loire, l’Anjou et le Maine. L’Est en revanche, du Pas-de-Calais à la Nièvre en passant par les Ardennes a majoritairement voté Le Pen. À quoi s’ajoutent le littoral méditerranéen et la région du Périgord.

 

Le vote Mélenchon, comme le vote Zemmour, n’est pas un vote de surface, mais de villes. Ce sont dans les grandes villes que les deux candidats ont obtenu leurs meilleurs scores. Nantes (33%), Rennes (36%), Bordeaux (29%), Toulouse (37%) pour Mélenchon quand Zemmour est arrivé deuxième à Versailles (18,5%), Neuilly (18,7%) et dans plusieurs arrondissements parisiens dont le 16e (17,5%, son meilleur score), le 7e et le 8e. Électorat populaire pour Le Pen, diplômé pour Mélenchon et Zemmour. Le cas du Var est symptomatique de cette différence sociologique. Dans les villes modestes, Le Pen est devant Zemmour, qui réalise néanmoins ses meilleurs scores, mais à Saint-Tropez les deux candidats sont au coude-à-coude.

 

Un département a basculé dans le plus grand silence, le Tarn. Terre historique de la gauche, terre de Jaurès et de l’expérience du socialisme ouvrier, le département a placé cette fois-ci Marine Le Pen en tête, alors qu’en Aveyron voisin c’est Macron qui est premier. Dans toutes les anciennes villes ouvrières, liées aux mines (Carmaux) ou au textile (Mazamet), Le Pen est devant, supplantant les candidats de la gauche officielle. À Castres, Le Pen et Macron sont dans un mouchoir de poche alors qu’à Albi, la préfecture, Macron est bien installé en tête.

 

La France périphérique ?

 

Quels motifs peuvent expliquer ces votes ? L’opposition faite par le marxiste Christophe Guilly entre France des métropoles et France périphérique ne m’a jamais convaincu. Cela ne se retrouve en effet pas dans les cartes. Brest a voté pour Macron (28,7%) et Mélenchon (28,1%) quand Boulogne-sur-Mer a mis en tête Le Pen (32,5%). Les deux sont des ports, donc des villes de la mondialisation, avec une très forte activité industrielle à Boulogne, axée sur la transformation du poisson. Boulogne n’est pas exclue de la mondialisation et ce n’est nullement une ville périphérique. L’électorat de Mélenchon est urbain, issu des métropoles. À Toulouse il est arrivé premier avec 36,7%. À Blagnac, sa voisine, là où se trouve le siège d’Airbus, il est deuxième avec 26%. Var, Bouches-du-Rhône, Alpes Maritime votent fortement pour Le Pen alors que ces départements sont très insérés dans la mondialisation économique, que ce soit par l’activité touristique ou les nombreuses industries qui s’y trouvent. À l’inverse, les territoires les plus touchés par l’insécurité et le terrorisme sont ceux qui ont le moins voté pour Le Pen et Zemmour. Outre Rennes et Nantes précédemment citées, Grenoble (15% à eux deux, Mélenchon 39%) dont le centre-ville est pourtant en pleine dépression. Dans le 11e arrondissement, celui où se sont déroulés les attentats de 2015, Le Pen et Zemmour font 9% à eux deux, Mélenchon 36%, Macron 33%.

 

Nous avons donc des territoires insérés dans la mondialisation qui votent Macron ou Mélenchon et d’autres qui votent Zemmour et Le Pen. Les électeurs Zemmour de Neuilly, Versailles ou du 16e sont des CSP+ dont le métier est totalement mondialisé.

 

Terres d’épées, terres de paix

 

À cette théorie de la France périphérique, qui a été battue en brèche par d’éminemment géographes comme Jacques Lévy (Théorie de la justice spatiale : géographie du juste et de l’injuste, 2018), s’opposent d’autres explications.

 

L’histoire tout d’abord qui fait que certains territoires ont toujours été plus modérés (comme l’ouest) et d’autres, plus radicaux (le Midi, les villes). Cette permanence de l’histoire demeure dans la géographie électorale et explique en partie cette coupure est / ouest et nord / sud. Ce qui renvoie à la transmission de la conscience politique. De façon assez générale, les enfants votent comme leurs parents, même si des exceptions existent. Cette tradition politique se transmet donc malgré les changements sociaux et géographiques des dernières décennies, les électeurs se rabattant sur les candidats qui correspondent à leurs demandes politiques.

