6 novembre, 2018

« Européen d’abord – Essai sur la préférence de civilisation »

J’avoue, je n’aime rien tant que de me sentir grandir sous la plume d’un auteur. Comme à la lecture de Promesse de l’aube de Romain Gary lorsque vous touchiez du bout de l’âme la notion de Patrie ou lorsqu’au monologue de mouchette dans journal d’un curé de Campagne vous frémissiez dans les errements de l’aube. L’inversement proportionnel donc à ce que certaines series régressives de Netflix nous font vivre mais assez parlé de l’enfer et parlons du livre du jour:

Jean Yves le Gallou dans « Européen d’abord, essai sur la préférence de civilisation » aux Editions via Romana .

Débutant par Toynbee, l’auteur rappelle avec justesse que les civilisations croissent quand elles savent relever les défis et disparaissent dans le cas contraire.Deux guerres ont soufflé le continent Européen, la première faisant 1,4 millions de morts nationaux, la seconde en s’étayant jusqu’à nos jours par une culture de la culpabilité étendue depuis l’Allemagne, à l’Autriche, aux nations alliées (Italie) aux ennemis vaincus (Belgique, pays bas, France) et aux États neutres (Espagne).

Fondée sur le socle d’une interprétation militante de la deuxième guerre mondiale, la culpabilisation Européenne va s’étendre à d’autres périodes de l’Histoire, : la colonisation et l’esclavage. Cette mémoire pénitentielle est la nouvelle idéologie dominante que Jean Raspail a magistralement appelé du nom de « Big Other » . La haine de soi est devenu le nouveau socle de valeur commune.  L’Ethno masochisme est le nouveau fardeau de l’homme blanc.

A ce nouveau poids sociétal, viennent se greffer d’autres injonctions contradictoires telles que le féminislasmisme et l’antiracisme racisé. Aussi, face à l’absence de sens et de perspective issue de la déconstruction des normes et de la marchandisation du monde, il est certain que l’Islam offre une réponse simple, celle d’un monothéisme cliniquement pur.

Et l’auteur de rappeler que L’Europe des civilisations demeure le berceau des toutes les libertés ; cette véritable foi de la liberté est devenue consubstantielle à notre civilisation ainsi que toutes les valeurs qui vont de pair avec la recherche scientifique : honnêteté intellectuelle, sens de l’exactitude et de la preuve objective, gout d’apprendre, visée encyclopédique rejet absolu de l’argument d’autorité.Une vérité n’est pas une certitude mais simplement une certitude en sursis. Ne peut être dit vrai que ce qui peut être librement contesté. C’est la raison pour laquelle on a longtemps garanti du point de vue des principes et des institutions les libertés de l’Edition, de la presse, de l’école, de la recherche des arts et des spectacles.

Or, en France depuis les années 70, la loi de 1881 sur la liberté de la presse ne cesse d’être lacérée. Les propos et les analyses ne sont plus discutés rationnellement en fonction des faits et de la cohérence du raisonnement mais appréciés selon un unique point de vue particulièrement subjectif : propagent-ils ou non un discours de haine ?

 

Il nous faut aussi méditer sur les libertés. Les grands textes qui se succèdent au cours de l’histoire Européenne-Grande charte anglaise de 1215, Bill of Rights de 1689, Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, se concentrent sur les libertés concrètes : refus de détention arbitraire (Habeas Corpus), droit à la liberté de réunion, d’opinion d’expression, droit de propriété.

Toutes ces libertés bien réelles sont aujourd’hui en profonde régression dans les États Européens : la légitime défense en cas d’agression a quasiment disparu ; la liberté d’opinion et d’expression ne cessent de régresser dans tous les pays d’Europe à la suite des Race Relation Acts britanniques de 1968 et 1976 et de la liberticide loi Pleven de 1972 en France.

Alors, L’Europe du 21eme siècle peut-elle encore survivre ? Oui, si elle sort, selon la formule de Dominique Venner, « du siècle de 1914 ».

Et l’auteur de terminer sur cette sublime citation prêtée à Nietzsche « Il faut avoir une musique en soi pour faire danser le monde ».

Plus que jamais, Les européens doivent prendre conscience de la musique qui existe en eux.

