11 décembre, 2020

France et Russie : des alliés convergents ?

Les sanctions économiques mises en place par l’Union européenne à l’encontre de la Russie masquent mal les convergences d’intérêts objectifs existant entre la France et la Russie. La menace islamiste, le danger turc, l’instabilité de l’Eurasie sont autant de points géographiques où France et Russie ont des intérêts communs.

 

En 2006, Vladimir Poutine recevait la Légion d’honneur des mains de Jacques Chirac. Le président français avait retiré sa propre médaille pour l’épingler sur la veste de son homologue russe. Un signe d’honneur et de distinction en hommage à un chef d’État qui dirigeait la Russie depuis six ans. À peine élu, Emmanuel Macron reçut Vladimir Poutine en visite d’État en France, le recevant notamment au château de Versailles. Des lieux et des symboles essentiels en diplomatie, témoignant de la convergence de vue et de l’amitié des deux nations.

 

Une forte présence française à Moscou

 

Moscou est l’une des villes du monde qui compte un grand nombre de Français. D’après les chiffres fournis par le ministère des Affaires étrangères, il y avait 1 436 Français recensés à Moscou en 1985 et 4 309 en 2006. En 2016, ce nombre est monté à 5 300. Une communauté française nombreuse et dynamique qui profite de la présence en Russie de plusieurs entreprises françaises, notamment dans le secteur de la grande distribution. Les aléas politiques entre les gouvernements français et russes n’ont pas altéré l’attrait que la Russie a pour de nombreux Français et l’attirance que suscitent Moscou ou Saint-Pétersbourg chez les étudiants et chez les touristes. La Russie demeure une des destination hors UE très prisée. Ces liens économiques et culturels démontrent que les relations tissées au cours des siècles ne pâtissent guère des péripéties politiques du moment.

 

Des convergences géopolitiques réelles

 

Les intérêts géostratégiques et diplomatiques entre la France et la Russie sont plus nombreux que l’on pourrait le penser de prime abord.

 

La France reste co-présidente du groupe de Minsk, avec la Russie et les États-Unis, groupe qui a la charge de trouver une solution à la crise du Karabagh. Si la France a été discrète durant la guerre qui s’est déroulée récemment, elle pourrait reprendre son rôle comme médiatrice et aider à trouver des solutions viables. Si un cessez-le-feu a été signé, la situation est loin d’être réglée et pacifiée. Des mouvements de purification ethnique sont à craindre dans la zone, qui verraient les Arméniens contraints de quitter leurs villes. De même, le rôle de Casque bleu que s’est octroyé la Russie est très loin d’être enviable. La France en fit l’amère expérience en Yougoslavie. Il est difficile de séparer des belligérants qui se détestent et qui recherchent toutes les occasions de se combattre. Les semaines qui viennent vont être difficiles dans cette région et compliquées pour Moscou. Les deux pays pourraient s’entendre au sein du groupe de Minsk pour assurer la protection des populations et du patrimoine civil et religieux. Russie et France ont des liens intellectuels et humains forts avec l’Arménie, ce qui pourrait servir de base de convergence afin de mener des actions communes dans le sud Caucase.

 

Méditerranée orientale : une partie commune

 

Même convergence d’intérêts en Méditerranée orientale, où la Turquie s’étend de plus en plus, attirée par les promesses du gaz et des routes commerciales qui, passant par la corne de l’Afrique, s’ouvrent vers l’océan indien. France et Russie ont soutenu les mêmes personnes en Libye et défendu les intérêts du général Haftar, ce qui est pour l’instant un échec, celui-ci ayant été vaincu par ses opposants associés à du matériel turc. Mais Moscou et Paris regardent dans la même direction et sont les seules puissances européennes d’envergure à s’intéresser encore à la question d’Orient. Avec sa diaspora turque massive, l’Allemagne a trop peur de froisser l’allié turc et les Anglais ont disparu des radars diplomatiques mondiaux, ne se préoccupant plus de ce qui fut pourtant leur espace stratégique principal, avec Malte, Chypre et Suez.