 

Une hypothèse ici, la ligne de partage entre la France modérée et la France radicale peut se lire à l’aune des invasions du territoire français. L’Est a connu les invasions de la Révolution, de la Prusse et de l’Allemagne. Le pourtour méditerranéen a connu, de longs siècles durant, les attaques des Barbaresques qui ont laminé leurs côtes. En 1944, le débarquement s’effectue en Corse puis à Fréjus / Saint-Raphaël. Nous sommes là, dans la zone géographique du vote lepéniste, dans les terres de guerre, celles qui ont connu les invasions et les libérations, le passage des troupes ennemies. L’ouest en revanche, hormis des bombardements localisés sur les ports, n’a pas connu d’invasion dans les temps récents. L’Allemand s’est arrêté bien en amont ; les champs de bataille remontent à loin dans les siècles, ceux de la guerre de Cent Ans et des guerres de religion. D’où probablement ce rejet des « extrêmes », cette recherche passionnée de la modération, du centrisme, ce refus du mot de trop ; ces territoires n’ont pas été façonnés par l’épée. Cette hypothèse pourrait être contredite par le cas de l’Alsace, qui vote Macron quand tous ses voisins votent Le Pen. L’Alsace qui a longtemps vécu en dehors de la France et qui depuis son retour à la France a un très fort tropisme européen, donc macroniste aujourd’hui. Son histoire est finalement différente de celles des autres départements de l’est.

 

Un autre facteur a joué, c’est celui de l’âge. Les plus de 60 ans ont massivement voté pour Macron : 60-69 ans : 30% Macron, 22% Le Pen, 70 ans et plus, 41% Macron, 13% Le Pen selon une analyse de l’IFOP. Pour toutes les autres catégories d’âge, Le Pen est devant Macron, l’écart le plus important étant pour les 18-24 et les 50-59 ans. Nul effet géographique ici mais une démonstration de la pertinence de la théorie des choix publics : les électeurs votent pour les candidats qui défendent leurs intérêts. La même matérialisation du choix public se manifeste dans le vote ethnique.

 

Vote ethnique

 

La nouveauté grandissante de cette élection est celle du vote ethnique, qui croit selon la croissance des nouvelles populations. Un vote préempté par Jean-Luc Mélenchon, qui se manifeste dans son succès dans les outre-mer et en Seine-Saint-Denis (49%, Macron 20%). Si Sarcelles a majoritairement voté Mélenchon (48%), les bureaux de vote qui correspondent aux quartiers juifs ont placé Zemmour en tête, lui permettant de faire un de ses meilleurs scores urbains (11,5% pour la ville). Le même phénomène se retrouve à Marseille et à Lyon où le vote Mélenchon Macron épouse les différences ethniques des villes. Ici, ce ne sont ni la géographie, ni l’histoire, ni la sociologie ou l’économie qui importent, mais l’appartenance à un groupe humain. La question est de savoir si cette tendance va croître avec le temps, avec des élections qui seront de plus en plus structurées par la question ethnique, comme cela se déroule en Afrique, où si à terme ces populations vont se fondre dans la pratique démocratique française et voter en fonction d’intérêts autres. Il y a là un enjeu majeur pour la poursuite de l’aventure démocratique en France.

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

24 Commentaires

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  • Jacques B.