 

 

Jean-Yves Le Gallou  « Européen d’abord – Essai sur la préférence de civilisation »

Via Romana  ISBN 978-2637271-103-6

17  Euros

Auteur: Emmanuelle Gave

Emmanuelle Gave est titulaire d'un DEA de Droit des AFFAIRES de PARIS II (Assas), ainsi qu'un LL.M de Duke University. Lauréate du barreau de Paris, elle prête serment en 1996. Elle est Directrice Exécutive de L'Institut des Libertés depuis janvier 2012.

8 Commentaires

Répondre à calal

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

  • Francis

    12 novembre 2018

    Merci pour ce bel article.

    Il est peut-être facile (mais certainement justifié) de faire remonter la cause de nos maux actuels (ethno masochisme…..) à la guerre de 39-45 et donc par voie de conséquence à celle de 14-18.

    Aussi il est curieux de constater combien le discours officiel la 2em guerre est personnalisé, c’est Hitler qui attaque, c’est Pétain qui trahit, c’est De Gaulle qui résiste etc…alors que pour la 1er guerre, le nom de Raymond Poincaré est très peu cité.

    Si on en croit le livre « les Somnambules », Poincaré était un va-t-en guerre convaincu, qui se manifeste vigoureusement au cours de son voyage en Russie en 1913….Mais les historiens ont choisi de ne pas responsabiliser R Poincaré ….

    Répondre
  • Citoyen

    8 novembre 2018

     » Les européens doivent prendre conscience de la musique qui existe en eux. »
    C’est d’autant plus vrai que certains, dans nos contrées, qui se prétendent  » progressistes « , ont une vision tellement particulière et personnelle du progrès, qu’ils ont très naturellement tendance à faire disparaitre toutes les musiques qui ne leur conviennent pas … pour imposer leur musique … une musique qui consiste à rogner les libertés par tous les bouts … pour digérer les peuples.

    Répondre
  • Steve

    8 novembre 2018

    Bonjour

    Avec Copernic, l’homme avait été déchu de sa place centrale dans l’univers, avec Darwin nous fûmes délogés de notre filiation purement divine; 1905 marque la fin de nos grands principes mythologiques fondateurs:avec Einstein c’est la fin de l’absolu en physique et avec Freud, notre inconscient déloge notre mental de notre propre souveraineté intérieure. ( localement, cad en France: 1905 c’est aussi la séparation de l’Eglise et de l’Etat)
    En suite de quoi, R. Girard l’a mis en évidence, une telle disparition de tous les principes fondateurs d’une civilisation ne peut que générer le chaos: 1914- 1945. Qui se résout en un sacrifice de bouc émissaire: la shoah! Ensuite de quoi le calme revient et nous pouvons entrer dans les Temps Modernes. Les civilisations ne meurent pas comme les mouches: elles tremblent, s’effritent puis s’effondrent. C’est long….quelques dizaines d’années….
    Nous pouvons maintenant légitimement nous demander, le dernier poilu étant mort, si ce n’est pas inconsciemment cette fin de notre monde classique, celui qui nous a nourris pendant plus de deux millénaires, que nous célébrons en fait le 11 Novembre…. 11 Novembre 1918: Décès des Bergers d’Arcadie, suivi de l’ annonce de l’avènement proche de Robocop!
    Cordialement

    Répondre
  • calal

    7 novembre 2018

    Pour cette premiere guerre mondiale,je me demande si ce n’est pas la grippe espagnole qui a ete determinante dans la fin de la guerre:
    « Elle fit environ 200 000 morts en France, mais la censure de guerre en limita l’écho, les journaux annonçant qu’une nouvelle épidémie touchait surtout l’Espagne, pays neutre qui publiait librement les informations relatives à cette épidémie, alors que celle-ci faisait déjà des ravages en France. L’épidémie eut lieu essentiellement durant l’hiver 1918-1919, avec 20 à 40 millions de morts, selon de premières estimations très imprécises, faute de statistiques établies à l’époque. »wikipedia

    PS: bravo a emmanuelle gave pour son article et son engagement en politique.Avec un poste sur deux, ca rassure de voir qu’il y a des femmes liberales en politique.

    Répondre
  • idlibertes

    6 novembre 2018

    Je confirme mes sources: « La guerre de 14/18 constitue pourtant la dernière victoire française. C’est aussi le plus grand sacrifice que la France ait connu: &,4 millions de morts en seulement quatre ans »

    Répondre

Me prévenir lorsqu'un nouvel article est publié

Les livres de Charles Gave enfin réédités!