 

L’alliance franco-russe est donc indispensable si l’on veut éviter une mainmise de la Turquie, suivie d’une ingérence chinoise via les routes de la soie. D’autant qu’en plus de l’Arménie, les deux pays ont un autre allié en commun : la Grèce. Allié spirituel historique de la Russie via l’orthodoxie, allié culturel pour la France, au moins depuis le début du XIXe siècle avec le mouvement phil-hellénique porté par des hommes comme Chateaubriand, Guizot ou Flaubert pour défendre la flamme de la liberté grecque. À l’été 2020, c’est la France seule qui a assuré des entrainements militaires conjoints avec les marines grecques et chypriotes.

 

Or la diplomatie russe a toujours été vivement intéressée par l’accès aux mers chaudes et à la Méditerranée. Depuis la reprise de la Crimée, la Russie dispose de nouveau d’un accès facilité à la mer Noire via le port de Sébastopol. Encore faut-il que cette mer en soit réellement une et ne se limite pas à être un lac, fermé au sud par la Turquie. L’accès aux Dardanelles et au Bosphore est une nécessité vitale pour la Russie si celle-ci veut pouvoir conserver son accès en Méditerranée. Une Turquie trop puissante et trop arrogante pourrait, à défaut de bloquer, gêner cet accès et nuire ainsi aux intérêts russes.

 

Or cette partie du monde ressemble de plus en plus à ce qu’elle fut au début du XXe siècle. C’est une région éclatée et morcelée, où les pays arabes sont pour l’instant dans l’incapacité de créer des États stables, faisant ainsi de cette zone un marécage dangereux pour la stabilité de l’Europe.

 

Les rêves panturquistes n’ont pas disparu

 

La Turquie rêve toujours d’union panturquiste qui regrouperait toutes les populations parlant le turc. Si cela peut conduire à l’unification de la diaspora turque présente en Allemagne et en France, il y a aussi ce qui se passe de l’autre côté, dans l’espace eurasiatique, vers l’Ouzbékistan et le Kazakhstan. Pour l’instant, ces projets turcs ne suscitent pas une franche adhésion de la part des nouvelles républiques, mais qui sait de quoi l’avenir peut être fait ? Toujours est-il qu’un tel projet géopolitique nuit de façon directe à la géopolitique russe et menace les rives méridionales de la Russie. Moscou devra tout faire pour éviter la constitution d’un immense empire sur sa frontière sud, qui lui rappellerait les douloureux souvenirs des Cosaques et des Tatars. France et Russie ont donc là aussi des intérêts communs : empêcher la coagulation de la diaspora turque. C’est cette fois-ci non plus une question extérieure, mais un enjeu de souveraineté intérieure et de cohésion nationale.

 

Les deux pays sont de plus confrontés à la permanence du terrorisme issu de l’islam. Si la mouvance wahhabite et salafiste est celle qui pour l’instant orchestre les attentats en France, il n’est pas dans l’ordre de l’impossible qu’une violence criminelle hybride se fasse de plus en plus prégnante avec la montée en puissance du mouvement des loups gris. Les attaques contre les Arméniens dans plusieurs villes de France ont démontré que ces personnes n’hésitent pas à agir à visage découvert. Le peu de réactions des autorités officielles laisse le champ libre au développement de cette nouvelle criminalité. Là aussi, le danger représenté par la Turquie devrait convaincre la France et la Russie de s’allier.