    17 avril 2022

    Ne pensez-vous pas, M. Gave, qu’il faille aller vers un scrutin à un seul tour, pour la présidentielle ?
    Le but étant d’éviter le phénomène du « vote utile », propice à toutes les manipulations. En effet, et en supposant que les intentions RÉELLES de vote étaient, il y a deux mois, à peu près voisines pour M. Zemmour et pour Mme Le Pen, disons 31% à eux deux : 16% MLP et 15% EZ. Il suffisait aux médias et instituts de sondage aux ordres de dire que Mme Le Pen était à 17%, et E. Zemmour à 14%, et d’agiter la menace d’un second tour Macron-Mélenchon, pour pousser une partie des électeurs de Zemmour à voter Le Pen. Du coup, dix jours plus tard on se retrouvait avec 19% d’intentions de vote pour MLP et seulement 12% pour EZ. Mais comme dans le même temps Mélenchon grimpait aussi (vote utile à gauche), les électeurs restants de Zemmour se sentaient obligés de voter MLP. Et dix jours plus tard, on avait MLP à 21% et EZ à 10%. Ainsi de suite…
    Alors que si les médias et instituts de sondage macroniens avaient décidé, à l’inverse, de placer artificiellement EZ en tête devant MLP il y a deux mois, on aurait fini avec EZ largement devant MLP, et peut-être au second tour face à Macron…
    L’exemple-type de la prophétie auto-réalisatrice, faite dans un but bien précis : placer MLP face à Macron au second tour, ce qui aux yeux de la caste est l’assurance de la réélection de l’actuel locataire de l’Élysée.
    Certains, pour remédier à ce phénomène malsain , demandent l’interdiction des sondages avant les élections. Le libéral que je suis y est opposé, et propose plutôt l’abandon du scrutin à deux tours, ce qui limitera forcément le phénomène. Et cela aurait sans doute un autre avantage, celui de limiter le nombre de candidature, et à terme de tendre vers un paysage politique « à l’américaine », nettement plus polarisé droite-gauche, avec d un choix plus facile pour les électeurs.
    Qu’en pensez-vous ?

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  • Dominique

    16 avril 2022

    JB Noé, ne tournez vous pas en rond avec ces explications de votes ?
    Finalement, la  » loi du grand nombre  » qui donne le pouvoir aux plus nombreux – quelque soit leurs âges, leurs régions, leurs fortunes, leurs origines, leurs religions etc. – retire tout son sens à la  » démocratie « .
    Elle devrait être le pouvoir du « peuple  » mais on ne sait plus ce qu’est le peuple puisqu’on le définit, finalement, par son âge, sa région, son ADN, son niveau de revenu erc.
    Ce  » pouvoir du peuplé  » ne peut être contenu dans un unique choix d’un unique ryran… alors à quoi bon vous user le cerveau vous valez mieux que cela.
    Cette loi du grand nombre est incapable d’apporter de bonnes réponses à des questions qui devraient être résolues avec des principes immuables, tel le Droit Naturel, la subsidiarité, l’auto-organisation des corps sociaux et des corps professionnels etc.
    D’autant que les zélecteurs sont trompés par des politiciens désormais majoritairement corrompus qui peuvent les faire voter comme ils le veulent grâce aux images et aux textes de leur médias Big Brother.
    La  » démocratie libérale  » est devenue une démocratie totalitaire, elle n’est ni la rex publica, ni le libéralisme.
    Et avec une élection groupée du président et des députés – une fois tous les 5 ans seulement ! – elle a abouti en France à une tyrannie.
    Un tyran vient de gouverner pendant 5 ans dans le secret du Conseil de Défense, appliquer des directives apportées de l’empire américain par un cabinet membre de l’Etat Profond américain, user de la violence avec ses polices et gendarmerie, bâillonner les plus grands scientifiques mondiaux lors de la venue du virus, interdire aux corps médicaux de soigner avec des médicaments, tuer les pensionnaires des EPAD en prescrivant un puissant somnifère etc. Et il en fit de même pour toutes les décisions gouvernementales : sociales, économiques, politiques, etc. Tout cela en méprisant le  » peuple « .
    En fait, l’analyse des décisions devrait être effectuée au coup par coup, par les  » individus  » et les  » corps sociaux  » intéressés.
    Par exemple : qui devrait décider de l’âge de la retraite ( métier par métier ) Qui devrait décider de la durée d’autorisation du droits à tuer des bébés à naitre, et des grands malades ? ( ma réponse : cela devrait être interdit ).
    Qui devait décider des charges sociales ?
    Etc.
    Qui devrait décider, et selon quels critères ?
    Certainement pas un homme seul, ou des membres de son gang, appliquant des directives venues d’ailleurs ( EUA ) et jouissant d’un droit absolu sur 65 millions d’habitants !
    Au final, ce mode de gouvernement est le pouvoir par la guerre civile – c’est d’ailleurs il me semble le sens de votre dernier paragraphe – alors qu’il devrait être le gouvernement selon le Droit Naturel, les textes sacrés de notre religion ( Décalogue par exemple ) et la raison, héritée des Grecs et non des Lumières.

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  • Charles HEYD

    16 avril 2022

    Point de détail: « Cette hypothèse pourrait être contredite par le cas de l’Alsace, qui vote Macron quand tous ses voisins votent Le Pen. »; en Alsace deux villes pèsent lourd, Strasbourg et Mulhouse et là il y a aussi beaucoup d’immigrés ou issus de l’immigration; tout c’est tout bon pour Mélenchon et Macron!

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  • YB

    16 avril 2022

    Le vote dépend du niveau de pauvreté et du sentiment d’exclusions des votants. Les ″pauvres″ qui pensent n’avoir rien à perdre (bien que l’éducation, la santé, soient gratuits ; qu’il y ait des allocations, le RSA…) sont attirés par les promesses électoralistes de justice et d’équité ; tout le monde tire la couverture vers soi ! Et de ce côté-là, Melenchon est imbattable, on spolie les riches (en réalité dans le jargon de gauche on partage) pour redistribuer, on bloque les prix…. En un seul mot du populisme !
    Quand j’analyse le degré de méconnaissance en matière économique des français (de tous) et que j’entends a longueur de temps d’éminents économistes affirmer qu’il n’y aucun problème de retraite, de dette….et que les français en demandent davantage, je me dis que tout est question de temps !

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  • Philippe

    16 avril 2022

    Les retraités possédants et les actifs nantis votent Macron
    Les actifs précaires et retraités non possédants votent le Pen
    Les jeunes et les électeurs issus de l’immigration votent Mélenchon
    Mélenchon fait un score très élevé 22% : Avec les 8% des voix cumulées de l’extreme-gauche , du PCF , de l’écologie , il arriverait a 30% donc en tete .
    C’est lui le sursaut de ce premier tour .
    Aujourd’hui il appelle a battre Le Pen donc a voter Macron mais en 2027 il sera en tete au 1er tour , et ce sera le successeur de Macron ( qui sera 2eme ) qui devra lui faire face .
    En 2027 , Mélenchon sera a 30% au 1er tour . Et il battra Le Pen sans aucun doute .
    Le vote ethnique issu de l’immigration ne peut que le renforcer .
    La crise economique énorme qui vient de commencer fera de
    l’intervention de l’Etat la bouèe de sauvetage ultime , C’est le discours de Mélenchon
    qui réplique ces deux axes profonds .

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  • Marc

    16 avril 2022

    Bjr, Et si les basques et les bretons votaient Macron parce que la dislocation de la France en regions europeennes de lUE leurs donnaient la certitudes d’obtenir l’independance dont ils revent depuis des annees ?

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  • Frank Deljeune

    15 avril 2022

    Ce que je vois est que les villes, en général, font des votes Macron-Melenchon, sauf certaines villes du sud et aussi du nord où c’est Le Pen qui remplace Mélenchon (peu de couples Mélenchon-Le Pen). Le Pen remplace Mélenchon, plutôt en zone rurale. Mais bon. C’est approximatif. Il me faudrait un tableur avec tous les résultats par grande ville et par département. Je pourrais faire une acp ou une discriminante. Peux-tu me la fournir ? Je t’enverrai les résultats de l’analyse. Je pense au’il. y un tournant identitaire, en partie basé sur la notion d’appartenance à des groupes, qui entraîne des exclusions absolues. C’est tout différent de ce qui prévalait post WWII, et jusqu’en mai 68, où les intellectuels se rejoignaient (Drieu la Rochelle et Aragon, ou Sartre et Céline par exemple), occultant les valeurs de groupe (avec la dimension religieuse).

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  • Patrice Pimoulle

    15 avril 2022

    Le liberalisme est une doctrine 1/ politique; la liberte individuelle est garantie par la propriete; mais « l’extreme-droite fait remarquer qu’entre « l »Etat » et l’individu il est necessaire d’instituer des corps intermediaires, des « contre-pouvoirs » comme disent les savants; il y a donc des limites au liberalisme politique;
    2/ economique: Les Physiocrates, le Dr Quesnay, Adam Smith sont des econmistes liberaux; ils ne s’interessent pas a u capitalidme qui de leur temps etait embryonnaire; le fonctionnement du capitalisme interesse les democrates-chretiens des annees 30.