 

Des convergences croissantes d’intérêt

 

France et Russie ont peu de désaccord de fond et peu d’intérêts opposés ou divergents, contrairement à ce que la France peut connaître avec d’autres pays d’Europe. L’alliance russe est donc un plan diplomatique tout à fait justifié et valable. Sur les espaces stratégiques où les deux pays interviennent, il y a une communauté d’intérêts entre Moscou et Paris. Une entente pragmatique et réaliste serait par ailleurs utile aux deux. Même si la situation est différente, les raisons qui avaient poussé à la signature de l’alliance franco-russe en 1892 restent pleinement valables. Alliés de longue date, France et Russie partagent des intérêts économiques et géopolitiques qui méritent bien des rencontres à Versailles et des relations plus réchauffées.

 

 

 

 

 

Auteur: Jean-Baptiste Noé

Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire économique. Il est directeur d'Orbis. Ecole de géopolitique. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Géopolitique du Vatican. La puissance de l'influence (Puf, 2015), Le défi migratoire. L'Europe ébranlée (2016) et, récemment, un ouvrage consacré à la Monarchie de Juillet : La parenthèse libérale. Dix-huit années qui ont changé la France (2018).

19 Commentaires

Répondre à michel hasbrouck

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  • Arsene Holmes

    16 décembre 2020

    Deux observations.
    Une négligeable:
    « Moscou est l’une des villes du monde qui compte un grand nombre de Français » »En 2016, ce nombre est monté à 5 300. »
    Honnetement c’est risible. Il y en + de 300,000 à Londres, plus de 30,000 à New York, plus de 200,000 en Suisse etc.. et du coup cela affaiblit beaucoup l’argument

    Une plus sérieuse: Autant je suis d’accord sur votre analyse, j’ai un gros problème avec Putin. Le régime qu’il a établi est une kleptocracie meutrière d’anciens du KGB et de la Mafia Russe qui pillent le pays et n’hésitent pas à tuer ouvertement leurs opposants.
    Je sais bien qu’on ne choisit pas ses interlocuteurs et matière de géostratégie, mais la on a vraiment affaire à des Mafieux qui ne s’en cachent meme pas

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    • vaneck

      18 décembre 2020

      Lorsque l on a un président qui vole de façon significative l état pour engraisser les laboratoires et autres industries vendues a la cause de cette mafia , on se méfié de dire que poutine est une personne qui inspire a la critique . En attendant , il a l âme d un chef et ne comporte comme un adolescent couvert d acné .

    • Pyros7

      21 décembre 2020

      C’est bien mieux qu’Elstine au moins lui a du charisme et fait en sorte d’améliorer la situation économique du pays. Ils peuvent remercier les embargos qui leurs ont permis de relever leur production nationale.

  • Arnaud C. Enée

    15 décembre 2020

    Je suis à chaque fois consterné pas les platitudes, âneries et autres ‘benoîtidutes’ qui sont déblatérées à chaque fois que l’on parle de cette amitié ô combine nécessaire avec les Soviets : les emprunts, l’Oural, les intérêts commerciaux …

    La Russie c’est tout juste 1% de l’import / export français.
    La France exporte 7x plus vers les USA et 3 fois plus vers la … Suisse.
    La France importe 4x plus des USA et 2 fois plus de la … Suisse. Enlevons les hydrocarbures et il reste …

    Les deux seules explications (liées) qui permettent d’expliquer cette niaiserie :
    1. Faire croire que la France compte encore en jouant la mouche du cochet en choisissant la ‘troisième voie’, centrisme mou et coupable (merci de Gaulle, merci Giscard),
    2. L’antiaméricanisme dont Revel disait « c’est le socialisme des imbéciles ».

    Fermer le ban !

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  • joel Quelen

    14 décembre 2020

    Je vous ai connu TRES SOUVENT, plus inspiré!
    Une alliance France Russie est une absolue nécessité pour mille et une raisons plus importantes que celles que vous cit
    Les freins sont ou / et la dramatique incompétence géostratégique de nos dirigeants et leur soumission à Merkel et aux USA.
    Revenez aux sujets que vous maitrisez vraiment et ils sont nombreux.