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    • Frank Deljeune

      15 avril 2022

      Je ne crois pas que les physiocrates étaient des économistes « libéraux ». Je crois que le libéralisme est à 2 piliers : Smith-Ricardo d’une part (finalement inspirateurs du marxisme) et le juriste, Bentham, et l’école autrichienne Menger-Hayek). C’est plutôt cette seconde voie qui est à la source du libéralisme moderne, le néolibéralisme (Friedmann, Samuelson, et les membres de la société d’économétrie (Arrow, Debreu, et aussi Aghion etc.) Keynes n’est pas repris, pourtant, sa contry est majeure.

  • Frank Deljeune

    15 avril 2022

    Le. vote ethnique, c’est le vote identitaire. Ce qui est nouveau est que l’identité n’est plus définie individuellement, mais par l’appartenance à un groupe, et ce groupe est à référence ethnico-religieuse. Alors que jadis, l’appartenance n’existait pas vraiment, c’était seulement une adhésion à un certain système de valeurs. C’est par un retour au système aristocratique des castes, qui avait été détruit avec la révolution et la fin de l’Etat nation (voir Hanna Arendt) que l’appartemance à un groupe revient au coeur de l’identité individuelle.

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  • delphien

    15 avril 2022

    bonjour,
    la reponse au fait que les departements en etat d’insecurite majeure, ont le moins voté MLP ou Z semble claire: c’est le communautarisme est le plus actif? prégnant, sur de lui?

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  • Jacques B.

    15 avril 2022

    Il n’y a pas une seule clé pour expliquer le vote, il y en a plusieurs, dont l’âge effectivement, mais aussi le % d’immigrés dans la région – comparez la carte de l’immigration, par exemple http://www.insee.fr/fr/statistiques/graphique/1288147/graph_1.png et la carte du vote macron, par exemple https://mvistatic.com/photosmvi/2022/04/11/P30478069D5174550G_px_640_.jpg et voyez que cela correspond assez bien, du moins pour les régions avec peu d’immigrés, comme l’ouest…

    En gros, l’électorat de Macron, ce sont les bobos (bourgeois de gauche) et les vieux. L’électorat de Mélenchon, les jeunes (merci le formatage au marxisme par l’EdNat) et les musulmans, et celui de Le Pen, les prolos et classes moyennes qui habitent plutôt en campagne. Le modèle de Guilluy (avec un u) n’est pas dénué de toute pertinence, même s’il n’est pas parfait.

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    • Jacques B.

      15 avril 2022

      J’oubliais : les électeurs de Mélenchon, ce sont aussi les Profs : comme le dit avec beaucoup d’humour Papacito, les réunions électorales du lider islamogaucho, c’est un conseil de classe géant !

    • Charles HEYD

      16 avril 2022

      Je pense aussi que l’EducNat, qui est censée former nos jeunes, les déforme! Je m’explique: dimanche dernier j’officiais dans un bureau de vote (président suppléant) et mon président a discuté longuement dans la cour de l’école où était implanté le bureau de vote avec 2 dames; il m’a dit ensuite que ce se sont deux profs d’université et lui ont expliqué que dans leur université (dont je tairais le nom par charité chrétienne) des réunions ont été organisées pour expliquer aux étudiants (majeurs en grande majorité) qu’il fallait voter; je lui ai rétorqué: « elles leur ont dit pour qui il fallait voter! »! Il a eu l’air interloqué sur le coup; mais dans dix jours je serai encore avec lui et je lui parlerai de la présidente de l’université de Nantes et de son mail aux étudiants!

  • JD

    15 avril 2022

    La démocratie, à mon avis, ne peut être pérenne que si elle s’inscrit dans une constitution qui protège les droits naturels de l’individu.
    Sans cette limitation du pouvoir démocratique, le droit de vote devient un moyen de prendre à l’autre par la force et de soumettre toute minorité qui ne peut pas démocratiquement se défendre : c’est la voie que semble suivre notre pays.
    Dans l’ensemble des programmes ce cette campagne, si l’on retire toutes les idées contraires au droit de propriété et de liberté tels que définis dans la déclaration des droits de l’homme de 1789 ou dans la déclaration d’indépendance de 1776, combien reste t’il de propositions ?

    Répondre
  • Hubert

    15 avril 2022

    Deux éléments dans votre article entrent en contradiction
    1. Les enfants votent comme leurs parents
    2. Les vieux votent pour Macron et les jeunes pour Le Pen
    Cela aurait mérité un développement

    Répondre
    • Charles HEYD

      16 avril 2022

      Très bonne remarque! Je crois en effet que ce vote est difficile à mettre en équation!

  • JIM

    15 avril 2022

    L’attitude de MELENCHON dont le programme est plus proche de celui de MLP que de MACRON (RIC, gilets jaunes, nouvelle constitution, vote proportionnel etc…) n’est qu’une trahison de son électorat.
    Il apporte celui ci « sur un plateau » à MACRON alors qu’il a fondé sa campagne sur la critique parfois véhémente du pouvoir en place .
    Il montre ainsi qu’il prend ses électeurs pour des idiots utiles et qu’il est lui aussi manipulé comme tous les partis soit disant de « gauche » par l’élite mondialiste qui contrôle les médias .
    On verra au deuxième tour si son électorat a une conscience politique et a compris où est l’ennemi véritable du peuple.

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    • Jacques B.

      15 avril 2022

      Ce qui différencie surtout Le Pen et Mélenchon, c’est leur position sur l’immigration, l’islam, l’identité française, la sécurité.
      Ces positions sont non négociables pour Mélenchon comme pour Le Pen (malgré des similitudes sur l’économie), d’où le taux de report des voix relativement faible.

  • JIM

    15 avril 2022

    Cette synthèse fort intéressante montre que dans les grandes villes le grand remplacement est déjà là , d’où la performance en hausse de MELENCHON .
    Il capte aussi les jeunes étudiants qui sont toujours rebelles au pouvoir en place et bien endoctrinés au trotskysme depuis des décennies dans toutes les universités.
    Si le vote était autorisé dés 16 ans comme en Allemagne, MELENCHON serait élu président.

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  • Robert

    15 avril 2022

    « L’ aventure démocratique en France » : vous employez exactement les termes qui conviennent.
    Je crains que, à moyen terme en fonction de l’évolution d’ un électorat à l’assimilation défaillante, la démocratie soit de plus en plus une aventure périlleuse dans notre pays !
    Dans l’immédiat, il peut être tentant pour des électeurs pas précisemment « dans le besoin » et sensibles au lavage de cerveau sur le « péril de l’extrême-droite » de voter Macron.
    A condition d’ être dénué d’ une conscience politique et sociale attentive à l’évolution de notre pays…

    Répondre
  • baudot renee

    14 avril 2022

    En Alsace, c’est la métropole de Strasbourg qui a majoritairement voté Mélenchon . Le grand remplacement y a déjà eu lieu , tandis qu’en Moselle qui a connu les mêmes vicissitudes de l’histoire les électeurs ont voté Marine Le Pen pour donner un coup d’arrêt à l’immigration massive , à l’insécurité , et à la dégradation économique , sans oublier un fort sentiment national ,surtout chez les aînés inquiets devant le réarmement massif de l’Allemagne.

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    • Charles HEYD

      16 avril 2022

      Je n’ai vu votre commentaire qu’après avoir posté le mien et je confirme ce que vous dites, Alsacien moi-même.

  • Vauban

    14 avril 2022

    Les uns feraient bien de se demander pourquoi les autres votent différemment, et pourquoi il y a cette progression de l’Est vers l’Ouest et du Sud vers le Nord ! Mais non, il faut attendre d’y être pour comprendre.
    Enfin, il faut être autiste, ou atteint d’Alzheimer pour laisser passer le bilan d’EM, et vouloir remettre ça ! N’avoir plus rien à espérer de l’avenir et se foutre de celui de nos jeunes, dont certain ne se sentent pas héritiers de plus de 1000 ans de maturation.
    1000 millions à Mc Kinsey, 1 milliard d’€, pour savoir comment maltraiter une population et faire que malgré tout ‘elle se soumette.
    EM veut le pouvoir pour le donner à des cabinets de conseil US. Inouïe !

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