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    • Robert

      14 décembre 2020

      La soumission allemande envers les USA, pour des raisons essentiellement mercantiles, est le vrai frein à un rapprochement de l’ Europe avec la Russie, même si les pays d’ Europe de l’est ont des réticences liées à la parenthèse communiste.
      La France, quant à elle, n’ a plus les moyens de faire « cavalier seul »…

    • Dominique

      14 décembre 2020

      Je suis de l’avis de JB Noé ( et du vôtre) pour des raisons géostratégiques et civilisationnelles : l’Europe des blancs chretiens s’étend de l’Atlantique à l’Oural ! La Russie reste intacte alors que nous devenons africano-arabo-musulmans.
      .
      Ce qui explique que le CFR des Rockefeller, qui maitrise l’UE anti chrétiens et anti blans-européens, veut isoler et mettre à genoux la Russie qui n’a pas plié devant ces dictateurs mondialistes, Par un retournement de l’histoire la Russie résiste maintenant au projet capitalo-communiste de la pieuvre CFR qui tient l’état des profondeurs des USA, mais aussi l’OTAN, l’ONU FMI OMC etc et UE et BCE et CEDH. Le CFR a déjà réalisé son projet en RPC en colliusion avec le PCC.
      .
      Dans ce tableau orwellien du monde actuel, la Russie et quelques pays comme les Indes mène la résistance qui est notre espérance. Heureusement les armes stratégiques de la Russie lui donnent une supériorité militaire mondiale grâce à leur avance sur les propulsions MHD ( i ), pour le moment, sinon son sort aurait été règlé depuis longtemps par l’OTAN.
      .
      Pour nous raccrocher à la Russie, dont le territoire et les richesses matérielles et humaines sont immenses, il faudra quitter cette UE mondialiste s’il reste impossible d’en faire une union des nations européennes chrétiennes, souveraines, débarrassées du projet mondialiste et de ses invasions extra-européennes musulmanes. Il y a du travail car le mal est installé et le temps joue contre nous ! Les Français installés en Russie deviendraient les survivants exilés d’une France défunte.
      JB Noé voit clair appellant aux renforcements de cette convergence. Il est visionnaire.

  • Dominique

    13 décembre 2020

    @ Stefano, oui c’est une vérité que la civilisation chrétienne a tout apporté aux peuples concernés. En premier : les Libertés. Nulle part au monde il n’y eut autant de progrès sociaux et économiques, et de progrès des techniques en tous les domaines et des sciences et des arts.
    .
    il m’est aussi apparu aussi, aprés tellement de lectures historiques, politiques, et économiques, que le régime de monarchie ( à la française ) est largement supérieur au régime de démocratie. Jean Bodin l’avait d’ailleurs démontré dans son essai  » Les 6 principes de la république  » et présemment en matière de souveraineté.
    .
    Ce fut un concours de circonstances, car évidemment rien dans notre environnement, ne vante le régime de monarchie. Et pourtant, rien que le système des libres corporations montre que le régime monarchie est … libéral, encore une fois au sens français.
    .
    Depuis 1789, la France n’a cessé de baisser. Alors qu’avant elle n’avait cessé de monter. Impossible, à mon avis, de ne pas trouver dans le retour en France du christianisme et du régime monarchie, l’espérance nécessaire si on étudie ce qu’est la monarchie à la française ( lire le vrai conservateur, le grand Chateaubriand ).
    .
    Impossible de rester aveugle aussi devant la destruction continuelle de notre pays depuis la révolution française ( hormis les phases de restauration et surtout celles avec Louis XVIII qui réconcilia tous les Français et Charles X ) : les presque 10 millions d’êtres actuellement privés d’emplois, l’économie dévastée, les finances ruinées, l’émigration massive des jeunes et d’entrepreneurs ( comme Charles Gave, l’invasion … musulmane, la tyrannie des gouvernants et de l’Administration quasiment communiste, et le glissement vers une société sans les Libertés, impossible de ne pas voir que cette destruction est la conséquence du régime de démocratie.
    .
    Ce sont là des faits et il faut réfléchir à partir de ces faits. D’abord Dieu chrétien, puis le monarque, et nous redeviendrons souverains, riches économiquement, rayonnant culturellement, et puissants militairement. Je crois devoir préciser que je ne suis nullement un  » bigot « . Il.y a notamment aux éditions du Trident de bons ouvrages qui éclairent bien l’après révolution de 1789,
    .
    et un bon et très original ouvrage de Charles Gave :  » Un libéral nommé Jésus « .
    .
    Pour en savoir sur le régime de monarchie à la française ce n’est pas évident puisque les auteurs sont plutôt censurés ! Il y a l’essai de Jean Bodin, qui se réfère aux démocraties d’avant les dites démocraties modernes. Il faut surtout chercher parmi les grands historiens français, comme François Bluche ; et dans le riche site des » cercles légitimistes  » ( et peut-être du coté de l’ Action française, seul parti royaliste mais dont je n’ai pas lu les ouvrages. )
    .
    Enfin  » Les deux patries  » du professeur Jean de Viguerie apporte bien des lumières sur cette quasi guerre civile qui est menée avec férocité depuis 1789 par les révolutionnaires ( anti-chrétiens, bolchéviques avant l’heure) contre les conservateurs en France.

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  • Dominique

    11 décembre 2020

    Belle espérance qu’un rapprochement franco-russe. Sauf que les  » emprunts russes  » ont laissé un mauvais souvenir dans les familles françaises dont les aïeux furent ruinées en 1917 et non indemnisées par la suite. De leur côté Et plus récemment les Russes ont subi l’affront de la casse du contrat de vente des deux bâtiments de guerre : la parole trahie ! Et l’embargo économique qui a suivi. Et surtout que la France est membre de l’OTAN qui considère la Russie comme un ennemi à réduire : dans ces conditions comment rapprocher réellement les deux pays ? C’est à la France de dénouer ces noeuds ile semble.

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    • Stefano

      12 décembre 2020

      Tout à fait d’accord. Nous nous sentons évidemment beaucoup plus proches des Russes que des Turcs qui ne sont pas un peuple européen de tradition chrétienne
      et en plus impérialiste et massacreur des Arméniens. Mais comment mener une politique forte et conforme à ses intérêts quand on est faible économiquement et qu’on a perdu son indépendance?

  • Steve

    11 décembre 2020

    Bonjour M. Noé
    Encore un rappel salutaire. Ce qu’on aurait tendance à oublier sous le poids de la propagande, c’est que la Russie est un pays européen, par la géographie, l’histoire , la démographie etc… la péninsule européenne s’étend de l’atlantique à l’Oural.
    Que la Russie ne fasse pas partie de cette entité politique récente et fabriquée par un pays non européen qu’est l’Union Européenne n’altère en rien son appartenance à l’Europe. La carte n’est pas le territoire. Il est donc du devoir de la France de renforcer la coopération avec ce pays. Par ailleurs, que Vladimir Poutine ne porte pas le mode de vie occidental dans on coeur, cela peut se comprendre si l’on se rappelle qu’après la chute de l’URSS, le principal et premier objectif des capitalistes de l’ouest était de faire main basse sur les richesses naturelles de ce pays! Il faudra encore du temps pour que tous nous comprenions que le destin de l’Europe inclut la Russie et que tout doit être fait de part et d’autre pour normaliser nos relations entre européens. Nous avons besoin d’eux pour nous développer et contrebalancer l’influence étrangère de l’ouest et eux ont besoin de nous pour faire de même avec l’influence de l’est. Faute de quoi, nous serons condamnés à n’être plus que de vagues protectorats tout juste bons à n’être que des tampons corvéables à merci.
    Mêm si ce mariage ne fut pas des plus heureux, n’oublions pas l’union de Philippe le Bel avec la princesse russe Anne de Kiev et la lutte commune contre le nazisme symbolisée par l’escadrille Normandie -Niemen.

    Cordialement

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    • Dominique

      11 décembre 2020

      Merci Steve pour nous apprendre ( pour moi en tout cas ) cette union entre un roi de France et une princesse russe. Les rois de France sont de grands stratèges en matière internationale. Vive Louis XX 😊

    • FEG

      13 décembre 2020

      Légère confusion, sans doute. Anne de Kiev a épousé Henri 1er, roi des Francs (Heinrich en germanique), en 1051. En revanche, en raison de ses origines (cf. liens commerciaux entre la “Rous’ de Kiev” et l’empire byzantin), elle a bien donné un prénom hellénique à son fils aîné “Philippe”, lequel a régné à son tour sous le nom de Philippe 1er ; a-t-elle envisagé pour son fils (et sa descendance) un destin impérial en lui attribuant le prénom de Philippe de Macédoine, lui-même père d’Alexandre le grand, qui sait vraiment ? Quoiqu’il en soit, l’usage s’est gardé dans la dynastie des Capétiens jusqu’à Philippe IV le bel et à son fils Philippe V ; la couronne passe ensuite aux Valois, avec Philippe VI, dernier roi de France à porter ce prénom et cousin de Philippe IV le Bel, lui-même 8ème monarque à avoir succédé ~250 ans plus tard à Henri 1er et à son épouse Anne de Kiev.

    • Denis Griesmar

      14 décembre 2020

      L’ « Europe » paralyse votre raisonnement, si juste par ailleurs. En vérifiant avec l’étendue actuelle de l’UE, on se rend compte qu’elle n’est que l’hinterland germano-teutono-germanique, et n’est qu’un avatar du Saint Empire, contre lequel les rois de France ont toujours lutté, par des alliances de revers. La France doit sortir de l’ « Europe », défendre ses intérêts et retrouver ses vrais alliés.

  • Jacques Peter

    11 décembre 2020

    Depuis la fin de l’Union Soviétique il est évident que la Russie et l’Europe occidentale ont tout intérêt à se rapprocher. Pour lutter contre notre adversaire qui est l’islam, nous sommes dans une alliance avec la Turquie, mais pas la Russie. Comprendra qui pourra.

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  • michel hasbrouck

    11 décembre 2020

    Napoléon avait commencé en offrant sa propre Légion d’Honneur à l’industriel – et artilleur comme Napo – Benjamin Delessert. Celui-ci avait créé plusieurs usines en France extrayant le sucre de la betterave, rendant sans objet en réalité le blocus anglais qui visait à interdire l’importation en France de la canne à sucre depuis les Antilles.

    Et les gouvernants savent bien que le sucre, c’est la drogue légale qui permet de calmer le peuple…

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  • germain

    11 décembre 2020

    Depuis des décennies, je pense que la Russie est un allié de la France, d’autant que le danger panturquiste se rapproche. Erdogan ne cache même plus son intention de faire appel aux populations d’origine turque pour faire pression sur la masse informe qu’est l’UE ou l’Allemagne.

    Répondre
    • Dominique

      11 décembre 2020

      Hélas la France n’est pas un allié de la Russie dans ce monde dirigé par le CFR des banquiers Rockeffeler. La Russie n’a aucun allié dans le bloc mondial de l’OTAN qui l’entoure de ses armées. Et nous le voudrions, nous ne le pourrions pas pour le moment : nos forces militaires ne sont plus à niveau. Difficile de parler de stratégie internationale pour la France dans ces conditions. Bombinette inutile mise à part et quelques Rafales, les forces françaises ne sont pas à la hauteur des forces turques leurs matériels sont remarquables ( la Turquie produit ses drôles et la Russie a fourni des S-400 ) et ses soldats sont remarquables et nombreux.

    • breizh

      12 décembre 2020

      la France est un pays pauvre et de plus en plus faible.

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Les livres de Charles Gave enfin réédités!